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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

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SALVE REGINA

26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 05:00

C’est de Jérusalem que Jésus a envoyé les apôtres pour être ses témoins "jusqu’aux extrémités de la terre" (Ac 18). Au cours de leur mission, ils sont entrés en contact avec un grand nombre de langues et de civilisations très riches et se sont mis à proclamer l’Évangile et à célébrer l’Eucharistie en toutes ces langues. De ce fait, la vie chrétienne et la liturgie ont acquis bien des visages et expressions qui s’enrichissent et se complètent entre eux. Très tôt, toutes ces Églises et traditions chrétiennes ont voulu être présentes ensemble, avec l’Église locale, à Jérusalem, lieu de naissance de l’Église.

 

Elles ont éprouvé le besoin d’avoir une communauté de prière et de service sur la terre où s’était déroulée l’histoire du salut et à proximité des lieux où Jésus avait vécu, exercé son ministère, souffert sa passion et était ainsi entré dans son mystère pascal de mort et de résurrection. C’est ainsi que l’Église de Jérusalem est devenue l’image vivante de la diversité et de la richesse des multiples traditions chrétiennes de l’Orient et de l’Occident. Tout visiteur ou pèlerin qui vient à Jérusalem est avant tout invité à découvrir ces traditions riches et variées.

 

Malheureusement, au cours de l’histoire et pour diverses raisons, cette belle diversité est aussi devenue source de divisions. Ces divisions sont encore plus pénibles à Jérusalem, puisque c’est le lieu-même où Jésus a prié pour "que tous soient un" (Jn 17, 21), où il est mort "pour rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés" (Jn 11, 52), et où a eu lieu la première Pentecôte.

 

 Il importe toutefois d’ajouter qu’aucune de ces divisions n’a Jérusalem pour origine. Elles ont toutes été introduites à Jérusalem à travers les Églises déjà divisées. Par conséquent, presque toutes les Églises du monde ont leur part de responsabilité dans les divisions de l’Église de Jérusalem et sont donc aussi appelées à travailler pour son unité avec les Églises locales.

 

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens et pour toute l’année 2011

 

Mont des Oliviers

L'église de Toutes-les-Nations et l'église de Sainte Marie-Madeleine au pied du Mont des oliviers à Jérusalem, au lieu-dit Gethsémani

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 20:00

L'église romaine, de son côté, regarda le triomphe d'Ignace comme une de ses gloires personnelles, et, de tous les athlètes chrétiens qui ont consacré pour jamais le Colisée par leur sang, il n'en est aucun dont le nom plane avec autant de majesté sur ce magnifique monument de la grandeur et de la férocité de la Rome impériale.

 

 Evariste ne survécut pas longtemps à l'immolation de l'évêque d'Antioche. Dès l'année 108, il passa à une vie meilleure, et alla reposer dans la crypte Vaticane.

 

Son successeur fut Alexandre. Il était né à Rome d'un père qui portait le même nom, dans le quartier que l'on nommait Caput Tauri, qui paraît être le même que Suétone appelle Capita Bubala. Nous avons sur ce pontife des Actes que nous ne prétendons pas accepter dans toute leur teneur, mais qui contiennent plusieurs traits auxquels il serait injuste de refuser une valeur historique.

 

 Un magistrat romain, nommé Hermès, avait été converti à la foi par le saint pape. Les Actes le font préfet de Rome, ce qui est peu probable, si l'on considère le nom de ce personnage qui semble plutôt avoir été un affranchi. Rien n'empêche cependant de reconnaître en lui un officier plus ou moins supérieur de l'administration ; ces charges ayant souvent été confiées à des affranchis, dès les premiers temps de l'Empire. Ce néophyte souffrit le  martyre,  et on  l'ensevelit dans son praedium sur la voie Salaria. On construisit à cet effet dans une arenaria une vaste crypte en briques, du style romain le plus sévère. Cet édifice par son étendue et ses proportions indique qu'il fut construit pour y recevoir les assemblées chrétiennes, en même temps qu'il conservait la mémoire du martyr. De tout temps, ce lieu fut connu sous le nom de Cimetière de Saint-Hermès.

 

 Le martyre du magistrat fut suivi de celui d'un tribun chargé de la garde des prisons, et nommé Quirinus. Son corps fut enseveli au cimetière de Prétextat, dont nous avons raconté la fondation. Un fragment de son sarcophage, découvert récemment par M. de Rossi, présente le buste du martyr avec le laticlave, insigne de l'ordre sénatorial. En mourant, Quirinus laissait une fille nommée Balbina. Elle est comptée parmi les vierges de l'église romaine, et c'est à elle que cette église est redevable de la possession des chaînes de saint Pierre. Ces chaînes précieuses, dont l'apôtre avait été lié dans son cachot, devaient être scellées à la muraille, et sans doute elles avaient servi depuis à d'autres captifs. Le père de Balbina, ayant autorité dans les prisons, était à portée de satisfaire le pieux désir de sa fille. Celle-ci remit les chaînes à Théodora, femme d'Hermès, qui avait embrassé le christianisme avec son mari. Ces renseignements sur un objet si sacré n'occupent que quelques lignes dans les Actes de saint Alexandre, mais ces lignes sont d'un haut intérêt pour l'archéologue. Il est certain qu'à la paix de l'Eglise, Rome chrétienne était en possession des chaînes de saint Pierre. Elle n'a pu les obtenir que par un concours de circonstances analogue à celui que nous venons de relater, et qui n'offre rien que de très naturel. Il faudrait être totalement étranger à la connaissance des moeurs des chrétiens, pour s'étonner du désir que le pontife et les fidèles de Rome éprouvaient de posséder un si glorieux souvenir du martyre du prince des apôtres, ainsi que de l'empressement que deux néophytes auront mis à réaliser cette pieuse pensée.

 

 Balbina ne tarda pas à unir à la couronne des vierges celle des martyrs, et le cimetière de Prétextat reçut sa sainte dépouille, comme il avait reçu celle de son père. Quant à Théodora, appelée à son tour devant le juge, elle confessa qu'elle était chrétienne. On lui trancha la tête, et elle alla reposer, près de son mari, dans leur crypte de la voie Salaria.

 

 L'espace qui nous est laissé ne nous permet pas de détailler ici les décrets rendus par Alexandre sur la liturgie ; la place nous manquerait pour les explications dont il faudrait les entourer. Nous avons laissé passer de même les ordonnances de plusieurs de ses prédécesseurs relatées au Liber pontificalis, toujours dans le but de ne pas trop nous étendre. C'est pour nous un regret ; mais le point de vue que nous avons choisi, celui du développement du christianisme au sein de la société romaine, offre assez d'importance par lui-même, pour expliquer comment nous réduisons tous nos efforts à le préciser le plus qu'il nous est possible.

 

La fin du pontificat d'Alexandre, en 117, coïncide avec la mort de Trajan. Il eut pour successeur Sixte, Romain de naissance, dont le père se nommait Pastor, et qui habitait la région appelée Via lata. Son élévation sur la chaire de saint Pierre se fit sans bruit dans Rome, qui saluait, à ce moment, de ses acclamations le fils adoptif de Trajan, Aelius Hadrien, montant au trône impérial. Le nouveau César, dont nous n'avons à nous occuper que dans ses rapports avec l'Eglise, apportait, pour les hautes fonctions qu'il allait remplir, une nature aussi riche qu'elle était incomplète. "Il avait, comme le dit le docte historien de l'Empire, tous les dons et toutes les faiblesses, toutes les grandeurs et toutes les puérilités, toutes les ambitions et toutes les hontes". (DE CHAMPAGNY, Les Antonins, t. II)

 

Sous son règne, l'Eglise offre un groupe de martyrs assez considérable, et, si le nombre des fidèles allait toujours croissant, on voit que, soit dans un lieu, soit dans un autre, ils étaient fréquemment décimés. Hadrien n'avait aucun intérêt à les soutenir contre la fureur et la superstition populaires; il les laissait donc à leur sort, et l'Eglise cueillait de nouvelles palmes dons ces premières années du deuxième siècle, théâtre d'un progrès si marqué pour elle dans les rangs de la population romaine. À la tête des martyrs de. Rome sous Hadrien, nous avons à inscrire un chef militaire nommé Placidus, plus connu sous le nom d'Eustache ou mieux Eustathe. Ses Actes, qui ne peuvent compter parmi les documents historiques, servent au moins à conserver sa mémoire qui est célèbre dans toute l'Eglise.

 

Une jeune vierge, nommée Sérapie, était née à Anlioche, et avait été amenée à Rome par sa mère qui portait le nom de Sabina. Celle-ci était issue de la race des Hérodes, et avait épousé un Romain nommé Valentin. Devenue veuve, elle vivait avec sa fille dans une grande opulence. Sérapie avait eu le bonheur d'être initiée au christianisme, et elle était parvenue à conquérir sa mère à la foi. Sa récompense fut d'être elle-même bientôt appelée à rendre témoignage à la pureté de l'Evangile. On lui trancha la tête. Sabina ne tarda pas à être dénoncée à son tour et subit le même sort. Nous constatons encore à la même époque, dans un cimetière de la voie Aurélia, un groupe de martyrs composé d'une mère et de ses trois filles. Leurs noms significatifs datent évidemment de leur baptême, et couvraient quelque appellation illustre, ainsi que nous l'avons reconnu pour Lucine qui n'était autre que Pomponia Graecina. La mère se faisait honneur de s'appeler Sophie (Sagesse), et les trois filles étaient Pistis (Foi), Elpis (Espérance), et Agapé (Charité). Toutes les quatre mêlèrent leur sang dans un commun martyre, et des lampes brûlaient encore devant leurs tombeaux au temps de saint Grégoire le Grand.

 

Le voyage que fit en Grèce Hadrien, l'an 126, apporta d'une manière inattendue un adoucissement à la situation des chrétiens. Le prince avait entrepris la visite de l'Empire. Après avoir parcouru la Gaule,  la Grande-Bretagne,  l'Espagne et la côte d'Afrique, il vint à Athènes, où l'appelaient toutes ses tendances de poète et d'artiste. Durant son séjour en cette ville, il reçut un mémoire en forme ayant pour objet la défense du christianisme. Cette première des apologies présentées par les chrétiens à la puissance impériale avait pour auteur Quadratus, qui venait de succéder au martyr Publius sur le siège épiscopal d'Athènes.  Une autre défense fut présentée en même temps à Hadrien. Elle avait été rédigée par Aristide, qui avait quitté l'école de Platon pour celle de l'Evangile. Enfin une troisième était signée du nom d'Ariston de Pella.

 

Une telle démarche, à laquelle les chrétiens n'eussent pas même songé sous Néron et sous Domitien, était devenue possible après la lettre de Trajan à Pline, et plus encore sous un empereur comme Hadrien qui affectait certains dehors de bienveillance et d'humanité. Le moment semblait venu de réclamer contre cette disposition cruelle, qui laissait la vie de tant d'hommes vertueux et inoffensifs à la merci d'un dénonciateur prévenu ou hostile. Enivré de ses admirations pour la Grèce et désireux de se montrer bienfaisant comme un dieu, César consentit à mitiger quelque peu la légalité dirigée contre les chrétiens. Il  adressa donc à Minucius Fundanus, proconsul d'Asie, une instruction qui devait faire loi, et dans laquelle il décidait que si, à l'appui de leurs poursuites contre les chrétiens, les habitants de la province avaient à faire valoir des griefs susceptibles d'être produits en justice, ils auraient à porter l'affaire devant le tribunal, mais qu'ils s'abstiendraient désormais des démarches tumultueuses au théâtre ou des cris sur la place publique. S'il se rencontre un accusateur, et qu'il parvienne à prouver que les chrétiens commettent quelque chose contre la loi, ce sera au juge de statuer selon la gravité du délit. Si le dénonciateur n'a eu d'autre but que la calomnie, le juge aura à instruire sur cette manoeuvre cruelle, et à en punir l'auteur.

 

Au fond, l'Empire s'engageait peu, car il demeurait toujours loisible d'accuser un chrétien de violer la loi, puisque la loi était le paganisme ; mais les meurtres provoqués au moyen de l'émeute allaient devenir plus rares, et la puissance publique semblait entrer dans cette voie de modération qui laissa par le fait en liberté un nombre immense de chrétiens, et rendit l'Eglise assez forte pour affronter les guerres d'extermination, auxquelles elle devait être en butte pendant la durée du troisième siècle.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 267 à 273) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 05:00

Dieu de paix, nous te rendons grâce de nous avoir envoyé ton fils Jésus pour nous réconcilier en Lui avec Toi. Fais-nous la grâce d’être de vrais serviteurs de la réconciliation dans nos Églises.

 

Aide-nous ainsi à nous mettre au service de la réconciliation de tous les peuples, en particulier en ta Terre sainte – le lieu où tu veux abattre le mur de séparation entre les peuples, et réunir chacun dans le Corps du Christ, offert en sacrifice au Calvaire.

 

Remplis-nous d’amour les uns pour les autres, que notre unité serve à la réconciliation que tu désires pour toute la création.

 

Nous te le demandons dans la puissance de l’Esprit

 

Amen
 

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens > 8e jour

 

Mont des Oliviers

L'église de Toutes-les-Nations et l'église de Sainte Marie-Madeleine au pied du Mont des oliviers à Jérusalem, au lieu-dit Gethsémani

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 20:00

On a lieu d'être étonné de la légèreté avec laquelle Pline traite ici le christianisme.

 

Ses progrès, il est vrai, frappaient peu les regards des païens, préoccupés qu'ils étaient de leurs plaisirs ou de leurs affaires. Le prosélytisme chrétien s'opérait sans bruit, et la recommandation si expresse faite aux fidèles par les apôtres de s'abstenir de toute intrigue politique, et de s'occuper uniquement de l'amélioration morale de soi-même et des autres, portait ses fruits. Nous avons remarqué plus haut comment la Bithynie et les autres provinces d'Asie, évangélisées deux fois par saint Pierre, avaient gardé et développé l'élément de la foi ; nous avons rappelé à ce propos le mot de Lucien, qui dit crûment que ces provinces étaient peuplées d'athées ; l'aveu de Pline et la description qu'il fait de l'état du paganisme à son arrivée en Bithynie, complètent le témoignage du philosophe grec. On voit par les paroles de l'ami de Trajan que tous les rangs de la société, sans excepter les plus élevés, étaient largement représentés dans  la  nouvelle  religion, et que, non seulement les rustiques habitants des campagnes, mais ceux des villes, avaient accepté la loi du Christ. Pline se vante d'avoir remis en honneur et en pratique le culte païen ; mais en même temps il se contredit, lorsqu'il convient que, malgré ce succès, la population presque entière se trouve impliquée dans l'accusation de christianisme.  Les  quelques  apostasies  qu'il  a obtenues sont au fond un assez mince succès ; mais elles lui donnent l'espoir d'en finir avec un peu de clémence. Il se trompait, et d'une manière odieuse ; car ses propres paroles le convainquent d'avoir envoyé au supplice les gens les plus honnêtes de la province.

 

 Trajan lui répond en approuvant sa ligne de conduite. "On ne peut rien statuer à cet égard, dit-il, d'une manière générale, ni poser de règles certaines. D'abord il ne faut pas rechercher les chrétiens ; mais s'ils sont dénoncés, il faut les punir. Si l'accusé nie qu'il soit chrétien, et s'il confirme sa dénégation en invoquant les dieux, il y a lieu de lui pardonner, à cause de son désaveu". Trajan recommande enfin à Pline de ne pas recevoir les dénonciations anonymes.

 

La réponse de cet empereur montre que, dans sa pensée, il existait une légalité qui défendait d'être chrétien. A qui remontait-elle ? Evidemment à Néron. Le décret porté par ce monstre n'avait point été effacé des lois de l'empire. Vespasien et Titus n'en avaient pas pressé l'application ; Domitien lui avait donné cours un moment, et il se retrouvait pour amener une question légale au tribunal de Trajan. Tels sont les extrêmes où conduit l'adoration de la loi humaine, et c'est ainsi que, plus d'une fois de nos jours, nous avons vu nos tribunaux baser leurs arrêts, en temps d'ordre et de paix, sur des décrets et ordonnances, non seulement de la Convention nationale, mais même des anciens parlements, et sur d'anciens édits royaux. Il s'agissait, il est vrai, des corporations religieuses, auxquelles, comme aux premiers chrétiens, on refuse l'unique privilège qu'elles réclament, celui de l'existence de fait, et les légistes s'obstinent à vouloir une révocation des édits du passé accomplie dans les formes. L'Eglise elle-même dut attendre jusqu'à Constantin pour l'obtenir : jusque-là, la persécution contre elle put quelquefois être suspendue, mais jamais elle ne cessa d'être légale. Les chrétiens devaient se tenir pour dit qu'on avait toujours droit de les rechercher pour les punir, et qu'une fois amenés devant le magistrat, il n'y avait plus pour eux que la mort ou l'apostasie. Si maintenant la recherche allait être interdite, on voit que la dénonciation n'en était pas moins acceptée, à la condition toutefois de n'être pas anonyme. Telles furent les limites auxquelles Trajan réduisit la loi néronienne.

 

En attendant de le voir lui-même mettre en pratique sa jurisprudence, nous devons signaler près de Rome le martyre de la dernière chrétienne du sang des Flaviens. La révocation des édits d'exil portés par Domitien aurait dû rendre à la liberté les deux Domitille, qui, chacune, expiaient leur fidélité à la foi chrétienne dans une île sauvage de la Méditerranée ; mais la disgrâce de la famille Flavia permettait d'être plus sévère à l'égard de ses membres. Aurelius gardait toujours sa passion à l'égard de Flavia Domitilla. Il s'était rendu à l'île de Pontia, et avait cherché à séduire Nérée et Achillée. Les ayant trouvés invincibles dans la fidélité à leur maîtresse, il les avait enlevés et transportés à Terracine. Dénoncés comme chrétiens, ils comparurent devant le magistrat, et, sur leur refus de retourner à l'idolâtrie, ils eurent la tête tranchée. Un chrétien nommé Auspicius porta leurs corps à Rome, et les ensevelit sur la voie Ardéatine, dans le cimetière de Domitille.  Leur sépulture y devint un des principaux centres historiques, et la catacombe où ils reposèrent porta dans l'antiquité le nom de cimetière de Nérée et Àchillée, aussi bien que celui de cimetière de Domitille.

 

 Après avoir éloigné de leur maîtresse ces deux gardiens dévoués, Aurelius tenta directement d'ébranler la constance de la vierge. Il l'enleva à son tour de l'île Pontia, avec deux de ses suivantes, nommées Euphrosyne et Théodora, et la fit conduire à Terracine, où il avait probablement sa villa. Flavia Domitilla résista aux séductions comme aux menaces, et son persécuteur ayant obtenu de Trajan, disent les Actes, l'autorisation de sévir contre la vierge et ses compagnes, toutes les trois périrent dans l'incendie de la maison où on les avait renfermées. Quant à Flavia Domitilla, l'épouse du martyr Clemens, on ignore si elle finit ses jours dans l'île Pandataria, ou si elle recouvra la liberté ; mais son nom est resté cher à l'église romaine, qu'elle illustra par sa foi, par son courage et ses saintes oeuvres.

 

 Evariste occupait encore le siège de Pierre, lorsqu'il vit arriver à Rome l'évêque d'Antioche qui venait y cueillir la palme du martyre. C'était Ignace, successeur d'Evodius sur le troisième siège de l'Eglise. Dans la tragédie qui allait se passer, Trajan jouait le premier rôle. En l'année 107, il se trouvait à Antioche au lendemain de ses victoires sur les Daces et à la veille de partir pour combattre les Arméniens et  les Parthes. Ignace fut son propre dénonciateur; il se fit conduire devant l'empereur, espérant attirer sur lui les périls qui menaçaient son troupeau. Après un interrogatoire qui n'appartient pas à notre récit, Trajan rendit cette sentence : "Nous avons ordonné qu'Ignace, qui prétend porter en lui le crucifié, soit conduit enchaîné dans la grande Rome, afin qu'il y soit la pâture des bêtes, pour le divertissement du peuple". Ainsi le vicaire de Pierre à Antioche allait venir, après quarante années, mêler son sang à celui de Pierre lui-même dans la capitale du paganisme.

 

 Sur la route, en passant à Smyrne, le saint martyr visita l'évêque saint Polycarpe, disciple comme lui de saint Jean, et ce fut de cette ville qu'il adressa ses lettres aux églises d'Ephèse, de Magnésie et de Tralles. Il écrivit aussi à celle de Rome cette éloquente lettre qui est demeurée l'une des plus nobles pages de l'antiquité chrétienne. La place nous manque pour l'insérer ici tout entière; mais nous ne devons pas omettre la suscription que le martyr plaça en tête de cette lettre et qui témoigne si énergiquement de sa foi dans la principauté de l'église romaine :

" Ignace, appelé aussi Théophore, à cette Eglise qui a obtenu la miséricorde par la magnificence du Père très haut et de Jésus-Christ, son Fils unique ; Eglise qui est aimée et éclairée par la volonté de celui qui veut toutes choses selon la charité de Jésus-Christ, notre Dieu ; Eglise qui occupe le Siège supérieur et réside dans la contrée des Romains, digne de Dieu, digne d'être appelée bienheureuse, digne d'être célébrée, digne de voir accomplir tous ses désirs, digne dans sa chaste fidélité ; qui préside dans la charité, et qui est marquée du nom du Christ et du nom du Père."

 

Telle était, sous Evariste, l'église romaine, dans la pensée du disciple de saint Jean. Aussi avec quel respect il s'adresse à elle, implorant la grâce du martyre ! "Mon entreprise, dit-il, est heureusement commencée ;  mais je  crains  que votre charité ne me soit funeste. Jamais je n'aurai telle occasion d'aller à Dieu, et, si vous m'aidez par votre silence, jamais aussi vous n'aurez accompli  oeuvre  meilleure. Permettez seulement que je sois immolé à Dieu, tandis que l'autel est prêt. Je ne vous parle pas avec autorité, comme un Pierre ou un Paul ; ils étaient des apôtres, moi je ne suis qu'un condamné ; ils étaient déjà libres, je ne suis encore qu'un pauvre esclave". Le saint confesseur, arrivé à Troade, écrivit aux églises de Philadelphie et de Smyrne, avec une lettre d'adieu à saint Polycarpe. Sa marche vers le martyre était un triomphe, et il se réjouissait dans son coeur, en apprenant que son dévouement personnel avait écarté de l'église d'Antioche le péril toujours douloureux de la persécution. Après un séjour assez prolongé à Smyrne, ses gardiens avaient craint de laisser passer l'époque des jeux publics, pour lesquels on l'attendait à Rome. Ces jeux se donnaient au mois de décembre, à l'occasion des Saturnales et des jours Sigillaires qui en faisaient partie. On reprit la mer en toute hâte, et bientôt le navire débarqua près d'Ostie. Une députation des fidèles de Rome l'attendait sur le rivage. Ignace leur renouvela les instances dont sa lettre était remplie, et finit par les persuader de ne pas employer le crédit dont certains chrétiens jouissaient à Rome pour empêcher son supplice. Tous alors fléchirent le genou, et le saint évêque pria pour la cessation de la persécution, et pour le maintien de la charité parmi les frères.

 

A peine entré dans Rome, le 13 des calendes de janvier, ses gardes le dirigèrent immédiatement vers l'amphithéâtre de Vespasien, dont les immenses et nombreux gradins étaient couverts d'une multitude cruelle et déjà occupée à voir couler le sang. Un officier public prononça le nom d'Ignace, évêque des chrétiens à Antioche, et tout aussitôt le martyr s'avança dans l'arène. A sa vue, les bêtes féroces, poussées par un instinct non assouvi encore par les autres victimes qu'elles avaient déjà dévorées, s'élancèrent sur lui, et en quelques instants, il ne resta plus de la dépouille mortelle du saint vieillard que quelques os les plus durs. Les fidèles de l'église d'Antioche qui l'avaient suivi jusqu'à Rome avec un respectueux amour, les rachetèrent au prix de l'or, et les remportèrent avec eux.

 

L'église romaine, de son côté, regarda le triomphe d'Ignace comme une de ses gloires personnelles, et, de tous les athlètes chrétiens qui ont consacré pour jamais le Colisée par leur sang, il n'en est aucun dont le nom plane avec autant de majesté sur ce magnifique monument de la grandeur et de la férocité de la Rome impériale.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 259 à 266) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 05:00

L’assiduité des premiers chrétiens à l’enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières a surtout été rendue possible dans la puissance de vie de Jésus ressuscité. Cette puissance demeure à l’œuvre, comme en témoignent les chrétiens de la Jérusalem actuelle. En dépit des difficultés de la situation où ils se trouvent – et quel qu’en soit la possible ressemblance avec Gethsémani et le Golgotha – ils savent dans la foi que tout est renouvelé dans la vérité de la Résurrection de Jésus d’entre les morts.

 

La lumière et l’espérance de la Résurrection transforment tout. Comme l’annonce Isaïe, l’obscurité se change en lumière ; tous les peuples en sont illuminés. La puissance de la Résurrection rayonne depuis Jérusalem, lieu de la Passion du Seigneur, et attire toutes les nations vers sa clarté.

 

C’est une vie nouvelle, où la violence est écartée et où l’on trouve sécurité dans le salut et la louange.

 

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens > 7e jour

 

Mont des Oliviers

L'église de Toutes-les-Nations et l'église de Sainte Marie-Madeleine au pied du Mont des oliviers à Jérusalem, au lieu-dit Gethsémani

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 13:00

Après l’assiduité à l’enseignement des apôtres, à la communion fraternelle et à la fraction du pain, le quatrième trait marquant de l’Église primitive de Jérusalem est la vie de prière.

 

Les chrétiens de Jérusalem et d’ailleurs font aujourd’hui l’expérience que c’est dans cette prière qu’ils trouvent la puissance et la force dont ils ont besoin.

 

Par leur témoignage, les chrétiens de Jérusalem nous appellent aujourd’hui à prendre mieux conscience de la manière dont nous nous situons par rapport aux situations d’injustice et d’inégalité, là où nous sommes. En tout cela, c’est la prière qui donne aux chrétiens la force d’exercer la mission commune.

 

 

 Dieu notre Père, nous nous réjouissons qu’en tout temps, tout lieu et toute culture, des gens se tournent vers toi pour prier.

 

Nous te rendons grâce surtout pour l’exemple et l’enseignement de ton Fils, Jésus Christ, qui nous a appris à persévérer dans la prière pour que ton règne vienne.

 

Enseigne-nous à mieux prier entre chrétiens rassemblés, afin que nous ayons toujours conscience que tu nous guides et nous encourages à travers toutes nos joies et nos peines, dans la puissance de l’Esprit Saint.

 

Amen

 

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens > 6e jour

 

Mont des Oliviers

L'église de Toutes-les-Nations et l'église de Sainte Marie-Madeleine au pied du Mont des oliviers à Jérusalem, au lieu-dit Gethsémani

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 05:00

Quand Jésus apprit l'arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.

 

Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens : le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l'ombre et de la mort, une lumière s'est levée.

 

 A partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : "Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche."

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

 

 

Christ Sauveur par Le Greco

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