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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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SALVE REGINA

16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 04:00

Toutes les Eglises d'Orient, dans les diverses langues de leurs Liturgies, célèbrent la gloire de Julitte et de Cyr ; elles exaltent la dualité sainte du fils et de la mère contenant en soi le culte parfait de la Trinité souveraine. Car l'offrande de cette mère et de son fils s'unit d'elle-même au Sacrifice du Fils de Dieu : ce sont bien, en effet, les droits de la Trinité sainte, droits résultant pour tout chrétien du premier sacrement, droits absolus sur le corps et sur l'âme des plus petits eux-mêmes, que confessèrent et consacrèrent dans le sang de leur commune oblation sainte Julitte et saint Cyr.

 

Saint Guy, hier déjà, rappelait au monde une vérité qu'oublieraient facilement nos générations dépourvues de science encore plus que d'amour : la paternité de Dieu, plus entière que toute autre, l'emporte aussi sur toutes dans les devoirs qu'elle impose à ses fils. L'enseignement s'accentue aujourd'hui, et il s'adresse aux parents tout d'abord.

 

 Icône, patrie de Thècle la protomartyre, fut aussi celle de Julitte : fleur nouvelle, née de la tige des anciens rois, et dont l'éclat devait assurer à sa ville natale une plus durable renommée que tous les hauts faits de ces princes. Toutefois, comme si la cité d'Icône eût voulu reconnaître ainsi le bienfait de l'Evangile, qu'elle tenait directement du Docteur des nations, ce fut Tarse, patrie de Paul, qui reçut le témoignage de Julitte en son martyre.

 

- La ville de Konya, ou Konia, est l'ancienne Iconium, dont l'étymologie est incertaine. Elle est située en Anatolie méridionale, à 1 026 mètres d'altitude sur le plateau des steppes arides de la Lycaonie. Dans cette importante région céréalière, le climat est typiquement continental. Si l'on en croit une légende phrygienne, Konya aurait été la première ville à émerger après le Déluge. Sur l'actuel Ala et-Tin Tepesi, la colline de Konya, on a retrouvé des fragments de céramique datant du IIIe millénaire avant J.-C., ainsi que les traces d'une influence hittite sur la région au IIe millénaire avant J.-C. À partir du IIIe siècle, la région connut une profonde hellénisation pour la langue et la culture, mais les traditions locales furent maintenues et, dans la seconde moitié du IIIe siècle de notre ère, le phrygien était encore parlé à Konya. Les Romains furent les premiers à exercer une domination effective et à influer sur la civilisation locale. Saint Paul et saint Barnabé vinrent entre 45 et 47 évangéliser la région, où se trouvaient de nombreuses colonies juives ; saint Paul y passa en 50 et en 53. KONYA ou KONIA, anc. ICONIUM - Encyclopédie Universalis

 

L'illustration que tirait de ses aïeux la descendante des rois de Lycaonie, n'était rien pour elle auprès de la noblesse qui lui venait de Jésus-Christ ; le titre de chrétienne est le seul qu'elle fera valoir devant les bourreaux, au grand jour de son triomphe. Ses biens de fortune étaient considérables; mais les richesses de ce monde, qui n'avaient jamais captivé sa pensée, la retenaient bien moins encore depuis que Dieu l'avait visitée en lui donnant un fils. Tous les trésors réunis n'étaient pas comparables à celui qu'elle portait dans ses bras, à cet enfant confié par le Seigneur aux soins de son maternel amour. Le baptême n'avait-il pas fait de ce corps si frêle le temple de l'Esprit-Saint ? Cette âme candide n'était-elle pas l'objet des complaisances du Père, qui retrouvait inaltérés dans sa suave innocence les traits mêmes de son Fils bien-aimé ? Aussi de quelle ineffable tendresse, de quelle vigilance toute religieuse la mère n'entourait-elle pas cette plante délicate, qui continuait de puiser la vie dans son sein, et s'y développait aux doux rayons du Soleil de justice ! Elle n'était pas de celles en effet qui. sans raison, livrent à d'autres le soin de nourrir le fruit que leur sein a porté : comme si la nature ne répugnait pas à cette substitution, trop souvent désastreuse pour le corps ou l'âme même de ces êtres si tendres; comme si, surtout, le devoir incommunicable des mères chrétiennes et leur glorieux privilège n'était pas d'épier chez l'enfant, pour les tourner à Dieu, le premier éveil de l'intelligence, le premier mouvement de sa volonté. Julitte était heureuse; car elle sentait que Dieu bénissait le cher labeur qui désormais remplissait sa vie. Le lait qu'elle donnait avec tant d'amour imprégnait en son fils la mâle fierté de sa race, qui déjà ne se laissait dominer que par le nom du Seigneur Jésus. Rome, la conquérante, en fit bientôt l'épreuve et fut vaincue.

 

 L'atroce persécution de Dioclétien bouleversait la terre, et venait d'afficher dans Icône ses édits sanglants. Julitte, qui ne craignait rien pour elle, redouta pour Cyr les maîtres païens qui l'auraient remplacée si la tourmente l'eût enlevée sans lui de ce monde. Elle sacrifia tout au devoir majeur de préserver l'âme de l'enfant dont elle avait la garde. Sans balancer, elle fuit vers une terre étrangère , laissant patrie , famille , richesses, emportant le seul bien qui la rattache à la vie. Deux servantes qui par dévouement suivent ses pas, ne peuvent la décider à se décharger sur elles de son précieux fardeau. Quand Dieu, qui veut donner à ses anges un spectacle digne d'eux, permet qu'elle tombe aux mains des persécuteurs, ils la trouvent portant toujours son fils ; inséparables, Julitte et Cyr paraissent tous deux aux pieds du juge qui va les couronner ensemble.

 

 On lira plus loin l'admirable scène qui alors honora la terre et ravit le ciel. Rien de plus authentique que tous les détails de ce récit, admis par Dom Ruinart dans la collection de ses Actes sincères. Mais rappelons-nous que celui-là seul sait honorer les Saints en étudiant leur histoire, qui profite des leçons laissées par eux au monde. Des attentats récents doivent nous avoir appris que l'héroïsme de Julitte n'est point  fait pour rester chez nous l'objet d'une admiration stérile, mais qu'il pourrait un jour servir à plusieurs d'exemple nécessaire. Le devoir ne change pas d'un siècle à l'autre ; la difficulté de le remplir, qui peut varier avec les circonstances du temps ou du lieu, n'enlève rien à l'inflexibilité de ses exigences.

 

 N'oublions pas, d'autre part, qu'elle aussi l'Eglise est mère, et qu'elle a devoir et droit d'allaiter ses enfants. Contre les tyrannies qui ont cherché à séparer d'elle ses fils, ses protestations n'ont jamais manqué. S'il arrive donc qu'un coup de force arrache des bras de sa mère un enfant de l'Eglise, il faut qu'il sache que son devoir à lui est de prendre modèle sur le fils de Julitte. N'est-il pas, lui aussi, le fils de la colombe ? Qu'il se montre tel ; qu'il s'obstine saintement à redire la parole, l'unique parole de l'Eglise ; qu'il tende vers elle d'autant plus fortement et plus vivement, qu'on veut l'en éloigner davantage. Pourrait-il ne pas abhorrer les caresses odieuses de quiconque prétend remplacer sa mère ? Tout autre secours lui faisant défaut, qui ne l'approuverait de repousser, comme Cyr, par les moyens en son faible pouvoir, la main qui chercherait à perdre son corps ? Mais l'âme, en lui, est-elle donc moins précieuse ?et ne devrait-il pas, au besoin, sacrifier le premier pour sauver celle-ci ?

 

 Nous devons le penser: ce n'est pas sans une vue de l'avenir que la Providence dirigea de bonne heure vers nos contrées les précieux restes des deux martyrs. A la fin même du siècle où fut rendu leur sanglant hommage au Dieu trois fois saint, on vit saint Cyr et sainte Julitte choisir la Gaule pour patrie d'adoption : émigration fortunée, qui devait être féconde en fruits de salut pour notre  pays. A peine fut apaisé le tumulte des invasions,  que des sanctuaires nombreux s'élevèrent sous leur nom vénéré,  attestant combien leur culte était populaire et répondait aux instincts chevaleresques des Francs. Charlemagne, délivré par Cyr du sanglier mystérieux qui se retrouve près du saint enfant dans les diverses productions de l'art chrétien, voulut lui prouver sa reconnaissance ; et c'est à dater de cette époque que l'antique cathédrale de Nevers, rebâtie par la munificence du grand empereur,  fut  placée sous le vocable de saint Cyr reconnu avec sa mère comme patron du  diocèse  entier. Le Nivernais resta fidèle à ses glorieux patrons ; quatre fois l'année, des fêtes en leur honneur allaient porter l'allégresse dans ses fraîches vallées et sur les montagnes boisées du Morvan. La principale de ces fêtes, après la solennité du présent jour, était celle qui rappelait l'arrivée bénie des reliques saintes ; elle était connue sous le nom de fête de la Susception de saint Cyr, et on la célébrait le 27 octobre. Les diverses églises qui célèbrent aujourd'hui la fête de saint Cyr et de sainte Julitte, tirent la Légende plus ou moins développée qu'elles leur consacrent, de la lettre écrite au VIe siècle à leur sujet par Théodore, évêque d'Icône. Nous empruntons le texte suivant à l'église de Villejuif, près Paris, l'une des plus dévotes à nos deux saints martyrs et des plus riches de leurs reliques. Le nom actuel de Villejuif ne serait, d'après plusieurs auteurs,  qu'une corruption de Ville-Julitte ou Villa-Julittœ.

 

De la Lettre de Théodore, évêque d'Icône, sur  le martyre des  saints  Cyr et Julitte : 

Julitte était issue de la souche des rois d'îcone. La persécution sévissant avec violence sous Domitien, gouverneur de Lycaonie, elle s'enfuit de sa ville natale avec deux  servantes et Cyr son fils qui n'avait que trois ans. Ayant donc quitté tous ses biens qui étaient considérables,  elle arriva  à Séleucie. Mais elle y trouva les chrétiens encore plus tourmentés ; le préfet que  Dioclétien  avait établi à Séleucie,  Alexandre, venait de recevoir de l'empereur un édit  qui ordonnait de soumettre à tous les supplices ceux qui refuseraient de sacrifier aux idoles. Julitte partit pour Tarse. Mais, comme s'il eût voulu la poursuivre, il se trouva que  le  barbare Alexandre s'y rendait en même temps. Notre grande martyre  Julitte fut arrêtée, portant  dans ses bras son fils Cyr, d'un âge encore  si tendre. Amenée au tribunal, Alexandre lui demanda son nom, sa condition, sa  patrie.  Elle  répondit avec assurance, et, se  couvrant uniquement du nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, elle dit : Je suis chrétienne.  Alexandre, enflammé de  colère, ordonna d'enlever l'enfant à sa mère et de le lui amener, pendant qu'on la battrait cruellement à coups de nerfs de bœuf.

 

On ne put que par la violence arracher l'enfant du sein de la généreuse mère ; de tous ses membres qu'il agitait il tendait vers sa mère, et n'en détachait point les yeux ; il fallut que les bourreaux l'apportassent au préteur. Celui-ci l'ayant reçu dans ses bras, le caressait doucement ; il s'efforçait d'arrêter ses larmes, et le plaçant sur ses genoux, cherchait à l'embrasser. Mais l'enfant, les yeux fixés sur sa mère, éloignait de lui le préteur, détournait la tête, et, s'aidant de ses petites mains, il lui égratignait le visage avec ses ongles. Enfin, comme le petit de la chaste tourterelle, imitant la voix de sa mère, le bienheureux enfant s'unit à la confession de Julitte, et crie avec elle : Je suis chrétien. En même temps il frappe de ses pieds les flancs du préteur. Furieux, le monstre (car on ne peut appeler homme celui que n'adoucit point l'innocence de cet âge) saisit l'enfant par le pied, et du haut de son siège il le jette à terre. La tête de la noble victime se brise contre les angles des degrés, la cervelle jaillit, et le tribunal entier est arrosé de sang. Remplie d'une allégresse qui ne peut se contenir à ce spectacle, Julitte s'écrie : Grâces vous soient rendues, ô Seigneur, d'avoir voulu que mon fils consommât son sacrifice et reçût avant moi de votre bonté la couronne immortelle !

 

Honteux et furieux, le juge fait suspendre Julitte sur le chevalet ; par son ordre, on lui déchire violemment les côtes, et on verse sur ses pieds de la poix bouillante. Pendant l'exécution, un héraut criait : Julitte, aie pitié de toi et sacrifie aux dieux; redoute la triste mort qui vient de frapper ton fils. Mais la vaillante martyre, inébranlable au milieu des tourments, criait elle-même : Je ne sacrifie point aux démons, mais j'honore le Christ, Fils unique de Dieu, par qui le Père a crée toutes choses ; j'ai hâte de rejoindre mon enfant, pour lui être réunie dans le royaume des cieux. Alors, poussant jusqu'au bout sa folie, le cruel juge prononça sa sentence contre celle dont il désespérait de vaincre la constance au combat : Cette femme, y était-il dit, aura la tête tranchée par le glaive, et le corps de son fils sera traîné au lieu où l'on jette les cadavres des criminels. Ce fut le dix-sept des calendes d'août que Julitte, l'illustre martyre, et Cyr, son glorieux fils, consommèrent par la grâce de Jésus-Christ leur triomphe. L'Eglise de Nevers les reconnaît pour ses Patrons, ainsi que plusieurs autres églises et monastères du royaume, entre lesquels la paroisse de Villejuif, près Paris, se glorifie de posséder une portion considérable des reliques des deux martyrs, et les entoure de la plus  grande  vénération.

 

 

Il est comblé, votre désir, ô Julitte ; vous avez rejoint votre enfant. Inséparables tous deux comme sur la terre, vous êtes l'ornement des cieux. Les anges vous admirent ; à la vue de cette mère et de son fils unis dans la louange du Dieu trois fois saint, ils comprennent que la production de leurs sublimes hiérarchies n'avait point épuisé la sagesse du Créateur. Epanouis à la fois sous le regard éternel, leurs neuf chœurs se communiquaient dans un ordre parfait lumière et amour ; mais rien, dans cet ensemble merveilleux, ne laissait soupçonner les rapports que le Seigneur méditait d'établir entre d'autres êtres créés également pour sa gloire. La nature humaine a sur l'ange cet avantage qu'elle imite, en se communiquant, l'essentielle relation de Dieu le Père et de son Verbe ; ce que ne font pas les plus hauts séraphins, l'homme, reprenant pour soi la parole de Dieu, peut dire à son semblable : "Vous êtes mon fils" ! Or cette filiation, sans laquelle l'homme n'arriverait pas à la vie terrestre et caduque de ce monde inférieur, il la retrouve, non moins véritable, et pour l'éternité, dans les régions de l'ordre surnaturel ; car la nature n'est qu'une faible image des réalités qui sont le partage des élus. C'est ainsi, ô Julitte, que vous êtes deux fois mère du saint enfant qui repose dans vos bras ; mais combien ne l'emporte pas sur la première, dans l'ordre du temps, cette seconde naissance par laquelle vous l'avez engendré à la gloire ! L'enfantement de votre martyre l'emporta, lui aussi, en douleurs ; c'est la loi de toute maternité depuis la chute : la sentence qui atteignit Eve a son terrible écho dans le monde de la grâce.

 

 Aujourd'hui, selon la parole du Seigneur, vous ne vous souvenez plus des souffrances. Le sacrifice de la mère et du fils, commencé dans l'angoisse d'une confession douloureuse, est aujourd'hui un sacrifice d'allégresse et de louange. Car votre commune oblation se poursuit au ciel : elle reste la base des relations si puissantes et si douces, où Dieu trouve sa gloire ; elle est la source des bénédictions que le Seigneur se plaît à répandre par vous sur la terre.

 

Puissiez-vous, ô martyrs, hâter le retour de la vraie lumière dans cet Orient qui vous donna la vie et reçut en échange votre sang précieux ! Bénissez l'Occident, où tant d'églises célèbrent aujourd'hui votre fête. Que la France, votre seconde patrie, ressente toujours les effets d'une protection qui remonte si haut déjà dans les fastes de son histoire.

 

Charlemagne à genoux devant Cyr, le grand empereur à vos pieds, nous révèle bien votre pouvoir, ô fils de Julitte ; et dans nos temps, votre fidèle Eglise de Nevers, gardée contre toute espérance de l'invasion prussienne qui ravageait les alentours, témoigne assez la permanence de ce pouvoir protecteur remis aux mains d'un enfant par le Dieu des armées.

 

Aujourd'hui ce n'est point d'hostilités étrangères qu'il s'agit, mais d'épreuves plus terribles encore, et qui, pour une part bien large, rappellent les vôtres. Soutenez la foi des mères, ô Julitte ; élevez leur christianisme à la hauteur des enseignements contenus dans vos glorieux combats.

 

 Devant la tyrannie qui s'empare de l'éducation pour perdre l'âme des petits enfants, que Cyr trouve partout des imitateurs. On en a vus déjà qui, sous l'odieuse pression de maîtres impies prétendant leur dicter des leçons condamnées par l'Eglise, ne savaient écrire que le Credo reçu de leur mère. Honneur à eux ! Sans nul doute, à ce spectacle vous avez tressailli, ô Cyr, et votre regard s'est arrêté avec complaisance sur ces émules que notre siècle vous donne. Tout n'est donc pas perdu encore pour notre malheureux pays.

 

 Avec votre mère, développez toujours plus dans les enfants de l'Eglise ce sentiment de la sainte liberté devenue leur part au baptême : c'est elle qui, soumise à toute puissance venant de Dieu, triompha pourtant des Césars ; c'est de sa noble indépendance à l'égard de tout abus de pouvoir que dépend encore le salut de la société.

  

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

  

Konya

KONYA, ancienne ICONIUM (ICONE), en Turquie aujourd'hui

 

 

Cathédrale Saint Cyr-Sainte Julitte Nevers

Nevers : Cathédrale Saint Cyr et Sainte Julite

 

 

Eglise Paroissiale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte

Eglise Paroissiale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte - Monument historique de Villejuif 

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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 08:00

L'Esprit divin qui règne sur cette partie du Cycle, est avant tout le témoin du Verbe. L'Homme-Dieu l'annonçait sous ce titre au monde qu'il devait le laisser pour retourner à son Père, après avoir rendu lui-même son grand témoignage à la vérité souveraine. Formés par l'Esprit sur le type du Fils de l'homme, les fidèles sont aussi des témoins, dont la mission est de refouler le mensonge, ennemi de Dieu, en exprimant la vérité dans leurs paroles et leurs actes. Mais le témoignage suprême, qu'il n'est pas donné à tous de rendre, est celui du sang ; les martyrs sont les privilégiés de cette lutte incessante du vrai contre le faux, en laquelle se résume l'histoire. Ils ne pouvaient manquer de briller au ciel en ces jours.

 

Bientôt l'Eglise va tressaillir à la naissance de Jean le Précurseur, cet homme si grand entre tous, et dont la grandeur fut d'avoir été envoyé par Dieu pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière. Nous aurons alors occasion de méditer plus longuement ces pensées, auxquelles semblent vouloir nous préparer déjà les groupes joyeux de martyrs qui vont se succéder,  comme pour annoncer la prochaine arrivée de l'Ami de l'Epoux.

 

 Aujourd'hui, accompagné de ses fidèles nourriciers Modeste et Crescence, c'est un enfant qui vient nous apprendre le prix du baptême, et la fidélité due contre tous au Père qui est dans les cieux. Sa gloire est grande, au ciel et sur la terre ; les démons , qui tremblaient devant lui, continuent de le craindre ; son nom reste inscrit dans la mémoire du peuple chrétien comme celui de l'un de ses plus puissants auxiliaires, à la suite de saint Elme ou Erasme, dont le commencement de ce mois nous ramenait le souvenir. Saint Vite, ou saint Guy, garde le pouvoir de délivrer ceux qui recourent à lui dans les atteintes du triste mal qui porte son nom. Il neutralise la morsure des chiens enragés, et se montre secourable aux animaux eux-mêmes. On le prie encore contre la léthargie, ou le sommeil trop prolongé ; le coq qui l'accompagne en diverses représentations rappelle cet usage, ainsi que celui d'invoquer notre saint pour obtenir d'être réveillé à une heure déterminée.

 

 Lisons, dans le livre de la sainte Liturgie, le martyre de saint Guy et de ses deux compagnons :  

Guy fut baptisé tout enfant à l'insu de son père qui, lorsqu'il l'eut appris, n'omit rien pour détacher son fils de la religion chrétienne. L'enfant demeurant inébranlable, il le livra au juge Valérien pour être battu de verges ;  mais ce fut en vain, et on le rendit à son père. Pendant que celui-ci songe à trouver de plus graves châtiments, Guy, averti par un ange, gagne un autre pays avec Modeste et Crescence qui l'avaient élevé. Là, sa sainteté acquit une telle renommée qu'elle parvint jusqu'à Dioclétien. L'empereur avait un fils tourmenté par le démon ; il fit venir le saint pour l'en délivrer ; mais cette délivrance une fois obtenue, le prince ingrat tenta d'amener par l'offre des plus grandes récompenses le libérateur de son fils au culte des faux dieux, et ne pouvant y réussir, il le fit jeter en prison chargé de chaînes, avec Modeste et Crescence.

 

Mais leur constance n'en fut qu'augmentée. L'empereur ordonne alors qu'on les plonge dans une chaudière remplie de plomb fondu, de poix et de résine embrasée ; mais , comme les trois enfants hébreux, ils y chantent des hymnes au Seigneur. On les retire, on les jette à un lion, qui se prosterne et lèche leurs pieds. La foule est ébranlée par ce miracle ; enflammé de colère, Dioclétien les fait étendre sur le chevalet, où leurs membres sont mis en pièces et leurs os rompus. Au même moment se produisirent des tonnerres, des éclairs et de grands tremblements de terre qui renversèrent les temples des dieux et tuèrent beaucoup de monde. Une femme noble, appelée Florence, recueillit les restes des martyrs et les ensevelit honorablement avec des parfums.

 

 

Vos combats sont finis, glorieux martyrs ; ils ont peu duré, mais la couronne qu'ils vous valurent est éternelle. Pour toujours vous est acquise, ô Modeste et Crescence, la reconnaissance de Dieu même, à qui vous avez rendu fidèlement le dépôt qu'il vous confia dans cet enfant devenu le vôtre par là foi et le saint baptême. Et vous, noble enfant qui préférâtes le Père du ciel à celui de la terre, qui dira la tendresse dont vous entoure à jamais Celui que vous avez si courageusement reconnu devant les hommes ? Il veut que dès ici-bas éclatent à votre endroit les marques de sa munificence ; car il vous confie une large part dans l'exercice de sa puissance miséricordieuse. En retour de la sainte liberté qui, dès les premières lueurs de la raison, régna dans votre âme et soumit dans une complète obéissance votre corps à cette âme, vous possédez sur la nature déchue un pouvoir merveilleux : les malheureux dont les membres désordonnément agités par une cruelle maladie ne connaissent plus la direction d'une volonté maîtresse, les hommes mêmes qu'un sommeil trop prolongé ne laisse point libres de leurs actes, retrouvent à vos pieds la parfaite harmonie du corps et de l'âme, la docilité du premier permettant à celle-ci de vaquer aux devoirs qui lui incombent envers Dieu et la société.

 

Illustre saint, soyez toujours plus large dans l'exercice de votre don précieux, pour le bien de l’humanité souffrante et la plus grande gloire du Dieu qui vous a couronné.

 

Nous vous demandons pour tous avec l'Eglise, et par vous nous demandons à Dieu la destruction de l'orgueil qui rompt l'équilibre dans l'homme et le fait dévier de sa voie, le mépris du mal qui lui rend au contraire la liberté dans l'amour.

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

   

 

Fonts Baptismaux (XIIe s.)

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 05:00

LYDWINE naquit, en Hollande, à Schiedam, près de la Haye, le lendemain de la fête de sainte Gertrude, le dimanche des Rameaux de l’an du Seigneur 1380.

 

 Son père, Pierre, occupait l’emploi de veilleur de nuit de la ville et sa mère, Pétronille, était originaire de Ketel, un village voisin de Schiedam. Ils étaient issus, l’un et l’autre, paraît-il, de familles qui, après avoir connu une certaine aisance, étaient devenues pauvres. Les ancêtres de Pierre, qui auraient appartenu à la noblesse, étaient de valeureux capitaines, dit Thomas A Kempis.

 

Nous ne possédons aucun autre renseignement précis sur leurs lignées ; les historiens de la sainte nous entretiennent seulement du père de Pierre, c’est-à-dire du grand-père de Lydwine, Joannes, qu’ils nous présentent tel qu’un pieux homme, priant nuits et jours, ne mangeant de la viande que le dimanche, jeûnant deux fois par semaine et se contentant, le samedi, d’un peu de pain et d’eau. Il perdit sa femme à l’âge de quarante ans et fut opiniâtrement assailli par le Démon. Sa chaumine subit les phénomènes des maisons hantées ; le Diable la secouait du haut en bas, chassait les domestiques, brisait la vaisselle sans cependant, spécifie assez bizarrement Gerlac, que le beurre contenu dans les pots qui se cassaient, se répandit.

 

 Quant à son fils Pierre, il eut de sa femme Pétronille neuf enfants, une fille, Lydwine, qui fut la quatrième par rang d’âge, et huit garçons dont deux nous sont signalés par les biographes, l’un par son nom de Baudouin simplement ; l’autre, Wilhelm, qui apparaît, à plusieurs reprises, dans l’histoire de sa sœur. Il se maria et eut une fille qui porta le nom de son aïeule Pétronille et un garçon qui s’appela comme son oncle Baudouin. Si nous citons encore un cousin Nicolas, dont on aperçoit deux fois le profil, à la cantonade dans ce récit, et un autre parent, Gerlac l’écrivain, qui, tout en étant moine demeura longtemps, sans qu’on sache pourquoi, dans la maison de la sainte, nous aurons donné, je pense, tout ce que les anciens textes nous apprennent sur cette famille.

 

 Le jour où naquit Lydwine, sa mère, qui ne se croyait pas sur le point d’enfanter, se rendit à la grand’messe ; mais les douleurs la saisirent et elle dut rentrer précipitamment à la maison ; elle y accoucha, au moment même où, en cette fête des Palmes, l’on chantait à l’église la Passion de Notre-Seigneur, selon saint Mathieu. Sa délivrance fut indolore et facile, alors que ses précédentes gésines avaient été si laborieuses qu’elle avait failli y succomber.

 

L’enfant reçut sur les fonts baptismaux le nom de Lydwine, ou Lydwyd, ou Lydwich, ou Liedwich, ou Lidie, ou Liduvine, nom qui, sous ces orthographes et ces résonnances différentes, dériverait du mot flamand "lyden", souffrir, ou signifierait, d’après Brugman, en langue germanique, "grande patience".

 

Les biographes observent, à ce sujet, que cette appellation et que le moment même de la fête où la petite vint au monde, furent prophétiques.

 

 

J.-K. Huysmans

  

Sainte Lydwine de Schiedam 

Sainte Lydwine de Schiedam

 

1902

Huysmans, 1902

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 04:00

Entre les prélats de notre France qui florissaient le plus sur la fin du règne de Clovis II, saint Landry, évêque de Paris, fut un des plus signalés pour ses actions vertueuses. Il était Français de nation : on ne parle point du lieu de sa naissance. Dès son jeune âge, il s'adonna tellement à la vertu, qu'il pouvait servir à tous d'un rare exemple de perfection. Notre-Seigneur, qui l'avait choisi pour servir de lumière à plusieurs, l'élira au siège épiscopal de Paris, par l'élection qu'en fit le clergé, l'an de Notre-Seigneur 630, au temps de Clovis, roi de France, fils de Dagobert et de Sichilde.

 

Le mérite de sa très sainte vie le rendit plus illustre que l'antiquité ou la noblesse de sa race, puisque l'histoire a remarqué l'un et non pas l'autre. Il se comporta dignement en sa charge, s'employant assidument en la prédication, et en la pratique des actions héroïques et vertueuses. Il avait un soin particulier de soulager les pauvres, de nourrir les pèlerins, de marier les filles pauvres, d'assister les malades et de s'employer à toutes sortes d'œuvres charitables, avec tant de ferveur et d'affection, que pour ses pieuses et grandes libéralités, il fut appelé prodigue par les mondains.

 

Ce fut lui qui fit construire l'Hôtel-Dieu de Paris, où de son propre revenu il nourrissait les pauvres malades, et ne se contentait pas d'accomplir ce conseil évangélique : 'Donne à tout homme qui te demande', mais il prévenait même et cherchait les indigents et les nécessiteux, pour les secourir. Enfin il devenait lui-même indigent pour faire du bien et subvenir aux indigents ; tant était grand le feu de sa charité, suivant en cela de bien près les exemples du Pasteur des pasteurs. D'où vient qu'il est représenté ordinairement comme un jeune homme tenant entre ses mains une corbeille remplie de pains, pour marque de son aumône continuelle.

 

Ainsi ce saint personnage montrait le chemin du ciel, prêchait les œuvres de charité, et était une lampe brillante par ses prédications, et ardente par ses charitables actions.

 

Il avait une singulière dévotion à saint Denis, apôtre de la France et le premier évêque de Paris, et aux saints martyrs Rustic et Éleuthère, ses compagnons, dont les corps reposent en l'église de l'abbaye de Saint-Denis en France. De sorte qu'afin que les religieux de l'abbaye se conservassent mieux et plus facilement à la discipline monastique, en la pureté et en la tranquillité, il exempta l'abbaye de la juridiction de l'évêché de Paris, à la requête même du roi Clovis II, l'an 662, le seizième de son règne, laquelle exemption il fit confirmer, ratifier et soussigner à vingt-quatre évêques assemblés à Clichy : entre lesquels était saint Ouen, archevêque de Rouen, et saint Éloi, évêque de Noyon. Elle fut écrite sur une écorce de bois, qui se conserve soigneusement en cette abbaye. Ce privilège a aussi depuis été confirmé par l'autorité du Saint- Siège apostolique. C'est ainsi que le rapporte Doublet, en son Histoire de l'abbaye de Saint-Denis.

 

Saint Landry donc, après avoir gouverné l'Église de Paris avec autant de soin, de zèle et d'affection qu'on pouvait désirer d'un saint prélat, rendit son âme à Dieu, et s'en alla recevoir la récompense de ses travaux au ciel, le dix juin.

 

 Son corps fut inhumé en l'église de Saint-Germain l'Auxerrois, où, par son invocation et par l'attouchement de son suaire et d'une de ses dents, il s'est fait plusieurs miracles.

 

Les petits Bollandistes

Vie des Saints

   

Saint Landry

Saint Landry bénissant

Cathédrale Notre Dame de Paris

Chapelle Saint Landry

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 08:00

Les roses et les lis alternent sans fin dans la couronne tressée, par les siècles à l'Epouse du Fils de Dieu. En ce monde qui le sait si peu, tout n'a qu'un but : donner dès ici-bas les attraits du ciel à l'Eglise, agencer sa parure pour l'éternité ; parure sublime, faite des vertus des saints, qui doit rendre l'élue du Verbe digne de s'asseoir à la droite de l'Epoux au plus haut des cieux (Apoc. XIX, 7-8).

 

Le Cycle sacré, en sa révolution annuelle, nous donne l'image du travail incessant par lequel l'Esprit-Saint, diversifiant les mérites des serviteurs de Dieu, compose ainsi pour les noces éternelles l'admirable variété des ornements de l'Eglise dont ils sont les membres.

 

Deux martyrs, empourprés de leur sang, viennent aujourd'hui relever la blancheur éclatante des œuvres de Norbert ; leur gloire est de celles que n'éclipse aucune autre ; mais ils n'en disposent pas moins nos yeux, par cette variété merveilleuse, à contempler délicieusement aussi la douce lumière que Marguerite, la perle de l'Ecosse, projettera demain sur le monde.

 

 Prime et Félicien, Romains opulents, étaient déjà parvenus à la maturité de l'âge, quand la voix du Seigneur se fit entendre à eux pour les retirer de la vanité des idoles. Frères par le sang, ils le devinrent plus encore par leur commune fidélité à l'appel de la grâce. Ensemble ils se montrèrent les intrépides soutiens des confesseurs du Christ, au milieu des atroces persécutions qui sévirent sur l'Eglise dans la seconde moitié du troisième siècle de notre ère. Un même combat devait aussi terminer leur vie ici-bas, et les engendrer le même jour au ciel. Ils méritèrent de devenir, dans leurs précieux restes, le trésor principal du célèbre sanctuaire consacré sur le mont Cœlius au premier des martyrs.

 

 La sainte Liturgie emploie les lignes suivantes à rappeler leur triomphe : 

Les deux frères Prime et Félicien furent accusés de professer la religion chrétienne et jetés dans les fers, sous la persécution de Dioclétien et de Maximien. Leurs liens furent déliés par un ange qui les rendit à la liberté. Ils ne tardèrent pas à être ramenés devant le préteur ; mais comme ils défendaient avec énergie la foi chrétienne, on les sépara, et l'on tenta d'abord en diverses manières la constance de Félicien. Les conseillers d'impiété virent bientôt que leurs paroles ne pourraient rien obtenir ; on cloua les pieds et les mains du martyr à un tronc d'arbre, et on le laissa ainsi suspendu durant trois jours, sans lui donner à manger ni à boire. Le lendemain, Prime fut appelé devant  le préteur qui lui parla ainsi : "Vois combien la prudence de ton frère est supérieure à la tienne ; il a obéi aux empereurs, et il est comblé d'honneurs auprès d'eux. Toi-même, si tu veux l'imiter, tu partageras les mêmes honneurs  et les mêmes grâces".

 

 Prime répondit : " J'ai connu par un ange ce qui est arrivé à mon frère. De même que je suis étroitement lié à lui par la volonté, puissé-je n'en pas être séparé non plus dans le martyre !"

 

A ces paroles le préteur s'enflamma de colère, et, en plus des autres tourments qu'il fit subir à Prime sous les yeux de Félicien présent désormais, il ordonna que l'on versât du plomb fondu dans sa bouche. Peu après il les fit conduire à l'amphithéâtre, et on lâcha deux lions sur eux ; mais ces animaux se prosternèrent aux pieds des martyrs, et ils les caressaient de la tête et de la queue.

 

Plus de douze mille hommes étaient venus à ce spectacle ; cinq cents embrassèrent la religion chrétienne avec leurs familles. Le préteur, ému de ces faits, donna ordre de frapper les martyrs de la hache.

   

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

   

La Vierge de l'Apocalypse par Giovanni del Biondo

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 17:50

Ana de San Bartolomé

 

Après Anne de Jésus, Anne de Saint-Barthélemy tient la première place dans l'histoire de la fondation du Carmel Déchaussé en France.

 

Chétive paysanne, elle avait été reçue en 1568 au monastère d'Avila, pour y remplir les humbles offices des soeurs du voile blanc. Pendant de longues années et jusqu'à la mort de sainte Thérèse, elle eut le privilège de ne quitter la sainte ni jour ni nuit, de lui prodiguer ses soins, de lui préparer ses aliments, de blanchir son linge, de la vêtir, car son bras trois fois cassé lui refusait tout service, enfin de prendre soin de tout ce qui regardait sa personne.

 

" Le jour où elle [Sainte Thérèse d'Avila] mourut, dit-elle dans son autobiographie, je la changeai de tout, linge, manches, toque, vêtements, elle se regardait, toute contente de voir comment elle serait propre et, tournant les yeux sur moi, elle me regarda en souriant, et me témoigna par signes sa reconnaissance". (Autobiographie de la V. M. Anne de Saint-Barthelémy)

 

 De celle qui a écrit ces lignes, comment parlerions-nous sans tendresse ? Du reste, elle est à peine de la terre. Sa vie n'est qu'une longue suite de visions et d'extases. Arrivée en France, on l'éleva à la même dignité que ses sœurs et on lui donna le voile noir. Dieu aidant, elle fera chez nous de grandes choses. Elle n'avait certes ni la haute intelligence, ni l'invincible caractère d'Anne de Jésus. "Timide et simple, ignorante des affaires, facile à troubler et prompte à changer d'avis, sa nature aimante et douce, que l'éducation n'a pas développée, sent vivement et s'exagère parfois les froideurs dont elle croit être l'objet". Ainsi la jugent nos carmélites d'aujourd'hui. Mais quelles que soient ses infirmités, ce que la France avait alors de plus rare s'est laissé conduire avec joie par cette humble femme dont les yeux semblaient refléter encore la suprême extase de sainte Thérèse.

 

Les quatre autres — Eléonore de Saint-Bernard, Isabelle de Saint-Paul, Isabelle des Anges et Béatrix de la Conception — moins éclatantes, mais non pas moins lumineuses, paraissent tout à fait aimables. Elles ont plus de finesse et de jugement qu'Anne de Saint-Barthélemy, plus de souplesse et d'humanité qu'Anne de Jésus. La plus âgée de la précieuse troupe, Anne de Jésus avait alors cinquante-neuf ans, la plus jeune, Eléonore de Saint-Bernard, vingt-sept ans.

 

 La Mère Anne de Saint-Barthélemy dans son autobiographie nous présente ainsi ses propres impressions du voyage d'Espagne en France :

" Deux religieux de notre Ordre, grands serviteurs de Dieu, deux prêtres français [Bérulle et Quintanadoine], M. René Gauthier, avec trois Français à cheval, nous accompagnèrent. Les trois dames françaises étaient seules en un carrosse, et les six religieuses dans un autre. 

" Nous nous réunissions dans les hôtelleries. Les dames françaises nous enseignaient leur langue : il faut en convenir, nous n'y fîmes pas de grands progrès. A peine pouvions-nous dire quelques phrases. Notre-Seigneur voulut nous mortifier en ce point et je crois que ce fut meilleur pour nous. Car nous ne nous sommes pas mal trouvées de parler peu : chaque nation a ses coutumes. 

" Je laisse à considérer ce que durent souffrir de pauvres femmes dans un si long voyage, qu'on juge surtout combien il en coûtait à des religieuses, je ne dis pas de marcher souvent à pied, mais de se voir exposées à la vue des gens, et d'être obligées d'accepter le secours du premier venu, pour se tirer des endroits en précipices ou des profonds bourbiers. Je ne puis penser à tant de périls sans frissonner encore de crainte. 

" Mais je ne saurais donner d'assez justes louanges aux Français, pour les soins qu'ils ne cessèrent de prendre de nous, et pour la vertu qu'ils firent constamment paraître. Ils nous traitaient avec tant d'égards, leur conduite était si parfaite que nous en étions toutes confuses. Dans tout ce long voyage, ils ne firent pas entendre un mot messéant, ni aucune parole d'impatience, ils ne se permirent même pas aucun de ces mots plaisants par lesquels on cherche naturellement à faire diversion des ennuis et des fatigues de la route."

 

HENRI BREMOND

HISTOIRE LITTÉRAIRE DU SENTIMENT RELIGIEUX EN FRANCE

 

Henri BREMOND

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 21:40

AFP POLOGNE - VARSOVIE — Le prêtre polonais Jerzy Popieluszko, aumônier du syndicat Solidarité assassiné il y a 25 ans par la police du régime communiste, a été béatifié dimanche à Varsovie lors d'une grand-messe devant près de 150.000 fidèles, selon la police.

 

Priests carry relics of Father Jerzy Popieluszko ...

Priests carry relics of Father Jerzy Popieluszko during beatification mass on Plac Pilsudskiego in Warsaw June 6, 2010.

 

Marianna Popieluszko, mother of Father Jerzy ...

Marianna Popieluszko, mother of Father Jerzy Popieluszko, walks with priest from altar during beatification mass on Plac Pilsudskiego in center of Warsaw June 6, 2010

Marianna Popieluszko, mother of Father Jerzy ...

          

 

Marianna Popieluszko, mother of Father Jerzy ...

Marianna Popieluszko, mother of Father Jerzy Popieluszko, attends a mass on Plac Pilsudskiego in center of Warsaw June 6, 2010

The relics of beatified Father Jerzy Popieluszko ...

The relics of beatified Father Jerzy Popieluszko are carried through the streets of Warsaw June 6, 2010.

Priests carry the relics of beatified Jerzy Popieluszko ...

 

Priests carry the relics of beatified Jerzy Popieluszko ...

Priests carry the relics of beatified Jerzy Popieluszko during a procession following the beatification mass for him in Warsaw, Poland, Sunday June 6, 2010.

People attend a beatification Mass for priest ...

People attend a beatification Mass for priest Jerzy Popieluszko, on Sunday, June 6, 2010, in Warsaw, Poland.

 

Picture of Father Jerzy Popieluszko is unveiled ...

Picture of Father Jerzy Popieluszko is unveiled during a beatification mass on Plac Pilsudskiego in center of Warsaw June 6, 2010.

Priests stand in front of a giant portrait of ...

 

 

 

Marianna Popieluszko

The mother of Father Jerzy Popieliszko, Marianna, center, prays at her son's grave in front of the St. Stanislaw Kostka church in Warsaw, Poland, Saturday, June 5, 2010,

 

A shrine with the relicts of priest Jerzy Popieluszko ...

A shrine with the relicts of priest Jerzy Popieluszko stands in front of a giant portrait of him during a beatification Mass, in Warsaw, Poland, on Sunday, June 6, 2010.

 

 

Undated photo of Father Jerzy Popieluszko

Father Jerzy Popieluszko, seen in this undated photo

 

 

http://news.yahoo.com/

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