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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

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... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

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SALVE REGINA

29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 20:00

Pierre rentra aussitôt dans la ville, plein de joie d'avoir vu le Seigneur et d'être bientôt appelé à le suivre.

 

 Nous n'avons pas cru devoir accepter les récits qui le font sortir de prison pour cette tentative de fuite que nous venons de raconter. La narration de saint Ambroise et celle d'Hégésippe nous montrent Pierre à la veille de tomber aux mains des persécuteurs, mais libre encore. Les Actes de saint Processus et de saint Martinien l'établissent d'abord dans la prison Mamertine, et c'est de là qu'ils le font sortir pour sa fuite ; ce qui n'offre aucune probabilité. Les condamnés que l'on renfermait dans ce cachot peu d'heures avant leur supplice, n'auraient pu en aucune façon en être soustraits, tant à cause de la surveillance qui était exercée sur eux dans un tel moment, que pour la difficulté matérielle que présentait la construction même de cet affreux réduit. Le captif que l'on avait descendu par une ouverture de la voûte, n'était remonté à la lumière qu'avec le concours de gardiens spéciaux et d'agents de la force publique. Quant à la bandelette que laissa tomber l'apôtre, et dont la réalité est attestée par un monument qui a traversé les siècles, rien n'oblige à y voir le linge destiné à protéger une plaie causée par la pression des fers dans la prison. On conçoit aisément la chute d'un objet secondaire du vêtement, dans une fuite précipitée, et aussi l'empressement du chrétien qui recueille cette simple bandelette en souvenir d'un si solennel moment. Dans les desseins de la Providence, l'humble fasciola était appelée à devenir comme le monument de cette glorieuse et mémorable rencontre, où le Christ en personne s'était trouvé en face de son apôtre aux portes de Rome, lui annonçant que la croix était proche.

 

 Pierre dès lors disposa toutes choses en vue de sa fin prochaine. Ce fut alors qu'il écrivit sa seconde Epître, qui est comme son testament et ses adieux à l'Eglise. Il y annonce que le terme de sa vie est arrivé, et compare son corps à un abri passager que l'on démonte, pour émigrer ailleurs. "Bientôt, dit-il, ma tente sera détendue, ainsi que me l'a signifié Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même". L'allusion à l'apparition sur la voie Appienne est ici évidente. Mais Pierre, avant de sortir de ce monde, avait encore à se préoccuper de la transmission de sa charge pastorale, et à pourvoir au besoin de l'Eglise, en se désignant un successeur; c'est dans cette intention qu'il ajoute : "J'aurai soin qu'après ma mort vous soyez en mesure de vous rappeler mes enseignements."

 

 Il insiste sur les bases de la foi, dont la solidité est inébranlable, étant fondée sur les saintes Ecritures, qui doivent être acceptées comme l'oeuvre de l'inspiration de l'Esprit-Saint, et non jugées, comme une oeuvre humaine, par l'examen de la raison privée. Pierre a pour but, dans ces paroles, de prévenir les fidèles contre les hérétiques qui se montrent déjà et qui pulluleront bientôt. Il les appelle des docteurs de mensonge, qui introduiront des sectes de perdition, s'appuyant sur de fausses interprétations des livres saints. "Ils ne parleront que de liberté, dit-il, lorsqu'eux-mêmes seront esclaves de leurs propres vices. Mieux eût valu pour eux demeurer païens, n'avoir pas connu le chemin de la justice, que de retourner ainsi en arrière."

 

 Portant ensuite son regard inspiré vers ces derniers temps où les hommes se feront adorateurs de la nature, jusqu'à croire à l'éternité du monde, Pierre ne veut pas quitter cette vie sans avoir encore affirmé le dogme de la création et celui de la destruction future de l'univers. "C'est, dit-il, par une ignorance volontaire que ces hommes ne savent plus que les cieux furent faits d'abord par le Verbe de Dieu, ainsi que la terre. Le même Verbe, ajoute-t-il, les conserve ; mais ils sont réservés pour être consumés par le feu, au jour du jugement et de la ruine des hommes  pervers  et impies". Après  combien de temps aura lieu la catastrophe ? l'apôtre ne le dit pas plus  que ne l'a dit son  Maître. Il se borne à déclarer que, "pour le  Seigneur, mille ans sont comme un jour, et un jour comme mille ans. S'il diffère, c'est un effet de sa parole miséricordieuse ; c'est qu'il veut qu'aucun ne périsse, et il met chacun à même de revenir à lui par la pénitence". Après cette longue période de mansuétude, "le jour du Seigneur, continue l'apôtre, viendra  comme  vient  un voleur, et alors, dans une violente tempête, les cieux passeront, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec tout ce qu'elle porte sera consumée par le feu". C'est ainsi qu'à l'exemple de son Maître, Pierre, à la veille de monter sur la croix, rappelait  aux  hommes la fin dernière  de  ce monde.

 

 Le souvenir de Paul, son frère dans l'apostolat, de Paul déjà retenu dans les fers, et désigné aussi pour un prochain martyre, se présente à Pierre au moment où il va terminer sa lettre. Il vient d'expliquer la prolongation de la durée de ce monde par la bonté de Dieu, qui daigne attendre la conversion des pécheurs. Il se rappelle alors les termes dont Paul s'est servi autrefois en écrivant aux Romains, lorsqu'il disait : "Ô homme, méprises-tu donc les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité ? ignores-tu donc que c'est son amour qui veut t'amener à pénitence ?" (Rom., II, 4.) Faisant allusion à ces lignes éloquentes, Pierre ajoute : "Notre très cher frère Paul vous a écrit sur ce sujet, selon la sagesse qui lui a été donnée. La même doctrine se retrouve dans toutes ses lettres, dans lesquelles, il est vrai, se rencontrent certains endroits difficiles à entendre, que des hommes ignorants et légers détournent pour leur propre perte, comme ils font des autres Ecritures."

 

Pierre n'avait pas voulu quitter ce monde sans avoir couvert de son irréfragable autorité le corps des Epîtres de Paul, son frère. Il déclarait que toutes ces lettres étaient véritablement Ecriture sainte, et que l'Eglise devait les recevoir comme telles. Paul, au début de son apostolat, était allé rendre hommage à Pierre, il avait conféré son évangile avec le sien ; maintenant que la carrière de Paul va se terminer, il reçoit de la part de Pierre, pour ses Epîtres, le même témoignage solennel que Marc, ainsi que nous l'avons vu, avait obtenu pour son Evangile. L'apostolat de Paul et celui de Pierre se fondaient visiblement dans l'unité d'une même source et d'un même enseignement.

 

Restait à pourvoir au gouvernement de l'Eglise, qui  bientôt allait être  veuve de son chef.  En quelles mains passeraient les clefs que Pierre avait reçues du Christ, en signe de son pouvoir sur le troupeau tout entier ? Linus était depuis plus de dix ans l'auxiliaire de l'apôtre au sein de la chrétienté de Rome ; l'accroissement du peuple fidèle avait amené Pierre à lui donner un collègue dans la personne de Cletus ; ce n'était cependant ni sur l'un ni sur l'autre que devait s'arrêter le choix de l'apôtre, en ce moment solennel, où il allait remplir l'engagement qu'il avait pris dans la lettre de ses adieux, de pourvoir à la continuation de son ministère. Clément, que son lien avec la famille impériale recommandait à la considération des Romains, en même temps que son zèle et sa doctrine lui méritaient l'estime des fidèles, fut celui sur lequel s'arrêta la pensée du prince des apôtres. Dans les derniers jours qui lui restaient encore, Pierre lui imposa les mains, et l'ayant ainsi revêtu du caractère épiscopal, il l'intronisa dans sa propre Chaire, et déclara son intention de l'avoir pour successeur. Ces faits, rapportés dans le Liber pontificalis, sont confirmés par le témoignage de Tertullien et de saint Epiphane.

 

Ainsi la qualité d'évêque de Rome entraînait celle de pasteur universel, et Pierre devait laisser l'héritage des clefs divines à celui qui occuperait après lui le siège que lui-même occupait au moment de sa mort. Ainsi l'avait ordonné le Christ, et l'inspiration céleste avait amené Pierre à choisir Rome pour sa dernière station, Rome préparée de longue main par la divine Providence à l'empire universel. L'Eglise romaine, comme l'enseigne saint Gélase dans son célèbre décret de l'an 494, avait donc été "établie par la propre bouche du Christ lui-même comme chef de toutes les églises". (Concil., t. IV.) De là advint qu'au moment où la suprématie de Pierre passa à l'un de ses disciples, aucun étonnement ne se manifesta dans l'Eglise. On savait que la primauté devait être un héritage local, et on n'ignorait pas que la localité dont Pierre avait fait choix, depuis longues années déjà, était Rome elle-même. Après la mort de Pierre, il ne vint en pensée à aucun chrétien de chercher le centre de l'Eglise soit à Jérusalem, soit à Alexandrie, soit à Antioche, soit ailleurs. Dès l'origine du christianisme, toutes les églises eurent les yeux fixés sur celle de Rome. Elles suivirent avec un filial respect la succession de ses évêques, et dressèrent ces listes sacrées destinées à conserver l'unité dans le vaste corps du christianisme. C'est à ces listes que, dès avant la fin du siècle suivant, saint Irénée, évêque de Lyon, représentant de la tradition de l'Asie et des Gaules, faisait appel comme au titre irréfragable de la puissante principauté de l'église de Rome sur toute autre église et sur tous les fidèles du monde entier.

 

L'Eglise cependant avait eu ses commencements en Orient. C'est en Orient que le Christ avait paru, qu'il avait accompli tous ses mystères pour le salut du monde. La substitution de l'Occident à l'Orient dans la faveur divine ne rappelait-elle pas cruellement celle de Jacob à Esaü ? Lorsque le Christ attaché à la croix tournait le dos aux régions où se lève le soleil, et étendait ses bras vers l'Occident, fallait-il donc voir dans cette attitude un signe de préférence pour les nations les plus enfoncées dans les ombres de la mort ? Rome, la fière et dure conquérante des peuples, allait-elle donc devenir la ville sainte de l'univers ? Ces pensées n'étaient pas sans amertume pour plusieurs chrétiens orientaux. Ils voyaient s'avancer les années de Pierre, et ils n'ignoraient pas que sa mort à Rome déciderait la question, que sa tombe deviendrait le titre inattaquable de la nouvelle Jérusalem.

 

Cette jalousie qui, dans la suite, devait prendre un corps, et par l'orgueil de Byzance, rompre l'unité de l'Eglise, allait apparaître en ces jours jusque dans Rome, et tenter un coup désespéré mais impuissant, pour ravir à l'Occident la gloire que Dieu lui avait réservée.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 144 à 150) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 12:00

Rawalpindi

A Pakistani Christian woman prays during a morning Christmas service in a Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

A Pakistani Christian woman prays during a morning Christmas service in a Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

 

Pakistani Christians attend morning Christmas services in Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

Pakistani Christians attend morning Christmas services in Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

 

A Pakistani Christian woman prays during a morning Christmas service in a Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

A Pakistani Christian woman prays during a morning Christmas service in a Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

 

Pakistani Christians attend morning Christmas services at a Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

Pakistani Christians attend morning Christmas services at a Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

 

Pakistani Rev. Sohail Patrick leads morning Christmas services in Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

Pakistani Father Sohail Patrick leads morning Christmas services in Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

 

Pakistani Christians pray during morning Christmas services at a Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

Pakistani Christians pray during morning Christmas services at a Catholic Church in Rawalpindi, Pakistan on Saturday, Dec. 25, 2010.

 

 

Au Sacré Cœur de Jésus à Lahore

A Pakistani Christian woman prays during the midnight Christmas service at the Catholic Cathedral of the Sacred Heart of Jesus, Saturday, Dec. 25, 2010 in Lahore, Pakistan.

A Pakistani Christian woman prays during the midnight Christmas service at the Catholic Cathedral of the Sacred Heart of Jesus, Saturday, Dec. 25, 2010 in Lahore, Pakistan.

 

Pakistani Christians attend midnight Christmas service at the Catholic Cathedral of the Sacred Heart of Jesus, Saturday, Dec. 25, 2010 in Lahore, Pakistan.

Pakistani Christians attend midnight Christmas service at the Catholic Cathedral of the Sacred Heart of Jesus, Saturday, Dec. 25, 2010 in Lahore, Pakistan.

 

Pakistani Christians attend midnight Christmas service at the Catholic Cathedral of the Sacred Heart of Jesus, Saturday, Dec. 25, 2010 in Lahore, Pakistan.

Pakistani Christians attend midnight Christmas service at the Catholic Cathedral of the Sacred Heart of Jesus, Saturday, Dec. 25, 2010 in Lahore, Pakistan.

 

A Pakistani Christian girl prays during the midnight Christmas service at the Catholic Cathedral of the Sacred Heart of Jesus, Saturday, Dec. 25, 2010 in Lahore, Pakistan.

A Pakistani Christian girl prays during the midnight Christmas service at the Catholic Cathedral of the Sacred Heart of Jesus, Saturday, Dec. 25, 2010 in Lahore, Pakistan.

 

 

photos : http://www.daylife.com/

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 05:00

Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi présenter en offrande le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes.

 

 Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C'était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. L'Esprit lui avait révélé qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Messie du Seigneur.

 

 Poussé par l'Esprit, Syméon vint au Temple. Les parents y entraient avec l'enfant Jésus pour accomplir les rites de la Loi qui le concernaient. Syméon prit l'enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : "Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple."

 

 Le père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qu'on disait de lui.

 

Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : " Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. - Et toi-même, ton coeur sera transpercé par une épée. - Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d'un grand nombre."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

 

Présentation au Temple par Carracci

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 20:00

La tendre affection que Paul portait à Timothée lui faisait vivement désirer de le voir encore.

 

Dès le début de sa lettre il épanche envers lui toute sa tendresse, rappelant les larmes que le jeune disciple avait répandues tout récemment encore, en se séparant de son maître, à Ephèse. Il renouvelle le souvenir de Loïde, aïeule de Timothée,  et d'Eunice,  sa mère,  toutes deux si distinguées par leur attachement à la foi. Mais l'apôtre désirait avoir son disciple pour témoin de sa prochaine confession. "Hâte-toi, lui dit-il, d'arriver près de moi, et fais en sorte que ce soit au plus tôt. Démas m'a quitté,  s'étant livré à l'amour du siècle, et il s'en est allé à Thessalonique. Crescent est parti pour la Galatie, et Tite pour la Dalmatie. Luc seul est resté avec moi". On voit que Paul dans les fers jouissait encore de quelque liberté, et qu'il était traité avec une certaine considération. Il charge Timothée, avec une aimable simplicité, de lui rapporter un manteau oublié à Troade,  chez Carpus.  En même temps il réclame ses livres, et aussi des parchemins qu'il avait laissés à Ephèse, dans son empressement à se rendre à la voix de Dieu, qui tout d'un coup l'avait appelé à Rome.

 

 Tel était Paul dans sa captivité, à la veille du martyre, tout entier à sa mission, et fidèle aux affections que nourrissait son cœur d'apôtre. Il ne dissimule pas à Timothée la peine qu'il a ressentie de se voir abandonné de plusieurs qui devaient défendre sa cause dans le prétoire, et qui firent défaut. Le prétexte de sa mise en jugement fut sans doute le fait de quelque réunion, à laquelle la police romaine avait voulu attribuer une couleur d'assemblée chrétienne ; car il est à supposer que les griefs personnels de Néron ne furent pas mis en avant. En terminant sa lettre, Paul envoie un souvenir affectueux à Aquila et Priscille, ainsi qu'à la famille d'Onésiphore, qui habitait aussi Ephèse. Quant au chef de cette famille, il se trouvait alors à Rome, et Paul le loue de sa fidélité, de ce qu'il n'a pas rougi des chaînes de son maître. Paul salue ensuite Timothée de la part d'Eubulus, de Pudens, de Linus et de Claudia.

 

 On doit remarquer que l'apôtre recommande à son disciple de disposer le voyage de manière à se rendre à Rome avant l'hiver. Le martyre de saint Pierre et de saint Paul ayant eu lieu le 29 juin 67, c'est à l'hiver de 66 qu'il est ici fait allusion. C'est à cette même année 66 qu'il faut rapporter et la lettre et la captivité de l'apôtre, qui arriva à Rome en 65, lorsque le premier feu de la persécution commençait déjà à s'assoupir. Quant à Néron, on sait d'une manière assurée qu'il partit de Rome vers la fin de l'année 66, pour se rendre en Achaïe, d'où il ne revint que dans les derniers mois de l'année 67. Ce fut donc en 66 que Paul comparut devant lui.

 

 Après avoir honoré les chaînes du docteur des gentils, nous revenons à Pierre, dont les jours s'écoulent avec une rapidité non moins grande. La catastrophe de Simon le Mage, qui avait été une humiliation pour Néron lui-même, avait dû préoccuper l'opinion publique. Naturellement le nom des chrétiens fut mis en avant, le nom de ces hommes "d'une superstition nouvelle et malfaisante", comme dit Suétone, digne émule de Tacite. (In Neronem, cap. XVI.) Beaucoup de gens étaient à même d'apprendre chaque jour que Pierre était le chef des chrétiens, que Simon avait la prétention de se poser comme son adversaire, qu'il y avait eu entre eux des controverses plus ou moins publiques. Le malheur arrivé à l'hérésiarque dont le déshonneur, aussi bien que le sang, avait rejailli jusque sur l'empereur, n'était-il point l'objet de quelque opération magique employée par le galiléen ? On sait que longtemps les païens cherchèrent à expliquer par la magie les prodiges si souvent opérés par les martyrs.

 

On savait en outre qu'un autre juif, ardent propagateur du christianisme, était récemment arrivé d'Orient, que déjà il avait comparu devant l'empereur, et qu'il était retenu dans les fers. La curiosité et la malveillance n'avaient donc qu'à s'unir pour appeler sur la personne même de Pierre une attention qui pouvait devenir funeste. Que l'on ajoute à cela le péril signalé par saint Paul, "le péril des faux frères" ; les froissements inévitables dans une société aussi nombreuse que l'était déjà celle  des  chrétiens,  la nécessité de mécontenter les âmes vulgaires, lorsqu'on ne doit consulter que les intérêts les plus élevés dans le choix, toujours délicat, des dépositaires  d'une  haute  confiance ;  on  s'expliquera alors ce que saint Clément, témoin du martyre des apôtres, atteste dans sa lettre aux Corinthiens, "que les rivalités et les jalousies" eurent grande part au dénouement tragique des suspicions que l'autorité  avait fini par concevoir au sujet de ces deux juifs.

 

Néron, comme nous l'avons dit, était absent de Rome ; mais la tyrannie était restée. En partant pour la Grèce, il avait confié le gouvernement de la ville à un de ses affranchis, nommé Hélius. Cet  homme,  d'une  cupidité  et d'une  cruauté sans égales, fit plus d'une fois regretter l'absence de Néron. Un autre affranchi, nommé Polythètes, fut appelé par Hélius à partager son omnipotence sur la vie et les propriétés des habitants de Rome. Quant au préfet de la ville, Flavius Sabinus, le mari de Plautia,  on conçoit qu'il était réduit à l'impuissance par la dictature du favori de l'empereur. On ne vit donc dans Rome, durant cette période, que violences, proscriptions et supplices. L'indignation publique amena une conspiration qui allait éclater, lorsque Hélius, dans son effroi, s'échappa de la ville et se rendit à Corinthe, pour en ramener son maître.

 

Sous un tel régime, tout était à craindre pour le chef de l'Eglise. La piété filiale des chrétiens de Rome s'alarma, et ils supplièrent le vieillard de se soustraire au danger par une fuite momentanée. "Bien qu'il eût préféré souffrir", dit saint Ambroise (Contra Auxentium), Pierre s'acheminait sur la voie Appienne. Il approchait de la porte Capène, lorsqu'une bandelette, qui liait une de ses jambes, tomba à terre, et fut ramassée par un disciple. Nous n'insisterions pas sur ce fait, rapporté dans les Actes des saints Processus et Martinien, qui sont trop récents, si un monument n'avait pas été élevé sur place, dès les premiers siècles, pour en conserver la mémoire. C'est l'église des saints Nérée et Achillée, appelée dans l'antiquité Titulus fasciolae, le Titre de la bandelette. Quelques critiques, embarrassés d'un témoignage si exprès, ont essayé d'en éluder la valeur sous le prétexte tout gratuit, que cette église avait dû porter à son origine le nom de Titulus Fabiolae, qui se serait changé plus tard en celui de Titulus fasciolae, par allusion aux Actes dont nous venons de parler. Les hyper-critiques sont généralement très crédules, quand il s'agit de leurs idées, et l'on ne peut s'empêcher de sourire en les voyant attribuer, sans aucune preuve, l'érection de ce sanctuaire à la pieuse veuve Fabiola, qui n'est connue que par la correspondance de saint Jérôme. En 1831, un démenti leur advint par le fait d'une découverte imprévue. On releva sous le portique de la basilique de Saint-Paul une inscription funéraire qui indiquait par les consuls l'année 377, et elle était consacrée à la mémoire d'un certain Cinnamius Opas,  lecteur du Titulus fasciolae.  Quant à Fabiola, on sait qu'elle vivait encore en 395, et accomplissait en cette année le pèlerinage des saints lieux de Palestine ; il faut donc aller chercher ailleurs que dans le nom de cette dame romaine le motif qui, dès l'année 377, faisait désigner l'église en question par le mot fasciola, et laisser en repos le nom respectable de Fabiola, qui n'a rien à faire ici. Ajoutons en passant que l'on trouve dans un concile romain tenu en 499, sous le pontificat de saint Symmaque, la signature officielle d'Acontius,  Paulin et Epiphane, prêtres du Titulus fasciolae, et non Fabiolae. Les dernières traces du prince des apôtres sur le sol romain sont si précieuses, qu'on nous pardonnera, nous l'espérons, cette courte dissertation, dans un livre que nous avons voulu, pour ainsi dire, réduire à la substance des faits.

 

 Pierre était arrivé près de la porte Capène, lorsque tout à coup se présente à lui le Christ, entrant lui-même dans la ville.  "Seigneur, où allez-vous ? s'écrie l'apôtre. — A Rome, répond le Christ, pour y être de nouveau crucifié". Le disciple comprit le maître, il revint sur ses pas, n'ayant plus qu'à attendre l'heure de son martyre. Cette scène tout évangélique exprimait la suite des desseins du Sauveur sur son disciple. Afin de fonder l'unité dans l'Eglise chrétienne, il avait étendu à ce disciple son nom prophétique de Pierre ; maintenant c'était jusqu'à sa croix dont il allait le faire participant. Rome allait avoir son Calvaire, comme Jérusalem qu'elle remplaçait.

 

Pierre rentra aussitôt dans la ville, plein de joie d'avoir vu le Seigneur et d'être bientôt appelé à le suivre.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 137à 143) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 05:00

Après le départ des mages, l'ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : "Lève-toi ; prends l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu'à ce que je t'avertisse, car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr."

 

Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l'enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu'à la mort d'Hérode.  Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : D'Égypte, j'ai appelé mon fils.

 

Alors Hérode, voyant que les mages l'avaient trompé, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants de moins de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d'après la date qu'il s'était fait préciser par les mages.

 

Alors s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Jérémie : Un cri s'élève dans Rama, des pleurs et une longue plainte : c'est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas qu'on la console, car ils ne sont plus.

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

 

Le Massacre des Innocents de Guido Reni

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 20:00

Mais auparavant il fallait que Rome possédât de nouveau dans ses murs l'apôtre des gentils, qu'une même immolation devait réunir à Pierre, afin que rien ne manquât à la gloire et à la splendeur de l'église mère et maîtresse de toutes les autres.

 

Paul avait achevé ses courses apostoliques dans l'Orient ; il avait confirmé les églises fondées par sa parole, et les épreuves, pas plus que les consolations, n'avaient manqué sur sa route. Tout à coup, un avertissement céleste, semblable à celui que Pierre lui-même recevra bientôt, lui enjoint de se rendre à Rome où le martyre l'attend. C'est saint Athanase (De fuga sua, cap. XVIII) qui nous instruit de ce fait, rapporté aussi par saint Astère d'Amasée. Ce dernier nous dépeint l'apôtre entrant de nouveau dans Rome, "afin d'enseigner les maîtres du monde, de s'en faire des disciples, et par eux de lutter avec le reste du genre humain. Là, dit encore l'éloquent évêque du quatrième siècle, Paul retrouve Pierre vaquant au même travail. Il s'attelle avec lui au char divin, et se met à instruire dans les synagogues les enfants de la loi, et au dehors les gentils". (Homil. VIII.)

 

 Rome possède donc enfin ses deux princes : l'un assis sur la Chaire éternelle, et tenant en main les clefs du royaume des cieux ; l'autre entouré des gerbes qu'il a cueillies dans le champ de la gentilité. Ils ne se sépareront plus, même dans la mort, comme le chante l'Eglise. Le moment qui les vit rapprochés fut rapide ; car ils devaient avoir rendu à leur maître le témoignage du sang, avant que le monde romain fût affranchi de l'odieux tyran qui l'opprimait. Leur supplice fut comme le dernier crime, après lequel Néron s'affaissa, laissant le monde épouvanté de sa fin, aussi honteuse qu'elle fut tragique.

 

 Mais avant de sortir de ce monde, Pierre devait avoir triomphé de Simon, son ignoble antagoniste. L'hérésiarque ne s'était pas contenté de séduire les âmes par ses doctrines perverses ; il eût voulu imiter Pierre dans les prodiges que celui-ci opérait. Mais les miracles de Pierre avaient pour but d'amener par des bienfaits les hommes à confesser la divinité de la doctrine chrétienne ; tandis que Simon ne cherchait que la faveur et la célébrité, au moyen de prodiges équivoques, dus à l'intervention des esprits ennemis de l'homme.  Il annonça un jour qu'il volerait dans les airs. Le bruit de cette nouveauté se répandit dans Rome, et le peuple se félicitait de contempler cette ascension merveilleuse.  Si l'on s'en rapporte à Dion Chrysostome, Néron aurait retenu quelque temps à sa cour le personnage qui s'était engagé à cette tentative aérienne. Il voulut même honorer de sa présence un si rare spectacle. (Orat. XXI.) On dressa la loge de l'empereur sur la voie Sacrée, où la scène devait se passer. La déception fut cruelle pour l'imposteur. "A peine cet Icare se fut-il lancé, dit Suétone, qu'il alla tomber près de la loge de l'empereur, qui fut inondé de son sang". (In Neronem, cap. XII.)

 

Nous avons voulu raconter d'abord le fait sur le témoignage de l'historien païen, et le lecteur ne sera pas étonné du nom mythologique employé par Suétone pour désigner le triste héros de l'aventure. Les écrits apocryphes ayant compromis cette histoire auprès de certains esprits ombrageux, il n'était pas inutile de faire voir que la substance du fait est rapportée par un contemporain qu'on n'accusera sans doute pas de christianisme. Maintenant il nous sera permis d'ajouter qu'à partir d'Arnobe, auteur chrétien du troisième siècle, toute la tradition des Pères s'accorde à attribuer à Simon le Mage la catastrophe à laquelle Suétone ne consacre qu'une seule phrase, dans un passage où il décrit le goût de Néron pour les spectacles.

 

L'accord des plus graves écrivains de l'antiquité chrétienne sur la chute honteuse de l'hérétique n'est pas moins unanime pour attribuer à l'intervention de Pierre l'humiliation infligée au jongleur samaritain au sein même de Rome, où il avait osé se poser comme un rival du vicaire du Christ. Outre Arnobe, saint Ambroise, saint Augustin, saint Maxime de Turin, saint Philastre de Brescia, et parmi les Orientaux, le compilateur des Constitutions apostoliques et Théodoret, affirment que la victoire fut due aux prières que Pierre adressa à Dieu pour déjouer les prestiges dont Satan avait espéré entourer son apôtre. Quelques autres Pères, parmi lesquels on compte saint Cyrille de Jérusalem, nous montrent Paul unissant ses prières à celles de Pierre, et obtenant concurremment avec lui cette chute compromettante  qui  discrédita  l'imposteur. Il est naturel de penser que l'apôtre des gentils ne pouvait demeurer indifférent à une lutte engagée entre la vérité et l'erreur, et que son intervention était acquise d'avance à la cause de Dieu ; mais Simon était à Rome le rival de Pierre et non celui de Paul ; il appartenait donc principalement à Pierre de lui faire sentir la puissance du glaive spirituel.

 

 C'était en l'année 65 que Paul était rentré dans Rome, accompagné de Luc l'évangéliste. Comme à son premier séjour, il y signala sa présence par toutes les œuvres de l'apostolat.  Il aimait cette église romaine à laquelle il avait écrit, avant même de l'avoir visitée. Cette fois, il y retrouvait les traces de ses propres travaux si féconds durant les deux années de sa captivité. Aquila et Priscille étaient à Ephèse, mais il revit Clément, son collaborateur à Philippes, maintenant attaché à Pierre.  Les  disciples  les  plus  chers  du prince des apôtres l'entourèrent de leur respect. Non seulement Paul connut Linus,  que Pierre avait consacré évêque ; mais il eut des relations avec Pudens. Lucine et Plautilla, sa petite-fille, témoignèrent, lors du martyre de l'apôtre, l'attachement profond qu'elles lui avaient voué. Paul revit-il Sénèque à son second séjour de Rome ? En tout cas, les relations auraient duré peu ; car ce fut en cette même année 65 que le philosophe fut enfin sacrifié aux caprices de son impérial disciple qui s'ennuyait de le voir vivre encore.

 

 Le court séjour que l'apôtre fit à Rome jusqu'à son martyre laissa des traces durables dans le souvenir des amis et des ennemis. Ses traits demeurèrent empreints dans la mémoire des uns et des autres. C'est ainsi que l'auteur du dialogue Philopatris lance un sarcasme sur le front chauve et le nez aquilin très prononcé qui distinguaient Paul. L'apôtre lui-même ne dissimule pas la vulgarité de son extérieur, qui nous est confirmée encore par les Actes très anciens de sainte Thècle, où l'on insiste sur les mêmes détails, en appuyant sur les sourcils joints, et relevant la brièveté de la taille, et les jambes peu droites. Tel était, quant aux formes extérieures, ce juif de Tarse qui n'en avait pas moins le don de subjuguer les hommes, lorsque sa parole de feu venait à éclater. Pierre ne nous est pas non plus resté inconnu quant à ses traits. Nicéphore Calliste, dans son Histoire (lib. II, cap. XXVII), s'accorde parfaitement avec un bronze du musée Vatican qui se rapporte à la fin du second siècle, lorsqu'il donne à ce prince des apôtres une chevelure et une barbe courtes et crépues, avec un visage plutôt rond qu'ovale, un nez légèrement camard, des sourcils épais. Il ajoute que Pierre était d'une taille assez élevée, mais sans embonpoint, d'une carnation claire et nullement foncée ; ses yeux étaient noirs. Au rapport de l'historien Eusèbe, qui écrivait sous Constantin, les portraits des deux apôtres étaient alors très répandus chez les fidèles de Rome, et furent conservés avec vénération dès le commencement.

 

 La situation périlleuse de l'Eglise à la suite de l'édit de Néron, dont la publication avait été accompagnée de si cruelles violences, ne pouvait arrêter l'ardeur apostolique de Paul. Dès son premier séjour, sa parole avait, comme nous l'avons vu, produit des chrétiens jusque dans le palais de César. De retour sur le grand théâtre de son zèle, il retrouva ses entrées dans la demeure impériale. Une femme qui vivait dans un commerce coupable avec Néron, et que l'on a supposé, sans preuve, avoir été la célèbre courtisane Acte, se sentit ébranlée par cette parole à laquelle il était dur de résister. Un échanson du palais fut pris aussi dans les filets de l'apôtre. Ces détails nous sont fournis par saint Astère d'Amasée et par saint Jean Chrysostome. Néron s'indigna de cette influence d'un étranger jusque dans sa maison, et la perte de Paul fut résolue. Il ne tarda pas à être jeté en prison, non sans avoir éprouvé l'ingratitude de certains chrétiens asiatiques, entre lesquels il nomme un Phygellus, un Hermogènes, et un ouvrier en cuivre appelé Alexandre.

 

L'apôtre eut à comparaître devant Néron en personne. Il se défendit avec son éloquence accoutumée, et profita, comme il le faisait toujours, de l'occasion pour annoncer la doctrine du salut. Paul était l'un des plus puissants promoteurs du christianisme, de cette religion odieuse et proscrite par de sanglants édits, et il osait étendre ses conquêtes jusque dans la cour même de l'empereur ;  c'était plus  qu'il  n'en fallait  pour  le vouer au dernier supplice. Dieu contint le courroux de Néron.  L'apôtre rend compte de cette redoutable audience en ces termes expressifs : "Le Seigneur m'a assisté et m'a inspiré la force, à ce point que là encore j'ai exercé la prédication. Toutes les nations ont été à même de m'entendre, et j'ai été délivré de la gueule du lion" (II Tim., IV.). Au lieu de la peine capitale, la prison fut pour Paul l'issue de cette comparution devant un tel homme.

 

Dans les fers, l'apôtre ne laissa pas refroidir son zèle, et continua d'annoncer Jésus-Christ. La maîtresse de Néron et son échanson abjurèrent, avec l'erreur païenne, la vie qu'ils avaient menée, et cette double conversion prépara le  martyre  de  Paul. Il  le  sentait, et  on s'en rend compte en lisant ces lignes qu'il écrit à Timothée : "Je travaille, dit-il, jusqu'à porter les fers,  comme un méchant ouvrier; mais la parole de Dieu n'est pas enchaînée : à cause des élus, je supporte tout.  Me voici à cette heure comme la victime déjà arrosée de l'eau lustrale, et le temps de mon trépas est proche. J'ai vaillamment combattu, j'ai achevé ma course, j'ai été le gardien de la foi ; la couronne de justice m'est réservée, et le Seigneur, juge équitable, me la donnera" (II Tim., t.).

 

La tendre affection que Paul portait à Timothée lui faisait vivement désirer de le voir encore.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 130 à 136 ) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 09:00

St John the Evangelist

Saint Jean l'Évangéliste par Véronèse

 

Après Etienne, le premier des Martyrs, Jean, l'Apôtre et l'Evangéliste, assiste le plus près à la crèche du Seigneur. Il était juste que la première place fût réservée à celui qui a aimé l'Emmanuel jusqu'à verser son sang pour son service ; car, comme le dit le Sauveur lui-même, il n'est point de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime (JOHAN. XV, 13) ; et le Martyre a toujours été considéré par l'Eglise comme le dernier effort de la charité, ayant même la vertu de justifier le pécheur dans un second Baptême.

 

Mais après le sacrifice du sang, le plus noble, le plus courageux, celui qui gagne par-dessus tout le cœur de l'Epoux des âmes, c'est le sacrifice de la virginité. Or, de même que saint Etienne est reconnu pour le type des Martyrs, saint Jean nous apparaît comme le Prince des Vierges. Le Martyre a valu à Etienne la couronne et la palme ; la Virginité a mérité à Jean des prérogatives sublimes, qui, en même temps qu'elles démontrent le prix de la chasteté, placent aussi ce Disciple parmi les principaux membres de l'humanité.

 

 Jean eut l'honneur de naître du sang de David, dans la famille même de la très pure Marie ; il fut donc parent de notre Seigneur, selon la chair. Un tel  honneur lui fut commun avec saint Jacques le Majeur, son frère, fils de Zébédée comme lui ; avec saint Jacques le Mineur et saint Jude, fils d'Alphée ; mais, dans la fleur de sa jeunesse, Jean laissa, non seulement sa barque et ses filets, non seulement son père, mais sa fiancée, au moment de célébrer de chastes noces. Il suivit le Christ et ne regarda pas en arrière ; c'est pourquoi la tendresse particulière du cœur de Jésus lui fut acquise ; et tandis que les autres étaient Disciples et Apôtres, il fut l'Ami du Fils de Dieu. La raison de cette rare prédilection fut donc, ainsi que le proclame l'Eglise, le sacrifice de virginité que Jean offrit à l'Homme-Dieu. Or, il convient de relever ici, au jour de sa fête, les grâces et les prérogatives qui ont découlé pour lui de l'heureux avantage de cette amitié céleste.

 

 Ce seul mot du saint Evangile : Le Disciple que Jésus aimait, en dit plus, dans son admirable concision, que tous les commentaires. Pierre, sans doute, a été choisi pour être le Chef des autres Apôtres et le fondement de l'Eglise ; il a été plus honoré ; mais Jean a été plus aimé. Pierre a reçu l'ordre d'aimer plus que les autres ; il a pu répondre au Christ, par trois fois, qu'il en était ainsi ; cependant, Jean a été plus aimé du Christ que Pierre lui-même, parce qu'il convenait que la virginité fût honorée.

 

La chasteté des sens et du cœur a la vertu d'approcher de Dieu l'homme qui la conserve, et d'attirer Dieu vers lui ; c'est pourquoi, dans le moment solennel de la dernière Cène, de cette Cène féconde qui devait se renouveler sur l'autel jusqu'à la fin des temps, pour ranimer la vie dans les âmes et guérir leurs blessures, Jean fut placé auprès de Jésus lui-même, et non seulement il eut cet honneur insigne, mais dans ces derniers épanchements de l'amour du Rédempteur, ce fils de sa tendresse osa reposer sa tête sur la poitrine de l'Homme-Dieu. Ce fut alors qu'il puisa, à leur source divine, la lumière et l'amour ; et cette faveur, qui était déjà une récompense, devint le principe de deux grâces signalées qui recommandent spécialement saint Jean à l'admiration de toute l'Eglise.

 

En effet, la Sagesse divine ayant voulu manifester le mystère du Verbe, et confier à l'écriture des secrets que jusqu'alors aucune plume humaine n'avait été appelée à raconter, Jean fut choisi pour ce grand œuvre. Pierre était mort sur la croix, Paul avait livré sa tête au glaive, les autres Apôtres avaient successivement scellé leur témoignage de leur sang ; Jean restait seul debout, au milieu de l'Eglise ; et déjà l'hérésie, blasphémant l'enseignement apostolique, cherchait à anéantir le Verbe divin, et ne voulait plus le reconnaître pour le Fils de Dieu,  consubstantiel au Père. Jean fut invité par les Eglises à parler, et il le fit dans un langage tout du ciel.

 

 Son divin Maître lui avait réservé, à lui, pur de toute souillure, d'écrire de sa main mortelle des mystères que ses frères n'avaient été appelés qu'à enseigner : le Verbe, Dieu éternel, et ce même Verbe fait chair pour le salut de l'homme. Par là il s'éleva, comme l'Aigle, jusqu'au divin Soleil ; il le contempla sans en être ébloui, parce que la pureté de son âme et de ses sens l'avait rendu digne d'entrer en rapport avec la Lumière incréée. Si Moïse, après avoir conversé avec le Seigneur dans la nuée, se retira de ces divins entretiens le font orné de merveilleux rayons, combien radieuse devait être la face vénérable de Jean, qui s'était appuyée sur le Cœur même de Jésus, où, comme parle l'Apôtre, sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science ! combien lumineux ses écrits ! combien divin son enseignement ! Aussi, ce type sublime de l'Aigle montré par Ezéchiel, et confirmé par saint Jean lui-même dans sa Révélation, lui a-t-il été appliqué par l'Eglise, avec le beau nom de Théologien que lui donne toute la tradition.

 

 A cette première récompense qui consiste dans la pénétration des mystères, le Sauveur joignit pour son bien-aimé Disciple une effusion d'amour inaccoutumée, parce que la chasteté, en désintéressant l'homme des affections grossières et égoïstes, l'élève à un amour plus pur et plus généreux. Jean avait recueilli dans son cœur les discours de Jésus : il en fit part à l'Eglise, et surtout il révéla le divin Sermon de la Cène, où s'épanche l'âme du Rédempteur, qui, ayant aimé les siens, les aima jusqu'à la fin. Il écrivit des Epîtres, et ce fut pour dire aux hommes que Dieu est amour ; que celui qui n'aime pas ne connaît pas Dieu ; que la charité bannit la crainte. Jusqu'à la fin de sa vie, jusque dans les jours de son extrême vieillesse, il insista sur l'amour que les hommes se doivent les uns aux autres, à l'exemple du Dieu qui les a aimés ; et de même qu'il avait annoncé plus clairement que les autres la divinité et la splendeur du Verbe, ainsi plus que les autres se montra-t-il l'Apôtre de cette infinie charité que l'Emmanuel est venu allumer sur la terre.

 

 Mais le Seigneur lui réservait un don véritablement digne du Disciple vierge et bien-aimé. En mourant sur la croix, Jésus laissait Marie sur la terre ; déjà, depuis plusieurs années, Joseph avait rendu son âme au Seigneur. Qui veillerait donc sur un si sacré dépôt ? qui serait digne de le recevoir ? Jésus enverrait-il ses Anges pour garder et consoler sa Mère : car quel homme sur la terre mériterait un tel honneur ? Du haut de sa croix, le Sauveur aperçoit le disciple vierge : tout est fixé. Jean sera un fils pour Marie, Marie sera une mère pour Jean ; la chasteté du disciple l'a rendu digne de recevoir un legs si glorieux. Ainsi, suivant la belle remarque de saint Pierre Damien, Pierre recevra en dépôt l'Eglise, Mère des hommes ; mais Jean recevra Marie, Mère de Dieu. Il la gardera comme son bien, il remplacera auprès d'elle son divin Ami ; il l'aimera comme sa propre mère ; il en sera aimé comme un fils.

 

 Environné de tant de lumière, réchauffé par tant d'amour, nous étonnerons-nous que Jean soit devenu l'ornement de la terre, la gloire de l'Eglise ? Aussi, comptez, si vous pouvez, ses titres ; énumérez ses qualités. Parent du Christ par Marie, Apôtre, Vierge, Ami de l'Epoux, Aigle divin, Théologien sacré, Docteur de la Charité, fils de Marie, il est encore Evangéliste par le récit qu'il nous a laissé de la vie de son Maître et Ami ; Ecrivain sacré par ses trois Epîtres inspirées de l'Esprit-Saint ; Prophète par sa mystérieuse Apocalypse, qui renferme les secrets du temps et de l'éternité. Que lui a-t-il donc manqué ? la palme du Martyre ? On ne le saurait dire ; car, s'il n'a pas consommé son sacrifice, il a néanmoins bu le calice de son Maître lorsque, après une cruelle flagellation, il fut plongé dans l'huile bouillante, devant la Porte-Latine, à Rome. Jean fut donc Martyr de désir et d'intention, sinon d'effet ; et si le Seigneur, qui le voulait conserver dans son Eglise comme un monument de son estime pour la chasteté et des honneurs qu'il réserve à cette vertu arrêta miraculeusement l'effet d'un affreux supplice, le cœur de Jean n'en avait pas moins accepté le Martyre dans toute son étendue.

 

Tel est le compagnon d'Etienne, près du berceau dans lequel nous honorons l'Enfant divin. Si le Proto-martyr éclate par la pourpre de son sang, la blancheur virginale du fils adoptif de Marie n'est-elle pas éblouissante au-dessus de celle de la neige ? Les lis de Jean ne peuvent-ils pas marier leur innocent éclat à la vermeille splendeur des roses de la couronne d'Etienne ? Chantons donc gloire au Roi nouveau-né, dont la cour brille de si riantes et de si fraîches couleurs.

 

Cette céleste compagnie s'est formée sous nos yeux. D'abord nous avons vu Marie et Joseph seuls dans l'étable auprès de la crèche ; l'armée des Anges a bientôt paru avec ses mélodieuses cohortes ; les bergers sont venus ensuite avec leurs cœurs humbles et simples ; puis, voici Etienne le Couronné, Jean le Disciple chéri ; et en attendant les Mages, d'autres viendront bientôt accroître l'éclat de la pompe, et réjouir de plus en plus nos cœurs. Quelle Naissance que celle de notre Dieu ! Si humble qu'elle paraisse, combien elle est divine ! et quel Roi de la terre, quel Empereur a jamais eu autour de son splendide berceau des honneurs pareils à ceux de l'Enfant de Bethléhem ?

 

Unissons nos hommages à ceux qu'il reçoit de tous ces heureux membres de sa cour ; et si nous avons hier ranimé notre foi, à la vue des palmes sanglantes d'Etienne, aujourd'hui réveillons en nous l'amour de la chasteté, à l'odeur des célestes parfums que nous envoient les fleurs de la virginale couronne de l'Ami du Christ.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

Saint Jean l'Évangéliste à Rome

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