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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 04:00

Française, issue d'une vieille famille de noblesse picarde, elle entra au Carmel en 1784. Elle subit courageusement les tourments de la Révolution, vécut dans la clandestinité, puis regagna Paris où la vie régulière du couvent reprit à partir de 1814. Plusieurs Carmels purent se reconstituer grâce à son assistance.

> au calendrier du Carmel

 

Mère Camille de Soyecourt    

 

Le Carmel, après la Révolution, n’était pas mort. Si les persécutions avaient détruit en grande partie l’édifice visible, elles avaient aussi ravivé et purifié la flamme intérieure qui couvait sous la cendre. Dès que la situation politique le permettait, Carmes et Carmélites demeurés fidèles dans la dispersion cherchaient partout à se réunir de nouveau dans des couvents.

 

Le principal essai de restauration fut réalisé par une vaillante fille de sainte Thérèse, la Mère Camille de l’Enfant-Jésus (1757-1849). Entrée au Carmel de la rue de Grenelle à Paris, Camille de Soyecourt, très douée sur le plan humain, se signala par sa ferveur et son esprit d’oraison. Elle partagea le sort de sa communauté durant la Révolution et connut la prison, l’isolement et la misère matérielle.

 

Demeurée Carmélite de toute son âme, elle réussit à racheter en 1797, l’ancien couvent des Carmes, rue de Vaugirard. Immédiatement, la communauté que Sœur Camille avait déjà rassemblée rue Saint-Jacques deux ans auparavant, s’y installa et, trois ans plus tard, élut prieure celle qui lui avait procuré ce nouveau monastère.

 

La Mère de Soyecourt rendit des services signalés à Pie VII et aux cardinaux exilés en France. Elle aida aussi de tout son pouvoir les Carmels qui se réorganisaient en terre française et tenta personnellement de faire revivre le monastère de Compiègne en 1834. Mais de graves difficultés firent pour lors échouer son projet, qui n’aboutit qu’en 1865.

 

Le couvent de la rue de Vaugirard étant trop vaste pour des Carmélites, la Mère Camille l’offrit d’abord aux Carmes de Belgique ; mais ils ne purent accepter. Elle se rendit alors aux instances de Mgr Affre, archevêque de Paris, qui désirait y installer une école de hautes études ecclésiastiques, l’actuel Institut Catholique. Pour ses filles, la grande prieure aménagea, à l’avenue de Saxe, un monastère où elles entrèrent en 1845. Celle qu’on a appelée la restauratrice du Carmel de France mourut en 1849.

> extrait de : Renaissance du Carmel en France 

 

Mère Camille de l’Enfant-Jésus

En la crypte des Carmes la pierre tombale de Mère Camille de l'Enfant-Jésus

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 04:00

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

 

Le troisième jour après la mort de Jésus, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient ensemble de tout ce qui s'était passé. Or, tandis qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas.

 

Jésus leur dit : " De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? "

Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes.

L'un des deux, nommé Cléophas, répondit : " Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient à Jérusalem à ignorer les événements de ces jours-ci."

Il leur dit : " Quels événements ? "

 

 Ils lui répondirent : " Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié. Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé. A vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allées au tombeau de très bonne heure, et elles n'ont pas trouvé son corps ; elles sont même venues nous dire qu'elles avaient eu une apparition : des anges, qui disaient qu'il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu."

 

 Il leur dit alors : " Vous n'avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ?"

Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait.

 

Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus loin.

Mais ils s'efforcèrent de le retenir : " Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse."

Il entra donc pour rester avec eux. 

Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna.

Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.

 

Alors ils se dirent l'un à l'autre : " Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ?"

 

A l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.

 

Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : " C'est vrai ! le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre." 

A leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.

 

 

Les Disciples d'Emmaüs par Abraham Bloemaert

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 12:00

Cardinal Stanislav Dziwisz, Archbishop of Krakow and former personal secretary of Pope John Paul II, prays in front of the Tomb of new blessed John Paul II at the St. Peter's Basilica on May 3, 2011

 

 

Pope Benedict XVI prays in front of the coffin of John Paul II at St. Peter's Basilica at the end of John Paul II Beatification on May 1, 2011

 

 

 

CardinalsI pray in front of the coffin of John Paul II at St. Peter's Basilica at the end of John Paul II Beatification Ceremony on May 1, 2011

 

 

 

 

 

 

photos : http://www.daylife.com/

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 04:00

Il y a six ans désormais, nous nous trouvions sur cette place pour célébrer les funérailles du Pape Jean-Paul II. La douleur causée par sa mort était profonde, mais supérieur était le sentiment qu’une immense grâce enveloppait Rome et le monde entier : la grâce qui était en quelque sorte le fruit de toute la vie de mon aimé Prédécesseur et, en particulier, de son témoignage dans la souffrance. Ce jour-là, nous sentions déjà flotter le parfum de sa sainteté, et le Peuple de Dieu a manifesté de nombreuses manières sa vénération pour lui. C’est pourquoi j’ai voulu, tout en respectant la réglementation de l’Église en vigueur, que sa cause de béatification puisse avancer avec une certaine célérité. Et voici que le jour tant attendu est arrivé ! Il est vite arrivé, car il en a plu ainsi au Seigneur : Jean-Paul II est bienheureux !

 

Ce dimanche est le deuxième dimanche de Pâques, que le bienheureux Jean-Paul II a dédié à la Divine Miséricorde. C’est pourquoi ce jour a été choisi pour la célébration d’aujourd’hui, car, par un dessein providentiel, mon prédécesseur a rendu l’esprit justement la veille au soir de cette fête. Aujourd’hui, de plus, c’est le premier jour du mois de mai, le mois de Marie, et c’est aussi la mémoire de saint Joseph travailleur. Ces éléments contribuent à enrichir notre prière et ils nous aident, nous qui sommes encore pèlerins dans le temps et dans l’espace, tandis qu’au Ciel, la fête parmi les Anges et les Saints est bien différente ! Toutefois unique est Dieu, et unique est le Christ Seigneur qui, comme un pont, relie la terre et le Ciel, et nous, en ce moment, nous nous sentons plus que jamais proches, presque participants de la Liturgie céleste.

 

" Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. "

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus prononce cette béatitude : la béatitude de la foi. Elle nous frappe de façon particulière parce que nous sommes justement réunis pour célébrer une béatification, et plus encore parce qu’aujourd’hui a été proclamé bienheureux un Pape, un Successeur de Pierre, appelé à confirmer ses frères dans la foi. Jean-Paul II est bienheureux pour sa foi, forte et généreuse, apostolique. Et, tout de suite, nous vient à l’esprit cette autre béatitude : "Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux" (Mt 16, 17). Qu’a donc révélé le Père céleste à Simon ? Que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Grâce à cette foi, Simon devient "Pierre", le rocher sur lequel Jésus peut bâtir son Église. La béatitude éternelle de Jean-Paul II, qu’aujourd’hui l’Église a la joie de proclamer, réside entièrement dans ces paroles du Christ : "Tu es heureux, Simon" et "Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru". La béatitude de la foi, que Jean-Paul II aussi a reçue en don de Dieu le Père, pour l’édification de l’Église du Christ.

 

Cependant notre pensée va à une autre béatitude qui, dans l’Évangile, précède toutes les autres. C’est celle de la Vierge Marie, la Mère du Rédempteur. C’est à elle, qui vient à peine de concevoir Jésus dans son sein, que Sainte Élisabeth dit : "Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur !" (Lc 1, 45). La béatitude de la foi a son modèle en Marie et nous sommes tous heureux que la béatification de Jean-Paul II advienne le premier jour du mois marial, sous le regard maternel de Celle qui, par sa foi, soutient la foi des Apôtres et soutient sans cesse la foi de leurs successeurs, spécialement de ceux qui sont appelés à siéger sur la chaire de Pierre.

 

Marie n’apparaît pas dans les récits de la résurrection du Christ, mais sa présence est comme cachée partout : elle est la Mère, à qui Jésus a confié chacun des disciples et la communauté tout entière. En particulier, nous notons que la présence effective et maternelle de Marie est signalée par saint Jean et par saint Luc dans des contextes qui précèdent ceux de l’Évangile d’aujourd’hui et de la première Lecture : dans le récit de la mort de Jésus, où Marie apparaît au pied de la croix (Jn 19, 25) ; et au début des Actes des Apôtres, qui la montrent au milieu des disciples réunis en prière au Cénacle (Ac 1, 14).

 

La deuxième Lecture d’aujourd’hui nous parle aussi de la foi, et c’est justement saint Pierre qui écrit, plein d’enthousiasme spirituel, indiquant aux nouveaux baptisés les raisons de leur espérance et de leur joie. J’aime observer que dans ce passage, au début de sa Première Lettre, Pierre n’emploie pas le mode exhortatif, mais indicatif pour s’exprimer ; il écrit en effet : "Vous en tressaillez de joie", et il ajoute : "Sans l’avoir vu vous l’aimez ; sans le voir encore, mais en croyant, vous tressaillez d’une joie indicible et pleine de gloire, sûrs d’obtenir l’objet de votre foi : le salut des âmes". (1 P 1, 6. 8-9). Tout est à l’indicatif, parce qu’existe une nouvelle réalité, engendrée par la résurrection du Christ, une réalité accessible à la foi. " C’est là l’œuvre du Seigneur – dit le Psaume (118, 23) – ce fut une merveille à nos yeux", les yeux de la foi.

 

Chers frères et sœurs, aujourd’hui, resplendit à nos yeux, dans la pleine lumière spirituelle du Christ Ressuscité, la figure aimée et vénérée de Jean-Paul II. Aujourd’hui, son nom s’ajoute à la foule des saints et bienheureux qu’il a proclamés durant les presque 27 ans de son pontificat, rappelant avec force la vocation universelle à la dimension élevée de la vie chrétienne, à la sainteté, comme l’affirme la Constitution conciliaire Lumen gentium sur l’Église. Tous les membres du Peuple de Dieu – évêques, prêtres, diacres, fidèles laïcs, religieux, religieuses –, nous sommes en marche vers la patrie céleste, où nous a précédé la Vierge Marie, associée de manière particulière et parfaite au mystère du Christ et de l’Église.

 

Karol Wojtyła, d’abord comme Évêque Auxiliaire puis comme Archevêque de Cracovie, a participé au Concile Vatican II et il savait bien que consacrer à Marie le dernier chapitre du Document sur l’Église signifiait placer la Mère du Rédempteur comme image et modèle de sainteté pour chaque chrétien et pour l’Église entière. Cette vision théologique est celle que le bienheureux Jean-Paul II a découverte quand il était jeune et qu’il a ensuite conservée et approfondie toute sa vie. C’est une vision qui est synthétisée dans l’icône biblique du Christ sur la croix ayant auprès de lui Marie, sa mère. Icône qui se trouve dans l’Évangile de Jean (19, 25-27) et qui est résumée dans les armoiries épiscopales puis papales de Karol Wojtyła : une croix d’or, un "M" en bas à droite, et la devise Totus tuus, qui correspond à la célèbre expression de saint Louis Marie Grignion de Montfort, en laquelle Karol Wojtyła a trouvé un principe fondamental pour sa vie : Totus tuus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio Te in mea omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria – Je suis tout à toi et tout ce que j’ai est à toi. Sois mon guide en tout. Donnes-moi ton cœur, Ô Marie (Traité de la vraie dévotion à Marie, nn. 233 et 266).

 

Dans son Testament, le nouveau bienheureux écrivait : " Lorsque, le jour du 16 octobre 1978, le conclave des Cardinaux choisit Jean-Paul II, le Primat de la Pologne, le Card. Stefan Wyszyński, me dit : "Le devoir du nouveau Pape sera d’introduire l’Église dans le Troisième Millénaire". Et il ajoutait : "Je désire encore une fois exprimer ma gratitude à l’Esprit Saint pour le grand don du Concile Vatican II, envers lequel je me sens débiteur avec l’Église tout entière – et surtout avec l’épiscopat tout entier –. Je suis convaincu qu’il sera encore donné aux nouvelles générations de puiser pendant longtemps aux richesses que ce Concile du XXème siècle nous a offertes. En tant qu’évêque qui a participé à l’événement conciliaire du premier au dernier jour, je désire confier ce grand patrimoine à tous ceux qui sont et qui seront appelés à le réaliser à l’avenir. Pour ma part, je rends grâce au Pasteur éternel qui m’a permis de servir cette très grande cause au cours de toutes les années de mon pontificat".

 

Et quelle est cette "cause" ? Celle-là même que Jean-Paul II a formulée au cours de sa première Messe solennelle sur la place Saint-Pierre, par ces paroles mémorables : "N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ !" Ce que le Pape nouvellement élu demandait à tous, il l’a fait lui-même le premier : il a ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant avec une force de géant – force qui lui venait de Dieu – une tendance qui pouvait sembler irréversible. Par son témoignage de foi, d’amour et de courage apostolique, accompagné d’une grande charge humaine, ce fils exemplaire de la nation polonaise a aidé les chrétiens du monde entier à ne pas avoir peur de se dire chrétiens, d’appartenir à l’Église, de parler de l’Évangile. En un mot : il nous a aidés à ne pas avoir peur de la vérité, car la vérité est garantie de liberté. De façon plus synthétique encore : il nous a redonné la force de croire au Christ, car le Christ est Redemptor hominis, le Rédempteur de l’homme : thème de sa première Encyclique et fil conducteur de toutes les autres.

 

Karol Wojtyła est monté sur le siège de Pierre, apportant avec lui sa profonde réflexion sur la confrontation, centrée sur l’homme, entre le marxisme et le christianisme. Son message a été celui-ci : l’homme est le chemin de l’Église, et Christ est le chemin de l’homme. Par ce message, qui est le grand héritage du Concile Vatican II et de son "timonier", le Serviteur de Dieu le Pape Paul VI, Jean-Paul II a conduit le Peuple de Dieu pour qu’il franchisse le seuil du Troisième Millénaire, qu’il a pu appeler, précisément grâce au Christ, le "seuil de l’espérance". Oui, à travers le long chemin de préparation au Grand Jubilé, il a donné au Christianisme une orientation renouvelée vers l’avenir, l’avenir de Dieu, transcendant quant à l’histoire, mais qui, quoi qu’il en soit, a une influence sur l’histoire. Cette charge d’espérance qui avait été cédée en quelque sorte au marxisme et à l’idéologie du progrès, il l’a légitimement revendiquée pour le Christianisme, en lui restituant la physionomie authentique de l’espérance, à vivre dans l’histoire avec un esprit "d’avent", dans une existence personnelle et communautaire orientée vers le Christ, plénitude de l’homme et accomplissement de ses attentes de justice et de paix.

 

Je voudrais enfin rendre grâce à Dieu pour l’expérience personnelle qu’il m’a accordée, en collaborant pendant une longue période avec le bienheureux Pape Jean-Paul II. Auparavant, j’avais déjà eu la possibilité de le connaître et de l’estimer, mais à partir de 1982, quand il m’a appelé à Rome comme Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, j’ai pu lui être proche et vénérer toujours plus sa personne pendant 23 ans. Mon service a été soutenu par sa profondeur spirituelle, par la richesse de ses intuitions. L’exemple de sa prière m’a toujours frappé et édifié : il s’immergeait dans la rencontre avec Dieu, même au milieu des multiples obligations de son ministère. Et puis son témoignage dans la souffrance : le Seigneur l’a dépouillé petit à petit de tout, mais il est resté toujours un "rocher", comme le Christ l’a voulu.

 

Sa profonde humilité, enracinée dans son union intime au Christ, lui a permis de continuer à guider l’Église et à donner au monde un message encore plus éloquent précisément au moment où les forces physiques lui venaient à manquer. Il a réalisé ainsi, de manière extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque : ne plus faire qu’un avec ce Jésus, qu’il reçoit et offre chaque jour dans l’Église.

 

Bienheureux es-tu, bien aimé Pape Jean-Paul II, parce que tu as cru !

 

Continue – nous t’en prions – de soutenir du Ciel la foi du Peuple de Dieu.

 

Tant de fois tu nous as béni sur cette place du Palais Apostolique. Aujourd'hui, nous te prions : Saint Père  bénis nous.

 

Amen

 

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II, 1er mai 2011, Homélie de Benoît XVI

 

A tapestry featuring the portrait of beatified Pope John Paul II is unveiled on the central balcony overlooking the altar in St. Peter's Square during his Beatification Ceremony held by Pope Benedict XVI on May 1, 2011

  

 

photo : http://www.daylife.com/

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 04:00

Dans la ville de Québec au Canada, en 1708, le bienheureux François de Montmorency-Laval, évêque, qui établit là son siège épiscopal et, durant près de cinquante ans, mit tout son cœur à confirmer et développer l’Église dans une région d’Amérique du Nord qui s’étendait jusqu’au golfe du Mexique.
Martyrologe Romain

 

Dans une lettre qu'il adressait en 1668 à des missionnaires sulpiciens, il donne les conseils suivants :

Qu'ils tâchent d'éviter deux extrémités qui sont à craindre en ceux qui s'appliquent à la conversion des âmes : de trop espérer ou de trop désespérer. Ceux qui espèrent trop sont souvent les premiers à désespérer de tout à la vue des grandes difficultés qui se trouvent dans l'entreprise de la conversion des infidèles, qui est plutôt l'ouvrage de Dieu que de l'industrie des hommes. Qu'ils se souviennent que la semence de la parole de Dieu porte son fruit dans la patience.


Mgr François de Montmorency-Laval

 

Le frère Housssart, à la mort de Mgr de Laval le 6 mars 1708, révéla la haute valeur spirituelle et mystique de celui qu'il servait, en publiant un mémoire. Durant les dernières années de sa vie, l'évêque de Québec était devenu un grand handicapé physique, suite surtout à ses tournées missionnaires : " On l'a vu faire de longs pèlerinages à pied, sans argent, mendiant son pain et cachant son nom. Il voulait imiter les premiers apôtres de l'Église primitive, et remerciait Dieu d'avoir quelque chose à souffrir pour son amour."

 

Le vaillant évêque, en hiver comme en été, parcourt sans relâche son immense vicariat. Sur le fleuve Saint-Laurent, monté dans un frêle canot, il rame lui-même; en hiver, sa "chapelle" sur le dos, il s'aventure en raquettes jusqu'à Montréal, souvent surpris par les vents et la neige.


Il visite les malades de l'Hôtel-Dieu de Québec et les soigne, les encourage et les assiste à leur mort.

 

Ce descendant du premier baron de France se rend seul à la basilique tous les matins à 4 h. Comme un sacristain, il ouvre les portes, sonne la cloche, et prépare l'autel pour y célébrer la Messe dès 4 h 30. On a dit qu'il célébrait la Messe comme un ange !

 

Et dans sa pauvre chambre du Séminaire, il couche sur des planches, remettant sous son lit la paillasse que le frère Houssart lui a prêtée.

 

A sa mort, Mgr de Laval n'avait plus rien : il avait donné toutes ses possessions aux pauvres. Le pape Jean-Paul II l'a béatifié en 1980, à la suite de l'important dossier de miracles et faveurs obtenus en le priant. L'évêque de la Nouvelle-France fut un grand saint que l'on peut encore prier, en ces temps où "sa patrie" est encore en danger.

> Nominis

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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 19:00

Les nombreux pèlerins que la piété attirait à Rome pour y visiter les tombeaux des saints apôtres, durant les siècles qui suivirent la paix de l'Eglise, auraient regardé leur pieux voyage comme incomplet, s'ils s'étaient bornés à vénérer les sanctuaires de la ville. Un attrait particulier les portait à se répandre dans les cimetières, afin d'y prier aux Mémoires des saints martyrs, qui par  leur  sang  avaient  obtenu  la  victoire   de l'Eglise.

 

 Mais aucun lieu de Rome souterraine n'attirait  autant  leur  dévotion  que  la  célèbre crypte papale où reposaient autour de Sixte II ses vaillants prédécesseurs et successeurs. Leur enthousiasme pour cet auguste sanctuaire les portait à inscrire leurs noms au poinçon sur l'enduit des murailles qui avoisinent son entrée.

 

M. de Rossi a pu nous donner une idée de ces innombrables graphites,  qui respirent une foi si ardente envers les  saints martyrs,  mais on voit que leur principale vénération était pour saint Sixte. Un pontife du cinquième siècle qui portait le même nom,  Sixte III, voulant instruire les pieux voyageurs sur les grands martyrs dont les dépouilles faisaient l'illustration de cette salle, eut la pensée d'en inscrire au-dessus de la porte d'entrée la liste glorieuse. Ce détail transmis par le Liber pontificalis, et confirmé par l'emplacement encore visible du marbre sur lequel  on lisait cette  solennelle inscription,   inspirait des regrets aux amis de Rome souterraine. La divine Providence a daigné les consoler, lorsque l'infatigable   archéologue   romain,   recherchant  jusqu'aux derniers vestiges des martyrs dans les catacombes, s'est trouvé en mesure de restituer la teneur tout entière de cette précieuse inscription. Sur deux manuscrits, l'un de Closter-Newbourg, l'autre de Gotwich, à la suite de la grande inscription de saint Damase, on lit une suite de noms qui se trouvent être précisément ceux des pontifes du troisième siècle qui reposaient dans la crypte papale. Plusieurs noms qui ne désignent pas des papes y sont ajoutés. La découverte de l'inscription damasienne a démontré que le pèlerin avait pris ailleurs cette nomenclature, car elle n'est pas gravée sur ce marbre. Il faut donc reconnaître dans celte addition une copie de l'épigraphe tant désirée de Sixte III.

 

Plusieurs autres manuscrits   des   martyrologes,   compulsés   par M. de Rossi, sont venus confirmer cette précieuse liste, que nous transcrivons ici comme le complément de l'histoire de la crypte cécilienne : 

XYSTVS

CORNELIVS

FELIX

EVTYCHIANVS

GAIVS

MILTIADES

STEPHANUS
 PONTIANVS

FABIANVS

LVCIVS

ANTEROS

LAVDICEVS

POLYCARPVS

VRBANVS
 EVSEBIVS

DIONYSIVS

MANNO

NVMIDIANVS

IVLIANVS

OPTATVS

  

On voit que, parmi les pontifes énumérés par Sixte III, Urbain a sa place marquée avec les autres. Nous en prenons note en ce moment sur ce document solennel du cinquième siècle, et nous prions le lecteur de se rappeler que les Actes mêmes du martyre de l'évêque Urbain qui figure dans l'épisode de sainte Cécile, racontent expressément qu'il fut enseveli au cimetière de Prétextat, où d'autres documents nous ramèneront tout à l'heure pour y constater la présence de son tombeau.

 

 Le culte si fervent des saints martyrs,  ainsi ravivé, devait faire désirer aux fidèles d'entendre la lecture de leurs Actes aux jours qui leur étaient consacrés.  Des écrivains spéciaux s'adonnèrent à ce travail, et ce fut à l'église romaine de juger si leur oeuvre était digne d'un usage officiel et public. De ces Actes, rédigés au quatrième siècle avec sérieux et gravité, il nous reste ceux de sainte Symphorose et de saint Justin, avec ceux de   sainte   Félicité,   auxquels   saint   Grégoire  le Grand reconnaît expressément le caractère d'un document authentique. (Homil. III, In Evang.)

 

Les actes de sainte Cécile, tels que nous les avons, attendirent leur rédaction jusqu'au commencement du cinquième siècle. On sent que l'auteur, peu fait à l'élégance du style,  a eu entre les mains des documents antérieurs qu'il a fondus dans son récit. Il se plaint dans son prologue de ce que l'on a tant fait pour conserver la mémoire des grandes actions des héros profanes et si peu pour relever la gloire des héros du christianisme. Sa narration commence aux préparatifs du mariage de Cécile avec Valérien, et s'étend jusqu'à son martyre et sa sépulture. Ces Actes étant destinés à être lus le jour de la fête avec une certaine solennité, le rédacteur a cherché à donner, autant que possible, une marche uniforme à son récit ; mais il est aisé de discerner ce qui lui appartient de ce qu'il a trouvé déjà rédigé sur des mémoires. Ce qui lui appartient, ce sont surtout les liaisons, dont le style un peu vulgaire contraste vivement avec celui dans lequel sont exprimées tant de scènes et de paroles délicates, qui lui ont été évidemment transmises sur des fragments qu'il a eu l'heureuse pensée de rassembler et de fondre ensemble. Le ton de candeur qui règne dans toute son oeuvre est déjà une garantie de sa probité et de l'entière bonne foi de sa narration.

 

La partie principale des Actes de sainte Cécile est celle qui contient son interrogatoire par Almachius. Là, le style a tous les caractères d'un document original et n'offre rien de commun avec la latinité personnelle du compilateur. La harangue de Cécile à Tiburce, si remplie de verve, et conduite avec une logique inflexible qui obtient son effet sur le lecteur, comme elle l'obtint sur Tiburce lui-même, ne saurait appartenir non plus au rédacteur, qui, lorsqu'il est livré à ses seules forces, retombe dans sa prose incolore et sans élévation. Il suffit de lire son prologue pour sentir qu'il lui eût été impossible de conduire à lui seul cette superbe argumentation, si colorée et si vive, et parfois interrompue par les réclamations de Tiburce. On ne rencontre rien de pareil dans les faux Actes, assez nombreux pour que l'on puisse déduire la théorie de leur rédaction. En quelques rares endroits, on sent que le rédacteur s'est permis d'entrer tant soit peu dans les discours de ses héros au moyen de verbes accumulés et d'épithètes naïves ; mais la trame originale du texte primitif demeure toujours reconnaissable. Mazochi avait déjà deviné la présence des originaux sous cette forme un peu inculte du rédacteur. (In Vetus Neapolitanae Eccl. Kalendar.) Nous devons du moins à celui-ci l'immense service de nous avoir conservé aussi peu altéré que possible, avec de précieux documents originaux, un ensemble de faits qui, soumis à l'épreuve, ont triomphé, et sont une solide garantie pour les autres.

 

On conçoit que la harangue de Cécile, qui amena la conversion de Tiburce, ait été recueillie par celui-ci ou par son frère, et qu'elle ait été conservée chèrement dans la famille Caecilia. L'interrogatoire de la martyre a été levé au greffe comme une foule d'autres, dont quelques-uns se sont conservés, et dont le plus grand nombre a péri sous Dioclétien. Quant au reste, il est évident que le rédacteur n'a pu ni voulu inventer, et sa probité mise à l'épreuve sur un grand nombre de détails encore accessibles à l'examen sévère de la science en est sortie victorieuse, ainsi que nous venons de le dire. La bonne foi oblige de reconnaître qu'il a eu entre les mains des récits antérieurs sur le sujet qu'il avait à traiter. Maintenant, en quel degré l'histoire et la chronologie lui étaient-elles familières ? Le récit des Actes ne nous le révèle pas par lui-même. Autre chose est une narration, autre chose l'encadrement historique et chronologique de cette narration, et, sur ce dernier point, quelques assertions du rédacteur ont eu besoin d'être discutées, ainsi qu'il y a lieu pour un grand nombre d'Actes sincères d'autres martyrs.

 

Ayant rencontré sur ses documents un personnage nommé Urbain, et n'ignorant pas qu'un des anciens pontifes de l'église romaine avait porté ce nom, il est arrivé à notre pieux compilateur de confondre l'un avec l'autre. Ayant besoin d'une date pour clore son récit, selon l'usage d'un grand nombre d'Actes des martyrs, il est allé prendre innocemment celle qu'il trouvait sur l'interrogatoire officiel de Cécile, sans se douter qu'à ce compte il faisait vivre Cécile cinquante ans avant le pontificat d'Urbain. Plusieurs copistes des Actes ont senti l'anachronisme, et ont fait disparaître d'un trait de plume celte phrase de la fin des Actes : Passa est Marco Aurelio et Commodo imperatoribus ; mais il était trop tard. Adon et Usuard, auxquels personne ne peut refuser d'avoir compulsé avec le plus grand soin les Actes des martyrs à l'époque où ils rédigèrent leurs célèbres martyrologes, ont lu et transcrit fidèlement cette date avec la contradiction qu'elle exprime. Deux manuscrits de la bibliothèque de la Vallicella à Rome, vus par Baronius, la portent encore, et nous-même, dans la bibliothèque du Mont-Cassin, nous avons retrouvé Marc-Aurèle et Commode sur deux beaux manuscrits en lettres lombardes. Tout cet ensemble oblige de conclure que si l'auteur des Actes est entraîné vers le troisième siècle par son préjugé, la réalité le ramène forcément au deuxième.

 

Une autre considération l'eût retenu, s'il eût été plus familier avec l'histoire du passé.  Son récit nous montre le feu de la persécution sévissant avec violence dans Rome. Or le pape saint Urbain siégeait sous Alexandre Sévère, que tout le monde sait avoir été favorable aux chrétiens. En   outre,    les   poursuites   judiciaires   dirigées d'abord contre le mari et le beau-frère de Cécile, et plus tard contre Cécile elle-même, seraient de toute invraisemblance sous un prince qui avait la prétention de descendre des Metelli, cherchant ainsi à se rattacher à la haute aristocratie romaine. (LAMPRIDIUS, In Alex., cap. XLIV.) Nous avons relevé ci-dessus la méprise dans laquelle est encore tombé le rédacteur des Actes, en attribuant à Turcius Almachius la charge de Praefectus Urbi.  Son peu de connaissances en fait d'histoire paraît encore lorsque, dans les interrogatoires qu'il transcrit, il nous montre l'Empire gouverné par plusieurs,  et en effet Marc-Aurèle  et  Commode  régnaient  ensemble  à  ce moment; mais il devient d'autant plus évident que le compilateur ne s'est pas rendu compte que le pape saint Urbain a siégé sous Alexandre Sévère qui régna seul.

 

 Ces défectuosités ne sauraient étonner que les personnes peu accoutumées  à traiter avec les originaux, et formant d'ordinaire leurs convictions d'après des livres de seconde ou de troisième main. L'auteur des Actes de sainte Cécile n'y perd rien en autorité quant à ses récits eux-mêmes, en ce qui concerne la personne de notre héroïne.   S'il est tombé dans  quelques erreurs innocentes,  sur des points très secondaires,  la même chose est arrivée souvent aux rédacteurs d'autres Actes des plus authentiques, ainsi qu'on peut le voir en étudiant la collection de Ruinart.

 

La vraie science n'a pas l'habitude de repousser un historien pour quelques méprises dans lesquelles il est tombé, et les historiens de l'antiquité profane les plus autorisés ne sont pas plus à couvert du contrôle de la critique que les pieux rédacteurs des Actes des saints.  Quelques personnes, à ce qu'il paraît, ont été choquées d'entendre dire que l'évêque Urbain qui figure dans les Actes de sainte Cécile ne serait pas le même que le pape saint Urbain. Le doute sur ce point ayant été d'abord mis en avant par Tillemont, il leur a semblé  qu'il  ne pouvait y  avoir là qu'une erreur. Sans doute, cet auteur a combattu les Actes de sainte Cécile en eux-mêmes, par des arguments empruntés au génie de la secte à laquelle il appartenait, et auxquels nous croyons avoir répondu dans notre première et dans notre deuxième édition de l'Histoire de sainte Cécile, mais la question chronologique sur le temps où Cécile a vécu est d'une nature fort différente. Personne n'a été plus éloigné des faux systèmes de Tillemont, que le savant jésuite Du Sollier, que Mazochi, le docte chanoine de Naples, que l'érudit P. Lesley, de la Compagnie de Jésus. Tous trois, ainsi que nous l'avons déjà dit, ont senti l'embarras chronologique. Mazochi a supposé qu'à l'époque de ses relations avec nos martyrs, Urbain était jeune encore, et qu'après la mort de Calliste il aurait été élevé sur le siège apostolique. Cette hypothèse concilierait tout ; mais les monuments, comme on va le voir, sont venus confirmer celle du P. Lesley, qui le premier a indiqué la solution du problème, en déclarant l'existence de deux Urbains, l'un sous Marc-Aurèle et l'autre sous Alexandre Sévère ; l'un simple évêque dans un pagus près de Rome, et l'autre pape.

 

Le vénérable rédacteur des Actes de la vierge romaine ne perdra donc rien de l'estime et de la reconnaissance qu'il mérite aux yeux de la postérité, pour les quelques taches qui se rencontrent dans son précieux récit. Il a eu le sort de beaucoup d'autres auteurs, qui, pour s'être mépris en quelque chose en se laissant aller à leur idée personnelle, n'ont en rien diminué l'étendue du service qu'ils rendaient : non ego paucis offendar maculis.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 255 à 263)

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 04:00

À Dresde en Allemagne, l’an 1943, le bienheureux Grégoire Frackowiak, religieux de la Société du Verbe divin et martyr.

Sous l’occupation nazie de la Pologne, il s’offrit à la place de compatriotes, comme s’il était responsable de tracts invitant à la résistance.

Il fut arrêté, jeté en prison et décapité.

Martyrologe Romain

   
Début 1943 il fut transféré à la prison de Dresde où il fut condamné à mort.

 

Quelques heures avant sa mort il écrivit à sa famille :

Pour la dernière fois dans la vie je vous écris cette lettre. Quand vous la recevrez, je ne serai plus de ce monde parce qu'aujourd'hui, 5 mai 1943 à 6h15 du soir je serai décapité. Dites pour moi un Requiem. Dans 5 heures de temps je serai froid mais cela ne fait rien, priez seulement pour le repos de mon âme et des âmes de nos proches. Là-haut je saluerai de votre part notre père décédé et tous les morts de notre famille. Je ne sais pas s'il faut dire à la mère que je suis mort. Faites ce que vous jugerez le mieux. Je n'ai pas de regrets. Je vous salue tous et je vous attends auprès de Dieu. Je salue aussi mes confrères à Bruczków et tous ceux que je connais. Que Dieu vous bénisse ! Restez de bons chrétiens ! Je vous demande pardon. J'ai pitié de notre vieille mère bien-aimée. A Dieu, au revoir au ciel ! Mes habits religieux, rendez-les après la guerre aux confrères à Bruczków.

 

Dans le souvenir de ses confrères, le frère Grégoire reste jusqu'aujourd'hui l'exemple de l'amour du prochain parce qu'il offrit sa vie pour sauver les autres.

 

Il a été béatifié par le pape Jean-Paul II, le 13 juin 1999, à Varsovie, parmi les 108 martyrs polonais de la Seconde Guerre mondiale.

 

Frère Grégoire Boleslaw Frackowiak Martyr

Le Bienheureux Frère Grégoire Boleslaw Frackowiak, de la Société du Verbe Divin

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