Là-bas également, au-dessus de la mer, se trouve un champ à l’herbe
abondante, avec beaucoup de pailles et de nombreux palmiers. A côté les Sept Sources fournissent une énorme quantité d’eau. C’est dans ce champ que le Seigneur a nourri le peuple avec cinq pains.
La pierre sur laquelle le Seigneur a posé les pains a été transformée en autel. Les pèlerins en retirent des morceaux à volonté pour leur propre bien-être et ils s’en trouvent
mieux.
Le long du mur de l’église, on voit la route principale, auprès de
laquelle l’apôtre Matthieu avait son poste de douane.
Sur la pente du mont qui s’élève à côté se trouve une grotte,
au-dessus de laquelle le Seigneur est monté pour proclamer les Béatitudes.
Egérie
(extrait cité sur le site du Commissariat à Paris de la Custodie de Terre
Sainte)
Égérie, une grande dame venue d'Occident, s'est rendue à Jérusalem en 381 ; pendant trois ans, elle a visité
tous les lieux saints du Proche-Orient chrétien, non seulement en Palestine, mais aussi en Égypte, dans le Sinaï, en Transjordanie, en Syrie. De Constantinople, où elle faisait étape après son
périple, elle écrit à des correspondantes d'Occident le récit de son voyage, décrivant tous les lieux saints qu'elle a visités et, de manière particulièrement détaillée, la liturgie qu'elle a vu
célébrer dans les sanctuaires de Jérusalem.
C'est un des rarissimes écrits que l'Antiquité nous ait laissé d'une femme. Un récit savoureux, qui révèle une personnalité, une mine de renseignements sur les débuts du pèlerinage chrétien au
Proche-Orient, un témoin important du latin parlé au IVe siècle : ces qualités lui ont valu, depuis sa découverte il y a un peu plus d'un siècle, de nombreux lecteurs.
aux éditions du Cerf
L'auteur publie l'Itinerarium, déjà publié par Hélène Pétré en 1948, sous une forme entièrement renouvelée.
Le nom donné à l'illustre pèlerine n'est plus celui d'Ethérie, mais celui, mieux attesté, d'Egérie. Quant aux dates du pèlerinage, elles sont cette fois bien établies, grâce aux études de P.
Devos commencé quelques mois avant Pâques 381, il s'est prolongé quelques mois après Pâques 384. Le nouvel éditeur a, dans un chapitre nouveau, reconstitué dans ses grandes lignes "la partie
perdue du voyage", qu'il est possible de jalonner grâce surtout au témoignage indirect de Pierre Diacre, moine du Mont-Cassin. Là sont données de nombreuses précisions sur la topographie de
Jérusalem et de ses sanctuaires, cadre de l'expressive liturgie dont Egérie est le meilleur témoin. En appendice est publié à nouveau un curieux document du VII s., où l'abbé d'un monastère de
Galice propose en modèle aux ascètes la "bienheureuse Egérie", dont il vante la force d'âme et le sens de la communion des saints. Cartes et index.
CNRS-CAT.INIST