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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

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BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

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Vierge de Vladimir  

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SALVE REGINA

13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 04:58

Louise de Marillac
Portrait de Sainte Louise de Marillac
Hôpital de Moissac, Tarn-et-Garonne
Ministère de la culture

Fête le lundi 15 mars
Messe
à Notre Dame de Paris  le Dimanche 14 mars à 18h30
Messes lundi 15 et mardi 16 mars 
à la Chapelle Notre Dame de la Medaille Miraculeuse, 140 rue du Bac


Durant de longues années, Louise de Marillac est une femme habitée par l'anxiété, la culpabilité. Du fait de sa naissance illégitime, hors mariage, elle est rejetée par sa famille, placée dans des institutions : chez les religieuses Dominicaines de Poissy, puis dans un foyer pour jeunes filles à Paris. Louise n'a qu'un désir, s'enfermer dans un cloître, loin du monde et par la prière et les mortifications "vaincre la justice de Dieu".

Mais son tuteur lui refuse l'entrée au monastère des religieuses Capucines, à cause de sa faible santé. Le mariage lui est imposé. Il est célébré le 5 février 1613. Elle devient Mademoiselle Le Gras. La découverte de l'amour humain et de la maternité l'apaise et lui procure un début de bien-être. La maladie de son mari vers 1622 ravive ses angoisses. Elle s'imagine que Dieu la punit pour n'avoir pas répondu à son appel d'être religieuse. De nouveau, longues prières, jeûnes, mortifications corporelles se multiplient en vain. Nuit de l'âme et état dépressif la plongent dans le noir.

Une lumière le jour de la Pentecôte 1623 vient éclairer ses ténèbres. Elle perçoit un avenir dans une communauté où elle pourra se consacrer à Dieu, elle entrevoit son nouveau directeur spirituel et elle comprend surtout qu'elle doit rester près de son mari et son fils qu'elle voulait quitter pour retrouver la paix. Le 21 décembre 1625, elle devient veuve avec la charge d'un enfant de 12 ans. Assez désemparée, elle accepte la direction de Vincent de Paul malgré sa "répugnance", terme employé par elle dans le récit de sa lumière de Pentecôte.

Au-delà de l'aspect maladif et tourmenté de cette femme, Vincent découvre peu à peu la richesse enfouie de cette personnalité. Il la conduit vers une relation à Dieu plus sereine, et surtout il l'oriente vers la rencontre du pauvre à travers l'œuvre des Confréries de la Charité.

Une profonde évolution s'amorce. Louise se décentre d'elle-même, son regard découvre plus pauvre qu'elle. Sa prière ne s'arrête plus sur un Dieu austère, lointain, mais découvre la personne de Jésus-Christ. Dieu a voulu faire connaître son amour de l'homme en envoyant son Fils sur terre. Elle admire la totale disponibilité et l'humilité de la Vierge Marie qui donne au Fils de Dieu son humanité. Elle réalise que Dieu a besoin des hommes et des femmes pour perpétuer son œuvre. Avec Vincent de Paul, elle ose proposer aux paysannes, femmes peu reconnues par la société dirigeante de l'époque, de vivre une vie religieuse, sans cloître, sans voile, vie consacrée au service des rejetés de la société.

La méditation de la vie de Jésus est soutien et orientation de ce service. Seul un "amour fort" de Dieu permet d'avoir un "amour suave", compatissant et doux, envers les pauvres. Toute relation aux pauvres que Jésus reconnait comme ses frères a besoin d'être empreinte d'un amour plein de tendresse et d'un vrai respect. L'un ne peut aller sans l'autre.

Louise n'hésite pas à regarder ce service comme une suite de l'œuvre rédemptrice du Christ. C'est une joie et une lourde responsabilité de "coopérer avec Dieu au salut du monde".

L'Eucharistie devient pour toutes les servantes des pauvres, source de vie, "cette admirable invention incompréhensible aux sens humains" manifeste le fort désir de Jésus non seulement de demeurer présent, mais de partager son amour par une forte union. La communion est un moment inoubliable pour Louise.

Cependant Louise de Marillac reste une femme fragile. Elle connaît des périodes difficiles, notamment lorsque des Sœurs quittent la Compagnie. Elle s'avoue responsable de leur abandon. Il lui faudra du temps pour découvrir la miséricorde de Dieu envers elle, cette miséricorde qui pardonne au-delà de ce que l'homme peut espérer.

Après des années obscures, Louise a compris que seul l'amour de Dieu et du prochain pouvait guider sa vie. Elle peut maintenant aller sereinement à la rencontre de son Seigneur. De sa chambre de malade, Vincent de Paul lui envoie ce message : "Vous partez la première, j'espère, si Dieu m'en fait la grâce, vous rejoindre bientôt."

Louise meurt le 15 mars 1660, entourée de son fils avec sa femme et sa petite fille et de nombreuses Filles de la Charité.

Elisabeth Charpy, Fille de la Charité
Auteur du livre 'Prier quinze jours avec Louise de Marillac', Nouvelle Cité n° 105
Louise de Marillac (1591-1660) - Église Catholique en France

Filles de la Charité
Les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul


Louise de Marillac est une parisienne née en 1591. Elle épouse Antoine Le Gras, à Saint-Gervais, en 1613.

A Saint-Nicolas-des-Champs, sa paroisse, elle reçoit à la Pentecôte 1623, une grâce de l’illumination spirituelle qui la libère de ses troubles de conscience. Puis, veuve, elle quitte son hôtel du Marais pour habiter rive gauche, sur la paroisse Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à proximité du Collège des Bons-Enfants.

C’est là qu’en 1633, avec l’assentiment de Monsieur Vincent, devenu son directeur de conscience, elle groupe, dans sa maison de la rue des Fossés-Saint-Victor, actuelle rue du Cardinal Lemoine, les premières Servantes des Pauvres, les Filles de la Charité, cheville ouvrière des Confréries de charité fondées par Monsieur Vincent au cours de ses missions.

L’afflux des vocations impose le transfert de la communauté en 1636 au village de la Chapelle, puis en 1641 au faubourg Saint-Denis, et le 15 mars 1660 sur la paroisse Saint-Laurent.

Elle est canonisée par Pie XI en 1934 et Jean XXIII la déclare "patronne de tous ceux qui s’adonnent aux oeuvres sociales chrétiennes" en 1960.

La fondation de Louise irrigue une capitale d’un demi million d’habitants. Elle a la charge du vétuste et énorme Hôtel-Dieu, puis dès sa création en 1657, de l’hôpital général de la Pitié-Salpêtrière, qui reçoit le flot des pauvres que la Fronde a multiplié.

Louise fonde également avec Monsieur Vincent, l’oeuvre des Enfants Trouvés en 1638, installée plus tard dans le château de Bicêtre.

L'Eglise catholique à Paris : Sainte Louise de Marillac



Sainte Louise de Marillac
Sainte Louise de Marillac à Saint Pierre de Rome

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 10:00

Evêque de Jérusalem de 313 à sa mort en 334, il participa au Concile de Nicée en 325. C'est là qu'il demanda à l'empereur Constantin de détruire les temples païens construits par l'empereur Hadrien sur les lieux saints chrétiens. Constantin acquiesça à sa demande et envoya sa mère sainte Hélène. Avec son aide, Macaire fit construire les basiliques du Saint Sépulcre, de l'Eleona au Mont des Oliviers et de Bethléem.


Patriarch Macarius
 

calendrier de Terre Sainte

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 10:00

Santa Francesca Romana 2
Après avoir donné durant quarante ans l'exemple de toutes les vertus dans l'union conjugale qu'elle avait contractée dès l'âge de douze ans, Françoise alla chercher dans la retraite le repos de son cœur éprouvé par de longues tribulations ; mais elle n'avait pas attendu ce moment pour vivre au Seigneur.

Durant toute sa vie, des œuvres de la plus haute perfection l'avaient rendue l'objet des complaisances du ciel, en même temps que les douces qualités de son cœur lui assuraient la tendresse et l'admiration de son époux et de ses enfants, des grands dont elle fut le modèle, et des pauvres qu'elle servait avec amour.

Pour récompenser cette vie tout angélique, Dieu permit que l'Ange gardien de Françoise se rendît presque constamment visible à elle, en même temps qu'il daigna l'éclairer lui-même par les plus sublimes révélations. Mais ce qui doit particulièrement nous frapper dans cette vie admirable, qui rappelle à tant d'égards les traits de celle des deux grandes saintes Elisabeth de Hongrie et Jeanne-Françoise de Chantal, c'est l'austère pénitence que pratiqua constamment l'illustre servante de Dieu. L'innocence de sa vie ne la dispensa pas de ces saintes rigueurs ; et le Seigneur voulut qu'un tel exemple fût donné aux fidèles, afin qu'ils apprissent à ne pas murmurer contre l'obligation de la pénitence qui peut n'être pas aussi sévère en nous qu'elle le fut en sainte Françoise, mais néanmoins doit être réelle, si nous voulons aborder avec  confiance le Dieu de justice, qui pardonne
facilement à l'âme repentante, mais qui exige la satisfaction.

 

La sainte Eglise consacre le récit suivant à la vie, aux vertus et aux miracles de sainte Françoise : 

Françoise, noble dame romaine, donna dès les premières années de sa vie d'illustres exemples de vertu. Elle méprisa les divertissements de l'enfance et les attraits du monde, mettant toutes ses joies dans la solitude et dans la prière. A l'âge de onze ans, elle conçut le dessein de consacrer sa virginité à Dieu, et d'entrer dans un monastère. Toutefois ayant cru, dans son humilité, devoir obéir à la volonté de ses parents, elle épousa Laurent de Ponziani, jeune homme riche et de grande naissance. Elle conserva toujours dans le mariage, autant qu'il lui fut possible, le genre de vie austère qu'elle s'était proposée, fuyant avec horreur les spectacles, les festins et les autres divertissements semblables. Son habit était de laine et d'une grand simplicité, et tout ce qui lui restait de temps après les soins domestiques, elle l'employait à la prière et à l'assistance du prochain. Elle s'appliquait avec un grand zèle à retirer les dames romaines  des pompes du siècle, et à les détourner des vaines parures. Ce fut ce qui la porta, du vivant de son mari, à fonder dans Rome la maison des Oblates de la Congrégation du Mont-Olivet, sous la Règle de Saint Benoît. Elle supporta non seulement avec constance, mais avec action de grâces, l'exil de son mari, la perte de ses biens, les malheurs de sa famille tout entière, disant souvent avec le bienheureux Job : "Le Seigneur me l'a donné, le Seigneur me l'a ôté : que le Nom  du Seigneur soit béni."

 

Après la mort de son mari, elle courut à la maison des Oblates, et là, les pieds nus, la corde au cou , prosternée contre terre et fondant en larmes, elle les supplia de vouloir bien la recevoir parmi elles. Son désir lui ayant été accordé, bien qu'elle fût la mère de toutes, elle mettait sa gloire à ne prendre d'autres titres que ceux de servante, de femme de néant et de vase d'ignominie. Ses paroles et ses actions manifestaient ce mépris qu'elle faisait d'elle-même. Car souvent, en revenant d'une vigne située dans un faubourg, elle marchait par la ville portant un faix de bois sur sa tête, ou conduisant l'âne qui le portait. Elle secourait les pauvres, et leur faisait d'abondantes aumônes. Elle visitait les malades dans les hôpitaux, et les soulageait non seulement par la nourriture du corps, mais encore par de salutaires exhortations. Elle s'appliquait constamment à tenir son corps en servitude par les veilles, les jeûnes, le cilice, la ceinture de fer, et les fréquentes disciplines. Elle ne faisait qu'un repas par jour et ses mets étaient des herbes et des légumes, sa boisson de l'eau pure. Quelquefois cependant elle modéra un peu ces grandes austérités par l'ordre de son confesseur, auquel elle obéissait fidèlement.

 

Elle contemplait les divins mystères, et principalement la Passion de Jésus-Christ notre Seigneur, avec une si grande ferveur d'esprit et une telle abondance de larmes, qu'elle semblait prête à expirer par la violence de la douleur. Souvent aussi lorsqu'elle priait, particulièrement après avoir reçu le très saint Sacrement de l'Eucharistie, elle demeurait immobile, l'esprit élevé en Dieu et ravie par la contemplation des choses célestes. De son côté, l'ennemi du genre humain s'efforçait, par les mauvais traitements et les coups, à la détourner de la voie qu'elle  s'était  proposée ; mais, sans jamais le craindre, elle évitait toujours ses attaques ; et par le secours spécial de son Ange avec lequel elle conversait familièrement, elle triompha glorieusement de cet ennemi. Elle éclata par le don de guérir les malades, et par celui de prophétie qui lui faisait prédire l'avenir et pénétrer les secrets des cœurs. 


Santa Francesca Romana 3
Le Seigneur multiplia un jour à sa prière quelques morceaux de pain suffisant à peine à la nourriture de trois Sœurs, en sorte que non seulement quinze en furent rassasiées, mais qu'il en resta encore de quoi remplir une corbeille.

Une autre fois, lorsque les Sœurs travaillaient hors de la Ville, au mois de janvier, à préparer du bois, elle désaltéra entièrement leur soif en leur présentant des grappes de raisin produites miraculeusement sur un cep qui pendait aux branches d'un arbre.

Enfin tout éclatante de vertus et de miracles, elle s'en alla au Seigneur dans la cinquante-sixième année de son âge ; et le Pape Paul V l'a  mise au nombre des Saints.

  
O Françoise , sublime modèle de  toutes les vertus, vous avez été la gloire de Rome chrétienne et l'ornement de votre sexe. Que vous avez
laissé loin derrière vous les antiques matrones de votre ville natale ! que votre mémoire bénie l'emporte sur la leur ! Fidèle à tous vos devoirs, vous n'avez puisé qu'au ciel le motif de vos vertus, et vous avez semblé un ange aux yeux des hommes étonnés.  L'énergie de  votre âme trempée dans l'humilité et la pénitence vous a rendue supérieure à  toutes les  situations.  Pleine d'une tendresse ineffable envers ceux que Dieu même vous avait unis, de calme et de joie intérieure au milieu des épreuves,  d'expansion  et d'amour envers toute créature, vous montriez Dieu habitant déjà votre âme prédestinée. Non content de vous assurer la vue et la conversation de votre Ange, le Seigneur soulevait souvent en votre faveur le rideau qui nous cache encore les secrets de la vie éternelle. La nature suspendait ses propres lois, en présence de vos nécessités ; elle vous traitait comme si déjà vous eussiez été  affranchie des conditions de la vie présente.

Nous vous glorifions pour ces dons de Dieu, ô Françoise ! mais ayez pitié de nous qui sommes si loin encore du droit sentier par lequel vous  avez marché. Aidez-nous à devenir chrétiens ; réprimez en nous l'amour du monde et de ses vanités, courbez-nous sous le joug de la pénitence,  rappelez-nous à l'humilité,  fortifiez-nous dans les tentations.

Votre crédit sur le cœur de Dieu vous rendit assez puissante pour produire des raisins sur un  cep flétri par les  frimas  de l'hiver ; obtenez que Jésus, la vraie Vigne, comme il s'appelle lui-même, daigne nous rafraîchir bientôt du vin de son amour exprimé sous le pressoir de la Croix.

Offrez-lui pour nous vos mérites, vous qui, comme lui, avez souffert volontairement pour les pécheurs. 

Priez aussi pour Rome chrétienne qui vous a produite ; faites-y fleurir
 le rattachement à la foi, la sainteté des mœurs et la fidélité à l'Eglise.

Santa Francesca Romana 1

Veillez sur la grande famille des fidèles ; que vos prières en obtiennent l'accroissement, et renouvellent en elle la ferveur des anciens jours.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique


tableaux : > Tor de' Specchi : Santa Francesca Romana

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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 10:00

Le même esprit qui avait inspiré Jean de Matha se reposa sur Jean de Dieu, et le porta à se faire le serviteur de ses frères les plus délaissés. Tous deux, dans ce saint temps, se montrent à nous comme les apôtres de la charité fraternelle.

Ils nous enseignent, par leurs exemples, que c'est en vain que nous nous flatterions d'aimer Dieu, si la miséricorde envers le prochain ne règne pas dans notre cœur, selon l'oracle du disciple bien-aimé qui nous dit : "Celui qui aura reçu en partage les biens de ce monde, et qui, voyant son frère dans la nécessité, tiendra pour lui ses entrailles fermées, comment la charité de Dieu demeurerait-elle en lui ?"

Mais, s'il n'est point d'amour de Dieu sans l'amour du prochain, l'amour des hommes, quand il ne se rattache pas à l'amour du Créateur et du Rédempteur, n'est aussi lui-même qu'une déception. La philanthropie, au nom de laquelle un homme prétend s'isoler du Père commun, et ne secourir son semblable qu'au nom de l'humanité, cette prétendue vertu n'est qu'une illusion de l'orgueil, incapable de créer un lien entre les hommes, stérile dans ses résultats. Il n'est qu'un seul lien qui unisse les hommes : c'est Dieu, Dieu qui les a
 tous produits, et qui veut les réunir à lui. Servir l'humanité pour l'humanité même, c'est en faire un Dieu ; et les résultats ont montré si les ennemis de la charité ont su mieux adoucir les misères auxquelles l'homme est sujet en cette vie, que les humbles disciples de Jésus-Christ qui puisent en lui les motifs et le courage de se vouer à l'assistance de leurs frères.

Le héros que nous honorons aujourd'hui fut appelé Jean de Dieu, parce que le saint nom de Dieu était toujours dans sa bouche. Ses œuvres sublimes n'eurent pas d'autre mobile que celui de plaire à Dieu, en appliquant à ses frères les effets de cette tendresse que Dieu lui avait inspirée pour eux. Imitons cet exemple ; et le Christ nous assure qu'il réputera fait à lui-même tout ce que nous aurons fait en faveur du dernier de nos semblables.
 

Le patronage des hôpitaux a été dévolu par l'Eglise à Jean de Dieu, de concert avec Camille de Lellis que nous retrouverons au Temps après la Pentecôte. Voici le récit abrégé des vertus de notre saint, tel qu'il nous est proposé dans la sainte Liturgie :
  

Jean de Dieu naquit de parents catholiques et pieux, dans la ville de Mont-Majour, au royaume de Portugal. Dès le moment de sa naissance, des prodiges annoncèrent d'une manière éclatante que le Seigneur l'avait choisi pour de glorieuses destinées. Une splendeur inattendue parut sur la maison, et les cloches sonnèrent d'elles-mêmes. S'étant  livré  quelque temps à une vie relâchée, il en fut retiré par la puissance divine, et commença à donner l'exemple d'une haute sainteté. Un sermon dans lequel il avait entendu la parole de Dieu, le porta si efficacement au désir de se convertir, que dès lors il sembla avoir atteint une perfection consommée, bien qu'il ne fût qu'au commencement d'une sainte vie. Ayant distribué tout ce qu'il possédait aux pauvres prisonniers, sa pénitence admirable et le mépris qu'il faisait de soi-même le donnèrent en spectacle à tout le peuple. Il passa pour insensé aux yeux du plus grand nombre : ce qui lui attira les plus mauvais traitements, et fît qu'on alla jusqu'à l'enfermer dans une prison destinée aux fous. Mais Jean, enflammé de plus en plus d'une charité céleste, trouva moyen de construire dans la ville de Grenade, avec les aumônes des personnes pieuses, deux vastes hôpitaux. Il y jeta les fondements d'un nouvel Ordre, et donna à l'Eglise l'Institut des Frères Hospitaliers, qui, répandus en beaucoup de lieux, servent les malades avec un grand profit pour les âmes et pour les corps. 

Souvent il apportait sur ses épaules  à son hospice les pauvres malades ; et là, rien ne leur manquait de ce qui pouvait être utile à leur bien spirituel et corporel. Sa charité s'étendait bien au delà des murs de son hôpital. Il faisait passer secrètement les choses nécessaires à de pauvres veuves, à de jeunes filles dont la vertu était en danger, et mettait le zèle le plus ardent à délivrer du vice impur ceux qui en étaient atteints. Un incendie terrible s'étant déclaré dans l'hôpital royal de Grenade, Jean se jeta intrépidement au milieu du feu ; on le vit aller et venir dans l'enceinte embrasée jusqu'à ce qu'il eût transporté sur ses épaules tous les malades, et sauvé tous les lits, en les jetant par les fenêtres. Après avoir passé une demi-heure au milieu des flammes, qui pendant ce temps avaient fait d'immenses progrès, conservé sain et sauf par un secours divin, on le vit enfin reparaître, à la grande admiration de tous les habitants de Grenade ; et Jean enseigna par cet exemple, comme un docteur de charité, que le feu qui le brûlait au dehors était moins ardent que celui qui le consumait au dedans.
 

La recherche de toutes sortes de mortifications, la plus profonde obéissance, l'amour de  la pauvreté la plus rigoureuse, le zèle de la prière, la contemplation des choses divines, et la dévotion envers la sainte Vierge furent les traits admirables par lesquels il excella. Il éclata aussi par le don des larmes. Attaqué d'une grave maladie, après avoir reçu les sacrements de l'Eglise dans les plus saintes dispositions, on le vit, au moment où ses forces allaient l'abandonner, se lever de son lit, couvert de ses vêtements, se jeter à genoux, et serrant de la main et du cœur l'image de Jésus-Christ attaché à la croix, mourir ainsi dans le baiser du Seigneur, le huit des ides de mars de l'an mil cinq cent cinquante. Même après sa mort, ses mains retenaient encore le crucifix sans vouloir le rendre, et il demeura dans la même posture, répandant une odeur de suavité merveilleuse, pendant environ six heures, sous les yeux de la ville entière, jusqu'à ce qu'enfin on levât son corps. Les nombreux miracles qui avaient signalé sa vie et qui s'opérèrent après sa mort, portèrent le pape Alexandre VIII à l'inscrire au nombre des Saints. Selon le vœu des prélats du monde catholique, et sur l'avis de la Congrégation des Rites sacrés, Léon XIII l'a déclaré Patron des hôpitaux et des malades en tous lieux, ordonnant d'invoquer son nom dans les litanies des agonisants.

 

San Juan de Dios
SAINT JEAN DE DIEU - Hôpital de la Sainte Charité à Séville
'El Prado restaura un importante Murillo'
San Juan de Dios - Bartolomé Esteban Murillo



Qu'elle est belle, ô Jean de Dieu ! votre vie consacrée au soulagement de vos frères ! qu'elle est grande en vous, la puissance de la charité ! Sorti, comme Vincent de Paul, de la condition la plus obscure, ayant comme lui passé vos premières années dans la garde des troupeaux, la charité qui consume votre cœur arrive à vous faire produire des oeuvres qui dépassent de beaucoup l'influence et les moyens des puissants selon le monde.

Votre mémoire est chère à l'Eglise ; elle doit l'être à l'humanité tout entière, puisque vous l'avez servie au nom de Dieu, avec un dévouement personnel dont n'approchèrent jamais ces économistes qui savent disserter, sans doute, mais pour qui le pauvre ne saurait être une chose sacrée, tant qu'ils ne veulent pas voir en lui Dieu lui-même.

Homme de charité, ouvrez les yeux de ces aveugles, et daignez guérir la société des maux qu'ils lui ont faits. Longtemps on a conspiré pour effacer du pauvre la ressemblance du Christ ; mais c'est le Christ lui-même qui l'a établie et déclarée, cette ressemblance ; il faut que le siècle la reconnaisse, ou il périra sous la vengeance du pauvre qu'il a dégradé. Votre zèle, ô Jean de Dieu, s'exerça, avec une particulière prédilection, sur les infirmes ; protégez-les contre les odieux attentats d'une laïcisation qui poursuit leurs âmes jusque dans les asiles que leur avait préparés la charité chrétienne.

Prenez pitié des nations modernes qui, sous prétexte d'arriver à ce qu'elles appelaient la sécularisation, ont chassé Dieu de leurs mœurs et de leurs institutions : la société,  elle aussi, est malade, et ne sent pas
encore assez distinctement son mal ; assistez-la, éclairez-la, et obtenez pour elle la santé et la vie.

Mais comme la société se compose des individus, et qu'elle ne reviendra à Dieu que par le retour personnel des membres qui la composent, réchauffez la sainte charité dans le cœur des chrétiens : afin que, dans ces jours où nous voulons obtenir miséricorde, nous nous efforcions d'être miséricordieux, comme vous l'avez été, à l'exemple de celui qui, étant notre Dieu offensé, s'est donné lui-même pour nous, en qui il a daigné voir ses frères.

Protégez aussi du haut du ciel le précieux institut que vous avez fondé, et auquel vous avez donné votre esprit, afin qu'il s'accroisse et puisse répandre en tous lieux la bonne odeur de cette charité de laquelle il emprunte son beau nom.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 05:00

Au milieu des douceurs qu'il goûte dans la contemplation du Verbe fait chair, Jean le Bien-Aimé voit arriver son cher disciple Polycarpe, l'Ange de l'Eglise de Smyrne, tout resplendissant de la gloire du martyre. Ce sublime vieillard vient de répondre, dans l'amphithéâtre, au Proconsul qui l'exhortait à maudire le Christ : "Il y a quatre-vingt-six ans que je le sers, et il ne m'a jamais fait de mal ; que dis-je ? Il m'a comblé de biens. Comment pourrais-je maudire mon Roi qui m'a sauvé ?" Après avoir passé par le feu et par le glaive, il est arrivé aux pieds de ce Roi Sauveur, et va jouir éternellement du bonheur de sa présence, en retour des quatre-vingt-six ans qu'il l'a servi, des fatigues qu'il s'est données pour conserver dans son troupeau la foi et la charité, et de la mort sanglante qu'il a endurée.

Comme son maître apostolique, il s'est opposé avec énergie aux efforts des hérétiques qui altéraient la foi. Fidèle aux ordres de cet angélique confident de l'Homme-Dieu, il n'a pas voulu que celui qui corrompt la foi du Christ reçût de sa bouche le salut ; il a dit à l'hérésiarque Marcion qu'il ne le reconnaissait que pour le premier-né de Satan.

Adversaire énergique de cette
orgueilleuse secte qui rougissait de l'Incarnation d'un Dieu, il nous a laissé cette admirable Epître aux Philippiens, dans laquelle il dit : "Quiconque ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair, est un Antéchrist."

Il convenait donc qu'un si courageux témoin fût appelé à l'honneur d'assister près du berceau dans lequel le Fils de Dieu se montre à nous dans toute sa tendresse, et revêtu d'une chair semblable à la nôtre. Honorons ce disciple de Jean, cet ami d'Ignace, cet Evêque de l'âge apostolique, qui mérita les éloges de Jésus-Christ même, dans la révélation de Pathmos. Le Sauveur lui avait dit par la bouche de Jean : "Sois fidèle jusqu'à la mort ; et je te donnerai la couronne de vie." (Apoc. II, 10.) Polycarpe a été fidèle jusqu'à la mort ; c'est pourquoi il assiste couronné, en ces jours anniversaires de l'avènement de son Roi parmi nous.


L'Eglise, dans son Office, lit aujourd'hui, pour Légende, cette courte notice, empruntée au livre de saint Jérôme : De Scriptoribus ecclesiasticis :
  Polycarpe, disciple de Jean, qui l'ordonna Evêque de Smyrne, fut le chef de l'Asie entière, parce qu'il avait connu et avait eu pour maîtres quelques-uns des Apôtres et de ceux qui avaient vu le Seigneur. Sous l'empire d'Antonin le Pieux, alors qu'Anicet gouvernait l'Eglise, quelques difficultés sur le jour de la Pâque le firent venir à Rome, où il ramena à la foi plusieurs fidèles, qui s'étaient laissé séduire par les artifices de Marcion et de Valentin. 

Ayant un jour rencontré Marcion , cet hérésiarque lui dit : "Me connais-tu ?" Polycarpe lui répondit : "Je te reconnais pour le premier-né de Satan." Quelque temps après, sous le règne de Marc-Antonin et de Lucius Aurelius Commode, dans la quatrième persécution depuis celle de Néron, il fut condamné devant le tribunal du Proconsul de Smyrne, et livré au feu, avec les clameurs de tout le peuple assemblé dans l'amphithéâtre. Il écrivit aux Philippiens une Epître fort utile, qui se lit encore aujourd'hui dans les Eglises d'Asie.


Vous avez produit beaucoup de fruits pour le Sauveur, ô Polycarpe, durant les quatre-vingt-six ans que vous avez passés à son service. Ces fruits ont été les âmes nombreuses que vous avez gagnées au Christ, les vertus qui ont orné votre vie, enfin votre vie elle-même que vous avez rendue comme un fruit mûr à ce Sauveur. Quel bonheur
a été le vôtre, d'avoir reçu les leçons du disciple qui se reposa sur la poitrine de Jésus ! Après une séparation de plus de soixante années, vous allez le rejoindre aujourd'hui ; et cet ineffable maître vous salue avec transport. Vous adorez ensemble ce divin Enfant dont vous avez imité la simplicité, et que vous aimiez uniquement ; demandez-lui pour nous de lui être comme vous "fidèles jusqu'à la mort". 

Cultivez encore du haut du ciel, ô Polycarpe, ce champ de l'Eglise, que vous avez fécondé par vos labeurs et arrosé de votre sang. Rétablissez la foi et l'unité au sein des Eglises de l'Asie qui furent édifiées par vos mains vénérables. 

Souvenez-vous de la France à qui vous avez envoyé d'illustres Apôtres, martyrs comme vous. Bénissez paternellement l'Eglise de Lyon qui vous révère comme son fondateur par le ministère de votre disciple Pothin, et qui prend elle-même une part si glorieuse dans l'Apostolat des Gentils, par son Œuvre de la Propagation de la Foi.


Veillez sur la conservation de la foi dans sa pureté ; gardez-nous du contact des séducteurs. L'erreur que vous avez combattue, et qui ne veut voir dans les mystères du Fils de Dieu incarné que des symboles stériles, s'est ranimée de nos jours. Marcion a reparu avec ses mythes orgueilleux ; soufllez sur ces derniers débris d'un système suranné qui égare encore quelques âmes. Rendant hommage à la Chaire Apostolique, vous aussi vous avez voulu voir Pierre ; et Rome vous a vu venir conférer avec son Pontife des intérêts de votre Eglise de Smyrne. Vengez les droits de ce Siège auguste, d'où découle, pour nos Pasteurs, la seule mission légitime, et pour tous, les enseignements souverains de la Foi.

Obtenez-nous de passer les derniers jours de cette pieuse quarantaine dans un recueillement profond et dans l'amour de notre Roi nouveau-né. Que cet amour, joint à la pureté de nos cœurs, nous obtienne faveur et miséricorde ; et, pour consommer notre carrière, demandez pour nous la couronne de vie.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique




San Zaccaria Altarpiece by Giovanni Bellini

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 05:00

L’archange avait annoncé à Marie que le Fils qui naîtrait d'elle serait Roi, et que son Royaume n'aurait point de fin ; instruits par l'Etoile, les Mages vinrent, du fond de l'Orient, chercher ce Roi en Bethléhem ; mais il fallait une Capitale à ce nouvel Empire ; et parce que le Roi qui devait y établir son trône devait aussi, selon les conseils éternels, remonter bientôt dans les cieux, il était nécessaire que le caractère visible de sa Royauté reposât sur un homme qui fût, jusqu'à la fin des siècles, le Vicaire du Christ.

Pour cette sublime lieutenance, l'Emmanuel choisit Simon, dont il changea le nom en celui de Pierre, déclarant expressément que l'Eglise tout entière reposerait sur cet homme, comme sur un rocher inébranlable. Et comme Pierre devait aussi terminer par la croix ses destinées mortelles, le Christ prenait l'engagement de lui donner des successeurs dans lesquels vivraient toujours Pierre et son autorité.

Mais quelle sera la marque de cette succession, dans l'homme privilégié sur qui doit être édifiée l'Eglise jusqu'à la fin des temps ? Parmi tant d'Evêques, quel est celui dans lequel Pierre se continue ? Ce Prince des Apôtres a fondé et gouverné plusieurs Eglises ; mais une seule, celle de Rome, a été arrosée de son sang ; une seule, celle de
Rome, garde sa tombe : l'Evêque de Rome est donc le successeur de Pierre, et, par là même, le Vicaire du Christ. C'est de lui, et non d'un autre, qu'il est dit : Sur toi je bâtirai mon Eglise. Et encore : Je te donnerai les Clefs du Royaume des cieux. Et encore : J'ai prié pour toi, pour que ta foi ne défaille pas ; confirme tes frères. Et encore : Pais mes agneaux ; pais mes brebis.

L'hérésie protestante l'avait si bien compris, que longtemps elle s'efforça de jeter des doutes sur le séjour de saint Pierre à Rome, croyant avec raison anéantir, par ce stratagème, l'autorité du Pontife Romain, et la notion même d'un Chef dans l'Eglise. La science historique a fait justice de cette puérile objection ; et depuis longtemps, les érudits de la Réforme sont d'accord avec les catholiques sur le terrain des faits, et ne contestent plus un des points de l'histoire les mieux établis par la critique.

Ce fut pour opposer l'autorité de la Liturgie à une si étrange prétention des Réformateurs, que Paul IV, en 1558, rétablit au dix-huit janvier l'antique fête de la Chaire de saint Pierre à Rome ; car, depuis de longs siècles, l'Eglise ne solennisait plus le mystère du Pontificat du Prince des Apôtres qu'au vingt-deux février. Désormais, ce dernier jour fut assigné au souvenir de la Chaire d'Antioche, la première que l'Apôtre ait occupée.


Aujourd'hui donc, la Royauté de notre Emmanuel brille de tout son éclat ; et les enfants de l'Eglise se réjouissent de se sentir tous frères et concitoyens d'un même Empire, en célébrant la gloire de la Capitale qui leur est commune à tous. Lorsque, regardant autour d'eux, ils aperçoivent tant de sectes divisées et dépourvues de toutes les conditions de la durée, parce qu'un centre leur
manque, ils rendent grâces au Fils de Dieu d'avoir pourvu à la conservation de son Eglise et de sa Vérité, par l'institution d'un Chef visible dans lequel Pierre se continue à jamais, comme le Christ lui-même dans Pierre. Les hommes ne sont plus des brebis sans pasteur ; la parole dite au commencement se perpétue, sans interruption, à travers les âges ; la mission première n'est jamais suspendue, et, par le Pontife Romain, la fin des temps s'enchaîne à l'origine des choses. "Quelle consolation aux enfants de Dieu ! s'écrie Bossuet, dans le Discours sur l'Histoire universelle ; mais quelle conviction de la vérité quand ils voient que d'Innocent XI, qui remplit aujourd'hui si dignement le premier Siège de l'Eglise, on remonte, sans interruption, jusqu'à saint Pierre, établi par Jésus-Christ prince des Apôtres : d'où, en reprenant les Pontifes qui ont servi sous la Loi, on va jusqu'à Aaron et jusqu'à Moïse ; de là jusqu'aux Patriarches et jusqu'à l'origine du monde !"

Pierre, en entrant dans Rome, vient donc accomplir et expliquer les destinées de cette cité maîtresse ; il vient lui promettre un Empire plus étendu encore que celui qu'elle possède. Ce nouvel Empire ne s'établira point par la force, comme le premier. De dominatrice superbe des nations qu'elle avait été jusqu'alors, Rome, par la charité, devient Mère des peuples ; mais, tout pacifique qu'il est, son Empire n'en sera pas moins durable.

Ecoutons saint Léon le Grand, dans un de ses plus magnifiques Sermons, raconter, avec toute la pompe de son langage, l'entrée obscure, et pourtant si décisive, du Pêcheur de Génésareth dans la capitale du paganisme :

« Le Dieu bon, juste et tout-puissant, qui n'a jamais dénié sa miséricorde au genre humain, et qui, par l'abondance de ses bienfaits, a fourni à tous les mortels les moyens de parvenir à la  connaissance de son Nom, dans les secrets conseils de son immense amour, a pris en pitié l'aveuglement volontaire des hommes, et la malice qui les précipitait dans la dégradation, et il leur a envoyé son Verbe, qui lui est égal et coéternel. Or, ce Verbe, s'étant fait chair, a si étroitement uni la nature divine à la nature humaine, que l'abaissement de la première jusqu'à notre abjection est devenu pour nous le principe de l'élévation la plus sublime.

« Mais, afin de répandre dans le monde entier les effets de cette inénarrable faveur, la Providence a préparé l'Empire romain, et en a si loin reculé les limites, qu'il embrassât dans sa vaste enceinte l'universalité des nations. C'était, en effet, une chose merveilleusement utile à l'accomplissement de l'œuvre divinement projetée, que les divers royaumes formassent la confédération d'un Empire unique, afin que la prédication générale parvint plus vite à l'oreille des peuples, rassemblés qu'ils étaient déjà sous le régime d'une seule cité.

« Cette cité, méconnaissant le divin auteur de ses destinées, s'était faite l'esclave des erreurs de tous les peuples, au moment même où elle les tenait presque tous sous ses lois, et croyait encore posséder une grande religion, parce qu'elle ne rejetait aucun mensonge ; mais plus durement était-elle enlacée par le diable, plus merveilleusement fut-elle affranchie par le Christ.

« En effet, lorsque les douze Apôtres, après avoir reçu par l'Esprit-Saint le don de parler toutes les langues, se furent distribué les diverses parties de la terre, et qu'ils eurent pris possession de ce monde qu'ils devaient instruire de l'Evangile, le bienheureux Pierre, Prince de l'ordre Apostolique, reçut en partage la citadelle de l'Empire romain, afin que la Lumière de vérité, qui était manifestée pour le salut de toutes les nations, se répandît plus efficacement, rayonnant du centre de cet Empire sur le monde entier.

« Quelle nation, en effet, ne comptait pas de nombreux représentants dans cette ville ? Quels peuples eussent jamais pu ignorer ce que Rome avait appris ? C'était là que devaient être écrasées les opinions de la philosophie ; là que devaient être dissipées les vanités de la sagesse terrestre ; là que le culte des démons devait être confondu ; là enfin devait être détruite l'impiété de tous les sacrifices, dans ce lieu même où une superstition habile avait rassemblé tout ce que les diverses erreurs avaient jamais produit.

« Est-ce que tu ne crains pas, bienheureux Apôtre Pierre, de venir seul dans cette ville ? Paul l'Apôtre, le compagnon de ta gloire, est encore occupé à fonder d'autres Eglises ; et toi, tu t'enfonces dans cette forêt peuplée de bêtes farouches, tu marches sur cet océan dont la profondeur est pleine de tempêtes, avec plus de courage qu'au jour où tu marchais sur les eaux. Tu ne redoutes pas Rome, la maîtresse du monde, toi qui, dans la maison de Caïphe, avais tremblé à la voix d'une servante de ce prêtre. Est-ce que le tribunal de Pilate, ou la cruauté des Juifs, étaient plus à craindre que la puissance d'un Claude ou la férocité d'un Néron ? Non ; mais la force de ton amour triomphait de la crainte, et tu n'estimais pas redoutables ceux que tu avais reçu la charge d'aimer. Sans doute, tu avais déjà conçu le sentiment de cette intrépide charité, au jour où la profession de ton amour envers le Seigneur fut sanctionnée par le mystère d'une triple interrogation. Aussi n'exigea-t-on autre chose de ton âme, si ce n'est que, pour paître les brebis de Celui que tu aimais, ton cœur dépensât pour elles la substance dont il était rempli.

« Ta confiance, il est vrai, devait s'accroître au souvenir des miracles si nombreux que tu avais opérés, de tant de précieux dons de la grâce que a tu avais reçus, et des expériences si multipliées de la vertu qui résidait en toi. Déjà tu avais instruit les peuples de la Circoncision, qui avaient cru à ta parole ; déjà tu avais fondé l'Eglise d'Antioche, où commença d'abord la dignité du nom Chrétien ; déjà tu avais soumis aux lois de la prédication évangélique le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie ; et alors, sûr du progrès de ton œuvre et de la durée de ta vie, tu vins élever sur les remparts de Rome le trophée de la Croix du Christ, là même où les conseils divins avaient préparé pour toi l'honneur de la puissance suprême, et la gloire du martyre.»

L'avenir du genre humain par l'Eglise est donc pour jamais fixé à Rome, et les destinées de cette ville sont pour toujours enchaînées à celles du Pontife immortel.

Divisés, de races, de langages, d'intérêts, nous tous, enfants de l'Eglise, nous sommes Romains dans l'ordre de la religion ; et ce titre de Romains nous unit par Pierre à Jésus-Christ, et forme le lien de la grande fraternité des peuples et des individus catholiques.


Jésus-Christ par Pierre, Pierre par son successeur, nous régissent dans l'ordre du gouvernement spirituel. Tout pasteur dont l'autorité n'émane pas du Siège de Rome, est un étranger, un intrus. De même, dans l'ordre de la croyance, Jésus-Christ par Pierre, Pierre par son successeur, nous enseignent la doctrine divine, et nous apprennent à discerner la vérité de l'erreur. Tout Symbole de foi, tout jugement doctrinal, tout enseignement, contraire au Symbole, aux jugements, aux enseignements du Siège de Rome, est de l'homme et non de Dieu, et doit être repoussé avec horreur et anathème.

Aujourd'hui, honorons la Chaire romaine comme la source et la règle de notre foi, empruntons encore ici le sublime langage de saint Léon, et interrogeons-le sur les titres de Pierre à l'infaillibilité de l'enseignement. Nous apprendrons de ce grand Docteur à peser la force des paroles que le Christ prononça pour être le titre suprême de notre foi, dans toute la durée des siècles :
 

« Le Verbe fait chair était venu habiter au milieu de nous, et le Christ s'était dévoué tout entier à la réparation du genre humain. Rien qui n'eût été réglé par sa sagesse, rien qui se fût trouvé au-dessus de son pouvoir. Les éléments lui obéissaient, les Esprits angéliques étaient à ses ordres ; le mystère du salut des hommes ne pouvait manquer son effet ; car Dieu, dans son Unité et dans sa Trinité, daignait s'en occuper lui-même. Cependant de ce monde tout entier, Pierre seul est choisi, pour être préposé à la vocation de toutes les nations, à tous les Apôtres, à tous les Pères de l'Eglise. Dans le peuple de Dieu, il y aura plusieurs prêtres et plusieurs pasteurs ; mais Pierre régira, par une puissance qui lui est propre, tous ceux que le Christ régit lui-même d'une manière plus élevée encore. Quelle grande et admirable participation de son pouvoir Dieu a daigné donner à cet homme, ô frères chéris ! S'il a voulu qu'il y eût quelque chose de commun entre lui et les autres pasteurs, il l'a fait à la condition de donner à ceux-ci, par Pierre, tout ce qu'il voulait bien ne pas leur refuser.

« Le Seigneur interroge tous les Apôtres sur l'idée que les hommes ont de lui. Les Apôtres sont d'accord, tant qu'il ne s'agit que d'exposer les différentes opinions de l'ignorance humaine. Mais quand le Christ en vient à demander à ses disciples leur propre sentiment, celui-là est le premier à confesser le Seigneur, qui est le premier dans la dignité apostolique. C'est lui qui dit : Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant. Jésus lui répond : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ni la chair ni le sang ne t'ont révélé ces choses, mais mon Père qui est dans les cieux. C'est-à-dire : Oui, tu es heureux, car mon Père t'a instruit ; les pensées de la terre ne t'ont point induit en erreur, mais l'inspiration du ciel t'a éclairé. Ce n'est ni la chair ni le sang, mais Celui-là même dont je suis le Fils unique, qui m'a fait connaître à toi. Et moi, ajoute-t-il, je te le dis : De même que mon Père t'a dévoilé ma divinité, à mon tour, je te fais connaître ton excellence. Car tu es Pierre, c'est-à-dire, de même que je suis la Pierre inviolable, la Pierre angulaire qui réunit les deux murs, le Fondement si essentiel que l'on n'en saurait établir un autre : ainsi, toi-même, tu es Pierre, car tu reposes sur ma solidité, et les choses qui me sont propres par la puissance qui est en moi, te sont communes avec moi par la participation que je t'en fais. Et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ; et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Sur la solidité de cette pierre, je bâtirai le temple éternel ; et mon Eglise, dont le faîte montera jusqu'au ciel , s'élèvera sur la fermeté de cette foi.

« La veille de sa Passion, qui devait être une épreuve pour la constance de ses disciples, le Seigneur dit ces paroles : Simon, Simon, Satan a demandé à vous cribler comme le froment ; mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Quand tu seras converti, confirme tes frères. Le péril de la tentation était commun à tous les Apôtres ; tous avaient besoin du secours de la protection divine ; car le diable se proposait de les remuer tous, et de les écraser tous. Cependant le Seigneur ne prend un soin spécial que de Pierre seul ; ses prières sont pour la foi de Pierre, comme si le salut des autres était en sûreté, par cela seul que l'âme de leur Prince n'aura point été abattue. C'est donc sur Pierre que le courage de tous s'appuiera, que le secours de la grâce divine sera ordonné, afin que la solidité que le Christ attribue à Pierre, soit par Pierre conférée aux Apôtres.»

Dans un autre Sermon, l'éloquent Docteur nous fait voir comment Pierre vit et enseigne toujours dans la Chaire Romaine : 
« La disposition établie par Celui qui est la Vérité même, persévère donc toujours, et le bienheureux Pierre, conservant la solidité qu'il a reçue, n'a jamais abandonné le gouvernail de l'Eglise. Car tel est le rang
qui lui a été donné au-dessus de tous les autres, que, lorsqu'il est appelé Pierre, lorsqu'il est proclamé Fondement, lorsqu'il est constitué Portier du Royaume des cieux, lorsqu'il est établi Arbitre pour lier et délier, avec une telle force dans ses jugements qu'ils sont ratifiés jusque dans les cieux, nous sommes à même de connaître, par le mystère de si hauts titres, le lien qu'il avait avec le Christ. Maintenant, c'est avec plus de plénitude et de puissance qu'il remplit la mission qui lui fut confiée ; et toutes les parties de son office et de sa charge, il les exerce en Celui et avec Celui par qui il a été glorifié.
« Si donc, sur cette Chaire, nous faisons quelque chose de bien, si nous décrétons quelque chose de juste, si nos prières quotidiennes obtiennent quelque grâce de la miséricorde de Dieu, c'est par l'effet des œuvres et des mérites de celui qui vit dans son Siège et y éclate par son autorité. Il nous l'a mérité, frères chéris, par cette confession qui, inspirée à son coeur d'Apôtre par Dieu le Père, a dépassé toutes les incertitudes des opinions humaines, et mérité de recevoir cette fermeté de la Pierre que nuls assauts ne pourraient ébranler. Chaque jour, dans toute l'Eglise, c'est Pierre qui dit : Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant ; et toute langue qui confesse le Seigneur est instruite par le magistère de cette voix. C'est cette foi qui triomphe du diable, et brise les liens de ceux qu'il tenait captifs. C'est elle qui introduit au ciel les fidèles au sortir de ce monde ; et les portes de l'enfer ne peuvent prévaloir contre elle. Telle est, en effet, la force divine qui la garantit, que jamais la perversité hérétique ne l'a pu corrompre, ni la perfidie païenne la surmonter.»

" Qu'on ne dise donc point, s'écrie Bossuet, dans le Sermon sur l'Unité de l'Eglise, qu'on ne dise point, qu'on ne pense point que ce ministère de saint Pierre finit avec lui : ce qui doit servir de soutien à une Eglise éternelle, ne peut jamais avoir de fin. Pierre vivra dans ses successeurs, Pierre parlera toujours dans sa Chaire : c'est ce que disent les Pères ; c'est ce que confirment six cent trente Evêques, au Concile de Chalcédoine." Et encore : "Ainsi l'Eglise Romaine est toujours Vierge ; la foi Romaine est toujours la foi de l'Eglise ; on croit toujours ce qu'on a cru, la même voix retentit partout ; et Pierre demeure, dans ses successeurs, le fondement des fidèles. C'est Jésus-Christ qui l'a dit ; et le ciel et la terre passeront plutôt que sa parole."

Tous les siècles chrétiens ont professé cette doctrine de l'infaillibilité du Pontife romain enseignant l'Eglise du haut de la Chaire apostolique. On la trouve enseignée expressément dans les écrits des saints Pères, et les Conciles œcuméniques de Lyon et de Florence se sont énoncés, dans leurs actes les plus solennels, d'une manière assez claire pour ne laisser aucun doute aux chrétiens de bonne foi. Néanmoins, l'esprit d'erreur, à l'aide de sophismes contradictoires, et en présentant sous un faux jour quelques faits isolés et mal compris, essaya, durant une période trop longue, de faire prendre le change aux fidèles d'un pays dévoué d'ailleurs au siège de Pierre. L'influence politique fut la première cause de cette triste scission, que l'orgueil d'école rendit trop durable. Le seul résultat fut d'affaiblir le principe d'autorité
dans les contrées où elle régna, et d'y perpétuer la secte janséniste, dont les erreurs avaient été condamnées par le Siège Apostolique. Les hérétiques répétaient, après l'Assemblée de Paris en 1682, que les jugements qui avaient proscrit leurs doctrines, n'étaient pas en eux-mêmes irréformables.

L'Esprit-Saint qui anime l'Eglise a enfin extirpé cette funeste erreur. Dans le Concile du Vatican, il a dicté la sentence solennelle qui déclare que désormais ceux qui refuseraient de reconnaître pour infaillibles les décrets rendus solennellement par le Pontife romain en matière de foi et de morale, ont cessé par là même de faire partie de l'Eglise catholique. C'est en vain que l'enfer a tenté d'entraver les opérations de l'auguste assemblée, et si le Concile de Chalcédoine s'était écrié : "Pierre a parlé par Léon" ; si le troisième Concile de Constantinople avait répété : "Pierre a parlé par Agathon" ; le Concile du Vatican a proclamé : "Pierre a parlé et parlera toujours par le Pontife romain."

Remplis de reconnaissance pour le Dieu de vérité qui a daigné élever et garantir de toute erreur la Chaire romaine, nous écouterons avec soumission d'esprit et de cœur les enseignements qui en descendent. Nous reconnaîtrons l'action divine dans la fidélité avec laquelle cette Chaire immortelle a su conserver la vérité sans tache durant dix-huit siècles, tandis que les Sièges de Jérusalem, d'Antioche, d’Alexandrie et de Constantinople ont pu à peine la garder quelques centaines d'années, et sont devenus l'un après l'autre ces chaires de pestilence dont parle le Prophète.


En ces jours consacrés à honorer l'Incarnation du Fils de Dieu et sa naissance du sein d'une Vierge,
 rappelons-nous que c'est au Siège de Pierre que nous devons la conservation de ces dogmes qui sont le fondement de notre Religion tout entière. Non seulement Rome nous les a enseignés par les apôtres auxquels elle donna mission de prêcher la foi dans les Gaules ; mais quand les ténèbres de l'hérésie tentèrent de jeter leur ombre sur de si hauts mystères, ce fut Rome encore qui assura le triomphe de la vérité par sa décision souveraine.

A Ephèse, où il s'agissait, en condamnant Nestorius, d'établir que la nature divine et la nature humaine, dans le Christ, ne forment qu'une seule personne, et que, par conséquent, Marie est véritablement Mère de Dieu ; à Chalcédoine, où l'Eglise avait à proclamer, contre Eutychès, la distinction des deux natures dans le Verbe incarné, Dieu et homme : les Pères de deux Conciles œcuméniques déclarèrent qu'ils ne faisaient que suivre, dans leur décision, la doctrine qui leur était transmise par les lettres du Siège Apostolique.

Tel est donc le privilège de Rome, de présider par la foi aux intérêts de la vie future, comme elle présida par les armes, durant des siècles, aux intérêts de la vie présente, dans le monde connu alors. Aimons et honorons cette ville Mère et Maîtresse, notre patrie commune ; et, d'un cœur filial, célébrons aujourd'hui sa gloire.


Rome : vue du Tibre par Antonio Joli

Nous sommes donc établis sur Jésus-Christ dans notre foi et dans nos espérances, ô Prince des Apôtres, puisque nous sommes établis sur vous qui êtes la Pierre qu'il a posée. Nous sommes donc les brebis du troupeau de Jésus-Christ, puisque nous vous obéissons comme à notre pasteur. En vous suivant, ô Pierre, nous sommes donc assurés d'entrer dans le Royaume des cieux, puisque vous en tenez les clefs. Quand nous nous glorifions d'être vos membres, ô notre Chef, nous pouvons donc nous regarder comme les membres de Jésus-Christ même ; car le Chef invisible de l'Eglise ne reconnaît point d'autres membres que ceux du Chef visible qu'il a établi. De même, quand nous gardons la foi du Pontife Romain, quand nous obéissons à ses ordres, c'est votre foi, ô Pierre, que nous professons, ce sont vos commandements que nous suivons ; car si le Christ enseigne et régit en vous, vous enseignez et régissez dans le Pontife Romain.

Grâces soient donc rendues à l'Emmanuel qui n'a pas voulu nous laisser orphelins, mais qui, avant de retourner dans les cieux, a daigné nous assurer, jusqu'à la consommation des siècles, un Père et un Pasteur. La veille de sa Passion, voulant nous aimer jusqu'à la fin, il nous laissa son corps pour nourriture et son sang pour breuvage. Après sa glorieuse Résurrection, au moment de monter à la droite de son Père, ses Apôtres étant
réunis autour de lui , il constitua son Eglise comme une immense bergerie, et il dit à Pierre : Pais mes brebis , pais mes agneaux.

Par ce moyen, ô Christ, vous assuriez la perpétuité de cette Eglise ; vous établissiez dans son sein l'unité, qui seule pouvait la conserver et la défendre des ennemis du dehors et du dedans. Gloire à vous, architecte divin, qui avez bâti sur la Pierre ferme votre édifice immortel ! "Les vents ont soufflé, les tempêtes se sont déchaînées, les flots ont battu avec rage ; mais la maison est demeurée debout, parce qu'elle était assise sur le roc."

Rome ! en ce jour où toute l'Eglise proclame ta gloire, et se félicite d'être bâtie sur ta Pierre, reçois les nouvelles promesses de notre amour, les nouveaux serments de notre fidélité. Toujours tu seras notre Mère et notre Maîtresse, notre guide et notre espérance. Ta foi sera à jamais la nôtre ; car quiconque n'est pas avec toi n'est pas avec Jésus-Christ. En toi tous les hommes sont frères, et tu n'es point pour nous une cité étrangère, ni ton Pontife un souverain étranger. Nous vivons par toi de la vie du cœur et de l'intelligence ; et tu nous prépares à habiter un jour cette autre cité dont tu es l'image, cette cité du ciel dont tu formes l'entrée.


Bénissez, ô Prince des Apôtres, les brebis confiées à votre garde ; mais souvenez-vous de celles qui sont malheureusement sorties du bercail. Loin de vous, des nations entières que vous aviez élevées et civilisées par la main de vos successeurs, languissent, et ne sentent pas encore le malheur d'être éloignées du Pasteur. Le schisme glace et corrompt les unes ; l'hérésie dévore les autres. Sans le Christ visible dans son Vicaire,
le Christianisme devient stérile et peu à peu s'anéantit. Les doctrines imprudentes qui tendent à amoindrir la somme des dons que le Seigneur a conférés à celui qui doit tenir sa place jusqu'au jour de l'éternité, ont trop longtemps desséché les cœurs de ceux qui les professaient ; trop souvent elles les ont disposés à substituer le culte de César au service de Pierre.

Guérissez tous ces maux, ô Pasteur suprême ! Accélérez le retour des nations séparées ; hâtez la chute de l'hérésie du seizième siècle ; ouvrez les bras à votre fille chérie, l'Eglise d'Angleterre : qu'elle refleurisse comme aux anciens jours. Ebranlez de plus en plus l'Allemagne et les royaumes du Nord ; que tous ces peuples sentent qu'il n'y a plus de salut pour la foi qu'à l'ombre de votre Chaire. Renversez le colosse monstrueux du Septentrion, qui pèse à la fois sur l'Europe et sur l'Asie, et déracine partout la vraie religion de votre Maître. Rappelez l'Orient à son antique fidélité ; qu'il revoie, après une si longue éclipse, ses Sièges Patriarcaux se relever dans l'unité de la soumission à l'unique Siège Apostolique.

Nous enfin qui, par la miséricorde divine et par l'effet de votre paternelle tendresse, sommes demeurés fidèles, conservez-nous dans la foi Romaine, dans l'obéissance à votre successeur. Instruisez-nous des mystères qui vous ont été confiés ; révélez-nous ce que le Père céleste vous a révélé à vous-même. Montrez-nous Jésus, votre Maître ; conduisez-nous à son berceau, afin qu'à votre exemple, et sans être scandalisés de ses abaissements, nous ayons le bonheur de lui dire comme vous : Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant !


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique


Le Trône de Saint Pierre par Le Bernin

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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 05:00
Ste Bernadette


Jeudi 18 février 1858 : la Dame parle

Troisième apparition. Pour la première fois, la Dame parle. Bernadette lui présente une écritoire et lui demande d'écrire son nom. Elle lui dit : "Ce n'est pas nécessaire", et elle ajoute : "Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l'autre. Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ?"

> le récit des apparitions sur le site du Sanctuaire


Sainte Benadette Soubirous
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