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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 09:17


Fêtée au propre de France le 22 février et que Paris fête le 24 février (Nominis)

Après la mort de Blanche de Castille elle résolut de vivre à l'écart du monde et passa le reste de sa vie dans une petite maisonnette, près du couvent de Longchamp qu'elle avait bâti à Paris pour les Sœurs Clarisses et qu'elle consacra à "l'Humilité de Notre-Dame." Elle y mena une vie d'austérité et de prière.

Nous avons d'elle le portrait vivant qu'a écrit l'une de ses dames d'honneur, Agnès d'Harcourt, qui deviendra par la suite abbesse de Longchamp.


Vie d'Isabelle de France écrite par Agnès d'Harcourt (extraits) :


Bienheureuse Isabelle de France au porche de Saint Germain l'Auxerrois à Paris

En sa jeunesse elle estoit moult gracieuse et de grande beauté, et jaçoit ce qu'elle fust si noble de lignage, encore fust elle plus haute et plus noble de mœurs. Elle sçavoit bien que icelle seule est la vraye noblesse qui est ornement de l'ame par bonté de l'ame et par saincte vie, si comme il appaira cy aprés.

Elle fust fille et espouse et speciale amie de Nostre Seigneur Jesus Christ, et tous ses desirs, et toute l'intention, et tous ses labeurs si furent de destruire pechez et de planter vertus en soy et en autruy.

Elle fust mirouër d'innocence, exemplaire de penitence, rose de patience, lis de chasteté, fontaine de misericorde.

Elle fust escolle de toutes bonnes mœurs, car elle fust escoliere speciale de l'escolle de Nostre Seigneur Jesus Christ, qui dit a ses disciples : « Approchez, apprenez de moy que je suis doux et debonnaire et humble de cœur».

Icelle leçon retint bien especiaument nostre benoiste et saincte et noble dame et mere madame Isabelle de France. En toutes ses œuvres n'apparoist fors humilité de cœur et debonnaire, selon que Salomon enseigne : « Tant comme tu es plus grand, humilie toy en tes œuvres en toutes choses ».

Ceste benoiste et excellente dame en sa jeunesse tres volontiers demeuroit en la chambre, et apprenoit a entendre la divine Escriture, et ne vouloit aller es esbatemens la ou les femmes de ses freres et les autres dames alloient.

Et quand elle fust introduicte des lettres suffisamment, elle s'estudioit a apprendre et ouvrer de soye, et faisoit estolles et autres paremens a saincte Eglise. Et quand on lui apportoit images de Nostre Seigneur ou de Nostre Dame, elle les recevoit si joyeusement que ce estoit merveilles, et monstroit bien qu'elle les aymoit mieux et avoit plus chers que nul autre present d'ornement que l'on ly peut faire.

(...)

Ceste benoiste et excellente dame avoit si grand amour a pureté et a innocence dés s'enfance que a peine le pourroit on raconter, si comme l'on le peust apertement congnoistre en toutes ses œuvres.

Elle ne pouvoit souffrire que l'on dict nul mal d'autruy devant li ne nulle mensonge, et en avoit si grand horreur que tout la face l'en muoit.

Si qu'il advenoit aucunes fois que, quand aucunes personnes venoient a ly demander l'aumosne ou pour aucunes besognes, elle envoyoit a eux avant qu'ils vinssent devant ly, et leur faisoit dire qu'ils se prinssent bien garde qu'ils ne disent fors que verité et que, s'elle appercevoit qu'ils disent verité, elle feroit plus volontiers ce que ils ly requerroient.

Je, seur Agnes de Harecourt, porte tesmoignage de ceste chose, qui aucune fois fis ce message.

(...)

Elle faisoit dire le divin office moult devotement et moult ententivement. Elle se levoit pour dire ses matines grand piece devant le jour, et ne se recouchoit point, et estoit continuement en oraison jusques a hault midy.

Et souvente fois elle faisoit ceux qui la servoient manger avant que ly, pour estre plus longuement en oraison. Elle ne parloit point quand elle disoit ses heurs, ne devant prime, ne puis qu'elle avoit dict complie.

S'elle n'estoit malade, elle estoit merveilleusement en oraison en Caresme plus qu'en autre temps, et estoit souvent en grande abondance de larmes, si que, quand elle issoit de son oratoire, elle avoit les yeux si enflez et si rouges qu'il aparoit bien que merveilleusement avoit espandues des larmes.

Elle avoit accoustumé a estre en auraison en son oratoire jusques a l'heure du haut midy, et adonc elle issoit de son oratoire et entroit en sa chambre, et illec estoit jusques a none en estude des sainctes Escritures si comme de la Bible et des saincts Evangiles et des autres vies des saincts, car elle entendoit moult bien latin. Et si bien l'entendoit que, quand les chapelains ly avoient escrites ses lettres qu'elle faisoit faire en latin et ils ly apportoient, elle les amendoit quand il y avoit aucun faux mot, et je, seur Agnes de Harecourt, veü ceste chose plusieurs fois et autres personnes aussi.

(...)

Ceste benoiste dame visitoit humblement et charitablement en sa propre personne les malades, et les confortoit de ses sainctes paroles, et les ammonestoit du salut de leurs ames, et les servoit de ses propres mains, et leur envoyoit largement de ses biens, et moult longuement se seoit devant eux et tastoit leur poulx. Moult avoit grande pitié de ceux qui estoient en affliction, et avoit tres grande jalousie du salut des ames.

(...)

Monsieur le roy Louys son pere li laissa moult grand deniers quand il mourut, et tout elle donna pour Dieu, et especiamment elle envoya dix chevaliers outre mer.

Elle assena tant de personnes en religion, que nous n'en sçavons nul nombre.

Moult faisoit de biens et d'aumosnes a vefves femmes et a orfelins, et merveilleusement avoit grand compassion des gens qui estoient a mesaise et en affliction. Elle avoit ceste coustume le Jeudy absolu qu'elle prenoit XIII pauvres, et leur lavoit leurs pieds, et les servoit de ses propres mains de deux paires de mets, et leur donnoit soulier, et offroit a chascun XXX sous parisis en remembrance du prix que Nostre Seigneur fust vendu.

(...)

Elle fonda nostre abbaye, laquelle qui cousta bien XXX mille livres de Parisis. Elle fust tres diligente de la reigle qu'elle fust bonne et seure, et la fit esprouver par freres mineurs, qui estoient personnes bonnes et esprouvees et maistres de divinité si comme frere Bonnaventure, frere Guillaume de Milletonne, et frere Eude de Roni, et frere Geoffroy de Vierson, frere Guillaume de Harcombour.

Et fit mettre en la riule ce qui estoit es privileges, et ce qui estoit doutable et perilleux en la riule elle fit oster. Et estoit en si grand estude de ceste chose qu'elle en veilloit grande partie des nuicts et des jours. Elle y travailla tant et estudia qu'a peine le pourroit on raconter.

(...)

Elle eut en sa fin de tres grandes maladies deux ans avant qu'elle trespassat, lesquelles elle receut de son doux espoux tres doucement, et en grande patience les porta, et tres devotement sa vie fina en parfaite virginité et tres grande humilité et charité.

(...)

Sœur Clemence d'Argas dict en verité que la nuict que nostre saincte et reverente dame et mere trespassa, un peu devant matines, elle ouvrit la fenestre qui estoit pres son lict en intention pour sçavoir si elle orroit aucun en la court, car elle sçavoit bien que madame estoit pres de sa fin, et arregardoit l'air qui estoit tres bel et tres serain.

Elle ouït une voix mout douce et mout melodieuse sur la maison ou elle gisoit, et l'ouït si longuement que li semble en verité que elle n'ouït onques si longue haleine en ceste mortelle vie.

Icelle sœur Clemence mit son chef hors des fers de la fenestre pour mieux sçavoir qui c'estoit. Et aprés ce l'on sonna matines et nous apporta l'on la nouvelle que madame nostre saincte mere estoit trespassee.

Aussi sœur Aveline de Hennaut en celle heure ouït chants mout doux et mout melodieux, et se leva en son seant en son lict, mais elle ne sçait que ce fut. Nous croyons fermement que c'estoit la melodie des saincts anges qui conduisoient sa benoiste ame en la gloire du Ciel, car elle avoit loyaument honoré Dieu et servy en sa vie.


texte et également commentaire du texte par Anne-Hélène Allirot sur le site de Médiévales





restes de l'abbaye de Longchamp
Ministère de la culture - memoire




Afin de mieux comprendre où se trouvait l'ancien site de l'abbaye royale, complètement rasée en 1794, Gabrielle Joudiou donne les indications nécessaires à sa localisation dans le bois de Boulogne d'aujourd'hui. : Isabelle de France et l’abbaye de Longchamp, de Gabrielle Joudiou





Vierge à l'enfant
Ancienne abbaye de Longchamp,
près de Paris
Ateliers parisiens,
milieu du XIVe siècle
Marbre
Musée national du Moyen Age - (musee Cluny Paris)

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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 09:30

« Seigneur, vous ne m’avez pas mis à part comme une fleur de serre,
Comme le moine noir sous la coule et le capuchon qui fleurit chaque matin tout en or pour la messe au soleil levant.
Mais vous m’avez planté au plus épais de la terre.
Comme le sec et tenace chiendent invincible qui traverse l’antique lœss et les couches de sable superposées.
Seigneur vous avez mis en moi un germe non pas de mort mais de lumière. »


(extrait du Magnificat, troisième ode)



Le 23 février 1955, mercredi des Cendres, Paul Claudel quittait notre monde. Pour ce lutteur de Dieu prenaient fin les angoisses, les violences, les révoltes et les interrogations. Le brillant diplomate qui avait parcouru le monde, le paysan, attaché à la glèbe du Tardenois, et le poète voyant, « faiseur de vie », se trouvaient réunis pour le dernier voyage.

Paul Claudel naquit le 6 août 1868, quatre ans après sa sœur Camille, à Villeneuve-sur-Fère, en Tardenois, aux confins de la Champagne. Le poète oubliera volontiers les origines vosgiennes de la branche paternelle, alors que sa verve souvent lyrique s’attardera sur ce pays austère et isolé du Tardenois, pays de sa mère. Dans le cimetière du village, situé à l’entrée de l’église, on peut encore voir les tombes de la famille. Ici reposent les parents du poète ainsi que Louis Nicolas Cerveaux, curé de la paroisse, qui bénit leur mariage et baptisa Paul, le dernier-né du couple. La vie est rude dans ce bourg et l’atmosphère souvent tendue au sein de la famille Claudel. Les querelles y sont fréquentes. Camille possède « une volonté terrible », la mère est dure et distante et le cadet impatient et rebelle : « A la maison, on se disputait tout le temps, ce qui a pu contribuer à me faire penser que la vie est un drame. »

1880 sera l’année de la première communion de Paul, « couronnement et terme de mes pratiques religieuses ». A dix-huit ans, le jeune homme échappe à ce qu’il appellera « le bagne matérialiste ». Le poète nous livrera les clefs de cette mutation : « La première lueur de vérité me fut donnée par la rencontre des livres d’un grand poète, à qui je dois une éternelle reconnaissance et qui a eu dans la formation de ma pensée une part prépondérante, Arthur Rimbaud. »


A Paris, notre « paysan » suit les cours de Louis-le-Grand puis de l’Ecole des sciences politiques. On le voit fréquenter les mardis de Mallarmé, rue de Rome. Il se rapproche des poètes symbolistes et écrit ses premières œuvres. Cependant, au cœur de cette ville hostile, il ne trouve ni équilibre ni harmonie. Claudel est en errance, en plein désarroi, et c’est le hasard qui lui révèlera le poète des Illuminations. L’année 1886 déterminera sa vie et son œuvre. Au mois de novembre, la lecture de Une saison en enfer l’ébranle et le laisse pantelant. Le soir de Noël de la même année, il se sent poussé à rejoindre la foule des croyants, à Notre-Dame, il ne sait pourquoi, se sentant bien loin de toute préoccupation religieuse. Il reste debout près du second pilier, à l’entrée du chœur, à droite. « En un instant, mon cœur fut touché et je crus. Je crus d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude, ne laissant place à aucune espèce de doute, que depuis tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée n’ont pu ébranler ma foi ni à vrai dire la toucher.» Si l’illumination fut soudaine, l’acceptation fut lente, difficile et tortueuse.

L’imposante et sévère réalité

Pourquoi ce choc rimbaldien ? Sans doute parce qu’il avait besoin d’être propulsé, projeté sur le chemin de la mutation et du renouveau parce qu’il lui fallait accéder à une forme neuve, trouver un instrument approprié qui lui permettrait de rendre compte de cette force irrésistible, qu’il devait partager. En 1890, tout est en place. Claudel répond à l’appel, après une longue marche de quatre ans, solitaire et harassante, « crise aussi crucifiante qu’un grand amour » : il sera le « rassembleur de la terre et de Dieu ». Pour ce faire, il restera dans le monde, au plus près de ses frères, et cherchera son inspiration dans la musique de la phrase parlée. Le mot le fascine. Il lui suffit de savoir entendre, par exemple, « causer derrière un mur deux dames de la province ou de Paris… Quel dialogue entre ces voix ! Quelle originalité et quelle verdeur dans les attaques ! Quel tour nouveau ! Quelles coupes… Quelles élégantes ondulations de la phrase, ponctuée au mépris de la grammaire et que termine un cri de fauvette ! Ah ! Il n’y a plus besoin de mesurer et de compter, quel soulagement !... ».

Le verset, plus ample, plus informel, remplacera le vers. Le poète rencontrera la forme idéale, susceptible de répondre à la « poussée de l’âme » qui correspond à l’obligation de s’exprimer, le désir étant précédé par la voix qui ne viendra elle-même qu’après le souffle. Tout est alluvion pour nourrir cette attente. Les hésitations comme les craintes ou les doutes engendreront ce « cri obscur », justification essentielle.

Le domaine de Claudel, c’est notre monde concret, dans lequel nous sommes plantés, « Cette grande, sévère et imposante réalité ». Le poète regarde pour comprendre, comprend pour délivrer la création du message qu’elle porte. Le réel, dans ses allusions, ses ébauches, lui délivre les échos et les harmoniques porteurs de délivrance. Sa vocation est de coopérer à quelque chose d’immense et de sacré, en rendant compte de l’univers qu’il décrypte, achève et transcende. Pour que le bruit se fasse voix et la voix parole, il faut trouver le mot, l’image, la composition, la musique. Chaque élément doit être en conformité, l’écriture même a une valeur graphique, « la forme extérieure des lettres n’est pas étrangère à l’exposition d’une idée ». Le langage du poète devient alors moyen d’attaquer le monde, pour le forcer à livrer ce qu’il porte d’inexprimé.

Pour rester concret et précis, Claudel aura recours à l’image, empruntée à tous les domaines des sens. Sa langue fait parler l’univers, elle traduit l’intraduisible, véritable parabole en action. Le langage poétique permet de co-naître au monde et aux autres.

Cette écriture, vaste respiration de l’être à l’écoute du monde et porteuse de message, allait trouver son épanouissement sur une scène de théâtre, où la convention se mue en vérité. Le souffle, la présence du comédien par toutes les fibres de son corps participent à l’inspiration du poète comme un relais essentiel, d’âme à âme. Claudel a donné lui-même la structure d’ensemble de son œuvre dramatique : « Après la série de L’Arbre, j’ai vaguement l’intention de faire une nouvelle série de drames qui s’appellerait le Fruit et qui serait consacrée aux rapports de l’homme, de la femme et à la génération de l’enfant… Après le fruit, j’écrirai le Feu qui devrait, si Dieu le permet, être mon bûcher funèbre. »

Ainsi de sa première pièce, Tête d’or, écrite alors qu’il était encore étudiant, en 1890, au Soulier de satin, en 1924, sommet de l’œuvre qui ne sera joué qu’en 1943, Claudel, inlassablement, cherchera pour ses héros, malmenés par la vie et par leur passion, la voie du salut, de ce salut qui ne peut être envisagé que par le sacrifice. Le mal n’est pas un obstacle au salut, bien au contraire, « le mal comporte son bien qu’il ne faut pas laisser perdre ». Dans chaque drame se trouvera un personnage mauvais dont la méchanceté deviendra instrument de salut pour le héros.

Claudel, un homme affamé de la possession de Dieu, principe unique, sans lequel tout deviendrait incompréhensible et sans forme.

« Je chanterai le grand poème de l’homme soustrait au hasard !
Je le ferai avec un poème qui ne sera plus l’aventure d’Ulysse parmi les Lestrygons et les Cyclopes, mais la connaissance de la terre,
Le grand poème de l’homme enfin par-delà les causes secondes réconcilié aux forces éternelles,
La grande voie triomphale au travers de la terre réconciliée pour que l’homme soustrait au hasard s’y avance ! »


(extrait de la quatrième ode)


Hommage - Paul Claudel, poète cosmique par France Clément






photos : Library of Congress Prints and Photographs Division Washington





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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 21:13

Jésus était de retour à Capharnaüm...

... et nous à la basilique pour cet évangile de la Miséricorde divine, et même s'il est tard et que nous sommes des paralysés de la foi nous rentrons par la porte, la porte étroite de la basilique mais qui s'ouvre largement sur la Miséricorde de Dieu : tes péchés sont pardonnés !

Plongeons la main dans la piscine probatique du bénitier et signons-nous, la nef est remplie au tiers, à la lecture de l'Evangile elle le sera aux deux tiers, les paralytiques continuent d'affluer tant bien que mal, mais nous repartirons tous avec notre brancard spirituel sous le bras !

C'est notre bon recteur qui dit la Messe, à l'homélie c'est Jésus venu nous expliquer son Evangile, le doux Christ nous enseigne avec amour, il sait que nous ne sommes pas de ceux qui raisonnent en eux-mêmes mais de ceux qui viennent assaillir sa maison, il ne nous laissera pas repartir sur notre faim.



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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 21:10

Atmosphère calme et paisible (ne serait-ce les téléphones portables...), malgré la température surchauffée, je plains les vendeurs, déjà au bout d'un quart d'heure on étouffe littéralement ! en rentrant une table Simone Weil très bien réalisée avec de nombreux 'poches' intéressants et sa Lettre à un religieux en petit livre de poche.

" Quand je lis le catéchisme du concile de Trente, il me semble n'avoir rien de commun avec la religion qui y est exposée. Quand je lis le Nouveau Testament, les mystiques, la liturgie, quand je vois célébrer la messe, je sens avec une espèce de certitude que cette foi est la mienne, ou plus exactement serait la mienne sans la distance mise entre elle et moi par mon imperfection. Cela fait une situation spirituelle pénible.

Je voudrais la rendre, non pas moins pénible, mais plus claire. N'importe quelle peine est acceptable dans la clarté."




Lettre à un religieux






Simone Weil




A remarquer, non loin de l'entrée en allant vers le fond, des livres intéressants que l'on ne voit pas d'habitude ainsi exposés et qui font l'objet d'un promotion intéressante, les vraies soldes en quelque sorte de La Procure qui nous change des cageots dépotoirs de lendemain de fêtes... :

"Brepols : 20 ans de travaux universitaires en édition religieuse - Promotion sur 130 titres

Pour cet anniversaire, l'éditeur a décidé de proposer une partie de son fonds avec une décote pouvant aller jusqu'à -70%. La Procure est heureuse de s'associer à cette opération exceptionnelle qui permettra aux particuliers comme aux institutions d'acquérir à de très bonnes conditions des ouvrages d'excellente qualité. Offre proposée par La Procure du 1er février au 31 mars 2009. (dans la limite des stocks disponibles)" : Promotion sur 130 titres




à noter la sortie du premier tome du texte intégral des Carnets de Marie de la Trinité



Les Grandes grâces - Editions du Cerf





le site de Marie de la Trinité





la traduction des conférences d'Edith Stein qui firent date et restent d'actualité :



éditions du Carmel






Edith Stein







et enfin ce petit "prier 15 jours" dont nous aurons sans doute l'occasion de reparler... !


Prier 15 jours avec Paul Claudel

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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 13:20

Tous les disciples ont fui,

Pierre lui-même renie avec transport !

Une femme au plus épais de l’insulte

et au centre de la mort

Se jette et trouve Jésus

et lui prend le visage entre les mains.


Enseignez-nous, Véronique,

à braver le respect humain.


Car celui à qui Jésus-Christ

n’est pas seulement une image, mais vrai,

Aux autres hommes aussitôt

devient désagréable et suspect.

Son plan de vie est à l’envers,

ses motifs ne sont plus les leurs.

Il y a quelque chose en lui toujours

qui échappe et qui est ailleurs.


Un homme fait qui dit son chapelet

et qui va impudemment à confesse,

Qui fait maigre le vendredi

et qu’on voit parmi les femmes à la messe,

Cela fait rire et ça choque,

c’est drôle et c’est irritant aussi.

Qu’il prenne garde à ce qu’il fait,

car on a les yeux sur lui.

Qu’il prenne garde à chacun de ses pas,

car il est un signe.


Car tout Chrétien de son Christ

est l’image vraie quoique indigne.

Et le visage qu’il montre est le reflet trivial

De cette Face de Dieu en son cœur

abominable et triomphale !


Laissez-nous la regarder encore une fois, Véronique,

Sur le linge où vous l’avez recueillie,

la face du Saint Viatique.


Ce voile de lin pieux où Véronique a caché

La face du Vendangeur au jour de son ébriété,

Afin qu’éternellement son image s’y attachât,

Qui est faite de son sang, de ses larmes

et de nos crachats !



PAUL CLAUDEL
Chemin de Croix VIe Station




Mosaïque de la chapelle du séminaire inter-diocésain à Bordeaux milieu du XXe siècle
photo : Eglise catholique en Gironde - Chemin de croix

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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 03:54
... Paul en son jardin, Claudel en son journal : de qui nous parle-t-il ? de lui en tout cas, peut-être de nous aussi...  de l'homme dans tous les cas, et avec quelle tendre et caustique lucidité ! affligeons-nous avec le sourire...
 
extraits savoureux du journal de Paul Claudel :
 
 
Le mot détachement ne serait pas exact, ce serait plutôt un écartement des choses de moi, la création d'un espace vide de plus en plus large. J'ai beaucoup de peine à trouver ma place exacte dans ce monde qui n'est plus fait pour moi. De là ce penchant à la bouffonnerie. (Janvier 1925, t. I, p. 656-657)
 
*
 
Je crois qu'il n'y a pas beaucoup d'exemples d'un grand poète aussi complètement méconnu et ignoré par son temps grâce à la haine des Académiciens et des professeurs qui n'a jamais cessé de m'accompagner. Pourquoi est-ce que je n'écris pas en vers de douze pieds ? Si je n'avais eu un autre métier le sort de Léon Bloy et de Hello m'était réservé. La France ne chérit vraiment et ne goûte que la médiocrité. Quand je serai mort on m'élèvera des monuments et on payera des professeurs pour me commenter. Alors les critiques feront des livres sur moi, alors que de mon vivant pas plus que les autres grands poètes qui m'ont précédé je n'ai reçu d'eux un verre d'eau. Au fond c'est bien ainsi et cela m'a permis de faire mon œuvre sous le regard de Dieu en esprit de solitude et de chasteté. (Octobre 1929, t. I, p. 882-883)
 
*
 
Le prochain. Mon manque de sympathie provient d'un manque d'intelligence. Je suis comme les enfants qui n'aiment que les romans et sont incapables de faire l'effort nécessaire à la lecture de la poésie. Sentir, deviner ces histoires dont les visages et les démarches qui m'entourent sont les témoignages. Comprendre leur message. Compassion et camaraderie avec tous ces compagnons de bagne. Écouter l'âme profondément ensevelie sous le visage le plus aride et le plus épais, son soupir dans chaque parole. Se dire que chacun d'eux m'a été envoyé par Dieu, qu'il n'en est pas un à qui je ne sois capable de faire du bien. Connivence avec tout ce qui en eux est l'enfant de Dieu. (Octobre 1926, t. I, p. 736)
 
*
 
Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. - Ne pas s'énerver, s'irriter, s'impatienter, ruminer des choses mauvaises. Ne pas interrompre cette séance aux pieds du Christ où il nous enseigne sa douceur. Ne pas gâter le Christ intérieur. Rester dans sa présence et sa bénédiction. (Juin 1925, t. I, p. 677)
  
*
 
 J'ai toujours détesté les camarades et les hommes de lettres. J'ai hérité de l'orgueil et de l'insociabilité de mon père. (Septembre 1924, t. I, p. 644)
 
*
 
L'humilité est une source non seulement de vertu, mais de bonne humeur. (Mai 1920, t. I, p. 478)
 
*
 
Le commencement de tout est le sentiment parfaitement sincère, exact et positif de mon néant, et l'absence en moi de tout mérite. Profond mystère ! ce n'est que dans ce néant que le Christ viendra à nous. (Mai 1926, t. I, p. 717)
 
*
 
La véritable humilité doit être joyeuse. Il faut être content d'être humble et non pas triste. (Décembre 1920, t. I, p. 499)
 
*
 
Je m'aperçois d'un nouveau défaut qui est la tendance à ne pas me frapper, à ne pas prendre mes fautes au sérieux et à leur trouver toujours d'excellentes excuses. (Avril-Mai 1912, t. I, p. 223)
 
*
 
La vie d'un Ozanam et la mienne ! Quelle suite d'un côté, quel sérieux, quelle attention ! Et de l'autre quels hasards, quel décousu, quel débraillé, quel gaspillage, quelle négligence de mes devoirs, quel oubli des pauvres ! Je suis comme une marionnette sans cesse en lutte contre les fils qui d'en haut la maintiennent, d'où continuellement ces chutes et ces gesticulations grotesques. (Mai-Juin 1913, t. I, p. 254)
  
 *
 
En faisant mon examen de conscience, je vois que tous mes péchés, et spécialement ma chute de 1900, ont eu sans doute pour cause ma dureté de cœur envers le prochain, et cet esprit détestable de querelle et d'animosité. Passé en revue avec consternation tous les gens à qui j'ai fait tort, en me faisant illusion à moi-même. Encore maintenant combien je suis prompt à m'irriter et à essayer de faire mal ! Miserere mei, Deus, de moi qui ai si peu d'indulgence et de pitié, et ne me jugez pas à la même mesure. Ai-je vraiment vécu en chrétien depuis ma conversion ? Si tous mes actes et mes pensées étaient inscrits, en quoi cette vie d'un chrétien diffère-t-elle de celle d'un homme qui ne l'est pas ? Quelle faiblesse ! quelle complaisance au mal ! quelles rechutes continuelles ! C'est si triste que c'est amèrement comique. (Novembre 1912, t. I, p. 240-241)
  
*
 
Lenteur d'intelligence chez moi et manque de bon sens provient de mon subjectivisme excessif, de sorte qu'au lieu de regarder la chose dont on me parle, je cherche aussitôt en moi-même, ce qui déclenche parfois des séries absurdes. (Novembre 1908, t. I, p. 74)
  
*

En vieillissant on perd pas mal de ses défauts, ils ne nous servent plus à rien. (Juillet 1951, t. II, p. 777)
 
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 Je sais que je ne suis rien que riennerie. (Août 1935, t. II, p. 104)

*


J'étais vide et vous m'avez rempli. J'étais obscur et vous m'avez illuminé. J'étais désert et vous m'avez peuplé. J'étais fermé et vous m'avez ouvert. J'étais épars et vous m'avez unifié. J'étais malade et vous m'avez guéri. J'étais sale et vous m'avez nettoyé. J'étais mort et vous m'avez ressuscité. (Septembre 1935, t. II, p. 108)





source photo : Consulat général de France à Hong Kong et Macao

source textes disponibles en ligne : Société Paul Claudel
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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 09:45
Sainte Bernadette
Priez, priez pour nous !

Limpide bergerette
Priez, priez pour nous !

Dame bergeronnette
Priez, priez pour nous !

Petite pâquerette
Priez, priez pour nous !

Enfant au cœur suave
Priez, priez pour nous !

Goutte de l'eau du Gave
Priez, priez pour nous !

Œil intrépide et pur
Priez, priez pour nous !

Servante de l'azur
Priez, priez pour nous !

Trouveuse de ressources
Priez, priez pour nous !

Ouvreuse d'une source
Priez, priez pour nous !

Puisque Dieu vous choisit
Priez, priez pour nous !

Pour contempler Marie
Priez, priez pour nous !

Après tant de souffrances
Priez, priez pour nous !

Et tant de patience
Priez, priez pour nous !

- Parfaite en pauvreté
Priez, priez pour nous !

En régularité
Priez, priez pour nous !

- Pour contempler toujours
Priez, priez pour nous !

La Mère de l'Amour
Priez, priez pour nous !

Nous disons à genoux :
Priez, priez pour nous !

Bernadette Soubirous
Priez, priez pour nous !




27 avril 1937



source photo : canal Académie
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