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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

Archives

    

 

SALVE REGINA

1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 05:00

 

À l’abbaye de Bassano en Vénétie, l’an 1670, la bienheureuse Jeanne-Marie Bonomo, abbesse de l’Ordre de saint Benoît, remplie de dons mystiques, qui participa dans son âme et dans son corps aux douleurs de la passion du Seigneur.
Martyrologe romain

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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 20:00

Nous savons par le témoignage de Cécile elle-même, qu'elle fut, nourrie dans le christianisme dès son berceau. La maison où elle fut élevée et où elle passa ses années jusqu'à l'âge nubile était située au Champ de Mars. La piété romaine érigea de bonne heure une église sur l'emplacement de cette maison, et cette église fut appelée Sainte-Cécile in Domo. Elle fut rebâtie dans de moindres proportions, au siècle dernier, par la munificence de Benoît XIII, et une inscription qui provient de l'ancienne église, et qui est gravée en caractères de la fin du moyen âge sur un cippe antique, porte ces mots :

 

HAEC   EST   DOMVS
IN   QVA   ORABAT
SANCTA   CAECILIA

 

Le titre populaire (Sancta Maria del divino amore) qui s'est attaché à cette église relie le monument moderne à la maison des Caecilii, qui fut véritablement, durant les années que la vierge passa sous son toit, un temple auguste de l'amour divin.

 

 On ne doit pas s'étonner de trouver déjà, sous les Antonins, une maison patricienne établie au Champ de Mars. Quoique les auteurs anciens donnent à entendre que ce vaste emplacement fut destiné aux exercices militaires, sous les empereurs, il était déjà envahi dans sa plus grande partie par des temples et des édifices publics, et l'on vit Auguste, dès son sixième consulat, faire construire son  célèbre mausolée  entre  la  voie Flaminienne et la rive gauche du Tibre, au delà même du lieu où s'éleva le palais des Caecilii. Ce mausolée était environné de bosquets  que l'empereur avait destinés à l'agrément du peuple. On sera moins étonné encore que les Caecilii aient choisi le Champ de Mars pour y établir leur  demeure,   lorsqu'on  se  rappellera que  le Numidique avait sa maison sur le Palatin.

 

Personne n'ignore les bouleversements que Néron opéra sur cette colline, lorsqu'il bâtit sa maison dorée. Il réduisit par là même les anciens habitants du Palatin à aller chercher ailleurs l'emplacement de leur demeure, et le Champ de Mars, déjà envahi depuis Auguste,  offrait assez d'espace pour que l'on fût à même de choisir. C'est donc à l'antique règle ecclésiastique, qui fut en vigueur si longtemps dans la construction des églises,   que nous devons de pouvoir constater aujourd'hui l'emplacement du palais des Caecilii, au temps de l'Empire. Le souvenir de l'enfance et de l'habitation de Cécile au Champ de Mars a protégé, en le déterminant, le lieu où les Metelli, descendus du Palatin, étaient venus se poser, de même que son église de la voie Tiburtine nous éclaire sur l'emplacement de la villa du Numidique. Des fouilles, nécessitées par quelques réparations vers le milieu de ce siècle, dans les substructions de la petite église de Sancta Maria del divino amore, ont mis à découvert les restes d'importantes constructions qui attestent qu'un somptueux édifice s'élevait autrefois en ces lieux.

 

 On ignore à quel âge Cécile fut régénérée dans l'eau baptismale. Hors le cas où la vie de l'enfant pouvait courir des risques, l'Eglise d'alors retardait le plus souvent ce grand acte jusqu'au moment où, l'intelligence et la volonté étant éveillées, le néophyte pouvait comprendre l'étendue des engagements contractés avec le Dieu des chrétiens. Soumise aux influences des membres de la famille qui adoraient le Christ, Cécile n'eut point à chercher la voie qui conduit l'homme à Dieu. Elle fut de bonne heure à même de connaître d'autres aïeux, auprès desquels pâlissait la gloire de ceux que Rome païenne lui avait donnés. Elle sut que, par son baptême, elle avait eu part à l'adoption divine, et qu'elle était devenue la propre fille de l'Eglise qui est l'Epouse du Fils de Dieu. Sa première gloire fut de se sentir disciple des apôtres qu'il a envoyés aux hommes, comme son Père l'avait envoyé lui-même. A ses yeux, la Rome dont ses pères avaient porté si haut la puissance et si loin la domination, était déjà transformée en une Rome nouvelle, mère et nourrice des élus dans le monde entier. Les tombeaux de Pierre et de Paul étaient là comme les témoins impérissables de la foi qu'ils avaient annoncée : Pierre, dans la crypte Vaticane, sous la garde des Cornelii ; Paul, sur la voie d'Ostie, dans le sanctuaire souterrain que lui avait consacré Pomponia Graecina. Dès ses jeunes années, les yeux de Cécile avaient pu contempler la chaire vénérable sur laquelle Pierre s'était assis, et ses lèvres avaient pu baiser respectueusement les chaînes qu'il avait portées dans le Carcer Tullianus.

 

 La jeune fille n'ignorait donc pas à quelles dures conditions la foi qu'elle professait s'était implantée, au prix de quelles épreuves elle se maintenait et se propageait, dans ce centre de l'idolâtrie et de tous les vices d'une monde dégradé. Elle savait que l'Eglise issue de la croix obtenait son accroissement par le glaive, et tout aussitôt elle se sentit prête. L'espérance du martyre reposa dans son cœur, jusqu'au jour où elle put en cueillir la palme. Avec quel enthousiasme elle repassait dans son souvenir les glorieux combats livrés au paganisme par les fidèles sous la tyrannie de Néron ! Avec quel pieux respect son regard s'arrêtait sur le cirque Vatican, fameux par tant de victoires chrétiennes ! L'amphithéâtre Flavien lui redisait le triomphe d'Ignace, qui avait suivi de si près les immolations commandées par Domitien. En descendant la série des Césars plus voisins de son temps, elle sentait avec transport que, si le martyre était devenu plus rare, les règnes des Trajan, des Hadrien, des Antonin, avaient eu cependant leurs privilégiés, et un pressentiment semblait lui annoncer que le César sous lequel elle avait vu le jour ouvrirait plus largement la carrière aux soldats du Christ.

 

 Cécile était fière de la part que son sexe avait eue à tant de victoires. Elle connaissait mieux que nous la liste des héroïnes qui l'avaient précédée dans l'arène ; mais nous ne pouvons douter que ceux des glorieux noms qui ont pu descendre jusqu'à nous n'aient fait battre son cœur d'une  noble envie.  Ainsi,  au milieu des  sanglantes hécatombes de Néron, son œil discernait les  deux héroïques  femmes,   Danaïs  et Dyrcé, dont la renommée était allée jusqu'à Corinthe. Sous Domitien, la gracieuse Flavia Domitilla lui apparaissait s'envolant, vers l'Epoux céleste, du milieu des  flammes.   Sous  Trajan,   Balbine  et Théodora payaient avec joie le tribut du  sang au Christ qui les avait choisies ; Sérapie conduisait au triomphe Sabine, sa noble mère, à qui elle donnait ainsi la vie céleste, en retour de la vie  naturelle  qu'elle en  avait reçue ; sous  Hadrien,  c'était Symphorose,  le front ceint d'un diadème où brillaient sept rubis ; sous Marc-Aurèle, Félicité, seconde émule de la mère des Macchabées,  entourée d'un  nouveau septénaire de héros ; et à l'heure où Cécile, mûrie par la grâce, repassait ainsi les glorieux fastes de son sexe, il était à espérer que l'invincible phalange des chrétiennes martyres ne tarderait pas à s'enrichir de nouvelles recrues. La superbe forteresse du paganisme, Rome la déesse, se sentait assiégée ; mais elle ne devait se rendre qu'après de sanglants combats, dont la durée s'étendrait à plus d'un siècle encore.

 

C'est au sein de cette ville impure que Cécile devait attendre son départ pour sa vraie patrie, et, jusqu'à cette heure fortunée, il lui fallait rencontrer à chaque pas ces odieuses idoles auxquelles les esprits infernaux semblaient s'être incorporés, ces pompes, ces cérémonies de tous les jours, où Satan se faisait rendre hommage par un peuple enivré de toutes les erreurs et voué à toutes les corruptions.

 

Plus d'une fois, dans les calamités publiques, ce cri féroce : "Les chrétiens aux lions !" digne écho des clameurs du cirque et de l'amphithéâtre, avait retenti aux oreilles de la jeune femme. On avait peut-être lieu de s'attendre de la part du pouvoir à des ménagements envers les classes élevées de la société. Le christianisme, on l'a vu, avait jeté de profondes racines dans l'aristocratie romaine, et ses progrès, de ce côté, paraissaient au grand jour. En même temps, ceux entre les mains desquels se trouvaient à ce moment les destinées de l'Empire avaient quelque intérêt à ne pas se déclarer hostiles à certaines familles, dont au besoin ils auraient réclamé l'alliance. Aussi verrons-nous que la haine du christianisme, qui était un sentiment intime dans Marc-Aurèle, sévit de préférence sur les rangs inférieurs de la société.

 

Les choses devant se passer ainsi, on aurait eu lieu de penser que l'ambition de Cécile pour le martyre pourrait être déçue ; et en effet, si un jour elle fut satisfaite, notre héroïne le dut, après la grâce divine, à cette grandeur d'âme, à cette sublime ardeur qui la fit courir au-devant du sacrifice. 

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (TOME SECOND pages 1 à 7)

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 05:00

À Paris, en 1930, le bienheureux Daniel Brottier, prêtre de la Congrégation du Saint-Esprit, qui se dépensa dans la fondation de l’Œuvre des orphelins d’Auteuil.
Martyrologe romain 

 

Bienheureux Daniel Brottier

Bienheureux Daniel Brottier (1876-1936) 

 

En 1923, il se voit confier l’œuvre des Orphelins Apprentis d’Auteuil, à laquelle il donne une impulsion nouvelle, et qu’il place sous la protection de Thérèse. La chapelle de l’œuvre est la première dédiée à la petite sainte, l’année même de sa béatification.

Diocèse de Paris - Saints parisiens - Bienheureux Daniel Brottier

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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 05:00

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :

" Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent.

 

 C'est pourquoi je vous dis : Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?

 

 D'ailleurs, qui d'entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence ?

 

 Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d'eux. Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, qui est là aujourd'hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?

 

 Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : 'Qu'allons-nous manger ? ' ou bien : 'Qu'allons-nous boire ? ' ou encore : 'Avec quoi nous habiller ?' Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.

 

Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché.

 

Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine.

 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

 

 

Illumination on parchment by Miniaturist Bohemian

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 05:00

Photine est le nom de baptême de la Samaritaine qui rencontra Jésus au puits de Jacob (Jean chap. 4), photos en grec signifiant la lumière !  

 

Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et baptisait plus que lui. (A vrai dire, ce n'était pas Jésus lui-même, c'était ses disciples qui baptisaient.) Quand Jésus apprit cela, il quitta la Judée pour retourner en Galilée ; il devait donc traverser la Samarie. Il arrive ainsi à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph, et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi.

 

Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau. Jésus lui dit : "Donne-moi à boire". (ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.) La Samaritaine lui dit : "Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ?" (En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.)

 

Jésus lui répondit : "Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive". Elle lui dit : "Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l'eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ?"

 

Jésus lui répondit : " Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l'eau que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle". La femme lui dit : "Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser."

 

Jésus lui dit : " Va, appelle ton mari, et reviens". La femme répliqua : "Je n'ai pas de mari". Jésus reprit : "Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari, car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari : là, tu dis vrai". La femme lui dit : "Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi : nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l'adorer est à Jérusalem.

 

Jésus lui dit : " Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer." La femme lui dit : "Je sais qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses." Jésus lui dit : "Moi qui te parle, je le suis."

 

Là-dessus, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : "Que demandes-tu ?" ou : "Pourquoi parles-tu avec elle ?" 

 

La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : "Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ?" Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus.

 

Pendant ce temps, les disciples l'appelaient : "Rabbi, viens manger". Mais il répondit : "Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne connaissez pas". Les disciples se demandaient : "Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ?"

 

Jésus leur dit : "Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre. Ne dites-vous pas : 'Encore quatre mois et ce sera la moisson' ? Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit avec le moissonneur. Il est bien vrai, le proverbe : 'L'un sème, l'autre moissonne.' Je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas pris de peine, d'autres ont pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux."

 

Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : "Il m'a dit tout ce que j'ai fait". Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles, et ils disaient à la femme : "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde."

 

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean Chapitre 4 

 

 

Jésus et la Samaritaine

Jésus et la Samaritaine par Henryk Siemiradzki

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 05:00

Pope Benedict XVI delivers his blessing during a ceremony to ordain new bishops, in St. Peter's Basilica, at the Vatican, Saturday, Feb. 5, 2011 daylife.com

 

" Ensevelis avec le Christ lors du Baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui." (Cf. Col 2, 12)

 

Le Carême, qui nous conduit à la célébration de la Pâques très Sainte, constitue pour l’Eglise un temps liturgique vraiment précieux et important. Aussi est-ce avec plaisir que je vous adresse ce message, afin que ce Carême puisse être vécu avec toute l’ardeur nécessaire. Dans l’attente de la rencontre définitive avec son Epoux lors de la Pâque éternelle, la Communauté ecclésiale intensifie son chemin de purification dans l’esprit, par une prière assidue et une charité active, afin de puiser avec plus d’abondance, dans le Mystère de la Rédemption, la vie nouvelle qui est dans le Christ Seigneur (cf. Préface I de Carême).

 

Cette vie nous a déjà été transmise le jour de notre Baptême lorsque, "devenus participants de la mort et de la résurrection du Christ", nous avons commencé "l'aventure joyeuse et exaltante du disciple" (Homélie en la Fête du Baptême du Seigneur, 10 janvier 2010). Dans ses épîtres, Saint Paul insiste à plusieurs reprises sur la communion toute particulière avec le Fils de Dieu, qui se réalise au moment de l’immersion dans les eaux baptismales. Le fait que le Baptême soit reçu le plus souvent en bas-âge, nous indique clairement qu’il est un don de Dieu : Nul ne mérite la vie éternelle par ses propres forces. La miséricorde de Dieu, qui efface le péché et nous donne de vivre notre existence avec "les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus" (Ph 2,5), est communiquée à l’homme gratuitement.

 

Dans sa lettre aux Philippiens, l’Apôtre des Gentils nous éclaire sur le sens de la transformation qui s’effectue par la participation à la mort et à la résurrection du Christ, en nous indiquant le but poursuivi: "le connaître lui, avec la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances, lui devenir conforme dans sa mort, afin de parvenir si possible à ressusciter d’entre les morts" (Ph 3, 10-11). Le Baptême n’est donc pas un rite du passé, il est la rencontre avec le Christ qui donne forme à l’existence toute entière du baptisé, lui transmet la vie divine et l’appelle à une conversion sincère, mue et soutenue par la Grâce, lui permettant ainsi de parvenir à la stature adulte du Christ.

 

Un lien spécifique unit le Baptême au Carême en tant que période favorable pour expérimenter la grâce qui sauve. Les Pères du Concile Vatican II ont lancé un appel à tous les Pasteurs de l’Eglise pour que soient "employés plus abondamment les éléments baptismaux de la liturgie quadragésimale" (Const. Sacrosanctum Concilium, 109). En effet, dès ses origines, l’Eglise a uni la Veillée Pascale et la célébration du Baptême : dans ce sacrement s’accomplit le grand Mystère où l’homme meurt au péché, devient participant de la vie nouvelle dans le Christ ressuscité, et reçoit ce même Esprit de Dieu qui a ressuscité Jésus d’entre les morts (cf. Rm 8,11). Ce don gratuit doit être constamment ravivé en chacun de nous, et le Carême nous offre un parcours analogue à celui du catéchuménat qui, pour les chrétiens de l’Eglise primitive comme pour ceux d’aujourd’hui, est un lieu d’apprentissage indispensable de foi et de vie chrétienne: ils vivent vraiment leur Baptême comme un acte décisif pour toute leur existence.

 

Pour emprunter sérieusement le chemin vers Pâques et nous préparer à célébrer la Résurrection du Seigneur – qui est la fête la plus joyeuse et solennelle de l’année liturgique –, qu’est-ce qui pourrait être le plus adapté si ce n’est de nous laisser guider par la Parole de Dieu ? C’est pourquoi l’Eglise, à travers les textes évangéliques proclamés lors des dimanches de Carême, nous conduit-elle à une rencontre particulièrement profonde avec le Seigneur, nous faisant parcourir à nouveau les étapes de l’initiation chrétienne : pour les catéchumènes en vue de recevoir le sacrement de la nouvelle naissance ; pour ceux qui sont déjà baptisés, en vue d’opérer de nouveaux pas décisifs à la suite du Christ, dans un don plus plénier.

 

Le premier dimanche de l’itinéraire quadragésimal éclaire notre condition terrestre. Le combat victorieux de Jésus sur les tentations qui inaugure le temps de sa mission, est un appel à prendre conscience de notre fragilité pour accueillir la Grâce qui nous libère du péché et nous fortifie d’une façon nouvelle dans le Christ, chemin, vérité et vie (cf. Ordo Initiationis Christianae Adultorum, n. 25). C’est une invitation pressante à nous rappeler, à l’exemple du Christ et en union avec lui, que la foi chrétienne implique une lutte contre les "Puissances de ce monde de ténèbres" (Ep 6,12) où le démon est à l’œuvre et ne cesse, même de nos jours, de tenter tout homme qui veut s’approcher du Seigneur : le Christ sort vainqueur de cette lutte, également pour ouvrir notre cœur à l’espérance et nous conduire à la victoire sur les séductions du mal.

 

L’évangile de la Transfiguration du Seigneur nous fait contempler la gloire du Christ qui anticipe la résurrection et annonce la divinisation de l’homme. La communauté chrétienne découvre qu’à la suite des apôtres Pierre, Jacques et Jean, elle est conduite "dans un lieu à part, sur une haute montagne" (Mt 17,1) afin d’accueillir d’une façon nouvelle, dans le Christ, en tant que fils dans le Fils, le don de la Grâce de Dieu : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur, écoutez-le" (v.5). Ces paroles nous invitent à quitter la rumeur du quotidien pour nous plonger dans la présence de Dieu : Il veut nous transmettre chaque jour une Parole qui nous pénètre au plus profond de l’esprit, là où elle discerne le bien et le mal (cf. He 4,12) et affermit notre volonté de suivre le Seigneur.

 

" Donne-moi à boire " (Jn 4,7). Cette demande de Jésus à la Samaritaine, qui nous est rapportée dans la liturgie du troisième dimanche, exprime la passion de Dieu pour tout homme et veut susciter en notre cœur le désir du don de "l’eau jaillissant en vie éternelle" (v.14) : C’est le don de l’Esprit Saint qui fait des chrétiens de "vrais adorateurs", capables de prier le Père "«en esprit et en vérité" (v.23). Seule cette eau peut assouvir notre soif de bien, de vérité et de beauté ! Seule cette eau, qui nous est donnée par le Fils, peut irriguer les déserts de l’âme inquiète et insatisfaite "tant qu’elle ne repose en Dieu", selon la célèbre expression de saint Augustin.

 

Le dimanche de l’aveugle-né nous présente le Christ comme la lumière du monde. L’Evangile interpelle chacun de nous : "Crois-tu au Fils de l’homme ?" "Oui, je crois Seigneur !" (Jn 9, 35-38), répond joyeusement l’aveugle-né qui parle au nom de tout croyant. Le miracle de cette guérison est le signe que le Christ, en rendant la vue, veut ouvrir également notre regard intérieur afin que notre foi soit de plus en plus profonde et que nous puissions reconnaître en lui notre unique Sauveur. Le Christ illumine toutes les ténèbres de la vie et donne à l’homme de vivre en "enfant de lumière".

 

Lorsque l’évangile du cinquième dimanche proclame la résurrection de Lazare, nous nous trouvons face au mystère ultime de notre existence : "Je suis la résurrection et la vie... le crois-tu ?" (Jn 11, 25-26). A la suite de Marthe, le temps est venu pour la communauté chrétienne de placer, à nouveau et en conscience, toute son espérance en Jésus de Nazareth : "Oui Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde" (v.27). La communion avec le Christ, en cette vie, nous prépare à franchir l’obstacle de la mort pour vivre éternellement en Lui. La foi en la résurrection des morts et l’espérance en la vie éternelle ouvrent notre intelligence au sens ultime de notre existence : Dieu a créé l’homme pour la résurrection et la vie ; cette vérité confère une dimension authentique et définitive à l’histoire humaine, à l’existence personnelle, à la vie sociale, à la culture, à la politique, à l’économie. Privé de la lumière de la foi, l’univers entier périt, prisonnier d’un sépulcre sans avenir ni espérance.

 

Le parcours du Carême trouve son achèvement dans le Triduum Pascal, plus particulièrement dans la Grande Vigile de la Nuit Sainte : en renouvelant les promesses du Baptême, nous proclamons à nouveau que le Christ est le Seigneur de notre vie, de cette vie que Dieu nous a donnée lorsque nous sommes renés "de l’eau et de l’Esprit Saint", et nous réaffirmons notre ferme propos de correspondre à l’action de la Grâce pour être ses disciples.

 

Notre immersion dans la mort et la résurrection du Christ, par le sacrement du Baptême, nous pousse chaque jour à libérer notre cœur du poids des choses matérielles, du lien égoïste avec la "terre", qui nous appauvrit et nous empêche d’être disponibles et accueillants à Dieu et au prochain. Dans le Christ, Dieu s’est révélé Amour (cf. 1 Jn 4,7-10). La Croix du Christ, le "langage de la Croix" manifeste la puissance salvifique de Dieu (cf. 1 Cor 1,18) qui se donne pour relever l’homme et le conduire au salut : il s’agit de la forme la plus radicale de l’amour (cf. Enc. Deus caritas est, 12). Par la pratique traditionnelle du jeûne, de l’aumône et de la prière, signes de notre volonté de conversion, le Carême nous apprend à vivre de façon toujours plus radicale l’amour du Christ. Le jeûne, qui peut avoir des motivations diverses, a pour le chrétien une signification profondément religieuse : en appauvrissant notre table, nous apprenons à vaincre notre égoïsme pour vivre la logique du don et de l’amour ; en acceptant la privation de quelque chose – qui ne soit pas seulement du superflu –, nous apprenons à détourner notre regard de notre "moi" pour découvrir Quelqu’un à côté de nous et reconnaître Dieu sur le visage de tant de nos frères. Pour le chrétien, la pratique du jeûne n’a rien d’intimiste, mais ouvre davantage à Dieu et à la détresse des hommes ; elle fait en sorte que l’amour pour Dieu devienne aussi amour pour le prochain (cf. Mc 12,31).

 

Sur notre chemin, nous nous heurtons également à la tentation de la possession, de l’amour de l’argent, qui s’oppose à la primauté de Dieu dans notre vie. L’avidité de la possession engendre la violence, la prévarication et la mort ; c’est pour cela que l’Eglise, spécialement en temps de Carême, appelle à la pratique de l’aumône, c’est à dire au partage. L’idolâtrie des biens, au contraire, non seulement nous sépare des autres mais vide la personne humaine en la laissant malheureuse, en lui mentant et en la trompant sans réaliser ce qu’elle lui promet, puisqu’elle substitue les biens matériels à Dieu, l’unique source de vie. Comment pourrions-nous donc comprendre la bonté paternelle de Dieu si notre cœur est plein de lui-même et de nos projets qui donnent l’illusion de pouvoir assurer notre avenir ? La tentation consiste à penser comme le riche de la parabole : "Mon âme, tu as quantité de biens en réserve pour de nombreuses années"... Nous savons ce que répond le Seigneur : "Insensé, cette nuit même, on va te redemander ton âme"... (Lc 19,19-20). La pratique de l’aumône nous ramène à la primauté de Dieu et à l’attention envers l’autre, elle nous fait découvrir à nouveau la bonté du Père et recevoir sa miséricorde.

 

Pendant toute la période du Carême, l’Eglise nous offre avec grande abondance la Parole de Dieu. En la méditant et en l’intériorisant pour l’incarner au quotidien, nous découvrons une forme de prière qui est précieuse et irremplaçable. En effet l’écoute attentive de Dieu qui parle sans cesse à notre cœur, nourrit le chemin de foi que nous avons commencé le jour de notre Baptême. La prière nous permet également d’entrer dans une nouvelle perception du temps : sans la perspective de l’éternité et de la transcendance, en effet, le temps n’est qu’une cadence qui rythme nos pas vers un horizon sans avenir. En priant, au contraire, nous prenons du temps pour Dieu, pour découvrir que ses "paroles ne passeront pas" (Mc 13,31), pour entrer en cette communion intime avec Lui "que personne ne pourra nous enlever" (cf. Jn 16,22), qui nous ouvre à l’espérance qui ne déçoit pas, à la vie éternelle.

 

En résumé, le parcours du Carême, où nous sommes invités à contempler le mystère de la Croix, consiste à nous rendre "conformes au Christ dans sa mort" (Ph 3,10), pour opérer une profonde conversion de notre vie : nous laisser transformer par l’action de l’Esprit Saint, comme saint Paul sur le chemin de Damas ; mener fermement notre existence selon la volonté de Dieu ; nous libérer de notre égoïsme en dépassant l’instinct de domination des autres et en nous ouvrant à la charité du Christ. La période du Carême est un temps favorable pour reconnaître notre fragilité, pour accueillir, à travers une sincère révision de vie, la Grâce rénovatrice du Sacrement de Pénitence et marcher résolument vers le Christ.

 

Chers Frères et Sœurs, par la rencontre personnelle avec notre Rédempteur et par la pratique du jeûne, de l’aumône et de la prière, le chemin de conversion vers Pâques nous conduit à découvrir d’une façon nouvelle notre Baptême. Accueillons à nouveau, en ce temps de Carême, la Grâce que Dieu nous a donnée au moment de notre Baptême, afin qu’elle illumine et guide toutes nos actions. Ce que ce Sacrement signifie et réalise, nous sommes appelés à le vivre jour après jour, en suivant le Christ avec toujours plus de générosité et d’authenticité. En ce cheminement, nous nous confions à la Vierge Marie qui a enfanté le Verbe de Dieu dans sa foi et dans sa chair, pour nous plonger comme Elle dans la mort et la résurrection de son Fils Jésus et avoir la vie éternelle.

 

MESSAGE DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI POUR LE CARÊME 2011

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 20:00

En toute hypothèse, cette inscription commence la série d'un grand nombre d'autres de la famille Caecilia que nous énumérerons bientôt, et qui attestent directement la profession du christianisme dans cette famille au deuxième siècle.

 

 Il serait difficile de pousser plus avant l'investigation généalogique ; mais un fait de la plus haute évidence démontre que notre héroïne est issue de la branche des Caecilii Metelli Numidici et Pii. Les monuments pouvaient seuls dirimer le problème. Nul archéologue chrétien ne peut ignorer le canon du concile de Carthage qui a fait droit si longtemps, même à Rome, dans l'attribution du nom de tel ou tel saint à une église que l'on voulait construire. Ce célèbre canon auquel M. de Rossi a fait appel avec tant de succès, pour déterminer l'origine de la basilique de Saint-Clément, porte que les églises en l'honneur des saints peuvent être élevées seulement dans les lieux où reposent leurs reliques et dans ceux où ils ont vécu, où ils ont souffert, et, encore, dont ils ont été possesseurs. (Concil. carthag. IV, ann. 398, canon XIV.)

 

Or nous apprenons du Liber pontificalis que le pape saint Zacharie, qui siégea de 751 à 752, entreprit la restauration d'une église de Sainte-Cécile qui était située sur la voie Tiburtine au cinquième mille vers le point où le Magliano joint ses eaux à celles du Teverone. A en juger par les soins que le pontife mit à cette restauration, il faut que cette antique mémoire de sainte Cécile ait été d'une haute importance historique ; d'autre part, l'état de ruine où elle se trouvait déjà au huitième siècle atteste l'époque reculée à laquelle elle remontait. Zacharie la releva avec splendeur, l'orna de peintures, la dota richement et il alla jusqu'à racheter les biens qu'elle avait eus autrefois, et qui avaient été envahis par les voisins. Dans son respect pour ce lieu sacré, il en confia l'administration au clergé de la basilique Vaticane, et le Liber ponlificalis, chronique contemporaine, atteste que cette belle et riche église de la voie Tiburtine était appelée Domus culta sanctae Caeciliae.

 

 Nous avons vu plus haut que Caecilius Metellus le Numidique avait fait construire magnifiquement sa villa sur la voie Tiburtine, et un texte de Cicéron nous apprend que cette villa ne devait pas être très éloignée de Rome. Le grand orateur raconte que, dans une levée de soldats, un particulier cherchant à se faire exempter sous le prétexte de la faiblesse de sa vue, le Numidique lui demanda s'il ne voyait absolument rien. "Oh ! répondit le Romain, je suis encore de force à apercevoir ta villa, en regardant de la porte Esquiline". (De Oratore, II.) Cette petite distance de Rome concorde aisément avec ce que dit le Liber pontificalis des cinq milles qui séparaient de la ville l'église de Sainte-Cécile rebâtie par Zacharie.

 

 Nous pouvons maintenant tirer les conséquences. Sainte Cécile n'a point souffert le martyre sur la voie Tiburtine, à cinq milles de Rome ; ses reliques n'y ont jamais reposé ; le motif qui lui a fait ériger un sanctuaire très important en ce lieu dès la paix de l'Eglise ne peut donc être que le séjour qu'elle y aura fait, ou le domaine qu'elle y aura exercé. Or ce lieu, ce domaine, qui se rattache au souvenir et au culte d'un membre de la gens Caecilia sur la voie Tiburtine, peut-il être autre que la célèbre villa du Numidique, possédée ensuite par son fils Caecilius Pius et par sa descendance ? Dès lors il nous est permis d'affirmer avec certitude la filiation qui rattache en ligne directe notre héroïne à la branche la plus glorieuse des Caecilii. Ceci admis, il est assez naturel de conjecturer que la villa Tiburtine aura été assignée en dot à Cécile, lors de son mariage avec Valérien ; et l'église romaine, que nous verrons si empressée de recueillir les traces de l'illustre martyre dans la ville, n'aura pas mis moins de zèle à les glorifier hors de Rome.

 

Cécile dut naître dans les premières années du règne de Marc-Aurèle, et le glaive du martyre l'avait déjà moissonnée avant la mort de l'empereur philosophe. Sa carrière fut courte ; car la mort de son jeune époux Valérien et sa propre immolation suivirent de près le jour qui éclaira l'alliance de ces deux grands noms.

 

 Ses Actes nous apprennent qu'elle souffrit la mort pour le Christ sous Marc-Aurèle et Commode ; ils précisent par là même, autant qu'il est possible, la date de son glorieux trépas, puisque ces deux empereurs ne régnèrent ensemble que du 27 novembre 176 au 17 mars 180, qui fut le jour de la mort de Marc-Aurèle. C'est donc dans l'intervalle qui s'écoule entre ces deux dates que doit être placé le martyre de la fille des Caecilii.

 

On verra par le récit les raisons qui nous font choisir de préférence l'année 178.

 

(FIN  DU PREMIER VOLUME)

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 375 à 378) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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