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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


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... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

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BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

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Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

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SALVE REGINA

22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 12:00

Puisque nous en sommes sur ce triste sujet, il n’est point superflu de dire comment les morts sont traités dans les hôpitaux.

 

Lorsqu’un malade a rendu le dernier soupir, il est laissé sur le lit qu’il occupait, afin qu’on puisse constater s’il n’est pas victime d’un cas de mort apparente. Au bout de deux heures, les infirmiers l’enveloppent dans un drap, le couchent sur une civière munie d’un couvercle et le transportent à la chambre de repos, où ils le livrent à un employé spécial qu’on nomme le garçon d’amphithéâtre. C’est un serviteur de première classe qui remplit cette fonction, peu enviable et pourtant fort enviée, car elle procure des bénéfices relativement considérables. Les garçons d’amphithéâtre sont spécialement surveillés, car c’est à eux qu’est confiée l’intégrité du cadavre.

 

Un fait très grave qui s’est produit dans plusieurs hôpitaux a révélé à l’administration des abus d’un ordre révoltant. Au mois de janvier 1866, on apprit qu’une ancienne fille soumise faisait le négoce de dents et de cheveux ; elle s’en cachait si peu, qu’elle tenait magasin ouvert dans le quartier des Halles. La police prévenue fit une descente chez cette marchande de débris humains, saisit ses livres et acquit la certitude que les garçons d’amphithéâtre de la plupart des hôpitaux de Paris étaient les pourvoyeurs de cet horrible commerce, qui, dans l’espace de cinq ans, avait rapporté à quatorze d’entre eux la somme de 12 625 francs 65 cent. On peut regretter que, pour éviter un scandale, l’Assistance publique ait cru ne pas devoir livrer ces hommes à la police correctionnelle ; mais du moins on ne saurait lui reprocher d’avoir manqué de vigueur, car elle les jeta immédiatement à la porte. L’un d’eux s’est fait dentiste, s’intitule ancien praticien des hôpitaux, et continue à opérer sur les vivants les effractions de mâchoires qu’il commettait sur les morts.

 

Le cadavre est lavé, étendu sur une dalle de pierre, à moins qu’il n’ait été réclamé par un chef de service pour la salle des autopsies ; il y reste vingt-quatre heures, abrité sous un couvercle en toile cirée dans la plupart des maisons, en zinc à l’Hôtel-Dieu, où l’on ne peut prendre trop de précautions contre les rats, qui sont nombreux et voraces. Sur ce cercueil provisoire est posé le bulletin qui porte l’état civil du défunt. La famille est prévenue, et il faut qu’elle soit bien pauvre, bien dénuée, pour ne pas envoyer une chemise et un bonnet destinés à revêtir le mort : vieille tradition puérile, mais respectable après tout, et qui rappelle l’époque païenne où l’homme partait vers l’autre vie armé et prêt au combat.

 

Ces salles de repos, qui toutes sont aussi éloignées que possible des pavillons réservés aux malades, sont laides pour la plupart, dallées, humides, très aérées ; mais il y plane une vague odeur de putridité que le chlore, le vinaigre et l’acide phénique parviennent mal à neutraliser. Les salles les mieux disposées sont celle de La Riboisière, celle de Necker, où chaque dalle est enfermée sous des rideaux, celle des Enfants malades, où les sinistres tables sont remplacées par de petits lits en fer surmontés d’une croix : l’aspect de cette dernière salle, qui ressemble à un dortoir, est à la fois très triste et très doux. Après vingt-quatre heures de repos, le corps est mis en bière et déposé dans la chambre des morts, qui n’est en général qu’un cabinet étroit et sans caractère. À l’Hôtel-Dieu, c’est une sorte de caveau peint en noir, tendu de larges draperies noires, éclairé de deux becs de gaz contenus dans des globes en verre dépoli, et muni de deux lits de camp qui supportent les bières de léger sapin au-dessus desquelles un grand crucifix semble veiller. C’est d’une apparence lugubre et réellement dramatique. Dans le dur langage des garçons d’amphithéâtre, un cadavre disséqué et non réclamé s’appelle une falourde.

 

Les parents, les amis conviés arrivent ; le corps, chargé sur le corbillard, est conduit à la chapelle de l’hôpital, et un prêtre récite les prières consacrées. Ces chapelles n’ont rien qui puisse fixer l’attention ; ce sont des espèces de halles badigeonnées, sans style, sans beauté, ornées de fort mauvais tableaux, et où parfois, comme à Necker, on est surpris de voir la statue d’Aaron et celle de Melchisédech. Une seule fait exception, c’est celle de l’Hôtel-Dieu, qui est l’ancienne église, qualifiée jadis de basilique, du prieuré de Saint-Julien le Pauvre. Dans l’origine, on y recevait les pèlerins et les voyageurs ; Grégoire de Tours y logeait lorsqu’il venait à Paris. On ignore la date de sa fondation ; elle fut détruite sans doute et réédifiée vers le douzième siècle, car certains détails d’architecture, entre autres les arcs-doubleaux composés d’un faisceau de tores séparés par des gorges, indiquent cette époque. Aujourd’hui c’est une ruine sombre, dominée par les hideuses masures de la rue qui porte son nom ; la Révolution en a détruit le portail, dont les moignons brisés apparaissent encore et semblent réclamer une restauration. L’intérieur est froid, ramassé ; les colonnes trapues, les pierres solides, disposées en petit appareil, donnent à tout l’édifice une apparence sérieuse qui n’est pas sans effet.

 

Il est à désirer, quand la démolition du vieil Hôtel-Dieu permettra enfin d’assainir cet horrible quartier, que l’on conserve cette antique chapelle où la tradition affirme que Dante est venu s’agenouiller.

 

 

Maxime Du Camp, Les Hôpitaux de Paris et le nouvel Hôtel-Dieu, Revue des Deux Mondes, 1870

 

Hôtel-Dieu, photographie de Hyacinthe-César Delmaet

Hôtel-Dieu, photographie de Hyacinthe-César Delmaet

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21 décembre 2014 7 21 /12 /décembre /2014 01:00

Comme Élisabeth était dans son sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé de Dieu en une ville de Galilée, appelée Nazareth,

à une vierge qu’un homme de la maison de David, nommé Joseph, avait épousée ; et cette vierge s’appelait Marie.

 

L’ange étant entré où elle était, lui dit :

Je vous salue, ô pleine de grâce ! le Seigneur est avec vous : vous êtes bénie entre toutes les femmes.

 

Mais elle l’ayant entendu, fut troublée de ses paroles, et elle pensait en elle-même quelle pouvait être cette salutation.

 

L’ange lui dit : Ne craignez point, Marie : car vous avez trouvé grâce devant Dieu.

Vous concevrez dans votre sein, et vous enfanterez un fils, à qui vous donnerez le nom de Jésus.

Il sera grand, et sera appelé le Fils du Très-Haut : le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père :

il régnera éternellement sur la maison de Jacob ; et son règne n’aura point de fin.

 

Alors Marie dit à l’ange : Comment cela se fera-t-il ? car je ne connais point d’homme.

 

L’ange lui répondit : Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre ;

c’est pourquoi le fruit saint qui naîtra de vous, sera appelé le Fils de Dieu.

Et sachez qu’Élisabeth, votre cousine, a conçu aussi elle-même un fils dans sa vieillesse,

et que c’est ici le sixième mois de la grossesse de celle qui est appelée stérile ; parce qu’il n’y a rien d’impossible à Dieu.

 

Alors Marie lui dit : Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon votre parole !

 

Ainsi l’ange se sépara d’elle.

 

 

ÉVANGILE DE SAINT LUC

 

 

La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy

 

Voici la servante du Seigneur
L'Annonciation, Gerard David (Oudewater vers 1460 - Bruges 1523)

L'Annonciation, Gerard David (Oudewater vers 1460 - Bruges 1523)

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20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 12:00

Le va-et-vient est incessant dans les hôpitaux de Paris ; les causes de maladies et d’accidents sont tellement nombreuses dans une agglomération aussi puissante que les lits ont à peine le temps de refroidir.

 

Le mouvement pour 1869 a été considérable : 93 335 malades sont entrés dans les hôpitaux, 82 282 en sont sortis, 10 429 y sont morts, et la population occupant nos quinze maisons hospitalières était, au 31 décembre, de 6 585 individus. Le nombre de journées a été de 2 457 882 qui, à raison de 2 fr. 75 cent, en moyenne par journée et par lit, ont exigé une dépense de 6 710 017 fr. 80 cent. La mortalité n’atteint donc pas tout à fait le neuvième des malades, et c’est là un résultat général qui me parait prouver en faveur de notre système hospitalier. On s’est livré à de longues discussions sur la question de la mortalité dans les hôpitaux, et l’on a fait des théories à perte de vue ; mais on a surtout tenu compte de la construction même de l’hôpital, sans trop s’inquiéter de savoir par quelle catégorie d’individus celui-ci est fréquenté.

 

On signale le danger de l’agglomération ; depuis les travaux de Tenon, on préconise le principe de l’isolement des pavillons. Cela est excellent, sans contredit ; mais l’Hôtel-Dieu, qui est composé de pièces et de morceaux, où les salles sont encombrées, où les bâtiments vieux et mal bâtis doivent être imprégnés d’éléments contagieux, l’Hôtel-Dieu, qui n’est en somme qu’une réunion de maladreries superposées, est le plus sain de tous nos hôpitaux, celui où la mort frappe avec le plus d’indulgence ; tandis que La Riboisière, construit selon les règles de l’art hospitalier le plus avancé, composé de pavillons isolés, aéré, grandiose, si parfaitement outillé qu’on a pu, dans un esprit de critique à outrance, le surnommer le Versailles de la misère, donne une proportion de morts plus forte que celle des autres hôpitaux.

 

On attribue la salubrité relative de l’Hôtel-Dieu à ce que, formé de bâtiments parallèles séparés les uns des autres, placés sur les rives de la Seine, il est constamment balayé par des courants d’air vivifiant qui emportent les miasmes putrides et versent à flots l’oxygène autour des malades. Pour expliquer les nombreux décès qui atteignent La Riboisière, on a parlé des vices possibles de la construction, de l’étroitesse des préaux, de la hauteur des murailles, on a cherché des causes exclusivement matérielles, et l’on n’a pas vu que cet hôpital, par le milieu même qu’il est appelé à desservir, accueille la partie la plus chétive, la plus anémique de la population de Paris. En effet, situé dans l’ancien enclos Saint-Lazare, il est forcément le réceptacle de tous les cas morbides qui lui arrivent de Clignancourt, de Montmartre, de la Chapelle, de la Villette, de Belleville, c’est-à-dire des quartiers où la maladie, la faiblesse sont littéralement en permanence. Les malades qui viennent demander asile dans cette grande et belle maison ont à peine assez de vigueur pour se rétablir. Quand ils entrent, ils sont épuisés déjà et depuis longtemps ; on le voit bien après les opérations chirurgicales, qui pour cette cause réussissent là moins bien qu’ailleurs ; le patient les supporte, flotte quelques jours entre la vie et la mort, ne peut parvenir à prendre le dessus, et meurt.

 

Il n’en est point ainsi à Saint-Antoine, qui reçoit la vigoureuse population du faubourg ; à Necker, qui confine aux grands quartiers allant du Luxembourg aux Invalides ; à la Charité, à Beaujon, où vont les ouvriers en chambre et les gens de livrée ; c’est là une raison morale, pour ainsi dire, absolument extérieure à l’hôpital lui-même, et dont il faut d’abord se préoccuper lorsqu’on veut apprécier sans parti pris les causes qui peuvent influer sur la mortalité.

 

 

Maxime Du Camp, Les Hôpitaux de Paris et le nouvel Hôtel-Dieu, Revue des Deux Mondes, 1870

 

Hôpital Lariboisière, salle commune,  photographie de l'agence Rol, Paris, 1911

Hôpital Lariboisière, salle commune, photographie de l'agence Rol, Paris, 1911

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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 12:00

D’ordinaire les hôpitaux sont très calmes.

 

Les salles sont bien l’asile de la souffrance et de l’affaissement, elles ont l’air d’être naturellement silencieuses. Elles ne s’animent que deux fois par semaine, le dimanche et le jeudi, de une heure à trois. Ce sont les jours et les heures d’entrée ; chacun, sans carte ni permission, est admis à visiter les malades. Pendant ce laps de temps, les préaux sont déserts, car chacun doit rester au lit ; c’est une mesure qui peut paraître puérile au premier abord, mais elle est justifiée par des nécessités de surveillance auxquelles les malades, dans leur intérêt même, doivent être soumis. Parfois la foule abonde (il y a des dimanches d’hiver où l’Hôtel-Dieu a reçu plus de cinq mille visiteurs) ; mais lorsque le ciel est pur, lorsque la paye a été faite la veille, on s’en aperçoit bien vite ; la campagne attire ou le cabaret retient le plus grand nombre. En général, les hommes reçoivent bien plus de monde que les femmes, qui paraissent un peu abandonnées une fois qu’elles sont sur le grabat hospitalier.

 

Au mois de mai, j’ai assisté à l’entrée de l’Hôtel-Dieu ; debout sur le grand perron, je regardais les groupes qui stationnaient sur le parvis, attendant que l’heure réglementaire eût sonné. Des marchands d’oranges, de biscuits, d’échaudés, de sucre d’orge, circulaient sur les trottoirs voisins et criaient : «Voyez, messieurs et dames, voyez pour messieurs vos malades !» À une heure précise, les deux portes latérales s’ouvrirent, celle de gauche pour les hommes, celle de droite pour les femmes.

 

Tout individu qui entre est fouillé avec soin, on ôte les casquettes, on tâte les jupes, on frappe sur la robe des enfants portés à bras, on prend des précautions sans nombre ; mais bien souvent elles sont déjouées. La grande ambition de ces imprudents est d’introduire en fraude quelque flacon d’eau-de-vie, que le malade pourra boire en cachette, quitte à en mourir une heure après.

 

On m’a montré, avant de les restituer, les objets saisis un dimanche : c’étaient des bouteilles et des bocaux qui contenaient de l’absinthe, des prunes à l’eau-de-vie, du rhum et même un assaisonnement de salade tout préparé. On laisse passer les fleurs, même celles qui, comme les jacinthes et les tubéreuses, dégagent un parfum trop violent.

 

Dans la salle Sainte-Marthe, j’ai vu un moribond qui pleurait en regardant une branche de lilas que sa femme venait de lui apporter.

 

 

Maxime Du Camp, Les Hôpitaux de Paris et le nouvel Hôtel-Dieu, Revue des Deux Mondes, 1870

 

Le jour de la visite à l'hôpital, Henri Geoffroy, 1889, Musée d'Orsay

Le jour de la visite à l'hôpital, Henri Geoffroy, 1889, Musée d'Orsay

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18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 12:00

Les religieuses ne suffiraient pas à donner aux malades les soins qu’ils réclament. Aussi l’Assistance entretient-elle dans les hôpitaux des hommes et des femmes à gages, qu’on appelle serviteurs de seconde classe, et qui sont, à proprement parler, des infirmiers et des infirmières.

 

Les premiers sont au nombre de 491, et les secondes au nombre de 499. C’est là le côté défectueux de l’institution, et les chefs des services administratifs ou scientifiques sont unanimes à constater que, sauf exceptions connues, ce personnel est déplorable. Recruté dans la mauvaise classe de la population, parmi les ouvriers congédiés, les domestiques sans place, il ne donne aucune aide gratuite aux malades, qui sont forcés d’avoir toujours l’argent à la main pour attendrir des cœurs où la vénalité tient plus de place que la compassion. On doit reconnaître que, pour avoir toutes les qualités nécessaires à un bon infirmier, il faudrait être un ange, et que peu d’hommes seraient capables de remplir cette très pénible fonction. Un infirmier a pour le moins dix lits à surveiller, et les soins qu’il est appelé à rendre sont les plus répugnants. Comment les paye-t-on ? Ils ont, en dehors du logement, de la nourriture et du costume, un gage qui varie entre quinze et vingt et un francs. Il est bien difficile pour ce prix de trouver des phénix ; mais c’est le malade qui paye, et il n’est pas rare qu’un infirmier se fasse quarante et cinquante francs de pourboire par mois.

 

Leur grand défaut, c’est l’ivrognerie ; on ne sait comment s’y prendre pour mettre le vin hors de leur atteinte ; à l’Hôtel-Dieu, à La Riboisière, les brocs qui font la navette du cellier aux salles sont munis d’un cadenas dont le sommelier et la religieuse ont seuls la clef ; précaution inutile : ils savent dans les récipients les mieux clos introduire quelque paille, parfois une sonde qu’ils ont dérobée au chirurgien, et la ration arrive toujours réduite à destination. Ils boivent le vin de quinquina ; dans les services d’accouchement, les infirmières volent le rhum dont on se sert pour ranimer les enfants à demi éteints. Bien plus, les chirurgiens qui font des préparations anatomiques sont obligés de les enfermer à double serrure, parce que les infirmiers ont l’épouvantable courage de boire l’alcool où ces détritus humains ont macéré. Du reste, plus j’étudie ce monde de l’ignorance et de la misère, plus j’acquiers cette conviction que les habitudes d’ivresse sont quatre-vingts fois sur cent la cause des maux qu’il faut secourir.

 

C’est un métier peu recherché que celui d’infirmier ; la plupart de ceux qui l’exercent ne le font que momentanément, et tâchent d’y échapper le plus tôt possible. Ceux qui s’en sont fait une ressource définitive et qui parfois, s’attachant aux malades, deviennent de bons serviteurs, sont faciles à reconnaître ; ils sont hideux. Cela est frappant, surtout à Saint-Louis ; les malheureux qui par suite d’une maladie ont été défigurés et n’offrent plus aux regards que des faces de monstre, sont restés là comme infirmiers, car ils ont compris qu’ils ne trouveraient point de place ailleurs, et que partout on les chasserait comme des objets de dégoût. Par une anomalie moins étrange peut-être en France qu’en d’autres pays, ce personnel généralement vicieux, sans scrupule, grossier et de mauvais instincts, a un sentiment trèsvif du devoir professionnel : quel que soit le danger, il ne déserte pas. Pendant la dernière épidémie de petite vérole (1870), tous les infirmiers étaient à leur poste, et nul n’avait fui devant la contagion.

 

En cela, ils sont un peu semblables à ces soldats mauvais sujets, familiers de la salle de police, et qu’on retrouve toujours au premier rang à l’heure du combat.

 

 

Maxime Du Camp, Les Hôpitaux de Paris et le nouvel Hôtel-Dieu, Revue des Deux Mondes, 1870

 

Infirmiers militaires de Hôpital Janson de Sailly, Agence Rol, Paris 1914

Infirmiers militaires de Hôpital Janson de Sailly, Agence Rol, Paris 1914

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 12:00

C’est pendant la visite ou immédiatement après, suivant la gravité des cas, que les pansements sont faits, soit par le chirurgien lui-même, soit par les élèves, soit par l’infirmier.

 

Ils sont fréquents, nombreux, renouvelés dans la journée, lorsqu’il y a lieu, et ont exigé en 1869 l’emploi de 4 389 kil. 50 grammes de charpie et la quantité énorme de 103 179 kil. de farine de grain de lin. En dehors des heures consacrées à la visite, les malades ne sont point abandonnés à eux-mêmes : les internes de service se tiennent jour et nuit dans une chambre particulière qu’on nomme la salle de garde, et où l’on est certain de les rencontrer pour porter secours à un malade, ou pour recevoir les individus amenés d’urgence.

 

Ils appartiennent à l’hôpital, y demeurent, et, tout en perfectionnant leurs études, apportent un peu de jeunesse et de gaieté à ces milieux lamentables. Ils vivent en bonne intelligence avec les religieuses qui desservent tous les hôpitaux de Paris, sauf la Maternité, le Midi et les Cliniques, où, pour des causes qu’il est facile de comprendre, elles sont remplacées par des surveillantes relevant directement de l’administration.

 

Six communautés se sont réparti nos maisons hospitalières : les Augustines veillent sur l’Hôtel-Dieu, la Charité, Saint-Louis et La Riboisière ; les sœurs de Sainte-Marthe, un ordre janséniste d’une extrême mansuétude, occupent Saint-Antoine, la Pitié et Beaujon ; les filles de Saint-Vincent-de-Paul ont Necker et Sainte-Eugénie ; les religieuses de la Compassion, qui dans ce cas sont bien nommées, ont pris Lourcine ; les sœurs de Sainte-Marie sont à Cochin et les dames de Saint-Thomas-de-Villeneuve aux Enfants malades. Elles se distribuent dans les hôpitaux proprement dits de Paris, selon l’importance de chacun d’eux, en un personnel de 259 femmes, qui forment, avec l’Assistance publique et le corps médical, un ensemble très précieux, très imposant, où la charité, la science et la religion se donnent la main. Elles ont la haute direction pour la discipline des salles, et il est bien rare qu’elles ne soient pas très respectées par les malades.

 

Cependant à Lourcine leur patience et leur pudeur sont parfois mises à de rudes épreuves, et plus d’une s’est sauvée en se signant et en se bouchant les oreilles pour ne point entendre des refrains que ne désavouerait pas un zouave en goguette.

 

 

Maxime Du Camp, Les Hôpitaux de Paris et le nouvel Hôtel-Dieu, Revue des Deux Mondes, 1870

 

Répétition d'un concert à la salle de garde de Saint Antoine - Le Monde Illustré, 1893

Répétition d'un concert à la salle de garde de Saint Antoine - Le Monde Illustré, 1893

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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 12:00

Dans le service de chirurgie, il y a toujours une minute solennelle et pendant laquelle il se fait un grand silence, lorsque les infirmiers enlèvent un homme de son lit pour le porter à la salle des opérations, qui parfois est en forme d’amphithéâtre, comme à Necker et à La Riboisière, parfois, comme à Saint-Antoine, une simple chambre dont les portes sont fortement rembourrées et capitonnées pour empêcher les cris de douleur d’être entendus.

 

Avec précaution on étend le patient sur le sinistre matelas recouvert d’une toile cirée noire sur laquelle un drap est placé. Les instruments préparés sur un plateau portatif que l’élève peut tenir à la disposition du maître sont, selon le degré d’humanité du chef de service, visibles ou recouverts d’un linge blanc ; les compresses, la charpie, les bandes, sont disposées d’avance sur une tablette.

 

Autrefois, il y avait là un instant terrible : c’était celui qui précédait immédiatement l’opération ; bien des cœurs vaillants faiblissaient, et j’ai vu plus d’un pauvre homme à qui on allait enlever un membre se mettre à pleurer en disant : «Qu’est-ce que je vais devenir ?» Le chirurgien, la manchette retroussée, lui tendait la main : «Allons, mon brave, du courage ! ce ne sera pas long !» On jetait une serviette sur le visage du misérable afin qu’il ne pût rien voir ; les élèves le saisissaient et le maintenaient avec force pour neutraliser les mouvements spasmodiques, et l’opération commençait.

 

Aujourd’hui cela est moins dramatique, j’allais presque dire moins intéressant. Les procédés anesthésiques ne sont plus repoussés par personne ; l’éther, puis le chloroforme, enfin le chloral, ont apporté pour cette minute de torture une stupéfaction, une sorte d’inconscience mentale qui donne une insensibilité relative, dont on profite pour opérer en toute sécurité et pour enlever au patient la connaissance immédiate de sa douleur.

 

Dans cette voie il y a encore d’immenses découvertes à faire, et l’on peut légitimement espérer qu’avant peu d’années on arrivera à localiser l’anesthésie, au lieu de la généraliser comme on le fait actuellement.

 

 

Maxime Du Camp, Les Hôpitaux de Paris et le nouvel Hôtel-Dieu, Revue des Deux Mondes, 1870

 

Trousse de chirurgie militaire avec scie à amputation, JJ. Perret coutelier rue de la Tissanderie à Paris, Musée Flaubert et d'Histoire de la Médecine, Rouen

Trousse de chirurgie militaire avec scie à amputation, JJ. Perret coutelier rue de la Tissanderie à Paris, Musée Flaubert et d'Histoire de la Médecine, Rouen

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