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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


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SALVE REGINA

21 mars 2010 7 21 /03 /mars /2010 19:40

Reuters 21/03/2010 Mise en garde palestinienne après deux jours de violences

Le porte-parole du gouvernement palestinien Ghassan Khatib a réclamé une enquête indépendante sur la mort de deux Palestiniens tués par l'armée israélienne dimanche en Cisjordanie, citant des témoignages selon lesquels ils auraient été abattus après leur arrestation.

Selon Tsahal, "les deux hommes ont essayé de poignarder un soldat durant une patrouille de routine près du point de contrôle d'Aouarta, près de Naplouse. L'armée a ouvert le feu et leur mort a été confirmée".

Il s'agissait de deux cousins, Mohamed et Saleh Kaouarik, tous deux âgés de 19 ans.

Un responsable du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, a déclaré que les deux hommes avaient été tués "de sang-froid".

"Personne ne peut imaginer que nous resterons les bras croisés face à ce qui est en train de se passer", a averti Mahmoud al Aloul lors des funérailles des jeunes gens, qui ont rassemblé quelque 1.500 personnes à Aouarta.

L'un des corps était enveloppé dans le drapeau jaune du Fatah, l'autre dans le drapeau vert de son rival le Hamas.

Deux adolescents palestiniens ont également été tués samedi en affrontant à coups de pierres l'armée israélienne dans un autre village proche de Naplouse.

Ghassan Khatib a souligné que ces quatre décès en 48 heures constituaient le plus lourd bilan de violences pour les Palestiniens en Cisjordanie depuis plus d'un an.
Reuters


Palestinian women mourn during the funeral of Mohammed Qadous ...
Palestinian women mourn during the funeral of Mohammed Qadous and his brother Sayid Qadous in the West Bank village of Iraq Burin, near Nablus, Sunday, March 21, 2010

Palestinians carry the bodies of Mohammed Quawareeq and Salah ...
Palestinians carry the bodies of Mohammed Quawareeq and Salah Quawareeq during their funeral in the West Bank village of Awarta, near Nablus, Sunday, March 21, 2010

Palestinian relatives mourn during the funeral of Mohammed Qadous ...
Palestinian relatives mourn during the funeral of Mohammed Qadous and his brother Sayid Qadous in the West Bank village of Iraq Burin, near Nablus, Sunday, March 21, 2010

Relatives of a killed Palestinian react outside the hospital ...
Relatives of a killed Palestinian react outside the hospital morgue in the West Bank city of Nablus March 21, 2010




in the Shuafat refugee camp in east Jerusalem, Saturday, March 20, 2010.
Israeli border police take up a position during clashes with ...
Israeli border police take up a position during clashes with Palestinian protesters, not seen, in the Shuafat refugee camp in east Jerusalem, Saturday, March 20, 2010.

Israeli border police officers detain a Palestinian stone-thrower ...
Israeli border police officers detain a Palestinian stone-thrower during clashes in the Shuafat refugee camp in the West Bank near Jerusalem March 20, 2010.

Israeli border police officers detain a Palestinian stone-thrower ...
Israeli border police officers detain a Palestinian stone-thrower during clashes in the Shuafat refugee camp in the West Bank near Jerusalem March 20, 2010

Israeli border police detain a Palestinian protester during ...
Israeli border police detain a Palestinian protester during clashes in the Shuafat refugee camp in east Jerusalem, Saturday, March 20, 2010

Israeli border police detain a Palestinian protester during ...
Israeli border police detain a Palestinian protester during clashes in the Shuafat refugee camp in east Jerusalem, Saturday, March 20, 2010


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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 19:43
A Palestinian woman hangs laundry in the East Jerusalem neighbourhood ...
A Palestinian woman hangs laundry in the East Jerusalem neighbourhood of Ras al-Amud March 19, 2010

Palestinians pray in front of the Damascus gate in Jerusalem's ...
Palestinians pray in front of the Damascus gate in Jerusalem's Old city March 19, 2010. Israel restricted Palestinian access to Friday prayers in al-Aqsa Mosque in the city to men aged over 50 amid tensions over Israel's recently announced plan to build houses in East Jerusalem

Palestinian men who were prevented from reaching the Al-Aqsa ...
Palestinian men who were prevented from reaching the Al-Aqsa Mosque pray during Friday prayers outside Jerusalem's Old City, Friday, March 19, 2010

Palestinians pray on the street of Jerusalem's Old City in front ...
Palestinians pray on the street of Jerusalem's Old City in front of Israeli police officers, after being prevented for security reasons from entering the Al Aqsa Mosque compound, also known to Jews as the Temple Mount. Friday, March 19, 2010

Israeli border police officers stand guard as a Palestinian ...
Israeli border police officers stand guard as a Palestinian man prays on the street in the East Jerusalem neighbourhood of Ras al-Amud March 19, 2010.

Israeli police officers stand guard near Palestinians as they ...
Israeli police officers stand guard near Palestinians as they pray in front of the Damascus gate in Jerusalem's Old city March 19, 2010.

Israeli forces take position during clashes with Palestinian ...
Israeli forces take position during clashes with Palestinian protesters, not pictured, in Shuafat refugee camp in east Jerusalem, Friday, March, 19, 2010

Israeli forces take position during clashes with Palestinian ...
Israeli forces take position during clashes with Palestinian protesters, not pictured, in Shuafat refugee camp in east Jerusalem, Friday, March, 19, 2010.

A Palestinian youth hurls stones during clashes with Israeli ...
A Palestinian youth hurls stones during clashes with Israeli troops, not seen, in Shuafat refugee camp in east Jerusalem, Friday, March, 19, 2010.

A Palestinian youth hurls stones during clashes with Israeli ...
A Palestinian youth hurls stones during clashes with Israeli troops, not seen, in Shuafat refugee camp in east Jerusalem, Friday, March, 19, 2010.

Masked Palestinian demonstrators seen during clashes with Israeli ...
Masked Palestinian demonstrators seen during clashes with Israeli troops, not seen, in the east Jerusalem neighborhood of Issawiyeh. Friday, March 19, 2010.

A Palestinian youth hurls stones during clashes with Israeli ...
A Palestinian youth hurls stones during clashes with Israeli troops, not seen, in Shuafat refugee camp in east Jerusalem, Friday, March, 19, 2010.

Palestinian youths hurls stones near burning tires during clashes ...
Palestinian youths hurls stones near burning tires during clashes with Israeli troops, not seen, in Shuafat refugee camp in east Jerusalem, Friday, March, 19, 2010.

Palestinian protesters are seen during clashes with Israeli ...
Palestinian protesters are seen during clashes with Israeli forces, not pictured, in Shuafat refugee camp in east Jerusalem, Friday, March, 19, 2010.



A Palestinian man is detained by an Israeli police officer before ...
A Palestinian man is detained by an Israeli police officer before Friday prayers in front of the Damascus gate in Jerusalem's Old city March 19, 2010.




HEBRON
A Palestinian waves a Palestinian flag during clashes in the ...
A Palestinian waves a Palestinian flag during clashes in the West Bank city of Hebron March 19, 2010.

Palestinian protesters throw stones at Israeli forces, not pictured, ...
Palestinian protesters throw stones at Israeli forces, not pictured, during clashes in the West Bank city of Hebron, Friday, March 19, 2010

A Palestinian holds a Palestinian flag near a burning tyre during ...
A Palestinian holds a Palestinian flag near a burning tyre during clashes in the West Bank city of Hebron March 19, 2010.

A Palestinian boy is surrounded of smoke during clashes with ...
A Palestinian boy is surrounded of smoke during clashes with Israeli forces, not pictured, in the West Bank city of Hebron, Friday, March 19, 2010.

A Palestinian stone-thrower walks past a burning tyre during ...
A Palestinian stone-thrower walks past a burning tyre during clashes in the West Bank city of Hebron March 19, 2010.

A masked Palestinian demonstrator stands near burning tires ...
A masked Palestinian demonstrator stands near burning tires during clashes with Israeli forces in the West Bank city of Hebron.

A Palestinian woman covers her face as she walks past a burning ...
A Palestinian woman covers her face as she walks past a burning tyre during clashes in the West Bank city of Hebron March 19, 2010



Israeli forces arrest a Palestinian youth during clashes in ...
Israeli forces arrest a Palestinian youth during clashes in the West Bank city of Hebron. Palestinians clashed with Israeli security forces in the West Bank city of Hebron on Friday March 19, 2010 in one of several skirmishes




KALANDIA CHECKPOINT
Israeli soldiers take positions during clashes with Palestinian ...
Israeli soldiers take positions during clashes with Palestinian protesters, not seen, near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Friday, March 19, 2010.

Palestinian protesters throw rocks at Israeli soldiers, not ...
Palestinian protesters throw rocks at Israeli soldiers, not seen, during clashes near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Friday, March 19, 2010

Israeli soldiers fire tear gas at Palestinian protesters, not ...
Israeli soldiers fire tear gas at Palestinian protesters, not seen, during clashes near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Friday, March 19, 2010.

Palestinians run from tear gas fired by Israeli soldiers, not ...
Palestinians run from tear gas fired by Israeli soldiers, not seen, during clashes near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Friday, March 19, 2010.

An Israeli soldier detains a Palestinian youth during clashes ...
An Israeli soldier detains a Palestinian youth during clashes near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Friday, March 19, 2010



Israeli soldiers detain a Palestinian youth during clashes near ...
Israeli soldiers detain a Palestinian youth during clashes near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Friday, March 19, 2010


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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 23:55
KALANDIA CHECKPOINT
Israeli soldiers take position during clashes near the Kalandia ...
Israeli soldiers take position during clashes near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Wednesday, March 17, 2010.

Israeli soldiers wear gas masks during clashes near the Kalandia ...
Israeli soldiers wear gas masks during clashes near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Wednesday, March 17, 2010.

An Israeli soldier shoots a tear gas grenade during clashes ...
An Israeli soldier shoots a tear gas grenade during clashes near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Wednesday, March 17, 2010.

A Palestinian youth throws back a tear gas canister during clashes ...
A Palestinian youth throws back a tear gas canister during clashes near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Wednesday, March 17, 2010.

An Israeli soldier wears a gas mask during clashes near the ...
An Israeli soldier wears a gas mask during clashes near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Wednesday, March 17, 2010

A Palestinian youth flashes the V sign during clashes near the ...
A Palestinian youth flashes the V sign during clashes near the Kalandia checkpoint between the West Bank city of Ramallah and Jerusalem, Wednesday, March 17, 2010.


BEITA (NAPLOUSE)
Palestinian youths throw rocks at Israeli soldiers, not seen, ...
Palestinian youths throw rocks at Israeli soldiers, not seen, during clashes in the West Bank village of Beita near Nablus, Wednesday, March 17, 2010

Palestinian youths throw stones towards Israeli border police ...

Palestinian youths throw stones towards Israeli border police during clashes in the West Bank village of Beita near Nablus March 17, 2010

Palestinian youths run from Israeli soldiers during clashes ...
Palestinian youths run from Israeli soldiers during clashes in the West Bank village of Beita near Nablus, Wednesday, March 17, 2010


HEBRON
Young Palestinian stone-throwers run for cover as Israeli troops ...
Young Palestinian stone-throwers run for cover as Israeli troops fire tear gas to disperse protesters in Hebron in the occupied West Bank, March 17, 2010

A Palestinian youth jumps over a burning tire during clashes ...
A Palestinian youth jumps over a burning tire during clashes with Israeli soldiers, not seen, in the West Bank city of Hebron, Wednesday, March 17, 2010

Palestinian school girls cover their faces from tear gas during ...
Palestinian school girls cover their faces from tear gas during clashes between Palestinian stone-throwers and Israeli troops in Hebron in the occupied West Bank, March 17, 2010


JERUSALEM
Israeli border police officers stand outside Jerusalem's ...
Israeli border police officers stand outside Jerusalem's Old City March 17, 2010.

Israeli police officers walk in front of the Dome of the Rock, ...
Israeli police walk through the Al Aqsa Mosque compound, also known to Jews as the Temple Mount, in Jerusalem's old city, Wednesday, March 17, 2010.
Israeli police officers walk in front of the Dome of the Rock, ...


An ultra-Orthodox Jewish man stands in the Al Aqsa Mosque compound, ...
An ultra-Orthodox Jewish man stands in the Al Aqsa Mosque compound, also known to Jews as the Temple Mount, in Jerusalem's old city, Wednesday, March 17, 2010.
An ultra-Orthodox Jew (back, L) walks past a Muslim worshiper ...
An ultra-Orthodox Jew (back, L) walks past a Muslim worshiper (front) on the compound known to Muslims as al-Haram al-Sharif and to Jews as Temple Mount, in Jerusalem's Old City March 17, 2010


Tourists walk near the Western Wall, Judaism's holiest site, ...
Tourists walk near the Western Wall, Judaism's holiest site, as they are backdropped by the Dome of the Rock, in Jerusalem's old city, Wednesday, March 17, 2010.

A worker removes notes from the cracks of the Western Wall, ...
A worker removes prayer notes left by visitors from between the stones of the Western Wall, Judaism's holiest site, in Jerusalem's Old City, Wednesday, March 17, 2010
A worker removes prayer notes left by visitors from between ...



A Palestinian girl gestures as she holds a banner with a writing ...
A Palestinian girl gestures as she holds a banner with a writing in Arabic that reads : 'rise before losing Jerusalem', during a march held at the Palestinian refugee camp of Yarmouk, near Damascus, Syria, Wednesday, March 17, 2010,


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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 23:00

Qu'y a-t-il donc, mon âme ? pourquoi as-tu tant de crainte de venir à la mort de Paula ?

N'y a-t-il pas assez longtemps que j'allonge ce discours par l'appréhension d'arriver à ce qui le doit conclure ? comme si je pouvais retarder sa mort en n'en parlant point et en m'occupant toujours de ses louanges. J'ai navigué jusqu'ici avec un vent favorable, et mon vaisseau a fendu les ondes sans peine ; mais maintenant cette narration va rencontrer des écueils, et la mer qui s'enfle nous menace l'un et l'autre par l'impétuosité de ses flots d'un naufrage inévitable : elle de celui de son corps par la mort, et moi de celui de la plus grande consolation que j'eusse en ce monde ; en sorte que je suis contraint de dire : "Mon maître, sauvez-nous !  nous périssons", et ce verset du psaume : "Pourquoi vous endormez-vous, Seigneur ? levez-vous pour nous assister !" car qui pourrait sans verser des larmes dire que Paula s'en va mourir ?

Elle tomba dans une très grande maladie, ou, pour mieux dire, elle obtint ce qu'elle désirait, qui était de nous quitter pour s'unir parfaitement à Dieu. Ce fut alors que l'extrême amour qu'Eustochia avait toujours témoigné pour sa mère fut encore plus reconnu de tout le monde : elle ne bougeait d’auprès de son lit ; elle la rafraîchissait avec un éventail ; elle lui soutenait la tête ; elle lui donnait des oreillers pour l'appuyer ; elle lui frottait les pieds ; elle lui échauffait l'estomac avec ses mains ; elle lui accommodait des matelas ; elle préparait l'eau qu'elle devait boire, en sorte qu'elle ne fût ni trop chaude ni trop froide ; elle mettait sa nappe ; et enfin elle croyait que nul autre pouvait sans lui faire tort lui rendre le moindre petit service. Combien de courses fit-elle du lit de sa mère à la crèche de notre Sauveur ! et avec combien de prières, de  larmes et de soupirs le supplia-t-elle de ne la point priver d'une si chère compagnie, de ne point souffrir qu'elle vécût après sa mort, et de trouver bon qu'elles fussent toutes deux portées en terre dans un même cercueil !

Mais combien notre nature est-elle faible et fragile puisque, si la loi que nous avons en Jésus-Christ ne nous élevait vers le ciel et s'il n'avait rendu notre âme immortelle, nos corps seraient de même condition que ceux des bêtes ! On voit mourir d’une même sorte le juste et l’impie, le vertueux et le vicieux, le pudique et l’impudique, celui qui offre des sacrifices et celui qui n'en offre point, et l'homme de bien comme le méchant, le blasphémateur comme celui qui abhorre les serments ; et les hommes comme les bottes de paille seront tous réduits en cendre et en poussière.

Mais pourquoi m'arrêtai-je et fais-je ainsi durer encore davantage ma douleur en différant de la dire ? Cette femme si prudente sentait bien qu'elle n'avait plus qu'un moment à vivre et que, tout le reste de son corps étant déjà saisi du froid de la mort, son âme n'était plus retenue que par un peu de chaleur qui, se retirant dans sa poitrine sacrée, faisait que son coeur palpitait encore ; et néanmoins, comme si elle eût abandonné des étrangers afin d'aller voir ses proches, elle disait ces versets entre ses dents : "Seigneur, j'ai aimé la beauté de votre maison et le lieu où réside votre gloire. Dieu des vertus, que vos tabernacles sont aimables ! Mon âme les désire de telle sorte que l'ardeur qu'elle en a, fait qu'elle se pâme en les souhaitant, et j'ai mieux aimé être la moindre de tous en la maison de Dieu que de demeurer dans des palais avec les pécheurs". Lorsque je lui demandais pourquoi elle se taisait et ne voulait pas répondre, et si elle sentait quelque douleur, elle me dit en grec que nulle chose ne lui donnait peine, et qu'elle ne voyait rien que de calme et de tranquille. Elle se tut toujours depuis ; et, ayant fermé les yeux, comme méprisant déjà toutes les choses mortelles, elle répéta jusqu'au dernier soupir les mêmes versets, mais si bas qu'à peine les pouvions-nous entendre, et tenant le doigt tout contre sa bouche, elle faisait le signe de la croix sur ses lèvres.

Ayant perdu connaissance et étant à l’agonie, lorsque son âme fit le dernier effort pour se détacher de son corps elle changea en louanges de Dieu ce bruit, ce râlement avec lequel les hommes ont coutume de finir leur vie. Les évêques de Jérusalem et des autres villes, plusieurs prêtres et un nombre infini de diacres étaient présents, et des troupes de solitaires et de vierges consacrées à Dieu remplissaient tout son monastère. Aussitôt que cette sainte âme entendit la voix de son époux qui l'appelait et lui disait : "Levez-vous, ma bien-aimée, qui êtes si belle à mes yeux ; venez, ma colombe ; et hâtez-vous, car l'hiver est passé et toutes les pluies sont écoulées", elle lui répondit avec joie : "La campagne a été vue couverte de fleurs : le temps de la moisson est arrivé, et je crois voir les biens du Seigneur dans la terre des vivants".

On n'entendait point alors de cris ni de plaintes ainsi qu'on a coutume parmi les personnes attachées au siècle, mais des troupes tout entières faisaient retentir des psaumes en diverses langues.

Elle fut portée en terre par des évêques qui mirent son cercueil sur leurs épaules ; d'autres évêques allaient des devant avec des flambeaux et des cierges allumés, et d'autres conduisaient les troupes de ceux qui chantaient des psaumes. En cet état elle fut mise dans le milieu de l'église de la crèche de notre Sauveur.

Les habitants de toutes les villes de la Palestine vinrent en foule à ses funérailles ; il n'y eut point de cellule qui pût retenir les solitaires les plus cachés dans le désert, ni de sainte vierge qui pût demeurer dans sa petite chambrette, parce qu'ils eussent tous cru faire un sacrilège s'ils eussent manqué de rendre leurs devoirs à une femme si extraordinaire. Les veuves et les pauvres, ainsi qu'il est dit de Dorcas, montraient les habits qu'elle leur avait donnés, et tous les nécessiteux criaient qu'ils avaient perdu leur mère et leur nourrice. Mais ce qui est admirable, la pâleur de la mort n'avait point changé son visage, et il était si plein de majesté qu'on l'aurait plutôt crue endormie que morte. On récitait par ordre des psaumes en hébreu, en grec, en latin et en syriaque, non seulement durant trois jours et jusques à ce que son corps eut été enterré sous l'église, tout contre la crèche de notre Seigneur, mais aussi durant toute la semaine.

Tous ceux qui arrivaient considéraient ses funérailles comme les leurs propres, et la pleuraient comme ils se seraient pleurés eux-mêmes. Sa sainte fille Eustochia, qui se voyait comme sevrée de sa mère, selon le langage de l'Ecriture, ne pouvait souffrir qu'on la séparât d'avec elle : elle lui baisait les yeux, elle se collait à son visage, elle l’embrassait, et elle eût désiré d'être ensevelie avec sa mère.

Jésus-Christ sait que cette femme si excellente ne laissa pas un écu vaillant à sa fille, mais qu'au contraire, comme je l'ai déjà dit, elle la laissa chargée de beaucoup de dettes et d'un nombre infini de solitaires et de vierges qu'il lui était très difficile de nourrir, et qu'elle n'eût pu abandonner sans impiété. Qu'y a-t-il donc de plus admirable que de voir une personne d'une maison aussi illustre qu'était Paula, et qui avait été autrefois dans de si grandes richesses, avoir eu tant de vertu et tant de foi que de donner tout son bien, et de s'être ainsi trouvée quasi réduite à la dernière extrémité ? Que d'autres vantent l'argent qu'ils donnent aux églises et ces lampes d'or qu'ils consacrent à Dieu devant ses autels, nul n'a plus donné aux pauvres que celle qui ne s'est rien réservé pour elle-même. Maintenant, elle jouit de ces richesses et de ces biens que nul oeil n'a jamais vus, que nulle oreille n'a jamais entendus et que nul esprit humain n'a jamais pensés.

C'est donc nous-mêmes que nous plaignons ; et. il y aurait sujet d'estimer que nous envierions sa gloire si nous pleurions plus longtemps celle qui règne avec Dieu dans l'éternité.

Ne vous mettez en peine de rien, Eustochia : vous avez hérité d'une très grande et très riche succession, le Seigneur est votre partage ; et ce qui vous doit encore combler de joie, c'est que votre sainte mère a été couronnée par un long martyre ; car ce n'est pas seulement le sang que l'on verse pour la confession de la foi qui fait les martyrs, mais les services d'un amour pur et sans tache qu'une âme dévote rend à Dieu passent pour un martyre continuel. La couronne des premiers est composée de roses et violettes, et celle des derniers est faite de lys. C'est pourquoi il est écrit dans le Cantique des cantiques : "Celui que j'aime est blanc et vermeil", attribuant ainsi à ceux qui sont victorieux dans la paix les mêmes récompenses qu'à ceux qui le sont, dans la guerre. Votre excellente mère entendit comme Abraham Dieu qui lui disait : "Sors de ton pays, quitte tes parents et viens en la terre que je te montrerai"; elle l'entendit lui dire par Jérémie : "Fuis du milieu de Babylone et sauve ton âme". Aussi est-elle sortie de son pays, et jusqu'au jour de sa mort n'est point retournée dans la Chaldée. "Elle n'a point regretté les oignons ni les viandes de l'Égypte"; mais étant accompagnée de plusieurs troupes de vierges, elle est devenue citoyenne de la ville éternelle du Sauveur ; et, étant passée de la petite Bethléem dans le royaume céleste, elle a dit à la véritable Noémi : "Ton peuple est mon peuple, et ton Dieu est mon Dieu".

Étant touché de la même douleur qui vous afflige, j'ai dicté ceci en deux nuits, parce que toutes les fois que j'avais voulu travailler à cet ouvrage comme je vous l’avais promis, mes doigts étaient demeurés immobiles et la plume m'était tombée des mains, tant mon esprit languissant se trouvait sans aucune force ; mais ce discours, si négligé et sans ornement de langage, témoigne mieux qu'un plus éloquent quelle est mon extrême affliction.

Adieu, grande Paula, que je révère du plus profond de mon âme. Assistez-moi, je vous supplie, par vos prières dans l'extrémité de ma vieillesse : votre foi jointe à vos œuvres vous unit à Jésus-Christ ; et ainsi, lui étant présente, il vous accordera plutôt ce que vous lui demanderez.


VIE DE SAINTE PAULA, VEUVE
Chapitres XI, XII & XIII
Œuvres de Saint Jérôme 

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 20:00

Dieu lui ayant ôté son mari, elle en eut une telle affliction qu'elle pensa perdre la vie, et elle se donna de telle sorte au service de Dieu qu'on aurait pu croire qu'elle aurait désiré de devenir veuve pour être dans la pleine liberté de le servir. Dirai-je qu'elle était si charitable qu'elle distribuait aux pauvres quasi tous les biens d'une aussi grande maison et aussi riche qu'était la sienne, et que sa bonté était telle qu'elle se répandait même sur ceux qu'elle n'avait jamais vus ? Quel pauvre, étant mort, n'a point été enseveli à ses dépens ? et quel malade, languissant sans pouvoir sortir du lit, n'a pas été nourri de son bien ? Ne les cherchait-elle pas avec très grand soin par toute la ville ? et ne croyait-elle pas avoir beaucoup perdu lorsque quelqu'un, pressé de faim et de misère, était secouru et nourri par d'autres ? Elle appauvrissait ses enfants pour assister les nécessiteux ; et lorsque ses proches s'en fâchaient, elle leur répondait que ce qu'elle faisait en cela était pour leur laisser une succession beaucoup plus grande que la sienne, à savoir la miséricorde de Jésus-Christ. Elle ne put souffrir longtemps ces visites et ce grand abord de monde que lui attirait de tous côtés la grandeur d'une maison aussi illustre et aussi élevée dans le monde qu'était la sienne ; ces honneurs qu'on lui rendait lui faisaient une extrême peine, et, elle se hâtait de se mettre en état de n'être plus importunée de tant de louanges.

En ce temps des ordres de l'empereur ayant fait assembler à Rome des évêques d'Orient et d'Occident sur le sujet de quelques divisions arrivées entre les Eglises, elle vit deux hommes admirables, Paulin, évêque d'Antioche, et Epiphane, évêque de Salamine en Chypre, que l'on nomme maintenant Constance, dont elle eut le dernier pour hôte ; et, bien que Paulin demeurât dans un autre logis, il lui témoigna tant de bonté qu'elle ne jouit pas moins du bonheur de sa conversation que s'il eût été logé chez elle. La vertu de ces grands personnages ayant encore enflammé la sienne, elle pensait incessamment à abandonner son pays, et, oubliant sa maison, ses enfants, ses domestiques et généralement toutes les choses du siècle, elle n'avait autre passion que de s'en aller seule et sans être suivie de personne, s'il était possible, dans ces déserts où saint Paul l'Ermite et saint Antoine ont fini leur vie.

Enfin l'hiver étant passé, la mer commençant à devenir navigable et ces excellents évêques retournant à leurs Eglises, elle les accompagna par ses voeux et par ses souhaits. Mais pourquoi différé-je davantage à le dire ? elle descendit sur le port, son frère, ses cousins, ses plus proches, et, ce qui est beaucoup plus que tout le reste, ses enfants même l'accompagnant et s'efforçant par la compassion qu'ils lui faisaient de faire changer de résolution à une mère qui les aimait avec une incroyable tendresse. Déjà on déployait les voiles et à force de rames on tirait le vaisseau dans la mer : le petit Toxotius joignait les mains vers sa mère sur le rivage, et Rufina, prête à marier, la conjurait par ses pleurs, ne l'osant faire par ses paroles, de vouloir attendre ses noces ; mais Paula, élevant les yeux au ciel sans jeter une seule larme, surmontait par son amour pour Dieu celui qu'elle avait pour ses enfants, et oubliait qu'elle était mère pour témoigner qu'elle était servante de Jésus-Christ. Ses entrailles étaient déchirées, et elle combattait contre ses sentiments, qui n'étaient pas moindres que si on lui eût arraché le coeur, son affection pour ses enfants étant si grande qu'on ne saurait trop admirer en elle la force qu'elle eut de la surmonter. Il n'arrive rien de plus cruel aux hommes, entre les mains même de leurs ennemis et la rigueur de la servitude, que d'être séparés de leurs enfants ; mais l'on voit ici que, contre les lois de la nature, une foi parfaite et accomplie non-seulement le souffre, mais en a joie ; et ainsi Paula, en oubliant sa passion pour ses enfants par une plus grande qu'elle avait pour Dieu, ne trouvait du soulagement qu'en Eustochia, sa chère fille, qu'elle avait pour compagne dans ses desseins et dans son voyage.

Son vaisseau faisant voile et tous ceux qui étaient dedans regardant vers le rivage, elle en détourna les yeux pour n'y point voir des personnes qu'elle ne pouvait voir sans douleur ; car j'avoue que nulle autre mère n'a tant aimé ses enfants, auxquels avant de partir elle donna tout ce qu'elle avait, ne réservant rien pour elle, et se déshéritant elle-même sur la terre afin de trouver un héritage dans le ciel.

Etant arrivée à l'île de Pontia, si célèbre par l'exil de Flavia Domitilla, la plus illustre femme de son siècle, laquelle y fut reléguée par l'empereur Domitien à cause qu'elle était chrétienne, et voyant les petites cellules où elle avait souffert un long martyre, il sembla que sa foi y prit des ailes, tant elle se sentit touchée du désir de voir Jérusalem et les lieux saints.

Elle trouvait que les vents tardaient trop à lever, et il n'y avait point de diligence qui ne lui semblât fort lente. Elle s'embarqua sur la mer Adriatique, et, passant entre Scylla et Charybde par un aussi grand calme que si c'eût été sur un étang, elle vint à Méthone, où mettant pied à terre sur le rivage, et ayant redonné un peu de force à son corps si faible de son naturel, elle passa ensuite les îles de Malée et de Cythère, les Cyclades répandues dans cette mer, et tant de détroits où l'agitation des eaux est si grande à cause qu'elles sont pressées de la terre. Enfin, ayant laissé derrière elle Rhodes et la Lycie, elle arriva en Chypre, où s'étant jetée aux pieds du saint et vénérable Epiphane, il l'y retint dix jours, non pas, comme il le croyait, pour lui donner le temps de se rafraîchir du travail qu'elle avait souffert sur la mer, mais pour s'occuper à des œuvres de piété, ainsi que l'événement le fit connaître ; car elle visita tous les monastères de cette île, et assista le mieux qu'elle put les solitaires que l'amour et l'estime d'un homme aussi saint qu'était Epiphane y avait attirés de tous les endroits du monde. De là elle passa en diligence la Séleucie et vint à Antioche, où l'évêque Paulin, ce saint confesseur du nom de Jésus-Christ, la retint un peu par la grande charité qu'il avait pour elle. Quoique l'on fût alors au milieu de l'hiver, l'ardeur de sa foi surmontant toutes sortes de difficultés, on vit cette femme d'une condition si illustre, et qui était portée autrefois par des eunuques, continuer son voyage montée sur un âne.

Ayant passé en divers autres lieux de l'Egypte, elle arriva à Nitrie, qui est un bourg proche d'Alexandrie où le saint et vénérable Isidore, évêque et confesseur, vint au-devant d'elle accompagné d'une multitude incroyable de solitaires, entre lesquels il y en avait plusieurs d'élevés à la qualité de diacres et de prêtres ; ce qui ne lui donna pas peu de joie, encore qu'elle se reconnût indigne d'un si grand honneur.

Que dirai-je des Macaire, des Arsace, des Sérapion et des autres colonnes de la foi de Jésus-Christ ? y en eut-il un seul dans la cellule duquel elle n'entrât et aux pieds duquel elle ne se jetât ? Elle croyait voir Jésus-Christ en la personne de chacun de tous ces saints, et ressentait une extrême joie dans les honneurs qu'elle leur rendait, parce qu'elle pensait les rendre à lui-même. Mais qui peut assez admirer son zèle et cette force d'esprit quasi incroyable à une femme ? ne considérant ni son sexe ni la faiblesse de son corps, elle désirait demeurer dans la solitude, avec les filles qui l'accompagnaient, au milieu de ce grand nombre de solitaires ; et il est possible que, tous consentant à cause de la révérence qu'ils portaient à son éminente vertu, elle eût obtenu ce qu'elle désirait, si le désir encore plus violent de demeurer dans les lieux saints ne l'y eût point rappelée.

Ainsi, à cause de l'excessive chaleur, s'étant embarquée pour aller de Peluse à Majuma, elle revint en la Palestine aussi vite que si elle avait eu des ailes ; et parce que son dessein était de passer le reste de sa vie en Bethléem , elle s'arrêta dans une petite maison, où elle demeura trois ans en attendant qu'elle eût fait des cellules et des monastères, et bâti des retraites pour les pèlerins le long de ce chemin où la Vierge et saint Joseph n'avaient pu trouver où se loger.

Que dirai-je de l'ordre de son monastère et de quelle sorte elle tirait profit des vertus des saints ? Elle semait, comme dit l'Apôtre, des biens temporels pour en moissonner de spirituels ; elle donnait des choses terrestres pour en recevoir de célestes, et elle changeait des satisfactions de peu de durée contre des avantages qui dureront éternellement.

Après avoir bâti un monastère d'hommes dont elle donna la conduite à des hommes, elle divisa en trois autres monastères plusieurs vierges, tant nobles que de moyenne et de basse condition, qu'elle avait rassemblées de diverses provinces, et elle les disposa de telle sorte que, quoique séparées pour le travail et les repas, elles n'en psalmodiaient pas moins et n'en priaient pas moins toutes ensemble. Après que l'alleluia, qui était le signal pour s'assembler, était chanté, il n'était permis à aucune de différer à venir ; mais la première ou l'une des premières qui se rendait au choeur attendait la venue des autres, les excitant ainsi à leur devoir non par la crainte, mais par la honte de ne les pas imiter. Elles chantaient à prime, tierce, sexte, none, vêpres et matines le Psautier par ordre, et toutes les Sœurs étaient obligées de le savoir, et d'apprendre tous les jours quelque chose de l'Ecriture sainte. Le dimanche elles se rendaient toutes à l'église du côté qu'elles demeuraient, en trois troupes séparées dont chacune suivait sa supérieure particulière, et elles retournaient dans le même ordre. Elles travaillaient avec assiduité aux ouvrages qui leur étaient ordonnés, et faisaient des habits pour elles-mêmes et pour d'autres. Il n'était pas permis à celles d'entre elles qui avaient de la naissance d'amener de leur maison quelque compagne, de peur qu'en se ressouvenant de leurs anciennes habitudes elles ne renouvelassent par de fréquents entretiens la mémoire des petites libertés dont elles avaient usé en leur enfance. Elles étaient toutes vêtues d'une même sorte, et ne se servaient de linge que pour essuyer les mains. Leur séparation d'avec les hommes était si grande qu'il ne leur était pas seulement permis de voir les eunuques, afin d'ôter toute occasion de parler aux médisants, qui pour se consoler dans leurs péchés veulent trouver à redire aux actions des personnes les plus saintes. Lorsqu'il y en avait quelqu'une paresseuse à venir au chœur ou à travailler à son ouvrage, elle employait divers moyens pour la corriger ; car si elle était colère elle usait de douceur et de caresses, et si elle était patiente elle la reprenait fortement, imitant en cela l'Apôtre lorsqu'il dit : "Voulez-vous que je vous reprenne avec sévérité ou avec un esprit de douceur et de condescendance ?" Elle ne leur permettait d'avoir chose quelconque, sachant que saint Paul dit : "Pourvu que nous soyons nourris et vêtus nous devons être contents", et de crainte qu'en s'accoutumant d'avoir davantage elles ne se portassent à l'avarice, que nulles richesses ne sont capables de contenter, qui devient d'autant plus insatiable qu'elle est plus riche, et qui ne diminue ni par l'abondance ni par l'indigence. Si quelques-unes contestaient ensemble elle les accordait par la douceur de ses paroles. Elle affaiblissait par des jeûnes fréquents et redoublés les corps de ces jeunes filles, qui étaient dans l'âge où ils avaient le plus de besoin de mortification, préférant la santé de leur esprit à celle de leur estomac. S'il y en avait quelqu'une trop curieuse de sa personne et de ses habits, elle la reprenait avec un visage triste et sévère, en lui disant que l'excessive propreté du corps et de l'habit était la saleté de l'âme, et qu'il ne devait jamais sortir de la bouche d'une fille la moindre parole libre, parce que c'est une marque du dérèglement de l'esprit, les défauts extérieurs témoignant quels sont les intérieurs. Si elle en remarquait quelqu'une qui aimât trop à parler, qui fut de mauvaise humeur, qui prit plaisir à faire des querelles entre les Sœurs, et qui après en avoir été souvent reprise ne se voulût point corriger, elle lui faisait faire les prières hors le chœur avec les dernières des Sœurs, et la faisait manger séparément hors du réfectoire, afin que la honte gagnât sur son esprit ce que les remontrances n'avaient pu faire. Elle avait en horreur le larcin comme un sacrilège, et disait que ce qui passe pour une faute légère et pour une chose de néant entre les personnes du siècle est un très grand péché dans un monastère.

Que dirai-je de sa charité et de son soin envers les malades ; qu'elle soulageait par des assistances non pareilles ? mais bien qu'elle leur donnât en abondance toutes les choses dont elles avaient besoin et leur fit même manger de la viande, s'il arrivait qu'elle tombât malade elle ne se traitait pas avec une pareille indulgence, et péchait seulement contre l'égalité en ce qu'elle était aussi sévère envers elle-même que pleine de douceur et de bonté envers les autres. Nulle de ces jeunes filles, quoique dans une pleine santé et dans la vigueur de l’âge, ne se portait à tant d'abstinences qu'elle en faisait, bien qu'elle fut fort délicate de son naturel, et qu'elle eût. le corps si affaibli d'austérités et déjà cassé de vieillesse. J'avoue qu'elle fut opiniâtre à vivre de la sorte, et qu'elle ne voulut jamais se rendre aux remontrances qu'on lui faisait sur ce sujet ; sur quoi je veux rapporter une chose dont j'ai été témoin. Durant un été très chaud elle tomba malade au mois de juillet d'une fièvre fort violente, et lorsque, après avoir désespéré de sa vie, elle commença à sentir quelque soulagement, les médecins l'exhortant à boire un peu de vin , d'autant qu'ils le jugeaient nécessaire pour la fortifier et empêcher qu'en buvant de l'eau elle ne devint hydropique, et moi de mon côté ayant prié en secret le bienheureux évêque Epiphane de le lui persuader, et même de l'y obliger, comme elle était très clairvoyante et avait l'esprit fort pénétrant, elle se douta aussitôt de ce que j'avais fait, et me dit en souriant que le discours que l'évêque lui avait tenu venait de moi. Lorsque ce saint évêque sortit après l'avoir longtemps exhortée, je lui demandai ce qu'il avait fait, et il me répondit : "J'ai si bien réussi en ce que je lui ai dit qu'elle a quasi persuadé à un homme de mon âge de ne point boire de vin" ; ce que je rapporte, non pour nous engager à nous charger inconsidérément d'un fardeau qui soit au-dessus de nos forces, sachant que l'Écriture nous dit : "Ne te charge point d'un fardeau plus pesant que tu ne saurais le porter", mais afin de faire voir par cette persévérance la vigueur de son esprit et le désir qu'avait cette âme fidèle de s'unir à son Dieu, auquel elle disait souvent : "Mon âme et mon corps sont altérés de la soif de vous voir."

Il n'y eut jamais un esprit plus docile que le sien. Elle était lente à parler et prompte à entendre, se souvenant de ce précepte de l'Écriture : "Écoute, Israël, et demeure dans le silence". Elle savait par coeur l'Écriture sainte, et bien qu'elle en aimât extrêmement l'histoire à cause qu'elle disait que c'était le fondement de la vérité, elle s'attachait néanmoins beaucoup plus au sens allégorique et spirituel, et elle s'en servait comme du comble de l'édifice de son âme. Elle me pria fort qu'elle et sa fille pussent lire en ma présence le Vieux et le Nouveau-Testament, afin que je leur en expliquasse les endroits les plus difficiles, ce que je lui refusai, comme m'en croyant incapable. Enfin, ne pouvant résister à ses instances continuelles, je lui promis de lui enseigner ce que j'en avais appris, non pas de moi-même, c'est-à-dire de la présomption de mon propre esprit, qui est le plus dangereux de tous les maîtres, mais des plus grands personnages de l'Église. Lorsque j'hésitais en quelque lieu et confessais ingénument ne l'entendre pas , elle ne se contentait pas de cela, mais elle me contraignait par ses demandes de lui dire quelle était celle d'entre plusieurs différentes explications que je jugeais la meilleure.

Je dirai aussi une chose qui semblera peut-être incroyable à ceux à qui ses admirables qualités ont donné de la jalousie. Elle désira d'apprendre la langue hébraïque, dont j'ai acquis quelque connaissance, y ayant extrêmement travaillé dès ma jeunesse et y travaillant continuellement de peur que, si je l'abandonnais, elle ne m'abandonnât aussi. Elle vint à bout de son dessein, tellement qu'elle chantait des psaumes en hébreu, et le parlait sans y rien mêler de l'élocution latine ; ce que nous voyons faire encore aujourd'hui à sa sainte fille Eustochia, qui a toujours été si attachée et si obéissante à sa mère qu'elle n'est jamais sortie d'auprès d'elle, n'a jamais fait un pas sans elle, n'a jamais mangé qu'avec elle, et n'a jamais eu un écu en sa disposition, mais au contraire avait une extrême joie de voir sa mère donner aux pauvres ce peu qui lui restait de bien, considérant comme une très grande succession et de très grandes richesses le respect et les devoirs qu'elle rendait à une si bonne mère.


Mais je ne dois pas passer sous silence de quelle joie Paula fut touchée lorsqu'elle sut que Paula, sa petite-fille et fille de Toxotius et de Leta, qui l'avaient eue ensuite du vœu qu'ils avaient fait de consacrer sa virginité à Dieu, commençait dès le berceau, et au milieu des jouets dont on l'amusait, à chanter alleluia avec une langue bégayante, et à prononcer à demi les noms de sa grand'mère et de sa tante ; et rien ne lui faisait penser à son pays que le désir qu'elle avait d'apprendre que son fils, sa belle-fille et sa petite-fille eussent renoncé à toutes les choses du siècle pour se donner entièrement au service de Dieu ; ce qu'elle obtint en partie, car sa petite-fille est destinée pour prendre le voile qui la consacrera à Jésus-Christ, et sa belle-fille, avant fait voeu de chasteté, imite par sa foi et par ses aumônes les actions de sa belle-mère, et s'efforce de faire voir dans Rome ce que Paula a pratiqué en Jérusalem.


VIE DE SAINTE PAULA, VEUVE
Chapitres II, III, VII & X
Œuvres de Saint Jérôme

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 00:05
Lire l'article Les Franciscains se sont mis à la suite des Rois Mages pour fêter l’Epiphanie à Bethléem par Mab sur le site de la Custodie

quelques photos extraites du diaporama :





















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25 décembre 2009 5 25 /12 /décembre /2009 14:00

C’est le gardien du couvent franciscain, frère Jerzy Kraj, qui accueille le Patriarche devant la porte de l’Humilité devant laquelle Sa Béatitude bénit la foule avant d’entrer dans la basilique saluer les supérieurs orthodoxes et arméniens.

De la nef, il se dirige vers le cloître de saint Jérôme pour entrer dans l’église Sainte-Catherine au chant du Te Deum pour donner une bénédiction solennelle avant de chanter les premières vêpres de la fête suivies de la procession à la grotte.

C’est Noël à Bethléem, comme partout ailleurs en Terre Sainte.

> l'article de Mab sur le site de la Custodie de Terre Sainte


quelques photos tirées du diaporama :













































































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