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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

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SALVE REGINA

9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 10:00

L'Eglise d'Alexandrie offre aujourd'hui à nos hommages la célèbre vierge Apolline. Cette martyre du Christ, révérée par toute la terre, vient se joindre à ses sœurs Agathe et Dorothée, pour ranimer le courage dans nos cœurs.

La vie présente ne fut rien à ses yeux. Conduite par l'Esprit-Saint, on la vit s'élancer sur le bûcher, sans attendre que la main des bourreaux l'y précipitât. De nos jours, il n'est pas rare que des hommes las de la vie, ou compromis avec leur orgueil, se jettent dans la mort pour se soustraire à des devoirs ; Apolline court au brasier, témoignant ainsi son horreur pour le plus grand des crimes. Plus d'une fois, l'Esprit divin, au temps des persécutions, suggéra la môme conduite à d'autres vierges sacrées qui craignaient pour leur foi ou pour leur honneur. Ces exemples sont rares néanmoins ; mais ils prouvent à leur manière que Dieu est maître de notre vie, et que nous devons être disposés à la lui rendre quand il lui plaît.


Une circonstance du martyre de sainte Apolline a frappé l'attention des fidèles. Pour punir la liberté avec laquelle elle annonçait Jésus-Christ, la fureur des bourreaux alla jusqu'à briser les dents de la sainte dans sa bouche inspirée. Une pieuse
confiance, souvent récompensée, a porté les chrétiens à implorer sainte Apolline pour obtenir du soulagement dans ces cruelles douleurs qui ont les dents pour siège ou pour occasion. C'est ainsi que le Seigneur a voulu qu'il nous fût donné de compter sur la protection de ses saints, non seulement dans les besoins de nos âmes, mais encore dans les nécessités de nos corps.

Voici l'éloge que l'Eglise, dans sa Liturgie,a consacré à la mémoire de sainte Apolline :
 
Apolline , vierge  d'Alexandrie,  était déjà fort avancée en  âge, lorsque, sous l'empire de Décius, on la mena devant les idoles pour l'obliger de les adorer. Elle ne leur donna que des marques de mépris, et déclara hautement qu'il fallait adorer Jésus-Christ, Dieu véritable. On lui brisa et on lui arracha toutes les dents ; et  les bourreaux impies , ayant allumé un bûcher, la menacèrent de la brûler vive, si elle ne détestait le Christ, et n'adorait les dieux. Apolline répondit qu'elle était  prête à endurer la mort pour la foi de Jésus-Christ. On  se saisit d'elle pour la brûler ; mais, s'étant  arrêtée un  moment comme pour  délibérer sur ce qu'elle avait à faire, elle s'échappa des mains qui la retenaient, et dévorée au dedans de son âme par l'ardeur de l'Esprit-Saint, elle se précipita dans le brasier qu'on avait allumé pour elle. Son corps y fut consumé en peu de temps, et son âme très pure s’envola au ciel pour y recevoir la couronne éternelle du martyre. 


SAINTE APOLLINE par Ercole de Roberti (musée du Louvre)

Quelle ardeur est la vôtre, ô Apolline ! La flamme du bûcher, loin de vous effrayer, vous attire, et vous y courez comme à un lieu de délices. En face du péché, la mort vous semble douce ; et vous n'attendez pas que la main barbare des hommes vous y précipite. Ce courage étonne notre faiblesse ; et cependant le brasier que vous avez préféré à l'apostasie, et qui, dans peu d'instants, devait vous enfanter à un bonheur sans fin, n'est rien auprès de ces feux éternels que le pécheur brave à toute heure, parce qu'il ne les sent pas encore. Il ose défier ces flammes vengeresses, s'y exposer, pour une satisfaction passagère. Avec cela, les mondains se scandalisent des saints ; ils les trouvent exagérés, emportés, fanatiques, parce que les saints voient plus loin qu'ils ne voient eux-mêmes.

Réveillez en nous, ô Apolline, la crainte du péché qui dévore éternellement ceux qui meurent avec lui. Si le bûcher qui fut pour vous comme un lit de repos nous semble affreux, que l'horreur de la souffrance et de la destruction serve du moins à nous éloigner du mal qui entraîne les hommes dans cet abîme, du fond duquel, comme parle saint Jean, la fumée de leurs tourments monte dans les siècles des siècles. Ayez pitié de nous, ô Vierge ! priez pour les pécheurs. Ouvrez-leur les yeux sur les périls qui les menacent. Faites-nous craindre Dieu, afin que nous puissions éviter ses justices, et que nous commencions enfin à l'aimer.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 11:59

Naguère, nous célébrions la mémoire de Pierre Nolasque, appelé par la très sainte Mère de Dieu à fonder un Ordre destiné au rachat des chrétiens captifs chez les infidèles ; aujourd'hui, nous avons à honorer l'homme généreux qui fut le premier favorisé de cette sublime pensée, et établit, sous le nom de la très sainte Trinité, une société religieuse dont les membres s'engagèrent à mettre leurs efforts, leurs privations , leur liberté, leur vie, au service des pauvres esclaves qui gémissaient sous le joug des Sarrasins. L'Ordre des Trinitaires et celui de la Merci, quoique distincts, sont frères dans leur but et dans l'intention qui les a produits ; leurs résultats, en six siècles de durée, ont été de rendre à leurs familles et à leur patrie plus d'un million d'hommes, dont ils préservaient en même temps la foi des périls de l'apostasie. C'est en France, près de Meaux, que Jean de Matha, assisté de son fidèle coopérateur Félix de Valois, qui paraîtra à son tour sur le Cycle dans la dernière partie de l'année, établit le centre de son œuvre à jamais bénie.

En ces jours de préparation au Carême, où nous avons besoin de raviver en nous la flamme de la charité envers ceux qui souffrent, quel plus admirable modèle que Jean de Matha, que son Ordre tout entier, qui n'a eu d'autre raison d'existence que le
désir d'aller arracher aux horreurs de l'esclavage des frères inconnus qui languissent chez  les barbares ! Est-il une aumône, si généreuse qu'elle soit, qui  ne s'efface, quand on  la compare  au dévouement de ces hommes  qui s'obligent par leurs  règles non seulement à parcourir la chrétienté pour y recueillir les  deniers à  l'aide desquels ils rendront la liberté aux esclaves, mais à prendre tour à tour les fers de  quelqu'un de ces infortunés, afin d'accroître le nombre des rachetés ? N'est-ce pas, autant que la faiblesse humaine le peut permettre, imiter à la lettre l'exemple du Fils de Dieu lui-même, descendant du ciel pour être notre Rédempteur ? Animés par de tels modèles,  nous  entrerons plus volontiers encore dans les intentions de l'Eglise qui nous recommandera bientôt les œuvres de miséricorde comme l'un des éléments essentiels de la  pénitence.

Mais il est temps de lire le récit que la Liturgie nous offre des vertus de l'homme apostolique, à qui l'Eglise et l'humanité sont redevables en partie de tant d'héroïques services : 
Jean de Matha, instituteur de l'Ordre de la très sainte Trinité pour la Rédemption des captifs, naquit à Faucon en Provence, de parents considérables par leur noblesse et par leur piété. Il fit ses études à Aix, puis à Paris, où, après avoir achevé le cours de théologie, il reçut le bonnet de docteur. L'éclat de ses vertus et de sa science porta l'Evêque de  Paris , malgré l'humble résistance de Jean, à lui conférer l'ordre sacré de la prêtrise, afin que pendant le séjour qu'il ferait dans cette ville, il fût par sa sagesse et par sa conduite un flambeau lumineux pour les jeunes étudiants. Comme il célébrait sa première Messe dans la chapelle de l'évêque, en présence du prélat et d'autres personnes, il fut honoré d'une faveur céleste. Un Ange lui apparut vêtu d'un habit d'éclatante blancheur, portant sur la poitrine une croix rouge et bleue, et tenant les bras croisés et étendus sur deux captifs placés à ses côtés, l'un chrétien et l'autre maure. Cette vision ravit l'homme de Dieu en extase, et il comprit aussitôt qu'il était destiné pour racheter les captifs des mains des infidèles.

Pour se conduire avec plus de maturité dans une affaire de cette importance, il se retira dans une solitude, où, par l'ordre de la divine Providence, il trouva Félix de Valois qui habitait déjà le même désert depuis beaucoup d'années. Il se lia de société avec lui, et s'exerça pendant trois ans à la prière, à la contemplation et à la pratique de toutes les vertus. Comme ils s'entretenaient un jour des choses divines au bord d'une fontaine,  un cerf  s'approcha d'eux, portant entre ses cornes une croix de couleur rouge et bleue. Félix ayant paru surpris de la nouveauté de ce spectacle, Jean lui raconta  la vision qu'il avait eue à  sa première Messe. Ils s'appliquèrent donc tous deux avec plus de ferveur à la prière, et, après en avoir reçu trois fois l'avertissement en songe, ils résolurent de  partir  pour Rome,  afin d'obtenir du Souverain Pontife l'institution d'un nouvel Ordre pour  le rachat  des captifs. Innocent III,  qui avait été élu peu de temps auparavant,  les  reçut  avec bonté, et pendant qu'il délibérait sur leur projet, en la seconde fête de sainte Agnès, durant la  Messe solennelle dans l'Eglise de Latran, au moment de l'élévation de la sainte Hostie, un Ange vêtu de blanc, avec une croix de deux  couleurs,  lui apparut sous les traits d'un homme qui rachète  des captifs. Le Pontife, encouragé par cette vision, approuva l'institut, et  voulut qu'on l'appelât l'Ordre de la très sainte Trinité de la  Rédemption des captifs, décrétant  que ceux qui en feraient profession porteraient un habit blanc, avec une  croix rouge et bleue.

L'Ordre étant ainsi établi, les saints fondateurs s'en retournèrent en France, et bâtirent leur premier monastère à Certroid, dans le diocèse de Meaux. Félix demeura pour le gouverner, et Jean repartit pour Rome avec quelques-uns de ses compagnons. Innocent III leur donna la maison, l'église et l'hospice de Saint-Thomas de Formis, sur le mont Coelius, avec plusieurs revenus et possessions. Il leur donna aussi des lettres pour l'émir qui régnait au Maroc, et l'œuvre de la Rédemption des captifs commença sous d'heureux auspices.

Jean se dirigea ensuite sur l'Espagne dont une grande partie gémissait encore sous le joug des Sarrasins, et il inspira aux rois, aux princes et aux autres fidèles la plus grande compassion envers les captifs et les pauvres. Il bâtit des monastères, éleva des hospices, et racheta par lui-même beaucoup de captifs, avec un grand avantage pour leurs âmes. De retour à Rome, où il s'appliqua avec ardeur aux œuvres saintes, épuisé de fatigues et par une grande maladie, enflammé du plus ardent amour de Dieu et du prochain, il fut réduit à l'extrémité. Ayant fait assembler les frères, il les exhorta avec ardeur à continuer cette œuvre de la Rédemption que le ciel même avait révélée ; après quoi il s'endormit dans le Seigneur,  le seize des calendes de janvier, l'an du salut mil deux cent treize. Son corps fut enseveli avec l'honneur convenable dans l'Eglise même de Saint-Thomas de Formis.


SAINT JEAN DE MATHA par Laurent de La Hyre (musée du Louvre)

Jouissez maintenant du fruit de votre dévouement pour vos frères, ô Jean de Matha ! Le Rédempteur du monde voit en vous une de ses plus fidèles images, et il se plaît à honorer aux yeux de toute la cour céleste les traits de ressemblance que vous avez avec lui. C'est à nous sur la terre de suivre vos traces, puisque nous espérons arriver au même terme. La charité fraternelle nous y conduira ; car nous savons que les œuvres qu'elle inspire ont la vertu d'arracher l'âme au péché. Vous l'avez comprise telle qu'elle est dans le cœur de Dieu, qui aime nos âmes avant nos corps, et qui cependant ne dédaigne pas de subvenir aux besoins de ceux-ci. Emu des périls que couraient tant d'âmes exposées au danger de l'apostasie , vous êtes accouru à leur aide, et vous leur avez fait comprendre tout le prix d'une religion qui suscite de tels dévouements. Vous avez compati aux souffrances de leurs corps, et votre main généreuse a fait tomber les chaînes sous le poids desquelles ils languissaient.

Enseignez-nous à imiter de tels exemples. Que les périls auxquels sont exposées les âmes de nos frères ne nous trouvent plus insensibles. Faites-nous comprendre cette parole d'un Apôtre : "Celui qui aura retiré un pécheur des erreurs de sa voie, en même temps qu'il sauvera l'âme de celui-ci, couvrira la multitude de ses propres péchés."

Donnez-nous part aussi 
à cette tendresse compatissante qui nous rendra généreux et empressés à soulager les maux que nos frères souffrent dans leurs corps, et qui sont trop souvent pour eux l'occasion de blasphémer Dieu et sa Providence. Libérateur des hommes, souvenez-vous en ces jours de tous ceux qui gémissent par le péché sous la captivité de Satan, de ceux surtout qui, dans l'ivresse des illusions mondaines, ne sentent plus le poids de leurs chaînes et dorment tranquillement dans leur esclavage. Convertissez-les au Seigneur leur Dieu, afin qu'ils recouvrent la véritable liberté.

Priez pour la France votre patrie, et maintenez-la au rang des nations fidèles. Protégez enfin les restes précieux de l'Ordre que vous avez fondé, afin que, l'objet de son antique dévouement ayant pour ainsi dire cessé aujourd'hui, il puisse encore servir aux besoins de la société chrétienne.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique


TRINITAIRES AUJOURD'HUI
Trinitaires
La Maison de La Sainte Trinité et des Captifs de Cerfroid

Trinitaires voeux



Messe Trinitaire
Messe de Noël 2009 à Cerfroid

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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 11:30
Simon Pierre est un pêcheur sur le bord du lac et voilà que l’horizon du monde se dévoile à lui. Sa mission est d’annoncer le mystère du salut à tous les hommes. Il doit prendre les hommes dans les filets du Seigneur, non des filets qui nous empêchent d’être nous même, mais des filets qui nous font appartenir au Seigneur et qui nous donne sa joie.

Cette rencontre est étonnante, elle se produit dans chacune de nos vies, d’une façon ou d’une autre, plus ou moins diffuse, plus ou moins profonde, plus ou moins brutale, plus ou moins inopinée, mais elle arrive un jour ou l’autre.

Nous avons comme le dit Saint Jean, chacun notre heure fixé par le Seigneur : c’est la grande rencontre, comme celle de Pierre que l’on oubliera jamais : "Tu seras pécheur d’hommes". Pierre est celui qui prend aux filets toute l’Eglise, puis c’est le monde entier qui sera pris dans le mystère de Dieu.

extrait du livre : La puissance de l'amour de Dieu dans sa Parole



Croix (XIIe-XIIIe siècle)
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7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 05:00
la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s'éloigner un peu du rivage. Puis il s'assit et, de la barque, il enseignait la foule. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : "Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson."
 
Simon lui répondit : "Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets." Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l'autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu'elles enfonçaient. A cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : "Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur."

L'effroi, en effet, l'avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu'ils avaient prise ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon : "Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras."

Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.


Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc



La pêche miraculeuse par Raphaël
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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 07:20

Aujourd’hui encore, c'est une des plus aimables épouses du Christ qui vient nous consoler par sa présence ; c'est Dorothée, la vierge naïve et courageuse qui sème les plus gracieux prodiges sur la route qui la conduit au martyre. Notre sainte religion nous offre seule ces admirables scènes, où l'on voit un sexe timide déployer une énergie qui surpasse quelquefois peut-être celle que nous admirons dans les plus vaillants martyrs. On sent que Dieu se plaît à voir briser la tête de son ennemi sous la faiblesse même de ce pied que Satan redoute. L'inimitié que le Seigneur a scellée entre la femme et le serpent, produit dans les annales de l'Eglise ces luttes sublimes dans lesquelles l'Ange rebelle succombe, avec d'autant plus de honte et de rage, que son vainqueur lui semblait moins digne d'exciter ses alarmes. Il doit savoir maintenant, après tant de rudes expériences, combien est redoutable pour lui la femme chrétienne ; et nous qui comptons tant d'héroïnes parmi les ancêtres de notre grande famille, nous devons en être fiers et chérir leur mémoire. Appuyons-nous donc sur leur constante protection ; elles sont puissantes sur le cœur de l'Epoux. Entre toutes, Dorothée occupe un des premiers rangs ; glorifions sa victoire, et méritons son secours.

La Légende que lui a consacrée la Liturgie Romaine étant trop concise, nous empruntons les Leçons plus détaillées du Bréviaire des Frères-Prêcheurs : Dorothée, vierge de Césarée en Cappadoce , fut arrêtée par ordre d'Apricius, gouverneur de cette province, parce qu'elle confessait le nom de Jésus-Christ, et on la livra à deux sœurs, nommées Crysta et Callista, qui avaient abandonné la foi, afin qu'elles la fissent changer de résolution. Mais ce fut elle au contraire qui fit revenir les deux sœurs à leur ancienne foi ; c'est pourquoi elles furent jetées dans une chaudière, où elles périrent par le feu. Le gouverneur fit étendre Dorothée sur le chevalet ; mais il n'en obtint que ces paroles : "Jamais , dans toute ma vie, je n'ai goûté un bonheur pareil à celui que j'éprouve en ce moment."  Il ordonna donc de brûler avec des torches ardentes les flancs de la vierge puis de la frapper longtemps au visage, enfin de lui trancher la tête.

Comme on la menait au supplice, elle dit ces paroles : "Recevez mes actions de grâces, ô ami des âmes, qui avez daigné m'appeler aux délices de votre Paradis." Un certain Théophile, officier du gouverneur, l'entendit, et se moquant de la vierge : "Eh bien ! dit-il, épouse du Christ, envoie-moi du jardin de ton époux des pommes ou des roses." Et Dorothée lui répondit : "Je le ferai certainement."

Tiarini Santa Dorotea
Sainte Dorothée et l'Ange par Tiarini

Avant de recevoir le coup de la mort, ayant obtenu la permission de prier quelques instants, un enfant de la plus grande beauté apparut tout à coup devant  elle, portant  dans un linge trois pommes et trois roses. La sainte lui dit : "Portez, je vous prie, ceci à Théophile." Elle eut ensuite la tête tranchée, et elle alla se réunir au Christ.

Au moment même où Théophile racontait, en se jouant, à ses compagnons la promesse que Dorothée lui avait faite, voici que l'enfant se présente devant lui portant dans le linge trois pommes des plus belles, et trois roses des plus vermeilles, et lui dit : "Selon ta demande, la très sainte vierge Dorothée t'envoie ceci du jardin de son époux." Comme on était au mois de février, et que la gelée sévissait sur toute la nature, Théophile fut saisi d'étonnement, et, en recevant ce qu'on lui présentait, il s'écria : "Le Christ est vraiment Dieu." Cette profession publique de la foi chrétienne l'exposait à un cruel martyre, et il le souffrit courageusement.

Vous êtes fidèle à vos promesses, ô Dorothée, et dans les jardins de votre Epoux céleste, vous n'oubliez pas les habitants de la terre. Théophile l'éprouva ; mais le plus beau des présents qu'il vous plut de lui adresser, ne fut pas la corbeille de fleurs et de fruits qui dégageait votre parole ; le don de la foi, la persévérance dans le combat, furent des biens autrement précieux.

O Vierge ! envoyez-nous donc des dons pareils. Nous avons besoin de courage pour rompre avec le monde et avec nos passions ; nous avons besoin de nous convertir et de revenir à Dieu ; nous sommes appelés à partager la félicité dont vous jouissez ; mais nous ne pouvons plus y avoir accès que par la pénitence.

Soutenez-nous, fortifiez-nous, afin que, au jour de la Pâque de votre Epoux, nos âmes lavées dans le sang de l'Agneau soient odorantes comme les beaux fruits du ciel, vermeilles comme les roses que votre main cueillit en faveur d'un mortel.



DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 05:00

Déjà deux de ces quatre illustres Vierges dont le souvenir est associé aux mérites de l'Agneau, dans la célébration du Sacrifice, ont passé devant nous dans leur marche triomphale sur le Cycle de la sainte Eglise ; la troisième se lève aujourd'hui sur nous, comme un astre aux plus doux rayons. Après Lucie et Agnès, Agathe vient nous consoler par sa gracieuse visite.

La quatrième, l'immortelle Cécile, se lèvera en son temps, lorsque l'année inclinant à sa fin, le ciel de l'Eglise paraîtra tout à coup resplendissant de la plus magnifique constellation. Aujourd'hui fêtons Agathe, la Vierge de Sicile la sœur de Lucie. Que les saintes tristesses du temps où nous sommes n'enlèvent rien à la plénitude des hommages qui sont dus à Agathe. En chantant sa gloire, nous contemplerons ses exemples ; du haut du ciel elle daignera nous sourire, et nous encourager dans la voie qui seule peut nous ramener à celui qu'elle a suivi noblement jusqu'à la fin, et auquel elle est réunie pour jamais.

Lisons d'abord le récit que nous offre l'Eglise des vertus et des combats par lesquels s'est distinguée l'Epouse du Christ :
 

La vierge Agathe, dont les villes de  Palerme et de Catane  se disputent  l'origine, naquit  en Sicile de parents nobles, et obtint à Catane la couronne d'un glorieux martyre, sous la persécution  de l'empereur Décius.  Comme elle était également renommée pour sa beauté et pour sa pudeur, Quintianus,  gouverneur de Sicile, s'éprit pour elle d'une violente passion. Après avoir tendu tous ses pièges à la chasteté d'Agathe, n'ayant pu la faire consentir à ses désirs, il la fit arrêter  comme étant engagée dans la  superstition chrétienne, et la livra pour la corrompre  à  une femme nommée  Aphrodise. La compagnie de cette femme n'ayant pu ébranler la fermeté d'Agathe dans sa  foi, ni sa résolution de garder la virginité, elle  annonça à Quintianus que  tous ses efforts avaient été inutiles. Le gouverneur se fait amener la vierge: "N'as-tu pas honte, lui dit-il, étant d'une naissance illustre, de mener la vie basse et servile des chrétiens ?" Agathe répondit : "L'humilité de la servitude  chrétienne  vaut mieux que tous  les trésors et tout l'orgueil des rois." Le gouverneur, irrité, lui donne le choix, ou d'adorer les dieux, ou de souffrir la rigueur des tourments. La vierge demeurant constante dans la foi, il lui fait donner des soufflets, après quoi on la conduit en prison. Elle en fut tirée le lendemain,et comme elle n'avait pas changé de sentiments, elle fut tourmentée sur le chevalet, avec l'application des lames ardentes ; on lui coupa ensuite la mamelle. Dans ce supplice, la vierge s'adressant à Quintianus : "Cruel tyran, lui dit-elle, n'as-tu pas honte d'arracher à une femme ce que toi-même as sucé dans ta mère ?"

agatha
Saint Pierre guérissant Agathe

On la remit en prison ; mais la nuit suivante elle fut guérie par un vieillard, qui lui dit être un des Apôtres de Jésus-Christ. Conduite de nouveau devant le gouverneur, et persévérant dans la confession du nom de Jésus-Christ, on la roula sur des têts déchirants et des charbons enflammés.
Tout à coup au même moment un grand tremblement de terre ébranla toute la ville, et deux murailles en s'écroulant écrasèrent Silvin et Falconius, amis intimes du gouverneur. La ville étant en proie à une vive émotion, Quintianus, qui craignait quelque sédition dans le peuple, fait ramener secrètement Agathe demi-morte dans sa prison. Elle y fit cette prière a Dieu : "Seigneur, qui m'avez gardée dès mon enfance, qui avez enlevé de mon cœur l'amour du monde, et qui m'avez fait surmonter la rigueur des tourments, recevez mon âme."

En finissant cette prière, elle passa de la terre au ciel, le jour des nones de février ; son corps fut enseveli par les chrétiens.


Les anciens Livres liturgiques sont remplis de compositions poétiques en l'honneur de sainte Agathe ; mais elles sont généralement assez faibles. Nous nous bornerons donc à donner ici la belle Hymne que lui a consacrée le Pape saint Damase :

Voici le jour de la Martyre Agathe, le jour illuminé par cette illustre Vierge ; c'est aujourd'hui qu'elle s'unit au Christ, et qu'un double diadème orne son front.

 

Noble de race et remarquable en beauté, elle brillait plus encore par ses œuvres et par sa foi ; le bonheur de la terre ne fut rien à ses yeux ; elle fixa sur son cœur les préceptes de Dieu.

 

Plus indomptable que le bras des bourreaux, elle livre à leurs fouets ses membres délicats ; sa mamelle arrachée de sa poitrine montre combien invincible est son courage.

 

Le cachot est pour elle un séjour de délices ; c'est là que Pierre le Pasteur vient guérir sa brebis ; pleine de joie et toujours plus enflammée, elle court avec une nouvelle ardeur au-devant des tourments.

 

Une cité païenne en proie à l'incendie l'implore et obtient son secours ; qu'elle daigne bien plus encore éteindre les feux impurs en ceux qu'honore le titre de chrétien.

 

O toi qui resplendis au ciel comme l'Epouse, supplie le Seigneur pour les pauvres pécheurs ; que leur zèle à célébrer ta fête attire sur eux tes faveurs.

 

Gloire soit au Père, au Fils et à l'Esprit divin ; daigne le Dieu unique et tout-puissant nous accorder l’intercession d'Agathe.

Amen



SAINTE AGATHE par Zurbaran

Que vos palmes sont belles, ô Agathe ! Mais que les combats dans lesquels vous les avez obtenues furent longs et cruels ! Vous avez vaincu ; vous avez sauvé en vous la foi et la virginité ; mais votre sang a rougi l'arène, et vos glorieuses blessures témoignent, aux yeux des Anges, du courage indomptable avec lequel vous avez gardé fidélité à l'Epoux immortel.

Après les labeurs des combats, vous vous tournez vers lui, et bientôt votre âme bénie s'élance dans son sein, pour aller jouir de ses embrassements  éternels. Toute l'Eglise vous salue aujourd'hui, ôVierge, ô Martyre ! Elle sait que vous ne l'oubliez jamais, et que votre inénarrable félicité ne vous rend point indifférente à ses besoins. Vous êtes notre sœur ; soyez aussi pour nous une mère. De longs siècles se sont écoulés depuis le jour où votre âme brisa son enveloppe mortelle, après l'avoir sanctifiée par la pureté et la souffrance ; mais, hélas ! jusqu'aujourd'hui et toujours, sur cette terre, la guerre existe entre l'esprit et la chair. Assistez vos frères dans leurs combats ; ranimez dans leurs cœurs l'étincelle du feu sacré que le monde et les passions voudraient éteindre.

En ces jours, où tout chrétien doit songer à se retremper dans les eaux salutaires de la componction, ranimez partout la crainte de Dieu qui veille sur les envahissements d'une nature corrompue, l'esprit de pénitence qui répare les faiblesses coupables, l'amour qui adoucit le joug et assure la persévérance. Plus d'une fois, votre voile virginal, présenté aux torrents enflammés des laves qui descendaient des flancs de l'Etna, les arrêta dans leur cours, aux yeux d'un peuple tout entier : opposez, il en est temps, la puissante influence de vos innocentes prières à ce torrent de corruption qui déborde de plus en plus sur nous, et menace d'abaisser nos mœurs au niveau de celles du paganisme.

Le temps presse, ô Agathe ! Secourez les nations infectées des poisons d'une littérature infâme ; détournez cette coupe vénéneuse des lèvres de ceux qui n'y ont pas goûté encore ; arrachez-la des mains de ceux qui déjà y ont puisé la 
mort. Epargnez-nous la honte de voir le triomphe de l'odieux sensualisme qui s'apprête à dévorer l'Europe, et déjouez les projets que l'enfer a conçus.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 21:00

Sainte Jeanne de Valois Saint-Germain l'Auxerrois
Sainte Jeanne de Valois au portail de Saint Germain l'Auxerrois

Les Eglises de France honorent aujourd'hui cette pieuse princesse qui fut d'abord l'épouse de Louis XII, appelée à régner avec lui, et qui, plus tard, renversée du trône par un jugement solennel qui déclara la nullité de son mariage, se montra plus sainte et plus grande encore dans sa disgrâce qu'elle ne l'avait paru dans les jours de sa grandeur. Les vertus qui éclatèrent dans toute sa vie rendirent Jeanne de Valois l'objet de la vénération des peuples ; et si elle cessa de régner sur un trône fragile, son empire sur les coeurs ne fit que s'étendre, et l'auréole de la sainteté remplaça avantageusement pour elle le diadème qu'elle n'avait pas ambitionné et qu'elle dut déposer. Sa tendre confiance en Marie, son attrait pour les œuvres de la pénitence, sa miséricorde envers les pauvres, en font un modèle pour les chrétiens, dans ces jours où l'Eglise nous invite à préparer nos âmes pour la réconciliation.


Le récit liturgique qui retrace les vertus de Jeanne de Valois aidera à faire connaître sa vie pleine des œuvres les plus saintes :
Jeanne de Valois, fille de Louis XI, roi de France, fut élevée  dès  ses  tendres années dans la piété, vers laquelle la portaient ses propres dispositions, et elle donna tout aussitôt des marques certaines de la sainteté qui devait briller en elle. A l'âge de cinq ans, demandant avec ferveur à la sainte Vierge, qu'elle honora toujours d'une manière admirable, de lui faire connaître en quelle façon elle pourrait lui être le plus agréable, il lui fut annoncé qu'elle était appelée à instituer dans la suite un nouvel Ordre de vierges sacrées, en l'honneur de cette sainte Mère de Dieu. Mariée à Louis, duc d'Orléans, contre le gré de ce prince, elle fit paraître dans la prospérité la plus grande retenue, et une admirable constance dans l'adversité. Le prince étant monté sur le trône de France, et son mariage ayant été déclaré nul par le Siège Apostolique, Jeanne non seulement supporta cet événement sans aucun regret, mais, se regardant comme délivrée d’un lien qui pesait sur elle, elle se félicita  de pouvoir désormais servir Dieu seul en toute liberté. 

Les revenus du duché de Berry qui lui avaient été assignés pour son entretien par le roi Louis, étaient largement employés par elle à nourrir les pauvres, à soulager les malades et à bâtir des monastères. Mais son œuvre principale fut la fondation  et l'établissement d'un Ordre de vierges sacrées sous le titre d'Annonciades de la bienheureuse Vierge Marie, dont elles devaient imiter les vertus qui leur étaient proposées dans des règles approuvées par Alexandre VI ; elle vint heureusement à bout de cette œuvre sainte. Elle accueillait avec la charité d'une mère tous les indigents et les malheureux qui s'adressaient à elle, mais surtout les malades, dont elle ne craignait pas d'essuyer et de toucher de ses propres mains les ulcères dégoûtants ; plus d'une fois son seul attouchement leur rendit la santé.
 

Sa piété envers le très saint Sacrement de l'Eucharistie était admirable ; elle en approchait avec une si grande abondance de larmes, qu'elle excitait dans le cœur des assistants les mêmes sentiments d'amour et de dévotion. Sa piété n'était pas moins tendre envers les mystères de la Passion du Seigneur. Elle avait fait construire dans le jardin de sa maison une imitation du tombeau de notre Seigneur ; c'était là qu'elle se retirait de temps en temps pour se livrer à la prière, répandant des larmes abondantes et se frappant la poitrine avec une pierre. Parvenue à l'âge de quarante ans, elle sentit approcher la fin de sa vie pleine d'innocence, et, ayant reçu avec une grande ferveur les sacrés mystères de la religion chrétienne, elle mourut à Bourges la veille des nones de lévrier, l'an mil cinq cent cinq. Cinquante-sept ans après sa mort, des soldats hérétiques ayant enlevé son corps pour le brûler, il fut trouvé sans corruption ; et l'on rapporte qu il poussa des gémissements, et que, percé de leurs épées, il répandit du sang avec abondance. Le culte de la Sainte fut approuvé d'autorité apostolique par Benoit XIV, en mil sept cent quarante-deux. Enfin, Pie VI accorda, le vingt avril mil sept cent soixante-quinze, à tout le royaume de France, de pouvoir célébrer l'Office et la Messe de sainte Jeanne de Valois au jour anniversaire de sa mort.
 

Chapelle de Sainte Jeanne de France à Bourges
Chapelle de Sainte Jeanne de France à Bourges

Nous honorons, ô sainte Princesse, les vertus héroïques dont votre vie a été remplie, et nous glorifions le Seigneur qui vous a admise dans sa gloire. Mais que vos exemples nous sont utiles et encourageants, au milieu des épreuves de cette vie ! Qui plus que vous, a connu les disgrâces du monde ; mais aussi qui les a vues venir avec plus de douceur, et les a supportées avec plus de tranquillité ? Les grâces extérieures vous avaient été refusées, et votre cœur ne les regretta jamais ; car vous saviez que l'Epoux des âmes ne recherche pas dans ses élues les agréments du corps, qui trop souvent seraient un danger pour elles. Le sceptre que vos saintes mains portèrent un instant leur échappa bientôt, et nul regret ne s'éleva en vous, et votre âme véritablement chrétienne ne vit dans cette disposition de la Providence qu'un motif de reconnaissance  pour la  délivrance qui lui était accordée ; la  royauté de la terre  n'était pas assez pour vous ; le Seigneur vous destinait à celle du ciel.

Priez pour nous, servante du Christ dans ses pauvres, et faites-nous l'aumône de votre intercession.  Ouvrez nos yeux sur les périls  du monde, afin que nous traversions ses  prospérités sans ivresse, et ses revers sans murmure. 

Souvenez-vous de la France  qui vous a  produite, et qui a droit à votre patronage. Un jour, la tombe qui recelait votre sainte dépouille fut violée par les impies, et des soupirs s'échappèrent de  votre poitrine, au sentiment des malheurs de la patrie. C'était alors le prélude des  maux qui  depuis se sont appesantis sur la nation française ; mais du moins la cause de la foi trouva, dans ces temps, de généreux défenseurs, et l'hérésie fut contrainte de reculer. 

Recommandez-nous à Marie, l'objet de votre tendre dévotion sur la terre, et obtenez-nous des  jours meilleurs.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique


histoire
Jeanne de France et l'Annonciade - Editions du Cerf

Au cœur des réformes qui marquent le début du XVIe siècle, Jeanne de France (1464-1505), fille de Louis XI, et son confesseur, le père Gabriel-Maria (1462-1532), franciscain de l'Observance, fondent conjointement l'Ordre de la Vierge Marie, plus connu sous le nom de l'Annonciade. Cet ordre a connu un réel développement au XVIIe siècle. À la veille de la Révolution, il compte une cinquantaine de monastères dans la France actuelle (Aquitaine, Lorraine, Nord, Île-de-France...), ainsi qu'en Belgique et en Allemagne.

Au XIXe siècle, l'Annonciade se reconstitue et donne également naissance à une branche apostolique. Aujourd'hui, sept monastères (six en France, un en Belgique), plusieurs congrégations apostoliques et une Fraternité séculière continuent de vivre du charisme de sainte Jeanne de France : plaire à Dieu en vivant l'Évangile à la manière de la Vierge. Cette spiritualité a marqué les origines des Bénédictines du Saint Sacrement (leur fondatrice, Catherine de Bar, ayant été d'abord une annonciade) et celles de l'ordre religieux polonais des Mariens, fondé au début du XVIIe siècle.

Le colloque international qui s'est tenu à l'Institut catholique de Paris les 13 et 14 mars 2002 a cherché à renouveler l'historiographie de l'Annonciade et de ses fondateurs : ancrage franciscain, contexte social et politique, iconographie, architecture, rayonnement.

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