Vitrail de Sœur Rosalie à l'église Sainte Rosalie à Paris
C’est l’abbé Le Rebours qui plaça cette église sous la protection de Sainte Rosalie de Palerme (XIIe s.), sainte patronne de la Sœur Rosalie Rendu (XIXe s.).
En 1859 fondation de lŒuvre par l’abbé Le Rebours, curé de la Madeleine (1822-1894) en souvenir de la Sœur Rosalie (Jeanne Marie Rendu,
1787-1856) dont il avait été le secrétaire bénévole à Saint- Médard.
Il voulait ainsi continuer son action dans ce quartier très déshérité du XIIIème arrondissement de Paris alors le faubourg
Saint-Marceau (Saint Marcel). Il achète un vaste terrain au 21-27 rue de Gentilly (actuellement avenue de la Soeur Rosalie) et fait construire une chapelle dédiée à Sainte Rosalie. Cette chapelle
est confiée aux Prêtres de la mission, dits Lazaristes, fondés par Saint Vincent de Paul. Paroisse Sainte
Rosalie
En 1815, Sœur Rosalie devient la Supérieure de la communauté de la rue des Francs Bourgeois qui sera transférée, deux ans plus tard,
rue de l'Épée de Bois pour des raisons de place et de commodité. Toutes ses qualités de dévouement, d'autorité naturelle, d'humilité, de compassion, ses capacités d'organisation vont pouvoir se
révéler. “Ses pauvres”, comme elle les appelle, sont de plus en plus nombreux en cette époque troublée. Les ravages d'un libéralisme économique triomphant accentuent la misère des
laissés-pour-compte. Elle envoie ses Sœurs dans tous les recoins de la Paroisse Saint-Médard pour apporter des vivres, des vêtements, des soins, une parole réconfortante.
Pour venir en aide à tous ceux qui souffrent, Sœur Rosalie
ouvre un dispensaire, une pharmacie, une école, un orphelinat, une crèche, un patronage pour les jeunes ouvrières, une maison pour les vieillards sans ressources. Bientôt tout un réseau d'œuvres
charitables va s'établir pour contrer la pauvreté.
Les épreuves ne manquent pas dans ce quartier Mouffetard. Les
épidémies de choléra se succèdent. Le manque d'hygiène, la misère favorisent leur virulence. Spécialement en 1832 et 1846, le dévouement, les risques pris par Sœur Rosalie et ses Filles ont
frappé l'imagination. On l'a vu ramasser elle-même les corps abandonnés dans les rues !
Durant les journées d'émeutes de juillet 1830 et de février 1848, barricades et luttes sanglantes opposent le pouvoir à une classe
ouvrière déchaînée. Monseigneur Affre, archevêque de Paris, est tué en voulant s'interposer entre les belligérants. Sœur Rosalie souffre : elle aussi monte sur les barricades pour secourir les
combattants blessés de quelque camp qu'ils soient. Sans crainte aucune, elle risque sa vie dans les affrontements. Son courage et son esprit de liberté forcent l'admiration.
De santé fragile, Sœur Rosalie n'a jamais pris aucun instant de repos, finissant toujours par surmonter fatigues et fièvres. L'âge, une
grande sensibilité nerveuse, l'accumulation des tâches finissent par venir à bout de sa grande résistance et de sa forte volonté. Durant les deux dernières années de sa vie, elle devient
progressivement aveugle. Elle meurt le 7 février 1856, après une courte maladie.
L'émotion est considérable dans le quartier, dans tous les milieux sociaux à Paris et en Province. Après la célébration des obsèques à
l'église Saint Médard, sa paroisse, une foule immense et très émue suit sa dépouille jusqu'au cimetière Montparnasse. Elle vient manifester son admiration pour l'œuvre accomplie et son affection
pour cette Sœur hors du commun.
A une époque troublée par des conflits sociaux, Rosalie Rendu s'est joyeusement faite la servante des plus pauvres, pour redonner
à chacun sa dignité, par des aides matérielles, par l'éducation et l'enseignement du mystère chrétien, poussant Frédéric Ozanam à se mettre au service des pauvres.
Sa charité était inventive. Où puisait-elle la force pour réaliser autant de choses ? C'est dans son intense vie d'oraison et dans sa
prière incessante du chapelet, qui ne la quittait pas. Son secret était simple : en vraie fille de Vincent de Paul, comme une autre Sœur de son temps, sainte Catherine Labouré, voir en tout
homme le visage du Christ.
Rendons grâce pour le témoignage de charité que la famille vincentienne ne cesse de donner au monde !
> extraits de la biographie de Sœur Rosalie sur le site du Vatican et de l'homélie de
Jean-Paul II pour sa béatification
Sœur Rosalie Rendu - Diocèse de
Paris
Un jour, elle donna, à une de ses sœurs en difficulté ce conseil qui était le secret de sa vie :
" Si vous voulez que quelqu'un vous aime, aimez d'abord en premier ; et si vous n'avez rien à donner, donnez-vous
vous-même."