D'où vient le Carême ?
Il vient d'une institution ancienne et apostolique.
Pourquoi le Carême est-il établi ?
Pour honorer la retraite du Fils de Dieu, qui jeûna quarante jours dans le désert.
Pourquoi encore ?
Pour faire pénitence de nos péchés, par les jeûnes et les autres mortifications.
Pourquoi encore ?
Pour nous disposer à la célébration de la passion de Notre-Seigneur, et à la fête de Pâques.
A quoi l'Eglise veut-elle nous porter par le jeûne et l'abstinence du Carême ?
Au véritable jeûne et à la véritable abstinence.
Quelle est-elle ?
C'est de s'abstenir du péché.
Et de quoi encore ?
Des jeux, des amusements, et des divertissements ordinaires.
Que faut-il donc faire pour bien passer le Carême selon l'esprit de l'Eglise ?
Modérer avec le manger, le sommeil et les divertissements, pour vaquer à la prière.
Comment les chrétiens doivent-ils passer le Carême ?
En jeûnes, en prières, en aumônes plus grandes qu'en un autre temps ; s'éloignant des compagnies, s'humiliant à la vue de leurs péchés qui ont causé la mort à Notre-Seigneur.
Qui sont ceux qui sont obligés au jeûne ?
Toutes personnes qui ont vingt-un ans accomplis, s'ils n'en sont légitimement dispensés.
Ceux qui ne sont pas obligés ou jeûne, sont-ils tout à fait exempts de la mortification ?
Non : et ils doivent, autant qu'ils peuvent, entrer dans l'esprit de l'Eglise, en se retranchant quelque chose.
D'où vient que, dans le temps de Carême, on couvre la croix et les images, et qu'on tend un voile devant l'autel ?
En signe de deuil et de pénitence.
Quel doit donc être le sentiment du chrétien dans le Carême ?
Une sainte tristesse, un saint gémissement, une humble et sincère pénitence.
Et quelle doit être la pratique ?
Entendre la parole de Dieu sans aucune curiosité, avec foi et componction.
Et quoi encore ?
Assister à l'office, et y gémir avec l'Eglise.
Et quoi encore ?
Se préparer à sa confession, et la faire dans les premiers dimanches de Carême, pour éviter l'empressement du temps de Pâques.
BOSSUET
CATÉCHISME DES FÊTES ET AUTRES SOLENNITÉS ET OBSERVANCES DE L’ÉGLISE