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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

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SALVE REGINA

5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 05:00

Rome, que Pierre, au premier de ce mois, a délivrée de la servitude, offre un spectacle admirable au monde. Sagesse, qui depuis la glorieuse Pentecôte avez parcouru la terre, en quel lieu fut-il vrai à ce point de chanter que vous avez foulé de vos pieds victorieux les hauteurs superbes ? Rome idolâtre avait sur sept collines étalé son faste et bâti les temples de ses faux dieux ; sept églises apparaissent comme les points culminants sur lesquels Rome purifiée appuie sa base désormais véritablement éternelle.

 

 Or cependant, par  leur site même,  les basiliques de Pierre et de Paul, celles de Laurent et de Sébastien, placées aux quatre angles extérieurs de la cité des Césars, rappellent le long siège poursuivi trois siècles autour de l'ancienne Rome et durant lequel la nouvelle fut fondée. Hélène et  son fils Constantin,  reprenant le travail des fondations de la Ville sainte, en ont conduit plus avant les tranchées ;  toutefois l'église de Sainte-Croix-en-Jérusalem, celle du Sauveur au Latran, qui furent leur œuvre plus spéciale, n'en restent pas moins encore au seuil de la ville forte du paganisme, près de ses portes et s'appuyant aux remparts : tel le soldat qui, prenant pied dans une forteresse redoutable, n'avance qu'à pas comptés, surveillant et la brèche qui vient de lui donner passage, et le dédale des voies inconnues qui s'ouvrent devant lui.

 

Qui plantera le drapeau  de Sion au centre de Babylone ? qui forcera l'ennemi dans ses dernières retraites, et chassant les idoles vaincues, fera son palais de leurs temples ? Ô vous à qui fut dite la parole du Très-Haut : Vous êtes mon Fils, je vous donnerai les nations en héritage ; ô très puissant, aux  flèches  aiguës  renversant  les  phalanges, écoutez l'appel que tous les échos de la terre rachetée  vous renvoient  eux-mêmes : dans votre beauté, marchez au triomphe, et régnez. Mais le Fils du Très-Haut a aussi une mère ici-bas ; le chant du Psalmiste, en l'appelant au triomphe, exalte aussi la reine qui se tient à sa droite en son vêtement d'or : si de son  Père il tient toute puissance, de son unique mère il entend recevoir sa  couronne, et lui  laisse  en  retour les dépouilles des forts. Filles de la nouvelle Sion, sortez donc, et voyez le roi Salomon sous le diadème dont l'a couronné sa mère au jour joyeux où, prenant par elle  possession de la capitale du monde, il épousa la gentilité.

 

Jour, en effet, plein d'allégresse que celui où Marie pour Jésus revendiqua son droit de souveraine et d'héritière du sol romain ! A l'orient, au plus haut sommet de la Ville éternelle, elle apparut littéralement en ce matin béni comme l'aurore qui se lève, belle comme la lune illuminant les nuits, plus puissante que le soleil d'août surpris de la voir à la fois tempérer ses ardeurs et doubler l'éclat de ses feux par son manteau de neige, terrible aussi plus qu'une armée ; car, à dater de ce jour, osant ce que n'avaient tenté apôtres ni martyrs, ce dont Jésus même n'avait point voulu sans elle prendre pour lui l'honneur, elle dépossède de leurs trônes usurpés les divinités de l'Olympe. Comme il convenait, l'altière Junon, dont l’autel déshonorait l'Esquilin, la fausse reine de ces dieux du mensonge fuit la première à l'aspect de Marie, cédant les splendides colonnes de son sanctuaire souillé à la seule vraie impératrice de la terre et des deux.

 

Quarante années avaient passé depuis ces temps de Silvestre où "l'image du Sauveur, tracée sur les murs du Latran, apparut pour la première fois, dit l'Eglise, au peuple romain". Rome, encore à demi païenne, voit aujourd'hui se manifester la Mère du Sauveur ; sous la vertu du très pur symbole qui frappe au dehors ses yeux surpris, elle sent s'apaiser les ardeurs funestes qui firent d'elle le fléau des nations dont maintenant elle aussi doit être la mère, et c'est dans l'émotion d'une jeunesse renouvelée qu'elle voit les souillures d'autrefois céder la place sur ses collines au blanc vêtement qui révèle l'Epouse.

 

 Déjà, et dès les temps de la prédication apostolique, les élus que le Seigneur recueillait nombreux dans son sein, connaissaient Marie, et lui rendaient à cet âge du martyre des hommages qu'aucune autre créature ne reçut jamais : témoin, aux catacombes, ces fresques primitives où Notre-Dame, soit seule, soit portant l'Enfant-Dieu, toujours assise, reçoit de son siège d'honneur, la louange, les messages, la prière ou les dons des prophètes, des archanges et des rois. Déjà dans la région transtibérine, au lieu où sous Auguste avait jailli l'huile mystérieuse annonçant la venue de l'oint du Seigneur, Calliste élevait vers l'an 222 une église à celle qui demeure à jamais la source d'où sort le Christ et s'écoule avec lui toute onction et toute grâce. La basilique que Libère, aimé de Notre-Dame, eut la gloire d'élever sur l'Esquilin, ne fut donc pas le plus ancien monument dédié par les chrétiens de Rome à la Mère de Dieu ; la primauté qu'elle prit dès l'abord, et conserva entre les églises de la Ville et du monde consacrées à Marie, lui fut acquise par les circonstances aussi solennelles que prodigieuses de ses origines.

 

Es-tu entré dans les trésors de la neige, dans mes réserves contre l'ennemi pour le jour du combat ? disait à Job le Seigneur. Au cinq août donc, pour continuer d'emprunter leur langage aux Ecritures, à l’ordre d'en haut, les trésors s'ouvrirent, et la neige s'envolant comme l'oiseau précipita son arrivée, et sa venue fut le signal soudain des jugements du ciel contre les dieux des nations. La tour de David domine maintenant les tours de la cité terrestre ; inexpugnable en la position qu'elle a conquise, elle n'arrêtera qu'avec la prise du dernier fort ennemi ses sorties victorieuses. Qu'ils seront beaux vos pas dans ces expéditions guerrières, ô fille du prince, ô reine dont l'étendard, par la volonté de votre Fils adoré, doit flotter sur toute terre enlevée à la puissance du serpent maudit !

 

L'ignominieuse déesse qu'un seul de vos regards a renversée de son piédestal impur, laisse  Rome  encore  déshonorée par la présence  de trop de vains simulacres. Ô notre blanche triomphatrice, aux acclamations des nations délivrées, prenez la voie  fameuse qu'ont suivie tant de triomphateurs aux  mains rougies du sang des peuples ; traînant à votre char les démons démasqués  enfin, montez à  la citadelle du polythéisme, et que la douce église de Sainte-Marie in Ara cœli remplace au Capitole le temple odieux de Jupiter. Vesta, Minerve, Cérès,  Proserpine, voient leurs sanctuaires et leurs bois sacrés prendre à l'envi le titre et les livrées de la libératrice dont leur  fabuleuse  histoire offrit au monde d'informes traits, mêlés à trop de souillures.

 

Le Panthéon, devenu désert , aspire au jour où toute noblesse et toute magnificence seront pour lui dépassées par le nom nouveau qui lui sera donné de  Sainte Marie des Martyrs. Au triomphe de votre Assomption dans les cieux, quel préambule, ô notre souveraine, que ce triomphe sur terre dont le présent jour ouvre pour vous la marche glorieuse !

 

La basilique de Sainte-Marie-des-Neiges, appelée aussi de Libère son fondateur, ou de Sixte troisième du nom qui la restaura, dut à ce dernier de devenir le monument de la divine maternité proclamée à Ephèse ; le nom de Sainte-Marie-Mère, qu'elle reçut à cette occasion, fut complété sous Théodore Ier, qui l'enrichit de sa relique la plus insigne, par celui de Sainte-Marie de la Crèche : nobles appellations que résume toutes celle de Sainte-Marie Majeure, amplement justifiée par les faits que nous avons rapportés, la dévotion universelle, et la prééminence effective que lui maintinrent toujours les Pontifes romains. La dernière dans l'ordre du temps parmi les sept églises sur lesquelles Rome chrétienne est fondée, elle ne cédait le pas au moyen âge qu'à celle du Sauveur ; dans la procession de la grande Litanie au 25 avril, les anciens Ordres romains assignent à la Croix de Sainte-Marie sa place entre la Croix de Saint-Pierre au-dessous d'elle et celle de Latran qui la suit. Les importantes et nombreuses Stations liturgiques indiquées à la basilique de l'Esquilin, témoignent assez de la piété romaine et catholique à son endroit. Elle eut l'honneur de voir célébrer des conciles en ses murs et élire les vicaires de Jésus-Christ ; durant un temps ceux-ci l'habitèrent, et c'était la coutume qu'aux mercredis des Quatre-Temps, où la Station reste toujours fixée dans son enceinte, ils y publiassent les noms des Cardinaux Diacres ou Prêtres qu'ils avaient résolu de créer.

 

 Quant à la solennité anniversaire de sa Dédicace, objet de la fête présente, on ne peut douter qu'elle n'ait été célébrée de bonne heure sur l'Esquilin. Elle n'était pas encore universelle en l'Eglise, au XIIIe siècle ; Grégoire IX en effet, dans la bulle de canonisation de saint Dominique qui était passé le six août de la terre au ciel, anticipe sa fête au cinq de ce mois comme étant libre encore, à la différence du six occupé déjà, comme nous le verrons demain, par un autre objet. Ce fut seulement Paul IV qui, en 1558,  fixa au quatre août la  fête du fondateur des Frères Prêcheurs ; or la raison qu'il en donne est que la fête de Sainte-Marie-des-Neiges,  s'étant depuis généralisée et prenant  le  pas sur  la première, aurait pu nuire dans  la religion des  fidèles  à l'honneur dû au saint patriarche, si la fête de celui-ci continuait d'être assignée au même jour. Le bréviaire de saint Pie  V promulguait  peu après pour le monde entier l'Office dont voici la Légende :

Sous le pontificat du Pape Libère, le patricien romain Jean et son épouse d'égale noblesse, n'ayant point eu d'enfants auxquels ils pussent laisser leurs biens après eux, vouèrent leur héritage à la très sainte Vierge Mère de Dieu, la suppliant par de ferventes  et assidues prières de signifier en quelque manière l'œuvre pie à laquelle elle préférait qu'on employât cet argent. La bienheureuse Vierge Marie, écoutant avec bonté ces prières et ces vœux partis du cœur, y répondit par un miracle.

 

Grünewald

Fondation de Sainte Marie Majeure à Rome 

 

Aux nones d'août, époque habituelle pour Rome des plus grandes chaleurs, la neige couvrit de nuit une partie de la colline Esquiline. Cette même nuit, la Mère de Dieu donnait en songe avis à Jean et à son épouse, séparément, qu'ils eussent à construire au lieu qu'ils verraient couvert de neige une église qui serait consacrée sous le nom de la Vierge Marie : ainsi voulait-elle être instituée leur héritière. Jean l'ayant fait savoir au Pape Libère, celui-ci déclara avoir eu la même vision.

 

 Solennellement accompagné des prêtres et du peuple, il  vint donc à  la colline couverte de neige, et  y détermina  l'emplacement de  l'église  qui  fut élevée aux frais de Jean et de son épouse. Sixte III la restaura plus tard. On l'appela d'abord de divers noms, basilique de Libère, Sainte-Marie de la Crèche. Mais de nombreuses églises ayant été bâties dans la Ville sous le nom de la sainte Vierge Marie, pour que la basilique qui l'emportait sur les autres de même nom en dignité et par l'éclat de sa miraculeuse origine, fût aussi distinguée par l'excellence de son titre, on la désigna sous celui d'église de Sainte-Marie-Majeure. On célèbre la solennité anniversaire de sa dédicace en souvenir  du  miracle de la neige tombée en ce jour.

 

 

 Quels souvenirs, ô Marie, ravive en nous cette fête de votre basilique Majeure ! Et quelle plus digne louange, quelle meilleure prière pourrions-nous vous offrir aujourd'hui que de rappeler, en vous suppliant de les renouveler et de les confirmer à jamais, les grâces reçues par nous dans son enceinte bénie ? N'est-ce pas à son ombre, qu'unis à notre mère l'Eglise en dépit des distances, nous avons goûté les plus douces et les plus triomphantes émotions du Cycle inclinant maintenant vers son terme ?

 

C'est là qu'au premier dimanche  de l'Avent a commencé l'année, comme dans le lieu le plus convenable pour saluer l'approche du divin Enfantement qui devait réjouir le ciel et la terre, et montrer le sublime prodige de la fécondité d'une Vierge. Débordantes de désir étaient nos âmes en la Vigile sainte qui, dès le matin, nous conviait dans la radieuse basilique où la Rose mystique allait s'épanouir enfin et répandre son divin parfum. Reine de toutes les nombreuses églises que la dévotion  romaine a dédiées à la Mère de Dieu, elle s'élevait devant nous resplendissante de marbre et d'or, mais surtout heureuse de posséder en son sein, avec le portrait de la Vierge Mère peint par saint Luc, l'humble et glorieuse Crèche que les impénétrables décrets du Seigneur ont enlevée à Bethléhem pour la confier à sa garde. Durant la nuit fortunée, un peuple immense se pressait dans ses murs, attendant l'heureux instant où ce touchant monument de l'amour et des abaissements d'un Dieu apparaîtrait porté sur les épaules des ministres sacrés, comme  une arche de nouvelle alliance, dont la vue rassure  le pécheur  et fait palpiter le cœur du juste.

 

Hélas ! quelques mois écoulés à peine nous retrouvaient dans le noble sanctuaire, compatissant cette fois aux douleurs de notre Mère dans l'attente du sacrifice qui se préparait. Mais bientôt, quelles allégresses nouvelles dans l'auguste basilique ! Rome faisait hommage de la solennité pascale à celle qui, plus que toute créature, eut droit d'en ressentir les joies, et pour les angoisses que son cœur maternel avait endurées, et pour sa fidélité à conserver la foi de la résurrection durant les cruelles heures que son divin Fils dut passer dans l'humiliation du tombeau. Eclatant comme la neige qui vint du ciel marquer le lieu de votre prédilection sur terre, ô Marie, un blanc troupeau de nouveau-nés sortis des eaux formait votre cour gracieuse et rehaussait le triomphe de ce grand jour. Faites qu'en eux comme en nous tous, ô Mère, les affections soient toujours pures comme le marbre blanc des colonnes de votre église aimée, la charité resplendissante comme l’or qui brille à ses lambris, les œuvres lumineuses comme le cierge de la Pâque, symbole du Christ vainqueur de la mort et vous faisant hommage de ses premiers feux.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Torriti

Le Christ Couronnant La Sainte Vierge en la Basilique de Sainte Marie Majeure à Rome

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 06:00

C'est le le 8 mai 1786 que naquit à Dardilly, près de Lyon, celui qui devait devenir le Saint Curé d'Ars. Mathieu Vianney le père était de famille paysanne ainsi que son épouse Marie Béluse. Ils eurent 6 enfants dont seule Marguerite survivra à Jean-Marie et qui déposa au Procès de l'Ordinaire. Elle dira : "Mon frère Jean-Marie, vint au monde vers minuit. La sage-femme sortit dehors et en rentrant, elle dit : "Oh! mon Dieu, cet enfant sera un grand saint ou un grand scélérat. Je tiens cette particularité de mon père et de ma mère qui me l'ont répétée bien des fois".

 

Marguerite présente Jean-Marie comme un frère placé dès le premier âge dans une exceptionnelle prédestination. Tout petit, sur les genoux de sa mère : "La pieuse femme, avant de lui donner sa soupe, avait soin de lui faire faire le signe de la croix. Un jour, elle l'oublia ; l'enfant ne voulu pas manger et il caressait les mains de sa mère, comme pour lui demander quelque chose. Elle comprit à la fin, lui fit faire le signe de la croix et il mangea sa soupe de bon cœur. Ma mère nous a mille fois raconté ce trait".

 

Elle raconta sa ferveur très précoce à la prière : "Il avait à peu près trois ans, lorsqu'un soir il disparut, sans qu'on pût savoir ce qu'il était devenu. Comme il y avait une pièce d'eau à côté de la maison, ma mère craignit un malheur et fit même rechercher si l'enfant ne se serait pas noyé. Lorsqu'elle alla à l'étable, elle entendit le chuchotement de quelqu'un qui prie. C'était Jean-Marie qui, caché entre deux vaches, et à genoux, faisait dévotement sa prière".

 

Son enfance se déroula entre le travail à la ferme et la prière. C'est à 13 ans qu'il fit sa première communion et c'est à ce moment là qu'il reçut de ses catéchistes les premiers enseignements de lecture et d'écriture. Sa sœur dira : "Il désirait beaucoup étudier pour embrasser l'état ecclésiastique. Il en parla plusieurs fois à mon père qui n'objectait qu'une chose : les dépenses que ces études entraîneraient". Ce fut l'abbé Balley qui donna ses premières leçons à ce jeune homme de 21 ans pratiquement illettré. Dès les premières leçons, il éprouvera de très grandes difficultés et ceci tout au long de ses études, mais devenir prêtre de Dieu était son seul désir.

 

Après un séjour de plus d'un an à Noës, il reprit ses études à Écully. C'est à la Toussaint 1812 que le Curé d'Écully présenta Jean-Marie au petit séminaire de Verrières. L'abbé Tournier alors également séminariste en même temps que Jean-Marie dira : "Il était plein de respect et d'obéissance pour ses supérieurs et de bienveillance pour ses condisciples. Il était très pieux, mais faible dans ses études. Le professeur était obligé de l'interroger en français".

 

Au séminaire de Saint Irénée il aura également beaucoup de difficultés. "Le résultat de ses études était nul, parce qu'il ne comprenait pas suffisamment la langue latine. Plusieurs fois, je lui ai donné des explications qu'il ne saisissait pas. Malgré cela, il paraissait s'appliquer continuellement à l'étude dira l'abbé Bezacier". Son premier examen fût déplorable. Il fût évincé de Verrières. Toutefois, il entrait dans les desseins de Dieu que Jean-Marie Vianney fût ordonné prêtre. C'est une nouvelle fois avec la ténacité de l'abbé Balley qu'il fût interrogé seul et par un seul examinateur. Il répondit de façon à peu près convenable.

 

C'est en la chapelle du séminaire que le 23 juin 1815, Mgr Simon évêque de Grenoble, l'ordonna diacre. En raison de la période trouble, il fût ordonné prêtre plus tôt, le 13 août, à l'âge de 29 ans. Le dimanche 20 août il célébra la messe dans l'Église d'Écully.

 

C'est M. Balley qui devait l'initier peu à peu au ministère pastoral. L'abbé Balley s'imposait un jeûne rigoureux, mais Jean-Marie Vianney se trouvait bien dans cette ambiance. C'était entre eux une émulation dans leur comportement de pénitents. Mais la perte de son ami l'abbé Balley le laissa désemparé. Le nouveau Curé de la paroisse était complètement différent. Le jeune vicaire Jean-Marie Vianney fût nommé desservant de la chapellerie d'Ars-en-Dombes.

 

 C'est le 13 février 1818 que M. Vianney est arrivé dans le petit village. Dès le début il se fit remarquer par sa bonté, sa gaieté, sa vertu et sa grande piété. L'ambition du nouveau curé était de faire du village une terre de sainteté. Ses efforts pour rechristianiser le village restèrent d'abord sans résultats, puis son charisme fit des miracles. Mlle d'Ars écrira : "Nous sommes les enfants gâtés de la Providence. Je n'ai pas connu de prêtre aussi pieux que lui ; il est continuellement à l'église, offrant à Dieu l'encens de ses prière ; à l'autel, c'est un ange, un séraphin ; en chaire, ce n'est pas un vrai orateur comme M. Berger, mais c'est un homme pénétré de l'amour de Dieu. Il ne mange presque rien ; je crains que ce genre de vie n'abrège ses jours. Priez Dieu qu'il le soutienne et nous le conserve longtemps."

 

 Lors de ses remplacements dans les paroisses voisines il se fît vite une réputation de sainteté, son confessionnal était toujours assiégé. Il est bien évident qu'il fût l'objet de critiques, d'ironies de la part d'autres prêtres, d'accusation qui ne le laissèrent pas insensible, et d'enquêtes de l'Évêché. Jean-Marie Vianney disait : "J'étais tourmenté le jour par les hommes, la nuit par le démon, et cependant j'éprouvais une grande paix, une grande consolation."

 

 Il se dévouait sans compter pour son prochain, il faisait des missions dans les paroisses d'alentour, il se mortifiait pour sauver les âmes. Monsieur le Curé Vianney, malgré toutes ses privations et son état de santé chancelante était débordant d'activité et toujours à la recherche du bien qu'il pouvait faire. C'est ainsi que l'éducation des enfants lui tenait particulièrement à cœur. C'est grâce à sa ténacité et à la bonne volonté de quelques personnes que la première école allait voir le jour. Il transformera "La Providence" en orphelinat et en maison d'accueil pour les jeunes pauvresses abandonnées. Il trouvera toujours au bon moment l'argent nécessaire, mais non sans crainte, pour faire les travaux et nourrir ces pauvres enfants.

 

 Dieu répondra toujours à son appel à l'aider dans l'accomplissement de sa tâche : "Une prière bien agréable à Dieu, c'est de demander à la Sainte Vierge d'offrir au Père Éternel son divin Fils, tout sanglant, tout déchiré, pour la conversion des pécheurs : c'est la meilleure prière que l'on puisse faire. Mes enfants, écoutez bien : toutes les fois que j'ai obtenu une grâce, je l'ai demandée de cette manière ; cela n'a jamais manqué."

 

C'est le 4 août 1859, le jeudi matin vers 2 heures, que le Saint Prêtre est retourné vers Dieu et les Saints du Ciel.

 

Jean-Baptiste Vianney a été proclamé Vénérable par Pie IX en 1874, déclaré Bienheureux par Saint Pie X en 1905, canonisé en 1925 par Pie XI, et proclamé en 1929 Saint patron des Curés.

 

- extraits de la petite biographie de l'Evangile au quotidien réalisée à partir des livres :

LE CURÉ D'ARS (éd. 1926) par Mgr Francis Trochu

LE CURÉ D'ARS AUTHENTIQUE (éd. 1981 et 1998) par Mgr René FOURREY, Évêque de Belley-Ars

 

 

Saint Curé d'Ars

 

Sanctuaire du Saint Curé d'Ars

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 06:00

La première résurrection, dont nous parlions naguère, se poursuit pour les Saints. A la suite de Nazaire et de Celse, après tous les Martyrs que la victoire du Christ a montrés selon la divine promesse participants de sa gloire, le porte-enseigne de la blanche armée sort lui-même glorieux du tombeau pour la conduire à de nouveaux triomphes. Les farouches auxiliaires de la colère du Tout-Puissant contre Rome idolâtre, après avoir réduit en poudre les faux dieux, doivent être domptés à leur tour ; et cette seconde victoire sera l'œuvre des Martyrs assistant l'Eglise de leurs miracles, comme la première fut celle de leur Foi méprisant la mort et les tourments. La manière reçue en nos jours d'écrire l'histoire ignore cet ordre de considérations ; ce ne peut être une raison pour nous de sacrifier à l'idole : l'exactitude  dont se targue en ses données  la science de ce siècle, n'est qu'une preuve de plus que le faux s'alimente d'omissions souvent mieux que d'affirmations directement contraires au vrai. Or, autant le silence est profond aujourd'hui sur ce point,  autant pourtant  il  est assuré que les années qui virent les Barbares s'implanter dans l'empire, et bientôt le renverser, furent signalées par une effusion de la vertu d'en haut comparable de plus d'un côté à celle qui avait marqué le temps de la prédication des Apôtres. Il ne fallait rien moins, d'une part pour rassurer les croyants, de l'autre pour imposer le respect de l'Eglise à la brutalité de ces envahisseurs qui ne connaissaient que le droit de la force, et n'éprouvaient que mépris pour la race qu'ils avaient vaincue.

 

 L'intention providentielle qui multiplia autour du grand fait de la chute de Rome, en 410,  les découvertes des corps saints, se manifeste pleinement dans la plus importante, objet de la fête de ce jour. L'année 415 avait sonné déjà. L'Italie, les Gaules, l'Espagne, dont l'Afrique allait bientôt partager le désastre, étaient en pleine invasion. Dans l'universelle ruine, les chrétiens, qui seuls gardaient avec eux l'espérance du monde, s'adressaient à tous les sanctuaires pour obtenir qu'au moins, selon l'expression du prêtre espagnol Avitus, "le Seigneur donnât mansuétude à ceux qu'il laissait prévaloir". C'est alors qu'eut lieu la révélation merveilleuse où la sévère critique de Tillemont, convaincue par le témoignage de toutes les chroniques et histoires, lettres et discours du temps, reconnaît "l'un des plus célèbres événements du Ve siècle". L'évêque Jean de Jérusalem recevait, par l'intermédiaire du prêtre Lucien, un message d'Etienne premier martyr et de ses compagnons de sépulture, ainsi conçu : "Ouvre en hâte notre tombe, pour que par nous Dieu ouvre au monde la porte de sa clémence, et qu'il prenne son peuple en pitié dans la tribulation qui est partout". Et la découverte, accomplie au milieu de prodiges, était notifiée au monde entier comme le signe de salut ; et la poussière du corps d'Etienne, répandue en tous lieux comme un gage de sécurité et de paix, produisait d'étonnantes conversions, d'innombrables miracles en tout semblables à ceux des temps anciens", rendant témoignage à cette même Foi du Christ que le protomartyr avait quatre siècles plus tôt confessée dans la mort.

 

Tel était le caractère de cette manifestation extraordinaire, où les résurrections elles-mêmes se produisaient en nombre stupéfiant, que saint Augustin, parlant à son peuple, estimait prudent d'élever sa pensée d'Etienne simple serviteur au Christ seul Maître :

"Mort, il rend les morts vivants, disait-il, parce qu'en effet il n'est pas vraiment mort. Mais, comme autrefois durant sa vie mortelle, c'est uniquement par le nom du Christ qu'il agit maintenant : tout ce que vous voyez se faire ainsi par la mémoire d'Etienne se fait en ce seul nom, pour que le Christ soit exalté, pour que le Christ soit adoré, pour que le Christ soit attendu comme juge des vivants et des morts."

 

 Terminons par cette louange qu'adressait, quelques années plus tard, à Etienne Basile de Séleucie, et qui résume si bien la raison de la fête : "Il n'est pas de lieu, de territoire, de nation, de lointaine frontière, qui n'ait obtenu le secours de vos bienfaits. Il n'est personne, étranger, citoyen, Barbare ou Scythe, qui n'éprouve par votre intercession le sentiment des réalités supérieures."

 

 Voici la Légende, qui abrège et complète le récit du prêtre Lucien : 

Au temps de l'empereur Honorius , on trouva près de Jérusalem les corps des saints Etienne premier martyr,  Gamaliel,  Nicodème et Abibas. Longtemps oubliés dans un lieu obscur et négligé, ils furent révélés divinement au  prêtre  Lucien. Gamaliel lui apparut pendant  qu'il dormait, en la forme d'un vieillard vénérable et majestueux, lui montra le lieu où gisaient les corps, et  lui ordonna d'aller trouver Jean, évêque de Jérusalem, pour obtenir qu'on leur donnât une sépulture plus convenable.

 

 L'évêque de Jérusalem convoque à cette nouvelle les évêques et les prêtres des villes voisines, et se rend au lieu désigné. On creuse ; on découvre les tombeaux, d'où s'exhale une très suave odeur. Au bruit de l'événement une grande foule s'était rassemblée, parmi laquelle beaucoup d'infirmes et de malades en diverses manières furent guéris et retournèrent chez eux bien portants. On transporta en grande pompe le très saint corps d'Etienne dans la sainte église de Sion, puis sous Théodose le Jeune à Constantinople, enfin, sous le Souverain Pontife Pelage Ier, à Rome, à l’Agro Verano, où il fut placé dans le tombeau de saint Laurent Martyr.

 

 

Quel complément précieux du récit des saints Livres nous fournit cette histoire de votre Invention, ô Protomartyr ! Nous savons maintenant quels étaient "ces hommes craignant Dieu qui ensevelirent Etienne, et firent ses funérailles avec un grand deuil". Gamaliel, le maître du Docteur des nations, avait été, comme son disciple et avant lui,  la conquête du Seigneur ; inspiré par Jésus à qui en mourant vous remettiez votre âme, il honora dans le trépas l'humble athlète du Christ des mêmes soins que Joseph d'Arimathie , le noble décurion , avait prodigués à l'Homme-Dieu, et fit placer votre corps dans le tombeau neuf qu'il s'était aussi préparé pour lui-même. Bientôt le compagnon du pieux labeur de Joseph au grand Vendredi, Nicodème, poursuivi par les Pharisiens dans cette persécution où vous parcourûtes le premier l'arène, trouvait asile près de vos restes vénérés, en attendant  d'y goûter le repos de la mort des saints. Le grand nom de Gamaliel en imposait aux fureurs de la synagogue ; tandis qu'Anne et Caïphe  maintenaient par la faveur précaire de Rome le  pouvoir sacerdotal aux mains de leurs proches, le petit-fils  d'Hillel gardait pour les siens la primauté de la science et voyait sa descendance aînée rester, quatre siècles durant,  dépositaire de la seule autorité morale qu'Israël dispersé reconnût encore. Mais pourtant plus heureux fut-il d'avoir, en écoutant les Apôtres et vous-même, ô Etienne,  passé de la science des ombres à la lumière des réalités, de la Loi à l'Evangile, de Moïse à celui que Moïse annonçait ; plus heureux que son aîné fut le fils de sa tendresse, Abibas, baptisé avec lui dans sa vingtième année, et qui, passant à Dieu, remplit la tombe qui le reçut près de la vôtre de la très suave odeur d'une pureté digne des cieux : combien touchante n'apparut pas la dernière volonté de l'illustre père, lorsque, son heure venue, il donna ordre qu'on  rouvrît pour lui le tombeau d'Abibas et qu'on ne vît plus dans le père et l'enfant que deux frères jumeaux engendrés ensemble à la seule vraie lumière !

 

La munificence du Seigneur Christ vous avait dignement, ô Etienne, entouré dans la mort. Nous rendons grâces au noble personnage qui vous donna l'hospitalité du dernier repos ; nous le remercions d'avoir lui-même, au temps voulu, rompu le silence gardé alors à son sujet par la délicate réserve des Ecritures. C'est bien littéralement qu'ici encore nous constatons l'efficacité de la volonté par laquelle l'Homme-Dieu entend partager avec les siens tout honneur. Votre sépulcre lui aussi fut glorieux ; et quand il s'ouvrit, comme pour celui du Fils de l'homme, la terre aussi trembla, les assistants crurent que le ciel était descendu, le monde délivré d'une sécheresse désolante et de mille maux se reprit à espérer parmi les ruines. Aujourd'hui que notre Occident vous possède, que Gamaliel cède à Laurent ses droits d'hospitalité , levez-vous encore , ô Etienne ; et, de concert avec le grand diacre romain, délivrez-nous des Barbares nouveaux, en faisant qu'ils se convertissent ou disparaissent de la terre donnée par Dieu à son Christ.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Saint Etienne

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 06:00

À Rome, sur la voie Appienne, au cimetière de Calliste, en 257, saint Étienne Ier, pape. Pour que l’union baptismale des chrétiens avec le Christ, qui ne doit se faire qu’une fois, ne soit pas obscurcie, il interdit de réitérer le baptême des hérétiques qui demanderaient la pleine communion de l’Église. 
Martyrologe romain

 

Selon la tradition il fût décapité pendant une célébration eucharistique dans les catacombes.

 

 

 La gloire très spéciale d'Etienne est d'avoir été dans l'Eglise le gardien de la dignité du saint baptême. Le baptême, donné une fois, ne se renouvelle plus ; car le caractère d'enfant de Dieu qu'il imprime au chrétien est éternel ; et cette ineffable dignité du premier sacrement n'est aucunement dépendante des dispositions ou de l'état du ministre qui le confère. Que ce soit Pierre qui baptise, dit en effet saint Augustin, que ce soit Paul ou Judas, celui-là seul et toujours baptise par eux dans le Saint-Esprit, sur qui descendit au Jourdain la divine colombe. Telle est l'adorable munificence du Seigneur à l'égard de ce plus indispensable des moyens du salut, que le païen même qui n'appartient pas à l'Eglise, que le schismatique ou l'hérétique qui s'en est séparé, ne l'administrent pas moins validement, à la seule condition d'observer le rit extérieur en son essence et de vouloir faire en cela ce que fait l'Eglise.

 

Au temps d"Etienne Ier, cette vérité qu'aujourd'hui nul n'ignore, apparaissait avec moins d'évidence. De grands évêques, auxquels leur science et leur sainteté avaient acquis justement la vénération de leur siècle, voulaient qu'on fit passer à nouveau par le bain du salut les convertis des sectes dissidentes. Mais l'assistance promise à Pierre n'en apparut que plus divine en son successeur ; et, en maintenant la discipline traditionnelle, Rome par Etienne sauva la foi des Eglises.

 

Témoignons notre gratitude joyeuse au saint Pontife, pour sa fidélité dans la garde du dépôt qui est le trésor de tous ; et prions-le de protéger non moins efficacement, en nous aussi, la noblesse et les droits du saint baptême.

 

 

Ô Dieu,qui nous réjouissez par la solennité annuelle du bienheureux Etienne votre Martyr et Pontife : accordez à nos prières que lui, dont nous célébrons le jour natal, nous donne aussi sujet de joie en sa protection.

 

Par Jésus-Christ

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Baptême de la Multitude

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 15:00

Pour la troisième fois le septénaire brille au ciel, dans l'arène sanglante, les sept Frères Machabées ont précédé les fils de Symphorose et de Félicité ; ils ont suivi la Sagesse avant qu'elle eût manifesté dans la chair ses attraits divins. La cause sacrée dont ils furent les athlètes, leur force d'âme dans les tourments, leurs sublimes réponses aux bourreaux, offrirent à tel point le type reproduit depuis par tous les Martyrs, qu'on vit les Pères, aux premiers siècles de l'Eglise chrétienne, revendiquer pour elle tout d'une voix ces héros de la synagogue qui n'avaient puisé leur courage que dans la foi au Christ attendu.

 

Tous les martyrologes, les fastes de l'Orient comme de l'Occident, attestent l'universalité de leur culte ; et telle est son antiquité que, dans la basilique Eudoxienne qui garde également à Rome leurs restes précieux, elle le dispute à l'antiquité même du culte rendu aux liens sacrés du Prince des Apôtres.

 

 Au temps où dans l'espoir d'une résurrection meilleure (Heb. XI, 35; II Mach. VII, 9, 11, 14, 23.), ils refusaient sous l'assaut des tourments de racheter leur vie, d'autres héros du même sang, s'inspirant d'une même foi,  couraient aux armes et délivraient leur pays d'une crise terrible. Plusieurs enfants d'Israël, oublieux des traditions de leur peuple, avaient ambitionné pour lui les mœurs des nations étrangères ; et le Seigneur, pour châtiment, avait laissé peser de tout son poids sur la Judée le joug de législation profane qu'elle avait commis la faute de se laisser imposer (I Mach. I, 12-67.). Mais lorsque le roi d'alors, Antiochus, exploitant la trahison de quelques-uns, l'insouciance du grand nombre, prétendit par ses ordonnances éliminer la divine loi qui seule donne à l'homme autorité sur l'homme, Israël, réveillé soudain, opposa au tyran la réaction simultanée de la révolte et du martyre. Judas Machabée, en d'immortels combats, revendiquait pour Dieu la terre de son héritage (Deut. XXXII, 9.) ; tandis que par la vertu de leur généreuse confession, les sept Frères, émules de sa gloire, sauvaient eux aussi la loi, comme dit l'Ecriture, de l'asservissement des nations et des rois (I  Mach. II, 48.). Bientôt demandant grâce sous la main du Seigneur Dieu sans pouvoir l'obtenir, Antiochus mourait dévoré des vers comme plus tard devaient aussi mourir le premier persécuteur des chrétiens et le dernier, Hérode Agrippa et Galère Maximien.

 

 L'Esprit-Saint, qui se réservait de transmettre lui-même à la postérité les Actes du protomartyr de la loi nouvelle, n'a point fait autrement pour la passion des glorieux précurseurs d'Etienne aux siècles de l'attente. Au reste, c'était bien lui déjà qui, comme sous la loi d'amour, inspirait paroles aussi bien que courage aux vaillants frères, à cette mère plus admirable encore qui, devant ses sept fils livrés l'un après l'autre à d'effroyables tortures, ne trouvait pour chacun  d'eux que des exhortations brûlantes  à  mourir.  Entourée de leurs corps affreusement mutilés, elle se riait du tyran dont la fausse pitié voulait du moins qu'elle persuadât au plus jeune de sauver sa vie ; elle se penchait sur ce dernier survivant laissé encore à sa tendresse, et lui disait : "Mon fils, aie pitié de moi qui t'ai porté neuf mois dans  mon sein, qui t'ai nourri trois ans de mon lait et élevé jusqu'à cet âge. Je t'en prie, mon enfant : regarde le ciel et la terre et tout ce qu'ils renferment ; comprends que tout cela, Dieu l'a fait de rien aussi bien que les hommes. Ne crains donc pas ce bourreau ; sois digne de tes frères, reçois comme eux la mort, afin que  je te retrouve avec eux  par la divine bonté qui doit  me les rendre". Et  l'intrépide enfant courait dans son innocence au-devant des supplices ; et l'incomparable mère suivait ses fils.

 

 

Que la couronne fraternelle de vos Martyrs, Seigneur, soit pour nous une cause d'allégresse, en procurant à notre foi l'accroissement des vertus et nous soutenant de leur multiple suffrage.

 

Par Jésus-Christ

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

 

Juan de Espinosa

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 05:00

Par son éducation et ses études, ce fils de famille était appelé aux honneurs ; il devait exercer de hautes fonctions. C'est une belle vocation que de servir son pays. La politique est une expression de la charité ; elle engage de se soumettre à la justice, à vouloir le bien, à chercher la vérité.

  

Au Ve siècle, la paix règne dans les Gaules ; la romanité a imprégné durablement le monde barbare. L'Empire y a apporté la culture, mais y perd le pouvoir. L'Empire se maintient dans un fragile équilibre ; la civilisation vacille. Rome illustre va mourir !

 

À cette heure de mutation profonde, le doute n'habite pas le peuple ; son réflexe est de venir se ressourcer, disons mieux "se sourcer" à l'eau vive de l’Évangile qui, tel un rayon de lumière, traversait les terres d’Empire depuis quatre siècles nouveaux. Le pouvoir politique était désacralisé en sa racine. L’empereur n'était pas d'origine divine. Les dix Commandements venaient de l'au-delà. Le préfet ne pouvait plus être évêque. Il lui fallait choisir. Et c’est le peuple qui choisissait : Germain, évêque ! Ambroise, évêque !

 

Ainsi se constituait une dialectique des rapports entre le politique et le spirituel qui rythme, non sans conflits, l’histoire de nos sociétés depuis plus de quinze siècles. Aujourd’hui nous ne savons plus gérer cette situation étonnante qui pourtant sauve la liberté du citoyen. Le sens et le bonheur ne sont pas confiés à l’État. L’état de droit hautement nécessaire dans un pays démocratique ne trouve pas sa force et sa légitimité en lui-même, mais dans la conscience en quête de sainteté, de vérité, de justice. Certes, il importe de rendre à César, ce qui est à César… et à Dieu ce qui est à Dieu. Mais César n’est pas Dieu. Il n'est plus Dieu ! L’Absolu a abandonné l’empereur. Dieu seul est Dieu… Vous connaissez la conclusion de cette affirmation donnée par Clavel, le philosophe qui vécut à Vézelay.

 

César est aussi une créature de Dieu. L’homme politique a la charge de servir le bien commun, de respecter et faire respecter les conditions qui permettent à chacun et à la communauté de chercher et de trouver le bonheur, bref d'aimer et d'être aimé ; il n'est pas au-dessus de cette loi de l'Amour, il n'est pas dispensé de devenir un saint. Et cela selon l'itinéraire de sa recherche de foi et l'intime engagement de sa conscience. "Sois saint comme Dieu est saint…" Et à l'heure actuelle, mon appel va plus loin encore : le peuple a besoin de son témoignage. Il doit oser signifier son combat spirituel.

  

Cela dit, l’État ne peut être lié à une quelconque institution religieuse, ni d'ailleurs à une école philosophique. L’Europe en a fait malheureusement l'expérience ! La laïcité de l'État, dont le corollaire est l'indépendance des Églises, est un bien de notre siècle. Mais cette situation nécessaire ne dispense pas ceux qui exercent l'autorité déléguée par le peuple, d'avoir une vie spirituelle, d'être des justes selon l'expression de nos amis juifs. Car, en définitive, c'est à ce niveau de la vie de conscience que s'élaborent les convictions, les orientations, les projets au service du peuple. La loi positive s'enracine toujours dans du "dit" ou plus souvent dans du "non-dit". Le spirituel n'est pas une nuance du culturel. Il en est la source trop souvent cachée.

 

 Germain, évêque d’Auxerre, fut un européen engagé. Le prestige de sa ville ne lui suffit pas. Ou mieux, c’est ce prestige qui le conduit à vivre cette collégialité épiscopale que l’Église du concile Vatican II a redonnée comme une doctrine essentielle de notre foi chrétienne. Chacun est responsable de la vie de son prochain ; le monde entier est notre propre maison ; les frontières sont toujours des barrières ouvertes. Sans les moyens de communication qui sont nôtres grâce aux techniques modernes, les gens de cette époque lointaine n’hésitaient pas à affronter le mauvais temps et les dangers. Ils se savaient pèlerins.

  

Germain va se battre en Grande-Bretagne contre les ravages spirituels de l'hérésiarque Pélage qui laisse croire que l'homme se sauve "à la force de ses poignets", par sa seule puissance vertueuse, bref sans la grâce de Dieu… Plus tard, mon ancêtre sur le siège d'Auxerre défendra les droits et la paix des Armoricains, et c'est leur cause qu'il va plaider à Ravenne. Il y mourra.

 

Son hagiographe Constance raconte le bien qu'il accomplissait et les miracles que Dieu réalisait à son passage. Il guérit, il nourrit, il redonne espoir, il partage l’Évangile qui fait de lui un saint pasteur. Il libère les prisonniers. Il prêche la vérité. Il donne l'espérance : Dieu sauve.

 

En cela, il est vraiment le disciple de son Maître "Faites". "Faites-les asseoir… donnez-leur à manger…" Jésus exige de son Église d'être en tenue de service. Nous ne sommes pas dispensés d'être missionnaires. Aujourd'hui encore. "L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu."

 

Enfin, Saint Germain confirma la vocation de la jeune fille de Nanterre. Cet épisode me ravit, car je fus jeune prêtre dans la paroisse Sainte-Geneviève de Nanterre. C'était dans les années 1959-1965. Le presbytère de cette cité ouvrière de banlieue parisienne, jouxte le puits où Geneviève venait puiser l'eau. Et cette eau fut miraculeuse ; elle guérit la mère qui refusait à sa fille de réaliser sa vocation de femme, appelée à servir sa patrie, à nourrir les habitants de Lutèce, à combattre pour Paris. J'imagine toujours Geneviève descendant la Seine et l'Yonne pour embarquer les nourritures terrestres dont les assiégés de la future capitale avaient un urgent besoin. Ils avaient faim ! "Donnez-leur !"

 

Dans toute notre histoire, nous voyons des femmes se lever et prendre leurs responsabilités. La liste serait longue depuis Colombe, la petite sainte de Sens... jusqu'à Mère Emmanuelle, Geneviève et Jeanne d'Arc. Et toutes les inconnues et les silencieuses de l'engagement quotidien. Aujourd'hui encore dans notre Église, elles sont nombreuses, celles qui reçoivent mission. Aux évêques de mieux les reconnaître dans leurs vocations propres.

 

 

 + Georges Gilson 

Homélie de Mgr Georges Gilson à l’abbaye Saint-Germain pour la fête de Saint Germain

 

 

Saint Germain d'Auxerre

Saint Germain d'Auxerre en son église de Saint Germain l'Auxerrois à Paris

statue en bois du XVe siècle

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 05:00

Dans les décrets de l'éternelle Sagesse, la noble contrée située au delà du Tigre ne doit ouvrir qu'après l'Occident ses arènes aux combats du martyre. Là aussi, à l'heure dite, Jésus aura par milliers ses témoins, nullement inférieurs à leurs devanciers, étonnant par de nouvelles formes d'héroïsme la terre et les cieux.

 

Mais voici qu'impatients du délai, deux nobles Persans trouvent le secret de ravir la palme aujourd'hui même. C'est Rome qui, plus véritablement qu'elle ne le croit, les immole à son éternité. Après avoir soldé pour leur lointain pays à la ville reine le tribut de leur sang, ils protégeront nos Eglises latines et seront propices aux vœux qui monteront vers eux de la terre d'Occident. La France ne sera pas la moins bien partagée dans la distribution de leurs reliques saintes ; et la ville d'Arles-sur-Tech, en Roussillon, gardera jusque sous les yeux de la génération incroyante des derniers temps le sarcophage à la source jamais tarie d'où leurs bienfaits s'écoulent avec l'eau mystérieuse.

 

 Sous l'empereur Dèce, les Persans Abdon et Sennen furent accusés d'avoir enseveli dans leurs terres les corps des chrétiens jetés à la voirie ; saisis par ordre impérial, on  leur  commande de  sacrifier aux dieux : ce qu'ils refusent de faire, proclamant avec courage Jésus-Christ comme Dieu. Dèce les fit donc mettre en étroite captivité, et revenant à Rome  les produisit dans son triomphe chargés de chaînes. Conduits de force aux idoles de la Ville, ils crachèrent dessus ; pour les  punir, on  les exposa aux ours et aux lions ; mais ces animaux n'osèrent pas les toucher. Ils furent enfin  frappés du glaive. Traînés par  les pieds devant l'idole du Soleil, leurs corps furent enlevés de là secrètement,  et ensevelis par le diacre Quirinus en sa maison.

 

Ecoutez ceux qui vous implorent, ô Martyrs ! Puisse la foi triompher un jour en ces régions de la Perse, qui jadis virent éclore tant de fleurs empourprées ornant maintenant les parterres du ciel. Pour vous, prévenant les temps marqués pour la lutte à votre terre natale, vous sûtes rencontrer ailleurs l'occasion du combat, et vous créer dans la mort une patrie nouvelle à laquelle s'est dévouée votre âme.

 

Bénissez en nous les concitoyens de votre libre choix, et faites-nous parvenir à l'éternelle et commune patrie des enfants de Dieu.

 

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
  

 

 

Willem van Aelst

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