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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

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Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

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SALVE REGINA

16 novembre 2009 1 16 /11 /novembre /2009 08:30

Sainte Gertrude sur un vitrail du XIIIe siècle à Cologne

L'école qui a pour base la règle du Patriarche des moines d'Occident, commence à saint Grégoire le Grand ; et telle a été l'indépendance de l'Esprit-Saint qui la dirigeait, que des femmes y ont prophétisé comme les hommes. Il suffit de rappeler sainte Hildegarde et sainte Gertrude, à côté de laquelle figure avec honneur sa compagne, sainte Mechtilde, et la grande sainte Françoise romaine. Quiconque en fera l'expérience, s'il a pratiqué les auteurs plus récents sur l'ascèse et la mystique, ne tardera pas à sentir cette saveur si différente, cette autorité douce qui ne s'impose pas, mais qui entraîne. Là, rien de cette habileté, de cette stratégie, de cette analyse savante que l'on rencontre ailleurs ; procédés qui réussissent plus ou moins, et dont on ne recommence l'application qu'avec le risque d'en sortir blasé.
 

Le pieux et docte P. Faber a relevé avec sa sagacité ordinaire les avantages de cette forme de spiritualité qui ménage la liberté d'esprit, et produit dans les âmes, sans méthode rigoureuse, les
dispositions dont les méthodes modernes n'ont pas toujours le secret. "Nul ne peut lire, dit-il, les écrivains spirituels de l'ancienne école de saint Benoît, sans remarquer avec admiration la liberté d'esprit dont leur âme était pénétrée. Sainte Gertrude en est un bel exemple ; elle respire partout l'esprit de saint Benoît. L'esprit de la religion catholique est un esprit facile, un esprit de liberté ; et c'était là surtout l'apanage des Bénédictins ascétiques de la vieille école. Les écrivains modernes ont cherché à tout circonscrire, et cette déplorable méthode a causé plus de mal que de bien ."

Au reste, les voies sont diverses, et tout chemin qui mène l'homme à Dieu par la réforme de soi-même est un heureux chemin. Nous n'avons voulu dire qu'une chose, c'est que celui qui se livrera à la conduite d'un Saint de la vieille école ne perdra pas son temps, et que s'il est exposé à rencontrer moins de philosophie , moins de psychologie sur son chemin, il a chance d'être séduit par la simplicité et l'autorité du langage, d'être ébranlé et bientôt réduit par le sentiment du contraste qui existe entre lui et la sainteté de son guide. Telle est l'heureuse révolution qu'éprouvera pour l'ordinaire une âme qui, se proposant de resserrer ses relations avec Dieu, et s'étant établie dans la droiture de l'intention et dans un sincère recueillement, voudra suivre sainte Gertrude, tout spécialement dans la semaine d'Exercices qu'elle a tracée. Nous oserions presque lui promettre qu'elle en sortira tout autre qu'elle n'y était entrée. Il est même à croire qu'elle y reviendra plus d'une fois et avec plaisir ; car il ne lui
souvient pas qu'elle ait éprouvé la moindre fatigue, et que la liberté de son esprit ait été enchaînée même un instant. Elle a pu être confondue de se sentir si près d'une âme sanctifiée, elle si loin de la sainteté ; mais elle a senti qu'ayant après tout la même fin que cette âme, il lui faut sortir de la voie molle et dangereuse qui l'entraînerait à sa perte.

Si l'on se demande d'où vient à notre Sainte cet empire qu'elle exerce sur quiconque consent à l'écouter, nous répondrons que le secret de son influence est dans la sainteté dont elle est remplie : elle ne démontre pas le mouvement, elle marche. Une âme bienheureuse, descendue du ciel pour demeurer quelque temps avec les hommes, et parlant la langue de la patrie sur cette terre d'exil, transformerait ceux qui auraient le bonheur de l'entendre parler. Sainte Gertrude, admise dès ici-bas à la plus étroite familiarité avec le Fils de Dieu, semble avoir quelque chose de l'accent qu'aurait cette âme ; voilà pourquoi ses paroles sont autant de flèches pénétrantes qui abattent toute résistance dans ceux qui se placent à leur portée. L'intelligence est éclairée par cette doctrine si pure et si élevée, et cependant Gertrude ne disserte pas ; le cœur est ému, et cependant Gertrude n'adresse la parole qu'à Dieu ; l'âme se juge, se condamne, se renouvelle par la componction, et cependant Gertrude n'a pas cherché un instant à l'établir dans un état factice.

Si l'on veut maintenant se rendre compte de la bénédiction particulière attachée à son langage, qu'on recherche la source de ses sentiments et des expressions sous lesquelles ils se traduisent. Tout émane de la divine parole, non seulement de celle que Gertrude a entendue de la bouche de l'Epoux céleste, mais aussi de celle qu'elle a
goûtée , dont elle s'est nourrie dans les livres sacrés et dans la sainte Liturgie. Cette fille du cloître n'a pas cessé un seul jour de puiser la lumière et la vie aux sources de la contemplation véritable, de cette contemplation que l'âme goûte en s'abreuvant à la fontaine d'eau vive, qui jaillit de la psalmodie et des paroles inspirées des divins Offices. Elle s'est tellement enivrée de cette liqueur céleste, qu'elle ne dit pas un mot qui ne dévoile l'attrait qu'elle y trouve. Telle est sa vie, si complètement absorbée dans la Liturgie de l'Eglise, que nous voyons constamment, dans ses Révélations, le Seigneur arriver près d'elle, lui manifester les mystères du ciel, la Mère de Dieu et les Saints se présenter à ses regards et l'entretenir, à propos d'une Antienne, d'un Répons, d'un Introït, que Gertrude chante avec délices et dont elle déguste toute la saveur.

De là, chez elle, ce lyrisme continuel qu'elle ne recherche pas, mais qui lui est devenu comme naturel ; cet enthousiasme sacré auquel elle ne peut se soustraire, et qui l'amène à produire tant de pages où la beauté littéraire semble arriver à la hauteur de l'inspiration mystique. Cette fille du XIIIe siècle, au fond d'un monastère de la Souabe, a réalisé avant Dante le problème de la poésie spiritualiste. Tantôt la tendresse de son âme s'épanche dans une touchante élégie, tantôt le feu qui la consume éclate en brûlants transports, tantôt c'est la forme dramatique qu'elle emploie pour rendre le sentiment qui la domine. Parfois ce vol sublime s'arrête : l'émule des Séraphins semble vouloir redescendre sur la terre, mais c'est pour repartir bientôt et s'élever plus haut encore. Une lutte incessante a lieu entre son humilité qui la tient prosternée dans la poussière,
et son cœur haletant vers Jésus qui l'attire et lui a donné tant de gages de son amour.

A notre avis, les plus sublimes passages de sainte Thérèse, mis en regard des effusions de sainte Gertrude, n'en affaibliraient en rien l'ineffable beauté. Il nous semble même que souvent l'avantage resterait à la vierge de Germanie sur la vierge espagnole. Ardente et impétueuse, la seconde n'a pas, il est vrai, la teinte un peu mélancolique et réfléchie de la première ; mais Gertrude, initiée à la langue latine, ravivée sans cesse par la lecture des saintes Ecritures et les divins Offices qui n'ont pas d'obscurités pour elle, y puise un langage dont la richesse et la puissance nous semblent l'emporter généralement sur les immortels épanchements de Thérèse à qui ces secours ont été moins familiers.


Que le lecteur cependant ne s'effraie pas à la pensée d'être placé tout à coup sous la conduite d'un Séraphin, lorsque sa conscience lui rend le témoignage qu'il a encore une longue station à faire dans la région purgative, avant de songer à parcourir des voies qui peut-être ne s'ouvriront jamais devant lui. Qu'il écoute simplement Gertrude, qu'il la contemple et qu'il ait foi dans le but d'arrivée. La sainte Eglise, lorsqu'elle met dans notre bouche les Psaumes du Roi-Prophète, n'ignore pas que leurs expressions dépassent trop souvent les sentiments de notre âme ; mais le moyen d'arriver à l'unisson avec ces divins cantiques, n'est-ce pas de les réciter fréquemment avec foi et humilité, et d'obtenir ainsi la transformation que nul autre moyen n'aurait opérée ? Gertrude nous détache doucement de nous-mêmes et nous conduit à Jésus-Christ, en nous précédant de loin, mais en nous entraînant après elle. Elle
va droit au cœur de son Epoux divin : rien n'est plus juste ; mais ne lui serons-nous pas déjà assez redevables, si elle nous conduit à ses pieds comme Madeleine repentante et régénérée ?

Même quand elle écrit plus spécialement pour ses sœurs, on doit se garder de penser que la lecture de ces pages si émouvantes soit inutile à ceux qui sont engagés dans la vie du siècle. La vie religieuse exposée par un tel interprète est un spectacle aussi instructif qu'il est éloquent. Est-il permis d'ignorer que la pratique des préceptes devient plus aisée à quiconque s'est donné la peine d'approfondir et d'admirer celle des conseils ? Le livre de l’Imitation, qu'est-il autre chose que le livre d'un moine écrit pour des moines ? En quelles mains cependant ne le rencontre-t-on pas ? Combien de personnes séculières sont sous le charme des écrits de sainte Thérèse ? Et néanmoins la vierge du Carmel concentre sur la vie religieuse ses écrits et sa doctrine.


Nous nous garderons d'analyser ici des merveilles qu'il faut contempler soi-même. Dans notre société désaccoutumée du langage ferme et coloré des âges de foi, gâtée, dans ce qui tient à la piété, par les fadeurs ou les prétentions mondaines des livres de dévotion que l'on voit éclore chaque jour, sainte Gertrude étonnera et choquera même plus d'un lecteur. Que faire alors ? Si l'on a désappris le langage de l'antique piété qui formait les Saints, il semble qu'il n'y aurait rien de mieux à faire que de le rapprendre, et il est de fait que sainte Gertrude y pourrait servir beaucoup.


La liste des admirateurs de sainte Gertrude serait longue Mais il est encore une autorité plus imposante : nous voulons dire celle de l'Eglise elle-même.  Cette  Mère des fidèles, toujours
dirigée parle divin Esprit, a rendu son témoignage par l'organe de la sainte Liturgie. La personne de Gertrude et l'esprit qui l'animait y sont à jamais recommandés et glorifiés aux yeux de tous les chrétiens, par le jugement solennel contenu dans l'Office de la Sainte.

La vie de Gertrude la Grande, ainsi qu'elle mérita d'être désignée entre les Saintes du même nom, fut humble et cachée. Entrée à cinq ans à l'Abbaye d'Helfta, près Eisleben, elle s'y perdit dans le secret de la Face de Dieu.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 
Vitrail de Sainte Gertrude au Sacré-Cœur 
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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 05:33
En cette fin d’année liturgique, l’Eglise nous met devant une grande exigence, celle de prier et d’être toute prière pour recevoir le Christ qui va venir sur les nuées avec puissance et grande gloire.

Il s’agit pour nous de prier. La prière fait l’homme et nous sommes à la mesure même de notre prière.

La prière nous est demandée par le Seigneur pour que nous soyons prêts à le recevoir.

Veillez et prier. C’est l’exhortation du Seigneur la plus simple et la plus profonde. Priez ! Demeurez dans la prière. Demeurez dans cette attitude de contemplation et de demande du Seigneur pour le rencontrer.


> l'homélie du Père Marie-Joseph Le Guillou pour le 33e Dimanche



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14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 18:23





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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 06:00



SAINT MARTIN
(bois polychrome de 
Gregorio FERNÁNDEZ)

Trois mille six cent soixante églises dédiées à Saint Martin au seul pays de France, presque autant dans le reste du monde, attestent l'immense popularité du grand thaumaturge. Dans les campagnes, sur les montagnes, au fond des forêts, arbres, rochers, fontaines, objets d'un culte superstitieux quand l'idolâtrie décevait nos pères, reçurent en maints endroits et gardent toujours le nom de celui qui les arracha au domaine des puissances de l'abîme pour les rendre au vrai Dieu. Aux fausses divinités, romaines, celtiques ou germaniques, enfin dépossédées, le Christ, seul adoré par tous désormais, substituait dans la mémoire reconnaissante des peuples l'humble soldat qui les avait vaincues.

C'est qu'en effet, la mission de Martin fut d'achever la déroute du paganisme, chassé des villes par les Martyrs, mais jusqu'à lui resté maître des vastes territoires où ne pénétrait pas l'influence des cités.
Aussi, à l'encontre des divines complaisances, quelle haine n'essuya-t-il point de la part de l'enfer ! Dès le début, Satan et Martin s'étaient rencontrés : "Tu me trouveras partout sur ta route" avait dit Satan ; et il tint parole. Il l'a tenue jusqu'à nos jours : de siècle en siècle, accumulant les ruines sur le glorieux tombeau qui attirait vers Tours le monde entier ; dans le XVIe, livrant aux flammes, par la main des huguenots, les restes vénérés du protecteur de la France ; au XIXe enfin, amenant des hommes à ce degré de folie que de détruire eux-mêmes, en pleine paix, la splendide basilique qui faisait la richesse et l'honneur de leur ville. Reconnaissance du Christ roi, rage de Satan, se révélant à de tels signes, nous disent assez les incomparables travaux du Pontife apôtre et moine que fut saint Martin.

Moine, il le fut d'aspiration et de fait jusqu'à son dernier jour. "Dès sa première enfance, il ne soupire qu'après le service de Dieu. Catéchumène à dix ans, il veut à douze s'en aller au désert ; toutes ses pensées sont portées vers les monastères et les églises. Soldat à quinze ans, il vit de telle sorte qu'on le prendrait déjà pour un moine. Après un premier essai en Italie de la vie religieuse, Martin est enfin amené par Hilaire dans cette solitude de Ligugé qui fut, grâce à lui, le berceau de la vie monastique dans les Gaules. Et, à vrai dire, Martin, durant tout le cours de sa carrière mortelle, se sentit étranger partout hormis à Ligugé. Moine serait, il n'avait été soldat que par force ; il ne devint évêque que par violence ; et alors, il ne quitta point ses habitudes monastiques. Il satisfaisait à la dignité de l'évêque, nous dit son historien, sans abandonner la règle et la
vie du moine ; s'étant fait tout d'abord une cellule auprès de son église de Tours ; bientôt se créant à quelque distance de la ville un second Ligugé sous le nom de Marmoutier ou de grand monastère."
(Cardinal Pie, Homélie prononcée à l'occasion du rétablissement de l'Ordre de saint Benoît à Ligugé, 25 novembre 1853)

C'est à la direction reçue de l'ange qui présidait alors aux destinées de l'Eglise de Poitiers, que la sainte Liturgie renvoie l'honneur des merveilleuses vertus manifestées par Martin dans la suite. Quelles furent les raisons de saint Hilaire pour conduire par des voies si peu connues encore de l'Occident l'admirable disciple que lui adressait le ciel, c'est ce qu'à défaut d'Hilaire même, il convient de demander à l'héritier le plus autorisé de sa doctrine aussi bien que de son éloquence : 

"
C'a été, dit le Cardinal Pie, la pensée dominante de tous les Saints, dans tous les temps, qu'à côté du ministère ordinaire des pasteurs, obligés par leurs fonctions de vivre mêlés au siècle, il fallait dans l'Eglise une milice séparée du siècle et enrôlée sous le drapeau de la perfection évangélique, vivant de renoncement et d'obéissance, accomplissant nuit et jour la noble et incomparable fonction de la prière publique. C'a été la pensée des plus illustres pontifes et des plus grands docteurs, que le clergé séculier lui-même ne serait jamais plus apte à répandre et à populariser dans le monde les pures doctrines de l'Evangile, que quand il se serait préparé aux fonctions pastorales en vivant de la vie monastique ou en s'en rapprochant le plus possible. Lisez la vie des plus grands hommes de l'épiscopat, dans l'Orient comme dans l'Occident, dans les temps qui ont immédiatement précédé ou suivi la paix de l'Eglise comme au moyen âge ; tous, ils ont professé quelque temps la vie  religieuse, ou vécu en contact ordinaire avec ceux qui la pratiquaient. Hilaire, le grand Hilaire, de son coup d'œil sûr et exercé, avait aperçu ce besoin ; il avait vu quelle place devait occuper l'ordre monastique dans le christianisme, et le clergé régulier dans l'Eglise. Au milieu de ses combats, de ses luttes, de ses exils, témoin oculaire de l'importance des monastères en Orient, il appelait de tous ses vœux le moment où, de retour dans les Gaules, il pourrait jeter enfin auprès de lui les fondements de la vie religieuse. La Providence ne tarda pas à lui envoyer ce qui convenait pour une telle entreprise : un disciple digne du maître,un moine digne de l'évêque."

On ne saurait présumer d'essayer mieux dire ; pour le plus grand honneur de Saint Martin, l'autorité de l'Evêque de  Poitiers, sans égale en un tel sujet, nous fait un devoir de lui laisser la parole. Comparant donc ailleurs Martin, et ceux qui le précédèrent, et  Hilaire lui-même, dans leur œuvre commune d'apostolat des Gaules :

« Loin de moi, s'écrie le Cardinal, que  je méconnaisse tout ce que la religion de Jésus-Christ possédait déjà de vitalité et de puissance dans nos diverses provinces, grâce à  la prédication  des premiers apôtres,  des  premiers martyrs ,  des premiers évêques, dont la série remonte aux temps les plus rapprochés du Calvaire. Toutefois, je ne crains pas de le dire, l'apôtre populaire de la Gaule, le convertisseur des  campagnes restées en grande
partie païennes jusque-là, le fondateur du christianisme national, a été principalement Saint Martin. Et d'où vint à Martin, sur tant d'autres grands évêques et serviteurs de Dieu, cette prééminence d'apostolat ? Placerons-nous Martin au-dessus de son maître Hilaire ? S'il s'agit de la doctrine, non pas assurément ; s'il s'agit du zèle, du courage, de la sainteté, il ne m'appartient pas de dire qui fut plus grand du maître ou du disciple ; mais ce que je puis dire, c'est qu'Hilaire fut surtout un docteur, et que Martin fut surtout un thaumaturge. Or, pour la conversion des peuples, le thaumaturge a plus de puissance que le docteur ; et, par suite, dans le souvenir et dans le culte des peuples, le docteur est éclipsé, il est effacé par le thaumaturge.

« On parle beaucoup aujourd'hui de raisonnement pour persuader les choses divines : c'est oublier l'Ecriture et l'histoire ; et, de plus, c'est déroger. Dieu n'a pas jugé qu'il lui convînt de raisonner avec nous. Il a affirmé, il a dit ce qui est et ce qui n'est pas ; et, comme il exigeait la Foi à Sa Parole, il a autorisé Sa Parole. Mais comment l'a-t-il autorisée ? En Dieu, non point en homme ; par des œuvres, non par des raisons : non in sermone, sed in virtute ; non par les arguments d'une philosophie humainement persuasive : non in persuasibilibus humanae sapientiae verbis, mais par le déploiement d'une puissance toute divine : sed in ostensione spiritus et virtutis. Et pourquoi ? En voici la raison profonde : Ut fides non sit in sapientia hominum, sed in virtute Dei : afin que la Foi soit fondée non sur la sagesse de l'homme, mais sur la force de Dieu. (I Cor. II, 4.)

«
On ne le 
veut plus ainsi aujourd'hui ;  on nous dit qu'en Jésus-Christ le théurge fait tort au moraliste, que le miracle est  une tache dans ce sublime idéal. Mais on n'abolira point cet ordre, on n'abolira ni l'Evangile ni l'histoire. N'en déplaise aux lettrés de notre siècle, n'en déplaise aux pusillanimes qui se font  leurs  complaisants,  non seulement le Christ a fait des miracles, mais il a fondé la Foi sur des  miracles ; et le même Christ,  non pas pour confirmer ses propres miracles qui sont l'appui des autres,  mais par pitié pour nous  qui sommes prompts à l'oubli, et qui  sommes plus impressionnés de ce que  nous voyons que de ce que nous entendons, le même Jésus-Christ a mis dans l'Eglise, et pour jusqu'à la fin, la vertu des miracles. Notre siècle en a vu, il en verra encore ; le quatrième siècle eut principalement ceux de Martin.

«
Opérer des prodiges semblait un jeu pour lui ; la nature entière pliait à son commandement. Les animaux lui étaient soumis : "Hélas ! s'écriait un jour le Saint, les serpents m'écoutent, et les hommes refusent de m'entendre."  Cependant les hommes l'entendaient souvent. Pour sa part, la Gaule entière l'entendit ; non seulement l'Aquitaine, mais la Gaule Celtique, mais la Gaule Belgique. Comment résister à une parole autorisée par tant de prodiges ? Dans toutes ces provinces, il renversa l'une après l'autre toutes les idoles, il réduisit les statues en poudre, brûla et démolit tous les temples, détruisit tous les bois sacrés, tous les repaires de l'idolâtrie. Etait-ce légal, me demandez-vous ? Si j'étudie la législation de Constantin et de Constance, cela l'était peut-être. Mais ce que je puis dire, c'est que Martin, dévoré du zèle de la maison du Seigneur, n'obéissait en 
cela qu'à l'Esprit de Dieu. Et ce que je dois dire, c'est que Martin, contre la fureur de la population païenne, n'avait d'autres armes que les miracles qu'il opérait, le concours visible des anges qui lui était parfois accordé, et enfin, et surtout, les prières et les larmes qu'il répandait devant Dieu lorsque l'endurcissement de la multitude résistait à la puissance de sa parole et de ses prodiges. Mais, avec ces moyens, Martin changea la face de notre pays. Là où il y avait à peine un chrétien avant son passage, à peine restait-il un infidèle après son départ. Les temples du Dieu vivant succédaient aussitôt aux temples des idoles ; car, dit Sulpice Sévère, aussitôt qu'il avait renversé les asiles de la superstition, il construisait des églises et des monastères. C'est ainsi que l'Europe entière est couverte de temples qui ont pris le nom de Martin.»
Cardinal Pie, Sermon prêché dans la cathédrale de Tours le dimanche de la solennité patronale de saint Martin, 14 novembre 1858.

La mort ne suspendit pas ses bienfaits ; eux seuls expliquent le concours ininterrompu des peuples à sa tombe bénie. Ses nombreuses fêtes au cours de l'année, Déposition ou Natal, Ordination, Subvention, Réversion, ne parvenaient point à lasser la piété des fidèles. Chômée en tous lieux, favorisée par le retour momentané des beaux jours que nos aïeux nommaient l'été de la Saint-Martin, la solennité du XI novembre rivalisait avec la Saint-Jean pour les réjouissances dont elle était l'occasion dans la chrétienté latine. Martin était la joie et le recours universels.

Aussi Grégoire de Tours n'hésite pas à voir dans  son  bienheureux prédécesseur  le  patron
spécial du monde entier ! Cependant moines et clercs, soldats, cavaliers, voyageurs et hôteliers en mémoire de ses longues pérégrinations, associations de charité sous toutes formes en souvenir du manteau d'Amiens, n'ont point cessé de faire valoir leurs titres à la plus particulière bienveillance du grand Pontife. La Hongrie, terre magnanime qui nous le donna sans épuiser ses réserves d'avenir, le range à bon droit parmi ses puissants protecteurs. Mais notre pays l'eut pour père : en la manière que l'unité de la foi fut chez nous son œuvre, il présida à la formation de l'unité nationale ; il veille sur  sa durée ; comme le pèlerinage de Tours précéda celui de Compostelle en l'Eglise, la chape de Saint Martin conduisit avant l'oriflamme de Saint Denis nos armées au combat. Or donc, disait Clovis, "où sera l'espérance de la victoire, si l'on offense le bienheureux Martin ?" 


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique





Saint Martin rend son âme à Dieu
(par Simone Martini)





SAINT MARTIN
(marbre du Bernin)

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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 08:06



Le Pape Léon le Grand subjuguant Attila
Basilique Saint Pierre de Rome


L’un des plus grands noms des fastes de l'Eglise apparaît aujourd'hui sur le Cycle. Léon, Pontife et Docteur, vient attirer notre admiration et notre amour. Son nom seul appelle déjà l'enthousiasme. Il est le Lion, selon la signification de son nom, le Lion de la sainte Eglise, reproduisant ainsi en sa personne l'un des plus nobles titres de notre divin Ressuscité.

Déjà, dans la suite des siècles, treize pontifes ont porté ce même nom, et cinq d'entre eux sont inscrits au catalogue des Saints ; mais nul ne l'a rendu plus glorieux que l'illustre personnage que nous fêtons aujourd'hui : aussi est-il appelé Léon le Grand.

Il a mérité ce titre par ses nobles travaux pour éclairer la foi des peuples sur le sublime mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu. La sainte Eglise avait triomphé des hérésies qui s'étaient attaquées au dogme de la Trinité ; les efforts de l'enfer se portèrent alors contre le dogme du Dieu fait homme. Un évêque de Constantinople, Nestorius, osa nier l'unité de personne en Jésus-Christ, et séparer en lui le Dieu de l'homme. Le concile d'Ephèse foudroya cette erreur qui anéantissait la Rédemption.

Une nouvelle hérésie, opposée à
la première, mais non moins destructive du christianisme, ne tarda pas à s'élever. Le moine Eutychès soutint que dans l'Incarnation la nature humaine avait été absorbée par la nature divine, et cette erreur s'étendait avec une effrayante rapidité. L'Eglise sentit le besoin d'un docteur qui résumât avec précision et autorité le dogme qui fait le fondement de nos espérances. Léon se leva alors, et du haut de la chaire apostolique où l'Esprit-Saint l'avait fait asseoir et proclama avec une éloquence et une clarté sans égales la formule de la foi antique, toujours la même, mais resplendissante d'un éclat nouveau. Un cri d'admiration partit du sein même du Concile œcuménique de Chalcédoine, rassemblé pour condamner le système impie d'Eutychès. "Pierre a parlé par la bouche de Léon !" s'écrièrent les Pères ; et quatorze siècles n'ont pas effacé dans l'Eglise d'Orient l'enthousiasme qu'excitèrent les enseignements préparés par Léon pour l'Eglise entière.

L'Occident, en proie à toutes les calamités de l'invasion des barbares, voyait s'écrouler les derniers débris de l'empire, et Attila, le Fléau de Dieu, était déjà aux portes de Rome. La barbarie recula devant la majesté de Léon, comme l'hérésie se dissipait devant l'autorité de sa parole. Le chef des Huns, qui avait fait céder les plus formidables remparts, conféra avec le Pontife sur les bords du Mincio, et il prit l'engagement de ne pas entrer dans Rome. Le calme et la dignité de Léon, qui affrontait sans défense le plus redoutable des vainqueurs de l'Empire, et exposait sa vie pour son troupeau, avaient ébranlé le barbare. En même temps son œil apercevait dans les airs l'apôtre Pierre, sous les traits d'un auguste personnage qui protégeait l'intercesseur de Rome. Dans le cœur d'Attila la terreur vint en aide à l'admiration. Moment sublime, où tout un monde nouveau se révèle ! le Pontife désarmé affrontant les violences du barbare, le barbare ému à la vue d'un dévouement qu'il ne comprend pas encore, le ciel intervenant pour aider cette nature féroce à s'incliner devant la force morale. L'acte de dévouement accompli par Léon exprime dans un seul trait ce que plusieurs siècles virent s'opérer dans l'Europe entière ; mais l'auréole du Pontife n'en est que plus éclatante.

Afin qu'aucun genre de gloire ne manquât à Léon, l'Esprit-Saint l'avait doué d'une éloquence que l'on pourrait appeler papale, tant elle est empreinte de majesté et de plénitude. La langue latine expirante y retrouve des accents et un tour qui rappellent parfois l'âge de sa vigueur ; et le dogme chrétien, formulé dans un style pompeux et nourri de la plus pure sève apostolique, y resplendit d'un merveilleux éclat.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique 






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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 16:00



Nous osons aujourd'hui présenter au monde cette religieuse cloîtrée qui mena une vie cachée en Dieu avec Jésus-Christ car elle est un témoin éclatant de la joie d'être enraciné et fondé dans l'amour.

Elle célèbre la splendeur de Dieu, parce qu'elle se sait habitée au plus intime d'elle-même par la présence du Père, du Fils et de l'Esprit en qui elle reconnaît la réalité de l'amour infiniment vivant.

Élisabeth a connu elle aussi la souffrance physique et morale. Unie au Christ crucifié, elle s'est totalement offerte, achevant dans sa chair la passion du Seigneur, toujours assurée d'être aimée et de pouvoir aimer.

Elle fait dans la paix le don de sa vie blessée.

A notre humanité désorientée qui ne sait plus trouver Dieu ou qui le défigure, qui cherche sur quelle parole fonder son espérance, Élisabeth donne le témoignage d'une ouverture parfaite à la Parole de Dieu qu'elle a assimilée au point d'en nourrir véritablement sa réflexion et sa prière, au point d'y trouver toutes ses raisons de vivre et de se consacrer à la louange de sa gloire.


Jean-Paul II
Homélie de la Béatification d'Elisabeth de la Trinité
à Saint Pierre de Rome, le 25 novembre 1984



Ma nacelle, à son gré, voguant en pleines eaux
O bonne Mère, a fait voyage des plus beaux :
Par une nuit paisible, en un profond silence
Je glissais doucement sur l'océan immense.
Tout était en repos sous la voûte du ciel
Et semblait écouter la voix de l'Éternel.

Mais survinrent soudain quelques lames profondes
et le léger esquif disparut sous leurs ondes...
C'était laTrinité qui m'entrouvait son sein
Et j'ai trouvé mon centre en l'abîme divin.

On ne me verra plus sur le bord du rivage
Je plonge en l'infini, c'est là mon héritage
mon âme se repose en cette Immensité
Et vit avec ses « Trois » comme en l'éternité.



Elisabeth de la Trinité
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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 10:01

 Au Royaume des cieux, tous ensemble, et comme un seul homme, seront un seul roi avec Dieu, car tous voudront une seule chose et leur volonté s'accomplira. Voilà le bien que, du haut du ciel, Dieu déclare mettre en vente.

Si quelqu'un se demande à quel prix, voici la réponse : il n'a pas besoin d'une monnaie terrestre, celui qui offre un Royaume dans le ciel. Personne ne peut donner à Dieu que ce qui lui appartient déjà, puisque tout ce qui existe est à lui. Et cependant, Dieu ne donne pas une si grande chose sans qu'on n'y mette aucun prix : il ne la donne pas à celui qui ne l'apprécie pas.

En effet, personne ne donne ce qui lui est cher à celui qui n'y attache pas de prix. Dès lors, si Dieu n'a pas besoin de tes biens, il ne doit pas non plus te donner une si grande chose si tu dédaignes de l'aimer : il ne réclame que l'amour, sans quoi rien ne l'oblige à donner. Aime donc, et tu recevras le Royaume. Aime, et tu le posséderas.

Aime donc Dieu plus que toi-même, et déjà tu commences à tenir ce que tu veux posséder parfaitement dans le ciel.


Saint Anselme de Cantorbéry
(1033-1109), moine, évêque, docteur de l'Église

Commentaire de l'Evangile de ce 32e Dimanche proposé par l'EVANGILE AU QUOTIDIEN






Cathédrale de Reims

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