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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

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Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

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beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

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SALVE REGINA

16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 12:30

Pierre tomba, et nous donna tout à la fois, dans sa chute, et un exemple sensible de la fragilité humaine, et une triste image de ce qui se passe tous les jours parmi nous.

BOURDALOUE

 

 

Et post pusillum, rursus qui astabant, dicebant Petro : Vere ex illis es, nam et Galilœus es. Ille autem cœpit anathematizare, et jurare : Quia nescio hominem istum quem dicitis.

Quelque temps après, ceux qui se trouvèrent là, dirent à Pierre : Assurément vous êtes de ces gens-là, car vous êtes aussi de Galilée. Mais il se mit à faire des imprécations, et à dire avec serment : Je ne connais point cet homme-là, dont vous me parlez. (Saint Marc, chap. XIV, 71.)

 

N'était-ce donc pas assez pour le Sauveur du monde qu'un de ses apôtres l'eût trahi et vendu ; et fallait-il que, dans son affliction, il eût encore la douleur de voir le prince même des apôtres le renoncer, et d'entendre celui qu'il destinait à être un jour le souverain pasteur des fidèles le charger d'anathèmes et le blasphémer ? Providence de mon Dieu, vous le permîtes ainsi, selon les décrets éternels de cette justice impénétrable dont nous devons adorer les jugements, sans entreprendre d'en découvrir le fond et de les examiner. Quoi qu'il en soit, cette colonne sur laquelle devait porter le saint édifice de l'Eglise fut ébranlée ; Pierre tomba, et nous donna tout à la fois, dans sa chute, et un exemple sensible de la fragilité humaine, et une triste image de ce qui se passe tous les jours parmi nous. Car, au milieu du christianisme, combien de chrétiens renoncent tout de nouveau Jésus-Christ ? mais à cette cette différence bien essentielle et bien funeste pour nous, que Pierre ne renonça son Maître que dans une rencontre, et que par une prompte pénitence il prévint les suites malheureuses de son infidélité ; au lieu que nous renonçons ce Dieu Sauveur habituellement, constamment, et que par là nous nous exposons à être renoncés nous-mêmes. En deux mots, qui comprennent tout le sujet de cet entretien, Jésus-Christ renoncé par les mauvais Chrétiens : ce sera la première partie ; et les mauvais chrétiens, renoncés par Jésus-Christ : ce sera la seconde. Deux vérités affligeantes que je prends ici occasion de traiter, et qui pourront vous engager à faire un retour salutaire sur vous-mêmes.

 

Commençons.

 

Ce fut sans doute un changement bien subit et bien étrange que celui de Pierre ; ce fut une faiblesse bien condamnable, lorsque, voyant Jésus-Christ entre les mains des pharisiens, et craignant d'être arrêté lui-même comme son disciple et enveloppé dans le même sort, il ne se contenta pas de méconnaître publiquement ce divin Sauveur, mais qu'il en vint jusqu'aux imprécations et aux serments. Etait-ce là cet homme auparavant si résolu, ainsi qu'il le protesta plus d'une fois, et si déterminé à perdre la vie plutôt que d'abandonner jamais le Fils de Dieu ? Etiam si oportuerit me mori, non te negabo (Matth., XXVI, 85.). Etait-ce cet apôtre si ferme et si intrépide, qui seul dans le jardin s'était présenté au combat contre une multitude de gens armés, et qui n'attendait qu'un ordre de son Maître pour se jeter au milieu d'eux ? Domine, si percutimus in gladio (Luc., XXII, 49.) ? Après de si belles démonstrations, après une conduite si hardie et des sentiments si généreux, une parole l'étonne, une simple fille le fait trembler : dans le trouble où il entre et la frayeur dont il est saisi, il devient blasphémateur et parjure ; il renonce son Dieu et sa foi : Nescio hominem istum (Matth., XXVI, 72). De dire qu'en ce moment la grâce lui avait manqué, ce serait renouveler une erreur proscrite dans l'Eglise, et flétrie de ses censures : mais disons avec plus de vérité, que dans cette fatale conjoncture il manqua à la grâce, qui pouvait le confirmer et le soutenir. De dire que sa chute fut une suite et le juste châtiment de sa présomption , c'est la pensée de tous les Pères et de tous les interprètes, autorisée par l'Evangile et fondée sur l'oracle du Saint-Esprit. Mais sans rechercher la source de son désordre, considérons le nôtre, et confondons-nous d'avoir tant de fois nous-mêmes renoncé Jésus-Christ, et de le renoncer peut-être encore tous les jours. Vous me demandez comment, et je vais vous l'expliquer.

 

C'est une plainte que faisait saint Paul écrivant à Tite son disciple, et déplorant la conduite de quelques chrétiens, fidèles tout à la fois et infidèles ; fidèles dans les paroles, mais infidèles dans la pratique et dans les œuvres : Confitentur se nosse Deum, factis autem negant (Tit., I, 16.) ; Il est vrai, disait ce docteur des nations, ils parlent comme nous : mais ils n'agissent pas comme nous ; ils confessent comme nous Jésus-Christ, Fils de Dieu et vrai Dieu ; mais ils n'observent pas comme nous sa loi, et par leurs mœurs ils blasphèment, non plus ce qu'ils ignorent, mais ce qu'ils connaissent et ce qu'ils croient. Or, tel est le déplorable désordre où nous sommes tombés dans le christianisme, et voilà comment le monde, même chrétien, a renoncé et renonce sans cesse Jésus-Christ. Renoncement le plus universel, et renoncement le plus criminel. Développons ces deux points, qui nous donneront bien lieu de gémir, pour peu que nous soyons sensibles aux intérêts, de la sainte religion que nous professons.

 

Renoncement le plus universel : car à quoi ne s'étend-il pas, et jusqu'où ne le porte-t-on pas ? On le renonce, cet adorable et divin Maître, en tout : c'est-à-dire, qu'on le renonce dans sa vie et dans ses exemples, qu'on le renonce dans sa mort et dans sa croix, qu'on le renonce dans son Evangile et dans sa morale, qu'on le renonce dans ses sacrements, et en particulier dans le plus auguste et le plus saint de ses mystères ; enfin qu'on le renonce jusque dans ses disciples et ses sectateurs. Et pour en venir à la preuve, qu'est-ce que renoncer Jésus-Christ, ainsi que nous le devons présentement entendre ? C'est tenir une conduite toute contraire à celle de Jésus-Christ ; c'est suivre dans l'usage ordinaire de la vie des maximes et des règles incompatibles avec l'esprit de Jésus-Christ ; c'est rejeter ce qu'il a recherché, fuir ce qu'il a aimé, négliger sans attention et sans soin ce qu'il nous a laissé de plus salutaire et de plus précieux, l'attaquer jusque dans ses membres, et faire de ses imitateurs et de ce petit nombre de fidèles qui lui sont dévoués, le sujet ou des plus malignes railleries, ou des plus violentes persécutions. Or, n'est-ce pas là comment le traitent une multitude innombrable de mondains, quoique éclairés des lumières de la foi et nourris dans le sein de son Eglise ? Nous n'avons qu'à ouvrir les yeux et qu'à les jeter autour de nous, pour nous en convaincre : l'expérience ne nous en instruit que trop, et il serait à souhaiter que nous n'en eussions pas des témoignages si sensibles et si communs.

 

On le renonce dans sa vie et dans ses exemples. Il nous les a proposés pour modèles, et c'est à nous aussi bien qu'à ses apôtres qu'il a dit: Exemplum dedi vobis, ut quemadmodum ego feci, ita et vos faciatis (Joan., XIII, 15.) ; Je suis venu et j'ai vécu parmi vous, afin que vous puissiez vous former sur moi, et que, par une sainte conformité de pratiques et d'actions, on put me reconnaître en vous. L'Apôtre , dans le même sens, voulait que la vie de Jésus-Christ parût dans la vie des chrétiens, qui composent le corps mystique dont il est le chef : Ut et vita Jesu manifestetur in corporibus nostris (2 Cor., IV, 10.). Et ce maître des Gentils prenant pour lui-même ce qu'il enseignait aux autres, et se l'appliquant dans toute son étendue et toute sa force, croyait, sans perdre l'humilité chrétienne, pouvoir dire de lui : Ce n'est pas moi qui vis, mais Jésus- Christ qui vit en moi : Vivo autem jam non ego ; vivit vero in me Christus (Galat., II, 20.). Pouvons-nous parler de la sorte ? et y a-t-il dans toute notre vie un seul trait qui ne soit pas directement opposé à la vie de Jésus-Christ pauvre et amateur de la pauvreté, de Jésus-Christ humble et amateur de l'humiliation et de l'obscurité, de Jésus-Christ ennemi du siècle et de ses fausses prospérités ?

 

On le renonce dans sa mort et dans sa croix. Cette croix, selon le langage de saint Paul, a été une folie pour les Gentils et un scandale pour les Juifs ; mais, dit saint Chrysostome, elle est souvent pour nous l'un et l'autre tout ensemble : une folie, quand nous devrions la rechercher nous-mêmes, et un scandale, quand nous sommes forcés de la porter ; une folie, quand nous devrions la rechercher nous-mêmes, parce que, bien loin de la rechercher en effet, nous mettons toute notre sagesse à la fuir et à ne rien souffrir ; un scandale, quand nous sommes forcés de la porter, parce que nous en faisons le sujet de nos révoltes intérieures et de nos murmures. Que Dieu nous envoie une affliction, et que par là il veuille nous associer à Jésus-Christ souffrant et crucifié, en quelle désolation ne tombons-nous pas ? à quels excès, et quelquefois à quels désespoirs ne nous emportons-nous pas ? On a beau nous dire que cette croix, cette peine qui nous arrive est une portion de la croix du Sauveur, elle nous paraît insoutenable ; et quoiqu'elle nous soit présentée de la main même du Fils de Dieu, quelque légère d'ailleurs qu'elle puisse être, au lieu de la recevoir avec respect, nous la rejetons avec horreur.

 

On le renonce dans son Evangile et dans sa morale.

 

Il y a deux morales qui se contredisent formellement, la morale de Jésus-Christ et la morale du monde. Parcourons les maximes de l'une et de l'autre, nous n'en trouverons point entre lesquelles il ne se rencontre une contrariété absolue. Selon la morale de Jésus-Christ, toute affection aux biens de la terre et aux richesses temporelles est réprouvée ; et selon la morale du monde, il faut avoir, et avoir le plus qu'on peut, et avoir le plus tôt qu'on peut, et avoir comme on peut. Il y faut tourner tous ses désirs et toutes ses réflexions ; il y faut appliquer tous ses soins : car on ne vaut, et l'on n'est heureux qu'autant qu'on se voit à son aise et bien pourvu.

 

Selon la morale de Jésus-Christ, c'est une béatitude que d'être doux et débonnaire, que d'être pacifique et patient, que d'endurer les injures et de les pardonner ; et, selon la morale du monde, c'est une lâcheté que de supporter la moindre offense. Il n'y a point là-dessus de ménagement à garder, il n'y a point de satisfaction qu'on ne doive exiger, point de paix qu'on ne doive pour cela troubler, point d'intérêt qu'on ne doive sacrifier : autrement, ce serait se couvrir d'une tache ineffaçable, et se mettre dans un opprobre dont on ne se laverait jamais.

 

Selon la morale de Jésus-Christ, nous n'entrons point dans le royaume du ciel, si nous ne nous faisons petits comme des enfants ; et selon la morale du monde, c'est une bassesse de cœur que de ne travailler pas, autant qu'il est possible, à se distinguer, à se faire de la réputation, à s'attirer du respect, à s'établir dans l'autorité et dans le crédit, à se pousser dans les emplois, dans les dignités. L'ambition est une noblesse d'âme, et c'est n'avoir point d'honneur que de ne se sentir pas piqué d'une si belle passion.

 

Selon la morale de Jésus-Christ, l'état de ceux qui pleurent en cette vie, de ceux qui mortifient leurs sens, de ceux qui font pénitence, est préférable à tous les plaisirs et à toutes les joies du siècle ; mais là-dessus quelle est la morale du monde, et à quoi nous porte-t-elle ? à se divertir, à jouir du temps, à se procurer tous les agréments de la vie, à être à des jeux, des compagnies, des spectacles, des repas ; à ne se faire aucune violence, à ne se gêner en rien.

 

Il en est de même de tous les autres articles, qu'il serait trop long de parcourir en détail, et où la morale de Jésus-Christ et celle du monde ont des principes tout différents. Par conséquent, s'attacher à l'une, c'est renoncer à l'autre. Or, des deux laquelle suivons-nous ? quelles maximes débitons-nous dans les entretiens ? à nous entendre parler, et à voir la manière dont nous nous comportons en tout, peut-on se former quelque idée du christianisme ? et si d'ailleurs l'on ne savait que nous en faisons une certaine profession, s'imaginerait-on jamais que nous avons été élevés à l'école de Jésus-Christ, et que nous croyons à son Evangile ?

 

On le renonce dans ses sacrements, et surtout dans le plus auguste et le plus saint de ses mystères, qui est la divine Eucharistie. Dans ce mystère adorable il se propose à nous comme l'objet de notre culte ; mais au lieu des honneurs qui lui sont dus, quels outrages ne lui fait-on pas ! Point de respect en sa présence, point d'attention ni de recueillement : encore si l'on ne le déshonorait que par de simples dissipations et de simples immodesties ; mais jusque dans son sanctuaire, à quelles abominations n'en vient-on pas ? quels discours y tient-on ? quels sentiments y conçoit-on ? quelles scènes y donne-t-on ? quels scandales y cause-t-on ? Les hommages qu'on devrait lui rendre, on les rend à une idole mortelle ; l'encens qu'on devrait lui offrir comme au vrai Dieu, on l'offre à une fausse divinité. Ce n'est pas tout : dans ce même mystère, dans ce sacrement où il réside en personne, il a voulu demeurer avec nous jusqu'à la fin des siècles ; il s'est attendu que nous irions l'y visiter, et que, dans ces saintes et salutaires visites, il serait notre conseil, notre consolation, notre ressource ; il nous a promis que nous trouverions tout en lui, et nous l'abandonnons comme s'il ne devait rien être pour nous. N'est-il pas étrange que ses temples soient si solitaires et si délaissés ! A peine y voit-on quelques personnes s'entretenir avec lui ; à peine y sommes-nous entrés à certains jours, que l'ennui nous prend, et que nous pensons à nous retirer. S'il n'y avait un précepte qui nous obligeât quelquefois d'y paraître, nous nous en absenterions durant des années entières. Il y a encore plus:, c'est qu'il nous a donné ce sacrement de son corps et de son sang comme un pain, comme une nourriture, comme le soutien de nos âmes ; mais ce pain de vie, nous ne le mangeons presque jamais ; mais cette nourriture céleste, nous la négligeons, nous la rebutons, nous n'en usons qu'avec dégoût ; mais ce soutien de nos âmes, souvent par de sacrilèges profanations, nous nous en faisons un poison ; en sorte que ce qui devait être notre salut, devient notre mort : ainsi renversons-nous toutes les vues de Jésus-Christ, et abusons-nous de ses grâces contre lui-même et contre nous.

 

Enfin, on le renonce jusque dans ses disciples et dans ses sectateurs. Quoiqu'il n'y ait plus, comme autrefois, de tyrans qui persécutent l'Eglise de Jésus-Christ, il y a néanmoins, dans l'Eglise même, une espèce de persécution moins sanglante, mais du reste non moins dangereuse, qu'ont à soutenir les vrais chrétiens. Il semble que ce soit une honte dans le monde de se conduire selon les principes de la religion, et d'en pratiquer les devoirs. Qu'une personne prenne le parti de la piété, qu'elle en fasse une profession particulière ; qu'une femme se détache de ses habitudes, et qu'elle se réduise à une vie moins mondaine et plus conforme à l'esprit de l'Evangile ; qu'un homme refuse de s'engager dans une affaire, parce qu'elle lui paraît délicate pour la conscience et qu'elle blesse la pureté de la loi chrétienne, cela suffit pour être exposé à mille discours et à mille jugements : d'où il arrive que, comme aux premiers siècles de l'Eglise, les fidèles qui confessaient Jésus-Christ étaient souvent dans la nécessité de se cacher, pour se mettre à couvert des arrêts et des violences de leurs persécuteurs, ceux maintenant qui veulent vivre selon les règles et la sainteté de la foi qu'ils professent sont quelquefois dans une espèce d'obligation de dérober leurs pieuses pratiques et leurs bonnes œuvres à la connaissance du public, pour se garantir de la malignité des chrétiens même et de leur mépris.

 

Voilà donc le renoncement le plus universel, et il est encore évident que c'est le renoncement le plus criminel. Car, comme la qualité d'apôtre dont Pierre était revêtu ne servit qu'à redoubler le crime de sa désertion, ainsi la qualité de chrétiens dont nous sommes honorés n'a point d'autre effet alors que de nous rendre plus coupables devant Dieu, et plus condamnables. Il est vrai, et il en faut convenir, tout ce qu'il y a eu d'infidèles ont renoncé Jésus-Christ ; ils s'en sont hautement déclarés, et quelque différents qu'ils fussent de secte et de religion, ils sont tous convenus en ce point, de faire la guerre à cet Homme-Dieu : Convenerunt in unum adversus Dominum et adversus Christum ejus (Psal., II, 2.). Mais, après tout, il y a là-dessus une réflexion à faire, qui est essentielle : c'est que ces infidèles, qui se sont ligués contre le Fils de Dieu, ne le connaissaient pas pour ce qu'il était,et qu'ils n'y avaient pas la même créance que nous. Si donc, par exemple, les païens l'ont renoncé dans sa personne et dans sa divinité, c'est qu'en effet ils ne le regardaient pas comme un Dieu, et qu'ils traitaient les honneurs divins qu'on lui rendait de superstition et de profanation. En cela ils étaient aveugles, et malheureux dans leur aveuglement ; ils étaient même coupables ; mais du reste, tout coupables qu'ils pouvaient être, ils agissaient conséquemment, et péchaient autant par erreur que par une malice délibérée. Si les Pharisiens l'ont renoncé dans sa doctrine et dans sa loi, c'est qu'ils ne le prenaient pas pour le Messie et l'envoyé de Dieu, et que, trop prévenus en faveur de la loi de Moïse, ils rejetaient comme une loi supposée le nouvel Evangile qu'il leur annonçait. Car, dit saint Paul, s'ils avaient été persuadés qu'il leur parlait de la part de Dieu, et qu'il était Dieu lui-même, ils ne l'auraient pas crucifié. C'était opiniâtreté dans eux de ne pas écouter sa parole, confirmée par tant de miracles, et leur ignorance était inexcusable ; mais enfin l'animosité qu'ils témoignèrent contre lui était une suite naturelle de cette ignorance, et ils ne se portèrent à de si cruels excès, que par un faux principe où ils pensaient être bien fondés. Si les hérétiques l'ont renoncé dans ses principaux mystères, et, pour ne rien dire des autres, si les hérétiques de ces derniers siècles le renoncent dans le sacrement de ses autels, et s'ils refusent de l'y adorer, c'est qu'ils ne croient pas qu'il y soit réellement ; ils se trompent, ils s'égarent, et ils sont condamnables dans leur égarement, parce qu'ils s'obstinent contre les témoignages les plus certains ; mais après tout, selon leur intention, ce n'est pas à lui directement qu'ils s'attaquent, et ils ne manqueraient pas de lui rendre tout l'honneur qu'il mérite, du moment qu'ils viendraient à se détromper, et à s'apercevoir de l'illusion où ils sont engagés.

 

De là il nous est aisé de conclure que, de toutes les contradictions où l'on tombe à l'égard de ce Dieu Sauveur, il n'en est point de plus injurieuse, ni par conséquent de plus criminelle que la nôtre : car en même temps que nous le renonçons, soit dans sa vie et dans ses exemples par une vie toute profane et toute mondaine, soit dans ses souffrances et dans sa croix par notre extrême délicatesse et nos sensualités, soit dans son Evangile et dans sa morale par des maximes et une conduite formellement opposées, soit dans son adorable sacrement et le précieux sacrifice de son corps et de son sang par nos négligences et nos irrévérences, soit dans ses disciples et ses sectateurs par nos mépris et la malignité de nos jugements, nous savons néanmoins, ainsi que la foi nous l'enseigne, que sa vie et ses exemples nous doivent servir de règle ; qu'il a souffert et qu'il est mort sur la croix, pour nous inspirer le détachement de nous-mêmes, l'esprit de patience et de mortification ; que son Evangile est une parole de vérité, et que sa morale contient nos plus essentielles obligations ; qu'il est en personne dans son sacrement, ou plutôt que ce divin sacrement n'est autre chose que lui-même, vrai Dieu et vrai homme ; enfin, que ses disciples et ses sectateurs sont ses élus, ses favoris, et qu'en s'attachant à lui ils ont pris le meilleur parti, et même le seul qu'il y ait à prendre. Or savoir tout cela, et cependant le renoncer en tout cela, n'est-ce pas le traitement le plus indigne et l'injure la plus outrageante ?

 

Voilà ce que nous ne pouvons assez méditer, et c'est à quoi saint Paul exhortait les Hébreux de penser incessamment : Recogitate eum qui talem sustinuit a peccatoribus adverstis semetipsum contradictionem (Hebr., XII, 3.). Mes Frères, leur disait ce grand apôtre, pensez à Celui qui a souffert de la part des pécheurs une telle contradiction. Il ne leur dit pas qu'ils pensent aux affronts et aux outrages que Jésus-Christ a reçut de la part des Pharisiens, ni à la violence du supplice dont ils le firent mourir ; mais à la contradiction des pécheurs, parce que cette contradiction lui est mille fois plus sensible. Il ne leur dit pas seulement : Pensez-y ; mais pensez continuellement : Recogitate ; n'en perdez jamais le souvenir, parce que ce souvenir, bien imprimé dans vos esprits, y produira des fruits infaillibles de conversion. Occupons-nous sans cesse nous-mêmes de cette pensée, conservons-la, entretenons-la dans notre cœur : Recogitate.

 

A force de nous représenter souvent le désordre d'une contradiction qui dément toute notre toi, nous en concevrons de l'horreur, nous nous humilierons en la présence de Jésus-Christ, nous lui dirons : Ah ! Seigneur, il n'est que trop vrai, et je suis obligé de le reconnaître a ma confusion, j'ai contredit votre loi, j'ai contredit vos actions, je vous ai contredit en tout ce que vous avez voulu être pour moi ; et en vous contredisant de la sorte, je me suis contredit moi-même : car il ne m'était pas possible d'être bien d'accord avec moi-même, tandis que j'étais en contradiction avec vous ; et voilà ce qui a fait le trouble de mon âme. Si j'avais été tout à fait athée et sans religion, j'aurais eu du moins quelque sorte de paix dans les dérèglements de ma vie ; mais ce reste de foi que je n'ai point perdu, joint au désordre de ma conduite, a fait naître dans mon esprit des contradictions qui m'ont jeté en de cruelles inquiétudes. Ainsi, Seigneur, ou je dois me conformer désormais à vous, ou il faut renoncer à mon propre repos et à mon bonheur éternel ; car que puis-je attendre en contredisant et en renonçant l'auteur de mon salut, sinon d'en être à jamais renoncé moi-même et réprouvé ?

 

Jésus-Christ renoncé par les mauvais chrétiens, c'a été le premier point ; mais aussi les mauvais chrétiens renoncés par Jésus-Christ, c'est l'autre point, dont nous devons être d'autant plus touchés qu'il y a plus de quoi nous intéresser.

 

BOURDALOUE

EXHORTATION SUR LE RENIEMENT DE SAINT PIERRE

 

The Denial of St Peter

Le Reniement de Saint Pierre, Le Caravage

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