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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 08:00

Quand il eut douze ans, ils firent le pèlerinage suivant la coutume.

 

Comme ils s'en retournaient à la fin de la semaine, le jeune Jésus resta à Jérusalem sans que ses parents s'en aperçoivent. Pensant qu'il était avec leurs compagnons de route, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils revinrent à Jérusalem en continuant à le chercher.

 

C'est au bout de trois jours qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l'entendaient s'extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.

 

En le voyant, ses parents furent stupéfaits, et sa mère lui dit : "Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi !" Il leur dit : "Comment se fait-il que vous m'ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C'est chez mon Père que je dois être."

 

Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis.

 

Sa mère gardait dans son coeur tous ces événements.

 

 Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

 

 

Scènes de la vie du Christ par Giotto : Christ assis au milieu des docteurs de la Loi

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 04:00

La Visitation par Rogier van der Weyden 

 

Déjà, dans les jours qui précédèrent la naissance du Sauveur, la visite de Marie à sa cousine Elisabeth a fait l'objet de nos méditations. Mais il convenait de revenir sur une circonstance aussi importante de la vie de Notre-Dame ; la simple mémoire de ce mystère , au temps de l'Avent, ne suffisait point à faire ressortir ce qu'il renferme par lui-même d'enseignement profond et de sainte allégresse. En se complétant dans le cours des âges, la sainte Liturgie devait exploiter cette mine précieuse, à l'honneur de la Vierge-Mère.

 

L'Ordre de saint François et quelques églises particulières, comme celles du Mans, de Reims et de Paris, avaient déjà pris les devants, lorsqu'Urbain VI, en l'année 1389, institua la solennité du présent jour. Le Pape conseillait le jeûne en la vigile de la fête, et ordonnait qu'elle fût suivie d'une Octave ; il accordait à sa célébration les mêmes indulgences qu'Urbain IV avait, dans le siècle précédent, attachées à la fête du Corps du Seigneur. La bulle de promulgation, arrêtée par la mort du Pontife, fut reprise et publiée par Boniface IX qui lui succéda sur le Siège de saint Pierre.

 

 Nous apprenons des Leçons de l'Office primitivement composé pour cette fête, que le but de son institution avait été, dans la pensée d'Urbain, d'obtenir la cessation du schisme qui désolait alors l'Eglise. Exilée de Rome durant soixante-dix ans, la papauté venait d'y rentrer à peine ; l'enfer, furieux d'un retour qui contrariait ses plans opposés là comme partout à ceux du Seigneur, s'en était vengé en parvenant à ranger sous deux chefs le troupeau de l'unique bercail. Telle était l'obscurité dont de misérables intrigues avaient su couvrir l'autorité du légitime pasteur, qu'on vit nombre d'églises hésiter de bonne foi et, finalement, préférer la houlette trompeuse du mercenaire. Les ténèbres devaient même s'épaissir encore, et la nuit devenir un moment si profonde, que les ordres de trois papes en présence allaient se croiser sur le monde, sans que le peuple fidèle, frappé de stupeur, parvînt à discerner sûrement la voix du Vicaire du Christ. Jamais situation plus douloureuse n'avait été faite à l'Epouse du Fils de Dieu.

 

Mais Notre-Dame, vers qui s'était tourné le vrai Pontife au début de l'orage, ne fit point défaut à la confiance de l'Eglise. Durant les années que l'insondable justice du Très-Haut avait décrété de laisser aux puissances de l'abîme, elle se tint en défense, maintenant si bien la tête de l'ancien serpent sous son pied vainqueur, qu'en dépit de l'effroyable confusion qu'il avait soulevée, sa bave immonde ne put souiller la foi des peuples ; leur attachement restait immuable à l'unité de la Chaire romaine, quel qu'en fût dans cette incertitude l'occupant véritable. Aussi l'Occident, disjoint en fait, mais toujours un quant au principe, se rejoignit comme de lui-même au temps marqué par Dieu pour ramener la lumière. Cependant, l'heure venue pour la Reine des saints de prendre l'offensive, elle ne se contenta pas de rétablir dans ses anciennes positions l'armée des élus ; l'enfer dut expier son audace, en rendant à l'Eglise les conquêtes mêmes qui lui semblaient depuis des siècles assurées pour jamais. La queue du dragon n'avait point encore fini de s'agiter à Bâle, que Florence voyait les chefs du schisme grec, les Arméniens, les Ethiopiens, les dissidents de Jérusalem, de Syrie et de Mésopotamie, compenser par leur adhésion inespérée au Pontife romain les angoisses que l'Occident venait de traverser.

 

Il restait à montrer qu'un pareil rapprochement des peuples au sein même de la tempête, était bien l'œuvre de celle que le pilote avait, un demi-siècle auparavant, appelée au secours de la barque de Pierre. On vit les factieux de l'assemblée de Bâle en donner la preuve, trop négligée par des historiens qui ne soupçonnent plus l'importance des grands faits liturgiques dans l'histoire de la chrétienté ; sur le point de se séparer, les derniers tenants du schisme consacrèrent la quarante-troisième session de leur prétendu concile à promulguer, pour ses adhérents, cette même fête de la Visitation en l'établissement de laquelle Urbain VI avait dès l'abord mis son espoir. Malgré la résistance de quelques obstinés, le schisme était vraiment fini dès lors ; l'orage se dissipait : le nom de Marie, invoqué des deux parts, resplendissait comme le signe de la paix sur les nuées. Ainsi l'arc-en-ciel unit dans sa douce lumière les extrémités opposées de l'horizon. Contemplez-le, dit l'Esprit-Saint, et bénissez celui qui l'a fait ; car il est beau dans sa splendeur ! Il embrasse les cieux dans le circuit de sa gloire.

 

 Si l'on se demande pourquoi Dieu voulut que le mystère de la Visitation, et non un autre, devînt, par cette solennité qui lui fut consacrée, le monument de la paix reconquise : il est facile d'en trouver la raison dans la nature même de ce mystère et les circonstances où il s'accomplit.

 

 C'est là surtout que Marie apparaît, en effet, comme la véritable arche d'alliance : portant en elle, non plus les titres périmés du pacte de servitude conclu au bruit du tonnerre entre Jéhovah et les Juifs ; mais l'Emmanuel, témoignage vivant d'une réconciliation plus vraie, d'une alliance plus sublime entre la terre et les cieux. Par elle, mieux qu'en Adam, tous les hommes seront frères ; car celui qu'elle cache en son sein sera le premier-né de la grande famille des fils de Dieu. A peine conçu, voici que pour lui commence l'œuvre d'universelle propitiation. Levez-vous, ô Seigneur, vous et l'arche d'où votre sainteté découlera sur le monde. De Nazareth aux montagnes de Judée, dans sa marche rapide, elle sera protégée par l'aile des chérubins jaloux de contempler sa gloire. Au milieu des guerriers les plus illustres et des chœurs d'Israël, David conduisit l'arche figurative de la maison d'Abinadab à celle d'Obedédom ; mieux que lui, Dieu votre Père saura entourer l'arche sacrée du Testament nouveau, lui composant une escorte de l'élite des célestes phalanges.

 

 Heureuse fut la demeure du lévite devenu, pour trois mois, l'hôte du Très-Haut résidant sur le propitiatoire d'or ; plus fortunée sera celle du prêtre Zacharie, qui, durant un même espace de temps, abritera l'éternelle Sagesse nouvellement descendue au sein très pur où vient de se consommer l'union qu'ambitionnait son amour ! Par le péché d'origine, l'ennemi de Dieu et des hommes tenait captif, en cette maison bénie, celui qui devait en être l'ornement dans les siècles sans fin ; l'ambassade de l'ange annonçant la naissance de Jean, sa conception miraculeuse, n'avaient point exempté le fils de la stérile du tribut honteux que tous les fils d'Adam doivent solder au prince de la mort, à leur entrée dans la vie. Mais, les habitants d'Azot en firent autrefois l'expérience, Dagon ne saurait tenir debout devant l'arche : Marie paraît, et Satan renversé subit dans l'âme de Jean sa plus belle défaite, qui toutefois ne sera point la dernière ; car l'arche de l'alliance n'arrêtera ses triomphes qu'avec la réconciliation du dernier des élus.

 

 Célébrons cette journée par nos chants d'allégresse ; car toute victoire, pour l'Eglise et ses fils, est en germe dans ce mystère : désormais l'arche sainte préside aux combats du nouvel Israël. Plus de division entre l'homme et Dieu, le chrétien et ses frères ; si l'arche ancienne fut impuissante à empêcher la scission des tribus, le schisme et l'hérésie n'auront licence de tenir tête à Marie durant plus ou moins d'années ou de siècles, que pour mieux enfin faire éclater sa gloire. D'elle sans cesse, comme en ce jour béni, s'échapperont, sous les yeux de l'ennemi confondu, et la joie des petits, et la bénédiction de tous, et la perfection des pontifes. Au tressaillement de Jean, à la subite exclamation d'Elisabeth, au chant de Zacharie, joignons le tribut de nos voix ; que toute la terre en retentisse. Ainsi jadis était saluée la venue de l'arche au camp des Hébreux ; les Philistins, l'entendant, savaient par là que le secours du Seigneur était descendu ; et, saisis de crainte, ils  gémissaient, disant : "Malheur à nous : il n'y avait pas si grande joie hier ; malheur à nous !"

 

 Oui certes, aujourd'hui avec Jean, le genre humain tressaille et il chante ;  oui certes, aujourd'hui à bon droit l'ennemi se lamente : le premier coup du talon de la femme frappe aujourd'hui sa tête altière, et  Jean délivré est en cela le précurseur de nous tous. Plus heureux que l'ancien, le nouvel Israël est assuré que jamais sa gloire ne lui  sera ôtée ; jamais ne sera prise l'arche sainte qui lui fait traverser les flots et abat devant lui les forteresses. Combien donc n'est-il pas juste que ce jour, où prend fin la série de défaites commencée en Eden, soit aussi le jour des cantiques nouveaux du nouveau peuple ! Mais à qui d'entonner l'hymne du triomphe, sinon à qui remporte la victoire ? Levez-vous donc, levez-vous, Debbora ; levez-vous et chantez le Cantique. Les forts avaient disparu, jusqu'à ce que s'élevât Marie, la vraie Debbora, jusqu'à ce que parût la Mère en Israël.

 

 " C'est moi, c'est moi, dit-elle en effet, qui chanterai au  Seigneur, qui célébrerai le Dieu d'Israël. Selon  la parole de mon aïeul David, magnifiez avec moi le Seigneur, et tous  ensemble exaltons  son saint nom. Mon cœur, comme celui d'Anne, a tressailli en Dieu son Sauveur. Car, de même qu'en Judith sa servante, il a accompli en moi sa miséricorde et fait que ma louange sera dans toutes les bouches jusqu'à l'éternité. Il est puissant celui qui a fait en moi de grandes choses ; il n'est point de sainteté pareille à la sienne. Ainsi que par Esther, il a pour toutes les générations sauvé ceux qui le craignent ; dans la force de son bras, il a retourné contre l'impie les projets de son cœur, renversant l'orgueilleux Aman de son siège et relevant les humbles ; il a fait passer des riches aux affamés l'abondance ; il s'est ressouvenu de son peuple et a eu pitié de son héritage. Telle était bien la promesse que reçut Abraham, et que nos pères nous ont transmise : il a fait comme il avait dit."

 

 Filles de Sion, et vous tous qui gémissiez dans les fers de Satan, l'hymne de la délivrance a donc retenti sur notre terre. A la suite de celle qui porte en son sein le gage de l'alliance, formons des chœurs ; mieux que Marie sœur d'Aaron, et à plus juste titre, elle préside au concert d'Israël. Ainsi elle chante en ce jour de triomphe, rappelant tous les chants de victoire qui préludèrent dans les siècles de l'attente à son divin Cantique. Mais les victoires passées du peuple élu n'étaient que la figure de celle que remporte, en cette fête de sa manifestation, la glorieuse souveraine qui, mieux que Debbora, Judith ou Esther, a commencé de délivrer son peuple ; en sa bouche, les accents de ses illustres devancières ont passé de l'aspiration enflammée des temps de la prophétie à l'extase sereine qui marque la possession du Dieu longtemps attendu. Une ère nouvelle commence pour les chants sacrés : la louange divine reçoit de Marie le caractère qu'elle ne perdra plus ici-bas, qu'elle gardera jusque dans l'éternité.

 

 Les considérations qui précèdent nous ont été inspirées par le motif spécial qui porta l'Eglise, au XIVe siècle, à instituer cette fête. Mais le mystère de la glorieuse Visitation est si vaste, que nous ne saurions, eu égard aux limites qui nous sont imposées, songer à épuiser ici tous les enseignements qu'il renferme.

 

La Visitation par Jacques Daret

 

Marie avait appris de l'archange qu'Elisabeth allait bientôt devenir mère. La pensée des services que réclament sa vénérable cousine et l'enfant qui va naître, lui fait prendre aussitôt la route des montagnes où est située l'habitation de Zacharie. Ainsi va, ainsi presse, quand elle est vraie, la charité du Christ. Il n'est point d'état d'âme où, sous le prétexte d'une perfection plus relevée, le chrétien puisse oublier ses frères. Marie venait de contracter avec Dieu l'union la plus haute ; et volontiers notre imagination se la représenterait impuissante à tout, perdue dans l'extase, durant ces jours où le Verbe, prenant chair de sa chair, l'inonde en retour de tous les flots de sa divinité.

 

L'Evangile est formel cependant : c'est en ces jours mêmes que l'humble vierge, assise jusque-là dans le secret de la face du Seigneur, se lève pour se dévouer à tous les besoins du prochain dans le corps et dans l'âme. Serait-ce à dire que les œuvres l'emportent sur la prière, et que la contemplation n'est plus la meilleure part ? Non, sans doute ; et Notre-Dame n'avait jamais si directement ni si pleinement qu'en ces mêmes jours, adhéré à Dieu par tout son être. Mais la créature parvenue sur les sommets de la vie unitive, est d'autant  plus apte aux œuvres du dehors qu'aucune dépense de soi ne peut la distraire du centre immuable où elle reste fixée.

 

 Insigne privilège, résultat de cette division de l'esprit et de l’âme à laquelle tous n'arrivent point, et qui marque l'un des pas les plus décisifs dans les voies spirituelles ; car elle suppose la purification tellement parfaite de l'être humain, qu'il ne forme plus en toute vérité qu'un même esprit avec le Seigneur ; elle entraîne une soumission si absolue des puissances, que, sans se heurter, elles obéissent simultanément, dans leurs sphères diverses, au souffle divin.

 

 Tant que le chrétien n'a point franchi ce dernier défilé défendu avec acharnement par la nature, tant qu'il n'a pas conquis cette liberté sainte des enfants de Dieu, il ne peut, en effet, aller à l'homme sans quitter Dieu en quelque chose. Non qu'il doive négliger pour cela ses devoirs envers le prochain, dans qui Dieu a voulu que nous le voyions lui-même ; heureux toutefois qui, comme Marie, ne perd rien de la meilleure part, en vaquant aux obligations de ce monde ! Mais combien petit est le nombre de ces privilégiés, et quelle illusion serait de se persuader le contraire !

 

 Nous retrouverons ces pensées au jour de la triomphante Assomption ; mais l'Evangile qu'on vient d'entendre, nous faisait un devoir d'attirer dès maintenant sur elles l'attention du lecteur. C'est spécialement en cette fête, que Notre-Dame a mérité d'être invoquée comme le modèle de tous ceux qui s'adonnent aux œuvres de miséricorde ; s'il n'est point donné à tous de tenir comme elle, dans le même temps, leur esprit plus que jamais abîmé en Dieu : tous néanmoins doivent s'efforcer d'approcher sans fin, par la pratique du recueillement et de la divine louange, des lumineux sommets où leur Reine se montre aujourd'hui dans la plénitude de ses perfections ineffables.

 

 Quelle est celle-ci, qui s'avance belle comme l'aurore à son lever, terrible comme une armée rangée en bataille ? Ô Marie, c'est aujourd'hui que, pour la première fois, votre douce clarté réjouit la terre. Vous portez en vous le Soleil de justice ; et sa lumière naissante frappant le sommet des monts, tandis que la plaine est encore dans la nuit, atteint d'abord le Précurseur illustre dont il est dit qu'entre les fils des femmes il n'est point de plus grand.

 

Bientôt l'astre divin, montant toujours, inondera de ses feux les plus humbles vallées. Mais que de grâce en ces premiers rayons qui s'échappent de la nuée sous laquelle il se cache encore ! Car vous êtes, ô Marie, la nuée légère, espoir du monde, terreur de l'enfer ; en sa céleste transparence, contemplant de loin les mystères de ce jour, Elie le père des prophètes et Isaïe leur prince découvrirent tous deux le Seigneur. Ils vous voyaient hâtant votre course au-dessus des montagnes, et ils bénissaient Dieu ; car, dit l'Esprit-Saint, lorsque l'hiver a enchaîné les neiges, desséché les vallées, brûlé les montagnes, le remède à tout est dans la hâte de la nuée.

 

 Hâtez-vous donc, ô Marie ! Venez à nous tous, et que ce ne soient plus seulement les montagnes qui ressentent les bienfaits de votre sereine influence : abaissez-vous jusqu'aux régions sans gloire où la plus grande partie du genre humain végète, impuissante à s'élever sur les hauteurs ; que jusque dans les abîmes de perversité les plus voisins du gouffre infernal, votre visite fasse pénétrer la lumière du salut. Oh ! puissions-nous, des prisons du péché, de la plaine où s'agite le vulgaire, être entraînés à votre suite ! Ils sont si beaux vos pas dans nos humbles sentiers, ils sont si suaves les parfums dont vous enivrez aujourd'hui la terre ! Vous n'étiez point connue, vous-même vous ignoriez, ô la plus belle des filles d'Adam, jusqu'à cette première sortie qui vous amène vers nos pauvres demeures et manifeste votre puissance. Le désert, embaumé soudain des senteurs du ciel, acclame au passage, non plus l'arche des figures, mais la litière du vrai Salomon, en ces jours mêmes qui sont les jours des noces sublimes qu'a voulu contracter son amour. Quoi d'étonnant si d'une course rapide elle franchit les montagnes, portant l'Epoux qui s'élance comme un géant de sommets en sommets ?

 

 Vous n'êtes pas, ô Marie, celle qui nous est montrée dans le divin Cantique hésitante à l'action malgré le céleste appel, inconsidérément éprise du mystique repos au point de le placer ailleurs que dans le bon plaisir absolu du Bien-Aimé. Ce n'est point vous qui, à la voix de l'Epoux, ferez difficulté de reprendre pour lui les vêtements du travail, d'exposer tant qu'il le voudra vos pieds sans tache à la poussière des chemins de ce monde. Bien plutôt : à peine s'est-il donné à vous dans une mesure qui ne sera connue d'aucune autre, que, vous gardant de rester absorbée dans la jouissance égoïste de son amour, vous-même l'invitez à commencer aussitôt le grand œuvre qui l'a fait descendre du ciel en terre : "Venez, mon bien-aimé, sortons aux champs, levons-nous dès le matin pour voir si la vigne a fleuri, pour hâter l'éclosion des fruits du salut dans les âmes ; c'est là que je veux être à vous". Et, appuyée sur lui, non moins que lui sur vous-même, sans rien perdre pour cela des délices du ciel, vous traversez notre désert ; et la Trinité sainte perçoit, entre cette mère et son fils, des accords inconnus jusque-là pour elle-même ; et les amis de l'Epoux, entendant votre voix si douce, ont, eux aussi, compris son amour et partagé vos joies. Avec lui, avec vous, de siècle en siècle, elles seront nombreuses les âmes qui, douées de l'agilité de la biche et du faon mystérieux, fuiront les vallées et gagneront les montagnes où brûle sans fin le pur parfum des cieux.

 

 Bénissez, ô Marie, ceux que séduit ainsi la meilleure part. Protégez le saint Ordre qui se fait gloire d'honorer spécialement le mystère de votre Visitation ; fidèle à l'esprit de ses illustres fondateurs, il ne cesse point de justifier son titre, en embaumant l'Eglise de la terre de ces mêmes parfums d'humilité, de douceur, de prière cachée, qui furent pour les anges le principal attrait de ce grand jour, il y a dix-huit siècles.

 

 Enfin, ô Notre-Dame, n'oubliez point les rangs pressés de ceux que la grâce suscite, plus nombreux que jamais en nos temps, pour marcher sur vos traces à la recherche miséricordieuse de toutes les misères ; apprenez-leur comment on peut, sans quitter Dieu, se donner au prochain : pour le plus grand honneur de ce Dieu très-haut et le bonheur de l'homme, multipliez ici-bas vos fidèles copies. Que tous enfin, vous ayant suivie en la mesure et la manière voulues par Celui qui divise ses dons à chacun comme il veut, nous nous retrouvions dans la patrie pour chanter d'une seule voix avec vous le Magnificat éternel !

 

La Visitation par Maulbertsch d'après Jouvenet à Notre Dame de Paris

   

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 02:00

 

Moi, Jean, j'ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et il n'y avait plus de mer. Et j'ai vu descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux.

 

Et j'ai entendu la voix puissante qui venait du Trône divin ; elle disait : 

"Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront son peuple,

Dieu lui-même sera avec eux.

 

Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort n'existera plus ;

et il n'y aura plus de pleurs, de cris, ni de tristesse ; car la première création aura disparu."

 

Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara :

 

"Voici que je fais toutes choses nouvelles."

 

 

Livre de l'Apocalypse de saint Jean

 

 

Retable de Saint Jean par Memling

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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 07:00

C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs.

 

 

Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : " La paix soit avec vous !"

 

Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.

 

Jésus leur dit de nouveau : " La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie."

 

Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : "Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus."

 

 Or, l'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n'était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : "Nous avons vu le Seigneur !" Mais il leur déclara : "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas !"

 

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux.

 

 Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : "La paix soit avec vous !"

 

 

Puis il dit à Thomas : " Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant."

 

Thomas lui dit alors : " Mon Seigneur et mon Dieu !"

 

Jésus lui dit : " Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu."

 

 

Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre. Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

 

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

 

tableaux de Duccio di Buoninsegna

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 15:00

Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout.

 

Au cours du repas, alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l'intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu, se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ; puis il verse de l'eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture.

 

  

Il arrive ainsi devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : " Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds !"

 

Jésus lui déclara : " Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras."

 

Pierre lui dit : " Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais !"

 

Jésus lui répondit : " Si je ne te lave pas, tu n'auras point de part avec moi."

 

Simon-Pierre lui dit : " Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête !"

 

Jésus lui dit : " Quand on vient de prendre un bain, on n'a pas besoin de se laver : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous."

 

Il savait bien qui allait le livrer ; et c'est pourquoi il disait : " Vous n'êtes pas tous purs."

 

Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors : 

" Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur', et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous."

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

 

tableau : Duccio di Buoninsegna

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 07:00

Suicide of judas 2 

L'un des douze Apôtres de Jésus, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres et leur dit : 

" Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ?"

Ils lui proposèrent trente pièces d'argent.  

DUCCIO di Buoninsegna 2

Le pacte de Judas par Duccio di Buoninsegna 

Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.  

 

Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus : 

" Où veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas pascal ?"

Il leur dit :  - Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : 'Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.'

 

 Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.

 

 Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze 

DUCCIO di Buoninsegna 1

Le dernier souper par Ducio di Buoninsegna 

Pendant le repas, il leur déclara : " Amen, je vous le dis : l'un de vous va me livrer." 

 

Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, l'un après l'autre : "Serait-ce moi, Seigneur ?" 

 

Il leur répondit : " Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né !" 

 

Judas, celui qui le livrait, prit la parole : " Rabbi, serait-ce moi ?" 

 

Jésus lui répond : " C'est toi qui l'as dit !"

 

 

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 

 

 

Suicide of Judas 

Cathédrale Saint Lazare d'Autun : Suicide de Judas

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 07:30
Last Supper 1

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, au cours du repas qu'il prenait avec ses disciples, il fut bouleversé au plus profond de lui-même, et il attesta : "Amen, amen, je vous le dis : l'un de vous me livrera."

Last Supper 12

Les disciples se regardaient les uns les autres, sans parvenir à comprendre de qui Jésus parlait.

Comme il y avait à table, tout contre Jésus, l'un de ses disciples, celui que Jésus aimait, Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : "Seigneur, qui est-ce ?" Jésus lui répond : "C'est celui à qui j'offrirai la bouchée que je vais tremper dans le plat."

Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l'Iscariote.

Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : "Ce que tu fais, fais-le vite."

Mais aucun des convives ne comprit le sens de cette parole. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d'acheter ce qu'il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres.

Quand Judas eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ; il faisait nuit.


Last Supper 3

Lasr Supper 4


Quand Judas fut sorti, Jésus déclara : " Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ; et il la lui donnera bientôt. Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps, et vous me chercherez. J'ai dit aux Juifs : Là où je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller. Je vous le dis maintenant à vous aussi.

Simon-Pierre lui dit : " Seigneur, où vas-tu ?"

Jésus lui répondit : " Là où je m'en vais, tu ne peux pas me suivre pour l'instant ; tu me suivras plus tard."

Pierre lui dit : " Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour toi !"

Jésus réplique : " Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois."


Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean



Last Supper 2

fresque : Andrea del Castagno
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