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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

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SALVE REGINA

8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 03:00


L'Immaculée Conception par Altomonte

Enfin, l'aurore du Soleil tant désiré brille aux extrémités du ciel, tendre et radieuse. L'heureuse Mère du Messie devait naître avant le Messie lui-même ; et ce jour est celui de la Conception de Marie. La terre possède déjà un premier gage des célestes miséricordes ; le Fils de l'homme est à la porte. Deux vrais Israélites, Joachim et Anne, nobles rejetons de la famille de David, voient enfin, après une longue stérilité, leur union rendue féconde par la toute-puissance divine. Gloire au Seigneur qui s'est souvenu de ses promesses, et qui daigne, du haut du ciel, annoncer la fin du déluge de l'iniquité, en envoyant à la terre la blanche et douce colombe qui porte la nouvelle de paix !


La fête de l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge est la plus solennelle de toutes celles que l'Eglise célèbre au saint temps de l'Avent ; et s'il était nécessaire que la première partie du Cycle présentât la commémoration de quelqu'un des Mystères de Marie, il n'en est aucun dont l'objet pût offrir de plus touchantes harmonies avec les pieuses préoccupations de l'Eglise en cette mystique saison de  l'attente. Célébrons donc avec
 joie cette solennité ; car la Conception de Marie présage la prochaine Naissance de Jésus.

L'intention de l'Eglise, dans cette fête, n'est pas seulement de célébrer l'anniversaire de l'instant fortuné auquel commença, au sein de la pieuse Anne, la vie de la très glorieuse Vierge Marie ; mais encore d'honorer le sublime privilège en vertu duquel Marie a été préservée de la tache originelle que, par un décret souverain et universel, tous les enfants d'Adam contractent au moment même où ils sont conçus dans le sein de leurs mères. La foi de l'Eglise catholique que nous avons entendu solennellement reconnaître comme révélée de Dieu même, au jour à jamais mémorable du huit Décembre 1854, cette foi qu'a proclamée l'oracle apostolique, par la bouche de Pie IX, aux acclamations de la chrétienté tout entière, nous enseigne qu'au moment où Dieu a uni l'âme de Marie qu'il venait de créer au corps qu'elle devait animer, cette âme à jamais bénie, non seulement n'a pas contracté la souillure qui envahit à ce moment toute âme humaine, mais qu'elle a été remplie d'une grâce immense qui l'a rendue, dès ce moment, le miroir de la sainteté de Dieu même, autant qu'il est possible à un être créé.


Une telle suspension de la loi portée par la justice divine contre toute la postérité de nos premiers parents était motivée par le respect que Dieu porte à sa propre sainteté. Les rapports que Marie devait avoir avec la divinité même, étant non seulement la Fille du Père céleste, mais appelée à devenir la propre Mère du Fils, et le Sanctuaire ineffable de l'Esprit-Saint, ces rapports exigeaient que rien de souillé ne se rencontrât, même un seul instant,  dans la créature
prédestinée à de si étroites relations avec l'adorable Trinité ; qu'aucune ombre n'eût jamais obscurci en Marie la pureté parfaite que le Dieu souverainement saint veut trouver même dans les êtres qu'il appelle à jouir au ciel de sa simple vue ; en un mot, comme le dit le grand Docteur saint Anselme : "Il était juste qu'elle fût ornée d'une  pureté au-dessus de laquelle on n'en puisse concevoir de plus grande que celle de Dieu même, cette Vierge à qui Dieu le Père devait donner son Fils d'une manière si particulière que ce Fils deviendrait par nature le Fils commun et  unique de Dieu et de la Vierge ; cette Vierge que le Fils devait élire pour en faire substantiellement sa Mère, et au sein de laquelle l'Esprit-Saint voulait opérer la conception et la naissance de Celui dont il procédait lui-même." ( De Conceptu Virginali. Cap. XVIII.)

En même temps, les relations que le Fils de Dieu avait à contracter avec Marie, relations ineffables de tendresse et de déférence filiales, ayant été éternellement présentes à sa pensée, elles obligent à conclure que le Verbe divin a ressenti pour cette Mère qu'il devait avoir dans le temps, un amour d'une nature infiniment supérieure à celui qu'il éprouvait pour tous les êtres créés par sa puissance. L'honneur de Marie lui a été cher au-dessus de tout, parce qu'elle devait être sa Mère, qu'elle l'était même déjà dans ses éternels et miséricordieux desseins. L'amour du Fils a protégé la Mère ; et si celle-ci, dans son humilité sublime, n'a repoussé aucune des conditions auxquelles sont soumises toutes les créatures de Dieu, aucune des exigences même de la loi de Moïse qui n'avait pas été portée pour elle, la main du Fils divin a abaissé pour elle l'humiliante barrière
qui arrête tout enfant d'Adam venant en ce monde, et lui ferme le sentier de la lumière et de la grâce jusqu'à ce qu'il ait été régénéré dans une nouvelle naissance.

Le Père céleste ne pouvait pas faire moins pour la nouvelle Eve qu'il n'avait fait pour l'ancienne, qui fut établie tout d'abord, ainsi que le premier homme, dans l'état de sainteté originelle où elle ne sut pas se maintenir. Le Fils de Dieu ne devait pas souffrir que la femme à laquelle il emprunterait sa nature humaine eût à envier quelque chose à celle qui a été la mère de prévarication. L'Esprit-Saint, qui devait la couvrir de son ombre et la rendre féconde par sa divine opération, ne pouvait pas permettre que sa Bien-Aimée fût un seul instant maculée de la tache honteuse avec laquelle nous sommes conçus. La sentence est universelle ; mais une Mère de Dieu devait en être exempte. Dieu auteur de la loi, Dieu qui a posé librement cette loi, n'était-il pas le maître d'en affranchir celle qu'il avait destinée à lui être unie en tant de manières ? Il le pouvait, il le devait : il l'a donc fait.


L'Immaculée  Conception par Maella

Et n'était-ce pas cette glorieuse exception qu'il annonçait lui-même au moment où comparurent devant sa majesté offensée les deux prévaricateurs dont nous sommes tous issus ? La promesse miséricordieuse descendait sur nous dans l'anathème qui tombait sur le serpent. "J'établirai moi-même, disait Jéhovah, une inimitié entre toi et la femme, entre ta race et son fruit ; et elle-même t'écrasera la tête." Ainsi, le salut était annoncé à la famille humaine sous la forme d'une victoire contre Satan ; et cette victoire, c'est la Femme qui la devait remporter pour nous tous. Et que l'on ne dise pas que ce sera  le fils de la
femme qui la remportera seul, cette victoire : le Seigneur nous dit que l'inimitié de la femme contre le serpent sera personnelle, et que, de son pied vainqueur, elle brisera la tête de l'odieux reptile ; en un mot, que la nouvelle Eve sera digne du nouvel Adam, triomphante comme lui ; que la race humaine un jour sera vengée, non seulement par le Dieu fait homme, mais aussi par la Femme miraculeusement soustraite à toute atteinte du péché ; en sorte que la création primitive dans la sainteté et la justice reparaîtra en elle, comme si la faute primitive n'avait pas été commise.

Relevez donc la tête, enfants d'Adam, et secouez vos chaînes. Aujourd'hui, l'humiliation qui pesait sur vous est anéantie. Voici que Marie, qui est votre chair et votre sang, a vu reculer devant elle le torrent du péché qui entraîne toutes les générations : le souffle du dragon infernal s'est détourné pour ne pas la flétrir ; la dignité première de votre origine est rétablie en elle. Saluez donc ce jour fortuné où la pureté première de votre sang est renouvelée : la nouvelle Eve est produite ; et de son sang qui est aussi le vôtre, moins le péché, elle va vous donner, sous peu d'heures, le Dieu-homme qui procède d'elle selon la chair, comme il sort de son Père par une génération éternelle.


Et comment n'admirerions-nous pas la pureté incomparable de Marie dans sa conception immaculée, lorsque nous entendons, dans le divin Cantique, le Dieu même qui l'a ainsi préparée pour être sa Mère, lui dire avec l'accent d'une complaisance toute d'amour : "Vous êtes toute belle, ma bien-aimée, et il n'y a en vous aucune tache ?" C'est le Dieu de toute sainteté qui parle ; son œil qui  pénètre tout ne
découvre en Marie aucune trace, aucune cicatrice du péché ; voilà pourquoi il se conjoint avec elle, et la félicite du don qu'il a daigné lui faire.

Après cela, nous étonnerons-nous que Gabriel, descendu des cieux pour lui apporter le divin message, soit saisi d'admiration à la vue de cette pureté dont le point de départ a été si glorieux et les accroissements sans limites ; qu'il s'incline profondément devant une telle merveille, et qu'il dise : "Salut, ô Marie, pleine de grâce !" Gabriel mène sa vie immortelle au centre de toutes les magnificences de la création, de toutes les richesses du ciel ; il est le frère des Chérubins et des Séraphins, des Trônes et des Dominations ; son regard parcourt éternellement ces neuf hiérarchies angéliques où la lumière et la sainteté resplendissent souverainement, croissant toujours de degré en degré ; mais voici qu'il a rencontré sur la terre, dans une créature d'un rang inférieur aux Anges, la plénitude de la grâce, de cette grâce qui n'a été donnée qu'avec mesure aux Esprits célestes, et qui repose en Marie depuis le premier instant de sa création. C'est la future Mère de Dieu toujours sainte, toujours pure, toujours immaculée.


Madone à la Roseraie par Lochner

Cette vérité révélée aux Apôtres par le divin Fils de Marie, recueillie dans l'Eglise, enseignée par les saints Docteurs, crue avec une fidélité toujours plus grande par le peuple chrétien, était contenue dans la notion même d'une Mère de Dieu. Croire Marie Mère de Dieu, c'était déjà croire implicitement que celle en qui devait se réaliser ce titre sublime n'avait jamais rien eu de commun avec le péché, et que nulle exception n'avait pu coûter à Dieu pour l'en préserver. Mais désormais l'honneur de Marie est appuyé sur la sentence explicite qu'a dictée l'Esprit-Saint. Pierre
a parlé par la bouche de Pie IX ; et lorsque Pierre a parlé, tout fidèle doit croire ; car le Fils de Dieu a dit : "J'ai prié pour toi, Pierre, afin que ta foi ne défaille jamais" ; et il a dit aussi : "Je vous enverrai l'Esprit de vérité qui demeurera avec vous à jamais, et vous fera souvenir de tout ce que je  vous avais enseigné."

Le symbole de notre foi a donc acquis, non une vérité nouvelle, mais une nouvelle lumière sur la vérité qui était auparavant l'objet de la croyance universelle. En ce jour, le serpent infernal a senti de nouveau la pression victorieuse du pied de la Vierge-mère, et le Seigneur a daigné nous donner le gage le plus signalé de ses miséricordes. Il aime encore cette terre coupable ; car il a daigné l'éclairer tout entière d'un des plus beaux rayons de la gloire de sa Mère. N'a-t-elle pas tressailli, cette terre ? N'a-t-elle pas ressenti à ce moment un enthousiasme que notre génération n'oubliera jamais ? Quelque chose de grand s'accomplissait à cette moitié du siècle ; et nous attendrons désormais les temps avec plus de confiance, puisque si l'Esprit-Saint nous avertit de craindre pour les jours où les vérités diminuent chez les enfants des hommes, il nous dit assez par là que nous devons regarder comme heureux les jours où les vérités croissent pour nous en lumière et en autorité.


En attendant l'heure de la proclamation solennelle du grand dogme, la sainte Eglise le confessait chaque année, en célébrant la fête d'aujourd'hui. Cette fête n'était pas appelée, il est vrai, la Conception immaculée, mais simplement la Conception de Marie. Toutefois, le fait de son institution et de sa célébration exprimait déjà suffisamment la croyance de la chrétienté. Saint Bernard
et l'Angélique Docteur saint Thomas s'accordent à enseigner que l'Eglise ne peut pas célébrer la fête de ce qui n'est pas saint ; la Conception de Marie fut donc sainte et immaculée, puisque l'Eglise, depuis tant de siècles, l'honore d'une fête spéciale. La Nativité de Marie est l'objet d'une solennité dans l'Eglise, parce que Marie naquit pleine de grâce ; si donc le premier instant de son existence eût été marqué par la flétrissure commune, sa Conception n'aurait pu être l'objet d'un culte. Or, il est peu de fêtes plus générales et mieux établies dans l'Eglise que celle que nous célébrons aujourd’hui.

L'Eglise grecque, héritière plus proche des pieuses traditions de l'Orient, la célébrait déjà au VIe siècle, comme on le voit par le Type ou cérémonial de saint Sabbas. En Occident nous la trouvons établie dès le VIIIe siècle, dans l'Eglise gothique d'Espagne. Un célèbre calendrier gravé sur le marbre, auIXe siècle, pour l'usage de l'Eglise de Naples, nous la montre déjà instituée à cette époque. Paul Diacre, secrétaire de Charlemagne, puis moine au Mont-Cassin, célébrait le mystère de l'Immaculée-Conception dans une Hymne remarquable, que nous donnerons tout à l'heure, d'après les manuscrits du Mont-Cassin, de Subiaco et de Bénévent. En 1066, la fête s'établissait en Angleterre à la suite d'un prodige opéré sur mer en faveur du pieux abbé Helsin, et bientôt elle s'étendait dans cette île par les soins du grand saint Anselme, moine et archevêque de Cantorbéry ; de là elle passait en Normandie, et prenait possession du sol français. Nous la trouvons en Allemagne sanctionnée dans un concile présidé, en 1049, par saint Léon IX ; dans la Navarre, en 1090, à l'abbaye d'Irach ; en Belgique,
à Liège, en 1142. C'est ainsi que toutes les Eglises de l'Occident rendaient tour à tour témoignage au mystère, en acceptant la fête qui l'exprimait.

La Vierge à l'arbre par Christus Petrus


Enfin, l'Eglise de Rome l'adopta elle-même, et par son concours vint rendre plus imposant encore ce concert de toutes les Eglises. Ce fut Sixte IV qui, en 1476, rendit le décret qui instituait la fête de la Conception de Notre-Dame dans la ville de saint Pierre. Au siècle suivant, en 1568, saint Pie V publiait l'édition universelle du Bréviaire Romain ; on y voyait cette fête inscrite au calendrier, comme l'une des solennités chrétiennes qui doivent chaque année réunir les vœux des fidèles. Rome n'avait pas déterminé le mouvement de la piété catholique envers le mystère ; elle le sanctionnait de son autorité liturgique, comme elle l'a confirmé, dans ces derniers temps, de son autorité doctrinale.


Les trois grands Etats de l'Europe catholique, l'Empire d'Allemagne, la France et l'Espagne, se signalèrent, chacun à sa manière, par les manifestations de leur piété envers Marie immaculée dans sa Conception. La France, par l'entremise de Louis XIV, obtint de Clément IX que la fête serait célébrée avec Octave dans le royaume : faveur qui fut bientôt étendue à l'Eglise universelle par Innocent XII. Déjà, depuis des siècles, la Faculté de théologie de Paris astreignait tous ses Docteurs à prêter serment de soutenir le privilège de Marie, et elle maintint cette pieuse pratique jusqu'à son dernier jour.
 

L'Espagne dépassa tous les Etats catholiques par son zèle pour le privilège de Marie. Dès l'année 1398, Jean Ier, roi d'Aragon, donnait une charte solennelle pour mettre sa personne et son royaume sous la protection de Marie conçue sans péché. Plus tard, les rois Philippe III et Philippe IV faisaient partir pour Rome des ambassades qui sollicitaient en leur nom la solennelle décision que le ciel, dans sa  miséricorde, avait
réservée pour nos temps. Charles III, au siècle dernier, obtenait de Clément XIII que la Conception immaculée devînt la fête patronale des Espagnes. Les habitants du royaume Catholique inscrivaient sur la porte ou sur la façade de leurs maisons la louange du privilège de Marie ; ils se saluaient en le prononçant dans une formule touchante.

Marie de Jésus, abbesse du monastère de l’Immaculée-Conception d'Agréda, écrivait son livre de la Cité mystique de Dieu, dans lequel Murillo s'inspirait pour produire le chef-d'œuvre de la peinture espagnole.


L'Immaculée Conception par Murillo

Mais il ne serait pas juste d'omettre, dans cette énumération des hommages rendus à Marie immaculée, la part immense qu'a eue l'Ordre Séraphique au triomphe terrestre de cette auguste Souveraine de la terre et des cieux. Le pieux et profond docteur Jean Duns Scot, qui le premier sut assigner au dogme de la Conception immaculée le rang qu'il occupe dans la divine théorie de l'Incarnation du Verbe, ne mérite-t-il pas d'être nommé aujourd'hui avec l'honneur qui lui est dû ? Et toute l'Eglise n'a-t-elle pas applaudi à l'audience sublime que reçut du Pontife la grande famille des Frères-Mineurs, au moment où toutes les pompes de la solennelle proclamation du dogme paraissant accomplies, Pie IX y mit le dernier sceau en acceptant des mains de l'Ordre de Saint-François l'hommage touchant et les actions de grâces que lui offrait l'Ecole scotiste, après quatre siècles de savants travaux en faveur du privilège de Marie ?


En présence de cinquante-quatre Cardinaux, de quarante-deux Archevêques et de quatre-vingt-douze Evêques, sous les regards d'un peuple immense  qui remplissait  le plus  vaste  temple de
l'univers, et avait joint sa voix pour implorer la présence de l'Esprit de vérité, le Vicaire du Christ venait de prononcer l'oracle attendu depuis des siècles ; le divin Sacrifice avait été offert par lui sur la Confession de saint Pierre ; la main du Pontife avait orné d'un splendide diadème l'image de la Reine immaculée ; porté sur son trône aérien et le front ceint de la triple couronne, il était arrivé près du portique de la basilique. Là, prosternés à ses pieds, les deux représentants du Patriarche Séraphique arrêtèrent sa marche triomphale. L'un présentait une branche de lis en argent : c'était le Général des Frères-Mineurs de l'Observance ; une tige de rosier chargée de ses fleurs, de même métal, brillait aux mains du second : c'était le Général des Frères-Mineurs Conventuels. Lis et roses, fleurs de Marie, pureté et amour symbolisés dans cette offrande que rehaussait la blancheur de l'argent, pour rappeler le doux éclat de l'astre sur lequel se réfléchit la lumière du soleil : car Marie "est belle comme la lune", nous dit le divin Cantique. Le Pontife ému daigna accepter le don de la famille Franciscaine, de qui l'on pouvait dire en ce jour, comme de l'étendard de notre héroïne française, "qu'ayant été à la lutte, il était juste qu'elle fût aussi au triomphe." Et ainsi se terminèrent les pompes si imposantes de cette grande matinée du huit décembre MDCCCLIV.

C'est ainsi que vous avez été glorifiée sur la terre en votre Conception Immaculée, ô vous la plus humble des créatures ! Mais comment les hommes ne mettraient-ils pas toute leur joie à vous honorer, divine aurore du Soleil de justice ? Ne leur apportez-vous pas, en ces jours, la nouvelle de leur salut ? N'êtes-vous pas, ô Marie, cette radieuse
espérance qui vient tout d'un coup briller au sein même de l'abîme de la désolation ? Qu'allions-nous devenir sans le Christ qui vient nous sauver ? et vous êtes sa Mère à jamais chérie, la plus sainte des créatures de Dieu, la plus pure des vierges, la plus aimante des mères !

O Marie! que votre douce lumière réjouit délicieusement nos yeux fatigués ! De génération en génération, les hommes se succédaient sur la terre ; ils regardaient le ciel avec inquiétude, espérant à chaque instant voir poindre à l'horizon l'astre qui devait les arracher à l'horreur des ténèbres ; mais la mort avait fermé leurs yeux, avant qu'ils eussent pu seulement entrevoir l'objet de leurs désirs. Il nous était réservé de voir votre lever radieux, ô brillante Etoile du matin ! vous dont les rayons bénis se réfléchissent sur les ondes de la mer, et lui apportent le calme après une nuit d'orages ! Oh ! préparez nos yeux à contempler l'éclat vainqueur du divin Soleil qui marche à votre suite.

Préparez nos coeurs ; car c'est à nos cœurs qu'il veut se révéler. Mais, pour mériter de le voir, il est nécessaire que nos cœurs soient purs ; purifiez-les, ô vous, l'Immaculée, la très pure ! Entre toutes les fêtes que l'Eglise a consacrées à votre honneur, la divine Sagesse a voulu que celle de votre Conception sans tache se célébrât dans ces jours de l'Avent, afin que les enfants de l'Eglise, songeant avec quelle divine jalousie le Seigneur a pris soin d'éloigner de vous tout contact du péché, par honneur pour Celui dont vous deviez être la Mère, ils se préparassent eux-mêmes à le recevoir par le renoncement absolu à tout ce qui est péché et affection au péché. Aidez-nous, ô Marie ! à opérer ce grand changement. Détruisez en nous, par votre Conception  Immaculée,
les racines de la cupidité, éteignez les flammes de la volupté, abaissez les hauteurs de la superbe. Souvenez-vous que Dieu ne vous a choisie pour son habitation, qu'afin de venir ensuite faire sa demeure en chacun de nous.

O Marie ! Arche d'alliance, formée d'un bois incorruptible, revêtue de l'or le plus pur, aidez-nous à correspondre aux desseins ineffables du Dieu qui, après s'être glorifié dans votre pureté incomparable, veut maintenant se glorifier dans notre indignité, et ne nous a arrachés au démon que pour faire de nous son temple et sa demeure la plus chère. Venez à notre aide, ô vous qui, par la miséricorde de votre Fils, n'avez jamais connu le péché ! et recevez en ce jour nos hommages. Car vous êtes l'Arche de Salut qui surnage seule sur les eaux du déluge universel ; la blanche Toison rafraîchie par la rosée du ciel, pendant que la terre entière demeure dans la sécheresse ; la Flamme que les grandes eaux n'ont pu éteindre ; le Lis qui fleurit entre les épines ; le Jardin fermé au serpent infernal ; la Fontaine scellée, dont la limpidité ne fut jamais troublée ; la Maison du Seigneur, sur laquelle ses yeux sont ouverts sans cesse, et dans laquelle rien de souillé ne doit jamais entrer ; la Cité mystique dont on raconte tant de merveilles. Nous nous plaisons à redire vos titres d'honneur, ô Marie ! car nous vous aimons ; et la gloire de la Mère est celle des enfants. Continuez de bénir et de protéger ceux qui honorent votre auguste privilège, vous qui êtes conçue en ce jour ; et bientôt naissez, concevez l'Emmanuel, enfantez-le et montrez-le à notre amour.


L'Immaculée Conception par Tiepolo 

Nous couronnerons cette journée par les poésies liturgiques que le mystère de l'Immaculée Conception de Marie a inspirées. Au premier rang, nous devons placer les belles strophes que Prudence a consacrées, dans son Hymne Ante cibum, à célébrer le triomphe de la femme sur le serpent. Dès le commencement du Ve siècle, ce chantre divin glorifiait Marie d'avoir vaincu tous les poisons du dragon infernal, parce qu'à elle était réservé l'honneur de la Maternité divine :

Une nouvelle race est au moment de naître ; c'est un autre homme venu du ciel, non du limon de la terre comme le premier ; c'est un Dieu même revêtu de la nature humaine, mais exempt des imperfections de la chair.


Le Verbe du Père s'est fait chair vivante ; rendue féconde par l'action divine, et non par les lois ordinaires de l'union conjugale, une jeune fille l'a conçu sans souillure, et va l'enfanter.

Une haine antique violente régnait entre le serpent et l'homme ; elle avait pour cause la victoire future de la femme. Aujourd'hui la promesse s'accomplit : sous le pied de la femme, la vipère se sent écrasée.


Vierge de l'Immaculée Conceprtion par Quellinus

La Vierge qui a été digne d'enfanter un Dieu triomphe de tous les poisons. Repliant sur lui-même avec rage sa croupe tortueuse, le serpent désarmé revomit son virus impuissant sur le gazon verdâtre comme ses impurs anneaux.


Comment notre ennemi ne tremblerait-il pas, effrayé de la faveur divine envers l'humble troupeau ? Ce loup maintenant parcourt avec tristesse les rangs des brebis rassurées ; oublieux du carnage, il contient désormais sa gueule fameuse par tant de ravages.


Par un changement merveilleux, c'est désormais l'Agneau qui commande aux lions; et la Colombe du ciel, dans son vol vers la terre, met en fuite les aigles cruels, en traversant les nuages et les tempêtes.
 


L'Hymne suivante appartient au VIIIe siècle. Elle a pour auteur le célèbre Paul Diacre, d'abord secrétaire de Charlemagne, ensuite moine au Mont-Cassin. Nous y trouvons aussi l'énergique expression de la croyance à la Conception immaculée. Le virus originel, y est-il dit, a infecté la race humaine tout entière ; mais le Créateur a vu que le sein de Marie n'en avait pas été souillé, et il est descendu en elle :
 

Qui jamais possédera un langage assez sublime pour célébrer dignement les grandeurs de la Vierge, par laquelle fut rendue la vie au monde qui languissait dans les liens de l'antique mort ?


Elle est la branche de l'arbre de Jessé, la Vierge qui devait être Mère, le jardin qui recevra le germe céleste, la fontaine sacrée sur laquelle le ciel a mis son sceau, cette femme dont la virginité a produit le bonheur du monde.


Le père des humains tomba dans la mort, pour avoir aspiré les poisons du serpent ennemi ; le virus qui l'atteignit a infecté sa race tout entière, et l'a frappée d'une plaie profonde.


Mais le Créateur, plein de compassion pour son œuvre, et voyant du haut du ciel le sein de la Vierge exempt de cette souillure, veut s'en servir pour donner au monde, languissant sous le poids du péché, les joies du salut.


Gabriel, envoyé des cieux, vient apporter à la chaste Vierge le message éternellement préparé ; le sein de la jeune fille, devenu vaste comme un ciel, contient tout à coup Celui qui remplit le monde.


Elle demeure vierge, elle devient mère ; le Créateur de la terre vient de naître sur la terre ; le pouvoir du redoutable ennemi de l'homme est brisé ; une lumière nouvelle éclaire tout l'univers.


Gloire, honneur, puissance à la royale Trinité, Dieu unique ! qu'elle règne à jamais dans les siècles des siècles !

Amen
   
 


L'Immaculée Conception par Escalante

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commentaires

N
<br /> Merci de cet article d'une rare beauté, à l'image de la toute Belle  <br /> <br /> <br />
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