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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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SALVE REGINA

11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 16:30

Oui, j'ai quitté ce port tranquille,
Ce port si longtemps appelé,
Où loin des ennuis de la ville,
Dans un loisir doux et facile,
Sans bruit mes jours auraient coulé.
J'ai quitté l'obscure vallée,
Le toit champêtre d'un ami ;
Loin des bocages de Bissy,
Ma muse, à regret exilée,
S'éloigne triste et désolée
Du séjour qu'elle avait choisi.
Nous n'irons plus dans les prairies,
Au premier rayon du matin,
Egarer, d'un pas incertain,
Nos poétiques rêveries.
Nous ne verrons plus le soleil,
Du haut des cimes d'Italie
Précipitant son char vermeil,
Semblable au père de la vie,
Rendre à la nature assoupie
Le premier éclat du réveil.
Nous ne goûterons plus votre ombre,
Vieux pins, l'honneur de ces forêts,
Vous n'entendrez plus nos secrets ;
Sous cette grotte humide et sombre
Nous ne chercherons plus le frais ; 
Et le soir, au temple rustique,
Quand la cloche mélancolique
Appellera tout le hameau,
Nous n'irons plus, à la prière,
Nous courber sur la simple pierre
Qui couvre un rustique tombeau.
Adieu, vallons ! adieu, bocages ! 
Lac azuré, rochers sauvages,
Bois touffus, tranquille séjour,
Séjour des heureux et des sages,
Je vous ai quittés sans retour ! 

 

Déjà ma barque fugitive,
Au souffle des zéphyrs trompeurs,
S'éloigne à regret de la rive
Que m'offraient des dieux protecteurs.
J'affronte de nouveaux orages ;
Sans doute à de nouveaux naufrages
Mon frêle esquif est dévoué ;
Et pourtant à la fleur de l'âge,
Sur quels écueils, sur quels rivages
N'ai-je déjà pas échoué ?
Mais d'une plainte téméraire
Pourquoi fatiguer le destin ?
A peine au milieu du chemin,
Faut-il regarder en arrière ?
Mes lèvres à peine ont goûté
Le calice amer de la vie,
Loin de moi je l'ai rejeté ;
Mais l'arrêt cruel est porté,
Il faut boire jusqu'à la lie !
Lorsque mes pas auront franchi
Les deux tiers de notre carrière,
Sous le poids d'une vie entière
Quand mes cheveux auront blanchi,
Je reviendrai du vieux Bissy
Visiter le toit solitaire
Où le ciel me garde un ami.
Dans quelque retraite profonde,
Sous les arbres par lui plantés,
Nous verrons couler comme l'onde
La fin de nos jours agités.
Là, sans crainte et sans espérance,
Sur notre orageuse existence,
Ramenés par le souvenir,
Jetant nos regards en arrière,
Nous mesurerons la carrière
Qu'il aura fallu parcourir.

 

Tel un pilote octogénaire,
Du haut d'un rocher solitaire,
Le soir, tranquillement assis,
Laisse au loin égarer sa vue
Et contemple encor l'étendue
Des mers qu'il sillonna jadis.

 

LAMARTINE, Adieu

 

Storm by a Lake 

L'orage au bord d'un lac, Pierre Henri de Valenciennes

 

 

Cette pièce est de 1815. En revenant de la Suisse après les
Cent Jours, Je m”arrêtai dans la vallée de Chambéry, chez l’oncle
d’un de mes plus chers amis, le comte de Maistre. Le comte de
Maistre était le frère cadet du fameux écrivain qui a laissé un
si grand nom dans la philosophie et dans les lettres. Je passai
quelques jours heureux dans cette charmante retraite de Bissy,
enseveli sous l’ombre des noyers et des sapins du mont du Chat.
Je voyais de ma fenêtre la nappe bleue de ce beau lac où je
devais aimer et chanter plus tard. Je commençais à peine à
rayonner de temps en temps quelques vers à l’ombre de ces
sapins, au bruit monotone de ces eaux.

 

La vie que l’on menait chez mes hôtes était une vie presque
espagnole : une douce oisiveté, des entretiens rêveurs, des
promenades nonchalantes entre les hautes vignes et les hètres
des collines de Savoie, des lectures, des chapelets. A la nuit
tombante, aux sons de l’Angelus, on s'acheminait en famille vers
la petite église du hameau, cachée sous les arbres, avec son toit
de chaume et son clocher de bois noirci par la pluie. On y faisait la
prière du soir. Ces habitudes régulières et saintes de cette maison
n’attendrissaient et me charmaient, bien que je fusse alors dans
les premiers bouillonnements et dans les dissipations de l'adolescence.
Je suivais la famille dans tous ses actes de piété. L’esprit
éminent et original, la bonté, la sérénité de caractère de toute
cette maison de Maistre, me captivaient. Des jeunes personnes
simples, vertueuses, charmantes, nièces de madame de Maistre,
répandaient leur rayonnement sur cette gravité de la famille. Je
quittai avec peine cette oasis de paix, d’amitié, de poésie, pour
revenir à Beauvais reprendre l'uniforme, le sabre, le cheval,
le tumulte de la garnison. En arrivant à mon corps, j’écrivis ces
adieux, et je les envoyai à mon ami Louis de Vignet, neveu du
comte de Maistre.

 

Lamartine 

 

 

Méditations poétiques

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" Plus je montais, plus je voyais Dieu. " (Nouvelles méditations poétiques)

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 17:00

Le soir ramène le silence.
Assis sur ces rochers déserts,
Je suis dans le vague des airs
Le char de la nuit qui s'avance.

 

Vénus se lève à l'horizon ;
A mes pieds l'étoile amoureuse
De sa lueur mystérieuse
Blanchit les tapis de gazon.

 

De ce hêtre au feuillage sombre
J'entends frissonner les rameaux :
On dirait autour des tombeaux
Qu'on entend voltiger une ombre.

 

Tout à coup détaché des cieux,
Un rayon de l'astre nocturne,
Glissant sur mon front taciturne,
Vient mollement toucher mes yeux.

 

Doux reflet d'un globe de flamme,
Charmant rayon, que me veux-tu ?
Viens-tu dans mon sein abattu
Porter la lumière à mon âme ?

 

Descends-tu pour me révéler
Des mondes le divin mystère ?
Ces secrets cachés dans la sphère
Où le jour va te rappeler ?

 

Une secrète intelligence
T'adresse-t-elle aux malheureux ?
Viens-tu la nuit briller sur eux
Comme un rayon de l'espérance ?

 

Viens-tu dévoiler l'avenir
Au coeur fatigué qui t'implore ?
Rayon divin, es-tu l'aurore
Du jour qui ne doit pas finir ?

 

Mon cœur à ta clarté s'enflamme,
Je sens des transports inconnus,
Je songe à ceux qui ne sont plus :
Douce lumière, es-tu leur âme ?

 

Peut-être ces mânes heureux
Glissent ainsi sur le bocage ?
Enveloppé de leur image,
Je crois me sentir plus près d'eux !

 

Ah ! si c'est vous, ombres chéries !
Loin de la foule et loin du bruit,
Revenez ainsi chaque nuit
Vous mêler à mes rêveries.

 

Ramenez la paix et l'amour
Au sein de mon âme épuisée,
Comme la nocturne rosée
Qui tombe après les feux du jour.

 

Venez !... mais des vapeurs funèbres
Montent des bords de l'horizon :
Elles voilent le doux rayon,
Et tout rentre dans les ténèbres.

 

LAMARTINE, Le Soir

 

Die Toteninsel Arnold Böcklin 

Die Toteninsel, Arnold Böcklin

 

J’avais perdu depuis quelques mois, par la mort, l’objet de l’enthousiasme et de l’amour de ma jeunesse. J’étais venu m’ensevelir dans la solitude chez un de mes oncles, l’abbé de Lamartine, au château d’Ursy, dans les montagnes les plus boisées et les plus sauvages de la haute Bourgogne. J’écrivis ces strophes dans les bois qui entourent ce château, semblable à une vaste et magnifique abbaye. Mon oncle, homme excellent, retiré du monde depuis la révolution, vivait en solitaire dans cette demeure. Il avait été, dans sa jeunesse, un abbé de cour, dans l’esprit et dans la dissipation du cardinal de Bernis. La révolution l’avait enchaîné et proscrit. Il l’aimait cependant, parce qu’elle lui avait permis d’abandonner sans scandale le sacerdoce, auquel sa famille l’avait contraint et auquel sa nature répugnait. Il s’était consacré à l’agriculture. Il cultivait ses vastes champs, soignait ses forêts, élevait ses troupeaux. Il m’aimait comme un père. Il me donnait asile toutes les fois que les pénuries ou les lassitudes de la jeunesse me saisissaient. Sa maison était mon port de refuge : j’y passais des saisons entières, tête à tête avec lui. Sa bibliothèque savante et littéraire me nourrissait l’esprit ; ses bois couvraient mes rêveries, mes tristesses, mes contemplations errantes ; sa gaieté tendre, sereine et douce, me consolait de mes peines de cœur. Il planait philosophiquement sur toutes choses, comme s’il n’eût plus appartenu à la vie que par le regard. En mourant, il me légua son château et ses bois. Ils ont passé en d’autres mains. Mes souvenirs les habitent souvent, et cherchent sa tombe pour y couvrir sa mémoire de mes bénédictions.

Lamartine 

 

 

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" Plus je montais, plus je voyais Dieu. " (Nouvelles méditations poétiques)

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 02:05
 
 

Alain Armel raconte :

Il y a deux jours j'ai mis en ligne Alphonse de Lamartine. Un souvenir très précis me revient, je devais avoir huit ans, le soir en guettant mon père et dès que j'ai entendu le grincement du portail de notre villa s'ouvrir, je cours vers mon père : "Papa je suis premier de la classe... En mathématiques ou géographie ? Non en récitation, montre-moi ça... Bien mon fils". C'était un poème de Lamartine Pensée des Morts

 

Voilà les feuilles sans sève

Qui tombent sur le gazon,

Voilà le vent qui s'élève

Et gémit dans le vallon,

Voilà l'errante hirondelle

Qui rase du bout de l'aile

L'eau dormante des marais,

Voilà l'enfant des chaumières

Qui glane sur les bruyères

Le bois tombé des forêts.

 

Ce merveilleux poème de plus de trente couplets, que Brassens a adapté et mis en musique en sept seulement. J'ai tenu à reproduire le moindre détail, en ajoutant une deuxième contrebasse pour honnorer Lamartine et Brassens de cette très belle musique.

Alain Armel

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 16:30

Ici viennent mourir les derniers bruits du monde :
Nautoniers sans étoile, abordez ! c'est le port :
Ici l'âme se plonge en une paix profonde,
         Et cette paix n'est pas la mort.

 

Ici jamais le ciel n'est orageux ni sombre ;
Un jour égal et pur y repose les yeux.
C'est ce vivant soleil, dont le soleil est l'ombre,
         Qui le répand du haut des cieux.

 

Comme un homme éveillé longtemps avant l'aurore
Jeunes, nous avons fui dans cet heureux séjour,
Notre rêve est fini, le vôtre dure encore ;
         Eveillez-vous ! voilà le jour.

 

Coeurs tendres, approchez ! Ici l'on aime encore ;
Mais l'amour, épuré, s'allume sur l'autel.
Tout ce qu'il a d'humain, à ce feu s'évapore ;
         Tout ce qui reste est immortel !

 

La prière qui veille en ces saintes demeures
De l'astre matinal nous annonce le cours ;
Et, conduisant pour nous le char pieux des heures,
         Remplit et mesure nos jours.

 

L'airain religieux s'éveille avec l'aurore ;
Il mêle notre hommage à la voix des zéphyrs,
Et les airs, ébranlés sous le marteau sonore,
         Prennent l'accent de nos soupirs.

 

Dans le creux du rocher, sous une voûte obscure,
S'élève un simple autel : Roi du ciel, est-ce toi ?
Oui, contraint par l'amour, le Dieu de la nature
         Y descend, visible à la foi.

 

Que ma raison se taise, et que mon coeur adore !
La croix à mes regards révèle un nouveau jour ;
Aux pieds d'un Dieu mourant, puis-je douter encore ?
         Non, l'amour m'explique l'amour !

 

Tous ces fronts prosternés, ce feu qui les embrase,
Ces parfums, ces soupirs s'exhalant du saint lieu,
Ces élans enflammés, ces larmes de l'extase,
         Tout me répond que c'est un Dieu.

 

Favoris du Seigneur, souffrez qu'à votre exemple,
Ainsi qu'un mendiant aux portes d'un palais,
J'adore aussi de loin, sur le seuil de son temple,
         Le Dieu qui vous donne la paix.

 

Ah ! laissez-moi mêler mon hymne à vos louanges !
Que mon encens souillé monte avec votre encens.
Jadis les fils de l'homme aux saints concerts des anges
         Ne mêlaient-ils pas leurs accents !

 

Du nombre des vivants chaque aurore m'efface,
Je suis rempli de jours, de douleurs, de remords.
Sous le portique obscur venez marquer ma place,
         Ici, près du séjour des morts !

 

Souffrez qu'un étranger veille auprès de leur cendre,
Brûlant sur un cercueil comme ces saints flambeaux ;
La mort m'a tout ravi, la mort doit tout me rendre ;
         J'attends le réveil des tombeaux !

 

Ah! puissé-je près d'eux, au gré de mon envie,
A l'ombre de l'autel, et non loin de ce port,
Seul, achever ainsi les restes de ma vie
         Entre l'espérance et la mort !

 

LAMARTINE, La Semaine Sainte à la Roche-Guyon   

 

Vue de La Roche-Guyon

Vue de La Roche-Guyon, Paul Jouanny 

 

 

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Vue d'ensemble prise de la Seine

La Roche-Guyon vue de la Seine 

 

Le duc de Rohan possédait à La Roche-Guyon, sur le rivage escarpée de la Seine, une résidence presque royale de sa famille. Le principal ornement du château était une chapelle creusée dans le roc, véritable catacombe, affectant, dans les circonvolutions caverneuses de la montagne, la forme des nefs, du choeur, des piliers, des jubés d'une cathédrale. Il m'engagea à y aller passer la semaine sainte avec lui.

Lamartine 

 

Chepelle La Roche-Guyon   

Chapelle du Château de La Roche-Guyon

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 17:30

À M. A. de V.***

 

Arrêtons-nous sur la colline
A l’heure où, partageant les jours,
L’astre du matin qui décline
Semble précipiter son cours.
En avançant dans sa carrière,
Plus faible il rejette en arrière
L’ombre terrestre qui le suit ;
Et de l’horizon qu’il colore,
Une moitié le voit encore,
L’autre se plonge dans la nuit.

 

C’est l’heure où, sous l’ombre inclinée,
Le laboureur dans le vallon
Suspend un moment sa journée,
Et s’assied au bord du sillon.
C’est l’heure où, près de la fontaine,
Le voyageur reprend haleine
Après sa course du matin ;
Et c’est l’heure où l’âme qui pense
Se retourne et voit l’espérance
Qui l’abandonne en son chemin.

 

Ainsi notre étoile pâlie,
Jetant de mourantes lueurs
Sur le midi de notre vie,
Brille à peine à travers nos pleurs.
De notre rapide existence
L’ombre de la mort qui s’avance
Obscurcit déjà la moitié ;
Et, près de ce terme funeste,
Comme à l’aurore, il ne nous reste
Que l’espérance et l’amitié.

 

Ami qu’un même jour vit naître,
Compagnon depuis le berceau,
Et qu’un même jour doit peut-être
Endormir au même tombeau,
Voici la borne qui partage
Ce douloureux pèlerinage
Qu’un même sort nous a tracé :
De ce sommet qui nous rassemble,
Viens, jetons un regard ensemble
Sur l’avenir et le passé.

 

Repassons nos jours, si tu l’oses !
Jamais l’espoir des matelots
Couronna-t-il d’autant de roses
Le navire qu’on lance aux flots ?
Jamais d’une teinte plus belle
L’aube en riant colora-t-elle
Le front rayonnant du matin ?
Jamais, d’un oeil perçant d’audace,
L’aigle embrassa-t-il plus d’espace
Que nous en ouvrait le destin ?

 

En vain sur la route fatale,
Dont les cyprès tracent le bord,
Quelques tombeaux par intervalle
Nous avertissaient de la mort ;
Ces monuments mélancoliques
Nous semblaient, comme aux jours antiques,
Un vain ornement du chemin ;
Nous nous asseyions sous leur ombre,
Et nous rêvions des jours sans nombre,
Hélas ! entre hier et demain !

 

Combien de fois, près du rivage
Où Nisida dort sur les mers,
La beauté crédule ou volage
Accourut à nos doux concerts !
Combien de fois la barque errante
Berça sur l’onde transparente
Deux couples par l’Amour conduits,
Tandis qu’une déesse amie
Jetait sur la vague endormie
Le voile parfumé des nuits !

 

Combien de fois, dans le délire
Qui succédait à nos festins,
Aux sons antiques de la lyre,
J’évoquai des songes divins !
Aux parfums des roses mourantes,
Aux vapeurs des coupes fumantes,
Ils volaient à nous tour à tour,
Et sur leurs ailes nuancées,
Egaraient nos molles pensées
Dans les dédales de l’Amour !

 

Mais dans leur insensible pente,
Les jours qui succédaient aux jours
Entraînaient comme une eau courante
Et nos songes et nos amours ;
Pareil à la fleur fugitive
Qui du front joyeux d’un convive
Tombe avant l’heure du festin,
Ce bonheur que l’ivresse cueille,
De nos fronts tombant feuille à feuille,
Jonchait le lugubre chemin.

 

Et maintenant, sur cet espace
Que nos pas ont déjà quitté,
Retourne-toi ! cherchons la trace
De l’amour, de la volupté.
En foulant leurs rives fanées,
Remontons le cours des années,
Tandis qu’un souvenir glacé,
Comme l’astre adouci des ombres,
Eclaire encor de teintes sombres
La scène vide du passé !

 

Ici, sur la scène du monde,
Se leva ton premier soleil.
Regarde ! quelle nuit profonde
A remplacé ce jour vermeil !
Tout sous les cieux semblait sourire :
La feuille, l’onde, le zéphire
Murmuraient des accords charmants.
Ecoute ! la feuille est flétrie ;
Et les vents sur l’onde tarie
Rendent de sourds gémissements.

 

Reconnais-tu ce beau rivage,
Cette mer aux flots argentés,
Qui ne fait que bercer l’image
Des bords dans son sein répétés ?
Un nom chéri vole sur l’onde !...
Mais pas une voix qui réponde,
Que le flot grondant sur l’écueil !
Malheureux ! quel nom tu prononces !
Ne vois-tu pas parmi ces ronces
Ce nom gravé sur un cercueil ?...

 

Plus loin sur la rive où s’épanche
Un fleuve épris de ces coteaux,
Vois-tu ce palais qui se penche
Et jette une ombre au sein des eaux ?
Là, sous une forme étrangère,
Un ange exilé de sa sphère
D’un céleste amour t’enflamma.
Pourquoi trembler ? quel bruit t’étonne ?
Ce n’est qu’une ombre qui frissonne
Aux pas du mortel qu’elle aima.

 

Hélas ! partout où tu repasses,
C’est le deuil, le vide ou la mort,
Et rien n’a germé sur nos traces
Que la douleur ou le remord.
Voilà ce coeur où ta tendresse
Sema des fruits que ta vieillesse,
Hélas ! ne recueillera pas :
Là, l’oubli perdit ta mémoire ;
Là, l’envie étouffa ta gloire ;
Là, ta vertu fit des ingrats.

 

Là, l’illusion éclipsée
S’enfuit sous un nuage obscur ;
Ici, l’espérance lassée
Replia ses ailes d’azur .
Là, sous la douleur qui le glace,
Ton sourire perdit sa grâce,
Ta voix oublia ses concerts :
Tes sens épuisés se plaignirent,
Et tes blonds cheveux se teignirent
Au souffle argenté des hivers.

 

Ainsi des rives étrangères,
Quand l’homme, à l’insu des tyrans,
Vers la demeure de ses pères
Porte en secret ses pas errants,
L’ivraie a couvert ses collines,
Son toit sacré pend en ruines,
Dans ses jardins l’onde a tari ;
Et sur le seuil qui fut sa joie,
Dans l’ombre un chien féroce aboie
Contre les mains qui l’ont nourri.

 

Mais ces sens qui s’appesantissent
Et du temps subissent la loi,
Ces yeux, ce coeur qui se ternissent,
Cette ombre enfin, ce n’est pas toi.
Sans regret, au flot des années,
Livre ces dépouilles fanées
Qu’enlève le souffle des jours,
Comme on jette au courant de l’onde
La feuille aride et vagabonde
Que l’onde entraîne dans son cours !

 

Ce n’est plus le temps de sourire
A ces roses de peu de jours,
De mêler aux sons de la lyre
Les tendres soupirs des amours !
De semer sur des fonds stériles
Ces voeux, ces projets inutiles,
Par les vents du ciel emportés,
A qui le temps qui nous dévore
Ne donne pas l’heure d’éclore
Pendant nos rapides étés !

 

Levons les yeux vers la colline
Où luit l’étoile du matin ;
Saluons la splendeur divine
Qui se lève dans le lointain.
Cette clarté pure et féconde
Aux yeux de l’âme éclaire un monde
Où la foi monte sans effort.
D’un saint espoir ton coeur palpite ;
Ami ! pour y voler plus vite,
Prenons les ailes de la mort.

 

En vain, dans ce désert aride,
Sous nos pas tout s’est effacé.
Viens ! où l’éternité réside,
On retrouve jusqu’au passé.
Là, sont nos rêves pleins de charmes,
Et nos adieux trempés de larmes,
Nos voeux et nos espoirs perdus.
Là, refleuriront nos jeunesses ;
Et les objets de nos tristesses
A nos regrets seront rendus.

 

Ainsi, quand les vents de l’automne
Ont balayé l’ombre des bois,
L’hirondelle agile abandonne
Le faîte du palais des rois.
Suivant le soleil dans sa course,
Elle remonte vers la source
D’où l’astre nous répand les jours ;
Et sur ses pas retrouve encore
Un autre ciel, une autre aurore,
Un autre nid pour ses amours.

 

Ce roi, dont la sainte tristesse
Immortalisa les douleurs,
Vit ainsi sa verte jeunesse
Se renouveler sous ses pleurs.
Sa harpe, à l’ombre de la tombe,
Soupirait comme la colombe
Sous les verts cyprès du Carmel ;
Et son coeur, qu’une lampe éclaire,
Résonnait comme un sanctuaire
Où retentit l’hymne éternel.

 

LAMARTINE, Le Passé

 

Velléda, Camille Corot, Musée du Louvre

 

Cette méditation était adressée au comte Aymon de Virieu, l'ami le plus cher de mes premières années. C'est de lui qu'il est fait mention dans Raphaël. C'est lui qui me donna asile à Paris pendant l'hiver de 1817.

Virieu m'aimait comme un frère, lui seul me comprenait bien ; il avait été le confident de toutes mes plus secrètes émotions d'esprit et de coeur. Il m'entendait à demi-mots ; sa pensée achevait la mienne.

Lamartine

 

 

Méditations poétiques

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 17:30

Mon coeur, lassé de tout, même de l'espérance,
N'ira plus de ses voeux importuner le sort ;
Prêtez-moi seulement, vallon de mon enfance,
Un asile d'un jour pour attendre la mort.

 

Voici l'étroit sentier de l'obscure vallée :
Du flanc de ces coteaux pendent des bois épais
Qui, courbant sur mon front leur ombre entremêlée,
Me couvrent tout entier de silence et de paix.

 

Là, deux ruisseaux cachés sous des ponts de verdure
Tracent en serpentant les contours du vallon ;
Ils mêlent un moment leur onde et leur murmure,
Et non loin de leur source ils se perdent sans nom.

 

La source de mes jours comme eux s'est écoulée,
Elle a passé sans bruit, sans nom et sans retour :
Mais leur onde est limpide, et mon âme troublée
N'aura pas réfléchi les clartés d'un beau jour.

 

La fraîcheur de leurs lits, l'ombre qui les couronne,
M'enchaînent tout le jour sur les bords des ruisseaux ;
Comme un enfant bercé par un chant monotone,
Mon âme s'assoupit au murmure des eaux.

 

Ah ! c'est là qu'entouré d'un rempart de verdure,
D'un horizon borné qui suffit à mes yeux,
J'aime à fixer mes pas, et, seul dans la nature,
A n'entendre que l'onde, à ne voir que les cieux.

 

J'ai trop vu, trop senti, trop aimé dans ma vie,
Je viens chercher vivant le calme du Léthé ;
Beaux lieux, soyez pour moi ces bords où l'on oublie
L'oubli seul désormais est ma félicité.

 

Mon coeur est en repos, mon âme est en silence ;
Le bruit lointain du monde expire en arrivant,
Comme un son éloigné qu'affaiblit la distance,
A l'oreille incertaine apporté par le vent.

 

D'ici je vois la vie, à travers un nuage,
S'évanouir pour moi dans l'ombre du passé ;
L'amour seul est resté : comme une grande image
Survit seule au réveil dans un songe effacé.

 

Repose-toi, mon âme, en ce dernier asile,
Ainsi qu'un voyageur, qui, le coeur plein d'espoir,
S'assied avant d'entrer aux portes de la ville,
Et respire un moment l'air embaumé du soir.

 

Comme lui, de nos pieds secouons la poussière ;
L'homme par ce chemin ne repasse jamais :
Comme lui, respirons au bout de la carrière
Ce calme avant-coureur de l'éternelle paix.

 

Tes jours, sombres et courts comme les jours d'automne,
Déclinent comme l'ombre au penchant des coteaux ;
L'amitié te trahit, la pitié t'abandonne,
Et seule, tu descends le sentier des tombeaux.

 

Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime ;
Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours ;
Quand tout change pour toi, la nature est la même,
Et le même soleil se lève sur tes jours.

 

De lumière et d'ombrage elle t'entoure encore ;
Détache ton amour des faux biens que tu perds;
Adore ici l'écho qu'adorait Pythagore,
Prête avec lui l'oreille aux célestes concerts.

 

Suis le jour dans le ciel, suis l'ombre sur la terre,
Dans les plaines de l'air vole avec l'aquilon,
Avec le doux rayon de l'astre du mystère
Glisse à travers les bois dans l'ombre du vallon.

 

Dieu, pour le concevoir, a fait l'intelligence ;
Sous la nature enfin découvre son auteur !
Une voix à l'esprit parle dans son silence,
Qui n'a pas entendu cette voix dans son coeur ?

 

LAMARTINE, Le Vallon (août 1819)

 

Jean-Baptiste-Camille Corot - The Solitude 

La Solitude, Corot

 

 

Méditations poétiques

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" Plus je montais, plus je voyais Dieu. " (Nouvelles méditations poétiques)

 

 

Ce vallon est situé dans les montagnes du Dauphiné, aux environs du grand Lemps ; il se creuse entre deux collines boisées, et son embouchure est fermée par les ruines d’un vieux manoir qui appartenait à mon ami Aymon de Virieu. Nous allions quelquefois y passer des heures de solitude, à l’ombre des pans de murs abandonnés que mon ami se proposait de relever et d’habiter un jour. Nous y tracions en idée des allées, des pelouses, des étangs, sous les antiques châtaigniers qui se tendaient leurs branches d’une colline à l’autre.

 

Un soir, en revenant au grand Lemps, demeure de sa famille, nous descendîmes de cheval, nous remîmes la bride à de petits bergers, nous ôtâmes nos habits, et nous nous jetâmes dans l’eau d’un petit lac qui borde la route. Je nageais très-bien, et je traversai facilement la nappe d’eau ; mais, en croyant prendre pied sur le bord opposé, je plongeai dans une forêt sous-marine d’herbes et de joncs si épaisse, qu’il me fut impossible, malgré les plus vigoureux efforts, de m’en dégager. Je commençais à boire et à perdre le sentiment, quand une main vigoureuse me prit par les cheveux et me ramena sur l’eau, à demi noyé. C’était Virieu, qui connaissait le fond du lac, et qui me traîna évanoui sur la plage. Je repris mes sens aux cris des bergers.
 
Depuis ce temps, Virieu a rebâti en effet le château de ses pères sur les fondements de l’ancienne masure. Il y a planté des jardins, creusé des réservoirs pour retenir le ruisseau du vallon ; il a inscrit une strophe de cette Méditation sur un mur, en souvenir de nos jeunesses et de nos amitiés ; puis il est mort, jeune encore, entre les berceaux de ses enfants.

 

Lamartine 

Commentaire de l'édition de 1860

 

Reserve-Grand-Lemps

Le Grand Lemps aujourd'hui

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 17:30

En vain le jour succède au jour,
Ils glissent sans laisser de trace ;
Dans mon âme rien ne t'efface,
Ô dernier songe de l'amour !

 

Je vois mes rapides années
S'accumuler derrière moi,
Comme le chêne autour de soi
Voit tomber ses feuilles fanées.

 

Mon front est blanchi par le temps ;
Mon sang refroidi coule à peine,
Semblable à cette onde qu'enchaîne
Le souffle glacé des autans.

 

Mais ta jeune et brillante image,
Que le regret vient embellir,
Dans mon sein ne saurait vieillir :
Comme l'âme, elle n'a point d'âge.

 

Non, tu n'as pas quitté mes yeux ;
Et quand mon regard solitaire
Cessa de te voir sur la terre,
Soudain je te vis dans les cieux.

 

Là, tu m'apparais telle encore
Que tu fus à ce dernier jour,
Quand vers ton céleste séjour
Tu t'envolas avec l'aurore.

 

Ta pure et touchante beauté
Dans les cieux même t'a suivie ;
Tes yeux, où s'éteignait la vie,
Rayonnent d'immortalité !

 

Du zéphyr l'amoureuse haleine
Soulève encor tes longs cheveux ;
Sur ton sein leurs flots onduleux
Retombent en tresses d'ébène.

 

L'ombre de ce voile incertain
Adoucit encor ton image,
Comme l'aube qui se dégage
Des derniers voiles du matin.

 

Du soleil la céleste flamme
Avec les jours revient et fuit ;
Mais mon amour n'a pas de nuit,
Et tu luis toujours sur mon âme.

 

C'est toi que j'entends, que je vois,
Dans le désert, dans le nuage ;
L'onde réfléchit ton image ;
Le zéphyr m'apporte ta voix.

 

Tandis que la terre sommeille,
Si j'entends le vent soupirer,
Je crois t'entendre murmurer
Des mots sacrés à mon oreille.

 

Si j'admire ces feux épars
Qui des nuits parsèment le voile,
Je crois te voir dans chaque étoile
Qui plaît le plus à mes regards.

 

Et si le souffle du zéphyr
M'enivre du parfum des fleurs,
Dans ses plus suaves odeurs
C'est ton souffle que je respire.

 

C'est ta main qui sèche mes pleurs,
Quand je vais, triste et solitaire,
Répandre en secret ma prière
Près des autels consolateurs.

 

Quand je dors, tu veilles dans l'ombre ;
Tes ailes reposent sur moi ;
Tous mes songes viennent de toi,
Doux comme le regard d'une ombre.

 

Pendant mon sommeil, si ta main
De mes jours déliait la trame,
Céleste moitié de mon âme,
J'irais m'éveiller dans ton sein !

 

Comme deux rayons de l'aurore,
Comme deux soupirs confondus,
Nos deux âmes ne forment plus
Qu'une âme, et je soupire encore !

 

LAMARTINE , Souvenir

 

Jeune fille à la lettre, Teodoro Matteini

 

 

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