Don Arcangelo Tadini (1846-1912)
extrait de sa biographie sur le site du Vatican :
C’est une figure fascinante et limpide. Homme entreprenant et prêtre authentique, il a su nouer avec sagesse le risque et la
foi, l’amour pour les hommes et l’amour pour Dieu, l’austérité et la tendresse.
Les années vécues à Botticino sont certainement les plus fécondes de la vie de l’Abbé Tadini. Il aime les Paroissiens comme
ses fils et il ne se réserve en rien. Il donne naissance à la Chorale, à la bande musicale, à de diverses Confréries, au Tiers Ordre franciscain, aux Filles de Sainte Angèle Merici; il restaure
l’Eglise, offre à chaque catégorie de personnes la catéchèse la plus adaptée et soigne la liturgie. Il porte une attention particulière à la célébration des Sacrements. Il prépare les homélies
tenant présent d’un côté, la Parole de Dieu et de l’Eglise, de l’autre, le cheminement spirituel de ses paroissiens. Quand il parle de sa chaire, tous restent émerveillés par la chaleur et la
force que ses paroles dégagent.
Son attention pastorale est orientée surtout vers les nouvelles pauvretés: pour les travailleurs, il donne naissance à
l’Association Ouvrière du Secours Mutuel et construit une filature pour donner du travail aux jeunes du village qui, particulièrement, vivent dans l’incertitude et subissent des injustices. En
1900, Tadini fonde la Congrégation des Sœurs Ouvrières de la Sainte Maison de Nazareth: femmes consacrées, "ouvrières avec les ouvrières" qui éduquent les jeunes travailleuses, en
travaillant coude à coude avec elles sans tenir de grands discours mais donnant l’exemple de gagner le pain par la sueur de leur front; un scandale pour ce temps-là qui considérait les usines
comme des lieux dangereux et de perdition.
Le fondateur propose aux Sœurs l’exemple de Jésus, Marie et Joseph qui, dans la Maison de Nazareth, ont travaillé et vécu dans
le silence et la vie cachée avec humilité et simplicité. Il indique l’exemple de Jésus qui, non seulement, "s’est sacrifié sur la croix" mais qui, pour trente ans à Nazareth, n’a pas eu
honte d’employer les outils de charpentier et "d’avoir le front trempé par la sueur de la fatigue et les mains rendues calleuses par le travail".
Pour cet esprit entreprenant, Tadini subit des calomnies et de incompréhensions, même de la part de
l’Eglise.
Béatification de Don Tadini le 3 octobre 1999 par Jean-Paul II (photos)
En réalité, il devance les temps: il devine que la Sœur, ouvrière parmi les ouvriers, indique une compréhension très positive du monde du travail vu, non plus comme un lieu contraire à l’Eglise,
mais un milieu qui a besoin d’un ferment évangélique, un monde plus à rencontrer qu’à contester.
Il est lui-même conscient que son Œuvre est née avant le temps, mais il est fermement convaincu que cette fondation n’est pas
son œuvre propre mais celle de Dieu : "Dieu, qui l’a voulue, la guide, la perfectionne, la conduit à son terme". La mort le prend quand le rêve de sa vie n’est pas encore accompli, mais
comme un grain enfoui dans la terre, au temps voulu, il portera beaucoup de fruits.
photos : Suore Operaie
Avec la Canonisation, Sa Sainteté Benoît XVI offre l’Abbé Tadini comme exemple aux prêtres, aux familles, il l’indique comme
intercesseur et aux travailleurs, il le leur donne comme protecteur.