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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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SALVE REGINA

3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 20:00

Ce fut donc le 29 juin de l'année 67 que Pierre fut tiré de son cachot pour être conduit à la mort.

 

 Selon la loi romaine, il subit d'abord la flagellation, qui était le prélude du supplice des condamnés à la peine capitale. Les citoyens romains étaient battus de verges ; les autres étaient fouettés avec des lanières. Une escorte de soldats conduisait l'apôtre au lieu de son martyre, en dehors des murs de la ville, comme le voulait aussi la loi romaine. Nous avons plusieurs récits de la mort de saint Pierre, remontant à une très haute antiquité. Le plus célèbre est celui qui a été connu de très bonne heure sous le nom de Linus, et qui figure parmi les apocryphes du Nouveau Testament. Nous n'empruntons rien au discours qu'il contient, quelles qu'en soient l'éloquence et la dignité ; les détails de ce genre seraient impossibles à certifier ; mais la partie topographique du récit, sur laquelle l'imagination du rédacteur n'avait aucun frais à faire, et qui pouvait être vérifiée tous les jours, à l'époque si reculée où ces pages furent écrites, cette partie est du plus haut intérêt pour l'archéologue.

 

 Pierre, marchant au supplice, était suivi d'un grand nombre de fidèles que l'affection enchaînait à ses pas, et qui bravaient ainsi tous les périls. Ce concours des chrétiens autour des martyrs avait lieu sans cesse, ainsi que nous l'apprenons des Actes les plus authentiques ; mais la scène de Pierre traîné au supplice avait fait sur les fidèles de Rome une impression si vive, que, dès le quatrième siècle, époque où les sarcophages chrétiens accueillirent avec une pleine liberté les sujets sacrés, on y représenta souvent le prince des apôtres entraîné à la mort par ses bourreaux.

 

 Le cortège traversa le Tibre sur le pont Triomphal, et il se dirigea par le quartier de la Naumachie, le long des jardins de Néron, vers le cirque de Caligula. L'emplacement désigné pour le supplice de Pierre était entre le cirque et les collines de la  chaîne Vaticane,  près  du térébinthe dont nous avons parlé. La croix de l'apôtre s'élevait en face de la spina, dans l'intervalle compris entre les deux bornes qui étaient placées à chaque  extrémité.  L'obélisque égyptien  qui marquait le milieu de la spina devait donc correspondre au gibet destiné à Pierre. La basilique Vaticane couvre aujourd'hui l'emplacement, et par la connaissance que nous avons encore du lieu où s'élevait l'obélisque avant sa translation par Sixte-Quint au milieu de la place de Saint-Pierre, on est en droit de conclure que la croix fut plantée à peu près au lieu où l'on vénère, dans la basilique, la statue de bronze de l'apôtre.

 

 Cette prise de possession d'un lieu où s'unissaient aux souvenirs des anciens triomphes les traditions mystérieuses du vaticinium, avait une souveraine grandeur. Les anciens se sont préoccupés aussi du voisinage du Tibre. Prudence tient à montrer les deux apôtres immolés sur les bords de ce fleuve fameux, bien que le théâtre du martyre de saint Paul, sur la rive gauche, en ait été un peu plus éloigné.  "Le gazon des rives du Tibre,  dit-il,  fut honoré d'un double trophée. Témoin de la croix, il le fut aussi du glaive, et, comme une source féconde, le sang apostolique l'arrosa par deux fois". (Hymn. XII.) Cette proximité des eaux près de la croix du prince des apôtres avait ému les fidèles jusque dans l'Orient. Saint Ephrem (Biblioth. orient., t. I) et saint Jean Chrysostome (Homil. in XII Apost.) en rendent témoignage.

 

 Pierre s'avança vers l'instrument du supplice. Ce fut alors qu'il pria les bourreaux de l'y établir la tête en bas, et non à la manière ordinaire, afin, dit-il, que l'on ne vît pas le serviteur dans la même attitude qui avait convenu au Maître. La demande fut accordée, et la tradition chrétienne tout entière rend témoignage de ce fait, qui atteste, à la suite de tant d'autres, la profonde modestie d'un si grand apôtre. Pierre, les bras étendus sur le bois du sacrifice, pria pour la ville et pour le monde, tandis que son sang s'épanchait sur le sol romain dont il acheva la conquête. A ce moment, Rome était devenue pour jamais la nouvelle Jérusalem.

 

Après que l'apôtre eut parcouru en entier le cycle de ses souffrances, il expira ; mais il devait revivre dans chacun de ses successeurs jusqu'à la fin des siècles. Cependant un autre martyre se consommait sur la rive gauche du Tibre. Paul, entraîné le long de la voie d'Ostie, était suivi aussi par un groupe de fidèles qui s'étaient joints à l'escorte du condamné. Au sortir de la porte Tergemina, les regards de l'apôtre rencontrent une jeune dame romaine dont il connaissait la foi profonde. C'était Plautilla, fille du préfet Flavius Sabinus et de Plautia, digne en tout de Lucine, son aïeule. Elle versait des larmes et se recommandait aux prières de Paul dans de touchants adieux. Paul lui dit : "Va, Plautilla, fille du salut éternel. Prête-moi seulement le voile qui couvre ta tête, et retire-toi un peu à l'écart, à cause de la foule. Tu m'attendras là jusqu'à ce que je revienne vers toi, et que je t'aie restitué ce voile que je demande à ta charité. Il servira à me bander les yeux ; après quoi je te le rendrai, comme une récompense de ta pieuse tendresse et comme un gage de mon amour pour le Christ, au moment où je monterai vers lui". Plautilla aussitôt détache son voile et le présente à l'apôtre. Les chefs de la cohorte voulaient empêcher la noble femme de donner à un condamné une telle marque de considération. "Pourquoi, disaient-ils, croire ainsi un magicien, un imposteur ? Pourquoi lui sacrifier ce voile précieux ?" Paul reprit avec une douce autorité : "Ma fille, dit-il, attends en ce lieu mon retour, et tout à l'heure, vivant avec Jésus-Christ, je t'apporterai sur ce même voile les signes de mon martyre."

 

Après avoir suivi environ deux milles la voie d'Ostie, les soldats conduisirent Paul par un sentier qui se dirigeait vers l'Orient, et bientôt on arriva sur le lieu désigné pour le martyre du docteur des gentils. Paul se mit à genoux et adressa à Dieu sa dernière prière ; puis, s'étant bandé les yeux avec le voile de Plautilla, il attendit le coup de la mort. Un soldat brandit son glaive, et la tête de l'apôtre, détachée du tronc, fit trois bonds sur la terre. Trois fontaines jaillirent aussitôt aux endroits qu'elle avait touchés. Telle est la tradition gardée sur le lieu du martyre, où l'on voit trois fontaines sur chacune desquelles s'élève un autel. Il serait aisé d'expliquer ce partage des eaux par un désir de complaire à la pieuse croyance des pèlerins, lorsque ces autels furent construits vers la fin du seizième siècle ; mais des fouilles récentes dans ce sanctuaire ont amené M. de Rossi à constater une disposition des lieux, qui oblige de reculer d'au moins mille ans l'existence de ces trois fontaines et la vénération dont elles ont été l'objet dès la plus haute antiquité. Tout à l'heure nous serons à portée de faire voir que, déjà de son temps, saint Jean Chrysostome n'ignorait pas leur existence.

 

Après le martyre consommé, la cohorte se retirait, lorsque, près de la porte Tergemina, ses chefs aperçurent Plautilla. Ils l'abordèrent avec raillerie, lui demandant pourquoi sa tête n'était pas déjà couverte du voile qu'elle avait confié à Paul. Plautilla leur répondit : "Hommes vains et misérables, il est en ma possession, ce voile teint du sang du martyr, et je le garde comme mon trésor". En même temps elle tirait de son sein ce précieux gage de l'affection de l'apôtre, et le montrait à ces vils païens. L'émouvante grandeur et la touchante simplicité de ce récit emprunté à un document qui, malgré ses imperfections, n'en remonte pas moins aux premiers siècles du christianisme, n'échapperont pas aux esprits impartiaux. Quant à la rencontre de Paul et de Plautilla sur la voie d'Ostie, au moment où l'apôtre était entraîné au supplice, elle ne saurait surprendre les lecteurs qui se souviennent que la foi chrétienne était entrée dans la gens Flavia par l'influence directe de Pierre.

 

L'incident demeura gravé dans la mémoire des fidèles à ce point que, sur un sarcophage chrétien de l'abbaye Saint-Victor de Marseille, conservé au musée de cette ville, Plautilla figure auprès de saint Paul que l'on mène à la mort. L'interprétation de ce sarcophage appartient à M. de Rossi, qui le fait remonter à la fin du quatrième siècle, ou tout au plus au commencement du cinquième. A droite, selon l'usage d'un grand nombre de sarcophages chrétiens de Rome, on remarque l'arrestation de Pierre, à côté de la scène mutilée de son reniement. Jusqu'à présent l'allusion au martyre de saint Paul, qui est placé à la gauche sur le sarcophage de Marseille, n'a été constatée sur aucun autre. Les sarcophages chrétiens de la Gaule, dont l'idée est prise de ceux de Rome, mériteraient une étude particulière, à raison des rapprochements et des variantes qu'ils présentent avec les premiers.

 

Pierre et Paul avaient rendu leur témoignage, ils avaient inauguré dans leur sang la nouvelle Jérusalem. Il s'agissait maintenant de donner la sépulture à leurs dépouilles sacrées.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 158 à 163) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 20:00

Cette jalousie qui, dans la suite, devait prendre un corps, et par l'orgueil de Byzance, rompre l'unité de l'Eglise, allait apparaître en ces jours jusque dans Rome, et tenter un coup désespéré mais impuissant, pour ravir à l'Occident la gloire que Dieu lui avait réservée.

 

 Depuis le baptême de Cornélius, Pierre n'avait agi, pour ainsi dire, que dans le but de relever dans le christianisme l'élément de la gentilité à l'égal de l'élément juif. La chrétienté de Rome lui tenait compte du paternel dévouement dont il s'était montré prodigue envers elle. De là ces alarmes auxquelles l'apôtre consentit un jour à céder. Ce n'est pas sans raison que saint Ambroise nous dit que le Sauveur l'avait laissé sur la terre, pour être "le vicaire de Bon amour". (In Lucam, lib. X.) Les Epîtres de Pierre, si affectueuses, rendent témoignage de cette tendresse d'âme qu'il avait reçue à un si haut degré. Il y est constamment le pasteur dévoué aux brebis, craignant par-dessus tout les airs de domination ; c'est le délégué qui sans cesse s'efface, pour ne laisser apercevoir que la grandeur et les droits de celui  qu'il doit représenter.  Cette ineffable modestie est encore accrue chez Pierre par le souvenir qu'il conserva toute sa vie, ainsi que le rapportent les anciens,  de la faute qu'il avait commise et qu'il pleura jusque dans les derniers jours de sa vieillesse. Fidèle à cet amour supérieur dont son Maître divin avait exigé de sa part une triple affirmation, avant de lui remettre le soin de son troupeau, il supporta, sans fléchir, les immenses labeurs de sa charge de pêcheur d'hommes. Une circonstance de sa vie, qui se rapporte à la dernière période, révèle d'une manière touchante le dévouement qu'il gardait à Celui qui avait daigné l'appeler à sa suite, et pardonner à sa faiblesse. Clément d'Alexandrie nous a conservé le trait suivant. (Stromat., lib. VII.)

 

 Avant d'être appelé à l'apostolat, Pierre avait vécu dans la vie conjugale. Dès lors sa femme ne fut plus pour lui qu'une soeur ; mais elle s'attacha à ses pas, et le suivit dans ses pérégrinations pour le servir. ( I Cor., IX.) Elle se trouvait à Rome, lorsque sévissait la persécution de Néron, et l'honneur du martyre la vint chercher. Pierre la vit marcher au triomphe, et à ce moment sa sollicitude pour elle se traduisit dans cette seule exclamation : "Oh! souviens-toi du Seigneur". Ces deux galiléens avaient vu le Seigneur, ils l'avaient reçu dans leur maison, ils l'avaient fait asseoir à leur table. Depuis, le divin Pasteur avait souffert la croix, il était ressuscité, il était monté aux cieux, laissant le  soin  de  sa  bergerie au pêcheur du lac de Génézareth. Qu'avait à faire à ce moment l'épouse de Pierre, si ce n'est de repasser de tels souvenirs, et de s'élancer vers Celui qu'elle avait connu sous les traits de l'humanité,  et qui  s'apprêtait à couronner sa vie obscure d'une gloire immortelle ?

 

 Le moment d'entrer dans cette gloire était enfin arrivé pour Pierre lui-même. "Lorsque tu seras devenu vieux, lui avait dit mystérieusement son Maître, tu étendras tes mains : un autre alors te ceindra, et te conduira là où tu ne veux pas". (JOHAN., XX.) Pierre devait donc atteindre un âge avancé ; comme son Maître, il étendrait ses bras sur une croix ; il connaîtrait la captivité et le poids des chaînes dont une main étrangère le garrotterait ; il subirait violemment cette mort que la nature repousse, et boirait ce calice dont son Maître lui-même avait demandé d'être délivré. Mais comme son Maître aussi, il se relèverait, fort du secours divin, et marcherait avec ardeur vers la croix. L'oracle allait s'accomplir à la lettre.

 

 Au jour marqué par les desseins de Dieu, la puissance païenne donna l'ordre de mettre la main sur l'apôtre.  Cette puissance était représentée par les deux tyrans, Hélius et Polythètes, que nous avons fait connaître. Le témoignage de saint Clément, témoin oculaire, est formel : ce sont ceux qui gouvernaient Rome qui agirent en cette circonstance, et leur arrêt ne fut pas lancé sur Pierre seulement ; il comprenait aussi Paul. Quel fut le mobile qui porta les ignobles affranchis de Néron à sévir tout d'un coup contre ces deux juifs, dont l'un avait pu échapper aux fureurs de la persécution de 64,  et dont l'autre semblait presque en sûreté dans sa prison ? Saint Clément,  dont  nous  avons  cité plus  haut les propres paroles, nous révèle que l'ambition et la jalousie amenèrent ce tragique dénouement. Avec des hommes tels qu'Hélius et son digne assesseur, il suffisait d'une délation. La trahison inspirée non par la cupidité, comme celle de Judas, mais par le dépit de n'avoir pas été préféré, conduisit à l'homicide, et le Christ permit que la passion de son vicaire eût cette relation avec la sienne.  Pierre étant frappé,  Paul,  son illustre compagnon, devait l'être en même temps.

 

 Les détails nous manquent quant aux procédures judiciaires qui suivirent l'arrestation du prince des apôtres, mais la tradition de l'église romaine est qu'il  fut enfermé dans la prison Mamertine. On a donné ce nom au cachot que fit construire Ancus Martius au pied du mont Capitolin, et qui fut ensuite complété par Servius Tullius, d'où lui est venu le nom de carcer Tullianus. Deux escaliers extérieurs, appelés les Gémonies, conduisaient à cet affreux réduit. Ordinairement, le supplice de ceux qu'on y enfermait avait lieu dans le cachot inférieur ; après quoi le corps du supplicié était remonté et exposé sur les marches de l'escalier des Gémonies.

 

 L'emprisonnement du chef des chrétiens n'eut pas lieu sans l'ordre de Néron, dont le séjour en Achaïe se prolongeait ; du moins l'empereur en fut-il prévenu par Hélius, son digne représentant. Quoi qu'il en soit, Pierre fut traité comme un prisonnier de marque, ce cachot ne servant que pour les prévenus mis en jugement sur des délits qui intéressaient l'Etat. Ils n'y demeuraient que le temps nécessaire pour terminer leur cause et préparer leur supplice. La détention de Pierre en ce lieu attestait donc, en dépit de ses ennemis, l'importance de  son  rôle dans la capitale du monde. Un cachot supérieur donnait entrée à celui qui devait recevoir le prisonnier, et ne le rendre que mort, à moins qu'on ne le destinât à un supplice public. Pour l'introduire dans ce terrible séjour, il fallait le descendre, à l'aide de cordes ou d'une échelle, par une ouverture pratiquée dans la voûte, et qui servait aussi a le remonter, quel que fût son sort. La voûte étant assez élevée et les ténèbres complètes dans ce cachot, la garde d'un prisonnier, chargé d'ailleurs de lourdes chaînes, était facile.

 

La miséricorde divine amena près de Pierre deux soldats romains, dont les noms sont devenus impérissables dans la mémoire de l'Eglise. L'un se nommait Processus, et l'autre Martinien. Ils furent frappés de la dignité de ce vieillard confié à leur garde pour quelques heures, et qui ne devait remonter à la lumière du jour que pour périr sur un gibet. Pierre leur parla de la vie éternelle  et du  Fils de Dieu,  qui a aimé les hommes jusqu'à donner son sang pour leur rachat. Processus et Martinien reçurent d'un coeur docile cet enseignement inattendu ; ils l'acceptèrent avec une foi simple, et demandèrent la grâce de la régénération. Mais l'eau manquait dans le cachot, et Pierre dut faire appel au pouvoir de commander à la nature que le Rédempteur avait confié à ses apôtres, en les envoyant dans le monde. A la parole du vieillard, une fontaine jaillit du sol, et les deux soldats furent baptisés dans l'eau miraculeuse. La piété chrétienne vénère encore aujourd'hui cette fontaine qui ne diminue ni ne déborde jamais, et qui, avant le prodige, n'avait aucune raison d'exister dans cette prison.

 

Processus et Martinien ne tardèrent pas à payer de leur vie l'honneur qu'ils avaient reçu d'être initiés à la foi chrétienne par le prince des apôtres, et ils sont honorés entre les martyrs. L'intrépide Lucine prit soin de leur sépulture, et fit déposer leurs corps dans une crypte dont nous avons déjà parlé, et qui était située sur un praedium qu'elle possédait près de la voie Aurélia. Leurs tombeaux furent, jusqu'au huitième siècle, un des centres historiques des catacombes de cette voie.

 

On était au mois de juin de l'année 67. Une sentence fut rendue au nom de l'empereur, par l'affranchi Hélius et son associé Polythètes, portant que Simon Pierre, galiléen, chef de la religion proscrite des chrétiens, et Paul, juif de Tarse et citoyen romain, seraient mis à mort, le trois des calendes de juillet (29 juin) ; que le premier serait crucifié dans la plaine Vaticane, et que le second aurait la tête tranchée aux Eaux Salviennes.

 

Une tradition, malheureusement trop récente, nous montre les deux apôtres conduits ensemble au supplice, et ne se séparant que sur la voie d'Ostie. Après des adieux qui ne manquent ni de grandeur ni d'éloquence, mais qui ne se trouvent que dans une lettre faussement attribuée à saint Denys l'Aréopagite, et tout à fait indigne de cet illustre docteur, Pierre eût été reconduit dans Rome,  qu'il aurait dû,  dans ce cas, traverser tout entière pour arriver au lieu de son martyre, tandis que Paul se fût acheminé vers les Eaux Salviennes. On se rend compte assez difficilement d'une telle condescendance de la part des persécuteurs ou de leurs agents ; toutefois, la sentence que l'un et l'autre allaient subir n'en éprouvant qu'un peu de retard, il se pourrait qu'un reste d'humanité eût porté les chefs de la milice qui les conduisait à la mort, à permettre à ces deux juifs destinés au supplice de se voir et de s'entretenir une dernière fois. Partis l'un et l'autre d'une prison différente, la divine Providence leur aurait ainsi fourni, au moment suprême, le moyen d'échanger les adieux du martyre. Au reste, la prétendue lettre à Timothée, qui n'a été admise dans aucune des éditions de saint Denys l'Aréopagite, ne désigne pas l'endroit où la rencontre aurait eu lieu ; elle aurait dès lors pu se passer dans l'intérieur de la ville, ce qui offrirait plus de vraisemblance.

 

Ce fut donc le 29 juin de l'année 67 que Pierre fut tiré de son cachot pour être conduit à la mort.

 

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 151 à 157) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 20:00

Pierre rentra aussitôt dans la ville, plein de joie d'avoir vu le Seigneur et d'être bientôt appelé à le suivre.

 

 Nous n'avons pas cru devoir accepter les récits qui le font sortir de prison pour cette tentative de fuite que nous venons de raconter. La narration de saint Ambroise et celle d'Hégésippe nous montrent Pierre à la veille de tomber aux mains des persécuteurs, mais libre encore. Les Actes de saint Processus et de saint Martinien l'établissent d'abord dans la prison Mamertine, et c'est de là qu'ils le font sortir pour sa fuite ; ce qui n'offre aucune probabilité. Les condamnés que l'on renfermait dans ce cachot peu d'heures avant leur supplice, n'auraient pu en aucune façon en être soustraits, tant à cause de la surveillance qui était exercée sur eux dans un tel moment, que pour la difficulté matérielle que présentait la construction même de cet affreux réduit. Le captif que l'on avait descendu par une ouverture de la voûte, n'était remonté à la lumière qu'avec le concours de gardiens spéciaux et d'agents de la force publique. Quant à la bandelette que laissa tomber l'apôtre, et dont la réalité est attestée par un monument qui a traversé les siècles, rien n'oblige à y voir le linge destiné à protéger une plaie causée par la pression des fers dans la prison. On conçoit aisément la chute d'un objet secondaire du vêtement, dans une fuite précipitée, et aussi l'empressement du chrétien qui recueille cette simple bandelette en souvenir d'un si solennel moment. Dans les desseins de la Providence, l'humble fasciola était appelée à devenir comme le monument de cette glorieuse et mémorable rencontre, où le Christ en personne s'était trouvé en face de son apôtre aux portes de Rome, lui annonçant que la croix était proche.

 

 Pierre dès lors disposa toutes choses en vue de sa fin prochaine. Ce fut alors qu'il écrivit sa seconde Epître, qui est comme son testament et ses adieux à l'Eglise. Il y annonce que le terme de sa vie est arrivé, et compare son corps à un abri passager que l'on démonte, pour émigrer ailleurs. "Bientôt, dit-il, ma tente sera détendue, ainsi que me l'a signifié Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même". L'allusion à l'apparition sur la voie Appienne est ici évidente. Mais Pierre, avant de sortir de ce monde, avait encore à se préoccuper de la transmission de sa charge pastorale, et à pourvoir au besoin de l'Eglise, en se désignant un successeur; c'est dans cette intention qu'il ajoute : "J'aurai soin qu'après ma mort vous soyez en mesure de vous rappeler mes enseignements."

 

 Il insiste sur les bases de la foi, dont la solidité est inébranlable, étant fondée sur les saintes Ecritures, qui doivent être acceptées comme l'oeuvre de l'inspiration de l'Esprit-Saint, et non jugées, comme une oeuvre humaine, par l'examen de la raison privée. Pierre a pour but, dans ces paroles, de prévenir les fidèles contre les hérétiques qui se montrent déjà et qui pulluleront bientôt. Il les appelle des docteurs de mensonge, qui introduiront des sectes de perdition, s'appuyant sur de fausses interprétations des livres saints. "Ils ne parleront que de liberté, dit-il, lorsqu'eux-mêmes seront esclaves de leurs propres vices. Mieux eût valu pour eux demeurer païens, n'avoir pas connu le chemin de la justice, que de retourner ainsi en arrière."

 

 Portant ensuite son regard inspiré vers ces derniers temps où les hommes se feront adorateurs de la nature, jusqu'à croire à l'éternité du monde, Pierre ne veut pas quitter cette vie sans avoir encore affirmé le dogme de la création et celui de la destruction future de l'univers. "C'est, dit-il, par une ignorance volontaire que ces hommes ne savent plus que les cieux furent faits d'abord par le Verbe de Dieu, ainsi que la terre. Le même Verbe, ajoute-t-il, les conserve ; mais ils sont réservés pour être consumés par le feu, au jour du jugement et de la ruine des hommes  pervers  et impies". Après  combien de temps aura lieu la catastrophe ? l'apôtre ne le dit pas plus  que ne l'a dit son  Maître. Il se borne à déclarer que, "pour le  Seigneur, mille ans sont comme un jour, et un jour comme mille ans. S'il diffère, c'est un effet de sa parole miséricordieuse ; c'est qu'il veut qu'aucun ne périsse, et il met chacun à même de revenir à lui par la pénitence". Après cette longue période de mansuétude, "le jour du Seigneur, continue l'apôtre, viendra  comme  vient  un voleur, et alors, dans une violente tempête, les cieux passeront, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec tout ce qu'elle porte sera consumée par le feu". C'est ainsi qu'à l'exemple de son Maître, Pierre, à la veille de monter sur la croix, rappelait  aux  hommes la fin dernière  de  ce monde.

 

 Le souvenir de Paul, son frère dans l'apostolat, de Paul déjà retenu dans les fers, et désigné aussi pour un prochain martyre, se présente à Pierre au moment où il va terminer sa lettre. Il vient d'expliquer la prolongation de la durée de ce monde par la bonté de Dieu, qui daigne attendre la conversion des pécheurs. Il se rappelle alors les termes dont Paul s'est servi autrefois en écrivant aux Romains, lorsqu'il disait : "Ô homme, méprises-tu donc les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité ? ignores-tu donc que c'est son amour qui veut t'amener à pénitence ?" (Rom., II, 4.) Faisant allusion à ces lignes éloquentes, Pierre ajoute : "Notre très cher frère Paul vous a écrit sur ce sujet, selon la sagesse qui lui a été donnée. La même doctrine se retrouve dans toutes ses lettres, dans lesquelles, il est vrai, se rencontrent certains endroits difficiles à entendre, que des hommes ignorants et légers détournent pour leur propre perte, comme ils font des autres Ecritures."

 

Pierre n'avait pas voulu quitter ce monde sans avoir couvert de son irréfragable autorité le corps des Epîtres de Paul, son frère. Il déclarait que toutes ces lettres étaient véritablement Ecriture sainte, et que l'Eglise devait les recevoir comme telles. Paul, au début de son apostolat, était allé rendre hommage à Pierre, il avait conféré son évangile avec le sien ; maintenant que la carrière de Paul va se terminer, il reçoit de la part de Pierre, pour ses Epîtres, le même témoignage solennel que Marc, ainsi que nous l'avons vu, avait obtenu pour son Evangile. L'apostolat de Paul et celui de Pierre se fondaient visiblement dans l'unité d'une même source et d'un même enseignement.

 

Restait à pourvoir au gouvernement de l'Eglise, qui  bientôt allait être  veuve de son chef.  En quelles mains passeraient les clefs que Pierre avait reçues du Christ, en signe de son pouvoir sur le troupeau tout entier ? Linus était depuis plus de dix ans l'auxiliaire de l'apôtre au sein de la chrétienté de Rome ; l'accroissement du peuple fidèle avait amené Pierre à lui donner un collègue dans la personne de Cletus ; ce n'était cependant ni sur l'un ni sur l'autre que devait s'arrêter le choix de l'apôtre, en ce moment solennel, où il allait remplir l'engagement qu'il avait pris dans la lettre de ses adieux, de pourvoir à la continuation de son ministère. Clément, que son lien avec la famille impériale recommandait à la considération des Romains, en même temps que son zèle et sa doctrine lui méritaient l'estime des fidèles, fut celui sur lequel s'arrêta la pensée du prince des apôtres. Dans les derniers jours qui lui restaient encore, Pierre lui imposa les mains, et l'ayant ainsi revêtu du caractère épiscopal, il l'intronisa dans sa propre Chaire, et déclara son intention de l'avoir pour successeur. Ces faits, rapportés dans le Liber pontificalis, sont confirmés par le témoignage de Tertullien et de saint Epiphane.

 

Ainsi la qualité d'évêque de Rome entraînait celle de pasteur universel, et Pierre devait laisser l'héritage des clefs divines à celui qui occuperait après lui le siège que lui-même occupait au moment de sa mort. Ainsi l'avait ordonné le Christ, et l'inspiration céleste avait amené Pierre à choisir Rome pour sa dernière station, Rome préparée de longue main par la divine Providence à l'empire universel. L'Eglise romaine, comme l'enseigne saint Gélase dans son célèbre décret de l'an 494, avait donc été "établie par la propre bouche du Christ lui-même comme chef de toutes les églises". (Concil., t. IV.) De là advint qu'au moment où la suprématie de Pierre passa à l'un de ses disciples, aucun étonnement ne se manifesta dans l'Eglise. On savait que la primauté devait être un héritage local, et on n'ignorait pas que la localité dont Pierre avait fait choix, depuis longues années déjà, était Rome elle-même. Après la mort de Pierre, il ne vint en pensée à aucun chrétien de chercher le centre de l'Eglise soit à Jérusalem, soit à Alexandrie, soit à Antioche, soit ailleurs. Dès l'origine du christianisme, toutes les églises eurent les yeux fixés sur celle de Rome. Elles suivirent avec un filial respect la succession de ses évêques, et dressèrent ces listes sacrées destinées à conserver l'unité dans le vaste corps du christianisme. C'est à ces listes que, dès avant la fin du siècle suivant, saint Irénée, évêque de Lyon, représentant de la tradition de l'Asie et des Gaules, faisait appel comme au titre irréfragable de la puissante principauté de l'église de Rome sur toute autre église et sur tous les fidèles du monde entier.

 

L'Eglise cependant avait eu ses commencements en Orient. C'est en Orient que le Christ avait paru, qu'il avait accompli tous ses mystères pour le salut du monde. La substitution de l'Occident à l'Orient dans la faveur divine ne rappelait-elle pas cruellement celle de Jacob à Esaü ? Lorsque le Christ attaché à la croix tournait le dos aux régions où se lève le soleil, et étendait ses bras vers l'Occident, fallait-il donc voir dans cette attitude un signe de préférence pour les nations les plus enfoncées dans les ombres de la mort ? Rome, la fière et dure conquérante des peuples, allait-elle donc devenir la ville sainte de l'univers ? Ces pensées n'étaient pas sans amertume pour plusieurs chrétiens orientaux. Ils voyaient s'avancer les années de Pierre, et ils n'ignoraient pas que sa mort à Rome déciderait la question, que sa tombe deviendrait le titre inattaquable de la nouvelle Jérusalem.

 

Cette jalousie qui, dans la suite, devait prendre un corps, et par l'orgueil de Byzance, rompre l'unité de l'Eglise, allait apparaître en ces jours jusque dans Rome, et tenter un coup désespéré mais impuissant, pour ravir à l'Occident la gloire que Dieu lui avait réservée.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 144 à 150) 

 

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 20:00

La tendre affection que Paul portait à Timothée lui faisait vivement désirer de le voir encore.

 

Dès le début de sa lettre il épanche envers lui toute sa tendresse, rappelant les larmes que le jeune disciple avait répandues tout récemment encore, en se séparant de son maître, à Ephèse. Il renouvelle le souvenir de Loïde, aïeule de Timothée,  et d'Eunice,  sa mère,  toutes deux si distinguées par leur attachement à la foi. Mais l'apôtre désirait avoir son disciple pour témoin de sa prochaine confession. "Hâte-toi, lui dit-il, d'arriver près de moi, et fais en sorte que ce soit au plus tôt. Démas m'a quitté,  s'étant livré à l'amour du siècle, et il s'en est allé à Thessalonique. Crescent est parti pour la Galatie, et Tite pour la Dalmatie. Luc seul est resté avec moi". On voit que Paul dans les fers jouissait encore de quelque liberté, et qu'il était traité avec une certaine considération. Il charge Timothée, avec une aimable simplicité, de lui rapporter un manteau oublié à Troade,  chez Carpus.  En même temps il réclame ses livres, et aussi des parchemins qu'il avait laissés à Ephèse, dans son empressement à se rendre à la voix de Dieu, qui tout d'un coup l'avait appelé à Rome.

 

 Tel était Paul dans sa captivité, à la veille du martyre, tout entier à sa mission, et fidèle aux affections que nourrissait son cœur d'apôtre. Il ne dissimule pas à Timothée la peine qu'il a ressentie de se voir abandonné de plusieurs qui devaient défendre sa cause dans le prétoire, et qui firent défaut. Le prétexte de sa mise en jugement fut sans doute le fait de quelque réunion, à laquelle la police romaine avait voulu attribuer une couleur d'assemblée chrétienne ; car il est à supposer que les griefs personnels de Néron ne furent pas mis en avant. En terminant sa lettre, Paul envoie un souvenir affectueux à Aquila et Priscille, ainsi qu'à la famille d'Onésiphore, qui habitait aussi Ephèse. Quant au chef de cette famille, il se trouvait alors à Rome, et Paul le loue de sa fidélité, de ce qu'il n'a pas rougi des chaînes de son maître. Paul salue ensuite Timothée de la part d'Eubulus, de Pudens, de Linus et de Claudia.

 

 On doit remarquer que l'apôtre recommande à son disciple de disposer le voyage de manière à se rendre à Rome avant l'hiver. Le martyre de saint Pierre et de saint Paul ayant eu lieu le 29 juin 67, c'est à l'hiver de 66 qu'il est ici fait allusion. C'est à cette même année 66 qu'il faut rapporter et la lettre et la captivité de l'apôtre, qui arriva à Rome en 65, lorsque le premier feu de la persécution commençait déjà à s'assoupir. Quant à Néron, on sait d'une manière assurée qu'il partit de Rome vers la fin de l'année 66, pour se rendre en Achaïe, d'où il ne revint que dans les derniers mois de l'année 67. Ce fut donc en 66 que Paul comparut devant lui.

 

 Après avoir honoré les chaînes du docteur des gentils, nous revenons à Pierre, dont les jours s'écoulent avec une rapidité non moins grande. La catastrophe de Simon le Mage, qui avait été une humiliation pour Néron lui-même, avait dû préoccuper l'opinion publique. Naturellement le nom des chrétiens fut mis en avant, le nom de ces hommes "d'une superstition nouvelle et malfaisante", comme dit Suétone, digne émule de Tacite. (In Neronem, cap. XVI.) Beaucoup de gens étaient à même d'apprendre chaque jour que Pierre était le chef des chrétiens, que Simon avait la prétention de se poser comme son adversaire, qu'il y avait eu entre eux des controverses plus ou moins publiques. Le malheur arrivé à l'hérésiarque dont le déshonneur, aussi bien que le sang, avait rejailli jusque sur l'empereur, n'était-il point l'objet de quelque opération magique employée par le galiléen ? On sait que longtemps les païens cherchèrent à expliquer par la magie les prodiges si souvent opérés par les martyrs.

 

On savait en outre qu'un autre juif, ardent propagateur du christianisme, était récemment arrivé d'Orient, que déjà il avait comparu devant l'empereur, et qu'il était retenu dans les fers. La curiosité et la malveillance n'avaient donc qu'à s'unir pour appeler sur la personne même de Pierre une attention qui pouvait devenir funeste. Que l'on ajoute à cela le péril signalé par saint Paul, "le péril des faux frères" ; les froissements inévitables dans une société aussi nombreuse que l'était déjà celle  des  chrétiens,  la nécessité de mécontenter les âmes vulgaires, lorsqu'on ne doit consulter que les intérêts les plus élevés dans le choix, toujours délicat, des dépositaires  d'une  haute  confiance ;  on  s'expliquera alors ce que saint Clément, témoin du martyre des apôtres, atteste dans sa lettre aux Corinthiens, "que les rivalités et les jalousies" eurent grande part au dénouement tragique des suspicions que l'autorité  avait fini par concevoir au sujet de ces deux juifs.

 

Néron, comme nous l'avons dit, était absent de Rome ; mais la tyrannie était restée. En partant pour la Grèce, il avait confié le gouvernement de la ville à un de ses affranchis, nommé Hélius. Cet  homme,  d'une  cupidité  et d'une  cruauté sans égales, fit plus d'une fois regretter l'absence de Néron. Un autre affranchi, nommé Polythètes, fut appelé par Hélius à partager son omnipotence sur la vie et les propriétés des habitants de Rome. Quant au préfet de la ville, Flavius Sabinus, le mari de Plautia,  on conçoit qu'il était réduit à l'impuissance par la dictature du favori de l'empereur. On ne vit donc dans Rome, durant cette période, que violences, proscriptions et supplices. L'indignation publique amena une conspiration qui allait éclater, lorsque Hélius, dans son effroi, s'échappa de la ville et se rendit à Corinthe, pour en ramener son maître.

 

Sous un tel régime, tout était à craindre pour le chef de l'Eglise. La piété filiale des chrétiens de Rome s'alarma, et ils supplièrent le vieillard de se soustraire au danger par une fuite momentanée. "Bien qu'il eût préféré souffrir", dit saint Ambroise (Contra Auxentium), Pierre s'acheminait sur la voie Appienne. Il approchait de la porte Capène, lorsqu'une bandelette, qui liait une de ses jambes, tomba à terre, et fut ramassée par un disciple. Nous n'insisterions pas sur ce fait, rapporté dans les Actes des saints Processus et Martinien, qui sont trop récents, si un monument n'avait pas été élevé sur place, dès les premiers siècles, pour en conserver la mémoire. C'est l'église des saints Nérée et Achillée, appelée dans l'antiquité Titulus fasciolae, le Titre de la bandelette. Quelques critiques, embarrassés d'un témoignage si exprès, ont essayé d'en éluder la valeur sous le prétexte tout gratuit, que cette église avait dû porter à son origine le nom de Titulus Fabiolae, qui se serait changé plus tard en celui de Titulus fasciolae, par allusion aux Actes dont nous venons de parler. Les hyper-critiques sont généralement très crédules, quand il s'agit de leurs idées, et l'on ne peut s'empêcher de sourire en les voyant attribuer, sans aucune preuve, l'érection de ce sanctuaire à la pieuse veuve Fabiola, qui n'est connue que par la correspondance de saint Jérôme. En 1831, un démenti leur advint par le fait d'une découverte imprévue. On releva sous le portique de la basilique de Saint-Paul une inscription funéraire qui indiquait par les consuls l'année 377, et elle était consacrée à la mémoire d'un certain Cinnamius Opas,  lecteur du Titulus fasciolae.  Quant à Fabiola, on sait qu'elle vivait encore en 395, et accomplissait en cette année le pèlerinage des saints lieux de Palestine ; il faut donc aller chercher ailleurs que dans le nom de cette dame romaine le motif qui, dès l'année 377, faisait désigner l'église en question par le mot fasciola, et laisser en repos le nom respectable de Fabiola, qui n'a rien à faire ici. Ajoutons en passant que l'on trouve dans un concile romain tenu en 499, sous le pontificat de saint Symmaque, la signature officielle d'Acontius,  Paulin et Epiphane, prêtres du Titulus fasciolae, et non Fabiolae. Les dernières traces du prince des apôtres sur le sol romain sont si précieuses, qu'on nous pardonnera, nous l'espérons, cette courte dissertation, dans un livre que nous avons voulu, pour ainsi dire, réduire à la substance des faits.

 

 Pierre était arrivé près de la porte Capène, lorsque tout à coup se présente à lui le Christ, entrant lui-même dans la ville.  "Seigneur, où allez-vous ? s'écrie l'apôtre. — A Rome, répond le Christ, pour y être de nouveau crucifié". Le disciple comprit le maître, il revint sur ses pas, n'ayant plus qu'à attendre l'heure de son martyre. Cette scène tout évangélique exprimait la suite des desseins du Sauveur sur son disciple. Afin de fonder l'unité dans l'Eglise chrétienne, il avait étendu à ce disciple son nom prophétique de Pierre ; maintenant c'était jusqu'à sa croix dont il allait le faire participant. Rome allait avoir son Calvaire, comme Jérusalem qu'elle remplaçait.

 

Pierre rentra aussitôt dans la ville, plein de joie d'avoir vu le Seigneur et d'être bientôt appelé à le suivre.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 137à 143) 

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 20:00

Mais auparavant il fallait que Rome possédât de nouveau dans ses murs l'apôtre des gentils, qu'une même immolation devait réunir à Pierre, afin que rien ne manquât à la gloire et à la splendeur de l'église mère et maîtresse de toutes les autres.

 

Paul avait achevé ses courses apostoliques dans l'Orient ; il avait confirmé les églises fondées par sa parole, et les épreuves, pas plus que les consolations, n'avaient manqué sur sa route. Tout à coup, un avertissement céleste, semblable à celui que Pierre lui-même recevra bientôt, lui enjoint de se rendre à Rome où le martyre l'attend. C'est saint Athanase (De fuga sua, cap. XVIII) qui nous instruit de ce fait, rapporté aussi par saint Astère d'Amasée. Ce dernier nous dépeint l'apôtre entrant de nouveau dans Rome, "afin d'enseigner les maîtres du monde, de s'en faire des disciples, et par eux de lutter avec le reste du genre humain. Là, dit encore l'éloquent évêque du quatrième siècle, Paul retrouve Pierre vaquant au même travail. Il s'attelle avec lui au char divin, et se met à instruire dans les synagogues les enfants de la loi, et au dehors les gentils". (Homil. VIII.)

 

 Rome possède donc enfin ses deux princes : l'un assis sur la Chaire éternelle, et tenant en main les clefs du royaume des cieux ; l'autre entouré des gerbes qu'il a cueillies dans le champ de la gentilité. Ils ne se sépareront plus, même dans la mort, comme le chante l'Eglise. Le moment qui les vit rapprochés fut rapide ; car ils devaient avoir rendu à leur maître le témoignage du sang, avant que le monde romain fût affranchi de l'odieux tyran qui l'opprimait. Leur supplice fut comme le dernier crime, après lequel Néron s'affaissa, laissant le monde épouvanté de sa fin, aussi honteuse qu'elle fut tragique.

 

 Mais avant de sortir de ce monde, Pierre devait avoir triomphé de Simon, son ignoble antagoniste. L'hérésiarque ne s'était pas contenté de séduire les âmes par ses doctrines perverses ; il eût voulu imiter Pierre dans les prodiges que celui-ci opérait. Mais les miracles de Pierre avaient pour but d'amener par des bienfaits les hommes à confesser la divinité de la doctrine chrétienne ; tandis que Simon ne cherchait que la faveur et la célébrité, au moyen de prodiges équivoques, dus à l'intervention des esprits ennemis de l'homme.  Il annonça un jour qu'il volerait dans les airs. Le bruit de cette nouveauté se répandit dans Rome, et le peuple se félicitait de contempler cette ascension merveilleuse.  Si l'on s'en rapporte à Dion Chrysostome, Néron aurait retenu quelque temps à sa cour le personnage qui s'était engagé à cette tentative aérienne. Il voulut même honorer de sa présence un si rare spectacle. (Orat. XXI.) On dressa la loge de l'empereur sur la voie Sacrée, où la scène devait se passer. La déception fut cruelle pour l'imposteur. "A peine cet Icare se fut-il lancé, dit Suétone, qu'il alla tomber près de la loge de l'empereur, qui fut inondé de son sang". (In Neronem, cap. XII.)

 

Nous avons voulu raconter d'abord le fait sur le témoignage de l'historien païen, et le lecteur ne sera pas étonné du nom mythologique employé par Suétone pour désigner le triste héros de l'aventure. Les écrits apocryphes ayant compromis cette histoire auprès de certains esprits ombrageux, il n'était pas inutile de faire voir que la substance du fait est rapportée par un contemporain qu'on n'accusera sans doute pas de christianisme. Maintenant il nous sera permis d'ajouter qu'à partir d'Arnobe, auteur chrétien du troisième siècle, toute la tradition des Pères s'accorde à attribuer à Simon le Mage la catastrophe à laquelle Suétone ne consacre qu'une seule phrase, dans un passage où il décrit le goût de Néron pour les spectacles.

 

L'accord des plus graves écrivains de l'antiquité chrétienne sur la chute honteuse de l'hérétique n'est pas moins unanime pour attribuer à l'intervention de Pierre l'humiliation infligée au jongleur samaritain au sein même de Rome, où il avait osé se poser comme un rival du vicaire du Christ. Outre Arnobe, saint Ambroise, saint Augustin, saint Maxime de Turin, saint Philastre de Brescia, et parmi les Orientaux, le compilateur des Constitutions apostoliques et Théodoret, affirment que la victoire fut due aux prières que Pierre adressa à Dieu pour déjouer les prestiges dont Satan avait espéré entourer son apôtre. Quelques autres Pères, parmi lesquels on compte saint Cyrille de Jérusalem, nous montrent Paul unissant ses prières à celles de Pierre, et obtenant concurremment avec lui cette chute compromettante  qui  discrédita  l'imposteur. Il est naturel de penser que l'apôtre des gentils ne pouvait demeurer indifférent à une lutte engagée entre la vérité et l'erreur, et que son intervention était acquise d'avance à la cause de Dieu ; mais Simon était à Rome le rival de Pierre et non celui de Paul ; il appartenait donc principalement à Pierre de lui faire sentir la puissance du glaive spirituel.

 

 C'était en l'année 65 que Paul était rentré dans Rome, accompagné de Luc l'évangéliste. Comme à son premier séjour, il y signala sa présence par toutes les œuvres de l'apostolat.  Il aimait cette église romaine à laquelle il avait écrit, avant même de l'avoir visitée. Cette fois, il y retrouvait les traces de ses propres travaux si féconds durant les deux années de sa captivité. Aquila et Priscille étaient à Ephèse, mais il revit Clément, son collaborateur à Philippes, maintenant attaché à Pierre.  Les  disciples  les  plus  chers  du prince des apôtres l'entourèrent de leur respect. Non seulement Paul connut Linus,  que Pierre avait consacré évêque ; mais il eut des relations avec Pudens. Lucine et Plautilla, sa petite-fille, témoignèrent, lors du martyre de l'apôtre, l'attachement profond qu'elles lui avaient voué. Paul revit-il Sénèque à son second séjour de Rome ? En tout cas, les relations auraient duré peu ; car ce fut en cette même année 65 que le philosophe fut enfin sacrifié aux caprices de son impérial disciple qui s'ennuyait de le voir vivre encore.

 

 Le court séjour que l'apôtre fit à Rome jusqu'à son martyre laissa des traces durables dans le souvenir des amis et des ennemis. Ses traits demeurèrent empreints dans la mémoire des uns et des autres. C'est ainsi que l'auteur du dialogue Philopatris lance un sarcasme sur le front chauve et le nez aquilin très prononcé qui distinguaient Paul. L'apôtre lui-même ne dissimule pas la vulgarité de son extérieur, qui nous est confirmée encore par les Actes très anciens de sainte Thècle, où l'on insiste sur les mêmes détails, en appuyant sur les sourcils joints, et relevant la brièveté de la taille, et les jambes peu droites. Tel était, quant aux formes extérieures, ce juif de Tarse qui n'en avait pas moins le don de subjuguer les hommes, lorsque sa parole de feu venait à éclater. Pierre ne nous est pas non plus resté inconnu quant à ses traits. Nicéphore Calliste, dans son Histoire (lib. II, cap. XXVII), s'accorde parfaitement avec un bronze du musée Vatican qui se rapporte à la fin du second siècle, lorsqu'il donne à ce prince des apôtres une chevelure et une barbe courtes et crépues, avec un visage plutôt rond qu'ovale, un nez légèrement camard, des sourcils épais. Il ajoute que Pierre était d'une taille assez élevée, mais sans embonpoint, d'une carnation claire et nullement foncée ; ses yeux étaient noirs. Au rapport de l'historien Eusèbe, qui écrivait sous Constantin, les portraits des deux apôtres étaient alors très répandus chez les fidèles de Rome, et furent conservés avec vénération dès le commencement.

 

 La situation périlleuse de l'Eglise à la suite de l'édit de Néron, dont la publication avait été accompagnée de si cruelles violences, ne pouvait arrêter l'ardeur apostolique de Paul. Dès son premier séjour, sa parole avait, comme nous l'avons vu, produit des chrétiens jusque dans le palais de César. De retour sur le grand théâtre de son zèle, il retrouva ses entrées dans la demeure impériale. Une femme qui vivait dans un commerce coupable avec Néron, et que l'on a supposé, sans preuve, avoir été la célèbre courtisane Acte, se sentit ébranlée par cette parole à laquelle il était dur de résister. Un échanson du palais fut pris aussi dans les filets de l'apôtre. Ces détails nous sont fournis par saint Astère d'Amasée et par saint Jean Chrysostome. Néron s'indigna de cette influence d'un étranger jusque dans sa maison, et la perte de Paul fut résolue. Il ne tarda pas à être jeté en prison, non sans avoir éprouvé l'ingratitude de certains chrétiens asiatiques, entre lesquels il nomme un Phygellus, un Hermogènes, et un ouvrier en cuivre appelé Alexandre.

 

L'apôtre eut à comparaître devant Néron en personne. Il se défendit avec son éloquence accoutumée, et profita, comme il le faisait toujours, de l'occasion pour annoncer la doctrine du salut. Paul était l'un des plus puissants promoteurs du christianisme, de cette religion odieuse et proscrite par de sanglants édits, et il osait étendre ses conquêtes jusque dans la cour même de l'empereur ;  c'était plus  qu'il  n'en fallait  pour  le vouer au dernier supplice. Dieu contint le courroux de Néron.  L'apôtre rend compte de cette redoutable audience en ces termes expressifs : "Le Seigneur m'a assisté et m'a inspiré la force, à ce point que là encore j'ai exercé la prédication. Toutes les nations ont été à même de m'entendre, et j'ai été délivré de la gueule du lion" (II Tim., IV.). Au lieu de la peine capitale, la prison fut pour Paul l'issue de cette comparution devant un tel homme.

 

Dans les fers, l'apôtre ne laissa pas refroidir son zèle, et continua d'annoncer Jésus-Christ. La maîtresse de Néron et son échanson abjurèrent, avec l'erreur païenne, la vie qu'ils avaient menée, et cette double conversion prépara le  martyre  de  Paul. Il  le  sentait, et  on s'en rend compte en lisant ces lignes qu'il écrit à Timothée : "Je travaille, dit-il, jusqu'à porter les fers,  comme un méchant ouvrier; mais la parole de Dieu n'est pas enchaînée : à cause des élus, je supporte tout.  Me voici à cette heure comme la victime déjà arrosée de l'eau lustrale, et le temps de mon trépas est proche. J'ai vaillamment combattu, j'ai achevé ma course, j'ai été le gardien de la foi ; la couronne de justice m'est réservée, et le Seigneur, juge équitable, me la donnera" (II Tim., t.).

 

La tendre affection que Paul portait à Timothée lui faisait vivement désirer de le voir encore.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 130 à 136 ) 

 

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 20:00

Pierre, dans sa solennelle Epître, avait annoncé les jours de l'épreuve comme ne devant pas tarder ; l'explosion de la persécution fut subite.

 

 En 64, dans un accès de démence furieuse, Néron venait d'incendier Rome pour la rebâtir à son caprice. L'indignation du peuple auquel cependant il avait la passion de plaire monta au comble, et le tyran se demanda comment il s'y prendrait pour apaiser les murmures. Il lui vint en pensée, ou on lui suggéra de rejeter le crime sur les chrétiens. Le fanatisme païen, la jalousie juive, l'orgueil philosophique, eurent satisfaction au même instant. Ecoutons le langage féroce du grave Tacite : "Pour calmer l'irritation, Néron produisit des accusés, et soumit aux tourments les plus raffinés des hommes détestés pour leurs crimes, et que le peuple désignait sous le nom de chrétiens. Ce nom leur est venu de Christ, qui, sous l'empire de Tibère, avait été mis à mort par le procurateur Ponce-Pilate, ce qui réprima pour un moment cette pernicieuse superstition. Néanmoins le torrent déborda de nouveau, non seulement en Judée, où il avait pris sa source, mais jusque dans Rome même, où viennent se rendre et se perpétuent tous les crimes et toutes les turpitudes. On saisit d'abord ceux qui avouaient, et ensuite, sur leurs dépositions, une multitude immense, moins convaincue du crime d'incendie que d'être en butte à la haine du genre humain." (Annal., XV.)

 

 En lisant ces lignes écrites trente ans après les événements, on peut se faire l'idée de l'impuissance de jugement à laquelle le paganisme réduisait ses adhérents. Ignorer la doctrine des chrétiens au point de la confondre avec celle des sectes perverses, ne tenir aucun compte des vertus et des qualités de ceux qui embrassaient cette religion nouvelle ; ne rien conclure de cette vie indestructible que la persécution de Néron n'avait pas atteinte, ne rien comprendre au présent, ne rien pressentir de l'avenir : tel fut le caractère de cette portion de la société romaine qui se fit l'ennemie acharnée du christianisme.

 

 Quant à Néron lui-même, il voulut créer un nouveau genre de spectacle à ce peuple qu'il avait froissé, et dont il tenait à reconquérir la faveur. Le supplice des chrétiens, exécuté avec un luxe de barbarie inusité jusqu'alors, lui sembla propre à atteindre ce but. Aidé des inspirations de Tigellinus,  son préfet du prétoire, il trouva un moyen de varier les scènes de carnage, et de flatter d'une façon inouïe les instincts de la cruauté populaire. Il choisit pour principal théâtre de l'immolation des chrétiens ses jardins de la plaine Vaticane,  qu'il ouvrit au peuple. Là on put voir à son aise déchirer à belles dents par des meutes de chiens  furieux les disciples du Christ cousus dans des peaux de bêtes. Mais ce n'était  pas assez  pour assouvir la férocité de Tigellin et de son maître ; il leur fallut des flambeaux vivants, pour éclairer les jeux que l'empereur donnait dans son hippodrome. De longues files de martyrs dessinaient l'enceinte et le contour du cirque, éclairaient les avenues des jardins. Chacun était vêtu d'une tunique de papyrus enduite de cire et de poix. Un pal fiché en terre, et se terminant par une pointe aiguë, pénétrait la gorge du martyr, et l'obligeait à garder la tenue droite d'un flambeau. Au signal donné, les bourreaux mettaient le feu à cette tunique incendiaire, et l'holocauste commençait. A la lueur de ces torches humaines, Néron lançait son char, et mendiait par son adresse les applaudissements du peuple.

 

 Ces détails nous sont fournis par Tacite, et ils sont confirmés par Martial et Juvénal. Ce dernier donne à entendre que l'on achevait avec l'épée les martyrs à demi consumés,  lorsqu'il parle de ruisseaux de sang qui serpentaient sur le sable. Disons cependant que Tacite, sans adoucir sa haine pour les chrétiens, qu'il se gardait bien d'étudier et de connaître, finit par protester contre l'affreuse répression qu'on leur infligeait. "Quoique les chrétiens, dit-il, fussent coupables et dignes des derniers supplices,  on  finit par éprouver quelque compassion pour ces victimes, qui semblaient moins immolées au bien public qu'à l'assouvissement de la cruauté d'un seul."

 

 Un homme néanmoins se rencontra à qui ces scènes, où la grandeur d'âme des victimes l'emportait encore sur l'horreur du spectacle,  inspirèrent l'admiration  et  la  sympathie  la plus vive pour les persécutés. Ce  fut  Sénèque  qui avait vu et entendu Paul ; Sénèque qui, nous le répétons, avait étudié les écrits des chrétiens et modifié plus ou moins ses idées et son langage d'après ce qu'il avait lu. Dans ses lettres intimes, il s'épanche avec des amis sur ce qui vient de se passer sous ses yeux. Il a vu, écrit-il à Lucilius (Ep. XIV), des hommes en proie aux plus poignantes tortures, impassibles, n'ayant rien de la roideur théâtrale, conciliant la douleur avec un calme céleste. Il énumère les tourments qu'on a fait subir à ces hommes, et n'oublie pas la tunique enflammée. Dans une autre lettre au même, après avoir décrit les maladies cruelles qui parfois viennent assiéger l'homme, il ajoute : "Ce n'est rien cependant si on le compare à l'action du feu sur les membres, au chevalet, aux lames ardentes,  au fer parcourant de nouveau des blessures à demi fermées pour les rouvrir et les creuser plus avant. Quelqu'un a cependant souffert tout cela, et n'a pas poussé un gémissement. Je ne dis pas assez, il n'a pas même imploré de relâche. Que dis-je ? il n'a pas même daigné répondre au juge. Plus encore : on l'a vu sourire,  et son  sourire était de bon cœur. Après cela, dis-moi, ne te sentirais-tu pas porté toi-même à te rire de la douleur ?" (Ep.LXXVIII.)

 

La morale ne saurait être mieux amenée après l'exemple ; mais il est bon d'ajouter que l'épreuve de la douleur à laquelle un stoïcien pouvait être appelé, consistait simplement à se sentir ouvrir les veines, selon le bon plaisir de César. Quelquefois même, celui-ci avait la courtoisie de permettre que le patient fût lui-même l'opérateur, comme il  advint à Sénèque.  L'opération avec l'accompagnement d'un  bain,  avec  un cercle de parents et d'amis autour de soi, diffère très fort, avouons-le, des tortures affreuses qu'ont subies nos martyrs, et que la clémence impériale daignait épargner aux courtisans philosophes.

 

Nous avons vu, par le récit de Tacite, que la persécution de Néron produisit à Rome un nombre immense de martyrs ; d'où nous devons conclure que les disciples de Pierre se montrèrent dignes de leur maître. Sur tant de victimes de la cruauté païenne à cette première explosion, deux noms seulement ont survécu.  Ce sont ceux de deux femmes, Danaïs et Dircé, et la renommée de leur courage s'étendit hors de Rome.  Saint Clément, dans sa lettre aux Corinthiens, rappelle en passant la grandeur d'âme de ces deux héroïnes,  comme un  souvenir toujours vivant  : "ces  femmes, dit-il, qui  ont  supporté de  si affreux  supplices,  en  persévérant  dans  la foi ; faibles de corps, mais ayant acquis les plus nobles couronnes".

 

Ces sanglantes hécatombes ne semblent pas avoir atteint en grand nombre les personnes d'un rang élevé, chez lesquelles on pouvait soupçonner la profession du christianisme. Elles sévirent plutôt contre la multitude des chrétiens de la classe moyenne et du peuple. Comme il est d'usage, la fureur première se ralentit, et d'autant plus naturellement que, selon la remarque de Tacite, le dégoût finissait par s'emparer des romains,  témoins de ces atroces cruautés.  On trouve la trace d'une commutation de peine à l'égard des condamnés à cette époque, dans un passage de Suétone (In Neronem, XXXI), où il raconte que, pour se procurer les bras et les matériaux nécessaires à la reconstruction de Rome, Néron ordonna, quelque temps après l'incendie, de ne plus condamner aucun criminel qu'aux travaux des mines ou autres semblables. De nombreuses colonies d'exilés partirent pour des régions lointaines, où les confesseurs devaient être employés aux  travaux  des carrières ; mais  le glaive n'en demeura pas moins suspendu désormais sur la tête des chrétiens. En un instant, l'Eglise avait perdu cette heureuse liberté, parfois mélangée d'épreuves, au sein de laquelle elle avait pris naissance. De temps en temps, elle goûtera  encore  quelques  jours  de  paix ;  mais l'ignoble main de Néron lui a porté un coup qui se fera sentir dans toute la première période de son existence. Désormais la légalité est contraire au christianisme, et, si méprisé qu'ait été un César, ses édits sont enregistrés et constituent le droit de l'Empire.

 

Rome dès lors était devenue pour Pierre un séjour plein de périls, et il se souvenait que son maître, en l'établissant pasteur des agneaux et des brebis, lui avait dit : "Tu me suivras". (JOHAN., XXI.) L'apôtre attendait donc le jour où il mêlerait son sang à celui de tant de milliers de chrétiens dont il avait été l'initiateur et le père.

 

Mais auparavant il fallait que Rome possédât de nouveau dans ses murs l'apôtre des gentils, qu'une même immolation devait réunir à Pierre, afin que rien ne manquât à la gloire et à la splendeur de l'église mère et maîtresse de toutes les autres.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 122 à 128 ) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 20:00

En suivant, comme nous le faisons, les progrès de l'Eglise chrétienne, nous avons perdu de vue l'affreux César que Dieu, dans sa colère, laissait dominer sur Rome païenne.

 

 Néron, après ses pacifiques débuts, n'avait pas tardé à développer un caractère dont tous les vices à la fois se disputaient l'empire. Il devait être, et il fut le premier persécuteur de l'Eglise. En attendant le moment où nous aurons à le montrer en cette qualité, laissant de côté beaucoup de détails qui trouveraient utilement leur place dans un récit moins circonscrit, il nous faut signaler ici, sous le rapport topographique, certains travaux qu'il entreprit, au point de vue de ses plaisirs, sur un terrain hors de l'enceinte de Rome, vers lequel se concentrera bientôt le principal intérêt de notre histoire.

 

 Au delà du Tibre, en face du Champ de Mars, s'étendait une vaste plaine à laquelle conduisait le pont appelé Triomphal. Ce pont mettait en communication avec la ville les deux voies Triomphale et Cornelia, qui toutes deux se dirigeaient vers le nord. A partir du fleuve, la plaine était bordée à gauche par le Janicule, au fond par les monts Vaticans, dont la chaîne se continuait à droite en amphithéâtre. Près de la rive du Tibre, le terrain était occupé par d'immenses jardins qui étaient la propriété de la gens Claudia. Néron, qui posséda ces terrains, y joignit les jardins de sa tante Domitia, contigus aux premiers, mais situés plus au nord.

 

 Lorsque, sortant de la ville, on avait franchi le pont Triomphal, on rencontrait bientôt le lieu d'une Naumachie, œuvre de Jules César, qui voulut donner au peuple le spectacle d'une bataille navale, dans les fêtes qui suivirent la défaite de Thapsus et la mort de Métellus Scipion. Cette Naumachie est la première qui ait été creusée dans Rome, et, bien qu'elle n'ait pas été longtemps en usage, on voit par de nombreux monuments que son nom servait à désigner la plaine Vaticane, sur laquelle elle avait été construite (CANCELLIERI, De Secretar. basil. Vatic.). Il faut se garder de confondre la Naumachie de César, dont parle Suétone, avec celle que fit ouvrir Auguste dans le quartier du Transtévère, près du Janicule, et qui était entourée d'un bois.

 

 Néron se fit un lieu de plaisance des jardins dont nous venons de parler, et il n'épargna rien pour les rendre convenables à son but. Plantations, constructions luxueuses, tout y fut réuni, et dans son goût pour les courses de chars, il compléta cet ensemble par un hippodrome, dans lequel le peuple romain pouvait être admis, par la faveur de César, lorsqu'il plaisait à celui-ci de présenter à l'admiration publique le premier cocher de l'Empire.

 

 A l'ouest de la plaie Vaticane, et au delà des jardins de Néron, était un cirque de vaste étendue, que l'on désigne ordinairement sous le nom de ce prince, bien qu'il ait dû sa première origine à Caligula, qui fit apporter d'Egypte l'obélisque destiné à marquer le point central de la Spina. C'est celui que Sixte-Quint a fait dresser sur la place de Saint-Pierre. Son premier emplacement est encore marqué par une inscription sur le sol, près du flanc gauche de la basilique, dont les murs en cette partie posent sur les substructions mêmes du cirque. II est nécessaire de spécifier d'avance tous ces lieux, où nous serons ramenés bientôt. En dehors du cirque, vers son extrémité occidentale, s'élevait un temple d'Apollon, divinité protectrice des jeux publics. A l'autre extrémité, commençait la déclivité des monts Vaticans, et vers le milieu, en face de l'obélisque, était planté un térébinthe connu du peuple. Ces détails sont complétés à l'aide du Liber pontificalis et de deux manuscrits cités par Bosio, l'un du Vatican, l'autre de la bibliothèque de Saint-Jean de Latran.

 

La voie Cornelia et la voie Triomphale débouchaient à distance, la première longeant le cirque à droite, et la seconde allant rejoindre la voie Claudia par le pied des monts Vaticans. Sur les terrains situés entre ces deux voies, existait un praedium, qui devint ou continua d'être la propriété des Cornelii.  La pensée d'y creuser un hypogée chrétien se présenta à l'esprit de Pudens, car il avait à cœur de continuer envers son hôte vénérable,  après  son  trépas, l'hospitalité  qu'il s'honorait de lui offrir durant sa vie. Le sol de la plaine Vaticane, argileux et léger, se prêtait à ce projet, et la crypte fut ouverte. Nul endroit de Rome ne convenait mieux à une fin si auguste. De tout temps quelque chose de mystérieux avait plané sur le Vatican. Les Romains y considéraient avec respect un vieux chêne que d'antiques traditions disaient antérieur à la fondation de Rome. On parlait d'oracles qui s'étaient fait entendre en ces lieux. Et quel emplacement convenait mieux pour son repos à ce vieillard qui était venu conquérir Rome, qu'un hypogée sous ce sol vénéré, ouvrant sur la voie Triomphale et s'étendant jusqu'à la voie Cornelia, unissant ainsi les souvenirs de Rome victorieuse et le nom des Cornelii désormais inséparable de celui de Pierre ?

 

Cette même époque vit creuser encore d'autres catacombes destinées à abriter les sépultures chrétiennes. Le cimetière Ostrianum, qui dut naturellement produire de nouvelles galeries, ne pouvait plus suffire à la population chrétienne de Rome. En outre, les nobles personnages qui avaient embrassé la foi devaient songer à construire, pour leur sépulture et celle des membres de leurs familles, qui leur étaient unis de croyance, des hypogées qui fussent à l'abri de toute superstition païenne. Là aussi, elles pouvaient offrir asile à la dépouille mortelle de leurs amis, et pratiquer dans ces lieux funèbres, toujours entourés du respect des Romains, des réunions qui, sans attirer une attention indiscrète, se transformaient aisément en assemblées religieuses.

 

La crypte Vaticane était déjà ouverte en l'an 67, puisqu'on put y déposer le corps de Pierre après son martyre. Le zèle ardent de Lucine ne faisait pas défaut dans cette œuvre nouvelle, et nous verrons que, dès la même époque, elle avait déjà ouvert le sol sur plusieurs voies, dans des praedia dont elle avait la propriété. Priscille, l'épouse de Cornélius Pudens, qui nous est déjà connue, commençait en même temps sur la voie Salaria la crypte qui porte son nom dès la plus haute antiquité. Tels étaient les premiers essais de Rome souterraine, en ces années où Pierre tenait encore en  ses  mains  augustes  le gouvernail du vaisseau de l'Eglise.

 

Ainsi le christianisme dans Rome florissait et se développait sans qu'aucune entrave politique eût jusqu'ici menacé ses progrès. Le seul obstacle qu'il rencontrait,  et qu'il devait vaincre, était l'impopularité. Le Seigneur l'avait annoncé lui-même : "Vous serez en haine à tous, avait-il dit, à cause de mon nom". (Matth., X.). Un homme de la société polie de Rome, Tacite, témoigne, sans s'en douter, de l'accomplissement littéral de cette prophétie, lorsqu'il nous désigne les chrétiens, sous Néron, comme "chargés de la haine  du  genre humain" (Annal., XV.). Les odieuses et absurdes calomnies qui furent lancées sur eux, et qui obtinrent créance, sous les Antonins,  dans tout l'Empire,  n'avaient cependant pas encore été produites. En attendant, un instinct suscité par l'ennemi de Dieu et des hommes s'irritait contre ce que le monde appelait "la superstition étrangère", et un préjugé sauvage repoussait avec horreur des citoyens qui ne cherchaient qu'à s'effacer, et qui remplissaient avec la plus entière fidélité les devoirs privés et les obligations sociales. On apprenait que leur nombre s'accroissait sans cesse, et que ce n'était pas seulement dans les classes populaires que se rencontraient les sectateurs de la nouvelle religion.

 

L'instigation des juifs, irrités toujours plus contre le christianisme, était pour beaucoup dans cette aversion. L'esprit d'intrigue servait leur haine, rendue plus implacable par l'avancement de la foi chez les gentils. Méprisés de la société romaine, ils n'y faisaient pas moins sentir leur influence. Poppée, la seconde femme de Néron, celle dont Tacite a dit "qu'elle avait tout, excepté l'honnêteté", se laissait approcher par eux avec assez de faveur pour avoir mérité de la part de l'historien Josèphe l'épithète de theosebes. Néanmoins, le prosélytisme juif éprouvait une décadence sensible, tandis que les conversions à la doctrine des apôtres ne s'arrêtaient pas.

 

Pierre, dans sa solennelle Epître, avait annoncé les jours de l'épreuve comme ne devant pas tarder ; l'explosion de la persécution fut subite.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 116 à 121) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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