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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

La Manif Pour Tous 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 13:00

Et l’Esprit et l'Epouse disent : Venez. Que celui qui écoute dise aussi : Venez — Oui ; je viendrai bientôt. — Amen ! Venez Seigneur Jésus.

 (Apoc. XXII, 17.20)

 

Sans négliger de faire monter vers l'Eglise triomphante l'hommage de nos chants , sans cesser d'apporter nos suffrages à l'Eglise souffrante, n'omettons pas de considérer l'Eglise militante, en ces jours où l'évolution du Cycle sacré nous la montre à la veille d'achever son œuvre sur terre. Modèle de ses fils, c'est surtout à l'heure où finira notre pèlerinage d'ici-bas qu'il convient que son attitude soit la nôtre. Or le dialogue précité, qui terminera l'histoire du monde, fait assez voir les sentiments auxquels dès maintenant l'Esprit la dispose en prévision du moment suprême.

 

 Comme sont brisés dans l'homme, par la souffrance de ses derniers jours, les liens qui le retenaient à la vie des sens ; de même, si violemment qu'elle en doive être heurtée, les dernières convulsions sociales auront pour résultat de dégager l'Eglise des entraves d'un monde qu'elle devra renoncer à disputer davantage à la ruine.

 

 Et c'est pourquoi rendue au libre essor, si l'on peut dire ainsi, de sa spontanéité native, elle se consumera de l'unique désir qu'avaient, semblait-il, comprimé les siècles, maintenu à l'arrière-plan tant de labeurs ; elle n'aura plus qu'un mot : Venez ! Et dans le cataclysme où, le soleil obscurci, la lune refusant sa lumière, les vertus des cieux seront ébranlées, elle tressaillira, n'ignorant point qu'au milieu de cette nuit-là même va retentir le cri : Voici l'Epoux !

 

Que celui donc qui écoute, que chacun de nous dise aussi : Venez ! Si nous aimons le Seigneur, si l'on doit reconnaître en nous les membres de son Eglise bien-aimée, justifions ce beau titre, en ne voyant que par les yeux de l'Eglise, en n'appréciant que par son cœur toutes choses et, plus que tout, la mort : dans le suprême passage saluons, pour les nôtres et pour nous, l'entrée des noces éternelles. Nous le savons : à qui veut loyalement le Seigneur, le Seigneur ne saurait manquer ; fallût-il, par delà cette vie, solder à sa justice quelques dettes encore, rectifier l'un ou l'autre détail de parure avant de nous asseoir au banquet des cieux, le béni passage n'en donne pas moins sans nul retard et de plain-pied, pour tous les justes, accès dans l'impeccabilité, dans la sécurité de l'amour à jamais sauf.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

La Croix de Vie - mosaïque de l'église Saint Clément à Rome (XIIe s.)

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 17:00

Une messe sera célébrée à l’intention des victimes de l’attentat de la cathédrale Notre Dame du Perpétuel Secours de Bagdad dimanche 7 novembre à 18h30 à la Cathédrale Notre Dame de Paris.

- Messe diffusée en direct à la télévision et internet  sur KTO 

 

Tuesday Nov. 2, 2010

A Lebanese priest lights a candle to the victims  killed Sunday when gunmen stormed a church in Baghdad, Iraq during Mass and took the entire congregation hostage, during a vigil at the Martyrs square in Beirut, Lebanon, on Tuesday Nov. 2, 2010. The attack, claimed by an al-Qaida-linked organization, was the deadliest recorded against Iraq's Christians since the 2003 U.S.-led invasion unleashed a wave of violence against them. (AP Photo/Hussein Malla)

 

http://www.catholique-paris.cef.fr/Messe-a-Notre-Dame-de-Paris-a-l.html

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 06:00

Humilitas. A sa naissance au château d'Arona, Charles trouvait inscrit en chef de l'écu de famille ce mot couronné d'or. Parmi les pièces nombreuses du blason des Borromées, on disait de celle-ci qu'ils ne connaissaient l'humilité que dans leurs armes. Le temps était venu où l'énigmatique devise de la noble maison se justifierait dans son membre le plus illustre ; où, au faîte des grandeurs, un Borromée saurait vider de soi son coeur pour le remplir de Dieu : en sorte pourtant que, loin de renier la fierté de sa race, plus intrépide qu'aucun, cet humble éclipserait dans ses entreprises les hauts faits d'une longue suite d'aïeux. Nouvelle preuve que l'humilité ne déprime jamais. Charles atteignait à peine sa vingt-deuxième année, quand Pie IV, dont sa mère était la sœur, l'appelait au poste difficile qu'on nomme aujourd'hui la Secrétairerie d'Etat, et bientôt le créait cardinal, archevêque de Milan, semblait se complaire à entasser honneurs et responsabilités sur ses jeunes épaules. On était au lendemain du règne de Paul IV, si mal servi par une confiance pareille, que ses neveux, les Caraffa, y méritèrent le dernier supplice. Mais l'événement devait montrer que son doux successeur recevait en cela ses inspirations de l'Esprit-Saint, non de la chair et du sang.

 

 Soixante ans déjà s'étaient écoulés de ce siècle de Luther qui fut si fatal au monde, et les ruines s'amoncelaient sans fin, tandis que chaque jour menaçait l'Eglise d'un danger nouveau. Les Protestants venaient d'imposer aux catholiques d'Allemagne le traité de Passau qui consacrait leur triomphe, et octroyait aux dissidents l'égalité avec la liberté. L'abdication de Charles-Quint découragé donnait l'empire à son frère Ferdinand, tandis que l'Espagne et ses immenses domaines des deux mondes allaient à Philippe II son fils ; or Ferdinand Ier inaugurait la coutume de se passer de Rome, en ceignant le diadème mis au front de Charlemagne par saint Léon III ; et Philippe, enserrant l'Italie par la possession de Naples au Sud, du Milanais au Nord, semblait à plusieurs une menace pour l'indépendance de Rome elle-même. L'Angleterre, un instant réconciliée sous Marie Tudor, était replongée par Elisabeth dans le schisme où elle demeure jusqu'à nos jours. Des rois enfants se succédaient sur le trône de saint Louis, et la régence de Catherine de Médicis livrait la France aux guerres de religion.

 

 Telle était la situation politique que le ministre d'Etat de Pie IV avait mission d'enrayer, d'utiliser au mieux des intérêts du Siège apostolique et de l'Eglise. Charles n'hésita pas. Appelant la foi au secours de son inexpérience, il comprit qu'au déluge d'erreurs sous lequel le monde menaçait de périr, Rome se devait avant tout d'opposer comme digue l'intégrale vérité dont elle  est la gardienne ; il se dit qu'en face d'une hérésie se parant du grand nom de Réforme et déchaînant toutes les passions, l'Eglise, qui sans cesse renouvelle sa jeunesse, aurait beau jeu de prendre occasion de l'attaque pour fortifier sa discipline, élever les mœurs de ses fils, manifester à tous les yeux son indéfectible sainteté. C'était la pensée qui déjà, sous Paul III et Jules III, avait amené la convocation du concile de Trente, inspiré ses décrets de définitions dogmatiques et de réformation. Mais le concile, deux fois interrompu, n'avait point achevé son œuvre, qui restait contestée. Depuis huit ans qu'elle demeurait suspendue, les difficultés d'une reprise ne faisaient que s'accroître, en raison des prétentions discordantes qu'affichaient à son sujet les princes. Tous les efforts du cardinal neveu se tournèrent à vaincre l'obstacle. Il y consacra ses jours et ses nuits, pénétrant de ses vues le Pontife suprême, inspirant son zèle aux nonces accrédités près des cours, rivalisant d'habileté autant que de fermeté avec les diplomates de carrière pour triompher des préjugés ou du mauvais vouloir des rois. Et quand, après deux ans donnés à ces négociations épineuses, les Pères de Trente se réunirent enfin, Charles apparut comme la providence et l'ange tutélaire de l'auguste assemblée ; elle lui dut son organisation matérielle, sa sécurité politique, la pleine indépendance de ses délibérations, leur continuité désormais ininterrompue. Retenu à Rome, il est l'intermédiaire du Pape et du concile. La confiance des légats présidents lui est vite acquise ; les archives pontificales en gardent la preuve : c'est à lui qu'ils recourent journellement, dans leurs sollicitudes et parfois leurs angoisses, comme au meilleur conseil, à l'appui le plus sûr.

 

 Le Sage disait de la Sagesse : "A cause d'elle, ma jeunesse sera honorée des vieillards ; les princes admireront mes avis : si je me tais, ils attendront que je parle ; quand j'ouvrirai la bouche, ils m'écouteront attentifs, les mains sur leurs lèvres". Ainsi en fut-il de Charles Borromée, à ce moment critique de l'histoire du monde ; et l'on comprend que la Sagesse divine qu'il écoutait si docilement, qui l'inspirait si pleinement, ait rendu son nom immortel dans la mémoire reconnaissante des peuples.

 

C'est de ce concile de Trente dont l'achèvement lui est dû, que Bossuet reconnaît, en sa Défense de la trop fameuse Déclaration, qu'il ramena l'Eglise à la pureté de ses origines autant que le permettait l'iniquité des temps. Ecoutons ce qu'à l'heure où les assises œcuméniques du Vatican venaient de s'ouvrir, l'évêque de Poitiers, le futur cardinal Pie, disait "de ce concile de Trente, qui, à meilleur titre que celui même de Nicée, a mérité d'être appelé le grand concile ; de ce concile dont il est juste d'affirmer que, depuis la création du monde, aucune assemblée d'hommes n'a réussi à introduire parmi les hommes une aussi grande perfection ; de ce concile dont on a pu dire que, comme un arbre de vie, il a pour toujours rendu à l'Eglise la vigueur de sa jeunesse. Plus de trois siècles se sont écoulés depuis qu'il termina ses travaux, et sa vertu curative et fortifiante n'a point cessé de se faire sentir."

 

" Le concile de Trente est demeuré comme en permanence dans l'Eglise au moyen des congrégations romaines chargées d'en perpétuer l'application, ainsi que de procurer l'obéissance aux constitutions pontificales qui l'ont suivi et complété". Charles inspira les mesures adoptées dans ce but par Pie IV, et au développement desquelles les Pontifes qui suivirent attachèrent leurs noms. La revision des livres liturgiques, la rédaction du Catéchisme romain l'eurent pour promoteur. Avant tout, et sur toutes choses, il fut l'exemplaire vivant delà discipline renouvelée, acquérant ainsi le droit de s'en montrer envers et contre tous l'infatigable zélateur. Rome, initiée par lui à la réforme salutaire où il convenait qu'elle précédât l'armée entière des chrétiens, se transforma en quelques mois. Les trois églises dédiées à saint Charles en ses murs : Saint-Charles aux Catinari, l'une des plus belles de Rome ; Saint-Charles au Corso, qui garde son cœur ; Saint-Charles aux Quatre-Fontaines ; les nombreux autels qui portent son nom dans les autres sanctuaires de la cité reine, témoignent de la gratitude persévérante qu'elle lui a vouée.

 

Son administration cependant et son séjour n'y dépassèrent pas les six années du pontificat de Pie IV. A la mort de celui-ci, malgré les instances de saint Pie V, qu'il contribua plus que personne à lui donner pour successeur, Charles quitta Rome pour Milan où l'appelait son titre d'archevêque de cette ville. Depuis près d'un siècle, la grande cité lombarde ne connaissait guère que de nom ses pasteurs, et cet abandon l'avait, comme tant d'autres en ces temps, livrée au loup qui ravit et disperse le troupeau. Notre Saint comprenait autrement le devoir de la charge des âmes. Il s'y donnera tout entier, sans ménagement de lui-même, sans nul souci des jugements humains, sans crainte des puissants. Traiter dans l'esprit de Jésus-Christ les intérêts de Jésus-Christ sera sa maxime, son programme, les ordonnances édictées à Trente. L'épiscopat de saint Charles fut la mise en action du grand concile ; il resta comme sa forme vécue, son modèle d'application pratique en toute Eglise, la preuve aussi de son efficacité , la démonstration effective qu'il suffisait à toute réforme, qu'il pouvait sanctifier à lui seul pasteur et troupeau.

 

Nous eussions voulu donner mieux qu'un souvenir à ces Acta Ecclesiae Mediolanensis, pieusement rassemblés par des mains fidèles, et où notre Saint paraît si grand ! C'est là qu'à la suite des six conciles de sa province et des onze synodes diocésains qu'il présida, se déroule l'inépuisable série des mandements généraux ou spéciaux que lui dicta son zèle ; lettres pastorales, où brille le Mémorial sublime qui suivit la peste de Milan ; instructions sur la sainte Liturgie, la tenue des Eglises, la prédication, l'administration des divers Sacrements, et entre lesquelles se détache l'instruction célèbre aux Confesseurs ; les ordonnances concernant le for archiépiscopal, la chancellerie, les visites canoniques ; règlements pour la famille domestique de l'archevêque et ses vicaires ou officiers de tous rangs, pour les prêtres des paroisses et leurs réunions dans les conférences dont il introduisit l'usage, pour les Oblats qu'il avait fondés, les séminaires, les écoles, les confréries ; édits et décrets, tableaux enfin et formulaire universels. Véritable encyclopédie pastorale , dont l'ampleur grandiose ne laisse guère soupçonner la brièveté de cette existence terminée à quarante-six ans, ni les épreuves et les combats qui, semble-t-il, auraient dû l'absorber tout entière.

 

 Mais il est temps d'écouter la sainte Eglise :

 Charles naquit au territoire de Milan , de la noble famille des Borromées. Une lumière divine, qui brilla de nuit sur la chambre où sa mère le mettait au monde, fit présager combien éclatante serait sa sainteté. Inscrit dès l'enfance dans les rangs de la milice cléricale, et pourvu bientôt d'une abbaye, il avertit son père qu'on ne devait pas convertir ses revenus en bien familial, prenant grand soin, dès que l'administration lui en fut remise, de distribuer lui-même tout le surplus aux pauvres. Pavie le vit adolescent s'adonner aux études libérales. Son amour de la chasteté lui fit repousser avec une invincible constance des femmes perdues envoyées plus d'une fois pour ébranler sa pureté.

 

Agrégé dans sa vingt-troisième année au sacré collège des Cardinaux par Pie IV, son oncle, il l'illustra par la splendeur d'une piété insigne et de toutes les vertus. Pie IV le créa bientôt archevêque de Milan. On le vit dès lors employer tout son zèle pour appliquer dans l'Eglise à lui confiée le saint concile de Trente, dont l'achèvement récent était dû surtout à ses soins. Pour réformer les dérèglements de son peuple, il célébra de nombreux synodes, et se montra lui-même un modèle achevé de sainteté. Il se donna beaucoup de peine pour chasser l'hérésie de la Suisse et du pays des Grisons ; grand nombre d'habitants de ces contrées furent ainsi ramenés à la foi véritable.

 

 Une des circonstances où la charité du bienheureux se signala davantage, fut lorsqu'en un seul jour il donna aux pauvres tout le prix provenant de la vente de la principauté d'Oria, lequel se montait à quarante mille écus d'or. Une autre fois, c'était vingt autres mille, reçus en legs, qu'il distribuait non moins généreusement. Abondamment pourvu de revenus d'Eglise par son oncle, il se démit de ses bénéfices, n'en retenant quelques-uns que pour subvenir à ses propres nécessités et aux besoins des malheureux. Au temps où la peste sévissait à Milan, il aliéna en faveur de ceux-ci le mobilier de sa maison, sans se réserver même un lit, et coucha dorénavant sur une planche nue. Les pestiférés eurent en lui un père dont la tendresse et le dévouement leur furent d'un merveilleux secours ; il les visitait assidûment, leur administrait les Sacrements de ses propres mains cependant que, s'interposant comme médiateur entre eux et le ciel, il s'abîmait dans la prière : on le vit présider des supplications publiques qu'il avait ordonnées, les pieds nus et en sang, la corde au cou, chargé d'une croix, s'offrant comme victime pour les péchés du peuple, s'évertuant à détourner la colère de Dieu. Il se montra l'intrépide défenseur de la liberté de l'Eglise. Son zèle pour le rétablissement de la discipline amena des rebelles à tirer sur lui un coup d'arquebuse, pendant qu'il était en prières ; mais par la protection divine, la balle, qui l'avait atteint, ne lui fit aucun mal.

 

 Son abstinence fut admirable : il jeûnait le plus souvent au pain et à l'eau, y ajoutant parfois quelques légumes. Il domptait son corps par les veilles, un âpre cilice, des disciplines sans fin. L'humilité et la douceur lui étaient deux vertus très chères. Bien qu'occupé des plus graves soins, il n'omit jamais de prier ni de prêcher. Il bâtit nombre d'églises, de monastères, de maisons d'enseignement. Nombreux furent ses écrits, et précieux, pour l'instruction surtout des évêques ; on doit aussi à son intervention le catéchisme des prêtres à charge d'âmes. Enfin s'étant retiré dans la solitude du mont Varallo, où les mystères de la Passion sont représentés au vif en de pieuses sculptures, il y passa quelques jours moins durs par ses macérations volontaires qu'ils n'étaient doux en la méditation des souffrances du Seigneur. Saisi de la fièvre en ce lieu, il revint à Milan ; mais le mal s'aggravant, on le couvrit du cilice et de la cendre, et les yeux sur le crucifix il passa au ciel. C'était le trois des nones de novembre, en la quarante-septième année de son âge, qui était l'an du Seigneur mil cinq cent quatre-vingt-quatre. Des miracles éclatèrent bientôt à son invocation, et le Souverain Pontife Paul V le mit au nombre des Saints.

 

 

 Successeur d'Ambroise, vous fûtes l'héritier de son zèle pour la maison de Dieu ; votre action fut puissante aussi dans l'Eglise ; et vos deux noms, à plus de mille ans d'intervalle, s'unissent dans une commune gloire. Puissent de même s'unir au pied du trône de Dieu vos prières, en faveur de nos temps amoindris ; puisse votre crédit au ciel nous obtenir des chefs dignes de continuer, de reprendre au besoin, votre œuvre sur terre ! Elle éclata de vos jours en pleine évidence, cette parole des saints Livres : Tel le chef de la cité, tels sont les habitants. Et cette autre non moins : J'enivrerai de grâce les âmes sacerdotales, et mon peuple sera rempli de mes biens, dit le Seigneur.

 

 Combien justement vous disiez, ô Charles : "Jamais Israël n'entendit pire menace que celle-ci : Lex peribit a sacerdote (La loi périra, s'éteindra, sera muette, au cœur du prêtre et sur ses lèvres). Prêtres, instruments divins, desquels dépend le bonheur du monde : leur abondance est la richesse de tous ; leur nullité, le malheur des nations."

 

 Et lorsque, du milieu de vos prêtres convoqués en synode, vous passiez à l'auguste assemblée des dix-sept pontifes, vos suffragants, réunis en concile, votre voix se faisait, s'il se peut, plus forte encore : "Craignons que le Juge irrité ne nous dise : Si vous étiez les éclaireurs de mon Eglise, pourquoi donc fermiez-vous les yeux ? Si vous vous prétendiez les pasteurs du troupeau, pourquoi l’avez-vous laissé s'égarer ? Sel de la terre, vous vous êtes affadis. Lumière du monde, ceux qui étaient assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort n'ont point vu vos rayons. Vous étiez Apôtres ; mais qui donc éprouva votre vigueur apostolique, vous qui jamais n'avez rien fait que pour complaire aux hommes ? Vous étiez la bouche du Seigneur,  et l'avez  rendue muette. Si votre excuse doit être que le fardeau dépassait vos forces, pourquoi fut-il l'objet de vos brigues ambitieuses ?"

 

 Mais, par la grâce du Seigneur Dieu bénissant votre zèle pour l'amendement des brebis comme des agneaux, vous pouviez ajouter, ô Charles : "Province de Milan, reprends espoir. Voici que, venus à toi, tes pères se sont rassemblés dans le but de guérir tes maux ; ils n'ont plus d'autre souci que de te voir porter des fruits de salut, multipliant à cette fin leurs efforts communs."

 

Mes petits enfants que j’ enfante de nouveau, jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous ! C'est l'aspiration de l'Epouse, le cri qui ne cessera qu'au ciel : et synodes, visites, réformation, décrets concernant prédication, gouvernement, ministère, ne sont à vos yeux que la manifestation de cet unique désir de l'Eglise, la traduction du cri de la Mère en travail de ses fils.

 

Daignez, bienheureux Pontife, ranimer en tous lieux l'amour de cette discipline sainte, où la sollicitude pastorale qui vous rendit glorieux trouva le secret de sa fécondité merveilleuse. Il peut suffire aux simples fidèles de n'ignorer point que parmi les trésors de l'Eglise leur Mère existe, à côté de la doctrine et des Sacrements, un corps de droit incomparable, œuvre des siècles, objet de légitime fierté pour tous ses fils dont il protège les privilèges divins ; mais le clerc, qui se voue à l'Eglise, ne saurait la servir utilement sans l'étude approfondie, persévérante, qui lui donnera l'intelligence du détail de ses lois ; mais fidèles et clercs doivent supplier Dieu que le malheur des temps ne mette plus obstacle à la tenue par nos chefs vénérés de ces assemblées conciliaires et synodales prescrites à Trente, magnifiquement observées par vous, ô Charles, qui fîtes l'expérience de leur vertu pour sauver la terre. Veuille le ciel exaucer en votre considération notre prière, et nous pourrons redire avec vous à l'Eglise : "Ô bénigne Mère, ne pleurez plus ; vos peines seront récompensées, vos fils vous reviendront de la contrée ennemie. Et moi, dit le Seigneur, j'enivrerai de grâce les âmes sacerdotales, et mon peuple sera rempli de mes biens."

 

 

Offrons notre hommage aux deux Martyrs dont la mémoire précéda celle de Charles Borromée sur le Cycle en ce jour. Vital et Agricola, l'esclave et le maître, montrèrent, par leur rencontre dans l'arène glorieuse, que la vraie noblesse se rit des inégalités sociales.

 

Saint Ambroise, séjournant à Bologne où ils avaient souffert, retrouva leurs corps et célébra leur commun triomphe. L'Eglise, à la suite de l'abeille de Milan, n'a point cessé de les associer dans une commune gloire.

 

Accordez, Dieu tout-puissant, à nous qui célébrons la solennité de vos saints Martyrs Vital et Agricola, la grâce d'être aidés près de vous par leurs prières.

 

Par Jésus-Christ

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

SAN CARLO BORROMEO

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 13:00

Si nous avions les yeux des Anges, la terre nous apparaîtrait comme un champ immense, ensemencé pour la résurrection. La mort d'Abel ouvrit le premier sillon ; depuis, les semailles se poursuivent sans trêve, en tous lieux. Quels trésors déjà elle renferme en son sein, cette terre du labeur et de l'infirmité ! Quelle moisson elle promet au ciel, quand le Soleil de justice, dardant sur elle soudainement ses feux, fera surgir non moins soudainement de la glèbe les épis du salut, mûrs pour la gloire ! Aussi ne faut-il pas s'étonner que l'Eglise bénisse, et qu'elle dirige elle-même la mise au sillon du précieux froment.

 

 Mais l'Eglise ne se contente pas de semer toujours. Parfois, comme impatiente de l'attente, elle lève de terre le grain d'élite qu'elle-même y avait déposé ; son infaillible discernement la préserve d'erreur, et dégageant du limon le germe immortel, elle prélude pour lui aux magnificences de l'avenir : soit qu'elle le recueille dans l'or et les étoffes précieuses, le porte en triomphe, convoque à l'honorer les foules ; ou qu'appelant de son nom des temples nouveaux, elle lui décerne l'honneur suprême de reposer sous l'autel où s'offre à Dieu le Sacrifice auguste.

 

" Veuille, en effet, votre charité le comprendre, explique saint Augustin, nous n'élevons pas d'autel à Etienne en ce lieu, mais des reliques d'Etienne nous faisons un autel à Dieu. Dieu les aime, ces autels ; et si vous me demandez pourquoi, c'est que la mort des saints est précieuse devant lui. Pour obéir à Dieu, l'âme invisible a quitté sa maison visible ; mais cette maison, Dieu la garde : et il trouve sa gloire dans les honneurs rendus par nous à cette chair inanimée ; et lui donnant la vertu des miracles, il la revêt de la puissance de sa divinité." De là les pèlerinages aux tombeaux des Saints.

 

" Peuple chrétien, dit saint Grégoire de Nysse, qui donc ici vous rassemble ? Un sépulcre n'attire pas ; la vue de ce qu'il contient n'inspire que répulsion. Et voilà qu'on ambitionne comme une bénédiction d'approcher celui-ci. Objet de convoitise, on estime présent d'un grand prix la poussière même recueillie aux abords de ce tombeau. Car d'atteindre jusqu'aux cendres qu'il garde, bien rare en est la faveur ! mais aussi combien désirable ! ils le savent les privilégiés : comme s'il vivait, ce corps, ils l'embrassent, y collent leurs lèvres et leurs yeux, répandant des larmes de dévotion et d'amour. Quel empereur fut jamais pareillement honoré ?"

 

" Les empereurs ! reprend saint Jean Chrysostome ; ce que furent les portiers de leurs palais, eux le sont aujourd'hui pour des pêcheurs : le fils du grand Constantin jugea ne pouvoir plus dignement l'honorer, qu'en ménageant une place à son tombeau dans le vestibule du pêcheur de Galilée."

 

 Et ailleurs, achevant d'expliquer l'admirable lettre aux Romains du Docteur des nations, la bouche d'or s'écrie : "Qui maintenant me donnera de me prosterner au sépulcre de Paul, de contempler la poussière de ce corps qui complétait, souffrant pour nous, ce qui manquait au Christ en ses souffrances ? la poussière de cette bouche qui parlait devant les rois sans rougir, et nous montrant ce qu'était Paul, nous révélait le Seigneur de Paul ? la poussière aussi de ce cœur, vraiment cœur du monde, plus élevé que les cieux, plus vaste que l'univers, cœur du Christ autant que de Paul, où se lisait, gravé par le Saint-Esprit, le livre de la grâce ? Je voudrais voir la poussière des mains qui écrivirent ces épîtres ; des yeux qui, d'abord aveuglés, recouvrèrent la vue pour notre salut ; des pieds qui parcoururent la terre. Oui ; je voudrais contempler la tombe où sont couchés ces instruments de la justice, de la lumière, ces membres du Christ, ce temple de l'Esprit-Saint. Corps vénéré qui, avec celui de Pierre, protège Rome plus sûrement que tous remparts."

 

 Ces textes et bien d'autres n'empêchèrent point qu'au XVIe siècle l'hérésie, profanant les saints tombeaux, ne prétendît en cela nous ramener aux mœurs de nos pères. Mais à l'encontre de ces étranges réformateurs, le Concile de Trente ne faisait qu'exprimer l'unanime témoignage de la Tradition dans la définition suivante, où se trouvent résumées les raisons théologiques du culte rendu par l'Eglise aux reliques des Saints : "Vénération est due par les fidèles aux corps des Martyrs et des autres Saints qui vivent avec Jésus-Christ. Ils furent en  effet  ses membres vivants et le temple de l'Esprit- Saint ; il doit les ressusciter pour la vie éternelle et pour la gloire ; Dieu par eux accorde aux hommes beaucoup de bienfaits. Ceux donc qui disent que les reliques des Saints ne méritent point d'être vénérées, que c'est inutilement qu'elles sont honorées des fidèles, que c'est en vain qu'on visite les mémoires ou monuments des Saints pour obtenir leur aide : ceux-là sont absolument condamnables ; et en la manière qu'elle les a dès longtemps déjà condamnés, l'Eglise maintenant à nouveau les condamne."

 

Rome toutefois, considérant l'inégale distribution des reliques saintes par le monde, n'a point consacré de fête universelle au culte essentiellement local de ces restes précieux. Elle laisse aux Eglises particulières de consulter sur ce point leurs propres convenances, se réservant comme Maîtresse et Mère de bénir en les sanctionnant les préférences de chacune.

 

 Les saintes Reliques formaient pour nos aïeux la première richesse, le trésor par excellence des cités. On eût dit que rosée du ciel et graisse de la terre, bénédictions de ce monde comme de l'autre, émanaient des corps saints. Leur présence imposait le respect aux armées ennemies, non moins qu'aux légions d'enfer ; elle gardait les mœurs, entretenait la foi, excitait la prière au sein des villes devenues par elles le centre envié vers lequel se portaient les foules, qu'attirent aujourd'hui moins sainement nos villes de plaisirs. De quelle  vigilance on  entourait  l'auguste dépôt ! Tous les malheurs publics  n'eussent pas  égalé celui de sa perte.

 

 Pourtant ici, mes Frères, dit le Cardinal Pie, j'ai à vous dévoiler un plan  merveilleux du Dieu que l'Ecriture appelle admirable dans ses Saints. Le  Seigneur Jésus,  qui a dit à ses disciples : "Allez et enseignez" :  Euntes ergo, docete, se plaît souvent à les mettre encore  en mouvement après leur mort,  et il se sert de leur  apostolat d'outre-tombe pour porter le bienfait de la grâce à d'autres peuples qu'à ceux qu'ils ont évangélisés de leur vivant. Je vous ai établis, leur a-t-il dit, "afin que vous alliez et que vous portiez des fruits" : Posui vos ut eatis, et fructum afferatis. Conformément à ce mot d'ordre, les Saints, même après qu'ils sont arrivés au terme bienheureux de leur pèlerinage mortel, se résignent encore à redevenir voyageurs. Si j'avais le loisir de vous raconter les pérégrinations posthumes de nos illustres pontifes et thaumaturges, par exemple, les courses  réitérées, les allées et les venues,  les marches et les contre-marches de notre Hilaire et de notre Martin durant plus de dix siècles, et les fruits incroyables de  ces étranges déplacements, tout en  captivant votre attention par des récits pleins d'intérêt, je risquerais de vous fatiguer par ma longueur." (Cardinal Pie, Discours prononcé à la cérémonie de la translation des reliques de saint Latuin, à Séez, le mardi XXII juin MDCCCLVIII.)

 

 Enfin, nous gardant d'oublier nos chers morts aucun des jours de cette Octave, terminons par cette ancienne et toute suave supplication des Eglises de Séez, du Mans, d'Angers, de Rennes, en la Commémoration des défunts :

 

 Du fond de l'abîme, gémissant nous crions, gémissant nous exhalons nos prières : Seigneur, exaucez-nous. Vous la Pitié, prenez en pitié notre sort pitoyable, vous le Sauveur et le Salut, doux noms si pleinement mérités.

 

Comme le cerf aspire à la source, ainsi l'âme vous désire, source de miséricorde. Source, en vos eaux lavez-nous : Dieu du pardon, n'ayez pas égard aux péchés.

 

N'observez pas la mesure de nos crimes, ne comptez pas le nombre de nos fautes : qu'à l'indulgence toute latitude soit donnée. Coupables que nous sommes, ce n'est point la justice qu'il nous faut : affligés, par pure grâce, nous implorons de vous la miséricorde.

 

Vous avez dit : Vous qui ployez sous le labeur et les fardeaux, je vous soulagerai. C'est donc à vous qu'épuisés nous avons recours ; c'est de vous seul que nous attendons soulagement par votre clémence.

 

Nous sommes vos créatures : ne nous dédaignez pas ; que nos cris nous attirent un regard de votre bonté : remédiez aux maux mérités par nos crimes. Vous qui devez venir pour juger l’univers, à toute âme croyante donnez les joies éternelles.

 

Amen

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Autel des Reliques à Santa Maria Gloriosa dei Frari à Venise

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 10:00

Rome, désireuse de laisser autant que possible à l'Octave qui se poursuit son caractère d'universalité grandiose, n'accorde qu'une brève mention, dans le Matyrologe de ce jour, à saint Hubert. Il ne sied pas que nous nous départions de sa réserve. Pourtant la dévotion des chasseurs chrétiens, si fidèles toujours à acclamer leur glorieux Patron, ne nous pardonnerait pas de sembler totalement l'oublier. Il convient aussi que satisfaction soit donnée à la piété populaire, non moins qu'à la reconnaissance des innombrables clients, sauvés de la rage, qu'une tradition millénaire ininterrompue ne cesse point de grouper chaque jour aux pieds du bienheureux. Bien peu de mots suffisent du reste à résumer sa vie.

 

 De chasseur de fauves devenu chasseur d'âmes à l'école du cerf mystérieux qui lui révéla le Christ, il mérita d'être appelé l'Apôtre de l'Ardenne, dont ses meutes avaient tant de fois parcouru les forêts. Disciple et successeur de saint Lambert, il fonda la grandeur de Liège, alors obscur village, en y transférant de Maestricht les reliques de l'évêque martyr et le siège épiscopal même. Sa bienheureuse mort, survenue le 3o mai 727, fut suivie, le 3 novembre 743, d'une première élévation de ses  restes précieux  qui détermina l'anniversaire liturgique du présent jour.

 

Au siècle suivant, l'abbaye d'Andain reçut la garde du saint dépôt ; elle prit de lui le nom de Saint-Hubert, comme la ville qui ne tarda pas de s'élever alentour, et vers laquelle ne cessèrent plus d'affluer les pèlerins. Deux Ordres de Chevaliers furent établis en l'honneur de saint Hubert : le premier ne survécut pas à la chute des Bourbons, ses derniers chefs ; l'autre subsiste encore sous la grande maîtrise des rois de Bavière.

 

 Salut, honneur des Confesseurs ; salut, concitoyen des Anges : donnez-nous l'allégresse du temps, qu'elle devienne l'allégresse éternelle ; par votre prière bien venue de Dieu, sauvez les sains, guérissez les malades.

 

 Seigneur, soyez propice a notre prière : puissent vos serviteurs, en considération des glorieux mérites de votre Confesseur et Pontife saint Hubert, obtenir par sa pieuse intercession d'être toujours préservés de tout mal.

 

Par Jésus-Christ

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

La Vision de Saint Hubert par Brueghel

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 21:59

extraits de la dépêche de la correspondante de RFI à Bagdad, Fatma Kizilboga, mardi 02 novembre 2010 : 

Des centaines d'Irakiens en pleurs, ont assisté cet après-midi à une messe en l'église chaldéenne Saint Joseph de Bagdad en mémoire des 46 fidèles chrétiens tués dimanche soir par un commando d'al-Qaïda. Dans son sermon, le cardinal Emmanuel Delly a salué la mémoire de ceux qui étaient venus prier Dieu et qui ont été fauché par la main du diable entrée dans un lieu de culte.

  

 Le message est poignant ; celui de 700 personnes, toutes confessions religieuses et partis politiques confondus, réunies cet après-midi dans l’église chaldéenne, Saint-Joseph à Bagdad, main dans la main, pour célébrer les funérailles d’une partie des victimes de la prise d’otages survenue dimanche soir et dénoncer l’acte barbare conduit par un commando d’al-Qaïda qui s’est soldé par la mort de 53 personnes et 60 blessés.

 

L’émotion en Irak est encore très vive. Cet attentat est en effet le plus meurtrier, visant la communauté chrétienne dans le pays, depuis le début de l’invasion américaine en 2003.

 

l'article : > http://www.rfi.fr/moyen-orient/20101102-emouvantes-obseques-bagdad-victimes-chretiennes-al-qaida

 

raqi women watch as the coffins of two slain priests are ca

Iraqi women watch as the coffins of two slain priests are carried at a funeral in Baghdad, Iraq, Tuesday, Nov. 2, 2010. The priests were killed Sunday when gunmen stormed a church during mass and took the entire congregation hostage. The attack, claimed by an al-Qaida-linked organization, was the deadliest recorded against Iraq's Christians since the 2003 U.S.-led invasion unleashed a wave of violence against them. (AP Photo/Hadi Mizban)

 

funeral in Baghdad

Mourners carry the coffins of slain Christians during their funeral in Baghdad, Iraq, Tuesday, Nov. 2, 2010. The victims were killed Sunday when gunmen stormed a church during mass and took the entire congregation hostage. The attack, claimed by an al-Qaida-linked organization, was the deadliest recorded against Iraq's Christians since the 2003 U.S.-led invasion unleashed a wave of violence against them. (AP Photo/Khalid Mohammed)

 

priest Wassem Sabieh

Mourners carry the coffin and photograph of slain Iraqi priest Wassem Sabieh, during his funeral in Baghdad, Iraq, Tuesday, Nov. 2, 2010. The priest was killed Sunday when gunmen stormed a church during mass and took the entire congregation hostage. The attack, claimed by an al-Qaida-linked organization, was the deadliest recorded against Iraq's Christians since the 2003 U.S.-led invasion unleashed a wave of violence against them. (AP Photo/Hadi Mizban)

 

Christians at a funeral mass in Baghdad

Relatives grieve near the coffins of slain Christians at a funeral mass in Baghdad, Iraq, Tuesday, Nov. 2, 2010. The victims were killed Sunday when gunmen stormed a church during mass and took the entire congregation hostage. The attack, claimed by an al-Qaida-linked organization, was the deadliest recorded against Iraq's Christians since the 2003 U.S.-led invasion unleashed a wave of violence against them. (AP Photo/Khalid Mohammed)

 

An Iraqi Christian man weeps as he walks with a cross in fr

An Iraqi Christian man weeps as he walks with a cross in front of the coffins of two slain priests and their parishioners at a funeral mass in Baghdad, Iraq, Tuesday, Nov. 2, 2010. The victims were killed Sunday when gunmen stormed a church during mass and took the entire congregation hostage. The attack, claimed by an al-Qaida-linked organization, was the deadliest recorded against Iraq's Christians since the 2003 U.S.-led invasion unleashed a wave of violence against them. (AP Photo/Hadi Mizban)

 

 

the interior of the Our Lady of Salvation

In this mobile phone camera image obtained by the Associated Press Tuesday, Nov. 2, 2010, the interior of the Our Lady of Salvation church is seen after gunmen took the congregation hostage on Sunday Oct 31. The attack, claimed by an al-Qaida-linked organization, was the deadliest recorded against Iraq's Christians since the 2003 U.S.-led invasion unleashed a wave of violence against them. (AP Photo)

 

photos : http://www.daylife.com/

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 18:00

Jamais éloquence ni science n'atteindront la hauteur d'enseignement, la puissance de supplication qui règnent en l'Office des défunts. Seule l'Epouse connaît à ce point les secrets de l'autre vie, le chemin du cœur de l'Epoux ; seule la Mère peut prétendre au tact suprême qui lui permet, en allégeant à ceux qui l'ont quittée leur purification douloureuse, de consoler ainsi les orphelins, les isolés, laissés par eux en larmes sur la terre.

 

Dilexi : le premier chant du purgatoire est un chant d'amour ; comme le dernier du ciel en cette fête du souvenir fut CREDIDI, le Psaume rappelant la loi et les épreuves passées des élus. Que parlions-nous de transition tout à l'heure ? Lien commun de l'âme souffrante et de l'âme bienheureuse, la charité est à toutes deux leur dignité, leur inamissible trésor ; mais tandis que la vision remplaçant la foi ne laisse plus dans l'une que jouissance à l'amour, ce même amour devient pour l'autre, en l'ombre où la retiennent ses fautes inexpiées, la source d'inénarrables tourments. Toutefois c'en est fait des angoisses d'ici-bas, des périls d'enfer ; confirmée sa grâce, l'âme ne pèche plus ; elle n'a que reconnaissance pour la miséricorde qui l'a sauvée, pour la justice qui l'épure et la rend digne de Dieu. Tel est son état d'acquiescement absolu, d'attente abandonnée, que l'Eglise l'appelle "un sommeil de paix".

 

 L'usage du peuple chrétien consacre plus spécialement le Psaume CXXIX à la prière pour les morts ; cri de détresse, mais aussi d'espérance.

 

 Le dénuement des âmes au séjour d'expiation est bien fait pour toucher nos cœurs. Sans être au ciel, en cessant d'appartenir à la terre, elles ont perdu les privilèges qui, de par Dieu, compensent pour nous le danger du voyage en ce monde de l'épreuve. Si parfaits que soient tous leurs actes d'amour, d'espérance, de foi résignée, elles ne méritent plus ; acceptées comme elles le sont, leurs inexprimables souffrances nous vaudraient à nous la récompense de milliers de martyrs : il n'en doit rien rester dans l'éternité à l'actif de ces âmes, rien que le fait d'un règlement de compte apuré autrefois par sentence du juge.

 

 Pas plus que mériter, elles ne peuvent satisfaire comme nous à la justice par équivalences acceptées de Dieu, plus radicale que celle du paralytique de Bethsaïda est leur impuissance à s'aider elles-mêmes ; la piscine du salut est restée sur terre, avec l'auguste Sacrifice, les Sacrements, l'usage des clefs toutes-puissantes confiées à l'Eglise.

 

 Or cependant l'Eglise, qui n'a plus sur elles de juridiction, conserve à leur endroit toutes ses tendresses de Mère ; et son crédit est grand toujours près de l'Epoux. Elle fait donc sienne leur prière ; ouvrant le trésor qui lui vient de la surabondante rédemption du Seigneur, elle offre de son fonds dotal à Celui-là même qui le lui a constitué, en échange de la délivrance de ces âmes ou de l'allégement de leurs peines : et ainsi arrive-t-il que, sans léser nuls droits, la miséricorde entre et déborde en ces abîmes où régnait seule l'inexorable justice.

 

De l'abîme j'ai  crié  vers vous,  Seigneur ;  Seigneur, écoutez ma voix.

Que vos oreilles soient attentives au cri de ma prière.

Seigneur, si vous considérez nos iniquités ; Seigneur, qui soutiendra votre jugement ?

Mais la miséricorde est en vous ; à cause de votre parole, je vous attends, Seigneur.

Mon âme se soutient par vos oracles ; mon âme espère dans le Seigneur.

Du matin à la nuit, qu'Israël espère dans le Seigneur.

Car dans le Seigneur est la miséricorde, et sa rédemption est surabondante.

Et il rachètera Israël de toutes ses iniquités.

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel ;

Que luise pour eux la lumière sans fin.

(PSAUME  CXXIX)

 

 Je vous louerai, car vous m'avez exaucée. L'Eglise ne prie jamais en vain. Le dernier Psaume dit sa reconnaissance, et celle des âmes que l'Office qui va finir aura tirées de l'abîme ou rapprochées des cieux. Grâce à lui, plus d'une qui, ce matin encore, était retenue captive, fait son entrée dans la lumière au crépuscule de cette touchante fête de la Toussaint, dont s'accroissent ainsi au dernier moment les joies et la gloire. Suivons du cœur et de la pensée les nouvelles élues ; en nous souriant, en nous remerciant, nous leurs frères ou leurs fils, elles s'élèvent radieuses de la région des ombres, et elles chantent : Seigneur, je vous glorifierai en la présence des Anges ; j'adorerai donc en votre saint temple ! Non ; le Seigneur ne méprise pas les œuvres de ses mains.

 

 

Cette journée est véritablement grande et belle. La terre, placée entre le purgatoire et le ciel, a rapproché les deux. L'auguste mystère de la  communion des saints se révèle dans  son ampleur. L'immense famille des fils de Dieu nous apparaît, unie par l'amour, distincte en ses trois états de félicité, d'épreuve, d'expiation purifiante : expiation qui, comme l'épreuve, n'aura qu'un temps ; félicité qui durera toujours. C'est le digne couronnement des enseignements du Cycle entier. Chacun des jours de l'Octave qui va suivre accroîtra la lumière.

 

Cependant, toute âme se recueille à cette heure dans le culte des plus chers, des plus nobles souvenirs. En quittant la maison de Dieu, gardons pieusement à qui de droit notre pensée. C'est la fête de nos morts bien-aimés. Prêtons l'oreille à leur voix qui, de clochers en clochers, par tout le monde chrétien, se fait si suppliante et si douce aux premières heures de cette nuit de novembre. Ce soir ou demain, nous leur devons la visite de la tombe où reposent dans la paix leurs restes mortels.

 

Prions pour eux ; et aussi, prions-les : ne craignons pas de leur parler toujours des intérêts qui leur furent chers devant Dieu. Car Dieu les aime, et par une sorte de satisfaction donnée à sa bonté, les écoute d'autant mieux pour autrui, que sa justice les maintient dans un état d'impuissance plus absolue en ce qui les concerne.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

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