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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 04:00

Le Frère Marie-Joseph a toujours mis sa confiance en Dieu, dans la contemplation du mystère de la Passion et dans l'union avec le Christ présent dans l'Eucharistie. Il s'imprégnait ainsi de l'amour de Dieu, s'abandonnant à Lui, "le seul bonheur de la terre", et se détachant des biens du monde dans le silence de la Trappe.

 

Au milieu des épreuves, les yeux fixés sur le Christ, il offrait ses souffrances pour le Seigneur et pour l'Eglise.

 

Puissent nos contemporains, notamment les contemplatifs et les malades, découvrir à son exemple le mystère de la prière, qui élève le monde à Dieu et qui donne la force dans les épreuves !

 

JEAN-PAUL II - Homélie de Béatification le Dimanche 3 octobre 2004 

 

Père Marie-Joseph Cassant

FRÈRE MARIE-JOSEPH CASSANT

" Pour obtenir ce que nous demandons, il faut prier avec confiance, car la confiance au Cœur de Jésus obtient tout. A la confiance, il faut joindre la persévérance qui ne se lasse jamais d’espérer et de prier. "

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 19:00

Que mon coeur reste pur et ma vie sans tache.

 

L'ornementation de l'église tout entière est fondée sur l'union de la rose et du lis, qui rappellent la couronne que l'ange déposa sur le front de Cécile et sur celui de Valérien. Ces deux fleurs des catacombes s'alternent sur les chapiteaux, et donnent le caractère du monument tout entier.

 

Sous l'autel, l'oeil du pèlerin contemple avec émotion Cécile dans la pose de son mystérieux sommeil de vierge et de martyre. C'est l'unique épreuve de moulage qui ait été prise sur le marbre d'Etienne Maderno. Connue dans Rome de plus d'un amateur durant plus de cinquante ans, disputée et marchandée mille fois dans un magasin de copies de l'antique, où elle attendait son heure, la munificence d'un prince de l'Eglise et le culte fervent d'un ami envers sainte Cécile l'ont amenée jusque sous cet autel, pour être l'âme du monument tout entier, et compléter l'hommage que notre région septentrionale a osé offrir à la radieuse héroïne, qui unit aux couronnes de Rome antique la triple palme de la virginité, de l'apostolat et du martyre.

 

Nous avons conduit jusqu'à l'heure présente les récits qui retracent la vie posthume de Cécile, et le lecteur a pu voir en elle avec quel éclat la gloire dont les saints sont environnés dans le ciel se reflète quelquefois jusque sur la terre. Pour raconter cette vie en son entier, nous avons dû remonter jusqu'aux siècles de la république romaine,  rechercher les origines prédestinées de Cécile et faire intime connaissance avec la noble race de laquelle Dieu voulut tirer cette vaillante coopératrice de ses desseins. Son passage à elle sur cette terre a été rapide ; mais ses traces n'ont pu  s'effacer.   Une Providence  spéciale a veillé pour raviver sans cesse son souvenir, et maintenir en quelque sorte sa présence toujours sensible au sein de l'Eglise pour laquelle elle a vécu.

 

Qui ne comprendrait que ce rôle mystérieux a un but ? Outre les jouissances qu'une telle vie sans cesse rappelée procure à la piété, et la semence de vertus qu'elle jette dans les âmes, n'est-il pas évident que le ciel veut remettre sous nos yeux, par ces retours successifs de la vierge romaine, la vaste et sublime économie selon laquelle Dieu a réglé ici-bas l'application de ses desseins  de  miséricorde  sur le  monde ?  Nous avons dit au début de ce livre, et nous répétons en le terminant : "Les annales de Rome sont la clef des temps."

 

Pour saisir dans son ensemble la pensée divine, il faut remonter au peuple juif et saluer d'abord Jérusalem qui fut l'héritage du Seigneur, ainsi que l'appellent David et les prophètes, et arrêter ensuite ses regards sur la ville aux sept collines, préparée de longue main pour recueillir la succession de la fille de Sion, devenue infidèle. Transformé par le baptême de Césarée,   l'élément   romain   devient   désormais l'auxiliaire de Dieu et de son Christ. En dépit des  rêveurs  qui  se font  un jeu  de l'histoire, Pierre est le véritable conquérant de Rome, et Rome a vaincu par lui le paganisme et toutes les erreurs.  Par lui la chrétienté est devenue une famille, de lui est sorti le monde civilisé.

 

Mais comme moyen de ce grand œuvre, Dieu avait choisi l'élément romain. Ne l'avons-nous pas retrouvé,  ce génie à la fois conquérant et conservateur, chez Clément, le disciple de Pierre, dont les gestes et les écrits sont venus jusqu'à nous ?  Cette gravité,  cette décision,  cette force pleine de calme, où les avait-il puisées, après la grâce divine, ce rejeton des Claudii, sinon dans les traditions de Rome antique ? Ses successeurs lui  ressemblent,   quelle  que  soit  leur origine. Aussi, quelle unité de vues dans le gouvernement ! quelle attention à concilier la vigilance avec la conquête ! quelle discrétion et quelle patience dans l'action ! Qu'on se rappelle cette longue et épineuse affaire de la Pâque ; ce travail incessant pour maîtriser les sectes hérétiques que l'Orient vomit sans cesse sur Rome, et maintenir intacte dans sa foi la population chrétienne ; cette consistance que n'ébranlent pas même de cruelles défections, comme celles d'un Tatien ou d'un Tertullien ; cette science d'organisation qui maintient en relation de charité toutes les classes et toutes les races, qui, dès l'origine, songe à partager les régions de Rome, à créer des notaires, à concilier avec une existence longtemps ignorée le développement colossal d'une Rome souterraine qui luttera bientôt d'étendue avec la Rome publique. N'est-ce pas là le génie de l'antique sénat, appliqué et transmis par la dynastie de ces intègres pontifes, qui n'ont pas seulement occupé l'un après l'autre le poste de Pierre, mais ont hérité de sa vigilance et de son amour paternel pour la race humaine tout entière ?

 

Quant à Cécile, les faits nous l'ont assez révélée. Elle est romaine, et du plus pur sang. Des preuves incontestables ne nous contraindraient pas à remonter son existence jusqu'au temps des Antonins, que l'on éprouverait déjà de la difficulté à harmoniser la nuance de son caractère et de son accent avec celle de la société d'Alexandre Sévère, qui prit Rome au sortir d'Elagabale et fut impuissant à la relever. La sainte, la martyre, demeurerait toujours ; mais nous n'aurions déjà plus ce parfum primitif que nous avons senti chez Pomponia Graecina et que l'on respire encore chez Cécile. L'antique Rome s'en allait par lambeaux, à mesure que la nouvelle montait, et le moment solennel qui avait transformé l'une dans l'autre était passé.

 

Depuis longtemps déjà l'alliance avait eu lieu à Césarée entre Pierre et Cornélius. C'est pour cette raison que Rome, la vraie Rome, qui rappelle à Satan une telle défaite, est si profondément haïe de lui. Par Rome il avait cru triompher de l'humanité et demeurer indéfiniment le prince du monde. C'est Rome qui l'a vaincu. Tous les peuples avaient subi le joug des Cornelii, des Caecilii, des Valerii ; désormais ces noms sont inscrits sur le monument éternel de la défaite de l'enfer. Quand l'heure fut venue où les destinées de Rome devaient s'accomplir, nous le savons maintenant, ce furent les fils des Cornelii, des Caecilii, des Valerii, qui poussèrent cette exclamation que les peuples ont répétée tour à tour, et qui sera le dernier mot de la terre au jour où le triomphateur redescendra : Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat.

 

FIN

 

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 442 à 446)

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 04:00

Selon le vœu du Cardinal Jean-Marie Lustiger, nous fêtons tous les ans à la même date du 16 juin ces deux événements de la dédicace de la cathédrale et de la consécration de son autel, puisque désormais le calendrier de l’Église universelle nous fait célébrer la Visitation le 31 mai.

 

Notre Dame de Paris

 

En 1190, Maurice de Sully, alors évêque de Paris, avait inauguré le culte dans la cathédrale en cours de construction. Notre-Dame était devenue la maison du peuple de Paris et des Rois de France, associée à toutes les joies et tous les deuils de la ville et de la nation. Après les vicissitudes de la Révolution et l’éclat passager du sacre impérial, Notre-Dame menaçait ruine. Sa restauration, décidée en 1844, fut menée à bien par Viollet-le-Duc et couronnée par sa dédicace, le 31 mai 1864. La dédicace est désormais célébrée à l’anniversaire de la consécration du nouvel autel par le cardinal Lustiger le 16 juin 1989.

 

Messe pour les prêtres défunts 

Messe pour les Prêtres défunts à Notre Dame de Paris

 

En 1196, le grand évêque Maurice de Sully se retira à l’abbaye de Saint-Victor sur les bords de la Seine, proche du chœur alors terminé de la nouvelle cathédrale. Le chroniqueur d’Achin rapporte l’avoir vu dans l’église de l’abbaye, non assis sur un trône d’évêque, mais dans le chœur, entonnant les psaumes comme les autres clercs. Il mourra à Saint-Victor, le 11 septembre 1196 en récitant le Credo, ayant distribué une partie de ses biens aux pauvres, l’autre pour l’achèvement de la cathédrale chère à son cœur, le reste aux fondations de son épiscopat.  

 

Hymne des vêpres de la dédicace  


Église de toujours, aux écoutes du monde,
Entends-tu bouillonner les forces de l’histoire ?
La terre est travaillée d’une sourde violence,
Affamée d’unité, en mal de délivrance.

 

Église de toujours, au service du monde,
Enracine la foi au creux de nos détresses.
Dégage de ses liens cet espoir qui tressaille,
Engagé sur la voie d’angoisse et de promesse.

 

Église de toujours, Évangile du monde,
Affranchis de la peur la terre qui enfante.
Baptise dans l’Esprit l’éclosion de son germe,
Coule en fleuve de paix, emporte notre histoire.

 

Cathedrale Notre Dame

Cathédrale Notre Dame de Paris

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 19:00

Vers le milieu du mois de novembre 1862, on apprit dans Rome que, par une disposition de S. Em. le cardinal Patrizzi, vicaire de Sa Sainteté et président de la commission d'archéologie  sacrée, la crypte de sainte Cécile serait ouverte, le 22 novembre, à la piété des fidèles.

 

Pie IX avait fait préparer de riches ornements à l'usage des prêtres qui désireraient profiter de l'occasion pour y célébrer le divin sacrifice. En ce jour, il y eut comme une ombre des antiques stations à ce lieu vénérable. Des dames françaises avaient eu le temps de faire confectionner un magnifique calice, et chacune avait voulu l'orner d'une pierre fine qui, par la première lettre de son nom, représentât la donatrice. Ainsi Mme la marquise Léontine de Rastignac avait donné un lapis-lazuli ; Mme la vicomtesse Sophie de Clermont-Tonnerre, un saphir ; Mlle Marie de Flaut, une malachite ; Mlle Ambroisine de Flaut, une améthyste ; Mlle Sabine de Vallin, un saphir ; à ces pierres précieuses M. Edmond de Vassart avait joint une émeraude.

 

Cependant les découvertes de la commission d'archéologie sacrée poursuivaient leur cours sur la voie Appienne, et, sur la gauche, les cryptes de Prétextat étaient interrogées à l'aide des renseignements fournis par les anciens Itinéraires. Nous avons raconté déjà comment M. de Rossi, en retrouvant la crypte de saint Januarius, fils aîné de sainte Félicité, avec l'inscription de Damase qui en déclarait l'identité, pénétrait au centre même du groupe de martyrs que signalent à cet endroit les documents topographiques. Une nouvelle page de l'histoire de Rome chrétienne primitive était donc encore retrouvée. Huit années s'écoulèrent dans de fécondes recherches, et en 1865, sur la voie Ardéatine, grâce au généreux concours dont nous avons parlé, le vestibule et le grand ambulacre de Domitille vinrent nous révéler l'entrée solennelle et patente du magnifique cimetière désigné aussi sous le nom de Nérée et Achillée. Le point de départ avait été le milieu du troisième siècle, qui avait rendu au cimetière de Lucine le tombeau de Cornélius ; bientôt on était remonté au règne de Marc-Aurèle et de Commode, par la crypte papale et le tombeau de Cécile ; celui de Januarius nous reportait au milieu du deuxième siècle, et les constructions chrétiennes de Flavia Domitilla nous établissaient à l'âge apostolique, au premier siècle de Rome souterraine.

 

Il serait utile et agréable à nos lecteurs de parcourir avec nous la série des découvertes dans Rome souterraine, qui ont suivi celles que nous venons de signaler et que l'on peut bien appeler capitales. Outre les deux premiers volumes de la Roma sotterranea cristiana, dont la suite est attendue  par  le  public  avec  tant d'impatience, M. de  Rossi, dans son Bulletin  d'archéologie chrétienne, n'a cessé, pour ainsi dire, d'enregistrer de nouvelles conquêtes au profit de l'histoire de l'église mère. Les limites de notre sujet nous bornent trop pour nous permettre de suivre ses nombreuses et intéressantes excursions ; mais nous ne voulons cependant pas terminer ce volume sans revenir un moment sur une découverte qui se rapporte à notre sixième chapitre, et qui a eu pour résultat de confirmer l'antiquité de la tradition sur le lieu du martyre de saint Paul, et sur les trois fontaines que la piété y vénère.

 

Le monument érigé par le cardinal Aldobrandini, en 1099, sur ce lieu sacré, et dans lequel il avait songé seulement à encadrer les trois fontaines, chacune dans un autel, ne portait point avec lui la preuve de l'antiquité de cette tradition. Tout était moderne dans cette construction. Des travaux récents, exécutés en 1868, ont mis à découvert d'anciennes substructions attestant la vénération des premiers siècles du christianisme pour ce sanctuaire et pour les trois sources auxquelles, ainsi que nous l'avons remarqué plus haut, saint Jean Chrysostome semble avoir fait allusion. Le coup d'œil de M. de Rossi sur ces précieux débris n'a pas tardé à en faire sortir un nouvel incident archéologique qui ne peut que favoriser la piété des fidèles, tout en restituant une page nouvelle aux annales de Rome chrétienne. Les marbres mis au jour dans les fouilles ont appris que le saint pape Sergius Ier avait, en 689, restauré le monument des Trois-Fontaines en l'honneur de saint Paul, et une construction plus ancienne, se rapportant au cinquième siècle, est venue montrer qu'au temps des Léon et des Gélase, on reconnaissait en ce lieu et en ces fontaines un souvenir de l'âge apostolique. Mais nous ne pouvons poursuivre cette digression; il nous faut reprendre le récit des hommages que notre dix-neuvième siècle a offerts à la grande martyre romaine.

 

Les importants événements de la voie Appienne coïncidaient avec un développement nouveau de la piété catholique envers Cécile ; et il est juste de dire que notre âge aura fait beaucoup pour sa gloire. L'art, en nos jours, s'est plus d'une fois essayé au sujet de cette noble figure ; mais le sens chrétien est trop faible chez nous encore, pour que l'on eût droit d'attendre quelqu'une de ces manifestations qui font voir que les saints sont compris et appréciés comme dans les âges de foi. Cependant, après le marbre de David (d'Angers)  et le  tableau de  Paul  Delaroche, si dépourvus l'un et l'autre de tout caractère chrétien, il nous a été donné de voir enfin le rôle et la dignité de Cécile exprimés noblement sur une  grande œuvre de peinture religieuse. Nous voulons parler de la solennelle procession des saints et saintes vers le Christ, que le pinceau de Flandrin a su disposer comme une frise animée, et avec une si noble harmonie, dans l'église de Saint-Vincent-de-Paul, à Paris. On a vu que le premier monument des  arts  qui nous soit resté en l'honneur de sainte Cécile, dans la basilique de Saint-Apollinaire de Ravenne,  la fait figurer dans une procession de vierges ; c'est aussi au milieu d'un groupe de vierges que Flandrin l'a peinte,  dominant ses soeurs par l'élévation idéale de sa taille, et représentant l'harmonie des concerts célestes.

 

Depuis le renouvellement du culte de Cécile, la poésie s'est levée aussi pour célébrer ses grandeurs. L'estime publique et une sincère admiration ont accueilli l'oeuvre dramatique si remarquable que M. le comte Anatole de Ségur lui a consacrée. Son poème tragique intitulé Sainte Cécile, publié en 1868, est entre les mains de tout le monde. La beauté des vers et la conduite du dialogue y sentent la grande école, et cette œuvre fera honneur au siècle qui l'a produite. Nous eussions aimé que le poète, dans l'entretien de Cécile avec Valérien au soir des noces, eût évité de faire dire à l'héroïne qu'elle ne peut accepter les conditions conjugales, parce qu'elle est chrétienne ; c'est sur les engagements spéciaux qui l'enchaînaient au Christ comme à son époux qu'elle devait insister. Le remplacement de quelques vers enlèverait la trace d'un moment d'oubli durant lequel le poète a été entraîné par son sujet. Nous ne pouvions louer sans cette restriction une œuvre si parfaite d'ailleurs, mais dans laquelle il importe d'autant plus que la vraie doctrine du christianisme soit exprimée. Les heureux développements que depuis ont obtenus les annales céciliennes, fourniront peut-être au poète l'occasion d'enrichir encore son œuvre, et nous oserions presque l'y convier.

 

Quelques années auparavant, en 1863, avait paru à Munster l'oeuvre poétique de J. Weissbrodt, prêtre catholique, sous ce titre : Caecilia, tragédie historique. Ce nouveau produit de l'enthousiasme qu'inspire le caractère de Cécile annonce une étude sérieuse du sujet, et découvre chez son auteur une riche source de poésie. En 1870, l'Angleterre a vu paraître la quatrième édition du drame composé par le P. Albany James Christie, jésuite,  inspiré par ce même mouvement qui  attire  aujourd'hui tant d'âmes vers Cécile et par le sublime rôle qu'elle remplit dans l'histoire.  Cette union de la France, de l'Allemagne et de l'Angleterre,  produisant chacune leur oeuvre poétique en quelques années, n'est-elle pas un des indices du renouvellement de cette grande mémoire,  et n'annonce-t-elle pas que les nuages amoncelés par la fausse critique du dix-septième et du dix-huitième siècle n'ont pu tenir en présence de la lumière qui s'est faite ?

 

Nous craindrions d'être incomplet sur les oeuvres de ces dernières années en l'honneur de la fille des Metelli, si nous omettions de parler du noble et gracieux édifice que la  France a vu s'élever naguère sur les bords de la Sarthe, à quelque  distance de Solesmes, au diocèse du Mans. Un monastère et une église desservis par des filles de saint Benoît, et construits dans le caractère du treizième siècle, ont surgi au milieu des tempêtes de l'heure présente. Déjà les armées prussiennes envahissaient la France, comme le fléau de Dieu, et la croix n'avait pas été montée encore au sommet de la flèche aérienne qui proclame si haut la mémoire de Cécile. Le 12 octobre 1871, Mgr Charles Fillion, évêque du Mans, a dédié solennellement ce nouveau sanctuaire, à l'ombre duquel les émules de Cécile, totalement séparées du monde, se vouent au service du souverain Seigneur dont elle fut l'épouse. L'église du nouveau monastère, dont les voûtes ne répètent jamais que l'antique et suave mélodie grégorienne, attire puissamment le coeur et les regards du pèlerin. On sent que Cécile a véritablement choisi ce lieu pour une de ses demeures.

 

Des inscriptions qui font corps avec l'édifice et lui donnent comme une voix éloquente retracent ce que fut Cécile, et reportent la pensée vers la basilique romaine qui fut son séjour et qui devint si vite son trophée.

 

Sous l'élégant narthex, au-dessus de la porte du vestibule, on lit ces paroles du livre de l'Ecclésiastique, employées par l'Eglise à la Messe de sainte Cécile :

 

DOMINE   DEVS   MEVS

EXALTASTI   SVPER   TERRAM

HABITATIONEM   MEAM

 

Seigneur mon Dieu, vous avez glorifié ma demeure sur la terre.

 

L'inscription suivante a été placée au-dessus de la porte même de l'église :

 

TRIDVANAS   A   DOMINO

POPOSCI   INDVCIAS

VT   DOMVM   MEAM   ECCLESIAM   CONSECRAREM

 

J'ai demandé au  Seigneur un délai de trois jours, afin de consacrer ma maison en église.

 

Au-dessus de cette même porte, à. l'intérieur, se lit en lettres d'or sur un fond d'azur la prière de saint Urbain, célébrant la puissance de la grâce divine dans l'âme de Cécile, au moment où Valérien, sa noble conquête, vient implorer le baptême aux catacombes :

 

DOMINE   IESV   CHRISTE

SEMINATOR   CASTI   CONSILII

SVSCIPE   SEMINVM   FRVCTVS

QVOS   IN   CAECILIA   SEMINASTI

 

Seigneur Jésus-Christ, auteur des chastes résolutions, recueillez les fruits de la divine semence que vous avez déposée au coeur de Cécile.

 

A mesure qu'on avance dans la nef de l'église, on voit se dérouler à droite et à gauche un vaste rinceau pourpré, sur lequel brillent, au milieu des fleurs, de riches lettres qui retracent la célèbre antienne cécilienne empruntée aux Actes. D'un côté on lit :

 

CANTANTIBVS   ORGANIS   CAECILIA  DOMINO

DECANTABAT  DICENS

 

Au milieu du bruyant concert,  Cécile chantait au Seigneur et disait

 

De l'autre côté, le texte continue et s'achève :

 

FIAT   COR   MEVM   IMMACVLATVM   VT   NON   CONFVNDAR

 

Que mon coeur reste pur et ma vie sans tache.

 

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 434 à 441)

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 04:00

Commémoraison de saint Amos, prophète au VIIIe siècle avant le Christ. Il était bouvier et cultivait les sycomores, quand le Seigneur l’envoya aux fils d’Israël pour revendiquer sa justice et sa sainteté en face de leurs prévarications et de leurs injustices sociales.

Martyrologe romain

  

Le Prophète Amos

Le Prophète Amos, Manuel Evgenikos (XIVe s.), Eglise du Saint-Sauveur,Tsalendjikha, Géorgie

   

Écoutez ceci, vous qui écrasez le pauvre pour anéantir les humbles du pays, car vous dites :

" Quand donc la fête de la nouvelle lune sera-t-elle passée, pour que nous puissions vendre notre blé ? Quand donc le sabbat sera-t-il fini, pour que nous puissions écouler notre froment ? Nous allons diminuer les mesures, augmenter les prix et fausser les balances. Nous pourrons acheter le malheureux pour un peu d'argent, le pauvre pour une paire de sandales. Nous vendrons jusqu'aux déchets du froment ! "

 

Le Seigneur le jure par la Fierté d'Israël : Non, jamais je n'oublierai aucun de leurs méfaits.

 

Livre d'Amos

 

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 19:00

Le savant vieillard vécut assez encore pour jouir des premiers résultats de cette marche nouvelle.

 

Un instinct irrésistible entraînait M. de Rossi vers la voie Appienne, à laquelle on peut bien appliquer, au point de vue de l'histoire chrétienne de Rome, le titre de regina viarum, que lui donnaient les anciens Romains, au point de vue stratégique. Un fragment d'inscription funéraire qu'il découvrit dans la vigne Amendola en 1849, et sur lequel on lisait encore ces lettres : NELIVS MARTYR, lui suggéra la pensée que ce marbre pouvait avoir appartenu à l'inscription tumulaire du pape saint Cornélius, et que la crypte dont il était sorti ne devait pas être éloignée.

 

 Le retour de Pie IX dans la ville sainte amena la reprise des travaux sur Rome souterraine, et le sol de cette même vigne Amendola ne tarda pas à révéler au puissant investigateur le cimetière même de Lucine. Les voies étaient obstruées de terre et ne permettaient pas un facile parcours : cependant un tombeau important frappa bientôt les regards. Le lieu où il était établi comme objet principal était orné de peintures du huitième au neuvième siècle, qui retraçaient plusieurs saints évêques, entre autres le pape saint Cornélius, ayant près de lui son ami saint Cyprien.

 

Il s'agissait de retrouver le commencement de l'inscription qui avait guidé des recherches si heureuses ; on finit par le découvrir,  près du tombeau lui-même, confondu avec d'autres  fragments  de marbre. Les premières lettres du nom étaient restituées, avec la qualité d'évêque, et l'inscription rejointe s'encadrait parfaitement avec le tombeau. A l'aide des Itinéraires, il était possible dès lors de s'orienter d'une certaine manière dans les cryptes de la voie Appienne ; on était même en droit de conclure déjà qu'il n'était pas nécessaire de descendre jusqu'à Saint-Sébastien pour rencontrer le cimetière de Calliste, qui devait être moins avant sur la voie et contigu à celui de Lucine. Le colombaire des affranchis de la gens Caecilia, qu'on avait découvert dans cette même vigne au commencement du siècle, devait aussi contribuer à éclairer la marche.

 

Les déblayements opérés autour du tombeau de saint Cornélius et dans les voies adjacentes finirent par restituer une area assez considérable et divisée en plusieurs étages, où désormais les inscriptions qui sont la lumière de ces souterrains allaient être étudiées sur place, et non plus entraînées au loin, comme il était si tristement arrivé par le passé. Quelques chambres, ornées de peintures d'un style antérieur à celles de la voie Nomentane, apparaissaient avec le caractère du premier siècle. Il restait sans doute bien des problèmes à résoudre ; mais cette prise de possession du côté droit de la voie Appienne n'en assurait pas moins, pour un temps plus ou moins prochain, la reconnaissance du point central de Rome souterraine.

 

Pie IX fut ému lui-même de l'importance d'une si rare découverte, et, dès 1851, il créa la commission d'archéologie sacrée, sous la présidence du cardinal-vicaire, et aida avec générosité au développement des recherches qui devaient amener tant d'heureux résultats. Mais la marche devait être lente à travers ces voies et ces cubicula obstrués jusqu'à la hauteur de la voûte, et dans lesquels, pour tout autre que M. de Rossi, rien n'était que ténèbres et incertitude. Il était constant que l'on était en possession du tombeau de saint Cornélius et du cimetière de Lucine ; mais qui pouvait dire où conduiraient les lentes excavations que l'on dirigeait vers le midi ?

 

En 1852, nous arpentions la vigne Amendola avec M. de Rossi, qui dès lors nous honorait de son amitié, et telle était la puissance de ses conjectures basées sur les anciens monuments topographiques, qu'il nous indiquait sur le sol la distance à laquelle on ne pouvait manquer de rencontrer le tombeau de sainte Cécile et la sépulture des papes du troisième siècle. Nous avions publié en 1849 l'histoire de la grande martyre, et, trompé comme tant d'autres par l'inscription de Guillaume de Bois-Ratier, nous avions placé son tombeau dans les galeries souterraines qui avoisinent Saint-Sébastien, et hors desquelles nous ne songions pas à chercher le cimetière de Calliste. L'étude des Itinéraires et des autres monuments topographiques, à laquelle nous avait initié M. de Rossi, ne suffit pas à redresser nos idées, et nous rentrâmes en France non convaincu encore. La deuxième édition de notre livre parut en 1853, contenant les mêmes erreurs que la précédente. Nous y tenions compte cependant de la découverte du tombeau de saint Cornélius, mais sans avoir rien osé conclure sur la proximité relative où il devait être à l'égard de celui de sainte Cécile.

 

Cependant le labeur des excavateurs vers le midi avançait toujours, et, en 1854, les fouilles donnèrent accès dans une salle dont le lucernaire fut débouché, et dans laquelle il était impossible de ne pas reconnaître la crypte papale primitivement ouverte par les Caecilii chrétiens, donnée par eux à Zéphyrin, et disposée par Calliste pour sa nouvelle et honorable destination. Tout y était bien dans un état déplorable de ruine ; mais il fallait bien reconnaître un monument de la plus haute importance dans cette salle jonchée de débris, où l'on trouvait encore les tronçons de colonnes en marbres précieux, où la place de l'autel était encore visible par quatre entailles dans son soubassement, où enfin les inscriptions fracturées des papes Urbain, Anteros, Lucius, Fabien et Eutychien se trouvaient réunies. Le petit poème sur marbre que saint Damase avait fait placer dans cette salle, et que les pèlerins des Itinéraires y avaient lu, se trouvait là aussi, brisé en plus de cent morceaux que l'on pouvait lire en les rapprochant. Ainsi il était démontré que l'on avait passé sous terre, du cimetière de Lucine à celui de Calliste, et une révolution immense s'était opérée dans la science de Rome souterraine.

 

Nous connûmes aussitôt ces magnifiques résultats par notre correspondance avec M. de Rossi. Il nous certifiait la prochaine découverte du tombeau de sainte Cécile, et rappelait gracieusement la parole de la martyre à Paschal, lorsqu'elle lui dit, dans la vision, qu'il était déjà venu assez près d'elle pour pouvoir tenir un entretien. Au fond de la crypte papale, sur la gauche, se dessinait une porte cintrée, ouvrant sur un cubiculum contigu. N'était-ce pas là que l'on trouverait le lieu du repos de Cécile ? Mais cette chambre était encombrée de terre jusqu'à la voûte ; il fallait préalablement la déblayer, ainsi que le lucernaire par lequel le sol de la vigne avait envahi l'intérieur. Dans les Itinéraires les pèlerins avaient signalé ce voisinage : ils déclaraient avoir trouvé Cécile ensevelie près des pontifes. Allait-on découvrir, après tant de siècles de ruine et d'abandon, quelque indice qui permît d'affirmer que son tombeau avait été dans ce cubiculum ?

 

Enfin les travaux des excavateurs aboutirent, et ce fut un solennel moment que celui où l'on put passer de la crypte des papes dans cette crypte contiguë, irrégulière, mais plus vaste encore, où la fresque naïve du sixième siècle apparut sur la muraille, représentant la martyre en prières, les bras étendus, et au-dessous d'elle un personnage revêtu de la casula, ayant près de lui son nom  : S. VRBANVS.  Le tombeau de Cécile était retrouvé pour la seconde fois, et quelque chose de la joie qui remplit l'âme de Paschal en 821 se fit sentir aux heureux témoins d'une telle découverte. L'arcature sous laquelle avait reposé le sarcophage qu'enleva Paschal était là : vide, il est vrai, mais pleine de souvenirs sacrés.

 

Pie IX avait voulu descendre dans le glorieux hypogée (11 mai 1854) ; il vénéra la mémoire de ses prédécesseurs martyrs et considéra avec attendrissement leurs épitaphes lisibles encore. La crypte cécilienne n'était pas déblayée encore ; mais déjà le cimetière de Calliste était découvert, et toutes les incertitudes avaient cessé. On pouvait aller, comme les pèlerins du septième siècle, du tombeau de Sixte à celui de Cornélius. des cryptes de Calliste à celles de Lucine ; on était désormais orienté dans les catacombes de la voie Appienne, et les travaux qui allaient suivre ne feraient qu'enrichir une découverte déjà consommée.

 

Quelque chose cependant manquait encore à un si vénérable sanctuaire que venaient de restituer les entrailles de la terre. Durant des siècles, on y avait offert le sacrifice divin ; sa célébration sous ces voûtes reconquises n'était-elle pas comme un complément réclamé par elles ? En 1856, le 19 avril, dans une audience de Pie IX, un prêtre français osa demander au pontife l'autorisation de célébrer la sainte messe au tombeau de Cécile. Pie IX daigna consentir, et, le 26 avril, un autel, improvisé avec des plaques de marbre qui autrefois avaient fermé les loculi du cimetière de Calliste, s'éleva au pied de l'image de Cécile et d'Urbain. Le cubiculum était jonché de fleurs et de feuillages, comme aux jours de saint Jérôme et de Prudence. M. de Rossi et son frère étaient présents. Plusieurs dames anglaises d'une piété vive animaient encore cette scène, que complétait la présence des excavateurs appuyés sur leur outil et rappelant les anciens fossores. L'intérieur de l'arcade où avait reposé le sarcophage était garni d'une couche de pétales de roses, sur laquelle posaient de petites lampes en cristal. Assisté d'amis dévoués, le prêtre offrit le sacrifice. Le divin Poisson descendit sous ces voûtes  déchirées, en  présence de  ces  fresques grossières, comme aux jours de Zéphyrin et de Calliste où il arrivait pour affermir ses martyrs, et plusieurs des assistants participèrent à ce mets céleste dont les siècles ne sauraient épuiser la saveur ni la puissance. On sentait que l'influence de Cécile remplissait encore ce réduit, et la salle voisine tout imprégnée de la mémoire de Sixte et des autres pontifes martyrs y mêlait ses majestueux souvenirs. Après le sacrifice, le prêtre français recueillit avec respect les pétales de roses qui avaient rempli l'arcature sous laquelle reposa Cécile, et plus d'une fois elles ont témoigné du pouvoir et de la vigilance maternelle qu'exerce encore au sein de l'immortelle vie celle qui illustra pour jamais ces lieux sacrés.

 

Six années s'étaient écoulées sur cet épisode qui fut à peine connu et qui ne devait tenir aucune place dans l'histoire, lorsque, vers le milieu du mois de novembre 1862, on apprit dans Rome que, par une disposition de S. Em. le cardinal Patrizzi, vicaire de Sa Sainteté et président de la commission d'archéologie  sacrée, la crypte de sainte Cécile serait ouverte, le 22 novembre, à la piété des fidèles.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 426 à 433)

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 04:00

La vie de sainte Lydwine a été successivement écrite par trois religieux qui furent, tous les trois, ses contemporains :

Jan Gerlac, son parent, sacristain du monastère augustin de Windesem. Il vécut, pendant de longues années, auprès de la sainte, dans sa maison même, et il nous raconte de visu son existence.

Jan Brugman, frère mineur de l’Observance. Il reprit l’histoire de Gerlac qu’il traduisit du teuton en latin et il l’amplifia surtout avec les renseignements que lui fournit Jan Walter de Leyde, le dernier confesseur de Lydwine.

Thomas A Kempis, sous-prieur des chanoines augustins du Mont Sainte-Agnès, près de Zwolle ; sa relation est un abrégé de celle de Brugman, mais elle contient des détails inédits qu’il recueillit dans l’entourage de la Bienheureuse, à Schiedam même.

 

Je note enfin, pour mémoire, un résumé de ces livres, rédigé, plus tard, au seizième siècle, par Surius, et d’anciennes traductions françaises du texte de Brugman, éditées au dix-septième siècle par Walrand Caoult, prêtre, Douay, in-12, 1600 ; par Michel d’Esne, évesque de Tournay, Douay, in-12, 1608 ; par le P. Thiersaut, Paris, in-12, 1637. Quant aux biographies modernes, il en sera question plus loin.

Les monographies de Gerlac et de Brugman ont été imprimées et annotées par Enschenius et Papebroch dans la collection des Bollandistes, les Acta Sanctorum.

Jan Gerlac fut un écrivain renommé dont les Soliloques sont encore, au point de vue ascétique, recherchés ; il fut, d’après le témoignage de ses contemporains, un très fervent et un très humble moine ; — Jan Brugman, un ami de Denys le Chartreux, est cité par Wading, dans les Annales de son ordre, comme l’un des prédicateurs célèbres de son siècle ; il reste admirable et par la noblesse de son éloquence et par l’ampleur de ses vertus ; — Thomas A Kempis, un des auteurs présumés de l’Imitation de Jésus-Christ, naquit la même année que Lydwine et mourut, en odeur de sainteté, en 1471, après avoir écrit toute une série d’oeuvres mystiques dont plusieurs traductions françaises furent tentées.

Ces trois hagiographes sont donc des gens connus et dignes, par leur situation et par leur probité d’âme, d’être crus ; l’on doit ajouter encore que les détails de leurs ouvrages peuvent se contrôler avec un procès-verbal officiel que rédigèrent, après une attentive et minutieuse enquête, les bourgmestres de Schiedam, du temps même de la sainte, dont ils passèrent la vie au crible.

Il n’y a donc pas de livres historiques qui se présentent ainsi que les leurs, dans des conditions de bonne foi et de certitude plus sûres.

 

Cela dit, il faut bien avouer qu’une histoire de Lydwine est, grâce à eux, un écheveau qu’il est fort difficile de débrouiller. Il est, en effet, impossible d’adopter l’ordre chronologique ; Brugman déclare tranquillement "qu’il jugerait inconvenant de procéder de la sorte" ; sous le prétexte d’être plus édifiant, il groupe les scènes de la vie de la Bienheureuse, suivant la liste de ses qualités qu’il s’apprête à faire ressortir ; avec cette méthode qui est également celle de Gerlac et d’A Kempis, il n’y a pas moyen de savoir si tel événement qu’ils nous rapportent eut lieu ayant ou après tel autre qu’ils nous racontent.

Cette façon d’écrire l’histoire était celle, d’ailleurs, de tous les hagiographes de cette époque. Ils narraient, pêle-mêle, des anecdotes, ne s’occupant qu’à classer les vertus, afin d’être à même de tirer, à propos de chacune d’elles, un tiroir de lieux communs qui pouvaient s’adapter, du reste, à n’importe quel saint ; ils entrelardaient ces pieuses rengaines de citations des psaumes, et c’était tout.

 

Il semble, à première vue, qu’il y ait moyen de remédier à ce désordre, en extrayant et en comparant les dates éparses, çà et là, dans les livres des trois écrivains et en les utilisant, ainsi que des points de repère, pour ponctuer la vie de la Bienheureuse ; mais ce système n’aboutit nullement aux résultats promis. Gerlac et Brugman nous apprennent bien parfois qu’une aventure qu’ils relatent survint aux environs ou le jour même de la fête de tel saint ; l’on peut évidemment, à l’aide de cette indication, retrouver le quantième et le mois, mais pas l’année qu’ils omettent de spécifier ; les dates plus précises qu’ils accusent, Gerlac surtout, n’ont trait bien souvent qu’à des épisodes de minime importance et elles ne concordent pas toujours avec celles de Thomas A Kempis. Très méticuleux quand il s’agit de noter les fêtes liturgiques, celui-ci nous fournit un certain nombre de chiffres, mais comment s’y fier ? Ses dates, dès qu’on les examine de près, sont inexactes ; c’est ainsi qu’il fait mourir une nièce de Lydwine, Pétronille, en 1426 ; alors qu’il nous la montre assistant chez sa tante à une scène où elle fut blessée, en 1428. L’une des deux dates est par conséquent fausse, la seconde, très certainement, car le chiffre de 1425 donné par les deux autres écrivains parait, cette fois, certain.

Fussent-elles même toujours d’accord entre elles, ces dates, et justes, qu’il n’en resterait pas moins à emboîter au hasard entre tel ou tel fait datés d’autres qui ne le sont pas ; et ce classement, rien ne l’indique. Quoi que l’on fasse, il faut donc renoncer à la précision chronologique en ce récit.

 

D’autre part, dans l’oeuvre des trois biographes figurent plusieurs personnages qui sont les amis et les garde-malades de Lydwine, et aucun renseignement ne nous est laissé sur eux ; ces comparses s’agitent, à la cantonade, viennent d’on ne sait où et finissent on ne sait comme ; enfin, pour aggraver la confusion, trois des confesseurs de la sainte s’appelèrent Jan. Or, au lieu d’ajouter à ce prénom le nom de famille ou de ville qui les distingue, la plupart du temps, les trois religieux n’écrivent que le prénom, si bien que l’on ignore si le confesseur Jan dont il est question à propos de tel ou de tel incident, est Jan Pot, Jan Angeli ou Jan Walter.

 

C’est, on le voit, un tantinet, le gâchis. Je ne me flatte nullement de l’avoir élucidé. Je me suis servi, pour condenser cette vie, des trois textes de Gerlac, de Brugman et d’A Kempis, complétant leurs anecdotes les unes par les autres, et j’ai rangé les événements qu’ils retracent suivant l’ordre qui m’a semblé être, sinon le plus rigoureux, au moins le plus intéressant et le plus commode.

 

J.-K. Huysmans, Sainte Lydwine de Schiedam  

 

 

Heilige Liduina van Schiedam

Afbeelding van de 'Vita alme virginis Liidwine' van Johannes Brugman

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