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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

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SALVE REGINA

4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 10:40


Adoration des Mages par Hieronymus Bosch

Mais quels sont ces Mages, sinon les avant-coureurs de la conversion des peuples de l'univers au Seigneur leur Dieu, les pères des nations 
dans la foi au Rédempteur venu, les patriarches du genre humain régénéré ? Ils apparaissent tout à coup en Bethléhem, au nombre de trois selon la tradition de l'Eglise, conservée par saint Léon, par saint Maxime de Turin, par saint Césaire d'Arles, par les peintures chrétiennes qui décorent les Catacombes de la ville sainte, dès l'âge des persécutions.

Ainsi se continue en eux le Mystère déjà marqué par les trois hommes justes des premiers jours du monde : Abel, immolé comme figure du Christ ; Seth, père des enfants de Dieu séparés de la race de Caïn ; Enos, qui eut la gloire de régler le culte du Seigneur.

Et ce second Mystère des trois nouveaux ancêtres du genre humain, après les eaux du déluge, et desquels toutes les races sont sorties : Sem, Cham et Japhet, fils de Noé.

Enfin, ce troisième Mystère des trois aïeux du peuple choisi : Abraham, Père des croyants ; Isaac, nouvelle figure du Christ immolé ; Jacob, fort contre Dieu dans la lutte, et père des douze Patriarches d'Israël.

Mais tous ces hommes, sur lesquels reposait cependant l'espoir du genre humain, selon la nature et selon la grâce, ne furent que les dépositaires de la promesse ; ils n'en saluèrent que de loin, comme dit l'Apôtre, l'heureux accomplissement. Les nations ne marchèrent point à leur suite vers le Seigneur ; plus vive la lumière apparaissait sur Israël, et plus profond devenait l'aveuglement des peuples. Les trois Mages, au contraire, n'arrivent à Bethléhem que pour y annoncer et y précéder toutes les générations qui vont suivre. En eux, la figure arrive à la réalité la plus complète par la miséricorde du
Seigneur, qui, étant venu chercher ce qui avait péri, a daigné tendre les bras à tout le genre humain, parce que le genre humain avait péri tout entier.

Considérons-les encore, ces heureux Mages, investis du pouvoir royal, comme il sera facile de le prouver bientôt ; considérons-les figurés par ces trois Rois fidèles qui sont la gloire du trône de Juda, et maintiennent dans le peuple choisi les traditions de l'attente du Libérateur, en combattant l'idolâtrie : David, type sublime du Messie ; Ezéchias, dont le bras courageux disperse les faux dieux, Josias, qui rétablit la loi du Seigneur que son peuple avait oubliée.

Et si nous voulons un autre type de ces pieux voyageurs qui accourent, du fond de la Gentilité, pour saluer le Roi pacifique, en lui apportant des présents, les saints livres nous offrent la reine de Saba, figure de la Gentilité, qui, sur la renommée de la profonde sagesse de Salomon, dont le nom est le Pacifique, arrive en Jérusalem, avec ses chameaux tout chargés d'or, d'aromates et de pierres précieuses, et vénère, dans une de ses plus imposantes figures, la Royauté du Messie.

C'est ainsi, ô Christ, que durant cette nuit profonde que la justice de votre Père avait laissé s'étendre sur le monde coupable, des éclairs de grâce sillonnaient le ciel, et promettaient des jours plus sereins, lorsque le Soleil de votre justice se serait enfin levé sur les ombres de la mort. Mais le temps de ces ombres funestes est passé pour nous ; nous n'avons plus à vous contempler dans ces types fragiles et d'une lumière vacillante. C'est vous-même, ô Emmanuel, que nous possédons pour jamais.

Le diadème qui brillait sur le front de la reine de Saba n'orne point notre tête ; mais nous
n'en sommes pas moins accueillis à votre berceau. Vous avez convié des pâtres à entendre les premiers les leçons de votre doctrine : tout fils de l'homme est appelé à former votre cour ; devenu enfant, vous avez mis à la portée de tous les trésors de votre infinie sagesse. Quelle reconnaissance doit être la nôtre pour ce bienfait de la lumière de la Foi, sans laquelle nous ignorerions tout, croyant savoir toutes choses ! Que la science de l'homme est petite, incertaine et trompeuse, auprès de celle dont vous êtes la source si près de nous !

Gardez-nous toujours, ô Christ ! Ne permettez pas que nous perdions l'estime de la lumière que vous faites briller à nos yeux, en la tempérant sous le voile de votre humble enfance. Préservez-nous de l'orgueil qui obscurcit tout, et qui dessèche le cœur ; confiez-nous aux soins de votre Mère Marie ; et que notre amour nous fixe à jamais près de vous, sous son œil maternel.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique


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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 12:00

Le Martyrologe de l'Eglise Romaine nous présente aujourd'hui le nom d'une sainte vierge dont la mémoire est trop chère à l'Eglise de Paris, et à toutes celles de la France entière, pour qu'il nous soit possible de passer sous silence ses glorieux mérites.

Sainte Genevieve 1
SAINTE GENEVIEVE
Neuvaine de Sainte Geneviève à Saint Etienne du Mont 
Dimanche 3 janvier 2010 à 
15h00 : Messe d’ouverture présidée par le Père Ollier, Curé de Saint-Etienne-du-Mont, 17h30 : Vêpres de Sainte Geneviève avec le Chœur Grégorien de Paris, 18h45 : Messe. Lundi 4 janvier 2010 à 15h00 : Messe de Neuvaine, 18h45 : Messe présidée par le P. de Villefranche, Collège des Bernardins

Dans la compagnie des Martyrs et du Confesseur et Pontife Silvestre, la vierge Geneviève brille d'un doux éclat à côte de la veuve Anastasie. Elle garde avec amour le berceau de l'Enfant divin dont elle imita la simplicité, et dont elle a mérité d'être l'Epouse. Au milieu des mystères de l'enfantement virginal, il est juste de rendre de solennels honneurs aux Vierges fidèles qui sont venues après Marie. S'il nous était possible d'épuiser les Fastes de la sainte Eglise, quelle magnifique pléiade d'Epouses du Christ n'aurions-nous pas à glorifier, dans ces quarante jours de la Naissance de l'Emmanuel !

Déjà nous avons nommé la grande Martyre Eugénie ; nous aimerions à célébrer Colombe de Sens , Euphrosyne d'Alexandrie, Emilienne de Rome, Macra de Reims, Synclétique d'Alexandrie, Véronique de Binasco, Brigitte d'Ecosse, Viridiana de Vallombreuse, et tant d'autres ; mais les bornes de notre plan nous contraignent à ne dépasser que rarement les limites tracées par le 
Cycle lui-même. Toutefois, empruntant les belles paroles de saint Augustin dans son VIIIe Sermon pour la fête de Noël, nous dirons à toutes ces amantes du Dieu nouveau-né : "Saintes Vierges, qui avez méprisé les noces terrestres, célébrez avec allégresse l'enfantement de la Vierge. Celui qui vient combler vos désirs n'a point enlevé à sa Mère cette pureté que vous aimez. Il a guéri en vous la blessure que vous aviez contractée par Eve : il ne pouvait altérer ce qui vous plaît en Marie. Mais ce Fils que vous n'avez pu, comme elle, enfanter selon la chair, vous l'avez senti votre Epoux dans votre cœur. Vous n'avez pas été stériles ; car la pureté de la chair est le principe de la fécondité de l'âme."

Geneviève a été célèbre dans le monde entier. Elle vivait encore en cette chair mortelle, que déjà l'Orient connaissait son nom et ses vertus ; du haut de sa colonne, le stylite Siméon la saluait comme sa sœur dans la perfection du Christianisme. La capitale de la France lui est confiée ; une simple bergère protège les destinées de Paris, comme un pauvre laboureur, saint Isidore, veille sur la capitale des Espagnes.

L'élection que le Christ avait daigné faire de la jeune fille de Nanterre pour son Epouse, fut déclarée par l'un des plus grands évêques de la Gaule au Ve siècle. Saint Germain d'Auxerre se rendait dans la Grande-Bretagne où le Pape saint Boniface Ier l'envoyait pour combattre l'hérésie pélagienne. Accompagné de saint Loup, évêque de Troyes, qui devait partager sa mission, il s'arrêta au village de Nanterre ; et comme les deux prélats se dirigeaient vers l'église où ils voulaient prier pour le succès de leur voyage, le peuple fidèle les 
entourait avec une pieuse curiosité. Eclairé d'une lumière divine,  Germain discerna  dans la foule une petite fille de sept ans, et il fut averti intérieurement que le Seigneur se l'était choisie.

Il demanda aux assistants le  nom de cette  enfant, et pria qu'on l'amenât  en sa présence.  On fit donc approcher les parents, le père  nommé Sévère  et la mère appelée Geruntia. L'un et l'autre furent attendris à la vue des caresses dont le saint évêque comblait leur fille. — « Cette enfant est à vous ? » leur dit  Germain. — « Oui, seigneur, » répondirent-ils. — « Heureux parents d'une telle fille ! » reprit l'évêque. « A la naissance de cette  enfant, sachez-le, les Anges ont fait grande  fête  dans le ciel. Cette  fille sera grande devant le Seigneur, et, par la sainteté de sa vie, elle arrachera beaucoup d'âmes au  joug du péché. » Puis, se tournant vers l'enfant : « Geneviève, ma fille ? » lui dit-il. — « Père  saint, » répondit-elle, votre servante écoute. » Alors, Germain :  Parle-moi sans crainte :  voudrais-tu être consacrée au Christ dans une pureté  sans tache, comme son Epouse ? — «  Béni soyez-vous, mon Père ! » s'écria l'enfant ;  « ce  que vous me demandez est le  plus  cher  désir de mon cœur. C'est tout ce que je veux ; daignez prier le Seigneur qu'il me l'accorde. » — « Aie confiance, ma fille, » reprit Germain ; « sois ferme dans ta résolution ; que tes œuvres soient d'accord avec ta foi, et le Seigneur ajoutera sa force à ta beauté. »

Les deux évêques accompagnés du peuple entrèrent dans l'église, et l'on chanta l'Office de None, qui fut suivi des Vêpres. Germain avait fait amener Geneviève auprès de lui, et durant toute la psalmodie il tint ses mains imposées sur la tête 
de l'enfant.

Le lendemain, au lever du jour, avant de se mettre en route, il se fit amener Geneviève par son père. « Salut, Geneviève, ma fille ! » lui dit-il ; « te souviens-tu de la promesse d'hier ? » — « O Père saint ! » reprit l'enfant, « je me souviens de ce que j'ai promis à vous et à Dieu ; « mon désir est de garder à jamais, avec le secours céleste, la pureté de mon âme et de mon « corps. » A ce moment, Germain aperçut à terre une médaille de cuivre marquée de l'image de la Croix. Il la releva, et, la présentant à Geneviève, il lui dit : « Perce-la, mets-la à ton cou, et garde- la en souvenir de moi. Ne porte jamais ni collier, ni bague d'or ou d'argent, ni pierre précieuse ; car si l'attrait des beautés terrestres venait à dominer ton cœur, tu perdrais bientôt ta parure céleste qui doit être éternelle. » Après ces paroles, Germain dit à l'enfant de penser souvent à lui dans le Christ, et l'ayant recommandée à Sévère comme un dépôt deux fois précieux, il se mit en route pour la Grande-Bretagne avec son pieux compagnon.

Nous nous sommes complu à retracer cette gracieuse scène, telle qu'elle est racontée dans les Actes des Saints, dans le but de montrer la puissance de l'Enfant de Bethléhem, qui agit avec tant de liberté dans le choix des âmes qu'il a résolu de s'attacher par un lien plus étroit. Il s'y conduit en maître, rien ne lui fait obstacle, et son action n'est pas moins visible en ce siècle de décadence et d'attiédissement qu'aux jours de saint Germain et de sainte Geneviève. Quelques-uns, hélas ! s'en irritent ; d'autres s'étonnent ; la plupart ne réfléchissent pas : les uns et les autres sont cependant en face d'un des signes les plus frappants de la divinité de l'Eglise.


Nous donnerons ici la Légende que le Bréviaire de Paris de 1680 a consacrée à sainte Geneviève, et qui a été conservée dans les éditions suivantes :

Geneviève,  née  à  Nanterre, au territoire de Paris, fille de Sévère et de Géruntia, fit briller dès ses plus tendres années l'éclat d'une rare vertu.  L'évêque Germain  d'Auxerre, allant en Bretagne avec Loup de Troyes, pour  extirper les restes  de  l'hérésie  Pélagienne, ayant aperçu Geneviève, reconnut et prophétisa qu'elle serait agréable à Dieu et illustre par la sainteté  de sa vie.  Lui ayant demandé si elle voulait consacrer à Dieu sa  virginité, Geneviève répondit avec un visage  plein  de  modestie qu'elle le désirait vivement et uniquement. Germain entrant  donc  dans  l'Eglise, avec un nombreux cortège de peuple, imposa les mains à la jeune fille et la consacra vierge, au milieu du chant des  psaumes  et des  plus solennelles oraisons. Le lendemain,  lui  ayant  demandé si elle se souvenait encore du vœu qu'elle avait fait, elle l'assura qu'elle s'en souvenait, et qu'avec l'aide de Dieu elle  persévérerait dans son  propos.  Alors, l'évêque aperçut à ses pieds, non  sans une volonté  de Dieu, une pièce de cuivre marquée d'une croix ; il la ramassa, la donna à la vierge, et lui ordonna de la porter à son cou, et de ne plus désormais souffrir la parure d'un collier qui ne sied point à une Epouse du Christ.

 

Elle excella par le don et l'abondance des miracles, surtout à l'égard des énergumènes qu'elle délivrait de la tyrannie des démons, en les oignant d'une huile bénite. Elle fit plusieurs prophéties, entre autres à l'approche d'Attila, roi des Huns. Elle exhorta les habitants de Paris à ne point abandonner leurs foyers, et à ne pas transporter ailleurs leurs biens, promettant que la ville tiendrait debout, tandis que d'autres cités plus fortes étaient renversées. L'événement prouva la vérité de la promesse ; et on l'attribua à la protection de Geneviève. Pendant une famine, et dans une grande cherté de vivres, elle fournit à la ville une grande quantité de blé, et distribua des pains à d'innombrables pauvres. Toutefois, malgré tant de miracles, elle ne put échapper à la haine et aux insultes des malveillants. Germain, se rendant une seconde fois en Bretagne, l'alla trouver, et par ses divines paroles la consola de toutes ces calomnies; puis, adressant au peuple une grave remontrance, il fit voir le grand mérite de Geneviève devant Dieu, et montra le lieu où elle répandait ses prières, tout arrosé de ses larmes.

De la quinzième à la cinquantième année de son âge, elle ne rompit le jeûne que le dimanche et le jeudi, par un peu de pain d'orge et quelques mets cuits quinze jours à l'avance, afin qu'ils fussent moins succulents : sans autre breuvage que l'eau fraîche. Après ce temps, à la persuasion des Evêques, auxquels elle eût jugé un grand crime de ne pas obéir, elle usa de petits poissons et de lait. Une si grande vertu ne put être longtemps sans franchir les limites de la Gaule. Siméon le Stylite, ayant ouï le bruit de ses miracles, voulut se recommander à ses prières. Enfin ses admirables vertus, comme l'écrit Bède, éclatèrent au loin, et elle vieillit dans le service du Christ jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans.

Grégoire de Tours dit encore d'elle : « Sainte Geneviève qui, dans son corps mortel , fut si puissante qu'elle ressuscita un mort, fut ensevelie à Paris dans la basilique des saints Apôtres Pierre et Paul ; les prières faites à son tombeau obtiennent souvent d'être exaucées ; et surtout les fièvres les plus opiniâtres cèdent souvent à la vertu de son intercession.»


Nous donnons ici un chœur de gracieuses Antiennes extraites des anciens livres d'Offices de l'Eglise de Paris. Ces chants antiques sont purs et naïfs comme la vie de l'humble et sainte bergère.

 

La vierge Geneviève, lorsqu'elle était encore jeune, ne fit cependant rien paraître de puéril dans ses actions ; mais, pour trouver la solitude, elle fuyait la compagnie des hommes.

 

Le Seigneur la prit pour lui dès l'enfance, et il parla à son cœur.

 

Au dehors, elle paissait les brebis de son père ; mais au dedans, le Seigneur était son pasteur.

 

Elle trouva un grand repos dans la garde de son troupeau ; et la solitude de son cœur était comme un jardin de délices devant Dieu.

 

Félicitez-moi, vous tous qui aimez le Seigneur, de ce qu'étant petite, j'ai plu au Très-Haut.

 

Depuis que le saint Pontife m'a donné une pierre céleste, je me suis délectée en Jésus-Christ seul, comme en la plénitude des richesses.

 

J'ai servi le Seigneur dans la simplicité de mon cœur, lorsque je gardais les brebis du pâturage de mon père.

 

O heureuse servante de Dieu ! déchargez-nous du poids qui nous accable, et dépouillez-nous de ces fautes mortelles qui nous fatiguent, afin que, par vos supplications, la porte du ciel nous soit ouverte.

 

O miséricordieuse Epouse de Dieu ! qui êtes l'aurore du jour pour les cœurs tristes : vierge fille de France, vierge pleine de douceur, écoutez ceux qui crient vers vous, ne méprisez point leurs prières.

 

Geneviève, vierge clémente, regardez ceux qui vous implorent, enlevez le fardeau de nos fautes, repoussez nos ennemis, rendez la santé à notre corps malade et à notre cœur gémissant.

 

O Geneviève ! regardez-nous d'un œil de bonté ; vous qui participez à la lumière angélique, qui brillez d'un titre céleste, qui êtes en présence du souverain Roi, réconciliez-nous avec lui ; donnez-nous de jouir de votre Epoux, vous qui êtes l'Epouse et la fille de l'Epoux.


Voici maintenant quelques Répons empruntés à la même Liturgie. Le premier est imité du beau Répons de Fulbert pour la Nativité de la sainte Vierge

 

R/. Une fleur distillant la rosée est  descendue pour la gloire de la cité ; Et sur cette fleur, Dieu a inspiré un parfum.  V/. La fleur, c'est la vierge ; la  rosée, c'est  l'heureuse guérison ; le parfum, c'est le souffle du salut. Et sur cette fleur, Dieu a inspiré un parfum.

 

R/. L'Ange du Seigneur est descendu du ciel, et s'approchant du  saint Prélat, lui a donné une pierre céleste, qu'il a pendue à mon cou, disant : Reçois ce gage, ma très chère fille,  et ne donne accès à nul amant, si ce n'est Le Seigneur Jésus-Christ, V/.  Je donnerai au  vainqueur  une pierre blanche, et sur cette pierre sera écrit un nom nouveau que nul  ne connaît, sinon celui qui aime Le  Seigneur Jésus-Christ.

 

R/. Le Seigneur a inventé de nouveaux combats ; une femme craignant Dieu garde la cité ; Et tandis que la vierge combattait seule, les étoiles combattirent contre Attila, V/. Par la foi d'une seule, tous ont été rendus courageux dans la guerre, et ont renversé le camp des étrangers. Et tandis que la vierge combattait seule, les étoiles combattirent contre Attila.

 

R/. Cette vierge pauvre sera bénie du Seigneur ; car elle a donné de ses pains au pauvre. Et, par ses mérites, nos vallées ont abondé en froment, V/. Grâces nous vous rendons, Seigneur, de ce que, par votre servante, nos campagnes  ont été  remplies  de fertilité. Et par ses mérites nos vallées ont abondé en froment.

 

R/. Geneviève a été agrandie par l'éclat de ses merveilles ; Et elle s'est acquis une grande gloire en vivant au milieu de son peuple. V/. Elle a guéri sa nation et l'a délivrée de douleurs enflammées. Et elle s'est acquis une grande gloire en vivant au milieu de son peuple.

 

R/. Le Seigneur a élevé la jeune fille humble et pauvre sur la Montagne sainte, au milieu de l'Université, pour confondre la sagesse du monde, et pour apprendre à tous que la sagesse du siècle est folie devant Dieu. V/. Dieu a choisi ce qu'il y a de faible dans le monde, pour confondre ce qui est fort. Et pour apprendre à tous que la sagesse du siècle est folie devant Dieu.


Il est juste de faire entendre ici la voix d'Adam de Saint-Victor, à qui appartient de droit l'honneur de chanter la noble vierge, patronne de l'Eglise de Paris, qui fut redevable à ce grand poète d'une si riche collection d'admirables Séquences.

 

SÉQUENCE
 

De Geneviève la fête solennelle nous  amène une solennelle joie.

 

Que la pureté du cœur éclate en un sacrifice de louange.

 

Heureuse fut la naissance de cette enfant, témoin le Pontife Germain.

 

Ce qu'il prévit en esprit est justifié par l'événement.

 

Sur la poitrine de la vierge, pour indice de pudeur,

 

Il suspend une médaille d'airain marquée du signe de la croix.

 

A Geneviève, il offre une dot venue de la main de Dieu,

 

La consacrant comme un temple du Saint-Esprit, sous l'alliance du Christ.

 

La mère de cette innocente enfant ose la frapper : elle est privée de la lumière.

 

Compatissant à sa mère, la vierge lui rend l'usage de la vue.

 

Geneviève au grand cœur, mortifie sa chair par le jeûne ; elle arrose la terre de ses larmes, et se réjouit dans un continuel martyre.

 

Sur les pas du céleste guide, elle parcourt les cieux et les enfers ; par l'ardeur de ses prières, elle sauve sa ville de l'invasion d'un peuple barbare.

 

Par un prodige divin, elle apaise longtemps la soif des travailleurs. Elle rend à une mère désolée son fils unique, qu'une chute a brisé.

 

A peine la vierge a-t-elle prié, les démons frémissent, la paix est rendue aux énergumènes, l'espoir aux infirmes, le pardon aux coupables.

 

En sa main, des flambeaux se rallument d'une manière céleste ; par elle, un fleuve au vaste lit rentre docilement dans ses rives.

 

Après sa mort, vivant encore par ses mérites, elle calme les ardeurs du feu sacré ;

 

Elle qui, dans ce monde, avait vaincu en elle-même les feux de la concupiscence.

 

La mort, les maladies, les démons, les éléments, obéissent à ses ordres.

 

Ainsi Geneviève, par ses prières, domine les lois de la nature.

 

Ainsi la vertu du Christ opère de grandes choses dans les plus petites.

 

Au Christ donc pour tant de merveilles, louange assidue, gloire éternelle !

Amen.


Vierge fidèle, ô Geneviève ! nous vous rendons gloire pour les mérites que le divin Enfant s'est plu à réunir en vous. Vous avez apparu sur notre patrie comme un Ange tutélaire ; vos prières ont été longtemps  l'objet de la confiance des Français ; et vous vous êtes fait gloire, au ciel et sur la terre, de protéger la capitale du royaume de Clovis, de Charlemagne et de saint Louis.

Des temps dignes d'exécration sont venus, durant lesquels votre culte a été sacrilègement abrogé, vos temples  fermés, vos  précieuses reliques profanées. Cependant, vous ne nous avez pas abandonnés ; vous avez imploré pour nous des jours meilleurs ; et nous pouvons  reprendre quelque confiance, quand nous voyons votre culte refleurir parmi nous, malgré des profanations plus récentes ajoutées aux anciennes.

En cette époque de l'année qu'embellit et consacre votre nom, bénissez le peuple chrétien. Ouvrez nos cœurs à l'intelligence du mystère de la Crèche. Retrempez cette nation qui vous est toujours chère aux pures sources  de la foi, et obtenez de l'Emmanuel que sa Naissance, renouvelée chaque année, devienne enfin une époque  de salut et de vraie régénération. Nous sommes malades,  nous périssons,  parce que les vérités sont diminuées chez nous, selon la  parole de David ; et la vérité s'est obscurcie, parce que l'orgueil a pris la place de la foi, l'indifférence celle de l'amour.

Jésus connu et aimé dans le mystère de son ineffable Incarnation peut seul nous rendre la vie et la lumière. Vous  qui  l'avez reçu, qui l'avez aimé, durant votre longue vie si pure, menez-nous à son berceau.

Veillez, ô  puissante  bergère, sur la ville qui 
vous est confiée.

Gardez-la des excès qui semblent quelquefois la rendre semblable à une grande cité païenne.

Dissipez les tempêtes qui se forment dans son sein ; d'apôtre de l'erreur, qu'elle consente enfin à devenir disciple de la vérité.

Nourrissez encore son peuple qui meurt de faim ; mais soulagez surtout ses misères morales.

Calmez ces fièvres ardentes qui brûlent les âmes, et sont plus terribles encore que ce mal dévorant qui ne brûlait que les corps. Près de votre sépulcre vide, du haut de la Montagne que domine le vaste temple qui s'élève sous votre nom et reste vôtre de par l'Eglise et nos pères, en dépit des entreprises répétées de la force brutale, veillez sur cette jeunesse de France qui se presse autour des chaires de la science humaine, jeunesse si souvent trahie par les enseignements mêmes qui devraient la diriger, et assurer à la patrie des générations chrétiennes.

La croix brille toujours, malgré l'enfer, sur la coupole de votre sanctuaire profané ;
Panthéon
ne permettez pas qu'elle en soit descendue. Que bientôt cette croix immortelle règne de nouveau pleinement sur nous ; qu'elle plane du sommet de votre temple sur toutes les habitations de la cité maîtresse, rendue à son antique foi, à votre culte, à votre ancienne protection.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 09:00
Laissez de côté tout ce qui vous empêche de rencontrer Dieu et il viendra à vous avec toute sa tendresse, tout son amour, toute sa paix.

Le Seigneur est grand. Le Seigneur est merveilleux. Et nous savons que l’appel du Seigneur au salut vaut pour chacun d’entre nous.


extrait du livre : La puissance de l'amour de Dieu dans sa Parole



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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 05:00


La journée des Mages par Sassetta

La Fête de l'Epiphanie est la suite du mystère de Noël ; mais elle se présente, sur le Cycle chrétien, avec une grandeur qui lui est propre. Son nom. qui signifie Manifestation, indique assez qu'elle est destinée à honorer l'apparition d'un Dieu au milieu des hommes. 

L'Eglise Grecque donne à cette Fête le vénérable et mystérieux nom de Théophanie, si célèbre dans l'antiquité pour signifier une Apparition divine. On trouve ce nom dans Eusèbe, dans saint Grégoire de Nazianze, dans saint Isidore de Péluse ; il est le propre titre de la Fête dans les livres liturgiques de l'Eglise Grecque.


Les Orientaux appellent encore cette solennité Les Saintes Lumières, à cause du Baptême que l'on conférait autrefois en ce jour, en mémoire du Baptême de Jésus-Christ dans le Jourdain. On sait
que le Baptême est appelé dans les Pères Illumination, et ceux qui l’ont reçu en sont illuminés.

Enfin, nous nommons familièrement, en France, cette fête la Fête des Rois, en souvenance des Mages, dont la venue à Bethléhem est particulièrement solennisée aujourd'hui.


L'Epiphanie partage avec les Fêtes de Noël, de Pâques, de l'Ascension et de la Pentecôte, l'honneur d'être qualifiée de jour très saint, au Canon de la Messe ; et on la range parmi les fêtes cardinales, c'est-à-dire parmi les solennités sur lesquelles repose l'économie de l'Année liturgique.

Ce jour de l'Epiphanie du Seigneur est donc véritablement un grand jour ; et l'allégresse dans laquelle nous a plongés la Nativité du divin Enfant doit s'épanouir, tout de nouveau, dans cette
solennité. En effet, ce second rayonnement de la Fête de Noël nous montre la gloire du Verbe incarné dans une splendeur nouvelle ; et sans nous faire perdre de vue les charmes ineffables du divin Enfant, il manifeste dans tout l'éclat de sa divinité le Sauveur qui nous a apparu dans son amour. Ce ne sont plus seulement les bergers qui sont appelés par les Anges à reconnaître le VERBE FAIT CHAIR, c'est le genre humain, c'est la nature entière que la voix de Dieu même convie à l’ adorer et à l'écouter.

Si nous considérons maintenant en détail le multiple objet de la solennité, nous remarquons d'abord que l'adoration des Mages est celui des trois mystères que la sainte Eglise Romaine honore aujourd'hui avec le plus de complaisance. La majeure partie des chants de l'Office et de la Messe est employée à le célébrer ; et les deux grands Docteurs du Siège Apostolique, saint Léon et saint Grégoire, ont paru vouloir y insister presque uniquement, dans leurs Homélies sur cette fête, quoiqu'ils confessent avec saint Augustin, saint
Paulin de Nole, saint Maxime de Turin, saint Pierre Chrysologue, saint Hilaire d'Arles, et saint Isidore de Séville, la triplicité du mystère de l'Epiphanie. La raison de la préférence de l'Eglise Romaine pour le mystère de la Vocation des Gentils, vient de ce que ce grand mystère est souverainement glorieux à Rome, qui, de chef de la gentilité qu'elle était jusqu'alors, est devenue le chef de l'Eglise chrétienne et de l'humanité, par la vocation céleste qui appelle en ce jour tous les peuples à l'admirable lumière de la foi, en la personne des Mages.

L'Eglise Grecque ne fait point aujourd'hui une mention spéciale de l'adoration des Mages; elle a réuni ce mystère à celui de la Naissance du Sauveur dans ses Offices pour le jour de Noël. Toutes ses louanges, dans la présente solennité, ont pour objet unique le Baptême de Jésus-Christ.


Ce second mystère de l'Epiphanie est célébré en commun avec les deux autres par l'Eglise latine, au six janvier. Il en est fait plusieurs fois mention dans l'Office d'aujourd'hui ; mais la venue des Mages au berceau du Roi nouveau-né attirant surtout l'attention de Rome chrétienne en cette journée, il a été nécessaire, pour que le mystère de la sanctification des eaux fût dignement honoré, d'en attacher la mémoire à un autre jour. L'Octave de l'Epiphanie a été choisie par l'Eglise d'Occident pour honorer spécialement le Baptême du Sauveur.


Le troisième mystère de l'Epiphanie étant aussi un peu offusqué par l'éclat du premier, quoiqu'il soit plusieurs fois rappelé dans les chants de la Fête, sa célébration spéciale a été pareillement remise à un autre jour, savoir au deuxième Dimanche après l'Epiphanie.


Plusieurs Eglises ont réuni au mystère du changement de l’eau en vin celui de la multiplication des pains, qui renferme en effet plusieurs analogies avec le premier, et dans lequel le Sauveur manifesta pareillement sa puissance divine ; mais l'Eglise Romaine, en tolérant cet usage dans les rites Ambrosien et Mozarabe, ne l'a jamais reçu, pour ne pas déroger au nombre de trois qui doit marquer sur le Cycle les triomphes du Christ ; et aussi parce que saint Jean nous apprend, dans son Evangile, que le miracle de la multiplication des pains eut lieu aux approches de la Fête de Pâques : ce qui ne pourrait convenir en aucune façon à l'époque de l'année où l'on célèbre l'Epiphanie.


Pour la disposition des matières, dans cette solennité, nous garderons l'ordre suivant. Aujourd'hui, nous honorerons avec l'Eglise les trois mystères à la fois ; dans le cours de l'Octave, nous contemplerons le mystère de la venue des Mages ; nous vénérerons le Baptême du Sauveur, au jour même de l'Octave ; et nous traiterons le mystère des Noces de Cana, au deuxième Dimanche après la fête, jour auquel l'Eglise a réuni, dans ces derniers temps, avec une parfaite harmonie, la solennité du très saint Nom de Jésus.


Livrons-nous donc tout entiers à l'allégresse d'un si beau jour ; et dans cette fête de la Théophanie, des saintes Lumières, des Rois Mages, considérons avec amour l'éblouissante lumière de notre divin Soleil qui monte à pas de géant, comme dit le Psalmiste, et qui verse sur nous les flots d'une lumière aussi douce qu'éclatante. Déjà les bergers accourus à la voix de l'Ange ont vu renforcer leur troupe fidèle ; le prince des Martyrs, le Disciple Bien-Aimé, la blanche cohorte
 des Innocents, le glorieux Thomas, Silvestre, le Patriarche de la paix, ne sont plus seuls à veiller sur le berceau de l'Emmanuel ; leurs rangs s'ouvrent pour laisser passer les Rois de l'Orient, porteurs des vœux et des adorations de l'humanité entière.

L'humble étable est devenue trop étroite pour un tel concours ; et Bethléhem apparaît vaste comme l'univers. Marie, le Trône de la divine Sagesse, accueille tous les membres de cette cour avec son gracieux sourire de Mère et de Reine ; elle présente son Fils aux adorations de la terre et aux complaisances du ciel. Dieu se manifeste aux hommes, parce qu'il est grand ; mais il se manifeste par Marie, parce qu'il est miséricordieux.
 

La représentation des trois mystiques
 présents des Mages n'était pas seulement usitée à la cour des rois : la piété des fidèles au moyen âge présentait aussi au Prêtre pour qu'il les bénît, en la Fête de l'Epiphanie, de l'or, de l'encens et de la myrrhe ; et l'on conservait en l'honneur des trois Rois ces signes touchants de leur dévotion envers le Fils de Marie, comme un gage de bénédiction pour les maisons et pour les familles. Cet usage s'est conservé encore en quelques diocèses d'Allemagne, et il n'a disparu du Rituel Romain que dans l'édition de Paul V, qui crut devoir supprimer plusieurs bénédictions, que la piété des fidèles ne réclamait plus que rarement.

Un autre usage a subsisté plus longtemps, inspiré aussi par la piété naïve des âges de foi. Pour honorer la royauté des Mages venus de l'Orient vers l'Enfant de Bethléhem, on élisait au sort, dans chaque famille, un Roi pour cette fête de l'Epiphanie. Dans un festin animé d'une joie pure, et qui rappelait celui des Noces de Galilée, on rompait un gâteau ; et l'une des parts servait à désigner le convive auquel était échue cette royauté d'un moment. Deux portions du gâteau étaient détachées pour être offertes à l'Enfant Jésus et à Marie, en la personne des pauvres, qui se réjouissaient aussi en ce jour du triomphe du Roi humble et pauvre. Les joies de la famille se confondaient encore une fois avec celles de la Religion ; les liens de la nature, de l'amitié, du voisinage, se resserraient autour de cette table des Rois ; et si la faiblesse humaine pouvait apparaître quelquefois dans l'abandon d'un festin, l'idée chrétienne n'était pas loin, et veillait au fond des cœurs.


Heureuses encore aujourd'hui les familles au sein desquelles la fête des Rois se célèbre avec une pensée chrétienne ! Longtemps, un faux zèle
a déclamé contre ces usages naïfs dans lesquels la gravité des pensées de la foi s'unissait aux épanchements de la vie domestique ; on a attaqué ces traditions de famille sous le prétexte du danger de l'intempérance , comme si un festin dépourvu de toute idée religieuse était moins sujet aux excès. Par une découverte assez difficile, peut-être, à justifier, on est allé jusqu'à prétendre que le gâteau de l'Epiphanie, et la royauté innocente qui l'accompagne, n'étaient qu'une imitation des Saturnales païennes : comme si c'était la première fois que les anciennes fêtes païennes auraient eu à subir une transformation chrétienne. Le résultat de ces poursuites imprudentes devait être et a été, en effet, sur ce point comme sur tant d'autres, d'isoler de l'Eglise les mœurs de la famille, d'expulser de nos traditions une manifestation religieuse, d'aider à ce qu'on appelle la sécularisation de la société. Dans une grande partie de la France, le festin des Rois est resté ; et l'intempérance a seule désormais la charge d'y présider.

Mais retournons contempler le triomphe du royal Enfant dont la gloire resplendit en ce jour avec tant d'éclat. La sainte Eglise va nous initier elle-même aux mystères que nous avons à célébrer. Revêtons-nous de la foi et de l'obéissance des Mages ; adorons, avec le Précurseur, le divin Agneau au-dessus duquel s'ouvrent les cieux ; prenons place au mystique festin de Cana, auquel préside notre Roi trois fois manifesté, et trois fois glorieux. Mais, dans les deux derniers prodiges, ne perdons pas de vue l'Enfant de Bethléhem, ne cessons pas non plus de voir le grand Dieu du Jourdain, et le maître des éléments.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique


Journey of the Three Magi to Bethlehem by  Leonaer Bramer

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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 12:00

Qui me donnera ces chants de psaumes, ces veilles, ces élans vers Dieu dans la prière et cette vie, pour ainsi dire, immatérielle et incorporelle ?

Qui me donnera cette union de sentiments et d’âme avec des frères qui se divinisent et s’élèvent sous ta conduite ? 

Qui me donnera cette émulation et cette ardeur pour la vertu, que nous avons confirmées par des règles et des lois ?

Qui me donnera ce zèle à étudier la parole divine et cette lumière que nous trouvions sous la direction de l’Esprit ? 

Ou bien, pour ne parler que des choses secondaires et moins importantes, qui me rendra ces occupations journalières et ces travaux manuels ; ce bois à couper et ces pierres à casser ; ces arbres à planter et à arroser ; ce platane — un platane plus précieux que celui de Xerxès —, sous lequel venait s’asseoir non pas un roi amolli, mais un moine contrit. Ce platane, c’est moi qui l’ai planté, c’est Apollos — autrement dit, ton Excellence —, qui l’a arrosé, mais c’est Dieu qui l’a fait croître pour notre honneur et pour qu’il reste chez vous un souvenir de nos travaux, un souvenir semblable à la verge fleurie d’Aaron, qui était conservée dans l’arche, ainsi que le dit l’Écriture et que nous le croyons.

Mais s’il est bien facile de former ces désirs, il ne l’est pas du tout de les réaliser ! Assiste-moi, du moins, inspire-moi la vertu, travaille avec moi et fais par tes prières que nous conservions ce que nous avons déjà gagné au lieu de le voir se dissiper peu à peu, comme une ombre au déclin du jour. Car c’est toi que je respire plutôt que l’air, et ma seule vie c’est d’être avec toi, soit réellement, soit, quand tu es absent, par le souvenir.


Grégoire de Nazianze
Lettre à Basile de Césarée

Grégoire de Nazianze, Poèmes et lettres, choisis et traduits avec introduction et notes par Paul Gallay
Patristique.org

Grégoire de Nazianze
Icon of St Gregory Nazianzen painted by the contemporary iconographer Aidan Hart

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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 09:00



Le huitième jour de la Naissance du Sauveur est arrivé ; l'étoile qui conduit les Mages approche de Bethléhem ; encore cinq jours, et elle s'arrêtera sur le lieu où repose l'Enfant divin.

Aujourd'hui, ce Fils de l'Homme doit être circoncis, et marquer, par ce premier sacrifice de sa chair innocente, le huitième jour de sa vie mortelle. Aujourd'hui, un nom va lui être donné ; et ce nom sera celui de Jésus, qui veut dire Sauveur. Les mystères se pressent dans cette grande journée ; recueillons-les tous, et honorons-les dans toute la religion et toute la tendresse de nos coeurs.


Mais ce jour n'est pas seulement consacré à honorer la Circoncision de Jésus ; le mystère de cette Circoncision fait partie d'un plus grand encore, celui de l'Incarnation et de l'Enfance du Sauveur ; mystère qui ne cesse d'occuper l'Eglise, non seulement durant cette Octave, mais pendant les quarante jours du Temps de Noël. Cette grande journée offre place encore à un autre objet digne d'émouvoir la piété
des fidèles. Cet objet est Marie, Mère de Dieu.

Aujourd'hui, l'Eglise célèbre spécialement l'auguste prérogative de cette divine Maternité, conférée à une simple créature, coopératrice du grand ouvrage du salut des hommes.


Autrefois la sainte Eglise Romaine célébrait deux Messes au premier janvier : l'une pour l'Octave de Noël, l'autre en l'honneur de Marie. Depuis, elle les a réunies en une seule, de même qu'elle a mélangé dans le reste de l'Office de ce jour les témoignages de son adoration envers le Fils, aux expression- de son admiration et de sa tendre confiance envers la Mère.


Pour payer son tribut d'hommages à celle qui nous a donné l'Emmanuel, l'Eglise Grecque n'attend pas le huitième jour de la Naissance de ce Verbe fait chair. Dans son impatience, elle consacre à Marie le propre lendemain de Noël, le 26 décembre, sous le titre de Synaxe de la Mère de Dieu, réunissant ces deux solennités en une seule, en sorte qu'elle n'honore saint Etienne que le 27 décembre.


Pour nous, fils aînés de la sainte Eglise Romaine, épanchons aujourd'hui tout l'amour de nos cœurs envers la Vierge-Mère, et conjouissons-nous à la félicité qu'elle éprouve d'avoir enfanté son Seigneur et le nôtre. Durant le saint Temps de l'Avent, nous l'avons considérée enceinte du salut du monde ; nous avons proclamé la souveraine dignité de cette Arche de la nouvelle alliance qui offrait dans ses chastes flancs comme un autre ciel à la Majesté du Roi des siècles. Maintenant, elle l'a mis au jour, ce Dieu enfant ; elle l'adore ; mais elle est sa Mère. Elle a le droit de l'appeler son Fils; et lui, tout Dieu qu'il est, la nomme en toute vérité sa Mère.


Ne nous étonnons donc plus que l'Eglise exalte avec tant d'enthousiasme Marie et ses grandeurs. Comprenons au contraire que tous les éloges qu'elle peut lui donner, tous les hommages qu'elle peut lui offrir dans son culte, demeurent toujours beaucoup au-dessous de ce qui est dû à la Mère du Dieu incarné.

Personne sur la terre n'arrivera jamais à décrire, pas même à comprendre tout ce que cette sublime prérogative renferme de gloire. En effet, la dignité de Marie provenant de ce qu'elle est Mère d'un Dieu, il serait nécessaire, pour la mesurer dans son étendue, de comprendre préalablement la Divinité elle-même. C'est à un Dieu que Marie a donné la nature humaine ; c'est un Dieu qu'elle a eu pour Fils ; c'est un Dieu qui s'est fait gloire de lui être soumis, selon l'humanité ; la valeur d'une si haute dignité dans une simple créature ne peut donc être estimée qu'en la rapprochant de la souveraine perfection du grand Dieu qui daigne ainsi se constituer sous sa dépendance. Anéantissons-nous donc en présence de la Majesté du Seigneur ; et humilions-nous devant la souveraine dignité de celle qu'il s'est choisie pour Mère.


Que si nous considérons maintenant les sentiments qu'une telle situation inspirait à Marie à l'égard de son divin Fils, nous demeurons encore confondus par la sublimité du mystère. Ce Fils, qu'elle allaite, qu'elle tient dans ses bras, qu'elle presse contre son cœur, elle l'aime, parce qu'il est le fruit de ses entrailles ; elle l'aime, parce qu'elle est mère, et que la mère aime son fils comme elle-même et plus qu'elle-même ; mais si elle vient à considérer la majesté infinie de Celui qui se confie ainsi à son amour et à ses caresses, elle tremble et se sent près de défaillir, jusqu'à ce que son
cœur de Mère la rassure au souvenir des neuf mois que cet Enfant a passés dans son sein, et du sourire filial avec lequel il lui sourit au moment où elle l'enfanta. Ces deux grands sentiments de la religion et de la maternité se confondent dans ce cœur sur ce seul et divin objet. Se peut-il imaginer quelque chose de plus sublime que cet état de Mère de Dieu ; et n'avions-nous pas raison de dire que, pour le comprendre tel qu'il est en réalité, il nous faudrait comprendre Dieu lui-même, qui seul pouvait le concevoir dans son infinie sagesse, et seul le réaliser dans sa puissance sans bornes ?

Une Mère de Dieu ! tel est le mystère pour la réalisation duquel le monde était dans l'attente depuis tant de siècles ; l'œuvre qui, aux yeux de Dieu, dépassait à l'infini, comme importance, la création d'un million de mondes. Une création n'est rien pour sa puissance ; il dit, et toutes choses sont faites. Au contraire, pour qu'une créature devienne Mère de Dieu, il a dû non seulement intervertir toutes les lois de la nature en rendant féconde la virginité, mais se placer divinement lui-même dans des relations de dépendance, dans des relations filiales, à l'égard de l'heureuse créature qu'il a choisie. Il a dû lui conférer des droits sur lui-même, accepter des devoirs envers elle ; en un mot, en faire sa Mère et être son Fils.


Il suit de là que les bienfaits de cette Incarnation que nous devons à l'amour du Verbe divin, nous pourrons et nous devrons, avec justice, les rapporter dans un sens véritable, quoique inférieur, à Marie elle-même. Si elle est Mère de Dieu, c'est qu'elle a consenti à l'être. Dieu a daigné non  seulement  attendre  ce consentement,
mais en faire dépendre la venue de son Fils dans la chair. Comme ce Verbe éternel prononça sur le chaos ce mot FIAT, et la création sortit du néant pour lui répondre ; ainsi, Dieu étant attentif, Marie prononça aussi ce mot FIAT, qu'il me soit fait selon votre parole, et le propre Fils de Dieu descendit dans son chaste sein. Nous devons donc notre Emmanuel, après Dieu, à Marie, sa glorieuse Mère.

Cette nécessité indispensable d'une Mère de Dieu, dans le plan sublime du salut du monde, devait déconcerter les artifices de l'hérésie qui avait résolu de ravir la gloire du Fils de Dieu. Selon Nestorius, Jésus n'eût été qu'un homme ; sa Mère n'était donc que la mère d'un homme : le mystère de l'Incarnation était anéanti. De là, l'antipathie de la société chrétienne contre un si odieux système. D'une seule voix, l'Orient et l'Occident proclamèrent le Verbe fait chair, en unité de personne, et Marie véritablement Mère de Dieu, Deipara, Theotocos, puisqu'elle a enfanté Jésus-Christ.

Il était donc bien juste qu'en mémoire de cette grande victoire remportée au concile d'Ephèse, et pour témoigner de la tendre vénération des chrétiens envers la Mère de Dieu, des monuments solennels s'élevassent qui attesteraient aux siècles futurs cette suprême manifestation. Ce fut alors que commença dans les Eglises grecque et latine le pieux usage de joindre, dans la solennité de Noël, la mémoire de la Mère au culte du Fils. Les jours assignés à cette commémoration furent différents ; mais la pensée de religion était la même.


A Rome, le saint Pape Sixte III fit décorer l'arc triomphal de l'Eglise de Sainte-Marie ad Praesepe,  de  l'admirable Basilique  de  Sainte-
Marie-Majeure, par une immense mosaïque à la gloire de la Mère de Dieu. Ce précieux témoignage delà foi du cinquième siècle est arrivé jusqu'à nous ; et au milieu du vaste ensemble sur lequel figurent, dans leur mystérieuse naïveté, les événements racontés par les saintes Ecritures et les plus vénérables symboles, on peut lire encore la noble inscription par laquelle le saint Pontife dédiait ce témoignage de sa vénération envers Marie, Mère de Dieu, au  peuple fidèle : XISTUS EPISCOPUS PLEBI DEI. 

Des chants spéciaux furent composés aussi à Rome pour célébrer le grand mystère du Verbe fait homme par Marie. De sublimes Répons, de magnifiques Antiennes, ornés d'un chant grave et mélodieux, vinrent servir d'expression à la piété de l'Eglise et des peuples, et ils ont porté cette expression à travers tous les siècles.

La Station est à Sainte-Marie au delà du Tibre. Il était bien juste de glorifier cette Basilique à jamais vénérable entre celles que la piété catholique a consacrées à Marie. La plus ancienne des Eglises de Rome dédiées à la sainte Vierge, elle lui fut consacrée par saint Calliste, dès le troisième siècle, dans l'ancienne Taberna Meritoria, lieu célèbre chez les auteurs païens eux-mêmes par cette fontaine d'huile qui en sortit, sous le règne d'Auguste, et coula jusqu'au Tibre. La piété des peuples s'est plu à voir, dans cet événement, un symbole du Christ, unctus, qui devait
bientôt  naître ;  et  la  Basilique  porte  encore aujourd'hui le titre de Fons olei.


Entre ces pièces liturgiques, il est des Antiennes que l'Eglise Grecque chante avec nous, dans sa langue, en ces mêmes jours, et qui attestent l'unité de la foi en même temps que la communauté des sentiments, en présence du grand mystère du Verbe incarné.

L'Eglise Grecque, au 26 Décembre, jour consacré par elle à la Mère de Dieu, prodigue de pompeuses louanges à Marie. Nous empruntons à ses Menées les deux seules strophes qui suivent, dont la première est en même temps l'Antienne de Benedictus du jour de la Circoncision, au Bréviaire Romain.


Un mystère admirable se manifeste aujourd'hui : les deux natures s'unissent dans un prodige nouveau ; Dieu se fait homme ; il reste ce qu'il était, il prend ce qu'il n'était pas, sans souffrir ni mélange ni division. La vigne mystique, après avoir produit sans culture la céleste grappe, la soutenait sur ses bras, comme sur ses rameaux : Tu es mon fruit, disait-elle, tu es ma vie ; je sais de toi-même que je suis encore ce que j'étais, ô mon Dieu ! car le sceau de ma virginité n'a point été brisé : c'est pourquoi je te proclame immuable et Verbe fait chair.

Je n'ai point connu l'homme, mais je te reconnais pour le libérateur de la commune perdition ; je suis toujours chaste, même après ta naissance. Tel tu trouvas mon sein, tel tu l'as laissé : c'est pourquoi toute créature me chante et s'écrie : "Réjouis-toi, ô pleine de grâce !"


Maintenant, que rendrons-nous au Sauveur de nos âmes, pour la Circoncision qu'il a daigné souffrir, afin de nous montrer son amour ? Nous devrons suivre le conseil de l'Apôtre (Coloss. II, II), et circoncire notre cœur de toutes ses mauvaises affections, en retrancher le péché et ses convoitises, vivre enfin de cette nouvelle vie dont Jésus enfant nous apporte du ciel le simple et sublime modèle. Travaillons à le consoler de cette première douleur ; et rendons-nous de plus en plus attentifs aux exemples qu'il nous donne.
 

A la louange du Dieu circoncis, nous chanterons cette belle Séquence empruntée aux anciens Missels de l'Eglise de Paris.

 

SEQUENCE
 

Aujourd'hui, est apparue la merveilleuse vertu de la grâce, dans la Circoncision d'un Dieu.

 

Un Nom céleste, un Nom de salut, le Nom de Jésus lui est donné.

 

C'est le Nom qui sauve l'homme, le Nom que la bouche du Seigneur a prononcé dès l'éternité.

 

Dès longtemps, à la Mère de Dieu, dès longtemps, à l'époux de la Vierge, un Ange l'a révélé.

 

Nom sacré, tu triomphes de la rage de Satan et de l'iniquité du siècle.

 

Jésus, notre rançon, Jésus, espoir des affligés, guérissez nos âmes malades.

 

A tout ce qui manque à l'homme suppléez par votre Nom, qui porte avec lui le salut.

 

Que votre Circoncision épure notre cœur, cautérise ses plaies.

 

Que votre sang répandu lave nos souillures, rafraîchisse notre aridité, qu'il console nos afflictions.

 

En ce commencement d'année, pour étrennes fortunées, préparez notre récompense, ô Jésus !

Amen


Adam de Saint-Victor nous offre, pour louer dignement la Mère de Dieu, cette gracieuse composition liturgique qui a été longtemps un des plus beaux ornements des anciens Missels Romains-Français.

 

SÉQUENCE
 

Salut ! ô Mère du Sauveur ! vase élu, vase d'honneur, vase de céleste grâce.

 

Vase prédestiné éternellement, vase insigne, vase richement ciselé par la main de la Sagesse.

 

Salut ! Mère sacrée du Verbe, fleur sortie des épines, fleur sans épines ; fleur, la gloire du buisson.

 

Le buisson, c'est nous ; nous déchirés par les épines du péché ; mais vous, vous n'avez pas connu d'épines.

 

Porte fermée, fontaine des jardins, trésor des parfums, trésor des aromates,

 

Vous surpassez en suave odeur la branche du cinnamome, la myrrhe, l'encens et le baume.

 

Salut ! la gloire des vierges, la Médiatrice des hommes, la mère du salut.

 

Myrte de tempérance, rose de patience, nard odoriférant.

 

Vallée d'humilité, terre respectée par le soc, et abondante en moissons.

 

La fleur des champs, le beau lis des vallons, le Christ est sorti de vous.

 

Paradis céleste, cèdre que le fer n'a point touché, répandant sa douce vapeur.

 

En vous est la plénitude de l'éclat et de la beauté, de la douceur et des parfums.

 

Trône de Salomon, à qui nul trône n'est semblable, pour l'art et la matière.

 

En ce trône, l'ivoire par sa blancheur figure le mystère de chasteté, et l'or par son éclat signifie la charité.

 

Votre palme est à vous seule, et vous demeurez sans égale sur la terre et au palais du ciel.

 

Gloire du genre humain, en vous sont les privilèges des vertus, au-dessus de tous.

 

Le soleil brille plus que la lune, et la lune plus que les étoiles ; ainsi Marie éclate entre toutes les créatures.

 

La lumière sans éclipse, c'est la chasteté de la Vierge ; le feu qui jamais ne s'éteint, c'est sa charité immortelle.

 

Salut ! mère de miséricorde, et de toute la Trinité l'auguste habitation.

 

Mais  à  la majesté  du  Verbe incarné  vous  avez offert un sanctuaire spécial.

 

O Marie ! étoile de la mer, dans votre dignité suprême, vous dominez sur tous les ordres de la céleste hiérarchie.

 

Sur votre trône élevé du ciel, recommandez-nous à votre Fils ; obtenez que les terreurs ou les tromperies de nos ennemis ne triomphent pas de notre faiblesse.

 

Dans la lutte que nous soutenons, défendez-nous par votre appui; que la violence de notre ennemi plein d'audace et de fourberie cède à votre force souveraine ; sa ruse, à votre prévoyance.

 

Jésus ! Verbe du Père souverain, gardez les serviteurs de votre Mère ; déliez les pécheurs, sauvez-les par votre grâce, et imprimez sur nous les traits de votre clarté glorieuse.

Amen


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique




The Ghent Altarpiece, Virgin Mary by Jan van Eyck

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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 05:42

400 spotlights illuminate the Eiffel Tower during the New Year's ...
400 spotlights illuminate the Eiffel Tower during the New Year's Eve in Paris, Thursday, Dec. 31, 2009
Revellers celebrate the New Year in front of the Eiffel Tower ...
Revellers celebrate the New Year in front of the Eiffel Tower in Paris January 1, 2010
French riot police patrol in front of the Eiffel Tower in Paris ...

Revellers celebrate the New Year in front of the Eiffel Tower ...


People celebrate the New Year on the Champs Elysee avenue in ...

People celebrate the New Year on the Champs Elysee avenue in Paris January 1, 2010

 Revellers celebrate the New Year's Eve on the Champs Elysees ...
Revellers celebrate the New Year on the Champs Elysees Avenue in Paris January 1, 2010

Revellers celebrate the New Year on the Champs Elysees Avenue ...

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Revellers celebrate the New Year on the Champs Elysees Avenue ...

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FILE - In this photo taken early Sunday Jan. 1, 2006, revellers ...
 In this photo taken early Sunday Jan. 1, 2006, revellers drink champagne as they celebrate the New Year on the Champs Elysees avenue in Paris. French partygoers have a reason to forget, just for a New Year's moment, 2009's festering economic pains, job fears and mortgage woes : unusually cheap Champagne



Revellers celebrate the New Year on the Champs Elysees Avenue ... 


http://news.yahoo.com/
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