Crist-Pantocrator.jpg

"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

La Manif Pour Tous 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
capt_51c4ca241.jpg

Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

Archives

    

 

SALVE REGINA

14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 05:00
Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon.

Sermon On The Mount Copenhagen

Regardant alors ses disciples, Jésus dit : 

Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous !
Heureux, vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés !
Heureux, vous qui pleurez maintenant : vous rirez !

Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l'homme. Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel : c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.

Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation !
Malheureux, vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim !
Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez !

Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous :
c'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes.


Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc


Sankt Matthaeus Kirke Copenhagen altarpiece
Le Sermon sur la Montagne par Henrik Olrik 
Sankt Matthæus Kirke - Copenhagen

Sankt Matthaeus Kirke Copenhagen altar detail




Henrik Olrik 1830-1890
Ole Henrik Benedictus Olrik (1830-1890)
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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 09:00

Béatrice d'Ornacieux

Dans le Valentinois, entre 1303 et 1309, la bienheureuse Béatrice d’Ornacieux, vierge, qui, saisie d’un grand amour de la croix, vécut et mourut dans la plus grande pauvreté dans la Chartreuse d’Eymeu qu’elle avait fait construire. 
Martyrologe romain



Le 11 décembre 1895, il s'est passé à Par-
ménie un fait que nous allons relater et qui ne peut
manquer d'intéresser les lecteurs, pèlerins ou tou-
ristes ; je veux dire l'ouverture de la châsse où
reposaient les reliques de la Bienheureuse Béatrix
d'Ornacieux et de ses deux compagnes Louise
Allemand et Marguerite de Sassenage.


Au XIIIe siècle, le mont de Parménie était occupé
par un couvent de Religieuses Chartreuses. A cette
époque il fallait être de bonne naissance pour en-
trer dans la sainte phalange des Vierges Char-
treuses dé Parménie. Les Religieuses de ce monas-
tère, d'après un vieux parchemin de l'époque, de-
vaient faire preuve de quatre degrés de noblesse du
côté paternel et du côté maternel. Imbus forcément
un peu des idées modernes, nous sommes surpris
d'abord, à l'énoncé d'une pareille condition. Et
cependant, quoi de plus naturel, au moyen âge, que
cette féminine et pieuse chevalerie au service de
Dieu ? Comme les autres, ces couvents aristocrati-
ques ont donné des saintes à l'Eglise. La Bienheu-
reuse Béatrix d'Ornacieux en est une des meilleures
preuves. Donc, ils ont eu leur raison d'être et l'on
conçoit, sans peine, quel sujet d'édification ils pou-
vaient offrir aux localités environnantes. Les prières
qui montaient de ces cloîtres vers Dieu ont pu peut-
être racheter bien des fautes de la noblesse.
 

Vers la fin du XIIIe siècle, une petite colonie de
Religieuses de Parménie alla fonder un nouveau
monastère à Eymeux, dans la Drôme. Au nombre
de celles qui furent choisies pour cette fondation,
figuraient : Béatrix d'Ornacieux, Louise Allemand
et Marguerite de Sassenage. C'est là que mourut
Béatrix, en 1303 ; c'est là aussi qu'elle fut enterrée,
à côté de ses compagnes Louise et Marguerite

qui l'avaient précédée dans la tombe. Après la
mort de Béatrix, de nombreux miracles s'opérèrent
autour de son cercueil, en faveur de ceux qui la
priaient. Ces miracles n'ont pas médiocrement
contribué à grandir la vénération des habitants du
pays pour sa mémoire qui, malgré les six siècles
écoulés, s'est conservée jusqu'à nos jours. Une
chapelle même va être élevée sur l'emplacement du
vieux monastère où elle mourut.

Plus tard, malgré les protestations des habi-
tants d'Eymeux, les ossements de la Bienheureuse
Béatrix et de ses compagnes furent transportés, du
lieu de leur sépulture, au monastère de Parménie,
par un moine Chartreux qui s'appelait Dom Roux de
Charris. Alors, ces reliques déposées dans un endroit
spécial du cimetière des Chartreuses, y demeurè-
rent jusqu'à l'année 1667. On conserve encore, dans
l'église de Parménie, la pierre carrée qui fermait ce
tombeau précieux. C'est a cette époque, c'est-à-dire
en 1667, que Mgr le Cardinal Le Camus, évêque de
Grenoble, les sortit du cimetière pour les placer
dans un petit caveau ménagé, à cette intention,
dans le mur intérieur de l'église, fermé par une pla-
que en marbre noir, avec cette inscription que tous
les visiteurs peuvent lire et que nous copions textuel-
lement :

ICI REPOSENT LES OSSEMENTS

DE BÉATRIX D'ORNACIEUX

RELIGIEUSE CHARTREUSIENNE DE PARMÉNIE

DÉCÉDÉE EN 1303

ET DE SES DEUX COMPAGNES

Malgré la terreur et les bandes sauvages de la
Révolution du siècle dernier qui portèrent partout
le ravage et la destruction ; malgré les schismati-
ques anticoncordataires qui, trente années durant,
furent maîtres de Parménie et de son église, les res-
tes précieux de la sainte restèrent intacts dans leur
caveau et — protection divine — entourés de res-
pect et d'honneur. Aussi le Souverain Pontife
Pie IX a-t-il consacré ce culte persévérant, par un
décret qui place Béatrix d'Ornacieux au nombre
des Bienheureuses.


En 1840, les Religieuses Chartreuses du mo-
nastère de Sainte-Croix de Beauregard désirèrent
posséder, chez elles, une partie des reliques de
Béatrix et de ses compagnes. Alors, la châsse qui
lés contenait fut, avec la permission de l'autorité
diocésaine, emportée de Parménie chez les moniales
de Beauregard. Là, ainsi que le constate le procès-
verbal que nous avons entre les mains, en pré-
sence du R. P. Zozime, capucin et gardien de Par-
ménie, de Dom Jean-Louis Retournaz, vicaire, et
Dom Basile, son coadjuteur au couvent de Beaure-
gard, en présence de MM. David père et fils, doc-
teurs-médecins, à Voiron, et d'autres personnes
qui ont signé ledit procès-verbal, la châsse fut ou-
verte :

« Après la constatation que les trois corps
« étaient renfermés dans la caisse, les os ont été
« partagés d'une manière aussi égale que possible
« et chaque portion mise respectivement dans deux
« boîtes, dont l'une, celle qui les contenait tous
« avant l'opération, a été envoyée à Parménie, et
« l'autre placée au chapitre des Religieuses de
« Beauregard. (Procès-verbal.)


La partie rapportée à Parménie a été remise
dans son caveau, fermé de nouveau par la plaque

de marbre apposée primitivement par Mgr Le Ca-
mus.


Désireux, à leur tour, de posséder quelques
ossements de celle qui fut une des gloires de leur
Ordre, comme elle en est aujourd'hui la protectrice,
les RR. PP. de la Grande-Chartreuse s'adressèrent
aux Religieux Olivetains qui sont aujourd'hui les
gardiens du pèlerinage de Parménie et du tombeau
de la Bienheureuse Béatrix. Ceux-ci ne pouvaient
résister à un désir aussi pieux et aussi légitime.
Aussi, après en avoir obtenu l'autorisation de Mgr
Fava, évoque de Grenoble, la châsse de Béatrix fut
de nouveau sortie de son tombeau.


Le 11 décembre 1895, les PP. Olivetains, accom-
pagnés de M. le Curé d'Izeaux, de son vicaire et de
plusieurs autres témoins réunis dans l'église, après
avoir reconnu l'authenticité des sceaux qui fermaient
la châsse contenant les reliques de la Bienheureuse
Béatrix d'Ornacieux et de ses compagnes, ont pro-
cédé à l'ouverture de cette châsse.


Tous les Religieux et témoins ont pu constater
que ces ossements, malgré leur vétusté de six siè-
cles, étaient dans un parfait état de conservation et
ils ont consigné cetto constatation dans un procès-
verbal signé par eux et portant le sceau de la Con-
grégation Olivetaine.


Alors, après avoir fait, dans ces ossements vé-
nérables, une large part pour le couvent de la
Grande-Chartreuse, les Pères Olivetains ont déposé
ce qui restait dans une châsse plus riche, d'une
forme plus élégante que l'ancienne et enfin fermée
par une épaisse glace. Cette disposition permettra
désormais aux pieux et nombreux pèlerins de Par-
ménie, de pouvoir contempler les saintes reliques
qui demeureront toujours exposées à la vénéra-
tion des fidèles dans l'église du monastère Olive-
tain.


Dans leur générosité, les PP. de Parménie
n'ont point voulu oublier la paroisse d'Ornacieux où
est née la Bienheureuse et où se trouvant encore
quelques ruines du vieux manoir de ses aïeux, ni la
paroisse d'Eymeux, dans la Drôme, où elle rendit sa
belle âme à Dieu, dans l'antique monastère dont on
peut aussi visiter, avec intérêt, quelques ruines de
ses fondations. C'est pourquoi ils ont fait une petite
part de ces précieuses reliques qu'ils destinent aux
églises de ces deux paroisses.


En terminant ce compte rendu d'une cérémonie
qui, bien que faite dans l'intimité d'un monastère,
n'en est pas moins touchante ni moins intéressante,
que le lecteur me permette de finir par quelques
lignes que j'emprunte à l'historien de la Bienheu-
reuse Béatrix d'Ornacieux :

« Quelle gloire, s'écrie-t-il, couronne les saints,
« et comme, devant elle, pâlissent les lauriers des
« grands hommes de l'histoire profane ! La gloire
« de la sainteté est toujours ancienne et toujours
« nouvelle. Voilà bientôt six siècles que les puis-
« sants seigneurs d'Ornacieux ont complètement
« disparu avec leurs annales de famille ; on ne parle
« plus d'eux dans leur ancien domaine ; au village
« même qui porte encore leur nom, on sait à peine
« s'ils ont existé. Seule, une fille de leur race, mais
« une sainte, voit aujourd'hui sa tombe glorieuse,
« son nom toujours vivant, toujours béni, en dépit
« des six siècles tourmentés par les innombrables
« révolutions qui, en France, ont tout confondu,
« bouleversé et détruit. » 

Un Missionnaire
N.-D. de Parménie et ses pèlerinages depuis la fermeture de l'église (édition de 1897)
Gallica

Béatrice d'Ornacieux 2

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 05:30

Hombeline était fille de Técelin et d'Aleth, et sœur unique de six frères dont le plus illustre est saint Bernard. Elle vint au monde au château de Fontaines, près de Dijon, l'an 1092, et fut offerte à Dieu dès sa naissance. Elle portait à ses frères la plus tendre affection : aussi quand Bernard en eut entraîné cinq avec lui dans la solitude, elle ne put dissimuler sa douleur. Elle accusait le futur abbé de Clairvaux d'être l'auteur de la ruine de sa maison et de son avenir, et d'un ton où perçaient à la fois le découragement, l'affection, la contrariété, le respect et l'espérance, elle le suppliait de suspendre ses projets ; elle le conjurait d'avoir égard aux cheveux blancs d'un père, à l'abandon où il laissait le plus jeune de ses frères, afin de prendre pitié d'une faible soeur qu'il avait tant aimée et qui bientôt se trouverait seule et sans appui. Elle ne put l'ébranler : elle-même devait un jour sentir l'influence de la vertu de Bernard.

Restée seule avec son père et son jeune frère, Hombeline accepta bientôt l'alliance d'un noble seigneur, parent de la duchesse de Lorraine. Bien qu'elle eût conservé dans son cœur les sentiments de religion qu'y avait développés sa pieuse mère, elle se laissa dominer par l'amour du monde et de ses aises. Elle nageait dans le luxe et l'abondance, ne refusait rien à ses moindres désirs et vivait dans le siècle au milieu des plaisirs et des fêtes.


Dieu cependant lui inspira le désir d'aller à Clairvaux rendre visite à son frère. Elle marchait accompagnée d'une suite nombreuse et d'un brillant équipage : elle voulait sans doute, par ce superbe appareil, soutenir la dignité de son rang et faire honneur à la réputation de Bernard. Mais les pensées des Saints sont bien différentes de celles du monde. Bernard, apprenant la pompe orgueilleuse qu'avait déployée sa sœur, ne put se résoudre à la voir. Il regarda ce faste comme un piège tendu par le démon pour perdre son âme et celle de ses frères. Ceux-ci, à l'exemple de Bernard, refusèrent également de lui parler, et l'un d'eux, André, n'ayant pu éviter sa rencontre, n'ouvrit la bouche que pour lui adresser des paroles sévères. Hombeline, touchée de la grâce, fondit en larmes :
" Je sais, s'écria-t-elle, que je ne suis qu'une indigne pécheresse ; mais Jésus-Christ n'est-il pas mort pour ceux qui me ressemblent ? Si mon frère méprise mon corps, que le serviteur de Dieu ne méprise pas mon âme. Qu'il vienne, qu'il ordonne, qu'il commande, et je lui obéirai, et je ferai ce qu'il dira".


Bernard ne put résister plus longtemps, et, accompagné de ses frères, il reçut la noble dame, devenue humble et repentante. Il eut avec elle un entretien sérieux, la réconcilia avec Dieu, et lui donna pour règle de vie celle que sa mère elle-même avait gardée dans le mariage : la fuite des vanités du monde, le retranchement du luxe dans les habits, le silence intérieur, la pratique des bonnes oeuvres. Hombeline s'en retourna chez elle et sa conversion fut pour tout le monde un sujet d'étonnement et d'édification. On admirait en elle la puissance de la grâce et l'on bénissait Dieu qui, au milieu du siècle, faisait mener à une personne de son rang une vie si opposée à l'esprit du siècle. Elle vécut ainsi deux ans avec son mari, qui l'affranchit alors du joug du mariage, selon la discipline de l'Eglise, et lui permit de se donner entièrement au service de Dieu.


Devenue libre, Hombeline se retira au monastère de Billette (c'est le nom que porta longtemps le monastère de Jully-Sur-Sarce), et y embrassa la règle de Saint-Benoît, sous les yeux de l'abbé de Clairvaux. Elle y passa le reste de ses jours dans la pénitence, fut choisie pour diriger ses compagnes et se montra en tout digne de saint Bernard et de ses frères. Souvent, elle passait la nuit à réciter des psaumes et à méditer la Passion de Jésus-Christ ; à peine accordait-elle quelques instants au sommeil, et encore ne prenait-elle de repos que sur les ais de son lit. La première à tous les exercices, elle recherchait de préférence les travaux les plus pénibles et les plus humiliants, voulant expier ainsi le faste et l'orgueil qu'elle avait tant aimés dans le monde.


Hombeline vécut dix-sept ans sous la discipline du monastère, et son âme fut purifiée par les austérités de sa vie, les larmes de sa pénitence et le feu de son amour pour Jésus-Christ, elle alla recevoir au ciel l'éternelle récompense de ses travaux. Elle eut la consolation d'être assistée à ses derniers moments par l'illustre abbbé de Clairvaux . Malgré l'épuisement où l'avait réduite la maladie, elle trouva assez de force et de liberté d'esprit pour s'entretenir longuement avec ses frères des choses divines et de l'infinie miséricorde de Dieu à son égard ; elle remercia particulièrement Bernard de sa charité pour elle, lui attribuant après Dieu sa conversion, puis elle expira doucement entre ses bras et ceux du bienheureux Pierre, prieur du monastère et son confesseur. C'était l'an 1141, et Hombeline entrait dans la cinquantième année de son âge.

Les Petits Bollandistes : Vies des Saints (Gallica)




Dieu notre Père, unique espoir de tous ceux qui cheminent loin de toi dans l'obscurité et l'incertitude, à la prière de la bienheureuse Ombeline, accorde-nous d'être humblement soumis à ta volonté :
- Que nous sachions user des biens d'ici-bas comme n'en usant pas et tendre de toutes nos forces vers les biens à venir.


Par Jésus Christ

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 16:00

Je me remémore ces coïncidences qui existent entre certaines des Apparitions à Bernadette et certaines fêtes, et certains offices et je songe que ces rapprochements qu’Elle voulut attestent, une fois de plus, l’importance, dans le plan divin, de cette Liturgie si dédaignée et qui est pourtant la moelle de l’Église même.

Ainsi, la première fois où Elle se manifesta, en un halo de lumière, dans la grotte, c’était le jeudi 11 février 1858. Or, ce jour-là, l’on célébrait dans le diocèse de Tarbes la fête de la patronne des bergères. Lourdes avait dit, par conséquent, le matin, la messe et récité l’office de sainte Geneviève, également patronne de Paris, de ce Paris d’où Notre-Dame était venue pour se fixer à Lourdes.

Le choix de cette festivité à partir de laquelle la Vierge conversa pendant dix-huit jours, à divers intervalles, avec la fille de Soubirous, n’est-il pas significatif ? outre qu’il implique un souvenir affectueux pour la capitale et pour son sanctuaire de Notre-Dame des Victoires, il confirme encore la prédilection du Christ et de sa Mère pour les êtres restés les plus près de la terre, pour les gens de la campagne qui ont conservé, loin des centres civilisés, la profession biblique des patriarches, pour ces pâtres et ces bergerettes dont Bernadette faisait partie.

L’on peut même noter, à cette occasion, que les deux personnages du dix-neuvième siècle, les plus connus pour leur sainteté, le Bienheureux curé d’Ars, et Don Bosco, le fondateur des Salésiens, ont, eux aussi, gardé les troupeaux dans leur enfance.

A consulter l’Ordo de l’année 1858, du diocèse de Tarbes, l’on découvre encore d’autres coïncidences qui valent d’être signalées.

Par exemple : la première fois que la Vierge enjoignit de prier pour les pécheurs, c’était le dimanche de la Quadragésime et la messe de ce premier dimanche de Carême ne cesse, dans ses Collectes, de demander pardon à Dieu de nos péchés et nous invite, par la voix de l’Évangéliste, à expier, à force de macérations corporelles, l’abus toujours grandissant de nos fautes et à résister, comme le fit le Christ, dans le désert, aux assauts diaboliques et aux tentations sans cesse renouvelées de nos sens.

Le mercredi suivant où Elle s’écria, par trois fois Pénitence ! et le vendredi de la même semaine où Elle prescrivit à Bernadette de baiser la terre, étaient le mercredi et le vendredi des Quatre-Temps, plus particulièrement voués à l’exercice de la pénitence. Ce sont, en effet, jours d’abstinence, de jeûne, d’humiliation et l’Église prend soin de le notifier, après les Postcommunions de ses messes, alors que le prêtre adresse cet avis aux fidèles : Courbez, humiliez vos têtes !

Toutes ces recommandations de Notre-Dame concordent donc avec le caractère de la férie du Propre ; Elle ne fait que répéter, en les soulignant, les avertissements de l’office du jour.

De plus, à la fin des messes célébrées le lendemain de ce jeudi, 25 février, où Elle désigna l’emplacement de la source dans la Grotte, on lut l’Évangile selon saint Jean, relatant l’histoire de ce paralytique qui attendait un baigneur, afin de pouvoir descendre et guérir dans la piscine probatique que remuait un ange.

C’était, en effet, l’Évangile du vendredi des QuatreTemps dont la férie était remplacée dans le diocèse de Tarbes par la fête adventice de la Lance et des Clous.

Ce rappel, à travers les âges, de cette source de Béthsaïde qui semble la préfigure de celle de Lourdes, n’était-il pas, comme une promesse de ces miracles que la Vierge préparait, mais dont elle n’avait soufflé mot à Bernadette ?

Et cependant je ne puis m’empêcher de songer à ce propos, que Jésus n’aida pas le jeune homme à se plonger dans la piscine, mais qu’il lui dit simplement : "Lève-toi, prends ton lit et va-t’en !" préludant ainsi aux guérisons, sans le secours de l’eau, ainsi qu’Il en opère tant maintenant, ici !

Nous pouvons observer encore que, malgré toutes les instances de Bernadette, la Vierge ne lui révéla qu’elle était l’Immaculée Conception que le jour même où se célébrait, dans la chrétienté, la fête de l’Annonciation. Il n’est pas besoin d’insister sur le rapprochement qui se peut établir entre l’origine immaculée de la Mère et la Conception immaculée du Fils. Bien que ces deux panégyries catholiques ne se touchent pas dans le calendrier de l’Église, pour une fois, franchissant le mois qui les sépare, elles se sont, à la voix de Marie, juxtaposées dans la grotte de Lourdes.

Enfin la dernière apparition à Bernadette eut lieu, le vendredi 16 juillet, fête de Notre-Dame du Mont Carmel, vénérée jadis dans cette ville où un autel surmonté d’un vieux retable lui était dédié dans l’ancienne église.

Elle est partie, le jour d’une de ces festivités où la liturgie exprime, en son nom, les plus doux appels, les plus tendres assurances. Voyez l’Êpître de sa messe : "Venez à moi, vous tous qui me désirez avec ardeur et remplissez-vous des fruits que je porte... celui qui m’écoutera ne sera point confondu et ceux qui agissent par moi ne pécheront point ... Ceux qui me font connaître auront la vie éternelle ..."

Les Foules de Lourdes Chapitre XIII
J.-K. HUYSMANS
Huysmans

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 05:00

Messe 2008
Messe de la veille du Jubilé à Lourdes
Télévision Suisse Romande



Jeudi 11 février 1858 : la première rencontre

Accompagnée de sa soeur et d'une amie, Bernadette se rend à Massabielle, le long du Gave, pour ramasser des os et du bois mort. Enlevant ses bas pour traverser le ruisseau et aller dans la Grotte, elle entend un bruit qui ressemblait à un coup de vent, elle lève la tête vers la Grotte : "J'aperçus une dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied". Bernadette fait le signe de la croix et récite le chapelet avec la Dame. La prière terminée, la Dame disparaît brusquement.

Bernadette
 

> le récit des apparitions sur le site du Sanctuaire

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 17:00

extrait de la vie de Saint Benoît aux Dialogues de Saint Grégoire le Grand :

Grégoire : Qui donc, Pierre, sera plus sublime en cette vie que Paul, lequel, par trois fois, pourtant, a prié le Seigneur pour être délivré de l'aiguillon dans sa chair, et cependant il ne put obtenir ce qu'il voulait ? A ce propos, il faut que je te raconte ce qui est arrivé au vénérable Père Benoît, car il y a une chose qu'il voulut faire mais qu'il ne put accomplir. 

En effet sa sœur, qui s'appelait Scholastique, consacrée au Dieu tout-puissant depuis sa plus tendre enfance, avait pris l'habitude de venir vers lui une fois par an et l'homme de Dieu descendait vers elle, au-delà de la porte, mais pas loin, dans la propriété du monastère. Or, un certain jour, elle vint comme à l'accoutumée et son vénérable frère, accompagné de ses disciples, vint vers elle. Ils passèrent tout le jour dans les louanges de Dieu et dans de saints entretiens et, tandis que les ténèbres de la nuit commençaient à s'étendre sur la terre, ils prirent ensemble leur nourriture. Comme ils étaient encore à table et que leurs saints entretiens se prolongeaient, l'heure se faisant plus tardive, la sainte moniale, sa sœur, lui fit cette demande : "Je t'en prie, ne me laisse pas cette nuit, mais reste jusqu'au matin pour que nous puissions parler encore des délices de la vie céleste. Il lui répondit : "Que dis-tu là, ma sœur ? Passer la nuit hors de la cellule ! Je ne le puis nullement." 

Or la sérénité du ciel était telle qu'aucun nuage n'apparaissait dans les airs, mais la sainte femme de moniale, après avoir entendu les paroles négatives de son frère, joignit ses doigts, posa les mains sur la table et elle s'inclina, la tête dans les mains, pour prier le Seigneur Tout-puissant. Comme elle relevait la tête de dessus la table, éclairs et tonnerre éclatèrent avec une telle force et l'inondation fut telle que ni le vénérable Benoît, ni les frères qui l'accompagnaient ne purent mettre le pied dehors et franchir le seuil du lieu où ils siégeaient. C'est que voilà, la sainte moniale, en inclinant la tête dans ses mains, avait répandu sur la table des fleuves de larmes qui, dans un ciel serein, avaient attiré la pluie. Et ce n'est pas un peu plus tard, après la prière, que l'inondation s'ensuivit mais il y eut une telle concomitance entre prière et inondation qu'elle leva la tête de la table alors que le tonnerre éclatait déjà, à tel point que lever la tête et faire tomber la pluie, cela se produisit en un seul moment. 

Alors, au milieu des éclairs, du tonnerre et de cette formidable inondation de pluie, voyant qu'il ne pouvait retourner au monastère, contrarié, il commença à se plaindre en disant : "Que le Dieu Tout-puissant te pardonne, ma soeur, qu'as-tu fait là ?" Elle lui répondit : "Eh bien, voilà ! Je t'ai prié et tu n'as pas voulu m'écouter. J'ai prié mon Seigneur et lui m'a entendu. Maintenant, si tu le peux, sors donc, abandonne-moi et retourne à ton monastère." Mais ne pouvant quitter l'abri du toit, lui qui n'avait pas voulu rester spontanément, demeura sur place malgré lui et ainsi se fit-il qu'il passèrent toute la nuit à veiller et que dans un échange mutuel, ils se rassasièrent de saints entretiens sur la vie spirituelle. 

Je t'avais bien dit qu'il avait voulu une chose mais n'avait pu l'accomplir, car si nous considérons l'état d'esprit de cet homme vénérable, il est hors de doute qu'il aurait désiré ce temps serein qu'il avait eu pour descendre, mais à l'encontre de ce qu'il voulait, il se trouva confronté à un miracle sorti d'un cœur de femme avec la force du Dieu tout-puissant. Pas étonnant qu'en cette circonstance, une femme qui désirait voir longuement son frère ait prévalu sur lui. En effet, selon la parole de saint Jean : "Dieu est amour", c'est par un juste jugement que celle-là fut plus puissante qui aima davantage.

Pierre : Je l'avoue, ce que tu dis là me plaît beaucoup.


Saint Benoît et Sainte Scholastique
Dialogues de Saint Grégoire le Grand
chapitre XXXIII - Le ciel vient au secours de sainte Scholastique pour empêcher saint Benoît d'interrompre un entretien
La vie de Saint Benoît

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 05:00

La sœur du Patriarche des moines d'Occident vient nous réjouir aujourd'hui de sa douce présence ; la fille du cloître apparaît sur le Cycle à côté de la martyre ! toutes deux épouses de Jésus, toutes deux couronnées, parce que toutes deux ont combattu et ont remporté la palme. L'une l'a cueillie au milieu des rudes assauts de l'ennemi, dans ces heures formidables où il fallait vaincre ou mourir ; l'autre a dû soutenir durant sa vie entière une lutte de chaque jour, qui s'est prolongée, pour ainsi dire, jusqu'à la dernière heure. Apolline et Scholastique sont sœurs ; elles sont unies à jamais dans le cœur de leur commun Epoux.

Il fallait que la grande et austère figure de saint Benoît nous apparût adoucie par les traits angéliques de cette sœur que, dans sa profonde sagesse, la divine Providence avait placée près de lui pour être sa fidèle coopératrice. La vie des saints présente souvent de ces contrastes, comme si le Seigneur voulait nous faire entendre que bien au-dessus des régions de la chair et du sang, il est un lien pour les âmes, qui les unit et les rend fécondes, qui les tempère et les complète. Ainsi, dans la patrie céleste, les Anges des diverses hiérarchies s'unissent d'un amour mutuel dont le souverain Seigneur est le nœud, et goûtent éternellement les douceurs d'une tendresse fraternelle.


La vie de Scholastique s'est écoulée ici-bas, sans laisser d'autre trace que le gracieux souvenir de cette colombe qui, se dirigeant vers le ciel d'un vol innocent et rapide, avertit le frère que la sœur le devançait de quelques jours dans l'asile de l'éternelle félicité. C'est à peu près tout ce qui nous reste sur cette admirable Epouse du Sauveur, avec le touchant récit dans lequel saint Grégoire le Grand nous a retracé l'ineffable débat qui s'éleva entre le frère et la sœur, trois jours avant que celle-ci fût conviée aux noces du ciel. Mais que de merveilles cette scène incomparable ne nous révèle-t-elle pas ! Qui ne comprendra tout aussitôt l'âme de Scholastique à la tendre naïveté de ses désirs, à sa douce et ferme confiance envers Dieu, à l'aimable facilité avec laquelle elle triomphe de son frère, en appelant Dieu même à son secours ? Les anciens vantaient la mélodie des accents du cygne à sa dernière heure ; la colombe du cloître bénédictin, prête à s'envoler de cette terre, ne l'emporte-t-elle pas sur le cygne en charme et en douceur ?


Mais où donc la timide vierge puisa-t-elle cette force qui la rendit capable de résister au vœu de son frère, en qui elle révérait son maître et son oracle ? qui donc l'avertit que sa prière n'était pas téméraire, et qu'il pouvait y avoir en ce moment quelque chose de meilleur que la sévère fidélité de Benoît à la Règle sainte qu'il avait donnée, et qu'il devait soutenir par son exemple ? Saint Grégoire nous répondra. "Ne nous étonnons pas, dit ce grand Docteur, qu'une sœur qui désirait voir plus longtemps son frère, ait eu en ce moment plus de pouvoir que lui-même sur le cœur de Dieu ; car, selon la parole de saint Jean, Dieu est amour, et il était juste que celle qui
aimait davantage se montrât plus puissante que celui qui se trouva aimer moins."

Sainte Scholastique sera donc, dans les jours où nous sommes, l'apôtre de la charité fraternelle. Elle nous animera à l'amour de nos semblables, que Dieu veut voir se réveiller en nous, en même temps que nous travaillons à revenir à lui. La solennité pascale nous conviera à un même banquet ; nous nous y nourrirons de la même victime de charité. Préparons d'avance notre robe nuptiale; car celui qui nous invite veut nous voir habiter unanimes dans sa maison.

La mort de Sainte Scholastique
La mort de Sainte Scholastique par Jean Restout

Colombe chérie de l'Epoux, que votre vol fut rapide, lorsque, quittant cette terre d'exil, vous prîtes votre essor vers lui ! L'œil de votre illustre frère, qui vous suivit un instant, vous perdit bientôt de vue ; mais toute la cour céleste tressaillit de joie à votre entrée. Vous êtes maintenant à la source de cet amour qui remplissait votre cœur, et rendait ses désirs tout-puissants sur celui de votre Epoux. Désaltérez-vous éternellement à cette fontaine de vie ; et que votre suave blancheur devienne toujours plus pure et plus éclatante, dans la compagnie de ces autres colombes, vierges de l'Agneau comme vous, et qui forment un si noble essaim autour des lis du jardin céleste.

Souvenez-vous cependant de cette terre désolée qui a été pour vous, comme elle l'est pour nous, le lieu d'épreuve où vous avez mérité vos honneurs. Ici-bas, cachée dans le creux de la pierre, comme parle le divin Cantique, vous n'avez pas déployé vos ailes, parce que rien n'y était digne de ce trésor d'amour que Dieu lui-même avait versé dans votre cœur. Timide devant les hommes, simple et innocente, vous ignoriez à  quel point  vous aviez "blessé le  cœur  de l'Epoux." Vous traitiez avec lui dans l'humilité et la confiance d'une âme qu'aucun remords n'agita jamais, et il se rendait à vos désirs par une aimable condescendance ; et Benoit, chargé d'années et de mérites, Benoit accoutumé à voir la nature obéir à ses ordres, était vaincu par vous, dans une lutte où votre simplicité avait vu plus loin que sa profonde sagesse.


Qui donc vous avait révélé, ô Scholastique, ce sens sublime qui, en ce jour-là, vous fit paraître plus sage que le grand homme choisi de Dieu pour être la  règle vivante  des parfaits ? Ce fut celui-là même qui avait élu Benoît comme  l'une des colonnes de la Religion, mais qui voulut montrer que la sainte tendresse  d'une charité pure l'emporte encore à ses yeux sur la plus rigoureuse fidélité à des lois qui n'ont été  faites que pour aider à conduire les hommes au but que votre cœur avait déjà atteint. Benoît, l'ami de Dieu, le comprit ; et bientôt, reprenant le cours de leur céleste entretien, vos deux âmes se confondirent dans la douceur de cet amour incréé qui venait de se révéler et de se glorifier lui-même avec tant d'éclat. Mais vous étiez mûre pour le ciel, ô Scholastique ; votre amour n'avait  plus rien de terrestre ; il vous attirait en haut. Encore quelques  heures,  et la voix  de l'Epoux allait vous faire  entendre ces paroles de l'immortel Cantique, que l'Esprit-Saint semble avoir dictées pour vous : "Lève-toi, ô mon amie, ma belle, et viens ; ma colombe,  montre-moi  ton  visage ; que ta voix résonne à mon oreille ; car ta voix est douce, et ton visage est plein d'attraits."

Dans votre départ de la terre, ne  nous oubliez
pas, ô Scholastique ! Nos âmes sont appelées à vous suivre, bien qu'elles n'aient pas les mêmes charmes aux yeux de l'Epoux. Moins fortunées que la vôtre, il leur faut se purifier longtemps pour être admises dans le séjour où elles contempleront votre félicité. Votre prière força les nuées du ciel à envoyer leur pluie sur la terre ; qu'elle obtienne pour nous les larmes de la pénitence. Vos délices furent dans les entretiens sur la vie éternelle ; rompez nos conversations futiles et dangereuses ; faites-nous goûter ces discours du ciel, dans lesquels les âmes aspirent à s'unir à Dieu. Vous aviez trouvé le secret de cette charité fraternelle dont la tendresse même est un parfum de vertu qui réjouit le coeur de Dieu ; ouvrez nos cœurs à l'amour de nos frères ; chassez-en la froideur et l'indifférence, et faites-nous aimer comme Dieu veut que nous aimions.

Mais, ô colombe de la solitude, souvenez-vous de l'arbre sous les rameaux duquel s'est abritée votre vie. Le cloître bénédictin vous réclame, non seulement comme la sœur, mais encore comme la fille de son auguste Patriarche. Du haut du ciel, contemplez les débris de cet arbre autrefois si vigoureux et si fécond, à l'ombre duquel les nations de l'Occident se sont reposées durant tant de siècles. De toutes parts, la hache dévastatrice de l'impiété s'est plue à frapper dans ses branches et dans ses racines. Ses ruines sont partout ; elles jonchent le sol de l'Europe entière. Cependant, nous savons qu'il doit revivre, qu'il poussera de nouveaux rameaux, et que votre divin Epoux, ô Scholastique, a daigné enchaîner le sort de cet arbre antique aux destinées mêmes de l'Eglise.

Priez pour que la sève première revive en lui ; protégez  d'un soin
maternel les faibles rejetons qu'il produit encore ; défendez-les de l'orage, bénissez-les, et rendez-les dignes de la confiance que l'Eglise daigne avoir en eux.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

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