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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 14:44

Dans la Torah, un verset évoque la Corse comme "une montagne qui se serait allumée pour guider Moïse vers la Terre Promise". Plus de deux mille ans après, il se pourrait que ce soit Israël qui éclaire la Corse de la plus belle des lumières en lui reconnaissant son titre de Juste parmi les Nations.

 

> un article de Corse-Matin du mardi 27 avril 2010

 

 

Benoît XVI à Yad Vashem, Jérusalem, le lundi 11 mai 2009

Benoît XVI Yad Vashem 1 

 

Benoît XVI Yad Vashem 2 

 

Benoît XVI Yad Vashem 3 

 

Benoît XVI Yad Vashem 4 

 

Benoît XVI Yad Vashem 7

 

 

http://news.yahoo.com/

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 08:00

La Parole divine impose la foi à la créature qui l'entend ; mais cette parole ne se révèle pas sans être accompagnée de tous les signes qui la font discerner comme venant de Dieu, même. Jésus ne s'est pas dit le Fils de Dieu, sans prouver qu'il l'était véritablement ; il n'a pas réclamé la foi en sa parole, sans garantir cette parole par un argument irréfragable. Cet argument est le miracle : le miracle par lequel Dieu s'atteste lui-même. Quand le miracle a lieu, l'homme se rend attentif; car il sait que la volonté seule du Créateur peut déroger aux lois sur lesquelles il a fondé la nature. Si Dieu déclare ses volontés à la suite du miracle, il a droit de trouver l'homme obéissant. Israël sentit que Dieu le conduisait, lorsque la mer s'ouvrit pour lui donner passage, aussitôt que Moïse eut étendu sa main sur les flots.

 

 Or Jésus, "l'auteur et le consommateur de notre foi", n'a exigé notre croyance aux vérités qu'il venait nous apporter qu'à la suite des miracles qui certifiaient sa mission divine. "Les oeuvres que j'opère, disait-il, rendent témoignage de moi ; si vous ne voulez pas croire à moi, croyez à mes œuvres". Veut-on savoir quelles sont les œuvres dont il invoque ainsi la sanction ? Jean lui envoie dire : "Êtes-vous celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?" Pour toute réponse, Jésus dit aux envoyés : "Allez, et dites à Jean ce que vous avez vu et entendu : que les aveugles voient, que les boiteux marchent, que les lépreux sont guéris, que les a sourds entendent, que les morts ressuscitent, que les pauvres sont évangélisés".

 

 Tel est le motif de notre foi. Jésus a agi en maître sur la nature, et après s'être montré le Fils de Dieu par ses œuvres, il a exigé que nous le reconnussions pour tel dans ses paroles. Oh ! combien "son témoignage est croyable !" A qui croirons-nous, si nous ne croyons pas à lui ? Et quelle responsabilité pour ceux qui refuseront de croire ! Ecoutons encore notre divin ressuscité parlant de ces esprits superbes que la vue de ses miracles n'a pas rendus dociles à ses enseignements : "Si, dit-il, je n'avais pas fait au milieu d'eux des œuvres que personne encore n'avait faites, ils seraient sans péché". C'est leur incrédulité qui les a perdus ; mais cette incrédulité s'est montrée lorsque, témoins des miracles opérés sous leurs yeux, la résurrection de Lazare par exemple, ils ont refusé de reconnaître la divinité du personnage qui s'affirmait par de telles œuvres.

 

 Mais notre divin ressuscité va monter au ciel sous quelques jours ; les miracles qu'il opérait vont cesser sur la terre ; sa Parole, l'objet de notre foi, restera-t-elle donc désormais sans son divin témoignage ? Gardons-nous de le penser. Ne savons-nous pas que les monuments de l'histoire, quand ils sont certains et avérés, apportent autant de lumière dans notre esprit sur les faits qui se sont passés loin de nous et loin de notre temps, que si ces faits avaient eu lieu sous nos yeux ? N'est-ce pas une des lois de notre intelligence, un des fondements de notre certitude rationnelle, de déférer au témoignage de nos semblables, quand nous reconnaissons avec évidence qu'ils n'ont été ni trompeurs, ni trompés ? Les prodiges accomplis par Jésus, en confirmation de la doctrine qu'il est venu imposer à notre foi, arriveront jusqu'à la dernière génération humaine entourés d'une certitude supérieure à celle qui garantit les faits les plus incontestables de l'histoire, ces faits sur lesquels nul ne saurait émettre un doute sans passer pour insensé. Nous n'aurons pas été témoins de ces merveilles ; mais elles seront pour nous tellement assurées, que l'adhésion de notre foi suivra avec la même sécurité, avec la même docilité, que si nous eussions assisté aux scènes de l'Evangile.

 

 Toutefois, Jésus qui ne nous doit rien de plus que la certitude de ses miracles, veut faire davantage encore en faveur de notre foi dont le miracle est la base. Il va perpétuer le miracle sur la terre par ses disciples, afin que notre foi se retrempe sans cesse à sa divine source. En ces jours où nous sommes, entouré de ses Apôtres, il leur donne en ces termes leur mission : "Allez, leur dit-il, dans le monde entier : prêchez l'Evangile à toute créature. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné".

 

Mais cette foi, sur quoi s'appuiera-t-elle ? Nous l'avons dit déjà ; mais ce n'est pas tout ; écoutez la suite : "Or, voici, continua Jésus, les prodiges qui accompagneront ceux qui croiront : En mon nom ils chasseront les démons, ils parleront des langues qui leur seront nouvelles ; ils manieront les serpents ; s'ils boivent quelque breuvage mortel, ils n'en sentiront pas l'atteinte ; ils imposeront les mains sur les malades, et les malades seront guéris". Voilà donc le pouvoir des miracles confié aux disciples de Jésus. Etablis pour exiger la foi divine de ceux qui les écouteront, ils sont munis désormais d'un pouvoir sur la nature qui les montrera aux hommes comme les envoyés du Tout-Puissant. Leur parole ne sera plus dès lors leur parole, mais celle de Dieu ; ils seront les intermédiaires entre le Verbe incarné et les hommes ; mais notre foi ne s'arrêtera pas à eux ; elle s'élèvera jusqu'à Celui qui les a envoyés, et qui les accrédite près de nous par le moyen dont il s'est servi pour s'accréditer lui-même.

 

 Ce n'est pas tout encore. Pesez les paroles du Sauveur, et remarquez que le don des miracles qu'il leur octroie ne s'arrête pas à eux. Sans doute l'histoire suffit pour nous attester que Jésus a été fidèle à son engagement, et que les Apôtres, en réclamant la foi des peuples pour les dogmes qu'ils leur proposaient, ont justifié leur mission par toute sorte de prodiges ; mais le divin ressuscité a promis davantage. Il n'a pas dit : "Voici les prodiges qui accompagneront  mes Apôtres" ; il a dit : "Voici les prodiges qui accompagneront ceux qui croiront". Il assurait à son Eglise par ces paroles le don des miracles jusqu'à la fin ; il faisait de ce don l'un des principaux caractères, l'une des bases de notre foi.

 

Avant sa passion, il était allé jusqu'à dire : "Celui qui croit en moi, fera lui-même les œuvres, que je fais, et il en fera même de plus grandes". En ces jours, il met son Eglise en possession de cette noble prérogative ; et dès lors nous ne devrons pas être surpris de voir ses saints opérer quelquefois des merveilles plus étonnantes que celles qu'il opéra lui-même. Il s'y engage, et il a tenu parole : tant il a à cœur que la foi qui procède du miracle se maintienne, se nourrisse et fructifie dans son Eglise ! Loin donc de tout enfant de l'Eglise cette frayeur, cet embarras, ou cette indifférence que témoignent quelques-uns, lorsqu'ils rencontrent un récit miraculeux. Une seule chose a droit de nous préoccuper : la valeur des témoins. S'ils sont sincères et éclairés, le vrai catholique s'incline avec joie et reconnaissance ; il rend grâces à Jésus qui a daigné se souvenir de sa promesse, et qui veille du haut du ciel à la conservation de la foi.  

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
  

 

 

La résurrection de Lazare par Froment

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 08:00

Jésus ressuscité ne se borne pas à constituer son Eglise, à établir la hiérarchie qui doit la régir en son nom jusqu'à la consommation des siècles ; il confie en même temps à ses disciples sa divine parole, les vérités qu'il est venu révéler à la terre, et dont il a ébauché en eux la connaissance durant les trois années qui précédèrent sa passion. La Parole de Dieu, que nous appelons autrement la Révélation, est, avec la Grâce, le plus précieux don que le ciel ait pu nous faire. Par la Parole de Dieu nous connaissons les mystères de sa divine essence, le plan selon lequel il a ordonné la création, la fin surnaturelle qu'il a préparée pour les êtres intelligents et libres, les conséquences de la chute originelle, l'œuvre sublime de la réparation par l'Incarnation du Verbe, enfin les moyens par lesquels nous devons l'honorer et le servir, et obtenir ainsi notre fin.

 

 Dieu dès le commencement avait fait entendre sa Parole à l'homme ; plus tard il parla par les Prophètes ; mais lorsque la plénitude des temps fut arrivée, son propre Fils descendit sur la terre pour compléter la révélation première. Jésus n'a cessé d'enseigner les hommes depuis trois ans, et pour faire pénétrer sa doctrine dans leurs esprits, il s'est mis pour ainsi dire à leur niveau. Rien de plus élevé, de plus divin, et en même temps rien de plus familier que son enseignement ; pour en faciliter l'intelligence, il a eu recours souvent à d'ingénieuses et simples paraboles dans lesquelles l'imagination venait en aide à la pensée de ses auditeurs. Ses apôtres et ses disciples, destinés à recevoir l'héritage de sa doctrine, ont été l'objet d'une instruction spéciale ; mais jusqu'à l'accomplissement des mystères de la mort et de la résurrection de leur Maître, ils avaient peu compris ce qu'il leur disait. Depuis sa résurrection, il a repris l'œuvre de leur initiation. Leur esprit saisit mieux son enseignement, en ces jours où il le leur donne avec tout l'ascendant de sa victoire sur la mort, où leur intelligence s'est développée à la lumière des événements surhumains qu'ils ont vu s'accomplir. Si déjà, lors de la dernière Cène, il pouvait leur dire : "Je ne vous appellerai plus mes serviteurs, mais mes amis ; car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai manifesté" ; comment doit-il les traiter aujourd'hui qu'il a résumé à leurs yeux toute la somme de ses enseignements, qu'ils sont en possession de sa Parole tout entière, et n'attendent plus que la venue de l'Esprit-Saint en eux pour la confirmer dans leur intelligence, et leur donner la force de la proclamer à la face du monde entier ?

 

 Parole divine, révélation sacrée, qui nous initiez aux secrets de Dieu que la raison n'eût jamais connus, nous nous inclinons devant vous avec reconnaissance et soumission. Vous donnez naissance à une vertu "sans laquelle l'homme ne saurait être agréable à Dieu", à une vertu par laquelle commence l'œuvre du salut de l'homme, et sans laquelle cette œuvre ne pourrait ni se continuer ni se conclure. La foi est cette vertu, la foi qui incline la raison devant la divine Parole ; la foi qui répand plus de lumière, du fond de ses glorieuses ténèbres, que toutes les spéculations de la raison entourées de toute leur évidence. Cette vertu sera le lien intime de la nouvelle société ; pour en devenir membre, il faudra commencer par croire ; pour en demeurer membre, il faudra ne pas cesser un seul instant de croire. "Celui qui croira", nous dira tout à l'heure Jésus, au moment de monter au ciel, "celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné". Afin d'exprimer cette nécessité de la foi, les membres de la nouvelle société porteront le beau nom de fidèles, et l'on appellera infidèles ceux qui n'ont pas le bonheur de croire.

 

 La foi étant le premier lien qui unit surnaturellement l'homme à Dieu, lien dont la rupture entraîne une séparation complète, celui qui, après avoir joui de ce lien, aura le malheur de le rompre en rejetant la Parole divine pour y substituer une doctrine contraire, aura commis le plus grand des crimes. On l'appellera hérétique, c'est-à-dire celui qui se sépare ; et les fidèles verront sa ruine avec terreur. Quand bien même sa rupture avec la Parole révélée n'aurait lieu que sur un seul article, il commet le plus énorme blasphème ; car ou il se sépare de Dieu comme d'un être trompeur, ou il déclare que sa raison d'emprunt, si faible et si bornée, est au-dessus de la Vérité éternelle et infinie.

 

 Durant de longs siècles l'hérésie se montrera, attaquant et cherchant à ébranler chaque dogme tour à tour, mais en vain. La divine révélation sortira toujours plus pure, plus lumineuse et plus primitive de ces assauts redoublés. Mais arrivera un temps, et ce temps est le nôtre, où l'hérésie ne s'exercera plus sur tel ou tel article de la foi, en conservant les autres. Il paraîtra des hommes qui proclameront l'indépendance absolue de la raison en face de toute révélation divine, déclarée impossible ; et ce système impie s'intitulera du nom superbe de Rationalisme. Au dire de ces infidèles, Jésus-Christ sera non avenu, son Eglise une école d'abaissement pour la dignité humaine, dix-huit siècles de civilisation chrétienne une illusion. Ces hommes qui se disent Philosophes chercheront à mettre la main sur la société humaine. Leurs affreux essais l'eussent anéantie, si Dieu ne fût venu à son secours, pour remplir la promesse qu'il a faite de ne pas laisser périr au sein de l'humanité la Parole révélée dont il l'a dotée, ni l'Eglise dépositaire de cette divine Parole jusqu'au dernier jour.

 

 D'autres, moins audacieux, et ne pouvant fermer les yeux aux faits si évidents de l'histoire et de l'humanité, qui attestent le progrès si visible dont le christianisme a été la source pour le monde, refusant d'ailleurs de soumettre leur raison à des mystères intimés d'en haut, s'y prennent autrement pour enlever de ce monde l'élément de la foi. Poursuivant toute croyance révélée, tout prodige destiné à certifier l'intervention divine, ils veulent expliquer par la marche naturelle des événements tous les faits qui rendent témoignage de la présence du propre Fils de Dieu ici-bas. Ils n'insultent pas, ils dédaignent ; selon eux le surnaturel est inutile ; on a pris, disent-ils, des apparences pour des réalités : peu leur importent l'histoire et les lois du bon sens. Au nom de leur système qu'ils appellent Naturalisme, ils nient ce qu'ils ne peuvent expliquer, ils déclarent que dix-huit siècles se sont trompés, et proclament que le Créateur n'a pu violer les lois de la nature, de même que les rationalistes soutiennent qu'il n'existe rien qui soit au-dessus de la raison.

 

 Raison et Nature ! faibles obstacles pour arrêter l'amour du Fils de Dieu venant au secours de l'homme. La Raison, il la redresse et la perfectionne par la foi ; la Nature, il en enfreint les lois par son souverain pouvoir, afin que nous ouvrions les yeux, et que notre foi ne soit pas téméraire, mais appuyée sur le témoignage divin que rendent les prodiges.

 

Jésus est véritablement ressuscité ; que la raison et la nature se réjouissent; car il vient les relever et les sanctifier l'une et l'autre.  

 

 DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

 

La Résurrection du Christ

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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 17:00

Ce Dimanche est désigné sous l'appellation populaire de Dimanche du bon Pasteur, parce qu'on y lit à la Messe le passage de l'Evangile de saint Jean où notre Seigneur se donne à lui-même ce titre. Un lien mystérieux unit ce texte évangélique au temps où nous sommes ; car c'est en ces jours que le Sauveur des hommes, établissant et consolidant son Eglise, commença par lui donner le Pasteur qui devait la gouverner jusqu'à la consommation des siècles.

 

 Selon le décret éternel, l'Homme-Dieu, après quelques jours encore, doit cesser d'être visible ici-bas. La terre ne le reverra plus qu'à la fin des temps, lorsqu'il viendra juger les vivants et les morts. Cependant il ne saurait abandonner cette race humaine pour laquelle il s'est offert en sacrifice sur la croix, qu'il a vengée de la mort et de l'enfer en sortant victorieux du tombeau. Il demeurera son Chef dans les deux ; mais sur la terre qu'aurons-nous pour suppléera sa présence ? nous aurons l'Eglise. C'est à l'Eglise qu'il va laisser toute son autorité sur nous ; c'est entre les mains de l'Eglise qu'il va remettre le dépôt de toutes les vérités qu'il a enseignées ; c'est l'Eglise qu'il va établir dispensatrice de tous les moyens de salut qu'il a destinés aux hommes.

 

 Cette Eglise est une vaste société dans laquelle tous les hommes sont appelés à entrer ; société composée de deux sortes de membres, les uns gouvernant et les autres gouvernés, les uns enseignant et les autres enseignés, les uns sanctifiant et les autres sanctifiés. Cette société immortelle est l'Epouse du Fils de Dieu : c'est par elle qu'il produit ses élus. Elle est leur mère unique : hors de son sein le salut ne saurait exister pour personne.

 

Mais comment cette société subsistera-t-elle ? Comment traversera-t-elle les siècles, et arrivera-t-elle ainsi jusqu'au dernier jour du monde ? qui lui donnera l'unité et la cohésion ? quel sera le lien visible entre ses membres, le signe palpable qui la désignera comme la véritable Epouse du Christ, dans le cas où d'autres sociétés prétendraient frauduleusement lui ravir ses légitimes honneurs ? Si Jésus eût dû rester au milieu de nous, nous ne courions aucun risque ; partout où il est, là est aussi la vérité et la vie ; mais "il s'en va", nous dit-il, et nous ne pouvons encore le suivre. Ecoutez donc, et apprenez sur quelle base il a établi la légitimité de son unique Epouse.

 

 Durant sa vie mortelle, étant un jour sur le territoire de Césarée de Philippe, ses Apôtres assemblés autour de lui, il les interrogea sur l'idée qu'ils avaient de sa personne. L'un d'eux, Simon, fils de Jean ou Jonas, et frère d'André, prit la parole, et lui dit : "Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant". Jésus reçut avec bonté ce témoignage qu'aucun sentiment humain n'avait suggéré à Simon, mais qui sortait de sa conscience divinement inspirée à ce moment ; et il déclara à cet heureux Apôtre que désormais il n'était plus Simon, mais Pierre. Le Christ avait été désigné par les Prophètes sous le caractère symbolique de la pierre, en attribuant aiussi solennellement à son disciple ce titre distinctif du Messie, Jésus donnait à entendre que Simon aurait avec lui un rapport que n'auraient pas les autres Apôtres. Mais Jésus continua son discours. Il avait dit à Simon : "Tu es Pierre" ; il ajouta : "et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise".

 

 Pesons ces paroles du Fils de Dieu : "Je bâtirai mon Eglise". Il a donc un projet : celui de bâtir une Eglise. Cette Eglise, ce n'est pas maintenant qu'il la bâtira ; cette œuvre est encore différée ; mais ce que nous savons déjà avec certitude, c'est que cette Eglise sera bâtie sur Pierre. Pierre en sera le fondement, et quiconque ne posera pas sur Pierre ne fera pas partie de l'Eglise. Ecoutons encore : "Et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre mon Eglise." Dans le style des Juifs les portes signifient les puissances ; ainsi l'Eglise de Jésus sera indestructible, malgré tous les efforts de l'enfer. Pourquoi ? parce que le fondement que Jésus lui aura donné sera inébranlable. Le Fils de Dieu continue : "Et je te donnerai les clefs du Royaume des cieux." Dans le langage des Juifs, les clefs signifient le pouvoir de gouvernement, et dans les paraboles de l'Evangile le Royaume de Dieu signifie l'Eglise qui doit être bâtie par le Christ. En disant à Pierre, qui ne s'appellera plus Simon : "Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux", Jésus s'exprimait comme s'il lui eût dit : "Je te ferai le Roi de cette Église, dont tu seras en même temps le fondement." Rien n'est plus évident ; mais ne perdons pas de vue que toutes ces magnifiques promesses regardaient l'avenir.

 

Or, cet avenir est devenu le présent. Nous voici arrivés aux dernières heures du séjour de Jésus ici-bas. Le moment est venu où il va remplir sa promesse, et fonder ce Royaume de Dieu, cette Eglise qu'il devait bâtir sur la terre. Fidèles aux ordres que leur avaient transmis les Anges, les Apôtres se sont rendus en Galilée. Le Seigneur se manifeste à eux sur le bord du lac de Tibériade, et après un repas mystérieux qu'il leur a préparé, pendant qu'ils sont tous attentifs à ses paroles, il interpelle tout à coup son disciple : "Simon, fils de Jean, lui dit-il, m'aimes-tu ?" Remarquons qu'il ne lui donne pas en ce moment le nom de Pierre ; il se replace au moment où il lui dit autrefois : "Simon, fils de Jonas, tu es Pierre" ; il veut que les disciples sentent le lien qui unit la promesse et l'accomplissement. Pierre, avec son empressement accoutumé, a répondu à l'interrogation de son Maître : "Oui, Seigneur ; vous savez que je vous aime". Jésus reprend la parole avec autorité : "Pais mes agneaux", dit-il au disciple. Puis réitérant la demande, il dit encore : "Simon fils de Jean, m'aimes-tu ?" Pierre s'étonne de l'insistance avec laquelle son Maître semble le poursuivre ; toutefois il répond avec la même simplicité : "Oui, Seigneur; vous savez que je vous aime". Après cette réponse, Jésus répète les mêmes paroles d'investiture : "Pais mes agneaux".

 

 Les disciples écoutaient ce dialogue avec respect ; ils comprenaient que Pierre était encore une fois mis à part, qu'il recevait en ce moment quelque chose qu'ils ne recevraient pas eux-mêmes. Les souvenirs de Césarée de Philippe leur revenaient à l'esprit, et ils se rappelaient les égards particuliers que leur Maître avait toujours eus pour Pierre depuis ce jour. Cependant, tout n'était pas terminé encore. Une troisième fois Jésus interpelle Pierre : "Simon, fils de Jean,  m'aimes-tu ?" A ce coup l'Apôtre n'y tient plus. Ces trois appels que fait Jésus à son amour ont réveillé en lui le triste souvenir des trois reniements qu'il eut le malheur de prononcer devant la servante de Caïphe. Il sent une allusion à son infidélité encore si récente, et c'est en demandant grâce qu'il répond cette fois avec plus de componction encore que d'assurance : "Seigneur, dit-il, tout vous est connu ; vous savez que je vous aime". Alors le Seigneur mettant le dernier sceau à l'autorité de Pierre, prononce ces paroles imposantes : "Pais mes brebis".

 

 Voilà donc Pierre établi Pasteur par celui-là même qui nous a dit : "Je suis le bon Pasteur". D'abord le Seigneur a donné à son disciple et par deux fois le soin des agneaux ; ce n'était pas encore l'établir Pasteur ; mais quand il le charge de paître aussi les brebis, le troupeau tout entier est placé sous son autorité. Que l'Eglise paraisse donc maintenant, qu'elle s'élève, qu'elle s'étende ; Simon fils de Jean en est proclamé le Chef visible. Est-elle un édifice, cette Eglise ? il en est la Pierre fondamentale. Est-elle un Royaume ? il en tient les Clefs, c'est-à-dire le sceptre. Est-elle une bergerie ? il en est le Pasteur.

 

Oui, elle sera une bergerie, cette Eglise que Jésus organise en ce moment, et qui se révélera au jour de la Pentecôte. Le Verbe de Dieu est descendu du ciel "pour réunir en un les enfants de Dieu qui auparavant étaient dispersés", et le moment approche où il n'y aura plus "qu'une seule bergerie et un seul Pasteur".

 

Nous vous bénissons, nous vous rendons grâces, ô notre divin Pasteur ! C'est par vous qu'elle subsiste et qu'elle traverse les siècles, recueillant et sauvant toutes les âmes qui se confient à elle, cette Eglise que vous fondez en ces jours. Sa légitimité, sa force, son unité, lui viennent de vous, son Pasteur tout-puissant et tout miséricordieux. Nous vous bénissons aussi et nous vous rendons grâces, ô Jésus, pour la prévoyance avec laquelle vous avez pourvu au maintien de cette légitimité, de cette force, de cette unité, en nous donnant Pierre votre vicaire, Pierre notre Pasteur en vous et par vous, Pierre à qui brebis et agneaux doivent obéissance, Pierre en qui vous demeurez visible, ô notre divin Chef, jusqu'à la consommation des siècles.

  

 Dans l'Eglise grecque, le deuxième Dimanche après Pâques que nous appelons du Bon Pasteur, est désigné sous le nom de Dimanche des saintes myrophores, ou porte-parfums. On y célèbre particulièrement la piété des saintes femmes qui apportèrent des parfums au Sépulcre pour embaumer le corps du Sauveur. Joseph d'Arimathie a aussi une part dans les cantiques dont se compose l'Office de l'Eglise grecque durant cette semaine.

 

Divin Pasteur de nos âmes, qu'il est grand votre amour pour vos heureuses brebis ! Vous allez jusqu'à donner votre vie pour qu'elles soient sauvées. La fureur des loups ne vous fait pas fuir ; vous vous donnez en proie, afin de détourner d'elles la dent meurtrière qui voudrait les dévorer. Vous êtes mort en notre place, parce que vous étiez notre Pasteur.

 

 Nous ne nous étonnons plus que vous ayez exigé de Pierre plus d'amour que vous n'en attendiez de ses frères : vous vouliez l'établir leur Pasteur et le nôtre. Pierre a pu répondre avec assurance qu'il vous aimait, et vous lui avez conféré votre propre titre avec la réalité de vos fonctions, afin qu'il vous suppléât quand vous auriez disparu à nos regards.

 

 Soyez béni, divin Pasteur; car vous avez songé aux besoins de votre bergerie qui ne pouvait se conserver Une, si elle eût eu plusieurs Pasteurs sans un Pasteur suprême. Pour nous conformer à vos ordres, nous nous inclinons avec amour et soumission devant Pierre, nous baisons avec respect ses pieds sacrés ; car c'est par lui que nous nous rattachons à vous, c'est par lui que nous sommes vos brebis.

 

 Conservez-nous, ô Jésus, dans la bergerie de Pierre qui est la vôtre. Eloignez de nous le mercenaire qui voudrait usurper la place et les droits du Pasteur. Intrus dans la bergerie par une profane violence, il affecte les airs de maître; mais il ne connaît pas les brebis, et les brebis ne le connaissent pas. Attiré, non par le zèle, mais par la cupidité et l'ambition, il fuit à l'approche du danger. Quand on n'est mû que par des intérêts terrestres, on ne sacrifie pas sa vie pour autrui ; le pasteur schismatique s'aime lui-même ; ce n'est pas vos brebis qu'il aime ; pourquoi donnerait-il sa vie pour elles ? gardez-nous de ce mercenaire, ô Jésus ! Il nous séparerait de vous, en nous séparant de Pierre que vous avez établi votre Vicaire. Nous n'en voulons pas connaître d'autre. Anathème à quiconque voudrait nous commander en votre nom, et ne serait pas envoyé de Pierre ! Faux pasteur, il ne poserait pas sur la pierre du fondement, il n'aurait pas les clefs du Royaume des cieux ; il ne pourrait que nous perdre. Accordez-nous, ô bon Pasteur, de demeurer toujours avec vous et avec Pierre dont vous êtes le fondement, comme il est le nôtre, et nous pourrons défier toutes les tempêtes.

 

Vous l'avez dit, Seigneur : "L'homme sage a bâti sa maison sur le rocher ; les pluies ont fondu sur elle, les fleuves se sont déchaînés, les vents ont soufflé, toutes ces forces se sont ruées sur la maison, et elle n'est pas tombée, parce qu'elle était fondée sur la Pierre." 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
 

 

 

Retable de Jan Provost

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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 04:00

Mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main.

 

Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père.

 

Le Père et moi, nous sommes UN.

 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 10, 27-30. 

 

 

at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem

Messe du Dimanche de Pâques 2010 à Jérusalem

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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 00:20

Depuis quelques mois, la pétition était devenue une des formes les plus valables de l'expression. A la terrasse des cafés, au restaurant, dans les clubs de nuit, on vous les présentait en même temps que l'addition. Et là, au moins, il suffisait de signer. Monsieur Jadis entrevit l'ouverture ; il suggéra :

- On va commencer tout de suite, au Flore, par une pétition carabinée. 

 

Antoine Blondin

Monsieur Jadis

Editions de la Table Ronde 1970

 

Monsieur Jadis

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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 08:00

 

Le Samedi nous ramène à Marie ; mais en vénérant les grandeurs de la Mère de Dieu, nous ne perdons pas de vue pour  cela la sainte Eglise qui a été, cette semaine, l'objet de nos contemplations. Considérons aujourd'hui les rapports de Marie avec l'Eglise de son Fils ; cette vue nous découvrira de nouveaux aspects sur ces deux Mères du genre humain.

 

 Avant que l'Homme-Dieu entrât en possession de l'Eglise qui devait être inaugurée devant toutes les nations au jour de la Pentecôte, il avait préludé à cette possession royale en s'unissant à celle qui mérite par-dessus tout d'être appelée la Mère et la représentante du genre humain. Formée du plus noble sang de notre race, du sang de David, d'Abraham et de Sem, pure dans son origine comme le furent nos premiers parents au sortir des mains de leur créateur, destinée au sort le plus sublime auquel Dieu puisse élever une simple créature, Marie fut sur la terre l'héritage et la coopératrice du Verbe incarné, la Mère des vivants.

 

Dans sa personnalité, elle fut ce que l'Eglise a été collectivement depuis. Son rôle de Mère de Dieu dépasse sans doute en dignité toutes ses grandeurs ; mais nous ne devons pas pour cela fermer les yeux aux autres merveilles qui brillent en elle. Marie fut la première créature qui répondit pleinement aux vues du Fils de Dieu descendu du ciel. En elle il trouva la foi la plus vive, l'espérance la plus ferme, l'amour le plus ardent. Jamais la nature humaine complétée par la grâce n'avait offert à Dieu un objet de possession aussi digne de lui. En attendant qu'il célébrât son union avec le genre humain en qualité de Pasteur, il fut le Pasteur de cette unique brebis, dont les mérites et la dignité dépassent d'ailleurs ceux de l'humanité tout entière, quand bien même celle-ci se fût montrée en tout et toujours fidèle à Dieu.

 

 Marie tint donc la place de l'Eglise chrétienne, avant que celle-ci fût née. Chez elle le Fils de Dieu trouva non seulement une Mère, mais l'adoratrice de sa divinité dès le premier instant de l'Incarnation. Nous avons vu, au Samedi saint, comment la foi de Marie survécut à l'épreuve du Calvaire et du sépulcre, comment cette foi qui ne vacilla pas un instant conserva sur la terre la lumière qui ne devait plus s'éteindre, et qui bientôt allait être confiée à l'Eglise collective chargée de conquérir toutes les nations au divin Pasteur. Il n'entrait pas dans les plans du Fils de Dieu que sa sainte Mère exerçât l'apostolat extérieur, au delà du moins d'une certaine limite ; d'ailleurs il ne devait pas la laisser ici-bas jusqu'à la fin des temps ; mais de même que, depuis son Ascension glorieuse, il associa son Eglise à tout ce qu'il opère pour ses élus, de même voulut-il, durant sa vie mortelle, que Marie entrât en partage avec lui dans toutes les œuvres qu'il accomplissait pour le salut du genre humain.

 

Celle dont le consentement formel avait été requis avant que le Verbe éternel se fit homme en elle, se retrouva, comme nous l'avons vu, au pied de la croix, afin d'offrir comme créature celui qui s'offrait comme Dieu Rédempteur. Le sacrifice de la mère se confondit dans le sacrifice du fils, qui l'éleva à un degré de mérite que notre pensée mortelle ne saurait pénétrer. Ainsi, quoique dans une mesure inférieure, l'Eglise s'unit-elle dans une même oblation avec son Epoux divin dans le Sacrifice de l'autel. En attendant que la maternité de l'Eglise à naître fût proclamée, Marie reçut du haut de la croix l'investiture de Mère des hommes ; et lorsque la lance vint ouvrir le côté de Jésus, pour donner passage à l'Eglise qui procède de l'eau et du sang de la rédemption, Marie était là debout pour accueillir dans ses bras cette mère future qu'elle avait représentée avec tant de plénitude jusqu'alors.

 

 Sous peu de jours nous contemplerons Marie dans le Cénacle, tout embrasée des feux de l'Esprit-Saint, et nous aurons à exposer sa mission dans l'Eglise primitive. Arrêtons-nous ici aujourd'hui ; mais en finissant jetons un dernier regard sur nos deux Mères, dont les rapports sont si intimes, quelque inégale que soit la dignité de l'une et de l'autre. Notre Mère des cieux, qui est en même temps la Mère du Fils de Dieu, se tient étroitement unie à notre Mère de la terre, et ne cesse de répandre sur elle ses célestes influences. Si dans sa sphère militante celle-ci triomphe, c'est le bras de Marie qui lui assure la victoire ; si la tribulation l'oppresse, c'est avec le secours de Marie qu'elle soutient l'épreuve. Les fils de l'une sont les fils de l'autre, et toutes deux les enfantent : l'une qui est "la Mère de la divine grâce", par sa prière toute-puissante ;  l'autre par la Parole et par le saint Baptême.

 

 Au sortir de ce monde, si nos fautes ont mérité que la vue de Dieu soit retardée pour nous, et qu'il nous faille descendre au séjour où les âmes se purifient, les suffrages de notre Mère de la terre nous y suivent et viennent adoucir nos douleurs ; mais le sourire de notre Mère du ciel a plus de vertu encore pour consoler et abréger la trop juste expiation que nous avons méritée. Au ciel, l'éclat dont resplendit l'Eglise glorifiée fait tressaillir d'admiration et de bonheur les élus, qui l'ont laissée luttant encore sur la terre où elle les enfanta ; mais leurs regards éblouis se portent encore avec plus d'extase et d'attendrissement sur cette première Mère qui fut leur étoile dans les tempêtes, qui, du haut de son trône, ne cessa de les suivre de son œil prévoyant, leur ménagea, dans sa sollicitude, les secours qui les ont conduits au salut, et leur ouvre pour jamais ces bras maternels sur lesquels elle porta autrefois le divin fruit de ses entrailles, "ce Premier-né" dont nous sommes les frères et les cohéritiers.  

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
   

 

Madone dans l'église par van Eyk

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