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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

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SALVE REGINA

10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 09:00

L'Eglise  fait en ce jour, la Commémoration du saint Pape Melchiade. Cet illustre Pontife, que saint Augustin appelle le véritable enfant de la paix de Jésus-Christ,  le digne Père  du peuple chrétien, monta sur le Saint-Siège en 311, pendant que le feu de la persécution était encore dans toute  son activité : c'est pourquoi il est honoré de la qualité de Martyr, comme plusieurs de ses prédécesseurs qui, n'ayant  pas, il est vrai, répandu leur sang pour le nom de Jésus-Christ, ont cependant eu part à la gloire des Martyrs, à cause  des  grandes traverses et persécutions qu'ils eurent  à souffrir avec toute  l'Eglise de leur temps.

 

Mais le Pontificat de  saint Melchiade présente ceci de remarquable, qu'ayant eu ses racines dans la tempête, il s'est épanoui dans la paix. Dès l'année 312, Constantin rendit la liberté aux Eglises ; et Melchiade eut la gloire de voir s'ouvrir l'ère de la prospérité temporelle des enfants de Dieu. Maintenant son nom brille au Cycle  liturgique, et nous  annonce la Paix qui bientôt va descendre du ciel.

 

 Daignez donc, ô Père du peuple chrétien, solliciter pour nous le Prince de la Paix, afin que, venant en nous, il détruise toute agitation, calme toute résistance, et règne en maître sur nos coeurs, sur nos esprits et sur nos sens.

 

Demandez aussi la Paix pour la sainte Eglise Romaine, dont vous fûtes l'époux, et qui a gardé votre mémoire jusqu'aujourd'hui ; conduisez-la toujours du haut du ciel et écoutez les vœux qu'elle vous adresse.

 

 Dieu tout-puissant, regardez notre infirmité; et parce que nous sommes accablés sous le poids de nos péchés, faites que nous soyons fortifiés par la glorieuse intercession du bienheureux Melchiade, votre Martyr et Pontife.

 

Par Jésus-Christ notre Seigneur.

 

Amen

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Bosco ai Frati Altarpiece by Fra Angelico

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 23:42

A female police officer stands guard on Red Square in Moscow on December 9, 2010 after Moscow was hit by a snow fall.

 

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 20:00

Juifs et gentils, oubliant leur passé, n'avaient qu'à s'embrasser dans la fraternité d'une même foi, et à témoigner leur reconnaissance à Dieu, qui les avait appelés par sa grâce les uns et les autres.

 

 Dans cette lettre adressée aux chrétiens de la capitale de l'Empire, Paul juge à propos d'aborder la question politique qui devait surgir tôt ou tard, comme résultat de l'accroissement indéfini de l'Eglise chrétienne. Les règles de conduite qu'il leur assigne sont les mêmes que Pierre avait déjà intimées. Il faut que tout chrétien sache qu'à ce moment, ce n'est pas un parti politique qui se forme, c'est la véritable religion qui s'élève. La victoire viendra plus tard à l'Eglise ; mais il faut auparavant qu'elle ait transformé le monde. Pour cela, trois siècles d'oppression et de souffrance seront nécessaires ; mais le triomphe qui en sera la suite demeurera jusqu'à la fin des siècles l'invisible argument de la divinité du christianisme.

 

 Ces leçons des deux apôtres furent prises à la lettre par les chrétiens durant toute la longue période de l'épreuve, et déjà, au début du troisième siècle, Tertullien pouvait adjurer les païens de déclarer si jamais un chrétien avait trempé dans quelqu'une des nombreuses conspirations qui avaient débarrassé l'Empire de tant d'indignes chefs.  La même  soumission  passive et bienveillante s'affirme dans les apologies  présentées  aux empereurs  en  faveur du christianisme, ainsi que dans les Actes des Martyrs. Elle reposait sur ces axiomes politiques que Paul affirme avec tant d'autorité, et qui devaient refaire le monde : "Toute puissance procède de Dieu, et celles qui existent, c'est Dieu qui les a établies. Celui donc qui résiste à la puissance résiste à l'ordre établi de Dieu, et s'attire la damnation. Demeurez donc soumis, parce qu'il est nécessaire ; soumis non seulement par le sentiment de la crainte, mais aussi par le devoir de la conscience". (Rom., XIII.)

 

 Ainsi, selon l'enseignement des deux apôtres de Rome, l'obéissance politique n'était pas la servitude envers l'homme : le chrétien ne pouvait servir que Dieu. Le pouvoir n'était point la résultante d'une combinaison humaine qui l'aurait fait émaner d'en bas ; il procédait de la volonté divine, et Dieu ne pouvant pas être contraire à lui-même, s'il arrivait que la puissance déléguée par lui vînt à commander le mal, c'était alors à Dieu et non plus à l'homme que le chrétien devait obéir. La résistance passive des martyrs dégagea la notion véritable du pouvoir politique, qui, en définitive, n'a droit à l'obéissance que lorsque ses prescriptions ne violent pas la loi de Dieu.  Rien  n'était plus puissant pour dissoudre à la longue l'idée césarienne,  selon laquelle la volonté d'un homme était substituée à la notion du bien et du mal.  La doctrine de Pierre et Paul interdisait aux chrétiens le droit de prendre part aux incessantes conspirations par lesquelles on  faisait et on  défaisait sans cesse les empereurs ; mais, en retour, elle préparait de longue main  l'avènement d'un  nouveau droit social. L'Empire païen comprit vite la portée de cette soumission éclairée du chrétien.  Il pressentit qu'une révolution  immense en  sortirait un jour, et il déclara promptement la guerre à une religion qui, se bornant à réclamer l'indépendance de la conscience, anéantissait le droit brutal de la force.

 

 L'ancienne Rome, la Rome du sénat, devait se partager, à l'avènement du césarisme, sur l'application des théories sociales. Le plus grand nombre, par l'effet de cette lâcheté qu'enfante toujours  l'affaiblissement  des  mœurs, accepta tout  et  sanctionna  tout. Une  minorité  essaya d'opposer aux Césars le rempart du stoïcisme ; elle succomba vite et ne laissa rien après elle. Une autre minorité, prise dans les débris des plus illustres races, goûta l'enseignement des apôtres. Accoutumée à tous les dévouements dans le passé, façonnée à toutes les gloires, elle connut et comprit la grandeur et la sainteté du Christ que les deux juifs, Pierre et Paul, étaient venus révéler au sein même de Babylone. Par cette élite de ses siècles de gloire, Rome, sans s'en douter d'abord, passa insensiblement  sous le joug  de l'Evangile, et lorsque, après les Antonins, les empereurs asiatiques crurent en finir avec le christianisme par la violence,  ils se trouvèrent en face d'une Rome chrétienne, complète, à la formation de  laquelle n'avaient  manqué ni  les grandes races ni le peuple, et qui, par la seule résistance passive unie au nombre, était en mesure de braver jusqu'au plus formidable des assauts, la persécution finale, celle de Dioclétien.

 

 L'Epître de Paul aux Romains se terminait par des salutations à divers chrétiens de Rome, tous juifs, qu'il avait connus en Orient, et il rappelle avec complaisance ses relations antérieures avec eux. Il n'a garde d'oublier Aquila et Priscille, auxquels il se reconnaît redevable des plus généreux services ; il atteste même qu'ils ont été jusqu'à exposer leur vie pour sauver la sienne. Les circonstances auxquelles Paul fait allusion sont demeurées inconnues ; mais le fait sert à montrer toujours plus le caractère de ces deux chrétiens du premier âge. L'apôtre envoie un salut particulier à "l'église, qui est dans leur maison". Il est aisé de reconnaître ici l'assemblée chrétienne qui se réunissait dans la maison du mont Aventin, à laquelle les noms d'Aquila et de Priscille sont demeurés attachés, et où vivaient les deux époux sous les auspices de Cornélius Pudens.

 

En attendant le jour où Paul pourrait enfin contempler de ses propres yeux cette église de Rome  qui,  fondée par le  prince des  apôtres, n'avait cessé de s'étendre, il avait encore à accomplir, par suite d'un vœu, le pèlerinage de Jérusalem, et il se proposait d'arriver en cette ville pour la fête de la Pentecôte. Il n'est point aisé non plus de faire cadrer avec le soi-disant hellénisme de Paul cette pérégrination toute judaïque, pas plus que le voeu de Nazaréen qui l'avait déjà précédemment appelé à Jérusalem, pas plus que la circoncision, qu'il imposa à son disciple Timothée. Ainsi  que nous l'avons dit ci-dessus, à propos de quelques repas de saint Pierre à Antioche avec les chrétiens juifs de Jérusalem,  les deux apôtres étaient parfaitement libres de se conduire en cette manière ; mais le roman germanique, accepté si naïvement  en France par un de nos historiens de renom, n'en croule pas moins de toutes parts. Paul fut l'apôtre des gentils ; mais il ne renonça jamais à son droit de suivre les usages mosaïques, lorsqu'il lui sembla à propos de le faire, et on est fondé à affirmer sur les faits les plus évidents que Pierre, qu'on a osé accuser de judaïsme invétéré, Pierre, l'initiateur de Cornélius et l'apôtre de Rome, a plus agi que Paul dans l'émancipation des gentils. Il nous a semblé nécessaire de revenir une dernière fois sur un système dont l'intention est visible, et qui, grâce à l'ignorance et à la futilité d'aujourd'hui, a pu séduire certains esprits qui n'étaient pas assez sur leurs gardes.

 

En se rendant à Jérusalem, Paul évita de passer par Ephèse, où la fureur des païens était encore soulevée contre lui, et il arriva au terme de son voyage en mai de l'année 53, après avoir touché les îles de Rhodes et de Chypre, et débarqué enfin à Césarée de Palestine. La rage des juifs de Jérusalem se déchaîna jusqu'au dernier excès. Leur orgueil en voulait surtout à cet ancien disciple de Gamaliel, à ce complice du meurtre d'Etienne, qui maintenant conviait les gentils à s'unir aux fils d'Abraham sous la loi de Jésus de Nazareth.

 

Le tribun Lysias l'arracha des mains de ces acharnés, qui allaient le mettre en pièces. La nuit suivante, le Christ apparut à Paul, et lui dit : "Sois ferme; car il te faudra rendre de moi à Rome le même témoignage que tu me rends en ce moment à Jérusalem."

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 73 à 77) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 10:00

Je suis le Seigneur ton Dieu. Je te prends la main droite, et je te dis : " Ne crains pas, je viens à ton secours." Ne crains pas, Jacob, faible vermisseau, Israël, misérable mortel. Je viens à ton secours, déclare le Seigneur ; ton rédempteur, c'est le Dieu Saint d'Israël.

 

 J'ai fait de toi une herse à broyer la paille, toute neuve, hérissée de pointes : tu vas briser les montagnes, les broyer, et réduire les collines en menue paille ; tu les passeras au crible, le vent les emportera, un tourbillon les dispersera. Mais toi, tu mettras ta joie dans le Seigneur, ta fierté dans le Dieu Saint d'Israël.

 

 Les petits et les pauvres cherchent de l'eau, et il n'y en a pas ; leur langue est desséchée par la soif. Moi, le Seigneur, je les exaucerai, moi, le Dieu d'Israël, je ne les abandonnerai pas. Sur les hauteurs dénudées je ferai jaillir des fleuves, et des sources dans les ravins. Je changerai le désert en lac, et la terre aride en fontaines. Je mettrai dans le désert le cèdre et l'acacia, le myrte et l'olivier ; je mettrai dans les terres incultesle cyprès, le pin et le mélèze, afin que tous regardent et reconnaissent, afin que tous considèrent et découvrent que la main du Seigneur a fait tout cela, que le Dieu Saint d'Israël en est le créateur.

 

Livre d'Isaïe  41, 13-20

 

 

ISAÏE par Duccio di Buoninsegna

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 23:54

A man uses an umbrella to take cover from falling snow as he walks in front of the Moulin Rouge in Paris December 8, 2010, as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

A man uses an umbrella to take cover from falling snow as he walks in front of the Moulin Rouge in Paris December 8, 2010, as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

 

People use an umbrella to take cover from falling snow as they walk near the Pyramid entrance of the Louvre Museum in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

People use an umbrella to take cover from falling snow as they walk near the Pyramid entrance of the Louvre Museum in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

 

A woman cycles on a Velib self-service public bicycle as tourists take photos on the Pont des Arts during a snowfall in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

A woman cycles on a Velib self-service public bicycle as tourists take photos on the Pont des Arts during a snowfall in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

 

A woman cycles in the snow along the Canal Saint Martin in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

A woman cycles in the snow along the Canal Saint Martin in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

 

People walk on the snow-covered Concorde place in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

People walk on the snow-covered Concorde place in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

 

A man cycles in the snow to cross the Concorde place in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

A man cycles in the snow to cross the Concorde place in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

 

People use umbrellas to take cover from falling snow as they walk in the Tuileries garden in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

People use umbrellas to take cover from falling snow as they walk in the Tuileries garden in Paris December 8, 2010 as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

 

People look at the snow-covered Sacre Coeur Basilica in Paris December 8, 2010, as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

People look at the snow-covered Sacre Coeur Basilica in Paris December 8, 2010, as winter weather and sub-freezing temperatures continue in northern France.

 

http://www.daylife.com/

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 20:00

Un incident qui nous révèle le caractère intime de Pierre et de Paul se passa peu de temps après à Antioche,  où Pierre s'était rendu de Jérusalem.

 

 Il était arrivé de cette dernière ville plusieurs juifs chrétiens dont l'apôtre croyait avoir besoin de ménager la susceptibilité. L'assemblée de Jérusalem, en prescrivant de ne pas astreindre aux rites mosaïques les convertis de la gentilité, n'avait point prétendu interdire l'usage de ces rites aux chrétiens sortis du judaïsme. Pierre, qui s'asseyait volontiers à la table des chrétiens gentils, usant sans répugnance des aliments proscrits par la loi de Moïse, craignit que cette liberté ne fût une épreuve trop forte pour les nouveaux venus.  Usant donc du droit qu'avaient encore ces derniers, il les fit manger avec lui, et l'on observa dans le repas l'ancienne distinction des viandes. La chose fut connue dans l'Eglise d'Antioche, et les chrétiens juifs en prenaient occasion de retourner aux usages mosaïques dans leurs repas  : Barnabé lui-même se laissait entraîner à leur exemple dans un but de pacification.

 

Paul  ne put supporter une telle  condescendance, et, dans son inquiétude pour les résultats qu'elle pouvait entraîner, il alla droit à Pierre, et osa  l'interpeller en  public :  "Comment !  lui dit-il, toi juif, d'ordinaire tu vis comme les gentils et non plus à la manière juive ; et voici que maintenant tu contrains les gentils à judaïser !" C'était reconnaître la haute autorité de Pierre, dont l'exemple aurait suffi  pour amener à sa pratique personnelle toute l'Eglise d'Antioche. Pierre n'avait agi que d'une manière privée, dans un désir de ménagement, et Paul voyait déjà tout l'effet  du  décret  de  l'assemblée  de  Jérusalem compromis  dans  cette  grande  ville. Peut-être s'exagérait-il la portée d'un fait transitoire ; mais Pierre, dont les vues étaient pures et paternelles, dut profiter de cet éclat pour amener insensiblement les chrétiens juifs à ne plus craindre autant de profiter du privilège des gentils.

 

 Nous devions insister sur ces faits, dans lesquels se dessine si énergiquement l'antagonisme des deux capitales. Souvenons-nous qu'à ce moment Jérusalem est encore debout, que les victimes sont toujours offertes dans son temple selon le rituel de Moïse, que ses solennités attirent dans ses murs un nombre immense d'israélites accourus des synagogues du monde entier. En même temps, voyons l'Eglise chrétienne dans son essor, ayant occupé déjà Antioche, établie dans Rome, et, par la mission de Marc, prenant possession d'Alexandrie. La gentilité se précipite en foule dans son sein depuis que les barrières sont tombées ; il importe donc que les dernières traces du judaïsme, qu'il faut ménager encore, n'offusquent pas les gentils, et que tous ces hommes de tous les rangs, qui accourent vers Jésus, ne soient plus obligés de passer par Moïse. Ainsi l'entendirent les deux apôtres de Rome : Pierre d'abord et Paul ensuite, quoi qu'aient osé en écrire les docteurs d'outre-Rhin. Paul ne demeura pas longtemps à Antioche, et, s'étant séparé de Barnabé, il reprit le cours de ses excursions apostoliques à travers les provinces qu'il avait déjà évangélisées, afin d'y confirmer les églises. De là, traversant la Phrygie, il vit la Macédoine, s'arrêta un moment à Athènes, d'où il se rendit à Corinthe, où il séjourna un an et demi. Ce fut là qu'il rencontra Aquila et Priscille, récemment arrivés d'Italie. Il trouva chez eux cette même hospitalité qu'ils avaient offerte à Pierre dans le Transtévère. Paul apprit par eux en détail les progrès de la foi chrétienne dans Rome, et son cœur d'apôtre put tressaillir au récit de tant de conquêtes que la parole divine y avait déjà opérées.

 

 On était en l'année 48. Aquila avait repris sa profession à Corinthe, et continuait à se livrer à la fabrication des tentes. Afin de n'être à charge à personne dans son apostolat, Paul, comme il nous l'apprend lui-même, partageait à ses moments libres les travaux de l'atelier. On sait que, dans sa jeunesse, il s'était employé à l'industrie des  tentes. Sa  prédication eut  à Corinthe  un grand succès, et lorsqu'il quitta cette ville, il y laissa une Eglise florissante. Mais ses succès n'avaient pas été sans exciter la fureur des juifs contre lui.  Un jour ils le traînèrent devant le proconsul Gallion, qui était le frère de Sénèque, se plaignant à grands cris de ce que l'apôtre enseignait une manière d'honorer Dieu qui n'était pas conforme à leur loi ; mais le proconsul, après avoir déclaré qu'il n'entendait pas se mêler de questions de cette nature,  donna ordre de les éconduire.

 

 De Corinthe, Paul se rendit à Ephèse. Aquila et Priscille l'y suivirent, et restèrent quelque temps auprès de lui. Ephèse retint Paul plus de deux ans. Sans négliger les juifs, il obtint dans cette ville un tel succès auprès des gentils, que le culte de Diane en éprouva un affaiblissement sensible. Une émeute violente s'ensuivit, et Paul jugea que le moment était venu de sortir d'Ephèse. Durant son séjour dans cette ville, il révéla à ses disciples la pensée qui l'occupait déjà depuis longtemps : "Il faut, leur dit-il, que je voie Rome". La capitale de la gentilité appelait l'apôtre des gentils.

 

 Au commencement de l'année 53, Paul voulut revoir Corinthe ; mais il n'y trouva plus Aquila ni Priscille. Soit qu'ils eussent appris que l'édit de bannissement rendu par Claude contre les juifs n'était pas appliqué avec rigueur, soit grâce à l'intervention de protecteurs puissants, ils avaient trouvé moyen de rentrer dans Rome. Leur arrivée dut réjouir la noble famille à laquelle les attachaient le lien des bienfaits et la fraternité dans la loi. Peut-être doit-on retarder jusqu'à cette époque le séjour des deux époux dans la maison du mont Aventin, à laquelle nous savons que se rattache le souvenir des Cornelii. Après les agitations du Transtévère qui avaient amené l'expulsion des juifs, il n'eût pas été prudent pour Aquila et Priscille de se placer trop en vue. Ils trouvaient au contraire asile et sécurité dans cette région tranquille de l'Aventin, où ils auront attendu le moment du retour de Pierre et de l'arrivée de Paul dans Rome.

 

 L'accroissement rapide du christianisme dans la capitale de l'Empire avait mis en présence, d'une  manière  plus  frappante  qu'ailleurs, les deux éléments hétérogènes dont l'Eglise d'alors était formée. L'unité d'une même foi réunissait dans le même bercail les anciens juifs et les anciens païens. Il s'en rencontra quelques-uns dans chacune de ces deux races qui, oubliant trop promptement la gratuité de leur commune vocation, se laissèrent aller au mépris de leurs frères, les réputant moins dignes qu'eux-mêmes du baptême qui les avait tous faits égaux dans le Christ.

 

Paul, qui fut à même de connaître ces débats par ses relations avec Aquila et Priscille, profita de son second séjour à Corinthe pour écrire aux fidèles de l'Eglise romaine la célèbre Epître dans laquelle il s'attache à établir la gratuité du don de la foi, juifs et gentils étant indignes de l'adoption divine et n'ayant été appelés que par une pure miséricorde. Sa qualité d'apôtre reconnue donnait à Paul le droit d'intervenir en cette manière, au sein même d'une chrétienté qu'il n'avait pas fondée. Au reste, son intervention ne fut pas seulement salutaire aux fidèles de Rome, entre lesquels elle répandit la concorde; la lettre se répandit et porta ses fruits en d'autres églises.

 

Dès le début de cette lettre, qui fut écrite en l'an 53, Paul atteste que la foi des Romains est déjà célèbre "dans le monde entier", et il témoigne de l'ardent désir qu'il éprouve de visiter une si noble chrétienté. Nous ne le suivrons pas dans l'exposé de sa doctrine sur la vocation de l'homme à la foi, où il fait ressortir avec éloquence  l'indignité  des  gentils  à  l'égard  d'un don si précieux, et aussi l'obstacle que lui opposaient les vues terrestres et l'orgueil des juifs. Il montre comment la grâce divine a seule triomphé des uns et des autres. S'adressant au Romain régénéré dans le baptême, Paul, pour le ramener à l'humilité,  lui adresse ces paroles énergiques, que  les  docteurs  d'outre-Rhin auront peine à concilier avec le prétendu hellénisme de l'apôtre : "J'en conviens, leur dit-il, des branches sont tombées à terre ; mais toi, olivier sauvage, tu as eu la faveur d'être enté sur celles qui étaient demeurées ; c'est ainsi que tu as été rendu participant du tronc et de la sève de l'olivier franc. Tu n'as donc pas le droit de te glorifier aux dépens des rameaux. Songe que ce n'est pas toi qui portes le tronc,  mais que c'est le tronc qui te porte. Diras-tu : Ces branches ont été rompues afin que je fusse enté à leur place ? — Oui, leur incrédulité les a brisées ; c'est à toi maintenant de demeurer ferme par la foi. Garde-toi donc de t'élever, mais tiens-toi dans la crainte ; car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, sois assuré qu'il ne t'épargnerait pas non plus." (Rom., XI.)

 

C'est ainsi que Paul, en face de l'élément romain, rendait hommage à la dignité de l'Israélite, à la paternité universelle d'Abraham ; mais il ne poursuivait pas avec moins de rigueur l'orgueil judaïque qui prétendait encore, même après le baptême, se glorifier dans sa loi abolie pour jamais. Cette loi mosaïque qui devait s'éclipser devant l'Evangile, l'apôtre la montre impuissante, grossière, transitoire, n'ayant en elle-même aucune valeur, frappée de stérilité, puisqu'elle n'a amené aux pieds du Christ qu'un si petit nombre de fidèles. La question était donc désormais terminée ; juifs et gentils, oubliant leur passé, n'avaient qu'à s'embrasser dans la fraternité d'une même foi, et à témoigner leur reconnaissance à Dieu, qui les avait appelés par sa grâce les uns et les autres.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 66 à 72) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 16:00

C'est qu'en effet cette doctrine de l'Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge a toujours existé dans l'Eglise ; l'Eglise, par la très grave autorité de son sentiment, par son enseignement, par son zèle, sa science et son admirable sagesse, l'a de plus en plus mise en lumière, déclarée, confirmée et propagée d'une manière merveilleuse chez tous les peuples et chez toutes les nations du monde catholique ; mais, de tout temps, elle l'a possédée comme une doctrine reçue des Anciens et des Pères, et revêtue des caractères d'une doctrine révélée.

 

Les plus illustres monuments de l'Eglise d'Orient et de l'Eglise d'Occident, les plus vénérables par leur antiquité, en sont le témoignage irrécusable. Toujours attentive à garder et à défendre les dogmes dont elle a reçu le dépôt, l'Eglise de Jésus‑Christ n'y change jamais rien, n'en retranche jamais rien, n'y ajoute jamais rien; mais portant un regard fidèle, discret et sage sur les enseignements anciens, elle recueille tout ce que l'antiquité y a mis, tout ce que la foi des Pères y a semé.

 

Elle s'applique à le polir, à en perfectionner la formule de manière que ces anciens dogmes de la céleste doctrine reçoivent l'évidence, la lumière, la distinction, tout en gardant leur plénitude, leur intégrité, leur caractère propre, en un mot, de façon qu'ils se développent sans changer de nature, et qu'ils demeurent toujours dans la même vérité, dans le même sens, dans la même pensée.

 

 Or, les Pères et les écrivains ecclésiastiques, nourris des paroles célestes, n'ont rien eu plus à cœur, dans les livres qu'ils ont écrits pour expliquer l'Ecriture, pour défendre les dogmes et instruire les fidèles, que de louer et d'exalter à l'envi, de mille manières et dans les termes les plus magnifiques, la parfaite sainteté de Marie, son excellente dignité, sa préservation de toute tache du péché et sa glorieuse victoire sur le cruel ennemi du genre humain.

 

C'est ce qu'ils ont fait en expliquant les paroles par lesquelles Dieu, annonçant dès les premiers jours du monde les remèdes préparés par sa miséricorde pour la régéné­ration et le salut des hommes, confondit l'audace du serpent trompeur, et releva d'une façon si consolante l'espérance de notre race. Ils ont enseigné que par ce divin oracle : "Je mettrai l'inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et la sienne" (Gen. III, 15.) Dieu avait clairement et ouvertement montré à l'avance le miséricordieux Rédempteur du genre humain, son Fils unique, Jésus­-Christ, désigné sa bienheureuse Mère, la Vierge Marie, et nettement exprimé l'inimitié de l'un et de l'autre contre le démon. En sorte que, comme le Christ, médiateur entre Dieu et les hommes, détruisit, en prenant la nature humaine, l'arrêt de condamnation qui était contre nous et l'attacha triomphalement à la croix ; ainsi la Très Sainte Vierge, unie étroitement, unie inséparablernent avec lui, fut, par lui et avec lui, l'éternelle ennemie du serpent venimeux, le vainquit, le terrassa sous son pied virginal et sans tache, et lui brisa la tête.

 

 Cette éclatante et incomparable victoire de la Vierge, cette innocence, cette pureté, cette sainteté par excellence, cette exemption de tout péché, cette grandeur et cette ineffable abondance de toutes les grâces, de toutes les vertus, de tous les privilèges dont elle fut comblée, les mêmes Pères les ont vus, soit dans cette arche de Noé qui seule, divinement édifiée, a complètement échappé au commun naufrage du monde entier (Gn VI-IX) ; soit dans l'échelle que contempla Jacob, dans cette échelle qui s'éleva de la terre jusqu'au ciel, dont les anges de Dieu montaient et descendaient les degrés, et sur le sommet de laquelle s'appuyait Dieu lui‑même (Gn XXVIII, 12) ; soit dans ce buisson ardent que Moïse vit brûler dans un lieu saint, et qui, loin d'être consumé par les flammes pétillantes, loin d'en éprouver même la moindre altération, n'en était que plus vert et plus florissant (Exode III, 2) ; soit dans cette tour inexpugnable à l'ennemi et de laquelle pendent mille boucliers et toute l'armure des forts (Cant. IV, 4) ; soit dans ce jardin fermé qui ne saurait être profané et qui ne craint ni les souillures, ni les embûches (Cant. IV, 12) ; soit dans cette cité de Dieu tout étincelante de clartés et dont les fondements sont assis sur les montagnes saintes (Ps 86,1); soit dans cet auguste temple de Dieu tout rayonnant des splendeurs divines et tout plein de la gloire du Seigneur (Is.VI, 1-4); soit enfin dans une foule d'autres figures de ce genre qui, suivant les Pères, ont été les emblèmes éclatants de la haute dignité de la Mère de Dieu, de sa perpétuelle innocence, et de cette sainteté qui n'a jamais souffert la plus légère atteinte.

 

 Pour décrire ce même assemblage de tous les dons célestes et cette originelle intégrité de la Vierge, de laquelle est né Jésus, les mêmes Pères, empruntant les paroles des prophètes, ont célébré cette auguste Vierge, comme la colombe pure, comme la sainte Jérusalem, comme le trône élevé de Dieu, l'arche de la sanctification et la demeure que s'est bâtie l'éternelle Sagesse ; comme la Reine qui, comblée des plus riches trésors et appuyée sur son bien-aimé, est sortie de la bouche du Très‑Haut, parfaite, éclatante de beauté, entièrement agréable à Dieu, sans aucune tache, sans aucune flétrissure.

 

 Ce n'est pas tout, les mêmes Pères, les mêmes écrivains ecclésiastiques ont médité profondément les paroles que l'ange Gabriel adressa à la Vierge Bienheureuse lorsque, lui annonçant qu'elle aurait l'honneur insigne d'être la Mère de Dieu, il la nomma "Pleine de grâces" (Lc 1, 28), et considérant ces paroles prononcées au nom de Dieu même et par son ordre, ils ont enseigné que par cette solennelle salutation, salutation singulière et inouïe jusque‑là, la Mère de Dieu nous était montrée comme le siège de toutes les grâces divines, comme ornée de toutes les faveurs de l'Esprit divin, bien plus, comme un trésor presque infini de ces mêmes faveurs, comme un abîme de grâce et un abîme sans fond, de telle sorte qu'elle n'avait jamais été soumise à la malédiction, mais avait partagé avec son Fils la perpétuelle bénédiction qu'elle avait méritée d'entendre de la bouche d'Elisabeth, inspirée par l'Esprit-Saint : "Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni." (Lc 1, 42)

 

 De là ces pensées, exprimées aussi unanimement qu'éloquemment par les mêmes Pères, que la très glorieuse Vierge, Celle en qui le Tout‑Puissant a fait de grandes choses, a été comblée d'une telle effusion de tous les dons célestes, d'une telle plénitude de grâces, d'un tel éclat de sainteté, qu'elle a été comme le miracle ineffable de Dieu, ou plutôt le chef‑d'œuvre de tous les miracles ; qu'elle a été la digne Mère de Dieu, qu'elle s'est approchée de Dieu même autant qu'il est permis à la nature créée, et qu'ainsi elle est au‑dessus de toutes les louanges, aussi bien de celles des anges, que de celles des hommes. C'est aussi pour cela, qu'afin d'établir l'innocence et la justice originelle de la Mère de Dieu, non seulement ils l'ont très souvent comparée avec Eve encore vierge, encore innocente, encore exempte de corruption, avant qu'elle eût été trompée par le piège mortel de l'astucieux serpent, mais, avec une admirable variété de pensées et de paroles, ils la lui ont même unanimement préférée. Eve, en effet, pour avoir misérablement obéi au serpent, perdit l'innocence originelle et devint son esclave ; mais la Vierge Bienheureuse, croissant toujours dans la grâce originelle, ne prêta jamais l'oreille au serpent, et ébranla profondément sa puissance et sa force par la vertu qu'elle avait reçue de Dieu.

 

 Aussi n'ont‑ils jamais cessé d'appeler la Mère de Dieu, ou bien un lys parmi les épines, ou bien une terre absolument intacte, une terre vierge, dont aucune tache n'a même effleuré la surface, une terre toujours bénie, libre de toute contagion du péché, et dont a été formé le nouvel Adam ; ou bien un irréprochable, un éclatant, un délicieux paradis d'innocence et d'immortalité, planté par Dieu lui‑même, et inaccessible à tous les pièges du serpent venimeux ; ou bien un bois incorruptible que le péché, ce ver rongeur, n'a jamais atteint ; ou bien une fontaine toujours limpide et scellée par la vertu du Saint‑Esprit ; ou bien un temple divin, un trésor d'immortalité ; ou bien la seule et unique fille non de la mort, mais de la vie, une production non de colère, mais de grâce, une plante toujours verte qui, par une providence spéciale de Dieu, et contre les lois communes, est sortie florissante d'une racine flétrie et corrompue.

 

Tout cela est plus clair que le jour ; cependant, comme si ce n'était point assez, les Pères ont, en propres termes et d'une manière expresse, déclaré que, lorsqu'il s'agit de péché, il ne doit pas en aucune façon être question de la Sainte Vierge Marie parce qu'elle a reçu plus de grâce, afin qu'en elle le péché fût absolument vaincu et de toutes parts. Ils ont encore professé que la Très glorieuse Vierge avait été la réparatrice de ses ancêtres et qu'elle avait vivifié sa postérité ; que le Très-Haut l'avait choisie et se l'était réservée dès le commencement des siècles ; que Dieu l'avait prédite et annoncée quand il dit au serpent : "Il mettrai l'inimitié entre toi et la femme" (Gn III, 15), et que, sans aucun doute, elle a écrasé la tête venimeuse de ce même serpent ; et pour cette raison, ils ont affirmé que la même Vierge Bienheureuse avait été, par la grâce, exempte de toute tache du péché, libre de toute contagion et du corps, et de l'âme, et de l'intelligence ; qu'elle avait toujours conversé avec Dieu ; qu'unie avec Lui par une alliance éternelle, elle n'avait jamais été dans les ténèbres, mais toujours dans la lumière, et par conséquent qu'elle avait été une demeure tout à fait digne du Christ, non à cause de la beauté de son corps, mais à cause de sa grâce originelle.

 

Viennent enfin les plus nobles et les plus belles expressions par lesquelles, en parlant de la Vierge, ils ont attesté que, dans sa Conception, la nature avait fait place à la grâce et s'était arrêtée tremblante devant elle, n'osant aller plus loin. Il fallait, disent-ils, avant que la Vierge Mère de Dieu fût conçue par Anne, sa mère, que la grâce eût fait son œuvre et donné son fruit ; il fallait que Celle qui devait concevoir le premier-né de toute créature fût elle-même conçue première-née. Ils ont attesté que la chair reçue d'Adam par la Vierge n'avait pas contracté les souillures d'Adam, et que pour cette raison la Vierge Bienheureuse était un tabernacle créé par Dieu lui-même, formé par le Saint-Esprit, d'un travail aussi beau que la pourpre, et sur lequel ce nouveau Béséléel (Exode XXXI, 2) s'était plu à répandre l'or et les plus riches broderies ; qu'elle devait être célébrée comme Celle qui avait été la première œuvre propre de Dieu, comme Celle qui avait échappé aux traits de feu du malin ennemi, et qui, belle par nature, ignorant absolument toute souillure, avait paru dans le monde, par sa Conception Immaculée, comme l'éclatante aurore qui jette de tous côtés ses rayons.

 

Il ne convenait pas, en effet, que ce vase d'élection subît le commun outrage, puisqu'il était si différent des autres, et n'avait avec eux de commun que la nature, non la faute ; bien plus, comme le Fils unique a dans le ciel un Père, que les séraphins proclament trois fois saint, il convenait absolument qu'il eût sur la terre une Mère en qui l'éclat de sa sainteté n'eût jamais été flétri. Et cette doctrine a tellement rempli l'esprit et le cœur des Anciens et des Pères que, par un langage étonnant et singulier, qui a prévalu parmi eux, ils ont très souvent appelé la Mère de Dieu Immaculée et parfaitement immaculée, innocente et très innocente, irréprochable et absolument irréprochable, sainte et tout à fait étrangère à toute souillure de péché, toute pure et toute chaste, le modèle et pour ainsi dire la forme même de la pureté et de l'innocence, plus belle et plus gracieuse que la beauté et la grâce même, plus sainte que la sainteté, seule sainte et très pure d'âme et de corps, telle enfin qu'elle a surpassé toute intégrité, toute virginité, et que seule devenue tout entière le domicile et le sanctuaire de toutes les grâces de l'Esprit-Saint, elle est, à l'exception de Dieu seul, supérieure à tous les êtres, plus belle, plus noble, plus sainte, par sa grâce native, que les chérubins eux-mêmes, que les séraphins et toute l'armée des anges, si excellente, en un mot, que pour la louer, les louanges du ciel et celles de la terre sont également impuissantes.

 

Personne, au reste, n'ignore que tout ce langage a passé, comme de lui-même, dans les monuments de la liturgie sacrée et dans les offices de l'Eglise, qu'on l'y rencontre à chaque pas et qu'il y domine ; puisque la Mère de Dieu y est invoquée et louée, comme une colombe unique de pureté et de beauté ; comme une rose toujours belle, toujours fleurie, absolument pure, toujours immaculée et toujours sainte, toujours heureuse, et qu'elle y est célébrée comme l'innocence qui n'a jamais été blessée ; enfin, comme une autre Eve, qui a enfanté l'Emmanuel.

 

 PIE IX 

Ineffabilis Deus (extrait)

 

LA VIERGE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION

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