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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

Archives

    

 

SALVE REGINA

6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 09:00

 Cependant les compagnes de Madeleine, Marie mère de Jacques, et Salomé, qui l'ont suivie de loin sur la route du saint tombeau,  reviennent seules à Jérusalem. Soudain Jésus se présente à leurs regards, et arrête leur marche lente et silencieuse. "Je vous salue", leur dit-il. A cette parole leur cœur se fond de tendresse et d'admiration elles se précipitent avec ardeur à ses pieds sacrés, elles les embrassent, et lui prodiguent leurs adorations. C'est la troisième apparition du Sauveur ressuscité, moins intime mais plus familière que celle dont Madeleine fut favorisée.

 

 Jésus n'achèvera pas la journée sans se manifester à ceux qui son appelés à devenir les hérauts de sa gloire : mais il veut, avant tout, honorer aux yeux de tous les siècles à venir ces généreuses femmes qui, bravant le péril et triomphant de la faiblesse de leur sexe, l'ont consolé sur la croix par une fidélité qu'il ne rencontra pas dans ceux qu'il avait choisis et comblés de ses faveurs.

 

Autour de la crèche où il se montrait pour la première fois aux hommes, il convoqua de pauvres bergers par la voix des Anges, avant d'appeler les rois par le ministère d'un astre matériel ; aujourd'hui qu'il est arrivé au comble de sa gloire, qu'il a mis par sa résurrection le sceau à toutes ses œuvres et rendu certaine sa divine origine, en assurant notre foi par le plus irréfragable de tous les prodiges, il attend, avant d'instruire et d'éclairer ses Apôtre que d'humbles femmes aient été par lui instruites, consolées, comblées enfin des marques de son amour. Quelle grandeur dans cette conduite si suave et si forte du Seigneur notre Dieu, et qu'il a raison de nous dire par le Prophète : "Mes pensée ne sont pas vos pensées !"

 

 S'il eût été à notre disposition d'ordonner les circonstances de sa venue en ce monde, quel bruit n’eussions-nous pas fait pour appeler le genre humain tout entier, rois et peuples, autour de son berceau ? Avec quel fracas eussions-nous promulgue devant toutes les nations le miracle des miracles, la Résurrection du crucifié, la mort vaincue et l'immortalité reconquise ? Le Fils de Dieu, qui est "la Force et la Sagesse du Père", s'y est pris autrement. Au moment de sa naissance, il n'a voulu pour premiers adorateurs que des hommes simples et rustiques, dont les récits ne devaient pas retentir au-delà des confins de Bethléhem ; et voilà qu'aujourd'hui la date de cette naissance est l'ère de tous les peuples civilisée.

 

 Pour premiers témoins de sa Résurrection, il n'a voulu que de faibles femmes ; et voilà qu'en ce jour même, à l'heure où nous sommes, la terre entière célèbre l'anniversaire de cette Résurrection ; tout est remué, un élan inconnu le reste de l'année se fait sentir aux plus indifférents ; l'incrédule qui coudoie le croyant sait du moins que c'est aujourd'hui Pâques ; et du sein même des nations infidèles, d'innombrables voix chrétiennes s'unissent aux nôtres, afin que s'élève de tous les points du globe vers notre divin ressuscité l'acclamation joyeuse qui nous réunit tous en un seul peuple, le divin Alleluia : "Ô Seigneur, devons-nous nous s'écrier avec Moïse, quand le peuple élu célébra la première Pâque et traversa à pied sec la mer Rouge, ô Seigneur, qui d'entre les forts est semblable à vous ?

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique 

 

Jésus apparaissant aux trois Marie

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6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 00:30

United States Army chaplain Father William Kneemiller, left, ...

United States Army chaplain Father William Kneemiller, left, begins a belated Easter service for soldiers with 2nd Battalion, 4th Brigade Combat Team of the 82nd Airborne Division, who make the sign of the cross inside a storage facility Monday, Aug. 5, 2010. at their combat outpost in the Arghandab Valley of Kandahar province in Afghanistan

 

 

Kosovo Serbs eat after an Orthodox Easter service in the fire-gutted ...

Kosovo Serbs eat after an Orthodox Easter service in the fire-gutted Serbian church in Mitrovica, 40 kilometres (30 miles) north of the Kosovo capital Pristina, April 5, 2010. The church was burned in 2004 by ethnic Albanians

 

Kosovo Serbs eat after an Orthodox Easter service in a fire-gutted ...

Kosovo Serbs eat after an Orthodox Easter service in a fire-gutted Serbian church, burned in 2004 by ethnic Albanians, in Mitrovica, 40 kilometres (30 miles) north of the Kosovo capital Pristina, April 5, 2010

  

A priest walks past in a fire-gutted Serbian church during an ...

A priest walks past in a fire-gutted Serbian church during an Orthodox Easter service in Mitrovica, 40 km (30 miles) north of the Kosovo capital Pristina, April 5, 2010. The church was burned in 2004 by ethnic Albanians

 

Kosovo Serbs light candles during an Orthodox Easter service ...

Kosovo Serbs light candles during an Orthodox Easter service in a fire-gutted Serbian church, burned in 2004 by ethnic Albanians, in Mitrovica, 40 kilometres (30 miles) north of the Kosovo capital Pristina, April 5, 2010.

  

A Kosovo Serb holds a flower during an Orthodox Easter service ...

A Kosovo Serb holds a flower during an Orthodox Easter service in a fire-gutted Serbian church, burned in 2004 by ethnic Albanians, in Mitrovica, 40 kilometres (30 miles) north of the Kosovo capital Pristina, April 5, 2010

 

 

A woman holds a rosary during Easter morning prayers in central ...

A woman holds a rosary during Easter morning prayers in central Sarajevo cathedral April 4, 2010

  

 

Elderly villagers attend Easter mass in Hinga village in Flores ...

Elderly villagers attend Easter mass in Hinga village in Flores Timur, Indonesia's Adonara island April 4, 2010. Government data in 2008 showed that 72 percent of residents on Adonara Islands are Roman Catholic in a predominantly Muslim country.

Elderly villagers attend Easter mass in Hinga village in Flores ...  

 

Villagers attend Easter mass outside of a church in Hinga village ...

Villagers attend Easter mass outside of a church in Hinga village in Flores Timur, Indonesia's Adonara island April 4, 2010.

 

A woman attends Easter mass at a church at Hinga village in ...

 A woman attends Easter mass at a church at Hinga village in Flores Timur, Indonesia's Adonara island April 4, 2010

 

Villagers attend Easter mass outside of a church at Hinga village ...

Villagers attend Easter mass outside of a church at Hinga village in Flores Timur, Indonesia's Adonara island April 4, 2010. Government data in 2008 showed that 72 percent of residents on Adonara Islands are Roman Catholic in a predominantly Muslim country.

 

 

Pakistani Christians pray during an Easter mass at a church ...

Pakistani Christians pray during an Easter mass at a church in a Christian neighborhood of Islamabad, Pakistan, Sunday, April 4, 2010.

 

Pakistani Christian women attend an Easter mass at a church ...

Pakistani Christian women attend an Easter mass at a church in a Christian neighborhood of Islamabad, Pakistan, Sunday, April 4, 2010

 

 

United Nations Interim Force in Lebanon (UNIFIL) Commander Spanish ...

United Nations Interim Force in Lebanon (UNIFIL) Commander Spanish Major-General Alberto Asarta Cuevas breaks his egg with a Lebanese child after an Easter service at St.Gergeos church in Qlai'a village in south Lebanon April 4, 2010.

 

A U.N. peacekeeper breaks his egg with a Lebanese child after ...

A U.N. peacekeeper breaks his egg with a Lebanese child after an Easter service at St.Gergeos church in Qlai'a village in south Lebanon April 4, 2010.

 

  

A Palestinian Christian lights a candle during an Easter mass ...

A Palestinian Christian lights a candle during an Easter mass at al-Roum Church in Gaza City April 4, 2010.

 

A Palestinian Christian child attends an Easter mass with her ...

A Palestinian Christian child attends an Easter mass with her family at al-Roum Church in Gaza City April 4, 2010.

 

 

Palestinian Orthodox Christians participate in an Easter service ...

Palestinian Orthodox Christians participate in an Easter service at a church in the West Bank city of Nablus, Sunday, April 4, 2010.

 

 

Iraqi Christians attend Easter religious services at the Virgin ...

Iraqi Christians attend Easter religious services at the Virgin Mary Church in Baghdad, Iraq, Sunday, April 4, 2010

 

Iraqi Christians attend Easter services at the Virgin Mary Church ...

Iraqi Christians attend Easter services at the Virgin Mary Church in Baghdad, Iraq, Sunday, April 4, 2010

   

People pray during Easter at the Sacred Heart Catholic church ...

People pray during Easter at the Sacred Heart Catholic church in Baghdad April 4, 2010

 

 

Iraqi Christians attend Easter religious services at Mar Youssif ...

Iraqi Christians attend Easter religious services at Mar Youssif Chaldean Church in Baghdad, Iraq, Sunday, April 4, 2010

 

A woman kisses a cross during Easter mass at the Assyrian Oriental ...

A woman kisses a cross during Easter mass at the Assyrian Oriental church, north of Mosul, 390 km (240 miles) north of Baghdad April 4, 2010

  

 

Worshippers reach to touch a crucifix during Easter religious ...

Worshippers reach to touch a crucifix during Easter religious services at Mar Youssif Chaldean Church in Baghdad Iraq, Sunday, April 4, 2010

 

 

 

 

 

  

A woman prays during a Spanish language Mass on Easter Sunday, ...

 A woman prays during a Spanish language Mass on Easter Sunday, April 4, 2010, in Boston

 

 

 

 

 

 

A Christian pilgrim holds candles prior to an Easter mass at ... 

At the Church of the Holy Sepulcher on Easter Sunday, in Jerusalem's Old City, Sunday, April 4, 2010 

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 11:00

Dans la Vieille Ville il n’y a qu’une seule communauté chrétienne et plus de distinction d’Eglises d’autant que tous vivent la même frustration : les manifestations du matin comme les rassemblements de jeunes, le défilé de scouts dans l’attente du Feu nouveau sont interdits par les autorités israéliennes "pour raison de sécurité". C’est vrai que la Vieille Ville est en état de siège depuis vendredi soir minuit. La police épaulée par les gardes frontières a investi la ville. Il est possible d’en sortir mais impossible d’y entrer et à l’intérieur même de la ville le quartier chrétien est isolé, cerné de points de contrôle.

 

 Vendredi soir on apprend que les autorités israéliennes auraient décidé que les chrétiens arméniens entreraient dans la ville par la porte de Sion, les autres orthodoxes (soit tous les pèlerins russes, roumains, grecs et chypriotes) par la porte de Jaffa, les latins par la porte Neuve. Cela pourrait être une bonne idée s’il existait, pour un soldat israélien, un moyen de distinguer un orthodoxe d’un latin. Et donc à 5h30 du matin à la porte Neuve tout le monde est bloqué et dans le doute des soldats absolument personne n’a le droit d’entrer. Il faut que le frère Athanasius Macora après avoir lui-même prouvé son identité et sa qualité de responsable du Statu Quo fasse s’entrouvrir les barrières ayant assuré qu’il pouvait reconnaître "ses" fidèles. Alors qu’un gradé s’entretient avec lui, un soldat interroge dans un mauvais anglais les pèlerins qui se pressent "comme des malades" contre la barrière : "catholique ? -Da, da !"... la réponse en russe ne le trouble pas.

 

 Un groupe d’une quinzaine de fidèles éthiopiens fend la foule…. Leur office est à 20 heures ce soir… Ils ne seront pas en retard. Ils sont conduits pas un soldat éthiopien.

 

 De Saint Sauveur au Saint Sépulcre 4 barrages en 500 mètres que ce petit groupe de pèlerins n’aurait pas franchis sans l’aide de Saliba, policier arabe israélien chrétien et gradé en charge de la Vieille Ville.

 

extraits de l'article de MAB à lire dans son intégralité en ligne sur le site de la Custodie : http://www.custodia.fr/Deroutante-et-splendide-fete-c-est.html

 

quelques photos extraites du diaporama de 114 photos

 

 

au Tombeau du Christ

 

à la pierre de l'Onction en descendant du Golgotha

 

à la rotonde du Saint Sépulcre devant le Tombeau

 

Mgr Fouad Twal

 

entre la chapelle de l'apparition à la Sainte Vierge et la chapelle Sainte Marie Madeleine

 

les Franciscains chantent la Messe

autour du Tombeau du Christ

 

devant le Tombeau vide

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 09:14

Madeleine, après le retour des deux Apôtres, n'a pu résister au désir de visiter de nouveau la tombe de son maître. La pensée de ce corps qui a disparu, et qui, peut-être, devenu le jouet des ennemis de Jésus, git sans honneurs et sans sépulture, tourmente son âme ardente et bouleversée. Elle est repartie, et bientôt elle arrive à la porte du sépulcre. Là, dans son inconsolable douleur, elle se livre a ses sanglots ; puis bientôt, se penchant vers l'intérieur de la grotte, elle aperçoit les deux Anges assis chacun à une des extrémités de la table de pierre sur laquelle le corps de Jésus fut étendu sous ses yeux. Elle ne les interroge pas ; ce sont eux qui lui parlent : "Femme, disent-ils, pourquoi pleures-tu ?" —"Ils ont enlevé mon maître, et je ne sais où ils l'ont mis". Et après ces paroles, elle sort brusquement du sépulcre, sans attendre la réponse des Anges. Tout à coup, à l'entrée de la grotte, elle se voit en face d'un homme, et cet homme est Jésus. Madeleine ne le reconnaît pas ; elle est à la recherche du corps mort de son maître ; elle veut l'ensevelir de nouveau. L'amour la transporte, mais la foi n'éclaire pas cet amour ; elle ne sent pas que celui dont elle cherche la dépouille inanimée est là, vivant, près d'elle.

 

 Jésus, dans son ineffable condescendance, daigne lui faire entendre sa voix : "Femme, lui dit-il, pourquoi pleures-tu ? que cherches-tu ?" Madeleine n'a pas reconnu cette voix ; son cœur est comme engourdi par une excessive et aveugle sensibilité ; elle ne connaît pas encore Jésus par l'esprit. Ses veux se sont pourtant arrêtés sur lui ; mais son imagination qui l'entraîne lui fait voir dans cet homme le jardinier chargé de cultiver le jardin qui entoure le sépulcre. Peut-être, se dit-elle, est-ce lui qui a dérobé le trésor que je cherche ; et sans réfléchir plus longtemps, elle s'adresse à lui-même sous cette impression : "Seigneur, dit-elle humblement à l'inconnu, si c'est vous qui l'avez enlevé, dites-moi où vous l'avez mis, et je vais l'emporter". C'était trop pour le cœur du Rédempteur des hommes, pour celui qui daigna louer hautement chez le Pharisien l'amour de la pauvre pécheresse ; il ne peut plus tarder à récompenser cette naïve tendresse ; il va l'éclairer. Alors, avec cet accent qui rappelle à Madeleine tant de souvenirs de divine familiarité, il parle ; mais il ne dit que ce seul mot : "Marie !" —"Cher maître !" répond avec effusion l'heureuse et humble femme, illuminée tout à coup des splendeurs du mystère.

 

Elle s'élance, et voudrait coller ses lèvres à ces pieds sacrés, dans l'embrassement desquels elle reçut autrefois son pardon. Jésus l'arrête ; le moment n'est pas venu de se livrer à de tels épanchements. Il faut que Madeleine, premier témoin de la résurrection de l'Homme-Dieu, soit élevée, pour prix de son amour, au plus haut degré de l'honneur. Il ne convient pas que Marie révèle à d'autres les secrets sublimes de son cœur maternel ; c'est à Madeleine de témoigner de ce qu'elle a vu, de ce qu'elle a entendu dans le jardin. C'est elle qui sera, comme disent les saints Docteurs, l'Apôtre des Apôtres eux-mêmes.

 

 Jésus lui dit : " Va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père et le leur, vers mon  Dieu et le leur".

 

 Telle est la seconde apparition de Jésus ressuscité, l'apparition à Marie-Madeleine, la première dans l'ordre du témoignage. Nous la méditerons de nouveau, le jour où la sainte Eglise nous donnera à lire le passage de saint Jean où elle est rapportée. Mais adorons dès ce moment l'infinie bonté du Seigneur, qui, avant de songer à établir la foi de sa résurrection dans ceux qui devaient la prêcher jusqu'aux extrémités du monde, daigne d'abord récompenser l'amour de cette femme qui l'a suivi jusqu'à la croix, jusqu'au-delà du tombeau, et qui, étant plus redevable que les autres, a su aussi aimer plus que les autres.

 

En se montrant d'abord à Madeleine, Jésus a voulu satisfaire avant tout l'amour de son cœur divin pour la créature, et nous apprendre que le soin de sa gloire ne vient qu'après. Madeleine, empressée de remplir l'ordre de son maître, se dirige vers la ville et ne tarde pas à se trouver en présence des disciples. "J'ai vu le Seigneur, leur dit-elle, et il m'a dit ceci". Mais la foi n'est pas encore entrée dans leurs âmes ; le seul Jean a reçu ce don au sépulcre, bien que ses yeux n'aient vu que le tombeau désert. Souvenons-nous qu'après avoir fui comme les autres, il s'est retrouvé au Calvaire pour recevoir le dernier soupir de Jésus, et que là il est devenu le fils adoptif de Marie.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique 

 

Noli me tangere

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 21:15

Orthodox Christian pilgrims pray over the Stone of Anointment, ...

Orthodox Christian pilgrims pray over the Stone of Anointment, after the Holy Fire ceremony, in Jerusalem's Old City, Saturday, April 3, 2010. 

 

Worshippers take part in the Christian Orthodox Holy Fire ceremony ...

Worshippers take part in the Christian Orthodox Holy Fire ceremony at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem's Old city April 3, 2010

 

A worshipper holds a candle as she takes part in the Christian ...

A worshipper holds a candle as she takes part in the Christian Orthodox Holy Fire ceremony at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem's Old city April 3, 2010

 

A worshipper holds a candle as she takes part in the Christian ...

A worshipper holds a candle as she takes part in the Christian Orthodox Holy Fire ceremony at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem's Old city April 3, 2010

 

Worshippers hold candles as they take part in the Christian ...

Worshippers hold candles as they take part in the Christian Orthodox Holy Fire ceremony at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem's Old city April 3, 2010

 

Worshippers hold candles as they take part in the Christian ...

Worshippers hold candles as they take part in the Christian Orthodox Holy Fire ceremony at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem's Old city April 3, 2010

 

Worshippers light candles on the side of the tomb of Jesus in ...

Worshippers light candles on the side of the tomb of Jesus in the Church of the Holy Sepulchre during a Christian Orthodox Holy Fire ceremony in Jerusalem's Old city April 3, 2010 

 

Worshippers light candles during a Christian Orthodox Holy Fire ... 

Worshippers light candles during a Christian Orthodox Holy Fire ceremony at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem's Old city April 3, 2010 

 

Worshippers hold candles as they take part in the Christian ...

Worshippers hold candles as they take part in the Christian Orthodox Holy Fire ceremony at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem's Old city April 3, 2010.

 

Worshippers hold candles as they take part in the Christian ...

Worshippers hold candles as they take part in the Christian Orthodox Holy Fire ceremony at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem's Old city April 3, 2010

 

Worshippers hold candles as they take part in the Christian ...

Worshippers hold candles as they take part in the Christian Orthodox Holy Fire ceremony at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem's Old city April 3, 2010

 

Worshippers hold candles as they take part in the Christian ...

Worshippers hold candles as they take part in the Christian Orthodox Holy Fire ceremony at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem's Old city April 3, 2010 http://news.yahoo.com/

 

 

 

 

A worshipper holds a candle before Easter Mass at the Church ... 

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 20:40

Les trois Marie au Tombeau par Duccio di Buoninsegna

 

Hier, Madeleine et ses compagnes, lorsque le coucher du soleil vint annoncer que, selon l'usage des Juifs, le grand Samedi faisait place au Dimanche, sont allées par la ville acheter des parfums, pour embaumer de nouveau le corps de leur cher maître, aussitôt que la lumière du jour leur permettra d'aller lui rendre ce pieux devoir.

 

La nuit s'est passée sans sommeil ; et les ombres ne sont pas encore totalement dissipées, que Madeleine, avec Marie, mère de Jacques, et Salomé,est déjà sur le chemin qui conduit au Calvaire, près duquel est le sépulcre où repose Jésus. Dans leur préoccupation, elles ne s'étaient pas même demandé quels bras elles emploieraient pour déranger la pierre qui ferme l'entrée de la grotte ; moins encore ont-elles songé au sceau de la puissance publique qu'il faudrait auparavant briser, et aux gardes qu'elles vont rencontrer près du tombeau. Aux premiers rayons du jour, elles arrivent au terme de leur pieux voyage ; et la première chose qui frappe leurs regards, c'est la pierre qui fermait l'entrée, ôtée de sa place, et laissant pénétrer le regard dans les profondeurs de la chambre sépulcrale.

 

L'Ange du Seigneur, qui avait eu mission de déranger cette pierre et qui s'était assis dessus comme sur un trône, ne les laisse pas longtemps dans la stupeur qui les a saisies : "Ne craignez pas, leur dit-il ; je sais que vous cherchez Jésus ; il n'est plus ici ; il est ressuscité, comme il l'avait dit ; pénétrez vous-mêmes dans le tombeau, et reconnaissez la place où il a reposé".

 

C'était trop pour ces âmes que l'amour de leur maître transportait, mais qui ne le connaissaient pas encore par l'esprit. Elles demeurent «consternées », nous dit le saint Evangile. C'est un mort qu'elles cherchent, un mort chéri ; on leur dit qu'il est ressuscité ; et cette parole ne réveille chez elles aucun souvenir. Deux autres Anges se présentent à elles dans la grotte tout illuminée de l'éclat qu'ils répandent. Eblouies de cette lumière inattendue, Madeleine et ses compagnes, nous dit saint Luc, abaissent vers la terre leurs regards mornes et étonnés. "Pourquoi cherchez-vous chez les morts, leur disent les Anges, celui qui est vivant ? Rappelez-vous donc ce qu'il vous disait en Galilée : qu'il serait crucifié, et que, le troisième jour, il ressusciterait". Ces paroles font quelque impression sur les saintes femmes ; et au milieu de leur émotion, un léger souvenir du passé semble renaître dans leur mémoire. "Allez donc, continuent les Anges ; dites aux disciples et à Pierre qu'il est ressuscité, et qu'il les devancera en Galilée".

 

 Elles sortent en hâte du tombeau et se dirigent vers la ville, partagées entre la terreur et un sentiment de joie intérieure qui les pénètre comme malgré elles. Cependant elles n'ont vu que les Anges, et un sépulcre ouvert et vide. A leur récit, les Apôtres, loin de se laisser aller à la confiance, attribuent, nous dit encore saint Luc, à l'exaltation d'un sexe faible tout ce merveilleux qu'elles s'accordent à raconter. La résurrection prédite si clairement, et à plusieurs reprises, par leur maître, ne leur revient pas non plus en mémoire. Madeleine s'adresse en particulier à Pierre et à Jean ; mais que sa foi à elle est faible encore ! Elle est partie pour embaumer le corps de son cher maître, et elle ne l'a pas trouvé ; sa déception douloureuse s'épanche encore devant les deux Apôtres : "Ils ont enlevé, dit-elle, le Seigneur du tombeau ; et nous ne savons pas où ils l'ont mis".

 

 Pierre et Jean se déterminent à se rendre sur le lieu. Ils pénètrent dans la grotte ; ils voient les linceuls disposés en ordre sur la table de pierre qui a reçu le corps de leur maître ; mais les Esprits célestes qui font la garde ne se montrent point à eux. Jean cependant, et c'est lui-même qui nous en rend témoignage, reçoit en ce moment la foi : désormais il croit à la résurrection de Jésus. Nous ne faisons que passer rapidement sur des récits que nous aurons occasion de méditer plus tard, lorsque la sainte Liturgie les ramènera sous nos yeux. En ce moment, il s'agit seulement de suivre dans leur ensemble les événements de ce jour, le plus grand  des jours.

 

 Jusqu'à cette heure, Jésus n'a encore apparu qu'à sa Mère : les femmes n'ont vu que des Anges qui leur ont parlé. Ces bienheureux Esprits leur ont commandé d'aller annoncer la résurrection de leur maître aux disciples et à Pierre. Elles ne reçoivent pas cette commission pour Marie ; il est aisé d'en saisir la raison : le fils s'est déjà réuni a sa mère ; et la mystérieuse et touchante entrevue se poursuit encore durant ces préludes. Mais déjà le soleil brille de tous ses feux, et les heures de la matinée avancent : c'est l'Homme-Dieu qui va proclamer lui-même le triomphe que le genre humain vient de remporter en lui sur la mort. Suivons avec un saint respect l’ordre de ces manifestations, et efforçons-nous respectueusement d'en découvrir les mystères.

 

 DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 12:00

La nuit du Samedi au Dimanche voit enfin s'épuiser ses longues heures ; et le lever du jour est proche. Marie, le cœur oppressé, attend avec une courageuse patience le moment fortuné qui doit lui rendre son fils. Madeleine et ses compagnes ont veillé toute la nuit, et ne tarderont pas à se mettre en marche vers le saint tombeau.

 

Au fond des limbes, l'âme du divin Rédempteur s'apprête à donner le signal du départ à ces myriades d'âmes justes si longtemps captives, qui l'entourent de leur respect et de leur amour. La mort plane en silence sur le sépulcre où elle retient sa victime. Depuis le jour où elle dévora Abel, elle a englouti d'innombrables générations ; mais jamais elle n'a tenu dans ses liens une si noble proie. Jamais la sentence terrible du jardin n'a reçu un si effrayant accomplissement ; mais aussi jamais la tombe n'aura vu ses espérances déjouées par un si cruel démenti. Plus d'une fois, la puissance divine lui a dérobé ses victimes : le fils de la veuve de Naïm, la fille du chef de la synagogue, le frère de Marthe et de Madeleine lui ont été ravis ; mais elle les attend à la seconde  mort. Il en  est  un autre cependant, au sujet duquel il est écrit : "Ô mort, je sciai ta mort ; tombeau, je serai ta ruine" (OSÉE. XIII, 14.). Encore quelques instants : les deux adversaires vont se livrer combat.

 

 De même que l'honneur de la divine Majesté ne pouvait permettre que le corps uni à un Dieu attendit dans la poussière, comme celui des pécheurs, le moment où la trompette de l'Ange nous doit tous appeler au jugement suprême ; de même il convenait que les heures durant lesquelles la mort devait prévaloir fussent abrégées. "Cette génération perverse demande un prodige, avait dit le Rédempteur ; il ne lui en sera accordé qu'un seul : celui du prophète Jonas" (MATTH. XII, 39.) Trois jours de sépulture : la fin de la journée du Vendredi, la nuit suivante, le Samedi tout entier avec sa nuit, et les premières heures du Dimanche ; c'est assez : assez pour la justice divine désormais satisfaite : assez pour certifier la mort de l'auguste victime. et pour assurer le plus éclatant des triomphes : assez pour le cœur désolé de la plus aimante des mères.

 

" Personne ne m'ôte la vie ; c'est moi-même qui la dépose ; j'ai le pouvoir de la quitter, et j'ai aussi celui de la reprendre" (JOHAN. X, 18.) Ainsi parlait aux Juifs le Rédempteur avant sa Passion : la mort sentira tout à l'heure la force de cette parole de maître.

 

Le Dimanche, jour de la Lumière, commence à poindre ; les premières lueurs de l'aurore combattent déjà les ténèbres. Aussitôt l'âme divine du Rédempteur s'élance de la prison des limbes, suivie de toute la foule des âmes saintes qui l'environnaient. Elle traverse en un clin d'œil l'espace, et pénétrant dans le sépulcre, elle rentre dans ce corps qu'elle avait quitté trois jours auparavant au  milieu des angoisses de l'agonie. Le corps sacré se ranime, se relève, et se dégage des linceuls, des aromates et des bandelettes dont il était entouré. Les meurtrissures ont disparu, le sang est revenu dans les veines ; et de ces membres lacérés par les fouets, de cette tête déchirée par les épines, de ces pieds et de ces mains percés par les clous, s'échappe une lumière éclatante qui remplit la caverne. Les saints Anges, qui adorèrent avec attendrissement l'enfant de Bethléhem, adorent avec tremblement le vainqueur du tombeau. Ils plient avec respect et déposent sur la pierre où le corps immobile reposait tout à l'heure, les linceuls dont la piété des deux disciples et des saintes femmes l'avait enveloppé.

 

 Mais le Roi des siècles ne doit pas s'arrêter davantage sous cette voûte funèbre ; plus prompt que la lumière qui pénètre le cristal, il franchit l'obstacle que lui opposait la pierre qui fermait l'entrée de la caverne, et que la puissance publique avait scellée et entourée de soldats armés qui faisaient la garde. Tout est resté intact ; et il est libre, le triomphateur du trépas ; ainsi, nous disent unanimement les saints Docteurs, parut-il aux yeux de Marie dans l'étable, sans avoir fait ressentir aucune violence au sein maternel. Ces deux mystères de notre foi s'unissent, et proclament le premier et le dernier terme de la mission du Fils de Dieu : au début, une Vierge-Mère ; au dénouement, un tombeau scellé rendant son captif.

 

 Le silence le plus profond règne encore, à ce moment où l'Homme-Dieu vient de briser le sceptre de la mort. Son affranchissement et le nôtre ne lui ont coûté aucun effort. Ô Mort ! que reste-t-il maintenant de ton empire ? Le péché nous avait livrés à toi ; tu te reposais sur ta conquête ; et voici que ta défaite est au comble. Jésus, que tu étais si fière de tenir sous ta cruelle loi, t'a échappé ; et nous tous, après que tu nous auras possédés, nous t'échapperons aussi. Le tombeau que tu nous creuses deviendra notre berceau pour une vie nouvelle ; car ton vainqueur est le premier-né entre les morts (Apoc. I, 5) ; et c'est aujourd'hui la Pâque, le Passage, la délivrance, pour Jésus et pour tous ses frères. La route qu'il a frayée, nous la suivrons tous ; et le jour viendra où toi qui détruis tout, toi l’ennemie, tu seras anéantie à ton tour par le règne de l'immortalité. (I Cor. XV, 26.) Mais dès ce moment nous contemplons ta défaite, et nous répétons, pour ta honte, ce cri du grand Apôtre : "Ô Mort, qu'est devenue ta victoire ? Qu'as-tu fait de ton glaive ? Un moment tu as triomphé, et te voilà engloutie dans ton triomphe". 

 

 Mais le sépulcre ne doit pas rester toujours scellé ; il faut qu'il s'ouvre, et qu'il témoigne au grand jour que celui dont le corps inanimé l’habita quelques heures l'a quitté pour jamais. Soudain la terre tremble, comme au moment où Jésus expirait sur la croix ; mais ce tressaillement du globe n'indique plus l'horreur ; il exprime l'allégresse. L'Ange du Seigneur descend du ciel ; il arrache la pierre d'entrée, et s'assied dessus avec majesté ; une robe éblouissante de blancheur est son vêtement, et ses regards lancent des éclairs. A son aspect, les gardes tombent par terre épouvantés ; ils sont là comme morts, jusqu'à ce que la bonté divine apaisant leur terreur, ils se relèvent, et, quittant ce lieu redoutable, se dirigent vers la ville, pour rendre compte de ce qu'ils ont vu.

 

Cependant Jésus ressuscité, et dont nulle créature mortelle n'a encore contemplé la gloire, a franchi l'espace, et en  un moment il s'est réuni à sa très sainte Mère. Il est le Fils de Dieu, il est le vainqueur de la mort ; mais il est aussi le fils de Marie. Marie a assisté près de lui jusqu'à la fin de son agonie ; elle a uni le sacrifice de son cœur de mère à celui qu'il offrait lui-même sur la croix ; il est donc juste que les premières joies de la résurrection soient pour elle. Le saint Evangile ne raconte pas l'apparition du Sauveur à sa Mère, tandis qu'il s'étend sur toutes les autres ; la raison en est aisée à saisir. Les autres apparitions avaient pour but de promulguer le fait de la résurrection ; celle-ci était réclamée par le cœur d'un fils, et d'un fils tel que Jésus. La nature et la grâce exigeaient à la fois cette entrevue première, dont le touchant mystère fait les délices des âmes chrétiennes. Elle n'avait pas besoin d'être consignée dans le livre sacré ; la tradition des Pères, à commencer par saint Ambroise, suffisait à nous la transmettre, quand bien même nos cœurs ne l'auraient pas pressentie ; et lorsque nous en venons à nous demander pour quelle raison le Sauveur, qui devait sortir du tombeau le jour du Dimanche, voulut le faire dès les premières heures de ce jour, avant même que le soleil eût éclairé l'univers, nous adhérons sans peine au sentiment des pieux et savants auteurs qui ont attribué cette hâte du Fils de Dieu à l'empressement qu'éprouvait son cœur, de mettre un terme à la douloureuse attente de la plus tendre et de la plus affligée des mères.

 

 Quelle langue humaine oserait essayer de traduire les épanchements du Fils et de la Mère, à cette heure tant désirée ? Les yeux de Marie, épuisés de pleurs et d'insomnie, s'ouvrant tout à coup à la douce et vive lumière qui lui annonce l'approche de son bien-aimé ; la voix de Jésus retentissant à ses oreilles, non plus avec l'accent douloureux qui naguère descendait de la croix et transperçait comme d'un glaive son cœur maternel, mais joyeuse et tendre, comme il convient à un Bis qui vient raconter ses triomphes à celle qui lui a donné le jour ; l'aspect de ce corps qu'elle recevait dans ses bras, il y a trois jours, sanglant et inanimé, maintenant radieux et plein de vie, lançant comme les reflets de la divinité à laquelle il est uni ; les caresses d'un tel fils, ses paroles de tendresse, ses embrassements qui sont ceux d'un Dieu ; pour rendre cette scène sublime, nous n'avons que le mot du pieux abbé Rupert, au De divinis Officiis, qui nous dépeint l'effusion de joie dont le cœur de Marie se trouve alors rempli, comme un torrent de bonheur qui l'enivre et lui enlève le sentiment des douleurs si poignantes qu'elle a ressenties.

 

 Toutefois cette invasion des délices que le Fils divin avait préparées à sa mère ne fut pas aussi subite que les paroles de ce dévot auteur du XIIe siècle nous donneraient à l'entendre. Notre Seigneur a bien voulu décrire lui-même cette ineffable scène dans une révélation qu'il fit à la séraphique vierge sainte Thérèse. Il daigna lui confier que l'accablement de la divine Mère était si profond, qu'elle n'eût pas tardé à succomber à son martyre, et que lorsqu'il se montra à elle au moment où il venait de sortir du tombeau, elle eut besoin de quelques moments pour revenir à elle-même avant d'être en état de goûter une telle joie ; et le Seigneur ajoute qu'il resta longtemps auprès d'elle, parce que cette présence prolongée lui était nécessaire (Vie de sainte Thérèse écrite par elle-même).

 

 Nous, chrétiens, qui aimons notre Mère, qui l'avons vue sacrifier pour nous son propre fils sur le Calvaire, partageons d'un cœur filial la félicité dont Jésus se plaît à la combler en ce moment, et apprenons en même temps a compatir aux douleurs de son cœur maternel. C'est ici la première manifestation de Jésus ressuscité : récompense de la foi qui veilla toujours au cœur de Marie, pendant même la sombre éclipse qui avait duré trois jours.

 

 Mais il est temps que le Christ se montre à d'autres, et que la gloire de sa résurrection commence a briller sur le monde. Il s'est fait voir d'abord â celle de toutes les créatures qui lui était la plus chère, et qui seule était digne d'un tel bonheur ; maintenant, dans sa bonté, il va récompenser, par sa vue pleine de consolation, les âmes dévouées qui sont demeurées fidèles à son amour, dans un deuil trop humain peut-être, mais inspiré par une reconnaissance que ni la mort, ni le tombeau n'avaient découragée.

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

Jésus apparaissant à sa mère

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