Crist-Pantocrator.jpg

"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

La Manif Pour Tous 

La Manif Pour Tous photo C de Kermadec

La Manif Pour Tous Facebook 

 

 

Les Veilleurs Twitter 

Les Veilleurs

Les Veilleurs Facebook

 

 

 

papa%20GP%20II

1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

Rechercher

Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
capt_51c4ca241.jpg

Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

Archives

    

 

SALVE REGINA

12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 04:00

Jésus parlant encore en paraboles, leur dit :

Le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulant faire les noces de son fils, envoya ses serviteurs pour appeler aux noces ceux qui y étaient conviés ; mais ils refusèrent d’y venir. Il envoya encore d’autres serviteurs, avec ordre de dire de sa part aux conviés : J’ai préparé mon dîner, j’ai fait tuer mes bœufs et tout ce que j’avais fait engraisser ; tout est prêt : venez aux noces. Mais eux ne s’en mettant point en peine, s’en allèrent, l’un à sa maison des champs, et l’autre à son négoce, les autres se saisirent de ses serviteurs, et les tuèrent, après leur avoir fait plusieurs outrages.

 

Le roi l’ayant appris, en fut ému de colère ; et ayant envoyé ses armées, il extermina ces meurtriers, et brûla leur ville.

 

Alors il dit à ses serviteurs : Le festin des noces est tout prêt ; mais ceux qui y avaient été appelés, n’en ont pas été dignes. Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez.

 

Ses serviteurs s’en allant alors par les rues, assemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, bons et mauvais ; et la salle des noces fut remplie de personnes qui se mirent à table.

 

Le roi entra ensuite pour voir ceux qui étaient à table ; et y ayant aperçu un homme qui n’était point revêtu de la robe nuptiale, il lui dit : Mon ami, comment êtes-vous entré ici sans avoir la robe nuptiale ?

Et cet homme demeura muet.

 

Alors le roi dit à ses gens : Liez-lui les mains et les pieds, et jetez-le dans les ténèbres extérieures : c’est là qu’il y aura des pleurs, et des grincements de dents.

 

Car il y en a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

 

 

ÉVANGILE DE SAINT MATTHIEU

 

 

La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy

 

Le mariage paysan,  Bruegel l'Ancien

Le mariage paysan, Bruegel l'Ancien

Partager cet article
Repost0
11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 11:00

La veuve de Philippe Le Bon essaya en 1811 de renouveler rue de Bercy, dans le faubourg Saint-Antoine, les expériences du thermolampe ; elle y réussit, attira la foule, qui s’émerveilla.

 

L’Académie des Sciences fit un rapport auquel prirent part Gérando et Darcet ; l’empereur, par décret du 2 décembre 1811, accorda une pension de 1,200 francs à Mme Le Bon, qui n’en put jouir longtemps, car elle mourut en 1813. La découverte échappait à la France ; elle ne devait y revenir qu’en 1815, avec les alliés, car le brevet pris par Philippe Le Bon expirait en 1814, et l’on n’avait point songé à le renouveler au, nom de son fils mineur. Le brevet fut pris par un Allemand naturalisé Anglais, nommé Winsor, qui dans une polémique postérieure, ; dont on peut trouver trace dans le Journal des Débats du 9 juillet 1823, reconnaît «avoir été un des premiers en 1802 à rendre un tribut, d’éloges à M. Le Bon.» C’était encore une application du sic vos non vobis dont l’histoire des inventions est pleine. La famille de Philippe Le Bon était ruinée, mais du moins l’humanité allait profiter des découvertes que notre compatriote avait faites.

 

Winsor avait créé dès 1804 une société à Londres pour éclairer la ville par le gaz hydrogène ; il lui fallut attendre jusqu’en 1810 les autorisations nécessaires, et pendant ce temps différents essais avaient été tentés, principalement par Murdoch à Birmingham en 1805. Le brevet d’importation de Winsor pour Paris est daté du 1er décembre 1815 : au mois de janvier 1817, le passage des Panoramas fut éclairé ; une société se forma qui liquida forcément en 1819, après avoir exécuté l’éclairage d’une petite portion du Luxembourg et du pourtour de l’Odéon. Les premiers efforts des compagnies ne furent point heureux ; la population semblait réfractaire à ce genre d’éclairage ; on en redoutait les dangers, on l’accusait de vicier l’air respirable, et, avec l’esprit de routine qui chez nous a tant de puissance, on faisait une résistance sourde et continue à cet admirable progrès.

 

A la société Winsor succède la compagnie Pauwels ; une société parallèle se forme sous le nom de Compagnie royale, elle est soutenue par la liste civile, ses affaires n’en vont pas mieux, elle est sur le point de mettre la clé sur la porte et ne se sauve qu’en se réunissant à une nouvelle compagnie anglaise formée à Paris par Manby-Wilson. On fut bien lent avant de prendre un parti sérieux, et l’on attendit quinze ans, de 1815 à 1830, pour donner aux Parisiens une fête de lumière qui pût leur prouver la supériorité évidente de ce genre d’éclairage ; enfin dans la nuit du 31 décembre 1829 au 1er janvier 1830, la rue de la Paix fut éclairée au gaz ; six mois après, c’était le tour de la rue Vivienne. Le procès était gagné ; très prudemment, un à un pour ainsi dire, on décrocha les vieux réverbères, et on les remplaça par des candélabres.

 

L’opposition du reste fut des plus ardentes, et bien des hommes d’un vif esprit, d’une grande intelligence, firent à l’établissement du nouveau mode d’éclairage une guerre acharnée. Charles Nodier se distingua par une violence extrême : les arbres meurent, les peintures des cafés noircissent, des gens sont asphyxiés, des voitures versent dans un trou creusé au milieu de la chaussée, le feu a pris à la maison, la devanture d’une boutique a sauté, le choléra s’abat sur la ville, — à qui la faute ? Au gaz hydrogène. Il ne tarit pas, il y revient sans cesse ; les sept plaies d’Égypte lui semblent préférables.

 

Le gouvernement de juillet n’en tint compte, passa outre et fit bien. Nous avons dit qu’à l’heure de la révolution de février Paris comptait déjà plus de 8,000 lanternes à gaz.

 

 

Maxime Du Camp, L’Éclairage à Paris, Revue des Deux Mondes, 1873

 

Candélabre au gaz à l’angle de l’avenue de l’Opéra et de la rue de la Paix, photographie de Marville, 1877

Candélabre au gaz à l’angle de l’avenue de l’Opéra et de la rue de la Paix, photographie de Marville, 1877

Partager cet article
Repost0
10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 11:00

L’admirable découverte à laquelle nous devons le gaz, avec toutes les forces éclairantes, chauffantes et motrices qu’il comporte, est due à un Français, à Philippe Le Bon. C’était un ingénieur des ponts et chaussées très intelligent, inventeur de génie, car il savait apercevoir toutes les conséquences d’un problème résolu. Il ne découvrit pas le gaz : on savait avant lui que le gaz hydrogène était inflammable ; mais il indiqua le premier, et d’une façon magistrale, les moyens de le préparer, de l’épurer et de l’utiliser. Sa destinée fut celle de la plupart des grands bienfaiteurs de l’humanité ; il dota le monde d’une découverte admirable qu’on lui disputa, périt misérablement et mourut pauvre.

 

Le Bon était né le 29 mai 1767, près de Joinville, dans cette partie de la Champagne qui devint plus tard le département de la Haute-Marne. Il avait trente ans et faisait à Paris le cours de mécanique à l’École des ponts et chaussées, lorsqu’il imagina d’étudier la nature des gaz produits par la combustion du bois. Du premier coup, avec une sagacité extraordinaire, il trouva le principe sur lequel la fabrication du gaz hydrogène carboné est fondée. Brûlant du bois en vase clos, il fit passer la fumée qui s’en dégageait à travers une nappe d’eau ; le liquidé condensait immédiatement toutes les parties bitumineuses et ammoniacales dont la fumée était chargée, et laissait échapper un gaz pur qui, enflammé, donnait une vive lumière accompagnée d’une chaleur intense.

 

Il perfectionna ses moyens d’action, et le 6 vendémiaire an VIII (28 septembre 1799), il prit un brevet d’invention ayant pour objet «de nouveaux moyens d’employer les combustibles plus utilement, soit pour la chaleur, soit pour la lumière, et d’en recueillir les divers produits.» Comme combustible, il indiqua le bois et la houille. Deux ans plus tard, et ceci est fort remarquable, le 25 août 1801, il demanda et obtint un certificat d’addition pour la construction de machines mues par la force expansive du gaz. C’est le principe de ce moteur Lenoir qui partout est utilisé aujourd’hui. Le Bon s’était établi rue Saint-Dominique-Saint-Germain, dans l’ancien hôtel Seignelay, et y avait fait construire des appareils qu’il nommait thermolampes, car il cherchait à utiliser à la fois la production de la chaleur et celle de la lumière. Il fit des expériences publiques, et d’après la description qui en a été publiée on voit que c’était une illumination complète des appartemens, des cours, des jardins par mille points lumineux qui affectaient la forme de rosaces, de gerbes et de fleurs. Tout Paris cria au miracle, et le rapport officiel adressé au ministre de la marine déclare que les résultats ont dépassé et les espérances des amis des sciences et des arts.

 

Ce qui, dans cette invention nouvelle, frappa le ministre et le premier consul ne fut pas l’avantage qu’on en pouvait facilement retirer pour l’éclairage public, ce fut que la distillation du bois produisait du goudron à bon marché. Qu’on se reporte à l’époque ; notre marine était détruite, on ne rêvait que de la restaurer, de faire des navires à tout prix et de reconstituer une flotte qui permît sur mer une lutte presque égale. On accorda à Philippe Le Bon la concession d’une partie de la forêt de Rouvray, près du Havre, pour qu’il y fabriquât du goudron. La paix d’Amiens avait attiré des Anglais en France, quelques-uns s’associèrent à Le Bon, partagèrent ses travaux et trouvèrent dans ses procédés une simplicité pratique qu’ils n’oublièrent pas lorsque la reprise des hostilités les rejeta de l’autre côté de la Manche. D’un naturel confiant, Philippe Le Bon admettait volontiers les étrangers à visiter la grande exploitation qu’il dirigeait, et qui. fournissait à la marine des quantités considérables de brai. Il reçut les princes Galitzin et Dolgorouky ; ceux-ci lui offrirent de venir exploiter sa découverte en Russie aux conditions qu’il fixerait lui-même ; il refusa en déclarant qu’il n’appartenait qu’à son pays.

 

Les principaux fonctionnaires de France furent mandés à Paris vers la fin du mois, de novembre 1804 pour assister aux fêtes du sacre de Napoléon, sur le front duquel le pape allait poser la couronne éphémère de l’empire. Philippe Le Bon fut invité ; le jour même du couronnement, 2 décembre 1804, il sortit le soir dans les Champs-Elysées et y fut assassiné. On a prétendu que quelques hommes de la bande de Cadoudal, restés à Paris, l’avaient pris pour l’empereur et l’avaient mis à mort ; c’est là une des mille rumeurs contradictoires qui coururent à cette époque, sur un événement dont nul encore n’est parvenu à percer le mystère. Philippe Le Bon avait trente-sept ans, et l’on peut dire qu’il mourut tout entier, emportant dans la tombe un nom qui fût devenu illustre entre tous, et que l’on est surpris de ne pas lire sur les murs de cette halle construite aux Champs-Elysées pour y loger l’exposition universelle de 1855.

 

 

Maxime Du Camp, L’Éclairage à Paris, Revue des Deux Mondes, 1873

 

Timbre émis en 1955, dessiné et gravé par Claude Hertenberger

Timbre émis en 1955, dessiné et gravé par Claude Hertenberger

Partager cet article
Repost0
9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 16:00

Exposition Roman Vishniac jusqu'au 25 janvier 2015

De Berlin à New York, 1920-1975

au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, 71 rue du Temple, Paris IIIe

http://www.mahj.org/fr/index.php

Berlin Alexanderplatz, 1934

Berlin Alexanderplatz, 1934

 Wittenbergplatz, Berlin, 1936

Wittenbergplatz, Berlin, 1936

Le grand-père et sa petite-fille, Varsovie, 1938

Le grand-père et sa petite-fille, Varsovie, 1938

Notre Dame de Paris, 1939

Notre Dame de Paris, 1939

Marseille en ruines, 1947

Marseille en ruines, 1947

Student raising her hand in Hebrew school, Bronx House, New York, 1942

Student raising her hand in Hebrew school, Bronx House, New York, 1942

Roman Vishniac, Berlin, 1923, Collection Mara Vishniac

Roman Vishniac, Berlin, 1923, Collection Mara Vishniac

Partager cet article
Repost0
9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 11:00

Les cochers n’aimaient point les réverbères et pestaient contre eux ; en effet, les conducteurs de fiacre, les postillons de diligence et de malle-poste, y accrochaient leur fouet, et bien souvent n’emportaient qu’un manche, car la lanière entortillée autour de la corde y restait suspendue.

 

Pour certains enterrements d’apparat, lorsque le corbillard surmonté d’un catafalque atteignait une hauteur anormale, il fallait que la police fît enlever les réverbères et détacher les cordes. Deux fois, dans des circonstances analogues, pour des funérailles souveraines, on s’est trouvé fort empêché. Le 21 janvier 1815, lorsque l’on exhuma du cimetière de la Madeleine les restes de Louis XVI et de Marie-Antoinette pour les transporter aux caveaux de Saint-Denis, on avait négligé de relever les réverbères ; le char funèbre s’accrocha dans les cordes, on eut quelque peine à le dégager. L’accident se renouvela successivement plusieurs fois ; le duc de Rovigo affirme dans ses Mémoires que la foule était très en gaîté, et que l’on ne se gêna pas pour crier en riant : A la lanterne !

 

Au mois de décembre 1840, lorsque l’on rapporta aux Invalides la dépouille de Napoléon Ier, toute précaution avait été prise, et l’immense cénotaphe, parti de Courbevoie, arriva sans encombre à la cour d’honneur où les vieux soldats l’attendaient ; mais, lorsqu’il fallut reconduire le char monumental aux magasins des pompes funèbres, on fut arrêté tout net par le premier réverbère que l’on rencontra ; personne n’avait pensé à faire dégager la route qui conduisait à la remise. On fut obligé de l’abandonner sur le boulevard des Invalides, où il passa la nuit.

 

Pendant les jours d’émeutes, et ils furent nombreux sous la restauration et le gouvernement de Louis-Philippe, les réverbères étaient le point de mire de tous ces incorrigibles gamins qu’on cherche à poétiser aujourd’hui, qui ne méritent que le fouet, et qui bourdonnent autour des émotions populaires comme des mouches autour d’un levain de fermentation. A coups de pierres, ils cassaient les verres des lanternes ; les plus lestes grimpaient sur les épaules de leurs camarades, coupaient la corde, et se sauvaient ensuite à toutes jambes pour éviter les patrouilles qui arrivaient au bruit de la lourde machine rebondissant et se brisant sur le pavé. Il suffisait parfois d’un quart d’heure à ces drôles pour mettre une rue dans l’obscurité. Si les archives de la préfecture de police n’avaient point été incendiées au mois de mai 1871, j’aurais pu dire quelle somme les gouvernements issus de 1815 et de la révolution de juillet ont eu à payer pour réparations de réverbères.

 

A la fin du règne de Louis-Philippe, Paris était éclairé par 2,608 réverbères fournissant 5,880 becs et par 8,600 lanternes à gaz. Une découverte scientifique exclusivement française avait donné à l’éclairage une puissance inconnue, tout en permettant de le multiplier dans des proportions que l’on croyait hyperboliques et dont nous jouissons à notre aise. Il était réservé au gaz d’apporter dans nos villes une clarté qui en fait l’ornement et la sécurité.

 

 

Maxime Du Camp, L’Éclairage à Paris, Revue des Deux Mondes, 1873

 

Char funèbre de Napoléon, Art populaire, Imprimerie Pellerin, Marseille, Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée

Char funèbre de Napoléon, Art populaire, Imprimerie Pellerin, Marseille, Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée

Partager cet article
Repost0
8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 11:00

Quoi qu’il en soit de ces faits, les réverbères restaient d’assez ternes lumières que déjà l’industrie privée avait fait en matière d’éclairage un progrès considérable.

 

Les lampes n’étaient autrefois qu’un récipient plein d’huile dans lequel trempait un écheveau de coton ; l’huile, agissant par voie de capillarité, mouillait les fibres, mais n’entraînait avec elle qu’un volume d’air trop mince pour brûler toutes celles-ci ; alors la mèche charbonnait, fumait et ne produisait qu’une clarté insuffisante. C’est la lampe antique ; elle existe encore dans l’Italie méridionale et en Orient.

 

Un Genevois nommé Aimé Argand imagina de tisser des mèches en fils de coton, de les placer entre deux tubes dans l’intervalle desquels circule incessamment un courant d’air qui active la combustion, nourrit la flamme et vivifie la clarté. Une cheminée de verre, placée sur la lampe et enveloppant les tubes, servait à augmenter le tirage et à empêcher tout dégagement de fumée. Le 5 janvier 1787, Argand reçut du parlement des lettres patentes équivalant à un brevet d’invention et au droit d’exploitation exclusive. La nouvelle découverte fit fortune, chacun prétendit y avoir des droits, et un apothicaire intrigant appelé Quinquet donna son nom à la lampe d’Argand, un peu comme Americo Vespucci avait baptisé les terres pressenties et trouvées par Colomb.

 

Ces améliorations, qui eurent pour résultat de faire substituer presque partout l’usage des lampes à celui des chandelles et des bougies, n’atteignirent point les réverbères ; ceux-ci, fumeux et peu éclairants, étaient toujours alimentés par l’ancien système. On en avait successivement augmenté le nombre : ils étaient à une ou plusieurs mèches. En 1817, on en compte 4,645, renfermant 10,941 becs ; en 1820, 12,672 becs sont contenus dans 4,553 lanternes.

 

Le 17 février 1821, on fit, place du Louvre, l’essai d’un nouvel éclairage inventé par un ferblantier-lampiste nommé Vivien ; c’était simplement l’application du courant d’air d’Argand aux tubes qui portaient la mèche allumée. Tous les réverbères de Paris furent renouvelés sur un modèle uniforme. Ce sont ceux-là qui ont duré jusqu’à l’établissement de l’éclairage au gaz ; nous les avons connus, et sans grand’peine nous en pourrions voir encore, car il s’en faut qu’ils aient tous disparu. Ils se balançaient au-dessus des ruisseaux, qui alors coulaient au milieu des voies publiques.

 

Des hommes embrigadés par la préfecture de police, à laquelle le service d’éclairage de Paris appartint jusqu’au décret du 10 octobre 1859, qui le fit passer dans les attributions de la préfecture de la Seine, et qu’on nommait les allumeurs, étaient exclusivement chargés des soins à donner aux réverbères. Protégés par une serpillère qui garantissait leurs vêtements contre les taches d’huile, coiffés d’un chapeau très plat sur lequel ils portaient une vaste boîte de zinc contenant leurs ustensiles indispensables, ils ouvraient chaque matin la serrure qui fermait le tube de fer où glissait la corde de suspension. Le réverbère descendait avec un bruit désagréable et arrivait à hauteur d’homme. On le nettoyait alors, on récurait la plaque des réflecteurs, on essuyait les verres, on coupait la mèche, et dans le récipient on versait la ration d’huile de navette ou de colza ; puis chaque soir, à la tombée de la nuit, on les allumait.

 

C’était sale, lent et fort incommode pour les voitures, qui étaient obligées d’attendre que la toilette de la lanterne fût terminée.

 

 

Maxime Du Camp, L’Éclairage à Paris, Revue des Deux Mondes, 1873

 

  Allumeur de réverbères,   photographie de Roger Parry, 1943, Paris sous l'Occupation

Allumeur de réverbères, photographie de Roger Parry, 1943, Paris sous l'Occupation

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 11:00

On généralisa tant que l’on put l’emploi des réverbères : les goûts de la nouvelle cour y contribuèrent.

 

« Marie-Antoinette et le comte d’Artois, dit Bachaumont, étant spécialement souvent en route, la nuit, de Versailles à Paris et de Paris à Versailles» on fit éclairer d’une façon permanente le chemin depuis Versailles jusqu’à la porte de la Conférence. C’est pendant l’hiver de 1777 que ce travail fut fait ; de sorte que l’on pouvait aller de la résidence royale à la grande avenue de Vincennes sur une route munie de lumières : cinq lieues et demie de réverbères ! on n’avait jamais été à pareille fête. Mercier, tout frondeur qu’il est, ne s’en tient pas, et il s’écrie : «Aucune ville ancienne ni moderne n’a offert ce genre de magnificence utile.»

 

Tant de réverbères se balançant sur la corde, tant de clarté jetée dans les rues, n’avaient point ruiné l’industrie des porte-flambeaux, qu’avait créée jadis Laudati Caraffa : ils encombrent la porte des hôtels où l’on reçoit, ils sont à la sortie des théâtres, ils vaguent sur la voie publique, tenant à la main leur lanterne numérotée par la police, criant à tue-tête : Voilà le falot ! Ils vont chercher des fiacres, ils aboient les voitures de maîtres, ils accompagnent les passants attardés jusqu’à leur domicile, montent à leur appartement et y allument les bougies. On prétend qu’ils rendaient volontiers compte le matin au lieutenant-général de police de tout ce qu’ils avaient remarqué pendant la nuit, et qu’en cas d’alerte ils couraient avertir le guet. Cela est fort possible et n’est point fait pour nous surprendre ; de vieilles estampes nous les montrent portant la lanterne de la main gauche, tenant un fort gourdin de la main droite, et précédant un jeune couple qui n’a pas l’air de penser aux voleurs. Ils traversent toute la révolution, et on les retrouve encore aux premiers jours de notre siècle, car dans l’arrêté du 12 messidor an VIII, qui détermine les fonctions du préfet de police, il est dit : «Il fera surveiller spécialement les places où se tiennent les voitures publiques pour la ville et la campagne, et les cochers, postillons, charretiers, brouetteurs, porteurs de charges, porte-falots.»

 

Pendant toute la durée de la période révolutionnaire, on ne s’occupa guère de l’éclairage ; le mot ne se trouve même pas sur les répertoires du Moniteur universel. Cependant le réverbère jouera son rôle, un rôle sinistre ? le cri : à la lanterne ! a retenti plus d’une fois, et plus d’une fois aussi la corde passée autour du cou d’un malheureux a servi à hisser celui-ci au sommet des immenses F de fer qui s’élevaient sur les ponts et sur la place de Grève. Nous précédions les Américains dans l’application de la loi de Lynch, loi cruelle, absurde, aussi inexorable pour le bourreau que pour la victime, car elle conduit infailliblement les peuples à la barbarie et à l’abrutissement.

 

Le mot de l’abbé Maury dépasse l’instant où il a été prononcé, il atteint l’avenir, et n’a encore rien perdu de sa froide vérité : « A la lanterne ! — En verrez-vous plus clair ? »

 

 

Maxime Du Camp, L’Éclairage à Paris, Revue des Deux Mondes, 1873

 

Impasse rue de l’Arbre-Sec, photographie de Marville, Paris, 1865

Impasse rue de l’Arbre-Sec, photographie de Marville, Paris, 1865

Partager cet article
Repost0