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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

Archives

    

 

SALVE REGINA

18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 05:00

du livre de Jérémie (Jr 23, 5-8)

 

Voici venir des jours, déclare le Seigneur, où je donnerai à David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice. Sous son règne, le royaume de Juda sera sauvé, et Israël habitera sur sa terre en sécurité. Voici le nom qu'on lui donnera : "Le-Seigneur-est-notre-justice".

 

 Oui, voici venir des jours - déclare le Seigneur - où, pour prêter serment, on ne dira plus : "Par le Seigneur vivant, qui a fait monter du pays d'Égypte les fils d'Israël". Mais on dira : "Par le Seigneur vivant, qui a fait monter du pays du Nord les hommes de la maison d'Israël, qui les a ramenés de tous les pays où il les avait dispersés, et qui les fait demeurer sur leur propre sol."

 

 

King David by Fra Angelico

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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 05:00

du livre de la Genèse (Gn 49, 1-2.8-10)

 

Jacob appela ses fils : 

" Je veux vous dévoiler ce qui vous arrivera dans les temps à venir.

Rassemblez-vous, écoutez, fils d'Israël, écoutez votre père Jacob.

 

 Juda, tes frères te rendront hommage, ta main fera plier la nuque de tes ennemis et les fils de ton père s'inclineront devant toi. Juda mon fils est un jeune lion ; il est revenu de la chasse ; il s'est accroupi, il s'est couché comme un lion ; ce fauve, qui le fera lever ?

 

La royauté n'échappera point à Juda, ni le commandement, à sa descendance, jusqu'à ce que vienne celui à qui le pouvoir appartient, à qui les peuples obéiront."

 

Winchester Bible by Miniaturist, English (1160)

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 20:00

Après deux ans environ de captivité, vers la fin de l'année 57, on accorda enfin à Paul l’audience à laquelle lui donnait droit l'appel qu'il avait interjeté à César.

 

 Il comparut au prétoire, et il atteste lui-même, dans son Epître aux Philippiens, que sa présence produisit une véritable sensation. (Phil., 1.) Burrhus était à ce moment préfet du prétoire, et les consuls assistaient en personne aux audiences de cette nature. M. de Rossi a démontré, d'après un monument des frères Arvales, que Sénèque était consul durant le dernier semestre de l'année 37. Le philosophe fut donc à portée de connaître et d'entendre l'apôtre. Celui-ci, dans le prétoire, comme autrefois à Athènes dans l'aréopage, sut trouver des accents dignes de sa cause, et de nature à faire impression sur un éclectique du genre de Sénèque. Le nom de Paul pouvait être déjà connu du philosophe par ses relations avec son frère Gallion, proconsul d'Achaïe, devant lequel nous avons vu qu'une émeute de juifs à Corinthe avait entraîné l'apôtre.

 

 Le succès du plaidoyer de Paul dans le prétoire amena son acquittement, et l'apôtre, débarrassé de ses liens, put se livrer, avec plus d'aisance encore, à la prédication de l'Evangile. La persuasion assez générale a été, dans la haute antiquité chrétienne, que Paul et Sénèque ont eu ensemble des relations au dehors du prétoire. On ne saurait, il est vrai, apporter en preuve la correspondance de l'un et de l'autre qui avait cours au quatrième siècle, et qui fait partie du cycle des apocryphes chrétiens ; mais il faut avouer en même temps que ces relations entre l'apôtre et le philosophe ont leur vraisemblance, lorsque, sans appuyer davantage sur la rumeur si ancienne qui les atteste, on rencontre dans les écrits de Sénèque un nombre si considérable de passages reproduisant les textes mêmes des livres juifs et chrétiens, et quelquefois jusqu'aux propres paroles des Epîtres de Paul. Ces emprunts, qui ont fait dire à Tertullien, dans son livre de Anima, ce mot significatif : Seneca saepe noster, ne sauraient tous s'expliquer par la lecture assidue que Sénèque avait faite des philosophes, chez lesquels on rencontre parfois des passages empreints de spiritualisme et d'une morale pure, à côté d'autres sentences qui les neutralisent. Les traits de Sénèque auxquels nous faisons allusion retracent trop expressément le style employé dans les saintes écritures chrétiennes pour qu'il soit possible de n'y voir que des centons de Cicéron et autres moralistes, grecs ou latins, qui n'ont ni cette allure ni cette couleur.

 

Personne ne songe à revendiquer Sénèque pour le christianisme ; ce que l'on peut dire seulement sans invraisemblance, c'est qu'il aurait reconnu dans le juif Paul un homme avec lequel on pouvait, sans déroger, lier quelques relations, et en cela Sénèque aurait imité bon nombre de personnes de distinction qui, ainsi qu'on a pu le remarquer, goûtaient les entretiens de l'apôtre.

 

 Que ces rapports aient amené Sénèque à lire nos livres sacrés, avec assez de soin pour en extraire certains passages qu'il encadre dans ses écrits, sans en indiquer la provenance, rien n'a lieu d'étonner, et d'autant moins, que le philosophe n'a pas coutume d'indiquer les sources où il puise ses sentences de morale, trop souvent contradictoires. Nous laissons donc bien volontiers au stoïcisme le philosophe qui, avec son ami Burrhus, eut le courage de faire, en plein sénat, l'apologie du meurtre d'Agrippine par Néron, leur élève, et qui ensuite eut le lâche orgueil de s'ouvrir les veines sur l'ordre de César. Nous tenons seulement à prendre acte d'un fait qui fournit une nouvelle preuve de l'attention que la société romaine portait de plus en plus au christianisme.

 

 La famille Annea, à laquelle appartenait Sénèque, semble avoir eu dans la suite quelques membres agrégés à l'Eglise chrétienne, si c'est à cette gens qu'il faut attribuer un marbre du commencement du troisième siècle, découvert à Ostie en 1867. L'inscription funéraire, publiée par M. de Rossi, est ainsi conçue :

 D. M.

M. ANNEO

PAVLO PETRO

M. ANNEVS PAVLVS

FILIO CARISSMO

 

 On voit ici un personnage nommé M. Anneus Paulus, et son fils appelé M. Anneus Paulus Petrus. Le surnom de Paulus, que portent à la fois le père et le fils, ne déciderait rien à lui seul ; mais le cognomen surajouté de Petrus, nom entièrement inconnu dans l'épigraphe latine, annonce visiblement une intention chrétienne, et semble même donner un sens à l'emploi du surnom de Paulus. Ne serait-ce pas le vestige d'une tradition de famille chez les Annei, selon laquelle leur aïeul aurait eu des rapports avec l'apôtre Paul ?

 

Nous avons dit que Paul avait annoncé son acquittement aux Philippiens. Auparavant, durant le cours de sa captivité, il écrivit aux Ephésiens et aux Colossiens. C'est aussi à la même époque qu'il faut placer la lettre si touchante à Philémon, en faveur de l'esclave Onésime. L'Epître aux Hébreux, qui se termine par une salutation au nom des frères "qui sont en Italie", se rapporte également au séjour de l'apôtre dans Rome. Son ardeur pour l'extension de la foi chrétienne ne lui permettait pas d'oublier, au milieu de ses labeurs dans la capitale de l'Empire, ces chères églises de l'Asie et de la Grèce, qu'il avait fondées avec tant d'efforts et au prix de tant d'épreuves. Il lui tardait de les revoir. Avant de repartir pour l'Orient, visita-t-il l'Espagne, comme il en avait annoncé l'intention ? Plusieurs écrivains de l'antiquité l'affirment ; il est néanmoins étonnant que pas une des églises d'Espagne n'ait revendiqué l'honneur d'avoir été fondée par l'apôtre des gentils.

 

Quoi qu'il en soit, Paul ne dut pas beaucoup tarder à retourner en Orient. Nous l'y retrouvons occupé aux travaux apostoliques dans cette dernière période de sa vie si laborieuse. Il remplit les promesses qu'il avait faites durant sa captivité, en visitant de nouveau Colosses et même Ephèse, où il établit évêque son disciple Timothée. Il évangélisa la Crète, où il laissa son disciple Tite pour pasteur, le chargeant d'organiser l'église dans cette île.

 

Paul avait longtemps désiré voir l'église romaine ; il l'avait vue, il l'avait illustrée par son séjour, il l'avait accrue et fortifiée par sa prédication ; maintenant, il la quittait pour quelques années ; mais il devait revenir pour l'illuminer des derniers rayons de son apostolat, et l'empourprer de son sang glorieux.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 97 à 101) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 05:00

Parole du Seigneur adressée à Jérusalem :

 

 Crie de joie, femme stérile, toi qui n'as pas eu d'enfants ; éclate en cris de joie et d'allégresse, toi qui n'as pas éprouvé les douleurs de l'enfantement ! Car la femme abandonnée aura plus d'enfants que celle qui a son mari, déclare le Seigneur.

 

 Élargis l'espace de ta tente, déploie sans hésiter la toile de ta demeure, allonge tes cordages, renforce tes piquets ! Car ta descendance va éclater dans toutes les directions. Elle recueillera l'héritage des nations, elle peuplera des villes abandonnées.

 

 Ne crains pas, tu ne seras pas confondue ; n'aie pas honte, tu n'auras plus à rougir, car tu oublieras la honte de ta jeunesse, tu ne penseras plus au déshonneur d'avoir été abandonnée. Ton époux, c'est ton Créateur, "Seigneur de l'univers" est son nom. Ton Rédempteur, c'est le Dieu Saint d'Israël, il se nomme "Dieu de toute la terre".

 

Oui, comme une femme abandonnée et désolée, le Seigneur te rappelle. Est-ce qu'on rejette la femme de sa jeunesse ? dit le Seigneur ton Dieu. Un moment je t'avais abandonnée, mais dans ma grande tendresse je te rassemblerai. Ma colère avait débordé, et un moment je t'avais caché ma face. Mais dans mon amour éternel j'ai pitié de toi, dit le Seigneur, ton Rédempteur. C'est ainsi qu'au temps de Noé, j'ai juré que les eaux ne submergeraient plus la terre. De même, je jure de ne plus me mettre en colère contre toi, et de ne plus te menacer.

 

Quand les montagnes changeraient de place, quand les collines s'ébranleraient, mon amour pour toi ne changera pas, et mon Alliance de paix ne sera pas ébranlée, a déclaré le Seigneur, dans sa tendresse pour toi.

 

Livre d'Isaïe (54, 1-10)

 

 

ISAÏE par Duccio di Buoninsegna

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 20:00

Pierre n'était point rentré dans Rome pour y jouir d'une résidence tranquille, et ce ne fut qu'après avoir consacré ainsi à la prédication plusieurs années qu'il revit cette ville, où devait se terminer sa glorieuse carrière.

 

 Nous avons laissé Paul à Césarée, où le gouverneur Félix continuait à le retenir en captivité, l'entourant d'ailleurs de considération ; mais pardessus tout il craignait d'irriter les juifs en le rendant à la liberté. En 55, Félix eut pour successeur Portius Festus, devant lequel Paul ne tarda pas à être poursuivi par ses ennemis. L'apôtre voyant que Festus, pour en finir, parlait déjà de l'envoyer à Jérusalem, forma appel à César. Cette démarche de Paul le conduisait naturellement à Rome, où son zèle l'appelait depuis si longtemps : Dieu avait dirigé toutes choses.

 

Festus, afin de se débarrasser des clameurs des juifs, fit accélérer le départ de Paul pour l'Italie. Ce départ cependant ne fut pas tellement précipité, que l'apôtre n'eût l'occasion de rendre raison de sa foi et de sa mission devant le roi Agrippa et sa sœur Julia Bérénice, qui, étant venus à Césarée, l'entendirent avec une sorte d'intérêt.

 

 Paul, ayant été placé sous la garde d'un centurion nommé Julius, prit la mer vers la fin de l'été, avec ses disciples Luc et Aristarque. Après une longue et périlleuse navigation, il aborda en Italie au commencement de l'année 56. Des chrétiens de Rome, instruits de son arrivée, allèrent au-devant de lui jusqu'au Forum d'Appius, ville située sur la voie Appienne, à quarante-trois milles de Rome, et d'autres seulement jusqu'au lieu appelé Tres tabernae, qui n'en était qu'à trente-trois milles. Enfin l'apôtre des gentils fit son entrée dans Rome. L'appareil d'un triomphateur ne l'entourait pas : c'était un humble prisonnier juif que l'on conduisait au dépôt où s'entassaient les prévenus qui avaient appelé à César. Mais Paul était ce juif qui avait eu le Christ lui-même pour conquérant sur le chemin de Damas.

 

Il n'était pas Saul le Benjamite ; il se présentait sous le nom romain de Paul, et ce nom n'était pas un larcin chez celui qui, après Pierre, devait être la seconde gloire de Rome et le second gage de son immortalité. Il n'apportait pas avec lui, comme Pierre, la primauté que le Christ n'avait confiée qu'à un seul ; mais il venait rattacher au centre même de l'évangélisation des gentils la délégation divine qu'il avait reçue en leur faveur, comme un affluent verse ses eaux dans le cours du fleuve qui les confond avec les siennes et les entraîne à l'océan. Paul ne devait pas avoir de successeur dans sa mission extraordinaire ; mais l'élément qu'il venait déposer dans l'église mère et maîtresse représentait une telle valeur, que, dans tous les siècles, on entendra les pontifes romains, héritiers du pouvoir monarchique de Pierre, faire appel encore à un autre souvenir, et commander au nom des "bienheureux apôtres Pierre et Paul".

 

Une bienveillance particulière accueillit Paul à son arrivée, sans doute par l'influence du centurion Jules, qui lui avait dû son salut, ainsi que tout l'équipage du navire de traversée, lorsqu'une tempête après les avoir longtemps ballottés, les avait fait échouer à Malte. Au lieu d'attendre en prison le jour où sa cause serait appelée, l'apôtre eût la liberté de louer un logement dans la ville, obligé seulement d'avoir jour et nuit la compagnie d'un soldat représentant la force publique, et auquel, selon l'usage en pareil cas, il était lié par une chaîne qui l'empêchait de fuir, mais laissait libre tous ses mouvements. Hérode Agrippa avait subi ce mode d'emprisonnement, qu'on appelait custodia militaris, durant les six derniers mois de Tibère. On montre à Rome, dans l'église Sainte-Marie in via Lata, l'emplacement de l’hospitium qu'habita l'apôtre. Une colonne de marbre de laquelle pend une grosse chaîne et sur laquelle sont gravées ces paroles de Paul : Verbum Dei non est alligalum, est le symbole de la captivité qu'il subit en ce lieu ; mais elle n'a pas pour intention d'exprimer que l'apôtre aurait été enchaîné à la manière dont les malfaiteurs l'étaient dans leurs cachots. Le récit de saint Luc est formel pour exclure cette interprétation.

 

Paul passa deux ans dans le genre de captivité que nous venons de décrire, et il y jouit d'une assez grande liberté pour annoncer la parole de Dieu. Dès le troisième jour, il trouva moyen d'appeler auprès de lui les principaux d'entre les juifs de Rome. Il leur déclara la situation, et leur raconta comment les mauvais traitements qu'il avait à craindre des juifs de Palestine l'avaient contraint d'appeler à César pour se tirer de leurs mains, ajoutant que, si en ce moment encore il portait une chaîne, c'était pour "l'espérance d'Israël",  c'est-à-dire pour le Messie, qu'il la portait. Les juifs lui répondirent avec plus ou moins de franchise qu'ils n'avaient reçu de Jérusalem aucun mauvais renseignement sur lui ; mais que la secte à laquelle sans doute il appartenait était de toutes parts l'objet d'une vive opposition.

 

Paul prit jour avec eux pour une discussion sérieuse. Ils vinrent et, après l'avoir entendu, ils furent partagés de sentiments ; les uns se montrant favorables à l'interprétation que l'apôtre donnait des prophéties, les autres refusant de reconnaître en Jésus de Nazareth les caractères du Messie attendu d'Israël. Paul termina l'entretien en déclarant que le salut envoyé de Dieu était aussi pour les gentils et que les gentils l'accepteraient. Les juifs se retirèrent divisés d'opinion. Pour Paul, ce n'était là qu'un prélude à sa carrière apostolique dans Rome. Saint Luc nous apprend qu'il fut visité dans sa retraite par un grand nombre de personnes, et qu'il avait la liberté d'admettre tous ceux qui se présentaient, annonçant le Christ avec assurance et sans éprouver la moindre entrave.

 

 Les chrétiens sortis de la gentilité devaient avoir à cœur d'approcher d'un apôtre si célèbre déjà dans toute l'Eglise. Nul d'entre eux n'ignorait que Paul était l'auteur de cette Epître adressée avec tant d'autorité aux chrétiens de Rome, durant l'absence de Pierre. Ses autres Epîtres circulaient partout ; son éloquence et la dignité de son caractère étaient le bien commun de tous les fidèles, il est donc naturel de penser que les chrétiens illustres  qui  nous  sont déjà connus furent des premiers à venir saluer Paul à son arrivée. Nous verrons plus loin qu'il ne fut pas sans relations directes avec les Flavii.

 

En attendant, le récit de saint Luc nous le montre comme ayant joui dans sa retraite d'une complète liberté quant à l'accès des personnes qui voulaient traiter avec lui, et toute l'histoire de Paul montre que sa parole, ardente et vive, avait un entraînement particulier. Si la lassitude du  polythéisme,  le dégoût de la philosophie, le désir d'une vie plus élevée,  avaient entraîné précédemment un nombre assez notable de personnes du plus haut rang à s'agréger au judaïsme en qualité de prosélytes, doit-on s'étonner que les mêmes tendances en aient attiré d'autres, et en plus grand nombre, vers le christianisme, qui donnait la plénitude d'une doctrine dont le mosaïsme ne fournissait que l'ébauche, et qui n'exigeait point la pratique minutieuse et gênante des rites juifs, auxquels étaient astreints les vrais prosélytes ?

 

 Un mot de Paul, dans l'Epître qu'il écrivit de Rome aux Philippiens, éclaire jusqu'à un certain point l'étendue de ses conquêtes durant son séjour dans la capitale de l'Empire. Assurément, sa règle de conduite fut toujours celle qu'il a énoncée dans l'Epître aux Romains  : "Je me dois à tous : aux esprits cultivés comme aux ignorants" ; mais il n'est pas permis de laisser passer, sans les avoir remarquées, ces paroles qu'il adresse aux chrétiens de Philippes : "Tous les fidèles vous saluent, et particulièrement ceux qui sont de la maison de César". Il est visible que Paul veut donner ici une idée du progrès que l'Evangile faisait à Rome dans la classe la plus élevée. Si les chrétiens de la maison de César, dont il est ici question, eussent été simplement des employés d'un rang inférieur, il est à croire que Paul n'en eût pas fait cette mention spéciale : on connaît assez la sainte fierté de son caractère. Sans remonter non plus jusqu'aux premières dignités de la cour de Néron, on est en droit d'entendre ces paroles de certains officiers qui occupaient dans cette cour un rang important et remplissaient des services supérieurs.

 

Il n'est pas hors de propos de noter ici, d'après Tacite, que Flavius Sabinus, gendre de Pomponia Graecina, avait été élevé par Néron à la charge de préfet de Rome, vers l'année 56. Nous relèverons plus loin les raisons qui ont donné lieu de penser qu'il aurait professé le christianisme, comme tant d'autres membres de sa famille. En ce cas, on aurait peut-être lieu de le compter parmi ces chrétiens qui approchaient de César.

 

Après deux ans environ de captivité, vers la fin de l'année 57, on accorda enfin à Paul l’audience à laquelle lui donnait droit l'appel qu'il avait interjeté à César.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 91 à 96) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 05:00

" Je suis le Seigneur, il n'y en a pas d'autre : je fais la lumière et je crée les ténèbres, j'établis la paix et je crée le malheur. C'est moi, le Seigneur, qui fais tout cela. Que les cieux distillent la rosée, que les nuages répandent la justice, que la terre s'entrouvre et que le salut s'épanouisse, que la justice fasse éclater en même temps tous ses bourgeons. Moi, le Seigneur, je crée tout cela."

 

 Ainsi parle le Seigneur, le créateur des cieux, lui qui est Dieu, lui qui a modelé la terre et l'a formée, lui qui l'a fixée ; il ne l'a pas créée comme un désert, il l'a formée pour qu'elle soit habitée :

 

" Je suis le Seigneur, il n'y en a pas d'autre.
Il n'y a pas d'autre Dieu que moi ;
un Dieu juste et sauveur,
il n'y en a pas en dehors de moi.
Tournez-vous vers moi pour être sauvés, habitants de la terre entière.

Car c'est moi qui suis Dieu, il n'y en a pas d'autre.
Je le jure par moi-même : de ma bouche sortira le salut, cette parole ne reviendra pas en arrière ;

devant moi toute créature tombera à genoux, par moi jurera toute langue en disant :
Au Seigneur seul la justice et la force !"

 

 Vers lui viendront, couverts de honte, tous ceux qui s'étaient dressés contre lui.

 

Et toute la descendance d'Israël trouvera dans le Seigneur sa justice et sa fierté.

 

Livre d'Isaïe (45, 6b-8.18.21b-25)

 

 

ISAÏE par Duccio di Buoninsegna

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 20:00

Durant l'absence de Pierre, l'heureuse famille de Cornelius avait été favorisée de la fécondité, et les parents purent présenter aux bénédictions du prince des apôtres un jeune Pudens, que nous ne tarderons pas à faire connaître.

 

 Pomponia Grsecina, toujours protégée par son deuil, auquel elle devait une si heureuse indépendance, revit avec bonheur le père de la chrétienté, et elle eut à lui rendre compte des résultats de ce zèle qui l'anima toute sa vie, et qui fut au moment de lui procurer la couronne du martyre. Nous avons dit quel intérêt elle portait, ainsi que son mari Plautius, à la récente famille des Flavii. Un instinct supérieur semblait lui avoir révélé les destinées étonnantes de cette race, et elle la convoitait pour le Christ. On ne peut voir qu'avec étonnement et admiration les dévouements qui s'y produisirent lorsque l'heure de confesser la foi fut arrivée.

 

 Ce fut en l'année 47 que Plautius revint victorieux de l'expédition de Bretagne, ramenant avec lui les trois Flavii qui avaient combattu sous ses ordres. Titus Flavius Sabinus, l'aîné de Vespasien, d'un caractère rempli de douceur et peu porté à l'ambition, ne tarda pas à recevoir la plus grande marque d'estime de Plautius et de Pomponia. Ils accordèrent en mariage à cet homme nouveau leur propre fille Plautia. On a toute raison de penser que l'influence de sa mère dut ouvrir tôt ou tard à Plautia la porte du christianisme. Quoi qu'il en soit, sa fille Plautilla nous apparaîtra bientôt au nombre des disciples les plus fervents de l'apôtre des gentils.

 

 Pour Vespasien, il épousa une Flavia Domitilla, qui n'est pas autrement connue, à moins qu'elle n'ait appartenu, par sa mère, à la famille Domitia, qui avait eu le triste honneur de produire Néron. Vespasien eut de cette Domitilla, outre ses deux fils Titus et Domitien, une fille appelée comme sa mère, et qui elle-même eut pour fille la troisième Flavia Domitilla, que nous verrons plus tard exilée pour la foi. Il serait difficile de ne pas reconnaître dans la conversion de cette dernière l'action de la zélée chrétienne à laquelle Plautilla dut l'avantage de connaître le Christ.

 

 Une jeune fille qui tenait aussi à la famille Flavia fut l'objet d'un tendre intérêt de la part de Pomponia Graecina. Elle se nommait Petronilla, et sa protectrice la mit en rapport avec Pierre. Au moyen âge, on alla jusqu'à voir en elle la propre fille de l'apôtre, qui était marié lorsque le Sauveur l'appela à sa suite. Le nom de Petronilla, qui dérive tout naturellement de celui de Flavius Petro, souche des Flavii (Petro, Petronius, Petronilla), était regardé par les naïfs légendaires de ces temps comme formé de celui de Petrus.

 

 Les Actes des saints Nérée et Achillée racontent que Petronilla fut initiée à la foi chrétienne par saint Pierre lui-même, et qu'elle fut de sa part l'objet des soins les plus paternels. Sans admettre tous les détails que renferme ce document trop tardivement rédigé, on en peut extraire les notions qui s'encadrent avec l'ensemble des faits que nous racontons, et rien n'oblige à repousser la tradition si antique qui attribue à Petronilla l'honneur d'avoir été la première des vierges chrétiennes dans l'église de Rome. Les Actes nous disent que, pour rester fidèle au Christ, elle refusa l'alliance d'un chevalier romain nommé Flaccus. Ce Flaccus ne serait-il pas le fils de Pomponius Flaccus Graccinus, que nous voyons consul en l'an 17, avec C. Caecilius Rufus, et le cousin de Pomponia Graecina ? Etant à même de rencontrer les Flavii dans la société de la noble femme, il est possible que l'alliance de Plautia avec Flavius Sabinus ait déterminé le jeune Romain à songer aussi à une Flavia ; cette conjecture n'offre rien que de vraisemblable, si l'on tient compte de l'intimité que le mariage de Plautia dut accroître encore entre les deux familles.

 

 Quoi qu'il en soit, nous savons que le sarcophage de Petronilla reposa jusqu'au huitième siècle dans une salle particulière du cimetière de Flavia Domitilla, qui fut la catacombe des Flavii chrétiens, et que l'inscription funéraire portait ces mots : 

 AVRELIAE PETRONILLAE FILIAE DVLCISSIMAE

 

L'importance de cette sépulture fut telle, que la région du cimetière de la voie Ardéatine, où elle se trouvait, est plusieurs fois appelée Ad sanctam Petronillam, sur les anciens documents de Rome souterraine. Vers l'an 760, le pape saint Paul Ier transféra le corps de la vierge et le sarcophage lui-même dans la chapelle de Sainte-Pétronille, attenante à la basilique vaticane. Sixte IV, dans un bref à Louis XI, publié par dom Martène, atteste l'existence du sarcophage dans ce sanctuaire, probablement sous l'autel, et nous apprend que son couvercle était orné de quatre dauphins.

 

Les détails que nous venons de donner sur la circulation du christianisme dans les familles influentes de Rome donnent légitimement à penser que ce mouvement ne devait pas se borner aux quelques personnes dont nous pouvons encore aujourd'hui assigner le rôle ; la suite de nos récits le montrera d'ailleurs suffisamment. Le retour de Pierre allait puissamment avancer la propagation de l'Evangile au sein d'une population qui était un composé de l'humanité tout entière ; mais avant de s'asseoir d'une manière stable dans ce centre de l'Empire et de l'Eglise, l'apôtre se sentait un devoir à remplir. Durant de longues années, l'Orient avait entendu sa voix ; il était juste que les provinces de l'Occident connussent à leur tour le vieillard sur lequel le Christ avait  édifié  son  Eglise.

 

Avant  d'ouvrir le cours de ses pérégrinations, Pierre voulut se constituer un vicaire dans Rome, et il imposa les mains à Linus, comme au plus digne de ses coopérateurs, comme à celui dont les travaux passés et l'influence méritaient le mieux ce poste de confiance. Nous savons, par l'ancien catalogue des papes, dont la première partie remonte au troisième siècle, mais dont le texte, tel que nous l'avons sur un manuscrit du quatrième, a malheureusement souffert, la date de la consécration épiscopale de Linus. Elle eut lieu sous le consulat de Q. Volusius Saturninus et de P. Cornélius Scipion : ce qui donne l'année 56. Cette date, mal comprise par un copiste du catalogue, lui a fait attribuer douze années de pontificat à Linus, qui ne fit que passer sur la Chaire de saint Pierre ; tandis qu'il n'eût fallu voir dans ces consulats de l'an 56 que l'indication du commencement de l'épiscopat du vicaire Linus, durant lequel le prince des apôtres continuait le cours de son pontificat.

 

Ayant ainsi pourvu au service du troupeau, Pierre commença son apostolat dans nos régions. Plusieurs villes de l'Italie entendirent d'abord sa parole ; puis il franchit les Alpes, et pénétra dans les Gaules. Le vénérable Bède, un biographe grec du huitième siècle reproduit par les Bollandistes, un auteur syriaque du sixième publié par le cardinal Maï, nous montrent l'apôtre évangélisant jusqu'à la Grande-Bretagne, qui depuis l'expédition de Plautius était devenue d'un accès facile comme toute autre province de l'Empire. L'Espagne le vit aussi, et il est probable qu'avant de rentrer à Rome il visita la côte d'Afrique, en sorte que tout ce qui devait former le patriarcat d'Occident aurait été parcouru et sanctifié par les pas de celui qui, comme dit Eusèbe, au deuxième livre de son Histoire, "étant le vaillant chef de la milice divine, couvert de l'armure céleste, était venu apporter de l'Orient à ceux qui habitaient vers le Couchant la lumière précieuse des intelligences ."

 

Expérimenté dans la carrière apostolique, Pierre dut procéder dans nos contrées comme il l'avait fait en Orient, s'arrêtant plus ou moins longtemps dans certaines villes, demeurant peu de temps dans quelques-unes, et évangélisant les autres localités par ses disciples. Ce labeur était l'œuvre apostolique, et sa qualité de chef suprême n'en dispensa l'apôtre ni en Orient ni en Occident.

 

Pierre n'était point rentré dans Rome pour y jouir d'une résidence tranquille, et ce ne fut qu'après avoir consacré ainsi à la prédication plusieurs années qu'il revit cette ville, où devait se terminer sa glorieuse carrière.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 85 à 90) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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