Une mère, un dimanche, s’efforçait de tirer son fils de son lit en lui disant qu’il était temps d’aller à l’église. Pas
de réaction. Dix minutes plus tard, elle revint à l’assaut : « Lève-toi immédiatement et va à l’église. - Laisse-moi s’il te plaît. C’est tellement assommant. Pourquoi devrais-je m’imposer cette
corvée ? - Pour deux raisons mon fils. La première, c’est que tu sais qu’il faut aller à la messe le dimanche ; la deuxième, c’est que tu es l’évêque du diocèse ! » Et c’est un fait :
l’eucharistie est souvent ennuyeuse. La musique peut être épouvantable ; les sermons, insupportables, et chacun est là à regarder sa montre en se demandant quand il va pouvoir partir.
Pourquoi donc aller à l’église ?
Première raison : simplement parce que Jésus nous y invite. Il nous dit : « Ceci est mon corps, livré pour vous ». Le christianisme est la réponse à Jésus qui nous appelle à devenir communauté. Il a invité les collecteurs d’impôt et les prostituées à venir manger avec lui ; il nous invite à partager son corps et son sang. Le christianisme ne peut pas être une spiritualité purement privée. Si nous ne nous rassemblons pas en tant que communauté du corps du Christ, le christianisme mourra.
Il est vrai que l’eucharistie paraît souvent ne guère avoir d’influence sur nous. Nous recevons le corps et le sang de
Jésus, sans en être apparemment plus attentifs aux autres, plus gentils ou plus saints. N’empêche que l’eucharistie a bien pour effet selon moi de nous transformer, mais très lentement. Le
cardinal Newman appelait la grâce « le sourd travail de Dieu ». Elle œuvre au tréfonds de notre être. L’eucharistie est un drame qui se joue si discrètement sur notre humanité que nous pourrions
fort bien ne pas même nous aviser de ce qui se passe en nous.
Ma thèse, c’est que l’eucharistie est un drame en trois actes : la foi, l’espérance, et l’amour.
Retrouvez sur le site des Dominicains le texte intégral de
la conférence (juin 2009) du Frère Timothy Radcliffe : Pourquoi aller à l'église ?