" Troisièmement, confesser. Nous pouvons marcher comme nous voulons, nous pouvons édifier de nombreuses choses, mais si nous ne confessons pas Jésus Christ, cela ne va pas. Nous deviendrons une ONG humanitaire, mais non l’Église, Épouse du Seigneur. Quand on ne marche pas, on s’arrête. Quand on n’édifie pas sur les pierres qu’est ce qui arrive ? Il arrive ce qui arrive aux enfants sur la plage quand ils font des châteaux de sable, tout s’écroule, c’est sans consistance. Quand on ne confesse pas Jésus Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : "Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable". Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon."
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS, MESSE AVEC LES CARDINAUX, Chapelle Sixtine, jeudi 14 mars 2013 (extrait)
Léon Bloy
À 18 ans, il troque un socialisme fanatique contre un catholicisme flamboyant sous l'influence de Barbey d'Aurevilly, qui lui fait
découvrir Joseph de Maistre et le fixe définitivement "comme une chouette pieuse à la porte rayonnante de l'Église de Jésus-Christ".
Publié à partir de 1904, le Journal montre le tourment incessant d'un homme qui s'attribue "le droit et le devoir
d'être un incendiaire" ou de prodiguer "dix mille claques par jour " et dont Verlaine a pu dire : "La raison jusqu'à la démence, telle est la foi de Léon Bloy".
Interprétant les faits à travers quelques rapprochements fulgurants, avide de faire l'Exégèse des lieux communs, Bloy
sonde interminablement l'histoire en la ramenant au postulat d'une Providence toute-puissante et, multipliant les invectives, ne cesse de s'insurger contre le positivisme de son époque. L'œuvre,
apocalyptique et prophétique, est ainsi à l'image de ce feu dévorateur où l'écrivain discerne en lui la marque de Dieu.
À l’écart se dresse Bloy. Il n’est, dans son égocentrisme biblique, d’aucun parti, hors celui du saint chambardement. Assoiffé
d’absolu, du haut de sa misère il vitupère tous ceux qui eurent le malheur de le décevoir (Propos d’un entrepreneur de démolitions, 1884). Quant aux athées, aux puissants, aux
hypocrites, aux cupides, aux catholiques assoupis, il les réunit dans une même haine de la bourgeoisie qui a trop entendu Guizot. Il exerce sur elle, sans aucune rémission, son génie satirique.
Sa haine du matérialisme bourgeois rejoint celle des écrivains qui, de Vigny à Péguy, ont flétri l’esprit attaché aux uniques valeurs matérielles. Avec Bloy, la critique atteint une dimension
nouvelle. Elle passe du plan de l’esprit au plan de la spiritualité.
À travers la richesse inépuisable de son vocabulaire et la fougue de son style, chacun peut aujourd’hui apprécier la lucidité de
son jugement. Ce "siècle excédé, avachi, agonisant" allait bien aux pires catastrophes, ainsi que l’avait prévu ce visionnaire, qui semblait pressentir aussi les convulsions que connaîtrait
l’Église du XXe siècle.
sources :
Léon Bloy : http://www.larousse.fr/ (extraits)
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS : http://www.vatican.va/ (extrait)