Il est apparu au cours de ce procès que la crainte avait changé de camp : crainte de la justice devant ses abus, crainte de la police devant son rôle et son instrumentalisation par le pouvoir, crainte des policiers ayant été chargés de s'emparer de Nicolas devant les risques d'une enquête approfondie, soit de la part de leurs propres services (la moins risquée pour eux), soit de la part de la pressse (si celle-ci se décidait à faire son travail d'investigation), soit de la part des parlementaires (la plus risquée pour eux si elle avait lieu) et in fine crainte du gouvernement embarqué dans une très sale affaire très trouble dont personne ne mesure encore les implications, en attendant sans doute des révélations à venir ...
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Les meilleurs commentaires ne sont pas le fait de journalistes qui caractérisent l'attitude d'un prisonnier politique de digne et courageuse quand il s'agit de n'importe quel pays, et d'insolente et arrogante quand il s'agit de la France... mais ceux de témoins anonymes présents au procès et dont on peut lire les impressions sur twitter :
- Le procès en cours frappe par son étrangeté, et ressemble à un dialogue de sourd, la justice face à l'oppression politique. Espérons que Nicolas sera malgré tout libéré !
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- Nicolas vient d'arriver dans la salle d'audience "Il a fière allure"
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- " Êtes vous nés de M et Mme..."
- " Oui je suis né d'un père et d'une mère."
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- Nicolas parle du jour de sa condamnation à de la prison ferme "dans ce palais prétendument de justice"
- "il y a aujourd'hui une chance pour que la confiance dans la justice soit restaurée et je ne parle pas que pour moi "
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- Pourquoi la police ne peut produire l'agent qui a interpellé Nicolas ? Aurait elle peur que l'agent ne puisse s'empêcher de dire la vérité ?
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- Un policier se désiste de se porter partie civile. Il se doute sûrement que tabasser Nicolas et ensuite le condamner ne passera plus.
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- C'est assez rare pour ne pas dire rarissime qu'un fonctionnaire de police renonce à sa constitution de partie civile en appel. (commentaire d'un avocat)
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- Etranglé pendant 1min à 1min30. Que les défenseurs des Droits de l'Homme se rendorment, il n'y a pas de violences policières ici.
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- Pendant sa garde a vue Nicolas a été mis dans une cellule de 5 personnes dont 2 transsexuels qui ont pratiqué une sodomie !!!
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- La magistrature croit juger Nicolas, mais c'est plutôt elle qui est en train d'être jugée par le peuple de France, actuellement.
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- Selon l'avocat de Nicolas un gardien lui a dit dans les quartiers de sécurité de la prison de Fleury "On peut facilement te suicider" !
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Avocat défense : Nicolas était mis à l'isolement à côté de Redoine Faïd, est-ce qu'il a l'air d'un terroriste ?"
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- Même l'identité imaginaire ne tient pas, l'avocat produit des factures EDF avec ce nom, qui est son nom d'usage
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Avocat de Nicolas qui martèle : "vous avez compris en lisant le dossier qu'on montait un château de cartes"
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- Nous demandons au tribunal d'oser la relaxe générale Nicolas est innocent. La Cour va t'elle le condamner parce qu'il garde la tête haute ?
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- le proc a requis 5 mois et demandé à ce que le ferme ne dépasse pas la période déjà effectuée
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- Nicolas se lève pour conclure "il y a deux mois je n'avais jamais eu affaire avec la justice"
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- Les agissements des policiers sous les ordres du préfet de police sont clairement désavoués par le verdict de Nicolas
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- Nicolas est sorti de Fleury-Mérogis peu après 21h.
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En appel, le manifestant anti-mariage gay, emprisonné 20 jours, a été condamné à 3000 euros d'amende. Nicolas Bernard-Buss ne retournera pas en prison. Incarcéré depuis le 19 juin à Fleury-...
" L'avocat général elle-même semblait avoir eu recours à des contorsions intellectuelles et rhétoriques épuisantes pour fonder sa détermination."