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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

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SALVE REGINA

15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 20:00

Cette charité de l'église de Rome que l'évêque de Corinthe célèbre avec tant d'effusion, continua de se manifester sous l'effort même des affreuses persécutions du troisième siècle.

 

 Ainsi nous apprenons de saint Basile, dans une lettre à saint Damase, que le pape saint Denys, qui siégeait en 261, avait envoyé racheter des captifs jusqu'en Cappadoce ; et l'historien Eusèbe donne une lettre de saint Denys d'Alexandrie, où nous lisons que saint Etienne, qui fut pape en 255, trouvait moyen de faire parvenir ses largesses jusqu'en Syrie et en Arabie.

 

 Plus d'un lecteur s'étonnera de voir, dès le pontificat de Soter qui s'étend de 161 à 171, l'église romaine arrivée à un état de prospérité qui lui permet de diriger des chargements de blé vers les provinces étrangères ; la construction des catacombes donne cependant une idée encore supérieure de la puissance des chrétiens durant les siècles de la lutte avec le paganisme. Il vaut mieux convenir que l'on n'avait jamais réfléchi sérieusement sur les faits les plus patents, empressé que l'on était de produire l'antithèse de la faiblesse matérielle du christianisme, en face du paganisme armé de tous les genres de force. Assurément l'immense majorité des fidèles, ainsi que nous en sommes toujours convenu, devait appartenir et appartenait en effet à la classe indigente, puisque l'Evangile s'adressait à tous les membres de la société humaine telle qu'elle existe ; mais on aurait dû se demander si, en même temps, la haute civilisation et les lumières n'étaient pas représentées aussi dans les rangs toujours plus serrés de l'Eglise chrétienne. C'est ce que notre récit a prouvé jusqu'ici par les faits ; et maintenant que nous touchons à l'important épisode dont tout ce qui précède est en quelque sorte la préparation, il nous semble à propos de réunir ici certains traits généraux, qui aideront le lecteur à mieux apprécier encore le milieu social dans lequel a vécu le personnage principal auquel les pages qui vont suivre sont consacrées. Ces traits, nous les emprunterons à Tertullien dont la naissance, comme celle de Cécile, date des premières années du règne de Marc-Aurèle.

 

 Ce moraliste chrétien, qui fut à même plus que tout autre de connaître à fond la société de son temps, ayant partagé sa vie entre le séjour de Carthage et celui de Rome, donne une peinture fidèle des habitudes de la société chrétienne à l'époque des Antonins, les écrits que nous allons citer se rapportant aux dernières années du deuxième siècle et au commencement du troisième.

 

 Commençons par la question du nombre et de la qualité des chrétiens dans l'Empire. Les premières années de Sévère, qui succéda au dernier des Antonins, avaient été marquées par une certaine bienveillance à leur égard. "Ce prince n'ignorait pas, dit Tertullien à Scapula, proconsul d'Afrique, qu'au nombre des sectateurs de notre religion, on comptait des clarissimes, tant parmi les femmes que parmi les hommes ; non seulement il ne les a pas maltraités, mais il leur a rendu un témoignage honorable et il a su contenir en face la fureur du peuple qui menaçait de se porter contre eux aux dernières violences" (Ad Scapulam, cap. IV.) Cette fureur du peuple, il est vrai, entraîna plus tard Sévère dans la persécution à l'égard du christianisme, et l'an 202 vit émaner de cet empereur un édit sanguinaire contre l'Eglise.

 

Tertullien nous donne une idées des clameurs païennes qui avaient amené cette mesure violente. "La capitale est assiégée, dit-on ; les chrétiens sont partout, jusque dans les campagnes, dans les villages, dans les îles. Tout sexe, tout âge, toute condition, même toute dignité, nous quittent pour passer dans leurs rangs, et prendre ce nom funeste". Ainsi, ce n'est pas seulement le nombre des sectateurs du Christ qui inquiète le paganisme ; c'est aussi la situation supérieure qu'occupent dans le monde ces déserteurs des dieux de l'Empire. Tertullien ne conteste ni l'un ni l'autre. Après avoir raconté les indignes traitements que les chrétiens ont eu à souffrir dans un grand nombre de lieux, il ajoute : "Pouvez-vous dire que nous ayons jamais cherché les représailles ? Pourtant, il ne nous faudrait qu'une nuit et quelques torches pour nous venger largement, s'il nous était permis de rendre le mal pour le mal. Qu'est-ce donc après tout que les Maures, les Marcomans,  les Parthes eux-mêmes, nations isolées, si on les compare au monde entier ? Nous sommes d'hier, et déjà nous remplissons tout ce que vous avez d'espace. On  nous trouve partout : dans les cités, dans les îles, dans les villages, dans les municipes, dans les conseils, dans les camps, dans les tribus, dans les décuries, au palais, dans le sénat, au forum ; nous ne vous laissons que vos temples. Que l'on fasse le compte de vos armées ; le nombre des chrétiens d'une seule province est au-dessus."

 

C'est aux magistrats de l'Empire que Tertullien adresse le mémoire où se lisent de telles paroles ; c'est eux qu'il prend à témoin de cette présence des chrétiens en tous lieux. Ce peuple. qui a surgi depuis hier dans toutes les provinces de l'Empire, et qui supporte patiemment le joug dont on l'accable, ce n'est pas une tourbe aveugle et illettrée ; le palais des Césars, le sénat, les conseils, l'armée, se recrutent de ses membres. On est chrétien comme on est Romain.

 

Tertullien vient d'appeler l'armée en témoignage. Sous le règne de Marc-Aurèle lui-même, nous allons rencontrer une légion, la Fulminante, composée tout entière de chrétiens ; on ne dira pas, sans doute, que ses chefs et ses officiers étaient païens. L'Empire comptait donc sur ces hommes, malgré l'inflexibilité de leurs principes, puisqu'il s'en servait. Malgré le mauvais vouloir de César, les marques d'estime, les récompenses devaient bien arriver quelquefois jusqu'à eux. On n'a pas assez pesé jusqu'ici ce fait capital de l'histoire du christianisme au deuxième siècle : l'acceptation par l'Etat d'une classe de soldats dans l'armée, en dehors des autres légions, pour lesquelles les pratiques idolâtriques étaient de rigueur. Il est évident que la légion Fulminante devait marcher sous des étendards un peu différents de ceux que l'on portait en tête des autres légions. Une fresque d'un cimetière de la voie Salaria représente un personnage militaire entouré de tous les attributs que l'on peut réunir autour d'un officier principal des armées romaines. On s'est demandé si cette tombe était chrétienne. Nous répondrons : Pourquoi ne le serait-elle pas ? Les victoires, les aigles et les autres attributs belliqueux réunis autour du personnage n'ont rien que de civique, et n'impliquent en quoi que ce soit la négation du christianisme. Peut-être a-t-on dû supporter cette ornementation un peu profane, pour ne pas offusquer les membres païens d'une famille. Si l'on y regarde avec attention, on aperçoit, près de la couronne que tient à la main la Victoire volante placée à droite, cinq perles disposées dans l'intention évidente de figurer la croix. À notre avis, il n'en faudrait pas davantage, dans un tel lieu, pour déterminer une sépulture chrétienne.

 

Le grand nombre des chrétiens admis aux magistratures de l'Empire, au moins sous Commode, le dernier des Antonins, est constaté dans les opuscules de Tertullien, où le sévère Africain s'attache à donner des règles de conduite à ceux de ses frères qu'il préférerait voir plus détachés des honneurs du monde et moins exposés au péril. "Un chrétien, leur dit-il, peut accepter les honneurs, mais à titre d'honneurs seulement. Il ne peut sacrifier, il ne peut prêter son autorité aux sacrifices, il ne peut fournir les victimes, il ne peut se charger de distribuer à d'autres le soin des temples, il ne peut contribuer à leur assurer des revenus, il ne peut donner de spectacles à ses frais ni à ceux de l'Etat, il ne peut présider à leur célébration". Ce cas de conscience à l'usage du magistrat chrétien atteste du moins que ce magistrat existait, que les fidèles pouvaient être en mesure de se présenter et d'être acceptés pour les postes d'honneur.

 

Dans un autre de ses traités, Tertullien argumente contre les spectacles, et passe en revue les excuses que plusieurs chrétiens appartenant à la société polie mettaient en avant pour continuer, après le baptême, de fréquenter le cirque et l'amphithéâtre.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 339 à 343) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 05:00

A 17 ans, il entre au Noviciat de la Compagnie de Jésus, installé à Avignon. C'est là qu'en 1660 il passe du Noviciat au Collège pour terminer ses études de philosophie. Il y émet aussi ses premiers voeux de religion. A la fin des cours, il est nommé professeur de Grammaire et de Littérature ; tâche qu'il assumera pendant cinq ans dans ce Collège. Ses études terminées et ordonné prêtre, il retourne de nouveau à Lyon: il y est professeur pendant quelque temps, et ensuite se consacre entièrement à la prédication et à la direction de la Congrégation Mariale.

 

 La prédication de La Colombière se distingue surtout par sa solidité et sa profondeur; il ne se perdait pas en idées vagues, mais s'adressait avec à propos à un auditoire concret. Son inspiration évangélique avait le pouvoir de transmettre à tous sérénité et confiance en Dieu. La publication de ses sermons produisit dans les âmes, comme elle continue à le faire, de grands résultats spirituels ; en effet, si l'on considère l'endroit où ils ont été prononcés et la brièveté de son ministère, ils semblent avoir moins vieilli que les textes d'orateurs plus célèbres.

 

 Le 2 février 1675 il fait la Profession solennelle et est nommé Recteur du Collège de Paray-le-Monial. Certains s'étonnèrent qu'un homme si éminent fut envoyé dans un endroit aussi retiré que Paray. On en trouve l'explication dans le fait que les Supérieurs savaient qu'au Monastère de la Visitation, une humble religieuse, Marguerite Marie Alacoque, à laquelle le Seigneur révélait les trésors de son Cœur, vivait dans une angoissante incertitude ; elle attendait que le Seigneur lui-même accomplisse sa promesse de lui envoyer son "fidèle serviteur et parfait ami", qui l'aurait aidée à réaliser la mission à laquelle il la destinait : manifester au monde les richesses insondables de son amour.

 

 Dès que le Père La Colombière fut arrivé à destination, Marguerite Marie, après l'avoir rencontré plusieurs fois, lui manifesta toute son âme et les communications qu'elle croyait recevoir du Seigneur. Le Père, de son côté, l'approuva entièrement et lui suggéra de mettre par écrit tout ce qu'elle éprouvait dans son âme, l'orientant et l'encourageant dans l'accomplissement de la mission reçue. Lorsqu'il fut certain, à la lumière de la grâce divine manifestée dans la prière et le discernement, que le Christ désirait le culte de son Cœur, il s'y livra sans réserve, comme nous en avons le témoignage dans son engagement et ses notes spirituelles. On y voit clairement, que, déjà avant de recevoir les confidences de Marguerite Marie Alacoque, Claude, en suivant les directives de saint Ignace dans les Exercices Spirituels, était arrivé à contempler le Cœur du Christ comme symbole de son amour.

 

Après un an et demi de séjour à Paray, en 1676, le Père La Colombière part pour Londres, où il a été nommé prédicateur de la Duchesse d'York. A la fin de 1678, il fut arrêté a l'improviste sous l'accusation calomnieuse de complot papiste. Après deux jours, on l'enferma dans la sinistre prison de King's Bench, où il resta trois semaines, en proie à de graves privations, jusqu'à ce qu'un décret royal lui signifiât son expulsion de l'Angleterre. Toutes ses souffrances rendirent encore plus précaire son état de santé, qui, avec des hauts et des bas, ne fit qu'empirer à son retour en France.

 

Pendant l'été 1681, déjà très gravement atteint, il fut renvoyé à Paray. Et le 15 février 1682, premier dimanche du Carême, à la soirée, il fut pris d'un crachement de sang qui mit fin à ses jours.

 

Le Pape Pie XI a béatifié Claude La Colombière le 16 juin 1929. Son charisme, aux dires de Sainte Marguerite Marie Alacoque, fut d'élever les âmes à Dieu, en suivant le chemin de l'amour et de la miséricorde que le Christ nous révèle dans l'Evangile.

 

> extrait de la biographie de Saint Claude La Colombière sur le site du Vatican

 

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 20:00

... mais il nous faut revenir au deuxième siècle, et reprendre le cours de notre récit.

 

 L'immolation de Félicité et de ses fils avait eu lieu, ainsi que nous l'avons dit, sous la préfecture de Publius Salvius Julianus, qui géra cette charge dans les années 161 et 162. Elle atteste les violences auxquelles étaient soumis les chrétiens jusque dans Rome, au moment où expirait le règne d'Antonin, et où Marc-Aurèle et son entourage allaient pouvoir faire sentir à l'Eglise la dureté du joug païen.

 

L'Apologie de Justin ne pouvait produire aucun effet, si ce n'est d'irriter plus encore les ennemis du christianisme et d'attirer sur celui qui l'avait écrite les vengeances du pouvoir. En l'année 163, la préfecture de Rome passa aux mains de Junius Rusticus, qui avait été l'un des précepteurs de Marc-Aurèle. Justin ne tarda pas à être cité devant ce magistrat. Il nous faut malheureusement abréger les détails rapportés dans les Actes du martyr, qui sont d'une très haute autorité, sauf quelques erreurs insignifiantes de copiste. Mais il est un trait que nous relèverons ici. Rusticus adresse cette question à Justin  : "Dis-moi du moins en quel lieu vous vous réunissez, toi et tes disciples". Voici la réponse du martyr : "Jusqu'ici j'ai habité dans le voisinage d'un certain Martin, aux Thermes de Timothée. C'est le second séjour que je fais à Rome, et je n'ai pas connu d'autre domicile. S'il a plu à quelqu'un de venir vers moi, c'est là que je lui ai communiqué la doctrine de vérité."

 

 Il est aisé de reconnaître dans la désignation donnée ici par saint Justin les Thermes de Novat, cédés par celui-ci à son frère, le prêtre Timothée, et consacrés en église chrétienne par le pape saint Pie, sur la demande de la vierge Praxède. Justin ne fit pas difficulté de désigner ce lieu, parce que déjà la police romaine, éclairée par les dénonciations de Crescens le Cynique, ne pouvait manquer d'en avoir connaissance. Nous constatons en même temps que Justin avait, dans ce titre, ses attributions comme prêtre de l'église romaine, puisque c'est là que venaient le trouver ceux qui voulaient se faire instruire du christianisme.

 

 Le jugement du martyr et de plusieurs chrétiens qui avaient été arrêtés avec lui se termina par la peine capitale. C'est ainsi que Rusticus était chargé de répondre à la seconde remontrance de Justin ; la force devait tenir lieu de raison. Un mot dans les réponses de Justin à Rusticus nous a ramené vers le sanctuaire que Praxède et Timothée ont consacré à Dieu dans les Thermes de Novat sur l'Esquilin. Le prétoire connaît ce lieu de réunion des chrétiens ; il n'ignore pas que la fille d'un Cornélius Pudens couvre de son nom respecté cet asile d'une religion proscrite ; mais, à ce début, les poursuites judiciaires ménageront les familles de l'aristocratie romaine. La persécution est inaugurée, mais c'est à peine si elle est avouée. Elle contredit manifestement la tolérance d'Antonin, et au sénat, qui contient dans son sein plus d'un chrétien, quelqu'un pourrait demander peut-être comment il se fait que l'on frappe aujourd'hui de la peine capitale ceux dont les dénonciateurs étaient punis hier. D'ailleurs, les Annii eux-mêmes ne sont pas sans reproche ; plus d'un membre de cette famille devenue impériale semble pencher vers le christianisme ; des ménagements sont donc nécessaires. Il suffit pour le moment que le sang chrétien soit versé, quand bien même il ne serait pas illustre.

 

 Les Actes de sainte Praxède racontent qu'elle fit enlever de nuit le corps du prêtre Symmetrius, sous le nom duquel il est impossible de méconnaître saint Justin, et lui donna la sépulture au cimetière de Priscille. Les itinéraires des catacombes (IVe et Ve) signalent sa sépulture dans ce même cimetière, près de Pudentienne et de Praxède. D'autre part aucun de ces monuments ne mentionne le tombeau de saint Justin qui, d'après ses Actes, fut enseveli au cimetière de Priscille; nous sommes donc en droit de maintenir ce que nous avons dit de l'identité de Symmetrius et de Justin.

 

Quant à Praxède elle-même, une tristesse profonde s'était emparée de son âme. L'Eglise, après une longue tranquillité, retombée sous le joug de ses ennemis, l'éloquent apologiste des chrétiens succombant sous les coups d'une perfide vengeance, la demeure de la fille de Cornélius Pudens ne pouvant plus abriter avec sûreté les fidèles qui venaient y louer Dieu, et recevoir les secours de l'âme et du corps : tant de douleurs accablèrent Praxède. Elle demanda à Dieu avec larmes de la retirer d'un monde où tout l'affligeait, et de la réunir bientôt à sa soeur, la douce vierge Pudentienne. Elle fut exaucée, et moins de deux mois après le martyre de son hôte, son âme s'envola de la terre au ciel. Le prêtre Pastor déposa le corps de Praxède près du tombeau de sa soeur, dans la crypte où reposaient déjà deux générations de cette famille bénie par le prince des apôtres.

 

Au milieu des épreuves de l'église de Rome, que nous suivons à l'aide des rares fragments historiques et des débris de monuments que le temps et le ravage des persécutions n'ont pas dévorés, Soter conduisait avec zèle et prudence le troupeau du Seigneur. Sa sollicitude, qui s'étendait à toutes les églises, ne se bornait pas au maintien de l’orthodoxie, à l’apostolat et à la conversion  des  infidèles ;  pasteur universel,  il subvenait encore aux nécessités temporelles des chrétientés lointaines par des largesses qui nous révèlent l'opulence dont commençait à  jouir l'église romaine.

 

Eusèbe nous a conservé le précieux fragment d'une  lettre  que  saint Denys, évêque de Corinthe, envoyait en action de grâces à Soter pour un bienfait de cette nature. Cette lettre, selon l'usage fréquemment observé à l'époque primitive,  est adressée à l'église romaine. L'exemple de saint Paul, qui écrivait collectivement  aux  diverses  chrétientés, avait  introduit cette coutume ; ainsi avons-nous vu saint Ignace d'Antioche écrire, non seulement aux Romains, mais aux Magnésiens, aux Tralliens, aux Ephésiens. Dans cette lettre, l'évêque de Corinthe disait aux Romains : "Dès le commencement vous avez eu l'habitude de combler vos frères de toutes sortes de bienfaits, et l'on vous a vus envoyer des subsides pour les choses nécessaires à la vie aux diverses églises établies dans un grand nombre de villes. Vous pourvoyez ainsi aux besoins des indigents dans nos cités, même aux nécessités des frères qui sont contraints aux travaux des mines ; et, en distribuant ces largesses, vous ne faites qu'imiter,  vous Romains,  l'exemple que vous ont donné, dès l'origine, les chrétiens de Rome, vos pères. Mais Soter, votre évêque, n'a pas seulement suivi cette munificence traditionnelle,  il l'a encore accrue par l'abondance des subsides qu'il a envoyés aux saints, ainsi que par la manière affable dont il prodigue les consolations aux frères voyageurs, comme un père plein de tendresse agit avec ses fils."

 

Eusèbe, à qui nous devons ce passage de la lettre de saint Denys, en extrait encore quelques lignes auxquelles nous avons plus haut fait allusion, au sujet de l'épître de saint Clément aux Corinthiens. "Aujourd'hui même, dit le pieux évêque, c'était le saint jour du Seigneur. Nous avons lu votre lettre, et nous continuerons de la lire à l'avenir, ainsi que nous le faisons pour celle que Clément nous écrivit autrefois, et nous puiserons de précieux enseignements dans l'une et dans l'autre."

 

Cette charité de l'église de Rome que l'évêque de Corinthe célèbre avec tant d'effusion, continua de se manifester sous l'effort même des affreuses persécutions du troisième siècle.

 

DOM GUÉRANGER

SAINTE CÉCILE ET LA SOCIÉTÉ ROMAINE AUX DEUX PREMIERS SIÈCLES (pages 333 à 338) 

 

Cecilia

SAINTE CÉCILE - Santa Cecilia in Trastevere, Rome

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 05:00

Deux astres jumeaux se lèvent au ciel de  la sainte Eglise, illuminant des feux de leur apostolat d'immenses contrées. Partis de Byzance, on  croirait  tout d'abord que leur évolution va s'accomplir indépendante des lois  que l'ancienne Rome a puissance de dicter aux mouvements des cieux,  dont il est dit qu'ils racontent la gloire de Dieu  et les œuvres de ses mains. Mais  saint Clément Ier, dont les reliques sont tirées par eux d'une  obscurité de huit siècles, incline leur marche vers la cité maîtresse ; et bientôt on les voit graviter avec un éclat  incomparable  dans l'orbite de Pierre, manifestant une fois de plus au monde que  toute vraie lumière, dans l'ordre du salut, rayonne uniquement du Vicaire de l'Homme-Dieu. Alors aussi,  une fois de  plus,  se réalise magnifiquement la parole du Psaume, que tout idiome et toute langue entendra  la voix des messagers de la lumière.

 

Au subit et splendide épanouissement de la Bonne Nouvelle qui marqua le premier siècle de notre ère, avait succédé le labeur du second apostolat, chargé par l'Esprit-Saint d'amener au Fils de Dieu les races nouvelles appelées par la divine Sagesse à remplacer l'ancien monde. Déjà, sous l'influence mystérieuse de la Ville éternelle s'assimilant par un triomphe nouveau ceux qui l'avaient vaincue, une autre race latine s'était formée des barbares mêmes dont l'invasion, comme un déluge, semblait avoir pour jamais submergé l'Empire. L'accession des Francs au baptême, la conversion des Goths ariens et de leurs nombreux frères d'armes achevaient à peine cette transformation merveilleuse, que les Anglo-Saxons, puis les Germains, suivis bientôt des Scandinaves, venaient, sous la conduite des moines Augustin, Boniface et Anschaire, frapper eux-mêmes aux portes de l'Eglise. A la voix créatrice des apôtres nouveaux, l'Europe apparaissait, sortant des eaux de la fontaine sacrée.

 

Cependant, le mouvement continu de la grande émigration des peuples avait amené sur les rives du Danube une famille dont le nom commençait, au IXe siècle, à fixer l'attention du monde. Entre l'Orient et l'Occident, les Slaves, mettant à profit la faiblesse des descendants de Charlemagne et les révolutions de la cour de Byzance, tendaient à ériger leurs tribus en principautés indépendantes de l'un et l'autre empire. C'était l'heure que la Providence avait choisie, pour conquérir au christianisme et à la civilisation une race jusque-là sans histoire. L'Esprit de la Pentecôte se reposait sur les deux saints frères que nous fêtons en ce jour. Préparés par la vie monastique à tous les dévouements, à  toutes les souffrances, ils apportaient à ces peuples qui cherchaient à sortir de leur obscurité passée, les premiers éléments des lettres et la connaissance des nobles destinées auxquelles le Dieu Sauveur conviait les hommes et les nations. Ainsi la race Slave devenait digne de compléter la grande famille européenne, et Dieu, dans cette Europe objet des éternelles prédilections, lui concédait l'espace plus largement qu'il ne l'avait fait pour ses devancières.

 

Il est temps de lire le récit très complet que l'Eglise romaine consacre aujourd'hui aux deux illustres et très saints frères Cyrille et Méthodius : 

Cyrille et Méthodius étaient frères germains ; ils naquirent à Thessalonique de très nobles parents. De bonne heure ils se rendirent à Constantinople, pour se former aux arts libéraux dans cette capitale de l'Orient. Leurs progrès furent en peu de temps considérables. Cyrille surtout acquit une telle réputation de science, que pour le distinguer par honneur on l'appelait le philosophe. Méthodius avait embrassé la vie monastique. Pour Cyrille, à l'inspiration du Patriarche Ignace, il fut jugé digne par l'impératrice Théodora d'aller instruire dans la foi chrétienne les Khazares habitant  au delà de la Chersonèse ;  ses enseignements les  amenèrent par  l'aide de Dieu  à Jésus-Christ et mirent fin  à leurs nombreuses superstitions. Ayant  organisé au mieux la nouvelle communauté chrétienne, il revint  plein de joie à Constantinople, et rejoignit lui-même  Methodius au monastère de Polychrone.

 

 Cependant la renommée des succès obtenus au delà de la Chersonèse étant  parvenue à Ratislas prince de Moravie, porta ce dernier  à revenir jusqu'à trois fois à la charge près de l'empereur Michel pour obtenir de Constantinople quelques ouvriers évangéliques.  Cyrille  et Methodius étant donc  désignés pour cette expédition, furent reçus en Moravie avec grande allégresse ; ils mirent tant de force, tant de soins et d'habileté à  infuser dans les  esprits la doctrine chrétienne, qu'il ne fallut pas longtemps pour que cette nation donnât de grand cœur son nom à Jésus-Christ. Ce  dénouement ne fut pas peu favorisé par la connaissance de  la langue slavonne que Cyrille avait acquise auparavant ; ne fut point non plus de peu de poids la traduction qu'il fit, dans l'idiome propre à ces peuples, de l'Ecriture sainte des deux Testaments. Cyrille et Methodius, en effet, furent les premiers à donner l'alphabet dont se servent les Slaves, et pour cette cause, non sans raison, ils sont regardés comme les pères de cette langue.

 

 Le bruit public porta jusqu'à Rome la gloire de si grandes actions, et le Pape  saint Nicolas Ier envoya l'ordre de s'y rendre aux illustres frères. Ils  se mettent en route, apportant avec eux les reliques du Pape saint Clément Ier, que Cyrille avait découvertes à Cherson. A cette nouvelle, Adrien II, qui avait succédé à Nicolas, se porte en grand honneur  à leur rencontre, accompagné des clercs et du peuple. Cyrille et Methodius rendent ensuite compte au  Souverain Pontife entouré du clergé romain, des saints labeurs de leur charge apostolique. Comme des envieux basaient contre eux une accusation, sur ce fait qu'ils s'étaient permis d'user de la langue slavonne dans l'accomplissement des rites sacrés, ils appuyèrent leur cause de raisons si claires et si sûres,  qu'ils reçurent du Pontife et de l'assistance approbation et louange. Tous deux s'étant alors engagés sous serment à persévérer dans la foi  du bienheureux Pierre et  des Pontifes Romains, furent consacrés évêques par Adrien.

 

 Mais il était arrêté dans les décrets divins que Cyrille, plus mûr par la vertu que par l'âge, terminerait à Rome le cours de sa vie. Le corps du défunt fut l'objet de solennelles funérailles, et placé dans le tombeau même qu'Adrien s'était fait préparer ; on le conduisit ensuite à l'église de saint Clément, pour y reposer près des cendres du saint Pape. Ces marches par la Ville au milieu du chant festif des psaumes, cette pompe moins funèbre que triomphale, sembla de la part du peuple romain comme l'inauguration des honneurs célestes pour un si saint personnage. Methodius retourna en Moravie ; il mit toute son âme à s'y montrer le modèle du troupeau, se dépensant toujours plus ardemment au service des intérêts catholiques. On le vit même, indépendamment des Moraves, confirmer dans la foi du nom chrétien Pannoniens, Bulgares, Dalmates, et s'employer grandement à amener les Carinthiens au culte du seul Dieu véritable.

 

 Cependant Jean VIII avait succédé à Adrien. L'apôtre, accusé de nouveau comme suspect dans la foi et violateur des règles des anciens, fut mandé à Rome. En présence de Jean, de plusieurs évêques et du clergé de la Ville, il vengea sans peine la pureté de la croyance qu'il avait gardée pour lui fidèlement et enseignée aux autres avec zèle ; pour l'usage du Slavon dans la sainte Liturgie, il montra qu'il avait agi légitimement, avec la permission du Pape Adrien et pour de bons motifs qui n'allaient point contre les saintes Lettres. C'est pourquoi, quant au présent, le Pontife, embrassant la cause de Methodius, donna ordre qu'on reconnût son pouvoir archiépiscopal et la légitimité de son expédition chez les Slaves, publiant même des lettres à cet effet. De retour donc en Moravie, Methodius continua de remplir avec un soin toujours plus vigilant la charge qui lui était assignée, et souffrit même pour elle l'exil de bon cœur.

 

Il amena à la foi le prince des Bohémiens et son épouse, et répandit au loin dans cette nation le nom chrétien. Il porta la lumière de l'Evangile en Pologne, et, au rapport de quelques historiens, ayant établi à Léopol un siège épiscopal, il pénétra dans la Moscovie proprement dite où il fonda le trône pontifical de Kiew. Enfin, revenu en Moravie chez les siens, et sentant que le terme de ses pérégrinations ici-bas était proche, il se désigna lui-même un successeur, encouragea par de suprêmes recommandations le clergé et le peuple à la vertu, et termina en grande paix cette vie qui avait été pour lui le chemin du ciel.

 

Avec le Pontife suprême, nous osons chanter vos louanges, et vous recommander l'immense portion de l'héritage du Christ où vos sueurs firent germer, à la place des ronces, les fleurs de la sainteté.

 

Préparés dans la solitude à toute œuvre bonne et utile au Seigneur, vous ne craignîtes point d'aborder les premiers ces régions inconnues, l'effroi du vieux monde, ces terres de l'aquilon où les Prophètes avaient signalé le trône de Satan, la source intarissable des maux ravageant l'univers. L'appel de l'Esprit-Saint vous faisait apôtres, et les Apôtres ayant reçu ordre d'enseigner toutes les nations vous alliez, dans la simplicité de votre obéissance, à celles qui n'étaient pas encore évangélisées. Cette obéissance, Rome, c'était son devoir, voulut l'éprouver, et reconnut qu'elle était sans alliage. Satan aussi le reconnut, à sa défaite ; car l'Ecriture avait dit : "L'homme obéissant racontera ses victoires". 

 

Autre puissance qui fut la vôtre, et que nous révèle encore l'Ecriture, disant : "Le frère aidé par le frère est comme une ville forte, et leurs conseils sont comme les barres des portes des villes". Chassé par plus fort que lui, le fort armé vit donc avec rage passer au Christ le domaine qu'il croyait posséder la paix, et ses dernières dépouilles, les peuples de l'aquilon, devenir comme ceux du midi l'ornement de l'Epouse.

 

Louez le Seigneur, toutes les nations ; louez-le, tous les peuples : toute langue confesse le Seigneur Jésus-Christ ! Comme monument de la victoire, le septénaire des langues sacrées se complète en ce jour, Latine, Grecque, Syriaque, Copte, Ethiopienne, Arménienne et Slavonne.

 

 DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique
 

 

St Cyril and St Methodius

Saints Cyrille et Méthode

par Zahari Zograf, peintre d'Icônes, Bulgarie (1810–1853)

Zahari Zograf self-portrait

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 12:30

CHRISTUS SALVATOR MUNDI

CHRISTUS SALVATOR MUNDI

par Quentin Massys (1505)

actuellement à Paris au Musée du Luxembourg à l'exposition Cranach et son temps

http://www.museeduluxembourg.fr/ 

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 05:00

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :

 

" Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux. Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il en répondra au tribunal. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal.

  

Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras pas d'adultère. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire a déjà commis l'adultère avec elle dans son coeur.

 

Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne feras pas de faux serments, mais tu t'acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien moi, je vous dis de ne faire aucun serment.

 

Quand vous dites 'oui', que ce soit un 'oui', quand vous dites 'non', que ce soit un 'non'. Tout ce qui est en plus vient du Mauvais."

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

 

Monk by the Sea by Caspar David Friedrich

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 16:00
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