Crist-Pantocrator.jpg

"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

La Manif Pour Tous 

La Manif Pour Tous photo C de Kermadec

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


la vidéo sur KTO


Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
capt_51c4ca241.jpg

Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

Archives

    

 

SALVE REGINA

16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 06:00
Suor Maria Angeli-1
la Bienheureuse Marie des Anges, vierge du Carmel (1661-1717)

En 1676, elle entra au Carmel Sainte-Christine de Turin, où elle imita la vie de Sainte Thérèse et de Sainte Marie-Madeleine de Pazzi. Avec beaucoup de difficultés, elle fonda le Carmel de Moncalieri, qui existe toujours.

comunita
Carmelitane Moncalieri

Marie des Anges fut élue à plusieurs reprises comme supérieure de sa communauté, et se chargea surtout de la formation des novices, auxquelles elle inculquait l’esprit et la doctrine de Sainte Thérèse. Mais elle expérimenta douloureusement la nuit de la foi et se livra à des pénitences extraordinaires. Cependant sa prière continuelle, l’intérêt et l’affection qu’elle portait à tous, firent que sa réputation se répandit et qu’on venait la consulter, parfois même avant de partir en guerre. Sa dévotion à Saint Joseph lui inspira de faire construire une nouveau couvent en l’honneur de ce Saint dans la ville de Moncalieri.

048 f
Carmel San Giuseppe della Madre di Dio

029 f


096 f


076 f
Statua del S. Cuore


textes : Le Carmel en France et L'Ordre des Carmes Déchaux

photos : Monastero Carmelitane Scalze, Carmelo San Giuseppe


beata maria degli angeli
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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 15:00

C'est une joie pour moi, frères, d'évoquer avec vous cette voie du Seigneur dont Isaïe fait un si bel éloge : "Il y aura dans la terre aride et déserte, un chemin et une route. Cette route sera appelée voie sacrée", parce qu'elle est la sanctification des pécheurs et le salut de ceux qui sont perdus.

" Aucun impur n'y passera". Cher Isaïe, ceux qui sont impurs passeront donc par une autre voie ? Ah non ! Que tous viennent plutôt à cette route-ci, qu'ils y avancent ! C'est surtout pour les impurs que le Christ l'a tracée, lui qui "est venu chercher et sauver ce qui était perdu".

Alors l'impur va passer par la voie sacrée ? A Dieu ne plaise ! Aussi souillé qu'il soit en l'abordant, il ne le sera plus quand il y passera ; car dès qu'il y aura mis le pied, sa souillure disparaîtra. La voie sacrée, en effet, est ouverte à l'homme impur, mais dès qu'elle l'accueille, elle le purifie en effaçant tout le mal qu'il a commis. Elle ne le laisse pas passer avec sa souillure, car elle est la "voie resserrée" et pour ainsi dire, le "trou d'aiguille".

Si donc tu es déjà sur la route, ne t'en écarte pas ; sinon, le Seigneur te laisserait errer dans la "voie de ton propre coeur". Si tu trouves la route trop étroite, considère le terme où elle te conduit. Mais si ton regard ne va pas jusque-là, fais confiance à Isaïe, le voyant. Lui qui distinguait à la fois l'étroitesse et le terme de la route, il ajoutait : "Sur ce chemin marcheront les libérés, les rachetés du Seigneur ; ils arriveront à Sion avec des clameurs de joie. Un bonheur sans fin transfigurera leur visage. Ils obtiendront allégresse et joie. Douleurs et plainte prendront la fuite".



Last Judgment Triptych by Memling
méditation de l'Évangile au quotidien 

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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 05:00
REFILE - CLARIFYING LOCATION An Ultra-Orthodox Jewish family ...
An Ultra-Orthodox Jewish family lights Hanukkah candles in Mea Shearim neighbourhood in Jerusalem December 14, 2009
REFILE - CLARIFYING LOCATION An Ultra-Orthodox Jewish family ...


An Ultra-Orthodox Jewish man stands in front a menorah on the ...
An Ultra-Orthodox Jewish man stands in front a menorah on the third eve of Hanukkah, at the Western Wall, Judaism's holiest site in Jerusalem's old city, Sunday, Dec. 13, 2009


Israeli rightwingers and settlers demonstrate in the center ...
Israeli rightwingers and settlers demonstrate in the center of Jerusalem against the Israeli government's decision last month to freeze construction of new houses in Jewish settlements in the occupied West Bank, Wed Dec. 9, 2009
Right wing demonstrators hold signs during a protest in Jerusalem ...


Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, center, arrives at ...
Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, center, arrives at the weekly cabinet meeting in Jerusalem Sunday, Dec. 13, 2009


Israel's military chief Lt. Gen. Gabi Ashkenazi, center, watches ...
Israel's military chief Lt. Gen. Gabi Ashkenazi, center, watches President Shimon Peres, right, and a soldier light the menorah on the fourth eve of Hanukkah, in an army base near Israel's border with the Gaza Strip, in southern Israel, Monday Dec. 14

A Palestinian Hamas militant is pictured during an anti-Israel ...
A Palestinian Hamas militant is pictured during an anti-Israel rally in Rafah refugee camp in the southern Gaza Strip, Sunday Dec. 13



A Palestinian man shows charred remains from a fire that burned ...
A Palestinian man shows charred remains from a fire that burned holy books in a mosque in the West Bank village of Yasuf south of Nablus, Friday, Dec. 11, 2009

Palestinian students crowd outside a mosque that was vandalized ...
Palestinian students crowd outside a mosque that was vandalized by Jewish settlers on Friday, during a demonstration in the West Bank village of Yasuf, near Nablus, Sunday, Dec.13, 2009

Chief Ashkenazi Rabbi of Israel Yona Metzger, center, visits ...
Chief Ashkenazi Rabbi of Israel Yona Metzger, center, visits the West Bank village of Yasuf, near Nablus, where the local mosque was vandalized last Friday, Monday, Dec.14, 2009

Israel's Chief Ashkenazi Rabbi Yona Metzger (R) stands with ...
Israel's Chief Ashkenazi Rabbi Yona Metzger stands with Salfit Governor Munir Abboushi after his visit to a vandalised mosque in the West Bank village of Yasuf near Nablus December 14, 2009

Yona Metzger, the Ashkenazi chief rabbi of Israel, (left) shakes ...
Yona Metzger, the Ashkenazi chief rabbi of Israel shakes hands with a Palestinian security officer in the West Bank village of Yasuf near Nablus, Monday, Dec. 14, 2009

Palestinian youths throw stones at Israeli army jeeps as they ...
Palestinian youths throw stones at Israeli army jeeps as they patrol in the West Bank village of Yasuf, near Nablus, Monday, Dec. 14, 2009



Israeli border police officers stand guard as Palestinian men ...
Israeli border police officers stand guard as Palestinian men pray in the east Jerusalem neighborhood of Sheikh Jarrah, Friday, Dec. 11, 2009


An Israeli soldier from a paratroopers unit takes part in a ...
An Israeli soldier from a paratroopers unit takes part in a military exercise in the Golan Heights near the northern town of Katzrin, Thursday, Dec. 10, 2009



An Italian artist from the Madonnari Neapolitan School works ...
An Italian artist from the Madonnari Neapolitan School works on a painting of Jesus Christ, outside the Church of the Nativity in the biblical West Bank city of Bethlehem, Tuesday, Dec. 8, 2009


A Palestinian woman lights a candle in the Church of the Nativity, ...
A Palestinian woman lights a candle in the Church of the Nativity, the site revered as the birthplace of Jesus, in the West Bank town of Bethlehem November 29, 2009


A nun looks at a painting after Catholic mass on the first Sunday ...
A nun looks at a painting after Catholic mass on the first Sunday of Advent at the Church of St. Catherine, which is connected to the Church of the Nativity, in the West Bank town of Bethlehem November 29, 2009



Israel's Civil Administration Bethlehem DCO Commander Lt.Colonel ...
Israel's Civil Administration Bethlehem DCO Commander Lt.Colonel Eyad Sirhan meets with representatives of Churches in the West Bank and Jerusalem in an effort to coordinate the upcoming Christmas events at a military base near the the West Bank Jewish settlement of Alon Shvut. Monday, Dec. 14, 2009
Israel's Civil Administration Bethlehem DCO Commander Lt.Colonel ...

Israel's Civil Administration Bethlehem DCO Commander Lt.Colonel ...






A Gilad Shalit sticker is seen near a protest tent outside Israeli ...
A Gilad Shalit sticker is seen near a protest tent outside Israeli Prime Minister Netanyahu's residence in Jerusalem, Sunday, Dec. 6, 2009

FILE - In this Tuesday, Dec. 8, 2009 file photo, a Palestinian ...
Tuesday, Dec. 8, 2009, a Palestinian in a wheel chair waits inside a newly built passageway



photos et légendes : The top news headlines on current events from Yahoo! News
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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 01:03
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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 07:00

Suivons l'Eglise se dirigeant vers le Carmel, pour y porter l'hommage reconnaissant du monde. Sur les pas de Thérèse de Jésus, Jean de la Croix s'est levé, frayant aux âmes en quête de Dieu un chemin sûr.

Saint Jean de la Croix
San Juan de la Cruz

L'évolution qui inclinait les peuples au délaissement de la prière sociale, menaçait de compromettre irréparablement la piété, quand, au XVIe siècle, la divine bonté suscita des Saints dont la parole comme la sainteté répondissent aux besoins de ces temps nouveaux. La doctrine ne change pas ; l'ascétique, la mystique de ce siècle transmirent aux siècles suivants les échos de ceux qui avaient précédé. Leur exposé se fit toutefois plus didactique, leur analyse plus serrée; leurs procédés se prêtèrent à la nécessité de secourir les âmes que l'isolement livrait au risque de toutes les illusions. C'est justice de reconnaître que, sous l'action toujours féconde de l'Esprit-Saint, la psychologie des états surnaturels en devint plus étendue et plus précise.


Les chrétiens d'autrefois, priant avec l'Eglise, vivant chaque jour, à toute heure, de sa vie liturgique, gardaient son empreinte en toutes circonstances dans leurs relations personnelles avec Dieu. Et de la sorte  il arrivait que,  sous
l'influence persévérante et transformante de l'Eglise, participant aux grâces de lumière et d'union, à toutes les bénédictions de cette unique bien-aimée, de cette unique agréée de l'Epoux, c'était sa propre sainteté qu'ils s'assimilaient sans labeur autre que de suivre docilement leur Mère, ou de se laisser porter dans ses bras très sûrs. Ainsi s'appliquaient-ils la parole du Seigneur: Si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.

Qu'on ne s'étonne pas de ne point remarquer près d'eux, aussi fréquente et assidue que de nos jours, l'assistance de directeurs spéciaux attachés à leurs propres personnes. Les guides particuliers sont moins nécessaires aux membres d'une caravane ou d'une armée : ce sont les voyageurs isolés qui ne peuvent s'en passer ; et même avec ces guides particuliers, la sécurité, pour eux, ne sera jamais comparable à celle de quiconque suit la caravane ou l'armée.


C'est ce que comprirent au cours des derniers siècles les hommes de Dieu qui, s'inspirant des aptitudes multiples des âmes, donnèrent leurs noms à des écoles, unes quant au but, diverses quant aux moyens proposés par elles à l'encontre des dangers de l'individualisme. Dans cette campagne de redressement et de salut, où l'ennemie redoutable entre toutes était l'illusion aux mille formes, aux subtiles racines, aux détours infinis, Jean de la Croix fut la vivante image du Verbe de Dieu, pénétrant mieux qu'un glaive acéré jusqu'à la division de l'esprit et de l'âme, des moelles et des jointures, scrutant, révélateur inexorable, intentions et pensées des cœurs. Ecoutons-le :
bien que moderne, on reconnaît en lui le fils des anciens.

« L'âme, écrit-il, est faite pour parvenir à une connaissance fort étendue, et pleine de saveur, des choses divines et humaines, qui s'élève bien au-dessus de sa science naturelle. Autant le divin est éloigné de l'humain, autant la lumière et la grâce de l'Esprit-Saint diffèrent de la lumière des sens. Aussi avant d'arriver à la divine lumière de la parfaite union d'amour, dans la mesure où cela est possible en ce monde, l'âme doit traverser la nuit obscure, affronter ordinairement des ténèbres si profondes que l'intelligence humaine est impuissante à les comprendre et la parole à les exprimer.

« La purification qui conduit l'âme à l'union divine peut recevoir la dénomination de nuit pour trois raisons. La première se rapporte au point de départ; car, en renonçant à toutes les choses créées, l'âme a dû tout d'abord priver ses appétits du goût qu'ils y trouvaient. Or ceci est indubitablement une nuit pour tous les sens et tous les instincts de l'homme.


« La seconde raison est la voie même qu'il faut prendre pour atteindre l'état bienheureux de l'union. Cette voie n'est autre que la foi, nuit vraiment obscure pour l'entendement.


« Enfin la troisième raison est le terme où l'âme tend. Terme qui est Dieu, être incompréhensible et infiniment au-dessus de nos facultés, et qu'on peut appeler par là même une nuit obscure pour l'âme durant son pèlerinage ici-bas.


« Ces  trois nuits  à  traverser par l'âme sont
figurées au Livre de Tobie par les trois nuits que, sur l'ordre de l'Ange, le jeune Tobie laissa écouler avant de s'unir à son épouse. L'Ange Raphaël lui commanda de brûler pendant la première nuit le foie du poisson, symbole d'un cœur affectionné et attaché aux choses créées. Quiconque désire s'élever à Dieu doit, dès le début, purifier son cœur dans le feu de l'amour divin et y consumer tout ce qui appartient au créé. Cette purification met en fuite le démon , qui auparavant avait puissance sur l'âme pour la faire adhérer aux plaisirs temporels et sensibles.

« L'Ange dit à Tobie que dans la seconde nuit il serait admis en la compagnie des saints Patriarches, qui sont les pères de la foi. De même l'âme, après avoir traversé la première nuit, figurée par la privation de tout ce qui flatte les sens, pénètre sans obstacle dans la seconde. Là, étrangère à tous les objets sensibles, elle demeure dans la solitude et la nudité de la foi, l'ayant choisie pour son unique guide.


« Enfin, pendant la troisième nuit il fut promis à Tobie une abondante bénédiction. Dans le sens qui nous occupe, cette bénédiction est Dieu lui-même qui, à la faveur de la seconde nuit, c'est-à-dire de la foi, se communique à l'âme d'une manière si secrète et si intime, que c'est un autre genre de nuit plus profonde que les précédentes. L'union avec l'Epouse, c'est-à-dire avec la Sagesse de Dieu, se consomme quand la troisième nuit est écoulée, nous voulons dire, lorsque cette communication de Dieu à l'esprit est achevée.

« O âmes spirituelles ! ne vous plaignez pas de sentir vos puissances livrées à l'angoisse des
 ténèbres, vos affections stériles et paralysées, vos facultés impuissantes à tout exercice de la vie intérieure. En vous enlevant votre manière imparfaite d'agir, le Seigneur vous délivre ainsi de vous-même. Malgré le bon emploi que vous eussiez fait d'ailleurs de vos facultés, leur impureté et leur ignorance ne vous eussent jamais permis d'obtenir un résultat aussi parfait et une sécurité aussi entière. Dieu vous prend parla main, et se fait lui-même votre conducteur au milieu des ténèbres. Il vous guide comme un aveugle par un chemin inconnu, vers le terme où ni vos lumières ni vos efforts n'eussent jamais pu vous conduire.»

Nous aimons à laisser les Saints décrire eux-mêmes les voies qu'ils parcoururent, et dont ils demeurent, en récompense de leur fidélité, les guides reconnus dans l'Eglise. Ajouterons-nous qu' "il faut prendre garde, dans les peines de ce genre, à ne pas exciter la commisération du Seigneur avant que son œuvre soit achevée ? On ne peut s'y méprendre : telles grâces que Dieu fait à l'âme ne sont pas nécessaires au salut, mais elles doivent être payées d'un certain prix. Si nous nous montrions par trop difficiles, il se pourrait que, pour ménager notre faiblesse, le Seigneur nous laissât retomber dans une voie inférieure, ce qui, au regard de la foi,  serait un irréparable malheur.


« Mais dira-t-on, qu'importe, puisque cette âme se sauvera? Il est vrai, mais notre intelligence ne saurait apprécier la supériorité d'une âme qui pourrait devenir l'émule des chérubins ou des séraphins, sur celle qui ne saurait être assimilée qu'aux hiérarchies inférieures. Une fausse
 modestie ou l'amour du médiocre ne saurait avoir légitimement cours en ces matières.

« Il importe plus qu'on ne saurait le dire aux intérêts de la sainte Église et à la gloire de Dieu que les âmes vraiment contemplatives se multiplient sur la terre. Elles sont le ressort caché et le moteur qui donne l'impulsion sur terre à tout ce qui est la gloire de Dieu, le règne de son Fils, et l'accomplissement parfait de la divine volonté. En vain multipliera-t-on les œuvres, les industries, et même les dévouements : tout sera stérile, si l'Eglise militante n'a pas ses saints qui la soutiennent dans l'état de voie, celui que le Maître a choisi pour racheter le monde. Certaines puissances et certaines fécondité? sont inhérentes à la vie présente ; elle a, de soi, si peu de charmes, qu'il n'était pas inutile d'en relever ainsi le mérite.»


Scenes from the Life of Saint John the Baptist by Master of the Life of Saint John the Baptist


Voici la vie de saint Jean de la Croix racontée par la sainte Eglise :
   

Jean de la Croix naquit de parents pieux à Hontiveros, en Espagne. On vit clairement , dès ses premières années, combien il serait agréable à la Vierge Mère de Dieu ; car tombé dans un puits à l'âge de cinq ans, il en sortit sain et sauf, soutenu par la main de cette bienheureuse Vierge.

Dans son grand désir de souffrir, à neuf ans, il prenait pour s'endurcir l'habitude de coucher sur des sarments.  Adolescent, il se consacra au service des pauvres malades dans  l'hôpital de  Médina del Campo ; grande s'y montra l'ardeur de sa charité, dans le zèle qui le faisait s'empresser près d'eux aux plus vils offices et excitait, par la force de l'exemple,  l'ardeur des autres pour les mêmes œuvres charitables. Cependant appelé plus haut, il embrassa l'institut  de la  bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel, où, fait prêtre par obéissance, et  désireux d'une discipline plus sévère et d'une vie plus dure, il s'attacha, du consentement de son  supérieur,  à pratiquer la règle primitive de l'Ordre. On le vit dès lors, ayant sans cesse en pensée la passion du Seigneur, se déclarer la guerre à  lui-même  comme a l'ennemi le plus funeste ; veilles, jeûnes, disciplines de  fer, tous les  genres  de tourments, eurent bientôt fait  de crucifier  en lui la chair  avec ses  vices  et ses passions, le rendant véritablement digne d'être rangé par sainte Thérèse au nombre des âmes les plus pures et les plus saintes qui illustrassent alors l'Eglise de Dieu.
 

Toutes les vertus, jointes à l'extrême  austérité de sa vie, lui formaient comme un rempart ; assidûment plongé dans la contemplation des choses divines, il éprouvait souvent de longues et admirables extases ; si grand était l'amour dont il brûlait pour Dieu, que le feu divin, ne pouvant rester enfermé davantage, s'échappait au dehors et entourait son visage de rayons. Grandement zélé pour le salut du prochain, il s'adonnait à la prédication de la parole de Dieu et à l'administration des sacrements. Tant de mérites, et l'ardent désir qui le consumait d'une plus stricte discipline en son Ordre, le firent donner par Dieu comme compagnon à sainte Thérèse, afin qu'elle pût, aidée de Jean, rétablir la primitive observance du Carmel chez les frères comme elle l'avait fait pour les sœurs. C'est pourquoi, dans cette œuvre divine, il supporta avec la servante de Dieu d'innombrables travaux, visitant, sans nul souci des fatigues et des dangers, chacun des monastères que la sainte avait fondés dans toute l'Espagne, en établissant nombre d'autres lui-même, et partout propageant l'observance restaurée, l'affermissant par sa parole et son exemple. Aussi est-ce à bon droit qu'il est considéré comme étant, après sainte Thérèse, le père et premier  profès de l'Ordre des  Carmes  déchaussés.
 

Il garda toujours la virginité, et non seulement repoussa, mais gagna au Christ des femmes éhontées qui lui tendaient des pièges.

Au jugement du Siège apostolique, éclairé par Dieu comme sainte Thérèse dans l'explication des secrets divins, il écrivit sur la théologie mystique des livres remplis d'une sagesse du ciel. Un jour, interrogé par Jésus-Christ quelle récompense il demandait pour tant de travaux, il répondit : Seigneur, souffrir, et être méprisé pour vous.

Célèbre par son empire sur les démons qu'il chassait fréquemment des corps, doué du discernement des esprits, du don de prophétie, de la gloire des miracles, telle fut toujours son humilité que souvent il implorait du Seigneur la faveur de mourir en un lieu où il fût inconnu de tous. Son vœu fut exaucé.

En proie à une cruelle maladie, où cinq plaies suppurantes à la jambe donnèrent satisfaction au désir qu'il avait de souffrir et firent voir son inaltérable patience, il s'endormit dans le Seigneur à Ubeda, pieusement et saintement muni des sacrements de l'Eglise, tenant embrassée l'image de Jésus crucifié qu'il avait toujours eu dans le cœur et sur les lèvres, disant : Entre vos mains je remets mon esprit. C'était au jour et à l'heure qu'il avait annoncés, l'an du salut mil cinq cent quatre-vingt-onze, de son âge le quarante-neuvième. Un globe de feu resplendissant reçut son âme ; un parfum très suave se répandit de son corps, que l'on garde toujours sans corruption à Ségovie en grand honneur. Les éclatants et nombreux prodiges qu'il accomplit après sa mort comme de son vivant, portèrent le Souverain Pontife Benoît XIII à le mettre au nombre des Saints.
 

Puissent au Carmel et sur les monts, comme dans la plaine et les vallées, se multiplier les âmes qui concilient le ciel à la terre, attirent les bénédictions, écartent la foudre ! Saints que nous sommes par vocation, puissions-nous à votre exemple et par votre prière, ô Jean de la Croix, laisser la divine grâce agir en nous selon toute la mesure de sa vertu purifiante et déifiante ; car alors aussi  nous pourrons dire un jour avec vous :
 

« O vie divine qui ne donnez la mort que pour rendre la vie, vous m'avez blessée pour me guérir, vous avez détruit en moi ce qui me retenait dans la mort. Sagesse divine, ô touche délicate, Verbe qui pénétrez si subtilement la substance de mon âme, et la plongez en des douceurs qu'on ne connaît pas dans la terre de Chanaan ni dans celle de
 Théman : vous renversez les montagnes, vous brisez les rochers d'Horeb par la seule ombre de votre puissance, et au prophète vous vous révélez par le murmure d'une brise légère. O souffle divin, si terrible et si doux, le monde ne connaît pas votre suavité.

« Ceux-là seuls vous sentent, ô mon Dieu et ma vie ! ceux-là seuls vous reconnaissent à votre délicatesse infinie, qui, s'éloignant du monde, se sont spiritualisés tout entiers. Vous qui n'avez en vous rien de matériel, vous touchez l'âme d'une manière d'autant plus intime et profonde, que votre être divin, affranchi de tout mode, figure ou forme, l'a rendue elle-même plus simple et pure. Vous cachant en elle, désormais séparée de tout souvenir de créatures, vous la cachez à votre tour dans le secret de votre face divine, l'y mettant à couvert de tous les troubles de ce monde. Vous l'étant réservée, tout autre objet, qu'il soit d'en haut ou d'en bas, la fatigue ; et c'est pour elle une peine et un tourment que d'avoir à s'en occuper.»


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique



The Virgin of Mercy by Master of the Life of the Virgin

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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 20:00

Odilia
Odile est la cinquième des Vierges sages qui nous conduiront, à la lueur de leurs lampes, au berceau de l'Agneau, leur Epoux. Elle n'a pas donné son sang pour lui, comme Bibiane, Barbe, Eulalie et Lucie ; elle ne lui a offert que ses larmes et son amour ; mais la blancheur de sa couronne de lis se marie agréablement à la pourpre des roses qui ceignent le front de ses compagnes. Son nom est grand dans la France orientale : au delà du Rhin, sa mémoire est demeurée chère au peuple fidèle ; et mille ans écoulés sur son glorieux tombeau n'ont point attiédi la tendre vénération dont il est l'objet, ni diminué le nombre des pieux pèlerins qui, chaque année, se pressent sur les sommets de la sainte montagne où il repose.

Le sang illustre de cette vierge est celui même de la race des Capétiens, celui de la famille impériale des Habsbourg ; tant de rois et d'empereurs sont les descendants du vaillant duc d'Alsace Adalric, ou Eutichon, père de la douce Odile.


Elle vint en ce monde privée de la lumière des yeux. Le père repoussa loin de lui cette enfant que la nature sembla n'avoir disgraciée que pour faire éclater plus merveilleusement en elle le pouvoir de la grâce divine. Un cloître reçut la petite exilée que l'on avait arrachée des bras de sa mère ;
mais Dieu, qui voulait signaler en elle la vertu du divin sacrement de la régénération, permit que le baptême lui fût différé jusqu'à l'âge de treize ans.

Le moment enfin arriva où Odile allait recevoir le sceau des enfants de Dieu. Mais, ô merveille ! la jeune fille obtint tout à coup la vue du corps, au sortir de la fontaine baptismale ; et ce don n'était qu'une faible image de la lumière que la foi avait à ce moment allumée dans son âme. Ce prodige rendit Odile à son père et au monde ; elle dut alors soutenir mille combats pour protéger sa virginité qu'elle avait vouée à l'Epoux céleste. Les grâces de sa personne et la puissance de son père attirèrent autour d'elle les plus illustres prétendants. Elle triompha ; et l'on vit Adalric lui-même élever, sur les rochers de Hohenbourg, le monastère où Odile devait servir le Seigneur, présider un nombreux essaim de vierges sacrées, et soulager toutes les misères humaines.

sainte-odile
sur les rochers de Hohenbourg, le monastère où Odile devait servir le Seigneur

Après une longue vie consacrée tout entière à la prière, à la pénitence et aux œuvres de miséricorde, la vierge arriva au moment de cueillir la palme. C'était aujourd'hui même, treize Décembre, en la fête de la vierge Lucie.

Les soeurs de Hohenbourg se pressaient autour de leur sainte Abbesse, avides de recueillir ses dernières paroles. Une extase l'avait enlevée au sentiment des choses d'ici-bas. Craignant qu'elle n'allât à son Epoux céleste avant d'avoir reçu le divin Viatique qui doit nous introduire dans la possession de Celui qui est notre dernière fin, les filles crurent devoir enlever leur mère à ce sommeil mystique qui semblait la rendre insensible aux devoirs du moment. Odile revint à elle, et leur dit avec tendresse : "Chères mères et chères sœurs, pourquoi m'avez-vous troublée ?  pourquoi imposer  de
nouveau à mon âme le poids du corps qu'elle avait quitté ? Par la faveur divine, j'étais en la compagnie de la vierge Lucie, et les délices dont je jouissais étaient si grandes que ni la langue ne les saurait raconter, ni l'oreille les entendre, ni l'œil humain les contempler." On se hâta de donner à la compagne de Lucie le pain de vie et le breuvage sacré. Aussitôt qu'elle les eut reçus, elle s'envola vers sa céleste sœur ; et le treize Décembre réunit pour jamais la mémoire de l'Abbesse de Hohenbourg à celle de la Martyre de Syracuse. 

Sancta Odilia

L'Eglise de Strasbourg, dont Odile est une des premières gloires, lui consacre le récit suivant dans le Propre diocésain : 

Odile, l'honneur et la protection de sa patrie, fut le premier enfant d'Adalric, duc dAlsace, et de Bérésinde son épouse. Comme elle était venue au monde privée de la vue, son père la repoussa ; mais sa mère, dans un sentiment plus tendre, la confia secrètement à une nourrice. Elle fut ensuite élevée dans le monastère de Baume, non loin de Besançon. On lui enseigna dans cet asile les saintes lettres, et elle croissait en âge et en sagesse.

Déjà elle était arrivée à l'âge adulte, quand elle fut baptisée par le bienheureux évêque Erhard ; et, à ce moment, elle recouvra miraculeusement la vue. Quelques années après, elle rentra dans la maison et dans les bonnes grâces de son père. Dans ce palais, on la vit mépriser tout ce que le monde recherche, cultiver l'amour de la pauvreté au milieu de l'opulence, garder la solitude d'une anachorète au sein même d'une cour bruyante. Elle repoussa avec constance les alliances qui lui furent offertes, et ce ne fut qu'après de longs et rudes combats qu'elle obtint enfin de son père  la permission de se consacrer à  Dieu avec d’autres vierges. Adalric fit bâtir à ses frais sur le sommet d'une haute montagne une église et un monastère auquel il attacha de riches domaines, et il y installa Odile pour le gouverner.
 

Sainte Odile 3
sur le sommet d'une haute montagne une église et un monastère

Cet asile de sainteté était à peine ouvert que l'on vit un grand nombre de vierges y affluer : la tradition en porte le nombre à cent trente. Elles vécurent d'abord en ce lieu sans aucune règle déterminée ; imiter Odile était toute leur loi. Plus tard, les Sœurs délibérèrent sur le choix qu'elles avaient à faire entre la règle monastique et la règle canoniale ; la très sage Abbesse décida la question en faveur de cette dernière, étant mue à cette résolution par les conditions particulières du lieu.
 

Indulgente envers toutes, Odile n'était dure qu'à l'égard d'elle-même. Du pain d'orge et de l'eau, avec quelques légumes, c'était toute la sustentation de sa vie. La contemplation des choses divines l'attirait continuellement ; elle, y consacrait la plus grande partie de la nuit ; le reste était donné au sommeil. Une peau d'ours lui servait de lit, une pierre d'oreiller.
 

Animée d'une tendresse maternelle envers les pauvres et les malades, elle construisit un second monastère et un vaste hospice vers le bas de la montagne, afin d'y ménager à leur misère un asile plus commode. Et non seulement elle établit en cet endroit une communauté de vierges sacrées qui devaient donner leurs soins à ces infortunés ; mais elle-même les visitait chaque jour, leur servait à manger et leur prodiguait ses consolations, pansant même, sans dégoût, de ses propres mains, les ulcères des lépreux.

Enfin, pleine de mérites et d'années, et sentant sa mort approcher, elle convoqua ses religieuses dans la chapelle de saint Jean-Baptiste, et les exhorta à demeurer fidèles à leurs saints engagements, et à ne jamais abandonner la voie qui conduit au ciel. Enfin, ayant  reçu dans  ce saint lieu le Viatique du corps et du sang de Jésus-Christ, elle sortit de cette vie, le jour des ides de décembre, et, selon le calcul le plus probable, en l'année sept cent vingt.

Le corps de la vierge fut  enseveli  dans
cette même chapelle ; et dès lors son tombeau commença d'être entouré de la plus grande vénération, et resplendit de l'éclat des miracles. 

Les voies du Seigneur furent admirables sur vous, ô Odile, et il daigna montrer en votre personne toute la richesse des moyens de sa grâce. En vous privant de la vue du corps qu'il devait plus tard vous rendre, il accoutuma l'œil de votre âme à ne s'attacher qu'aux beautés divines ; et lorsque la lumière sensible vous fut donnée, déjà vous aviez fait choix de la meilleure part.

La dureté d'un père vous refusa les innocentes douceurs de la famille ; mais vous étiez appelée à devenir la mère spirituelle de tant de nobles filles qui, à votre exemple, foulèrent aux pieds le monde et ses grandeurs. Votre vie fut humble, parce que vous aviez compris les abaissements de votre Epoux céleste ; votre amour pour les pauvres et les infirmes vous rendit semblable à notre divin Libérateur, qui vient prendre sur lui toutes nos misères.

Ne vous vit-on pas retracer les traits sous lesquels il va bientôt se montrer à nous, lorsqu'un pauvre lépreux  repoussé de tous fut accueilli par vous avec une si touchante compassion ? On vous vit le serrer dans vos bras, porter avec le courage d'une mère la nourriture à sa bouche défigurée ; n'est-ce pas là ce que vient faire ici-bas notre Emmanuel, descendu pour guérir nos plaies dans ses fraternels embrassements, pour nous faire part de
la nourriture divine qu'il nous prépare à Béthléhem ? Pendant qu'il recevait les caresses de votre charité, le lépreux tout à coup sentit disparaître l'affreuse maladie qui le séquestrait du reste des humains. A la place de cette horrible puanteur qu'il exhalait, une odeur délicieuse s'échappe de ses membres renouvelés : n'est-ce pas là encore ce que Jésus vient opérer à notre égard ? La lèpre du péché nous couvrait ; elle se dissout par la grâce qu'il nous apporte, et l'homme régénéré répand autour de lui la bonne odeur de Jésus-Christ.

Au sein des joies que vous partagez avec Lucie, souvenez-vous de nous, ô Odile ! Nous savons combien votre cœur est compatissant. Nous n'avons point oublié la puissance de ces larmes qui retirèrent votre père du lieu des expiations, et ouvrirent les portes de la patrie céleste à celui qui vous avait exilée de la famille terrestre. Maintenant vous n'avez plus de larmes à répandre ; vos yeux ouverts à la lumière du Ciel contemplent l'Epoux dans sa gloire, et vous êtes plus puissante encore sur son cœur. Souvenez-vous de nous qui sommes pauvres et infirmes ; obtenez la guérison de nos maladies. L'Emmanuel qui vient à nous se présente comme le médecin de nos âmes. Il nous rassure en nous disant que sa "mission n'est pas pour ceux qui se portent bien, mais pour ceux qui sont malades."

Priez-le de nous affranchir de la lèpre du péché, et de nous rendre semblables à lui. O vous dont le sang illustre a coulé dans les veines de tant de rois et d'empereurs, jetez un regard sur la France, et protégez-la ; aidez-la à recouvrer avec l'antique foi sa grandeur première.

Veillez sur les débris du Saint Empire romain ; l'hérésie a  dispersé les  membres de ce
grand corps ; mais il revivra, si le Seigneur, fléchi par vos prières, daigne ramener dans la Germanie l'unité de croyance et la soumission à la sainte Eglise.

Priez afin que ces merveilles s'opèrent à la gloire de votre Epoux, et que les peuples, las enfin de l'erreur et de la division, s'unissent pour proclamer le règne de Dieu sur la terre.

Sainte Odile 4

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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 16:00


SAINTE LUCIE par Lippi

Voici la quatrième de nos Vierges sages, la vaillante Lucie. Son nom glorieux étincelle au sacré Diptyque du Canon de la Messe, à côté de ceux d'Agathe, d'Agnès et de Cécile ; mais, dans les jours de l'Avent, le nom de Lucie annonce la Lumière qui approche, et console merveilleusement l'Eglise.

Lucie est aussi une des trois gloires de la Sicile chrétienne ; elle triomphe à Syracuse, comme Agathe brille à Catane, comme Rosalie embaume Palerme de ses parfums. Fêtons-la donc avec amour, afin qu'elle nous soit en aide en ce saint temps, et nous introduise auprès de Celui dont l'amour l'a rendue victorieuse du monde. Comprenons encore que si le Seigneur a voulu que le berceau de son Fils parût ainsi entouré d'une élite de Vierges, et s'il ne s'est pas contenté d'y faire paraître des Apôtres, des Martyrs et des Pontifes, c'est afin qu'au milieu de la joie d'un tel Avènement, les enfants de l'Eglise n'oublient pas d'apporter à la crèche du Messie, avec la foi qui l'honore comme le souverain Seigneur, cette pureté du cœur et des sens que rien ne saurait remplacer dans ceux qui veulent approcher de Dieu.

Lisons maintenant les Actes glorieux de la Vierge Lucie
 :
Lucie, vierge  de Syracuse, illustre par sa naissance et par la foi chrétienne qu'elle professa dès l'enfance, vint à Catane, avec sa mère Eutychia malade d'un flux de sang, pour vénérer le corps de sainte Agathe.

Saintes Agathe et Lucie par Cozzarelli

Ayant fait ses prières au tombeau de la Sainte, elle obtint, par son intercession, la santé de sa mère. Aussitôt elle supplia celle-ci de souffrir qu'elle distribuât aux pauvres de Jésus-Christ la dot qu'elle lui préparait. C'est pourquoi Lucie, étant de retour à Syracuse, vendit tous ses biens, et en distribua l'argent aux pauvres.
 

Celui à qui ses parents l'avaient fiancée contre sa volonté ayant appris ceci, alla trouver le Préfet Paschasius , et accusa Lucie d'être chrétienne. Ce magistrat ne pouvant, ni par prières, ni par menaces, amener Lucie au  culte des idoles, voyant au  contraire  que plus il s'efforçait de lui faire changer de sentiments, plus elle  semblait enflammée à célébrer les  louanges de la foi chrétienne : Tu ne parleras plus autant, lui dit-il, quand on en sera venu aux coups. La parole  ne peut manquer  aux serviteurs de Dieu,  reprit  la  vierge  : puisque le Seigneur Christ a dit  : Quand vous  serez devant  les  rois et les gouverneurs ,  ne vous mettez pas en peine  de la manière dont vous parlerez, ou de ce que vous direz ; car ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même ; parce que ce n'est pas vous qui parlez, mais l'Esprit-Saint qui parle en vous.
 

Paschasius lui ayant dit sur cela : Le Saint-Esprit est-il donc en toi . Elle répondit : Ceux qui vivent avec chasteté et piété sont le temple de l'Esprit-Saint. Le Préfet repartit : Je vais donc te faire conduire en un lieu de prostitution, afin que le Saint-Esprit t'abandonne. La vierge répondit : Si on me fait violence malgré moi, j'aurai double couronne de chasteté. A ces mots Paschasius, enflammé de colère, ordonna qu'on traînât Lucie dans un lieu où on lui fît perdre sa virginité ; mais il arriva, par la puissance divine, que la vierge demeura immobile au même lieu, sans qu'aucune violence l'en pût arracher. C'est pourquoi le gouverneur, l'ayant fait environner de poix, de résine et d'huile bouillante, commanda qu'on allumât du feu autour d'elle ; mais comme la flamme ne lui faisait aucun mal, après qu'on l'eût tourmentée en plusieurs manières, on lui perça la gorge d'un coup d'épée. Lucie, ayant reçu le coup, prédit la tranquillité  dont l'Eglise devait jouir après la mort de Dioclétien et de Maximien,  rendit son esprit à  Dieu, aux ides de décembre. Son corps, enseveli à Syracuse, fut ensuite transféré à Constantinople, et enfin à Venise.


L'inhumation de Sainte Lucie par le Caravage

Nous prenons dans l'Office de la Sainte quelques Antiennes, dont l'ensemble forme une oeuvre lyrique pleine de grâce et de fraîcheur :
 

Sainte Lucie étant en prières, la bienheureuse Agathe lui apparut, et consolait la servante du Christ.
 

Vierge Lucie, lui dit-elle, pourquoi me demandes-tu pour ta mère un secours que toi-même lui peux procurer ?
 

A cause de toi, Vierge Lucie, la ville de Syracuse sera comblée de gloire par le Seigneur Jésus-Christ.
 

Voix de Lucie : Je vous bénis, ô Père de mon Seigneur Jésus-Christ, de ce que, par votre Fils, le feu qui m'environnait a été éteint.
 

Dans ta patience, tu as possédé ton âme, ô Lucie, Epouse du Christ ! tu as haï les choses du monde, et tu brilles avec les Anges : par ton propre sang, tu as vaincu l'ennemi.
 

Nous nous adressons à vous, ô Vierge Lucie, pour obtenir la grâce de voir dans son humilité Celui que vous contemplez présentement dans la gloire : daignez nous accepter sous votre puissant patronage. Le nom que vous avez  reçu  signifie
Lumière : soyez notre flambeau dans la nuit qui nous environne.

O Lampe toujours brillante de la splendeur de virginité, illuminez nos yeux ; guérissez les blessures que leur a faites la concupiscence, afin qu'ils s'élèvent, au-dessus de la créature, jusqu'à cette Lumière véritable qui luit dans les ténèbres, et que les ténèbres ne comprennent point.

Obtenez que notre œil purifié voie et connaisse, dans l'Enfant qui va naître, l'Homme nouveau, le second Adam, l'exemplaire de notre vie régénérée.

Souvenez-vous aussi, Vierge Lucie, de la sainte Eglise Romaine et de toutes celles qui empruntent d'elle la forme du Sacrifice : car elles prononcent chaque jour votre doux nom à l'autel, en présence de l'Agneau votre Epoux, à qui il est agréable de l'entendre.

Répandez vos bénédictions particulières sur l'île fortunée qui vous donna le jour terrestre et la palme de l'éternité. Maintenez-y l'intégrité de la foi, la pureté des moeurs, la prospérité temporelle, et guérissez les maux que vous connaissez.
 


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique



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