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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 05:00

L 'Église vit de l'Eucharistie (Ecclesia de Eucharistia vivit). Cette vérité n'exprime pas seulement une expérience quotidienne de foi, mais elle comporte en synthèse le cœur du mystère de l'Église. Dans la joie, elle fait l'expérience, sous de multiples formes, de la continuelle réalisation de la promesse : "Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28, 20). Mais, dans l'Eucharistie, par la transformation du pain et du vin en corps et sang du Seigneur, elle jouit de cette présence avec une intensité unique. Depuis que, à la Pentecôte, l'Église, peuple de la Nouvelle Alliance, a commencé son pèlerinage vers la patrie céleste, le divin Sacrement a continué à marquer ses journées, les remplissant d'espérance confiante.

 

À juste titre, le Concile Vatican II a proclamé que le Sacrifice eucharistique est "source et sommet de toute la vie chrétienne". "La très sainte Eucharistie contient en effet l'ensemble des biens spirituels de l'Église, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le pain vivant, qui par sa chair, vivifiée par l'Esprit Saint et vivifiante, procure la vie aux hommes". C'est pourquoi l'Église a le regard constamment fixé sur son Seigneur, présent dans le Sacrement de l'autel, dans lequel elle découvre la pleine manifestation de son immense amour.

 

Au cours du grand Jubilé de l'An 2000, il m'a été donné de célébrer l'Eucharistie au Cénacle, à Jérusalem, là où, selon la tradition, elle a été accomplie pour la première fois par le Christ lui- même. Le Cénacle est le lieu de l'institution de ce très saint Sacrement. C'est là que le Christ prit le pain dans ses mains, qu'il le rompit et le donna à ses disciples en disant : "Prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps, livré pour vous" (cf. Mt 26, 26; Lc 22, 19; 1 Co 11, 24). Puis il prit dans ses mains le calice du vin et il leur dit : "Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés" (cf. Mc 14, 24; Lc 22, 20; 1 Co 11, 25). Je rends grâce au Seigneur Jésus de m'avoir permis de redire au même endroit, dans l'obéissance à son commandement "Vous ferez cela en mémoire de moi" (Lc 22, 19), les paroles qu'il a prononcées il y a deux mille ans.

 

Les Apôtres qui ont pris part à la dernière Cène ont-ils compris le sens des paroles sorties de la bouche du Christ ? Peut-être pas. Ces paroles ne devaient se clarifier pleinement qu'à la fin du Triduum pascal, c'est-à-dire de la période qui va du Jeudi soir au Dimanche matin. C'est dans ces jours-là que s'inscrit le mysterium paschale ; c'est en eux aussi que s'inscrit le mysterium eucharisticum.

 

Jean-Paul II

ECCLESIA DE EUCHARISTIA

Sur l'Eucharistie dans son rapport à l'Église (Introduction 1-2)  

 

 

Last Supper by Duccio di Buoninsegna

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 20:00

Une autre Caecilia est restée célèbre jusqu'à nos jours, non par les qualités dont elle fut ornée, puisque les historiens ne nous en ont rien transmis, mais par la grâce et la majesté du monument qui lui servit de tombeau.

 

Fille de Q. Caecilius Metellus le Crétique, que nous avons vu consul en 685, elle fut mariée au triumvir M. Licinius Crassus. Assis vers le sommet d'une colline que la voie Appienne monte rapidement, le sépulcre élevé par le Romain à son épouse dominait avec grandeur les tombeaux, les temples, les villae et les aqueducs qui portaient à la ville des Césars le tribut des lacs et des fleuves. De nos jours, cet admirable monument n'est plus qu'une ruine ; mais il est resté le plus bel ornement de cette sublime région de la campagne romaine, si grandiose dans ses lignes, si suave dans l'ondulation de ses plans.

 

 Posant sur un dé quadrilatère, construit en travertin, ce tombeau a la forme d'une tour aux plus élégantes proportions. Une frise à festons entrecoupés de têtes de taureau décore avec grâce la partie supérieure, et un toit conique terminait autrefois ce gracieux monument. Ce toit fut renversé au moyen âge et remplacé par des créneaux de défense qui subsistent encore en partie. Le temps et les hommes ont respecté jusqu'aujourd'hui l'inscription dédicatoire placée sous la frise, faisant face du côté de la voie, et surmontée de plusieurs trophées. Elle porte seulement ces mots :

 

CAECILIAE

Q.  CRETICI F.

METELLAE CRASSI.

 

A l'intérieur du monument, on admirait le sarcophage dans lequel Crassus déposa le corps de son épouse. Il fut enlevé au seizième siècle, et placé dans Rome sous le cortile du palais Farnèse, où il est encore.

 

 Q. Caecilius Metellus Pius fut père d'une autre Caecilia Metella, qui épousa d'abord M. Aemilius Scaurus, prince du sénat, deux fois consul. Devenue veuve, elle s'unit en secondes noces à celui qui fut plus tard le trop célèbre dictateur L. Cornélius Sylla Félix (666), consul cette année même avec Pompée. Cette mésalliance d'une fille des Gaecilii choqua toute la ville, et Plutarque (in Syllam) rapporte que l'on chanta dans les rues des couplets à la honte de celui qui n'avait pas reculé devant une telle ambition ; les sénateurs eux-mêmes, au rapport de Tite-Live, "n'estimant pas digne de la main d'une si grande dame celui qu'ils avaient jugé digne du consulat". Au reste, Sylla entoura toujours Metella de la plus haute considération. Il eut d'elle deux enfants jumeaux, un fils et une fille, qu'il appela, l'un Faustus et l'autre Fausta.

 

 L'héritier des Cornelii et des Gaecilii, que nous avons vu succomber à Thapsus, eut une fille qui conquit au plus haut degré l'estime de la société romaine. Elle est connue sous le nom de Cornelia. Ayant perdu son mari P. Crassus qui périt dans la guerre des Parthes avec son père le triumvir, elle épousa en secondes noces le grand Pompée. Plutarque dit à propos de cette nouvelle Caecilia : "Ceste dame avoit beaucoup de grâces pour attraire un homme à l'aimer, oultre celle de sa beaulté ; car elle estoit honestement exercitée aux lettres, bien apprise à jouer de la lyre, et sçavante en la géométrie, et si prenoit plaisir à ouïr propos de la philosophie, non point en vain, ny sans fruict : mais, qui plus est, elle n'estoit point pour tout cela ny fascheuse, ny glorieuse, comme le deviennent ordinairement les jeunes femmes qui ont ces parties et ces sciences-là. Davantage, elle estoit fille d'un père, auquel on n'eust sceu que reprendre, ny quant à la noblesse de sa race, ni quant à l'honneur de sa vie. (Plutarque d'AMYOT, in Pompeium.)

 

 Notre intention n'est pas d'énumérer ici toutes les gloires qu'apportèrent, par leurs alliances, à la gens Caecilia, les femmes de cette grande race. Mais nous ne devons pas omettre la fille de Pomponius Atticus, celle-là même que Cicéron salue encore tout enfant, dans ses lettres à son père : "Puellae Caeciliae bellissimae salutem dices." (Ad Atticum, VI, 4) Elle fut mariée à l'ami et lieutenant d'Auguste, M. Vipsanius Agrippa, qui préféra l'alliance de Pomponius Atticus, simple chevalier de la gens Caecilia, à celle des plus grandes familles.

 

La fille de Caecilia Attica fut appelée des noms de son père Vipsania Agrippina, et Auguste l'ayant fiancée, dès l'âge d'un an, à Tibère, elle épousa celui-ci et lui donna pour fils Drusus César, le père même de cette Julie que Messaline fit périr en l'année 43, et dont la mort fut le moyen dont se servit la divine Providence pour amener au christianisme notre illustre Pomponia Graecina. Plus tard, Auguste rompit le mariage qu'il avait noué lui-même. Tibère se vit contraint de renvoyer Vipsania, qui était enceinte, et jouissait de l'estime universelle, aussi bien que de la tendresse de son mari. Ce divorce imposé fut très sensible à Tibère qui dut épouser Julie, la propre fille d'Auguste. Il est à croire que si le futur empereur fût demeuré sous l'ascendant de la petite-fille des Caecilii, Rome et le monde n'auraient pas vu les affreux désordres qui souillèrent le trône impérial, et mirent à l'ordre du jour les infamies qui forment le caractère du règne des premiers Césars.

 

Séparée pour toujours de Tibère, Vipsania épousa en secondes noces Asinius Gallus, et mourut en l'année 20 de l'ère chrétienne. Elle est la seule des nombreux enfants d'Agrippa qui n'ait pas péri de mort violente. Son second mari, Asinius Gallus, était fils du célèbre orateur C. Asinius Pollion, qui, appelé aux honneurs du consulat et du triomphe, eut aussi la gloire d'ouvrir à Rome la première bibliothèque publique. Il mourut dans sa villa de Tusculum, la troisième année de notre ère. Sa fille, belle-soeur de Vipsania, épousa M. Claudius Marcellus Aeserninus ; et ce fut cette alliance qui introduisit dans la gens Asinia l'usage du surnom Marcellus, qu'on y retrouve fréquemment depuis, avec celui d'Agrippa qu'y apportait en même temps la petite-fille de Caecilius Atticus. Un nouveau mariage sera-t-il venu, dans la seconde moitié du premier siècle, resserrer encore l'alliance des deux familles Asinia et Caecilia ? C'est ce que semblerait insinuer le cognomen de ce Q. Caecilius Marcellus, possesseur, sous Trajan, de la magnifique villa Tusculane dont M.  de Rossi vient de déterminer l'emplacement. Il n'était pas rare à cette époque que les fils de famille adoptassent comme troisième nom celui de leur mère, et cette villa de Q. Ceecilius Marcellus, si elle ne fut pas la dot même d'Àsinia Marcella, mère de celui-ci, se trouve du moins en rapports de voisinage avec d'importantes possessions des Àsinii (villa, briqueteries) sur ce même territoire de Tusculum.

 

Telle fut l'illustre race d'où sortit au deuxième siècle la vierge Cécile dont la gloire efface par son éclat toutes les grandeurs qui l'avaient précédée. Elle fut donnée du ciel pour unir en sa personne l'ancienne Rome, en ce qu'elle avait de plus noble et de plus pur, à la Rome nouvelle qui, à partir de Cornélius Pudens et de Pomponia Graecina, avait déjà enrôlé dans ses rangs généreux plus d'un membre ou allié de la gens Caecilia. Les autres demeurèrent, comme il n'est que trop aisé de l'expliquer, sous les ombres de l'infidélité. A rares intervalles, sous les empereurs, quelques-uns parurent sur les fastes consulaires ; ainsi nous noterons, en l'an 17 de l'ère chrétienne, G. Caecilius Rufus, dont le cognomen annonce une alliance des Cornelii Rufi avec la grande race des Caecilii. Il faut descendre jusqu'à l'an 137 pour rencontrer L. Caecilius Balbinus Vibullius Pius ; mais celui-ci a droit de nous arrêter. Son cognomen Pius indique tout d'abord la filiation du Numidique ; et d'autre part, son praenomen Lucius se retrouve sur le marbre chrétien d'un Caecilius, dont le cognomen a été brisé. Ce marbre, découvert par M. de Rossi au cimetière de Lucine, appartient à la dernière moitié du deuxième siècle. N'aurait-il pas rapport au consul de l'année 137, ou au fils de celui-ci ?

 

En toute hypothèse, cette inscription commence la série d'un grand nombre d'autres de la famille Caecilia que nous énumérerons bientôt, et qui attestent directement la profession du christianisme dans cette famille au deuxième siècle.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 370 à 374) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

 

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 05:00

Ceignez vos reins, servez le Seigneur dans la crainte et dans la vérité ; renoncez aux vaines disputes, aux erreurs dans lesquelles plusieurs sont tombés ; croyez-en Celui qui a ressuscité d'entre les morts Notre Seigneur Jésus Christ, l'a revêtu de gloire et l'a placé à Sa Droite sur Son Trône : or, ce Fils bien-aimé, dont tout reconnaît le pouvoir au ciel et sur la terre, à qui tous les esprits obéissent, qui est le juge des vivants et des morts, Dieu demandera compte de son sang à ceux qui ne croient point en Lui.

 

Mais ce même Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts nous ressuscitera nous-mêmes si nous obéissons à sa volonté, si nous marchons dans la voie de ses commandements, si nous aimons ce qu'il a aimé ; et que, fuyant l'injustice, l'avarice, la fraude, la calomnie, le faux témoignage, sans rendre mal pour mal, injure pour injure, outrage pour outrage, imprécation pour imprécation, nous conservons la mémoire des préceptes que Dieu nous a donnés, lorsqu'il a dit : "Ne jugez point, afin de n'être point jugés ; pardonnez, et l'on vous pardonnera ; soyez touché de la misère de vos frères, et l'on sera touché de la vôtre. La mesure dont vous vous servirez pour eux on s'en servira pour vous". Et ailleurs : "Heureux les pauvres et ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le royaume de Dieu est leur héritage."

 

Polycarpe, Evêque de Smyrne

Lettre aux Philippiens (extrait)

 

> la fiche livre à La Procure

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 20:00

Nous notons ces points en passant, nous réservant d'y revenir.

 

 Son fils Q. Caecilius Metellus Pius avait fait ses premières armes dans la guerre contre Jugurtha, où le Numidique l'emmena simple soldat sous ses ordres. Il parut plus tard comme un des meilleurs généraux de Sylla, dans les luttes de celui-ci contre la faction démocratique ; mais il n'avait d'autre but que de refouler la démagogie qui, sous la conduite de Marius, menaçait Rome des derniers malheurs, et il ne trempa jamais dans les violences atroces qui ont souillé la mémoire du dictateur. Il eut les honneurs du consulat en 674. On ne tarda pas à l'envoyer en Espagne, où Sertorius tenait en échec la puissance romaine. Les rebelles, qui avaient compté sur l'isolement de la péninsule pour prolonger leur occupation séditieuse, se virent contraints de céder devant la science militaire de Pius. Celui-ci, dans l'expédition, avait eu pour collègue le jeune Pompée qui partagea avec lui les honneurs du triomphe en 684. Il mourut en 691, ayant tenu durant quarante ans le pontificat suprême.

 

Le rôle militaire des Caecilii, sur la terre d'Espagne, ouvert par le Macédonique, ne s'étendit pas au delà des dernières campagnes de Metellus Pius ; mais cette contrée demeura chère aux Caecilii qui l'avaient occupée assez de temps pour y fonder comme un second établissement de leur famille. Deux villes nouvelles, Mételline et Castra Caecilia, aujourd'hui Cacérès, en Estramadure, ont marqué le souvenir de leur glorieux passage. Lorsque tout fut perdu pour la grandeur romaine, on vit une partie de cette noble race s'établir sur le sol que ses ancêtres avaient reconquis à Rome, et venir chercher au milieu des races ibériennes l'héritage de cette estime que leurs pères y avaient méritée. Les médailles et les inscriptions nous les montrent, aux premiers siècles de notre ère, se liant toujours plus par leurs bienfaits avec les peuples de la péninsule. Au reste, les Caecilii ne furent pas seuls à venir demander à cette terre l'indépendance et la dignité de la vie, telles qu'elles pouvaient exister encore sous le règne des Césars.

 

" On peut dire que l'époque la plus heureuse et la plus brillante pour l'Espagne fut celle où, à partir du règne d'Auguste, ayant renoncé à la lutte contre la puissance des légions, elle recueillit et appliqua les moyens de civilisation qu'apportèrent dans son sein les grandes races de l'émigration romaine. Ce fut au moment même où la péninsule Italique marchait vers la décadence que l'Ibérique s'éleva au faîte de sa grandeur. Grâce aux influences que nous signalons, l'esprit romain, la langue et les moeurs latines, s'y montraient plus florissants qu'en Italie même, où l'esprit grec avait si fort modifié le vieux caractère national. On ne s'étonne plus alors de voir l'Espagne fournir à Rome des empereurs : Trajan, Hadrien et Théodose." (Reinhold Baumstark, Une Excursion en Espagne.)

 

 Entre les familles du patriciat romain dont plusieurs membres émigrèrent dans ce pays, nous ne pouvons omettre de désigner les Valerii. On les y suit comme les Caecilii, à l'aide des inscriptions et des médailles, à partir du règne d'Auguste, exerçant l'un après l'autre ou simultanément les premières charges dans les colonies et les municipes de cette contrée. Bien plus, les deux noms s'unissent dans la communauté la plus intime. A Sagonte, un Valerius est adopté par les Caecilii ; à Barcelone, une Valeria dédie un monument funèbre à son mari Caecilius ;  un Caecihus Bassus épouse une autre Valeria ; tandis que, à Rome, un Valerius Bassus est le mari d'une Caecilia. Ces rapprochements auront plus tard leur prix dans notre histoire.

 

 Nous avons parlé déjà, à propos des Cornelii, de Q. Caecilius Metellus Pius Scipion, adopté par les Caecilii. En même temps qu'il était arrière-petit-fils de P. Cornélius Scipion Nasica Corculum, il se rattachait au même degré de parenté, par son aïeule, à Caecilius le Macédonique, en attendant qu'il entrât définitivement dans la gens Caecilia par l'adoption que fit de lui Metellus Pius. Nous avons dit comment, en la journée de Thapsus, cet héritier des deux races succomba avec Rome devant la fortune de César.

 

 Avant de parler des femmes de la gens Caecilia, il n'est pas hors de propos de dire quelque chose des simples chevaliers de cette famille. On entendait sous ce nom ceux des Caecilii qui, laissant à leurs frères l'illustration des hautes magistratures, se contentaient de l'état intermédiaire où les plaçait leur fortune. Ainsi nous mentionnerons Q. Caecilius Bassus qui, après la bataille de Pharsale, lutta avec énergie dans Apamée contre les forces de César. Nous avons nommé déjà l'ami de Cicéron, Q. Caecilius Pomponianus Atticus, né d'un Pomponius et d'une Caecilia. L'existence splendide et pacifique de ce personnage dans des temps aussi agités, est un des épisodes les plus intéressants de cette époque où Rome finit. Nous avons dit la grande fortune que lui assura l'adoption de son oncle Q. Caecilius, et son nom ne tardera pas à revenir, à propos de sa descendance féminine.

 

Le nom d'une Caecilia brille aux premières pages de l'histoire romaine, et là est le point de départ des gloires inouïes qui se sont rassemblées autour de cette famille. L'époque des rois était close depuis bien des siècles, la république avait épuisé ses destinées, l'Empire s'en allait chancelant vers sa ruine, que le souvenir de Caïa Caecilia Tanaquil, femme de Tarquin l'Ancien, planait encore sur la ville éternelle. Dans son admiration pour cette matrone, Rome lui avait érigé une statue au Capitole. Varron, au rapport de Pline, atteste que la quenouille garnie de laine et le fuseau de Caïa Caecilia se conservaient encore de son temps dans le temple de Sangus, et que l'on gardait dans celui de la Fortune une robe que cette princesse avait tissée pour l'usage de Servius Tullius.

 

Ce culte traditionnel rendu à une femme que son rôle politique n'avait point détournée des convenances et des occupations de son sexe, est un des traits caractéristiques de l'ancienne Rome, et nous aurons occasion de remarquer jusqu'à quel degré l'idée et les attributs de Caïa Caecilia étaient entrés dans le type de l'épouse romaine. Mais ce qui ajoute encore à la gloire de ce personnage mystérieux, c'est d'avoir obtenu les éloges d'un Père de l'Eglise. Saint Jérôme a cité l'épouse de Tarquin l'Ancien comme l'un des modèles de la pudicité conjugale chez les gentils. "Le nom du prince auquel elle fut unie, dit le saint docteur, disparaît sous les ombres de l'antiquité comme celui des autres rois ; mais la rare vertu qui a élevé cette femme au-dessus de son sexe est gravée si profondément dans la mémoire de tous les siècles, que le temps n'a pu l'effacer." (Adv. Jovinian., lib. I, c. XLIX.)

 

Une autre Caecilia est restée célèbre jusqu'à nos jours, non par les qualités dont elle fut ornée, puisque les historiens ne nous en ont rien transmis, mais par la grâce et la majesté du monument qui lui servit de tombeau.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 365 à 369) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 05:00

À Longchamp aux environs de Paris, en 1270, la bienheureuse Isabelle, vierge. Sœur du roi saint Louis, elle refusa des noces princières, méprisa les délices du monde et fonda un couvent de Sœurs Mineures, avec lesquelles elle vécut pour Dieu dans l’humilité et la pauvreté.
Martyrologe romain

 

En sa jeunesse elle estoit moult gracieuse et de grande beauté, et jaçoit ce qu'elle fust si noble de lignage, encore fust elle plus haute et plus noble de mœurs. Elle sçavoit bien que icelle seule est la vraye noblesse qui est ornement de l'ame par bonté de l'ame et par saincte vie, si comme il appaira cy aprés.

 

Elle fust fille et espouse et speciale amie de Nostre Seigneur Jesus Christ, et tous ses desirs, et toute l'intention, et tous ses labeurs si furent de destruire pechez et de planter vertus en soy et en autruy. Elle fust mirouër d'innocence, exemplaire de penitence, rose de patience, lis de chasteté, fontaine de misericorde.

 

Elle fust escolle de toutes bonnes mœurs, car elle fust escoliere speciale de l'escolle de Nostre Seigneur Jesus Christ, qui dit a ses disciples : "Approchez, apprenez de moy que je suis doux et debonnaire et humble de cœur". Icelle leçon retint bien especiaument nostre benoiste et saincte et noble dame et mere madame Isabelle de France. En toutes ses œuvres n'apparoist fors humilité de cœur et debonnaire, selon que Salomon enseigne : "Tant comme tu es plus grand, humilie toy en tes œuvres en toutes choses."

 

 La Vie d'Isabelle sœur de S. Louys, fondatrice de l'abbaye de Longchamp écrite par Agnes de Harcourt sa damoiselle suivante, et depuis troisième abbesse de ce monastere

> sur Médiévales  

 

ISABELLE DE FRANCE

BIENHEUREUSE ISABELLE DE FRANCE

par Ingres, au musée du Louvre, département des Peintures

peinture à l'huile, toile pour le carton de vitrail commandé par Louis-Philippe en 1843 pour la chapelle Saint-Louis à Dreux

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 20:00

Telle fut la branche aînée dans la descendance de Quintus Caecilius Metellus, le consul de 548. La seconde va nous apparaître plus illustre encore.

 

Son chef fut L. Caecilius Metellus Calvus, frère du Macédonique, et consul en 612. Il laissa deux fils, le Dalmatique et le Numidique, dont nous allons suivre la filiation.

 

 Le Dalmatique fut appelé Lucius comme son père, et le surnom dont il est décoré vient de son triomphe sur les Dalmates. L'année 635 le vit consul. Vengeur sévère des moeurs comme un Caecilius, il osa, étant censeur, expulser du sénat jusqu'à trente-deux sénateurs.

 

 Il eut pour fils L. Caecilius Metellus, consul en 686. Le frère de celui-ci fut Q. Caecilius Metellus le Crétique. Il dut ce glorieux agnomen à la conquête qu'il fit de la Crète. Les fastes consulaires le portent à l'année 685. Ce dernier fut le père de Caecilia Metella, femme du triumvir Crassus, sur laquelle nous aurons occasion de revenir. Un fils du Crétique, nommé comme lui Q. Caecilius Metellus, fut tribun du peuple, et plus tard l'un des généraux du parti d'Antoine à la bataille d'Actium. Il avait adopté un membre de l'antique gens Junia, qui prit le nom de O Caecilius Metellus Creticus Silanus, et fut consul en 760. Sa fille Junia fut fiancée à Nero Caesar, fils aine de Germanicus. Etant morte peu de temps après, ses cendres furent déposées dans le mausolée d'Auguste, en sa qualité de membre de la famille impériale.

 

 Mais aucun des Caecilii n'a atteint la gloire du NUMIDIQUE, frère du Dalmatique. Il portait le praenomen Quintus qui continua dans sa descendance. Envoyé, dans sa jeunesse, à Athènes, pour y recevoir les leçons du rhéteur Carnéade, il en revint orateur distingué ; mais ses principes de morale ne lui permirent jamais d'user de son éloquence qu'en faveur du bon droit, et on le vit refuser de plaider la cause de son beau-frère Lucullus, parce que celui-ci semblait avoir forfait à l'honneur. En 645, il était consul, et ne tarda pas à se rendre en Numidie, où la fortune de Rome cédait devant l'âpre résistance de Jugurtha. Il fallut peu de temps à Q. Metellus pour remonter le moral de l'armée et pour humilier un si redoutable adversaire. Heureux s'il n'eût pas choisi pour son lieutenant le plus ingrat et le plus perfide des hommes, C. Marius ! Celui-ci, laissant tout à coup l'armée, après avoir obtenu quelques succès militaires, osa se rendre à Rome dans le but de supplanter un si grand général, dont il accusait les sages et habiles lenteurs. Il parvint, par ses intrigues auprès du sénat et par ses flatteries envers la populace, à se faire attribuer,  avec  le  consulat, le commandement de l'expédition en Numidie, et se hâta de repartir pour l'Afrique. A peine avait-il disparu, que le sénat et le peuple se repentaient déjà de la légèreté avec laquelle ils avaient cédé à l'intrigue d'un ambitieux. Cependant Metellus revenait avec tristesse vers Rome si redevable déjà aux Caecilii, et si amère pour leur héritier. Contre son attente, il fut reçu avec les plus vives démonstrations d'enthousiasme et de reconnaissance. Des médailles furent frappées en son honneur, et, au grand dépit de Marius, le surnom de Numidique lui fut décerné d'un commun accord.

 

 En quittant Rome, Marius y avait laissé de dignes héritiers de sa haine, et bientôt Metellus se voyait citer en justice, et accuser de concussion par les jaloux de sa considération et de son opulence. Mais son jugement fut un nouveau triomphe, plus insigne encore que le premier. Le tribunal se hâta de déclarer qu'un homme tel que le Numidique devait être jugé, non sur telles ou telles écritures, mais sur sa vie tout entière qui proclamait assez haut l'intégrité de son caractère.

 

 En 652, Metellus était créé censeur avec son cousin Caprarius. Rome tout entière fut contrainte de s'incliner sous le joug austère de ces deux Caecilii, non sans des réactions violentes qui allèrent jusqu'à contraindre le Numidique de se réfugier au Capitole, où la multitude armée des citoyens vicieux le poursuivit et l'assiégea, jusqu'au moment où les chevaliers romains accoururent le délivrer. Ce fut dans l'exercice de cette vigoureuse censure qu'à l'exemple de son oncle le Macédonique, le Numidique sonda la plaie profonde des moeurs romaines et prononça à son tour une célèbre harangue pour réclamer la réhabilitation du mariage. Cette double protestation, demeurée célèbre dans la postérité, attesta qu'avant d'attacher son glorieux nom à la régénération de Rome par le christianisme, la race des Caecilii avait été, plus que tout autre, la gardienne de l'honnêteté dans cette ville qui n'eut pas de plus grand ennemi que sa propre corruption.

 

Mais les épreuves du Numidique n'étaient pas terminées. Une nouvelle intrigue de Marius suscita la discussion d'une loi agraire. Le projet de cette loi, présenté par le tribun Apuleius Saturninus, portait qu'après son acceptation par le peuple, tout sénateur qui ne consentirait pas à la jurer se verrait interdire l'eau et le feu. Marius proposa au sénat de jurer la loi, en sous-entendant une clause qui aurait annulé le serment, persuadé qu'il était que le Numidique ne se prêterait jamais à une telle feinte. Il ne s'était pas trompé. Les sénateurs juraient de toutes parts, et suppliaient le grand homme d'imiter leur exemple. Metellus fut inflexible, et accepta de subir la peine qu'avait méritée sa probité. En quittant le forum, il disait à ses amis dans ce style dont nous retrouverons encore la trace chez notre héroïne du deuxième siècle : "Faire ce qui est mal, c'est le propre des esprits mauvais ; faire sans courir de risques ce qui est bien, peut appartenir aux âmes vulgaires ; l'homme de coeur ne s'écarte jamais de ce qui est juste et honnête, qu'il ait à attendre la récompense ou les menaces." (PLUTARQUE, in C. Mario.) Les citoyens probes prenaient déjà les armes et se préparaient à livrer combat pour la défense de Metellus ; mais celui-ci se hâta de se dérober à ses amis comme à ses ennemis. Disant adieu à Rome et à sa brillante existence, il monta sur un navire et alla se retirer à Rhodes, où sa vie d'exilé s'écoula dans toute la grandeur et la dignité des moeurs antiques.

 

La réaction ne tarda pas à se faire sentir. Apuleius fut massacré, et le peuple réclama le retour d'un si grand citoyen, rappelant avec enthousiasme tous les services dont Rome était redevable à la gens Caecilia. Metellus était passé de Rhodes à Smyrne, lorsqu'il reçut la nouvelle de son rappel. Son arrivée fut signalée par les transports d'une joie inouïe; Rome tout entière sentait qu'il rentrait le même qu'il était sorti.

 

Son fils, Q. Caecilius Metellus, dont la piété filiale s'était signalée, avec la plus noble constance, dans les démarches qui amenèrent le retour d'un homme si honoré de la population romaine, reçut par acclamation le cognomen de Pius, qui demeura comme un héritage dans cette branche des Caecilii. A peine sorti de l'adolescence, il se vit élevé au suprême pontificat, et préféré pour cet honneur aux personnages même consulaires. A partir de ce moment, les monnaies des Caecilii offrirent souvent l'image d'Enée portant son père, ou la cigogne ayant devant elle la Piété. Pour exprimer la gloire militaire unie au pontificat, on y représenta aussi l'urceus et le lituus, au centre d'une couronne de laurier chargé de ses fruits.

 

Avant de nous séparer du Numidique, nous dirons que sa maison de ville était située sur le Palatin ; mais il avait sa villa sur la voie Tiburtine, à une faible distance de Rome. Son opulence lui avait permis d'en faire un des plus somptueux monuments de la campagne romaine, et il n'avait pas mis moins de quatre ans à la bâtir.

 

Nous notons ces points en passant, nous réservant d'y revenir.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 359 à 364) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 05:00

L'austère réformateur des mœurs chrétiennes au XIe siècle, le précurseur du saint pontife Grégoire VII, Pierre Damien en un mot, paraît aujourd'hui sur le Cycle. A lui revient une partie de la gloire de cette magnifique régénération qui s'accomplit en ces jours où le jugement dut commencer par la maison de Dieu. Dressé à la lutte contre les vices sous une sévère institution monastique, Pierre s'opposa comme une digue au torrent des désordres de son temps, et contribua puissamment à préparer, par l'extirpation des abus, deux siècles de foi ardente qui rachetèrent les hontes du Xe siècle. L'Eglise a reconnu tant de science, de zèle et de noblesse, dans les écrits du saint Cardinal, que, par un jugement solennel, elle l'a placé au rang de ses Docteurs.Apôtre de la pénitence, Pierre Damien nous appelle à la conversion, dans les jours où nous sommes ; écoutons-le et montrons-nous dociles à sa voix.

 

 Nous lirons d'abord le récit de ses actions dans les Leçons de l'Office que l'Eglise lui a consacré :

Pierre, né à Ravenne, de parents aisés, étant encore à la mamelle, fut rejeté par sa mère qui était mécontente d'avoir  un  grand nombre d'enfants. Il fut recueilli demi-mort et soigné par une personne de la maison, qui le rendit à la mère, après l'avoir rappelée  aux sentiments de l'humanité. Ayant perdu ses parents, il se vit réduit à une dure servitude, sous la tutelle d'un de ses  frères qui  le traita comme un vil  esclave. Ce fut alors qu'il  donna un rare exemple de religion envers Dieu, et de piété filiale. Ayant trouvé par  hasard une pièce de monnaie, au lieu de l'employer à soulager sa propre indigence, il la porta à un prêtre, lui demandant d'offrir  le divin Sacrifice pour le  repos  de l'âme de son père. Un autre de ses frères nommé Damien, dont on dit qu'il a tiré son nom,  l'accueillit avec bonté, et l'instruisit dans les lettres. Pierre y  fit  de si rapides progrès, qu'il devint l'objet de l'admiration des maîtres  eux-mêmes.  Son habileté et sa réputation dans les sciences libérales l'ayant fait connaître, il les enseigna  lui-même  avec honneur. Dans cette nouvelle situation, afin de soumettre les sens à la raison, il portait un cilice sous des habits recherchés, se livrant avec ardeur aux jeûnes, aux veilles et aux oraisons. Etant dans l'ardeur de la jeunesse, et se sentant vivement pressé des aiguillons de la chair, il allait la nuit éteindre ces flammes rebelles dans les eaux glacées d'un fleuve ; puis il se mettait en marche pour visiter les sanctuaires en vénération, et récitait le Psautier tout entier. Il soulageait les pauvres avec un zèle assidu, et les servait de ses propres mains dans des repas qu'il leur donnait fréquemment.

 

 Désirant mener une vie plus parfaite, il entra dans le monastère d'Avellane, au diocèse de Gubbio, de l'Ordre des moines de Sainte-Croix de Fontavellane, fondé par le bienheureux Ludolphe, disciple de saint Romuald. Peu après, envoyé par son Abbé à l'abbaye de Pomposia, puis à celle de Saint-Vincent de Petra-Pertusa, il édifia ces deux monastères par ses prédications saintes , par son enseignement distingué et par sa manière de vivre. A la mort de son Abbé, la communauté d'Avellane le rappela pour le mettre à sa tête ; et il développa d'une manière si remarquable cette famille monastique par les nouvelles maisons qu'il créa, et par les saintes institutions qu'il lui donna, qu'on le regarde avec raison comme le second père de cet Ordre et son principal ornement. Plusieurs monastères d'institut différent, des chapitres de chanoines, des populations entières, éprouvèrent les salutaires effets du zèle de Pierre Damien. Il rendit de nombreux services au diocèse d'Urbin ; il secourut l'évêque Theuzon dans une cause importante, et l'aida par ses conseils et par ses travaux dans la bonne administration de son évêché. La contemplation des choses divines, les macérations du corps et les autres traits d'une sainteté consommée élevèrent à un si haut point sa réputation, que le pape Etienne IX, malgré la résistance du saint, le créa Cardinal de la sainte Eglise Romaine et Evêque d'Ostie. Pierre éclata dans ces hautes dignités par des vertus et des œuvres en rapport avec la sainteté du ministère épiscopal.

 

 Par sa doctrine, ses légations et toute sorte de travaux, il fut d'un secours merveilleux à l'Eglise Romaine et aux Souverains Pontifes, dans des temps très difficiles. Il combattit jusqu'à la mort avec un zèle intrépide l'hérésie Simoniaque et celle des nicolaïtes. Après avoir purgé de ce double fléau l'Eglise de Milan, il la réconcilia avec l'Eglise Romaine. Il s'opposa courageusement aux antipapes Benoît et Cadalous. Il retint Henri IV, roi de Germanie, qui était sur le point de divorcer injustement avec son épouse. La ville de Ravenne fut ramenée par lui à l'obéissance au Pontife Romain, et rétablie dans la jouissance des choses saintes. Il mit la réforme chez les chanoines de Vellétri. Dans la province d'Urbin, presque toutes les Eglises épiscopales éprouvèrent ses services ; celle de Gubbio, qu'il administra pendant quelque temps, fut par lui soulagée d'un grand nombre de maux ; quant aux autres, il les soigna toujours autant qu'il lui fut possible, comme si elles eussent été confiées à sa garde. S'étant démis du cardinalat et de la dignité épiscopale, il ne relâcha rien de son empressement à soulager le prochain.

 

Il fut le propagateur du jeûne du Vendredi, en l'honneur du mystère de la Croix de Jésus-Christ, et du petit Office de la Mère de Dieu, ainsi que de son culte le jour du Samedi.

 

Il étendit par son zèle l'usage de la discipline volontaire, pour l'expiation des péchés qu'on a commis. Enfin, après une vie tout éclatante de sainteté, de doctrine, de miracles et de grandes actions, lorsqu'il revenait de la légation de Ravenne, son âme s'envola vers le Christ, à Faënza, le huit des calendes de mars. Son corps, gardé dans cette ville chez les Cisterciens, est honoré d'un grand nombre de miracles, du concours et de la vénération des peuples. Plus d'une fois les habitants de Faënza ont éprouvé son secours dans les calamités ; et pour ce motif, leur ville l'a choisi pour patron auprès de Dieu. Son Office et sa Messe, qui se célébraient déjà comme d'un Confesseur Pontife dans plusieurs diocèses et dans l'Ordre des Camaldules, ont été étendus à l'Eglise universelle, de l'avis de la Congrégation des Rites sacrés, par le pape Léon XII, qui a ajouté la qualité de Docteur.

 

 

 Le zèle de la maison du Seigneur consumait votre âme, ô Pierre ! C'est pourquoi vous fûtes donné à l'Eglise dans un temps où la malice des hommes lui avait fait perdre une partie de sa beauté. Rempli de l'esprit d'Elie, vous osâtes entreprendre de réveiller les serviteurs du Père de famille qui, durant leur fatal sommeil, avaient laissé l'ivraie prévaloir dans le champ. Des jours meilleurs se levèrent pour l'Epouse du Christ ; la vertu des promesses divines qui sont en elle se manifesta ; mais vous, ami de l'Epoux, vous avez la gloire d'avoir puissamment contribué à rendre à la maison de Dieu son antique éclat.

 

Des influences séculières avaient asservi le Sanctuaire ; les princes de la terre s'étaient dit : Possédons-le comme notre héritage ; et l'Eglise, qui surtout doit être libre, n'était plus qu'une vile servante aux ordres des maîtres du monde. Dans cette crise lamentable, les vices auxquels la faiblesse humaine est si facilement entraînée avaient souillé le temple : mais le Seigneur se souvint de celle à laquelle il s'est donné. Pour relever tant de ruines, il daigna employer des bras mortels ; et vous fûtes choisi des premiers, ô Pierre, pour aider le Christ dans l'extirpation de tant de maux.

 

En attendant le jour où le sublime Grégoire devait prendre les Clefs dans ses mains fortes et fidèles, vos exemples et vos fatigues lui préparaient la voie. Maintenant que vous êtes arrivé au terme de vos travaux, veillez sur l'Eglise de Dieu avec ce zèle que le Seigneur a couronné en vous.

 

Du haut du ciel, communiquez aux pasteurs cette vigueur apostolique sans laquelle le mal ne cède pas.

 

Maintenez pures les mœurs sacerdotales qui sont le sel de la terre.

 

Fortifiez dans les brebis le respect, la fidélité et l'obéissance envers ceux qui les conduisent dans les pâturages du salut.

 

Vous qui fûtes non seulement l'apôtre, mais l'exemple de la pénitence chrétienne, au milieu d'un siècle corrompu, obtenez que nous soyons empressés à racheter, par les œuvres satisfactoires, nos péchés et les peines qu'ils ont méritées.

 

Ranimez dans nos âmes le souvenir des souffrances de notre Rédempteur, afin que nous trouvions dans sa douloureuse Passion une source continuelle de repentir et d'espérance.

 

Accroissez encore notre confiance en Marie, refuge des pécheurs, et donnez-nous part à la tendresse filiale dont vous vous montrâtes animé pour elle, au zèle avec lequel vous avez publié ses grandeurs.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

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