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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

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Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

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Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

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SALVE REGINA

6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 12:00

L’Europe doit encore à l’Église le petit nombre de bonnes lois qu’elle possède.

 

Il n’y a peut-être point de circonstance en matière civile qui n’ait été prévue par le droit canonique, fruit de l’expérience de quinze siècles et du génie des Innocent et des Grégoire. Les empereurs et les rois les plus sages, tels que Charlemagne et Alfred le Grand, ont cru ne pouvoir mieux faire que de recevoir dans le code civil une partie de ce code ecclésiastique où viennent se fondre la loi lévitique, l’Evangile et le droit romain. Quel vaisseau pourtant que cette Église ! qu’il est vaste, qu’il est miraculeux !

 

En élevant le mariage à la dignité de sacrement, Jésus-Christ nous a montré d’abord la grande figure de son union avec l’Église. Quand on songe que le mariage est le pivot sur lequel roule l’économie sociale, peut-on supposer qu’il soit jamais assez saint ? On ne saurait trop admirer la sagesse de celui qui l’a marqué du sceau de la religion.

 

L’Église a multiplié ses soins pour un si grand acte de la vie. Elle a déterminé les degrés de parenté où l’union de deux époux serait permise. Le droit canonique, reconnaissant les générations simples, en partant de la souche, a rejeté jusqu’à la quatrième le mariage que le droit civil, en comptant les branches doubles, fixait à la seconde : ainsi le voulait la loi d’Arcade, insérée dans les Institutes de Justinien.

 

Mais l’Église, avec sa sagesse accoutumée, a suivi dans ce règlement le changement progressif des mœurs. Dans les premiers siècles du christianisme, la prohibition de mariage s’étendait jusqu’au septième degré ; quelques conciles même, tels que celui de Tolède dans le VIe siècle, défendaient d’une manière illimitée toute union entre les membres d’une même famille.

 

L’esprit qui a dicté ces lois est digne de la pureté de notre religion. Les païens sont restés bien au-dessous de cette chasteté chrétienne. A Rome, le mariage entre cousins germains était permis ; et Claude, pour épouser Agrippine, fit porter une loi à la faveur de laquelle l’oncle pouvait s’unir à la nièce. Solon avait laissé au frère la liberté d’épouser sa sœur utérine.

 

L’Église n’a pas borné là ses précautions. Après avoir suivi quelque temps le Lévitique, touchant les Affins, elle a fini par déclarer empêchements dirimants de mariage tous les degrés d’affinité correspondant aux degrés de parenté où le mariage est défendu. Enfin, elle a prévu un cas qui avait échappé à tous les jurisconsultes : ce cas est celui dans lequel un homme aurait entretenu un commerce illicite avec une femme. L’Église déclare qu’il ne peut choisir une épouse dans la famille de cette femme, au-dessus du second degré. Cette loi, connue très anciennement dans l’Église, mais fixée par le concile de Trente, a été trouvée si belle, que le code français, en rejetant la totalité du concile, n’a pas laissé de recevoir le canon.

 

Au reste, les empêchements de mariage de parent à parent, si multipliés par l’Église, outre leurs raisons morales et spirituelles, tendent politiquement à diviser les propriétés et à empêcher qu’à la longue tous les biens de l’État ne s’accumulent sur quelques têtes.

 

L’Église a conservé les fiançailles, qui remontent à une grande antiquité. Aulu-Gelle nous apprend qu’elles furent connues du peuple du Latium ; les Romains les adoptèrent ; les Grecs les ont suivies ; elles étaient en honneur sous l’ancienne alliance ; et dans la nouvelle, Joseph fut fiancé à Marie. L’intention de cette coutume est de laisser aux deux époux le temps de se connaître avant de s’unir.

 

Dans nos campagnes, les fiançailles se montraient encore avec leurs grâces antiques. Par une belle matinée du mois d’août, un jeune paysan venait chercher sa prétendue à la ferme de son futur beau-père. Deux ménétriers, rappelant nos anciens minstrels, ouvraient la pompe en jouant sur leurs violons des romances du temps de la chevalerie ou des cantiques des pèlerins. Les siècles, sortis de leurs tombeaux gothiques, semblaient accompagner cette jeunesse avec leurs vieilles mœurs et leurs vieux souvenirs. L’épousée recevait du curé la bénédiction des fiançailles, et déposait sur l’autel une quenouille entourée de rubans. On retournait ensuite à la ferme ; la dame et le seigneur du lieu, le curé et le juge du village s’asseyaient avec les futurs époux, les laboureurs et les matrones, autour d’une table où étaient servis le verrat d’Eumée et le veau gras des patriarches. La fête se terminait par une ronde dans la grange voisine ; la demoiselle du château dansait, au son de la musette, une ballade avec le fiancé, tandis que les spectateurs étaient assis sur la gerbe nouvelle, avec les souvenirs des filles de Jéthro, des moissonneurs de Booz et des fiançailles de Jacob et de Rachel.

 

La publication des bans suit les fiançailles. Cette excellente coutume, ignorée de l’antiquité, est entièrement due à l’Église. Il faut la reporter au delà du XIVe siècle, puisqu’il en est fait mention dans une décrétale du pape Innocent III. Le même pape l’a transformée en règle générale dans le concile de Latran ; le concile de Trente l’a renouvelée, et l’ordonnance de Blois l’a fait recevoir parmi nous. L’esprit de cette loi est de prévenir les unions clandestines et d’avoir connaissance des empêchements de mariage qui peuvent se trouver entre les parties contractantes.

 

Mais enfin le mariage chrétien s’avance ; il vient avec un tout autre appareil que les fiançailles. Sa démarche est grave et solennelle, sa pompe silencieuse et auguste ; l’homme est averti qu’il commence une nouvelle carrière. Les paroles de la bénédiction nuptiale (paroles que Dieu même prononça sur le premier couple du monde), en frappant le mari d’un grand respect, lui disent qu’il remplit l’acte le plus important de la vie ; qu’il va, comme Adam, devenir le chef d’une famille, et qu’il se charge de tout le fardeau de la condition humaine. La femme n’est pas moins instruite. L’image des plaisirs disparaît à ses yeux devant celle des devoirs. Une voix semble lui crier du milieu de l’autel : "Ô Eve ! sais-tu bien ce que tu fais ? Sais-tu qu’il n’y a plus pour toi d’autre liberté que celle de la tombe ? Sais-tu ce que c’est que de porter dans tes entrailles mortelles l’homme immortel et fait à l’image d’un Dieu ?" Chez les anciens, un hyménée n’était qu’une cérémonie pleine de scandale et de joie, qui n’enseignait rien des graves pensées que le mariage inspire : le christianisme seul en a rétabli la dignité.

 

C’est encore lui qui, connaissant avant la philosophie dans quelle proportion naissent les deux sexes, a vu le premier que l’homme ne peut avoir qu’une épouse, et qu’il doit la garder jusqu’à la mort. Le divorce est inconnu dans l’Église catholique, si ce n’est chez quelques petits peuples de l’Illyrie, soumis autrefois à l’État de Venise, et qui suivent le rit grec. Si les passions des hommes se sont révoltées contre cette loi, si elles n’ont pas aperçu le désordre que le divorce porte au sein des familles, en troublant les successions, en dénaturant les affections paternelles, en corrompant le cœur, en faisant du mariage une prostitution civile, quelques mots que nous avons à dire ici ne seront pas sans doute écartés.

 

Sans entrer dans la profondeur de cette matière, nous observerons que, si par le divorce on croit rendre les époux plus heureux (et c’est aujourd’hui un grand argument), on tombe dans une étrange erreur. Celui qui n’a point fait le bonheur d’une première femme, qui ne s’est point attaché à son épouse par sa ceinture virginale ou sa maternité première, qui n’a pu dompter ses passions au joug de la famille, celui qui n’a pu renfermer son cœur dans sa couche nuptiale, celui-là ne fera jamais la félicité d’une seconde épouse : c’est en vain que vous y comptez. Lui-même ne gagnera rien à ces échanges : ce qu’il prend pour des différences d’humeur entre lui et sa compagne n’est que le penchant de son inconstance et l’inquiétude de son désir. L’habitude et la longueur du temps sont plus nécessaires au bonheur, et même à l’amour, qu’on ne pense. On n’est heureux dans l’objet de son attachement que lorsqu’on a vécu beaucoup de jours, et surtout beaucoup de mauvais jours, avec lui. Il faut se connaître jusqu’au fond de l’âme ; il faut que le voile mystérieux dont on couvrait les deux époux dans la primitive Église soit soulevé par eux dans tous ses replis, tandis qu’il reste impénétrable aux yeux du monde. Quoi ! sur le moindre caprice, il faudra que je craigne de me voir privé de ma femme et de mes enfants, que je renonce à l’espoir de passer mes vieux jours avec eux ! Et qu’on ne dise pas que cette frayeur me forcera à devenir meilleur époux : non ; on ne s’attache qu’au bien dont on est sûr, on n’aime point une propriété que l’on peut perdre.

 

Ne donnons point à l’Hymen les ailes de l’Amour ; ne faisons point d’une sainte réalité un fantôme volage. Une chose détruira encore votre bonheur dans vos liens d’un instant : vous y serez poursuivi par vos remords, vous comparerez sans cesse une épouse à l’autre, ce que vous avez perdu à ce que vous avez trouvé ; et, ne vous y trompez pas, la balance sera toute en faveur des choses passées : ainsi Dieu a fait le cœur de l’homme. Cette distraction d’un sentiment par un autre empoisonnera toutes vos joies. Caresserez-vous votre nouvel enfant, vous songerez à celui que vous avez délaissé. Presserez-vous votre femme sur votre cœur, votre cœur vous dira que ce n’est pas la première. Tout tend à l’unité dans l’homme : il n’est point heureux, s’il se divise ; et comme Dieu, qui le fit à son image, son âme cherche sans cesse à concentrer en un point le passé, le présent et l’avenir.

 

Voilà ce que nous avions à dire sur les sacrements d’Ordre et de Mariage. Quant aux tableaux qu’ils retracent, il serait superflu de les décrire. Quelle imagination a besoin qu’on l’aide à se représenter ou le prêtre abjurant les joies de la vie pour se donner aux malheureux, ou la jeune fille se vouant au silence des solitudes pour trouver le silence du cœur, ou les époux promettant de s’aimer au pied des autels ? L’épouse du chrétien n’est pas une simple mortelle : c’est un être extraordinaire, mystérieux, angélique ; c’est la chair de la chair, le sang du sang de son époux. L’homme en s’unissant à elle ne fait que reprendre une partie de sa substance ; son âme ainsi que son corps sont incomplets sans la femme : il a la force ; elle a la beauté ; il combat l’ennemi et laboure le champ de la patrie, mais il n’entend rien aux détails domestiques, la femme lui manque pour apprêter son repas et son lit. Il a des chagrins, et la compagne de ses nuits est là pour les adoucir ; ses jours sont mauvais et troublés, mais il trouve des bras chastes dans sa couche, et il oublie tous ses maux. Sans la femme, il serait rude, grossier, solitaire. La femme suspend autour de lui les fleurs de la vie, comme ces lianes des forêts qui décorent le tronc des chênes de leurs guirlandes parfumées. Enfin, l’époux chrétien et son épouse vivent, renaissent et meurent ensemble ; ensemble ils élèvent les fruits de leur union ; en poussière ils retournent ensemble, et se retrouvent ensemble par delà les limites du tombeau.

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Première Partie - Dogmes et doctrines ; Livre 1 - Mystères et Sacrements ; Chapitre X - Le Mariage

 

Tommaso Portinari et sa femme, Hans Memling

Tommaso Portinari et sa femme, Hans Memling

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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 12:00

La plupart des sages de l’antiquité ont vécu dans le célibat ; on sait combien les gymnosophistes, les brahmanes, les druides, ont tenu la chasteté à honneur. Les sauvages mêmes la regardent comme céleste : car les peuples de tous les temps et de tous les pays n’ont eu qu’un sentiment sur l’excellence de la virginité. Chez les anciens, les prêtres et les prêtresses, qui étaient censés commercer intimement avec le Ciel, devaient vivre solitaires ; la moindre atteinte portée à leurs vœux était suivie d’un châtiment terrible. On n’offrait aux dieux que des génisses qui n’avaient point encore été mères. Ce qu’il y avait de plus sublime et de plus doux dans la fable possédait la virginité ; on la donnait à Vénus-Uranie et à Minerve, déesses du génie et de la sagesse ; l’Amitié était une adolescente, et la Virginité elle-même, personnifiée sous les traits de la Lune, promenait sa pudeur mystérieuse dans les frais espaces de la nuit.

 

Considérée sous ses autres rapports, la virginité n’est pas moins aimable. Dans les trois règnes de la nature, elle est la source des grâces et la perfection de la beauté. Les poètes, que nous voulons surtout convaincre ici, nous serviront d’autorité contre eux-mêmes. Ne se plaisent-ils pas à reproduire partout l’idée de la virginité comme un charme à leurs descriptions et à leurs tableaux ? Ils la retrouvent ainsi au milieu des campagnes, dans les roses du printemps et dans la neige de l’hiver ; et c’est ainsi qu’ils la placent aux deux extrémités de la vie, sur les lèvres de l’enfant et sur les cheveux du vieillard. Ils la mêlent encore aux mystères de la tombe, et ils nous parlent de l’antiquité qui consacrait aux mânes des arbres sans semence, parce que la mort est stérile, ou parce que dans une autre vie les sexes sont inconnus, et que l’âme est une vierge immortelle. Enfin ils nous disent que, parmi les animaux, ceux qui se rapprochent le plus de notre intelligence sont voués à la chasteté. Ne croirait-on pas en effet reconnaître dans la ruche des abeilles le modèle de ces monastères où des vestales composent un miel céleste avec la fleur des vertus ?

 

Quant aux beaux-arts, la virginité en fait également les charmes, et les muses lui doivent leur éternelle jeunesse. Mais c’est surtout dans l’homme qu’elle déploie son excellence. Saint Ambroise a composé trois traités sur la virginité ; il y a mis les charmes de son éloquence, et il s’en excuse en disant qu’il l’a fait ainsi pour gagner l’esprit des vierges par la douceur de ses paroles. Il appelle la virginité une exemption de toute souillure ; il fait voir combien sa tranquillité est préférable aux soucis du mariage ; il dit aux vierges :

" La pudeur, en colorant vos joues, vous rend excellemment belles. Retirées loin de la vue des hommes, comme des roses solitaires, vos grâces ne sont point soumises à leurs faux jugements ; toutefois vous descendez aussi dans la lice pour disputer le prix de la beauté, non de celle du corps, mais de celle de la vertu : beauté qu’aucune maladie n’altère, qu’aucun âge ne fane, et que la mort même ne peut ravir. Dieu seul s’établit juge de cette lutte des vierges, car il aime les belles âmes, même dans les corps hideux. Une vierge ne connaît ni les inconvénients de la grossesse ni les douleurs de l’enfantement. Elle est le don du Ciel et la joie de ses proches. Elle exerce dans la maison paternelle le sacerdoce de la chasteté : c’est une victime qui s’immole chaque jour pour sa mère."

 

Dans l’homme, la virginité prend un caractère sublime. Troublée par les orages du cœur, si elle résiste, elle devient céleste. "Une âme chaste, dit saint Bernard, est par vertu ce que l’ange est par nature. II y a plus de bonheur dans la chasteté de l’ange, mais il y a plus de courage dans celle de l’homme. Chez le religieux, elle se transforme en humanité, témoin ces Pères de la Rédemption et tous ces ordres hospitaliers consacrés au soulagement de nos douleurs. Elle se change en étude chez le savant ; elle devient méditation dans le solitaire : caractère essentiel de l’âme et de la force mentale, il n’y a point d’homme qui n’en ait senti l’avantage pour se livrer aux travaux de l’esprit : elle est donc la première des qualités, puisqu’elle donne une nouvelle vigueur à l’âme, et que l’âme est la plus belle partie de nous-mêmes.

 

Mais, si la chasteté est nécessaire quelque part, c’est dans le service de la Divinité. "Dieu, dit Platon, est la véritable mesure des choses ; et nous devons faire tous nos efforts pour lui ressembler". L’homme qui s’est dévoué à ses autels y est plus obligé qu’un autre. "Il ne s’agit pas ici, dit saint Chrysostome, du gouvernement d’un empire ou du commandement des soldats, mais d’une fonction qui demande une vertu angélique. L’âme d’un prêtre doit être plus pure que les rayons du soleil". "Le ministre chrétien, dit encore saint Jérôme, est le truchement entre Dieu et l’homme". Il faut donc qu’un prêtre soit un personnage divin : il faut qu’autour de lui règnent la vertu et le mystère ; retiré dans les saintes ténèbres du temple, qu’on l’entende sans l’apercevoir ; que sa voix solennelle, grave et religieuse, prononce des paroles prophétiques ou chante des hymnes de paix dans les sacrées profondeurs du tabernacle ; que ses apparitions soient courtes parmi les hommes, qu’il ne se montre au milieu du siècle que pour faire du bien aux malheureux : c’est à ce prix qu’on accorde au prêtre le respect et la confiance. Il perdra bientôt l’un et l’autre, si on le trouve à la porte des grands, s’il est embarrassé d’une épouse, si l’on se familiarise avec lui, s’il a tous les vices qu’on reproche au monde, et si l’on peut un moment le soupçonner homme comme les autres hommes.

 

Enfin, le vieillard chaste est une sorte de divinité : Priam, vieux comme le mont Ida, et blanchi comme le chêne du Gargare, Priam dans son palais, au milieu de ses cinquante fils, offre le spectacle le plus auguste de la paternité ; mais Platon sans épouse et sans famille, assis au pied d’un temple sur la pointe d’un cap battu des flots, Platon enseignant l’existence de Dieu à ses disciples est un être bien plus divin : il ne tient point à la terre ; il semble appartenir à ces démons, à ces intelligences supérieures dont il nous parle dans ses écrits.

 

Ainsi la virginité, remontant depuis le dernier anneau de la chaîne des êtres jusqu’à l’homme, passe bientôt de l’homme aux anges, et des anges à Dieu, où elle se perd. Dieu brille à jamais unique dans les espaces de l’éternité, comme le soleil, son image, dans le temps.

 

Concluons que les poètes et les hommes du goût le plus délicat ne peuvent objecter rien de raisonnable contre le célibat du prêtre, puisque la virginité fait partie du souvenir dans les choses antiques, des charmes dans l’amitié, du mystère dans la tombe, de l’innocence dans le berceau, de l’enchantement dans la jeunesse, de l’humanité dans le religieux, de la sainteté dans le prêtre et dans le vieillard, et de la divinité dans les anges et dans Dieu même.

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Première Partie - Dogmes et doctrines ; Livre 1 - Mystères et Sacrements ; Chapitre IX - Sur le Sacrement de l’Ordre

 

Le Christ en Croix adoré par deux donateurs,  Le Greco, Musée du Louvre, Aile Denon, 1er étage, salle 26 : parmi les tableaux de la galerie espagnole de Louis-Philippe, il est le seul à être revenu au Louvre

Le Christ en Croix adoré par deux donateurs, Le Greco, Musée du Louvre, Aile Denon, 1er étage, salle 26 : parmi les tableaux de la galerie espagnole de Louis-Philippe, il est le seul à être revenu au Louvre

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4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 12:00

On ne cesse de s’étonner lorsqu’on remarque à quelle époque de la vie la religion a fixé le grand hyménée de l’homme et du Créateur.

 

C’est le moment où le cœur va s’enflammer du feu des passions, le moment où il peut concevoir l’Être suprême : Dieu devient l’immense génie qui tourmente tout à coup l’adolescent, et qui remplit les facultés de son âme inquiète et agrandie. Mais le danger augmente ; il faut de nouveaux secours à cet étranger sans expérience, exposé sur le chemin du monde. La religion ne l’oubliera point ; elle tient en réserve un appui. La Confirmation vient soutenir ses pas tremblants comme le bâton dans la main du voyageur, ou comme ces sceptres qui passaient de race en race chez les rois antiques, et sur lesquels Evandre et Nestor, pasteurs des hommes, s’appuyaient en jugeant les peuples. Observons que la morale entière de la vie est renfermée dans le sacrement de Confirmation : quiconque a la force de confesser Dieu pratiquera nécessairement la vertu, puisque commettre le crime, c’est renier le Créateur.

 

Le même esprit de sagesse a placé l’Ordre et le Mariage immédiatement après la Confirmation.

 

L’enfant est maintenant devenu homme, et la religion, qui l’a suivi des yeux avec une tendre sollicitude dans l’état de nature, ne l’abandonnera pas dans l’état de société. Admirez ici la profondeur des vues du législateur des chrétiens ! Il n’a établi que deux sacrements sociaux, si nous osons nous exprimer ainsi : car, en effet, il n’y a que deux états dans la vie, le célibat et le mariage. Ainsi, sans s’embarrasser des distinctions civiles, inventées par notre étroite raison, Jésus-Christ divise la société en deux classes. A ces classes il ne donne point de lois politiques, mais des lois morales, et par là il se trouve d’accord avec toute l’antiquité. Les anciens sages de l’Orient, qui ont laissé une si merveilleuse renommée, n’assemblaient pas des hommes pris au hasard pour méditer d’impraticables constitutions. Ces sages étaient de vénérables solitaires qui avaient voyagé longtemps, et qui chantaient les dieux sur la lyre. Chargés de richesses puisées chez les nations étrangères, plus riches encore des dons d’une vie sainte, le luth à la main, une couronne d’or dans leurs cheveux blancs, ces hommes divins, assis sous quelque platane, dictaient leurs leçons à tout un peuple ravi. Et quelles étaient ces institutions des Amphion, des Cadmus, des Orphée ? Une belle musique appelée Loi, des danses, des cantiques, quelques arbres consacrés, des vieillards conduisant des enfants, un hymen formé auprès d’un tombeau, la religion et Dieu partout. C’est aussi ce que le christianisme a fait, mais d’une manière encore plus admirable.

 

Cependant les hommes ne s’accordent jamais sur les principes, et les institutions les plus sages ont trouvé des détracteurs. On s’est élevé dans ces derniers temps contre le vœu de célibat, attaché au sacrement d’Ordre. Les uns, cherchant partout des armes contre la religion, en ont cru trouver dans la religion même : ils ont fait valoir l’ancienne discipline de l’Église, qui, selon eux, permettait le mariage du prêtre ; les autres se sont contentés de faire de la chasteté chrétienne l’objet de leurs railleries. Répondons d’abord aux esprits sérieux et aux objections morales.

 

Il est certain d’abord que le septième canon du second concile de Latran, l’an 1139, fixe sans retour le célibat du clergé catholique à une époque plus reculée : on peut citer quelques dispositions du concile de Latran, en 1123 ; de Tibur, en 895 ; de Troli, en 909 ; de Tolède, en 633, et de Calcédoine, en 451. Baronius prouve que le vœu de célibat était général parmi le clergé dès le VIe siècle. Un canon du premier concile de Tours excommunie tout prêtre, diacre ou sous-diacre, qui aurait conservé sa femme après avoir reçu les ordres. Si inventus fuerit presbyter cum sua presbytera, aut diaconus cum sua diaconissa, aut subdiaconus cum sua subdiaconissa, annum integram excommunicatus habeatur. Dès le temps de saint Paul, la virginité était regardée comme l’état le plus parfait pour un chrétien.

 

Mais en admettant un moment que le mariage des prêtres eût été toléré dans la primitive Église, ce qui ne peut se soutenir ni historiquement ni canoniquement, il ne s’ensuivrait pas qu’il dût être permis à présent aux ecclésiastiques. Les mœurs modernes s’opposent à cette innovation, qui détruirait d’ailleurs de fond en comble la discipline de l’Église.

 

Dans les anciens jours de la religion, jours de combats et de triomphes, les chrétiens, peu nombreux et remplis de vertu, vivaient fraternellement ensemble, goûtaient les mêmes joies, partageaient les mêmes tribulations à la table du Seigneur. Le pasteur aurait donc pu, à la rigueur, avoir une famille au milieu de cette société sainte, qui était déjà sa famille ; il n’aurait point été détourné par ses propres enfants du soin de ses autres brebis, puisqu’ils auraient fait partie du troupeau ; il n’aurait pu trahir pour eux les secrets du pécheur, puisqu’on n’avait point de crimes à cacher, et que les confessions se faisaient à haute voix dans ces basiliques de la mort où les fidèles s’assemblaient pour prier sur les cendres des martyrs. Ces chrétiens avaient reçu du Ciel un sacerdoce que nous avons perdu. C’était moins une assemblée du peuple qu’une communauté de lévites et de religieuses : le baptême les avait tous créés prêtres et confesseurs de Jésus-Christ.

 

Saint Justin le Philosophe, dans sa première Apologie, fait une admirable description de la vie des fidèles de ce temps-là :

" On nous accuse, dit-il, de troubler la tranquillité de l’État, et cependant un des principaux dogmes de notre foi est que rien n’est caché aux yeux de Dieu et qu’il nous jugera sévèrement un jour sur nos bonnes et nos mauvaises actions ; mais, ô puissant empereur les peines mêmes que vous avez décernées contre nous ne font que nous affermir dans notre culte, puisque toutes ces persécutions nous ont été prédites par notre maître, fils du souverain Dieu, père et seigneur de l’univers.

Le jour du soleil (le dimanche), tous ceux qui demeurent à la ville et à la campagne s’assemblent en un lieu commun. On lit les saintes Écritures ; un ancien exhorte ensuite le peuple à imiter de si beaux exemples. On s’élève, on prie de nouveau ; on présente l’eau, le pain et le vin ; le prélat fait l’action de grâces, l’assistance répond Amen. On distribue une partie des choses consacrées, et les diacres portent le reste aux absents. On fait une quête ; les riches donnent ce qu’ils veulent. Le prélat garde ces aumônes pour en assister les veuves, les orphelins, les malades, les prisonniers, les pauvres, les étrangers, en un mot, tous ceux qui sont dans le besoin, et dont le prélat est spécialement chargé. Si nous nous réunissons le jour du soleil, c’est que Dieu fit le monde ce jour-là, et que son Fils ressuscita à pareil jour, pour confirmer à ses disciples la doctrine que nous vous avons exposée.

Si vous la trouvez bonne, respectez-la ; rejetez-la, si elle vous semble méprisable : mais ne livrez pas pour cela aux bourreaux des gens qui n’ont fait aucun mal : car nous osons vous annoncer que vous n’éviterez pas le jugement de Dieu, si vous demeurez dans l’injustice. Au reste, quel que soit notre sort, que la volonté de Dieu soit faite. Nous aurions pu réclamer votre équité en vertu de la lettre de votre père, César Adrien, d’illustre et glorieuse mémoire ; mais nous avons préféré nous confier en la justice de notre cause."

 

L’Apologie de Justin était bien faite pour surprendre la terre. Il venait de révéler un âge d’or au milieu de la corruption, de découvrir un peuple nouveau dans les souterrains d’un antique empire. Ces mœurs durent paraître d’autant plus belles, qu’elles n’étaient pas connues aux premiers jours du monde, en harmonie avec la nature et les lois, et qu’elles formaient au contraire un contraste frappant avec le reste de la société. Ce qui rend surtout la vie de ces fidèles plus intéressante que la vie de ces hommes parfois chantés par la fable, c’est que ceux-ci sont représentés heureux, et que les autres se montrent à nous à travers les charmes du malheur. Ce n’est pas sous les feuillages des bois et au bord des fontaines que la vertu paraît avec le plus de puissance : il faut la voir à l’ombre des murs des prisons et parmi les flots de sang et de larmes. Combien la religion est divine, lorsqu’au fond d’un souterrain, dans le silence et la nuit des tombeaux, un pasteur que le péril environne célèbre, à la lueur d’une lampe, devant un petit troupeau de fidèles, les mystères d’un Dieu persécuté !

 

Il était nécessaire d’établir solidement cette innocence des chrétiens primitifs, pour montrer que si, malgré tant de pureté, on trouva des inconvénients au mariage des prêtres, il serait tout à fait impossible de l’admettre aujourd’hui.

 

En effet, quand les chrétiens se multiplièrent, quand la corruption se répandit avec les hommes, comment le prêtre aurait-il pu vaquer en même temps aux soins de sa famille et de son église ? Comment fût-il demeuré chaste avec une épouse qui eût cessé de l’être ? Que si l’on objecte les pays protestants, nous dirons que dans ces pays on a été obligé d’abolir une grande partie du culte extérieur ; qu’un ministre paraît à peine dans un temple deux ou trois fois par semaine ; que presque toutes relations ont cessé entre le pasteur et le troupeau, et que le premier est trop souvent un homme du monde, qui donne des bals et des festins pour amuser ses enfants. Quant à quelques sectes moroses, qui affectent la simplicité évangélique, et qui veulent une religion sans culte, nous espérons qu’on ne nous les opposera pas. Enfin, dans les pays où le mariage des prêtres est établi, la confession, la plus belle des institutions morales, a cessé et a dû cesser à l’instant. Il est naturel qu’on n’ose plus rendre maître de ses secrets l’homme qui a rendu une femme maîtresse des siens ; on craint avec raison de se confier au prêtre qui a rompu son contrat de fidélité avec Dieu, et répudié le Créateur pour épouser la créature.

 

Il ne reste plus qu’à répondre à l’objection que l’on tire de la loi générale de la population.

 

Or, il nous paraît qu’une des premières lois naturelles qui dut s’abolir à la nouvelle alliance fut celle qui favorisait la population au delà de certaines bornes. Autre fut Jésus-Christ, autre Abraham : celui-ci parut dans un temps d’innocence, dans un temps où la terre manquait d’habitants ; Jésus-Christ vint, au contraire, au milieu de la corruption des hommes, et lorsque le monde avait perdu sa solitude. La pudeur peut donc fermer aujourd’hui le sein des femmes ; la seconde Eve, en guérissant les maux dont la première avait été frappée, a fait descendre la virginité du ciel pour nous donner une idée de cet état de pureté et de joie qui précéda les antiques douleurs de la mère.

 

Le législateur des chrétiens naquit d’une vierge, et mourut vierge. N’a-t-il pas voulu nous enseigner par là, sous les rapports politiques et naturels, que la terre était arrivée à son complément d’habitants, et que, loin de multiplier les générations, il faudrait désormais les restreindre ? A l’appui de cette opinion, on remarque que les États ne périssent jamais par le défaut, mais par le trop grand nombre d’hommes. Une population excessive est le fléau des empires. Les barbares du Nord ont dévasté le globe quand leurs forêts ont été remplies ; la Suisse était obligée de verser ses industrieux habitants aux royaumes étrangers, comme elle leur verse ses rivières fécondes ; et sous nos propres yeux, au moment même où la France a perdu tant de laboureurs, la culture n’en paraît que plus florissante. Hélas ! misérables insectes que nous sommes ! bourdonnant autour d’une coupe d’absinthe, où par hasard sont tombées quelques gouttes de miel, nous nous dévorons les uns les autres lorsque l’espace vient à manquer à notre multitude. Par un malheur plus grand encore, plus nous nous multiplions, plus il faut de champ à nos désirs. De ce terrain qui diminue toujours, et de ces passions qui augmentent sans cesse, doivent résulter tôt ou tard d’effroyables révolutions.

 

Au reste, les systèmes s’évanouissent devant des faits. L’Europe est-elle déserte parce qu’on y voit un clergé catholique qui a fait vœu de célibat ? Les monastères mêmes sont favorables à la société, parce que les religieux, en consommant leurs denrées sur les lieux, répandent l’abondance dans la cabane du pauvre. Où voyait-on en France des paysans bien vêtus et des laboureurs dont le visage annonçait l’abondance et la joie, si ce n’était dans la dépendance de quelque riche abbaye ? Les grandes propriétés n’ont-elles pas toujours cet effet ; et les abbayes étaient-elles autre chose que des domaines où les propriétaires résidaient ? Mais ceci nous mènerait trop loin, et nous y reviendrons lorsque nous traiterons des ordres monastiques. Disons pourtant encore que le clergé favorisait la population, en prêchant la concorde et l’union entre les époux, en arrêtant les progrès du libertinage, et en dirigeant les foudres de l’Église contre le système du petit nombre d’enfants, adopté par le peuple des villes.

 

Enfin, il semble à peu près démontré qu’il faut dans un grand État des hommes qui, séparés du reste du monde et revêtus d’un caractère auguste, puissent, sans enfants, sans épouse, sans les embarras du siècle, travailler aux progrès des lumières, à la perfection de la morale et au soulagement du malheur. Quels miracles nos prêtres et nos religieux n’ont-ils point opérés sous ces trois rapports dans la société ! Qu’on leur donne une famille, et ces études et cette charité qu’ils consacraient à leur patrie, ils les détourneront au profit de leurs parents ; heureux même, si, de vertus qu’elles sont, ils ne les transforment en vices !

 

Voilà ce que nous avions à répondre : aux moralistes sur le célibat des prêtres. Voyons si nous trouverons quelque chose pour les poètes : ici il nous faut d’autres raisons, d’autres autorités et un autre style.

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, Chapitre VIII - La Confirmation, l’Ordre et le Mariage. Examen du vœu de célibat sous ses rapports moraux

 

Le Sacrement de la Confirmation, Jacques Dumont (1701-1781 Paris)

Le Sacrement de la Confirmation, Jacques Dumont (1701-1781 Paris)

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3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 12:00

C’est à douze ans, c’est au printemps de l’année, que l’adolescent s’unit à son Créateur.

 

Après avoir pleuré la mort du Rédempteur du monde avec les montagnes de Sion, après avoir rappelé les ténèbres qui couvrirent la terre, la chrétienté sort de la douleur : les cloches se raniment ; les saints se dévoilent ; le cri de la joie, l’antique alleluia d’Abraham et de Jacob, fait retentir le dôme des églises. De jeunes filles vêtues de lin, et des garçons parés de feuillages, marchent sur une route semée des premières fleurs de l’année ; ils s’avancent vers le temple, en répétant de nouveaux cantiques ; leurs parents les suivent ; bientôt le Christ descend sur l’autel pour ces âmes délicates. Le froment des anges est déposé sur la langue véridique qu’aucun mensonge n’a encore souillée, tandis que le prêtre boit, dans le vin pur, le sang méritoire de l’Agneau.

 

Dans cette solennité, Dieu rappelle un sacrifice sanglant, sous les espèces les plus paisibles. Aux incommensurables hauteurs de ces mystères se mêlent les souvenirs des scènes les plus riantes. La nature ressuscite avec son Créateur, et l’ange du printemps semble lui ouvrir les portes du tombeau, comme cet Esprit de lumière qui dérangea la pierre du glorieux Sépulcre. L’âge des tendres communiants et celui de la naissante année confondent leurs jeunesses, leurs harmonies et leurs innocences. Le pain et le vin annoncent les dons des champs prêts à mûrir, et retracent les tableaux de l’agriculture ; enfin, Dieu descend dans les âmes de ces enfants pour les féconder, comme il descend en cette saison dans le sein de la terre pour lui faire porter ses fleurs et ses richesses.

 

Mais, dira-t-on, que signifie cette communion mystique, où la raison est obligée de se soumettre à une absurdité, sans aucun profit pour les mœurs ?

 

Qu’on nous permette d’abord de répondre, en général, pour tous les rites chrétiens, qu’ils sont de la plus haute moralité, par cela seul qu’ils ont été pratiqués par nos pères, par cela seul que nos mères ont été chrétiennes sur nos berceaux ; enfin, parce que la religion a chanté autour du cercueil de nos aïeux et souhaité la paix à leurs cendres.

 

Ensuite, supposé même que la communion fût une cérémonie puérile, c’est du moins s’aveugler beaucoup de ne pas voir qu’une solennité qui doit être précédée d’une confession générale, qui ne peut avoir lieu qu’après une longue suite d’actions vertueuses, est très favorable aux bonnes mœurs. Elle l’est même à un tel point, que si un homme approchait dignement, une seule fois par mois, du sacrement d’Eucharistie, cet homme serait, de nécessité, l’homme le plus vertueux de la terre. Transportez le raisonnement de l’individuel au collectif, de l’homme au peuple, et vous verrez que la communion est une législation tout entière.

 

" Voilà donc des hommes, dit Voltaire (dont l’autorité ne sera pas suspecte), voilà des hommes qui reçoivent Dieu dans eux, au milieu d’une cérémonie auguste, à la lueur de cent cierges, après une musique qui a enchanté leurs sens, au pied d’un autel brillant d’or. L’imagination est subjuguée, l’âme saisie et attendrie ; on respire à peine, on est détaché de tout bien terrestre, on est uni avec Dieu, il est dans notre chair et dans notre sang. Qui osera, qui pourra commettre après cela une seule faute, en concevoir seulement la pensée ! Il était impossible sans doute d’imaginer un mystère qui retînt plus fortement les hommes dans la vertu."

 

Si nous nous exprimions nous-même avec cette force, on nous traiterait de fanatique.

 

L’Eucharistie a pris naissance à la Cène ; et nous en appelons au peintre, pour la beauté du tableau où Jésus-Christ est représenté disant ces paroles : Hoc est corpus meum. Quatre choses sont ici :

1 Dans le pain et le vin matériels, on voit la consécration de la nourriture de l’homme, qui vient de Dieu, et que nous tenons de sa munificence. Quand il n’y aurait dans la communion que cette offrande des richesses de la terre à celui qui les dispense, cela seul suffirait pour la comparer aux plus belles coutumes religieuses de la Grèce.

2 L’Eucharistie rappelle la Pâque des Israélites, qui remonte aux temps des Pharaons ; elle annonce l’abolition des sacrifices sanglants ; elle est aussi l’image de la vocation d’Abraham et de la première alliance de Dieu avec l’homme. Tout ce qu’il y a de grand en antiquité, en histoire, en législation, en figures sacrées, se trouve donc réuni dans la communion du chrétien.

3 L’Eucharistie annonce la réunion des hommes en une grande famille, elle enseigne la fin des inimitiés, l’égalité naturelle et l’établissement d’une nouvelle loi, qui ne connaîtra ni Juifs ni Gentils, et invitera tous les enfants d’Adam à la même table.

Enfin, la quatrième chose que l’on découvre dans l’Eucharistie, c’est le mystère direct et la présence réelle de Dieu dans le pain consacré. Ici il faut que l’âme s’envole un moment vers ce monde intellectuel qui lui fut ouvert avant sa chute.

 

Lorsque le Tout-Puissant eut créé l’homme à son image, et qu’il l’eut animé d’un souffle de vie, il fit alliance avec lui. Adam et Dieu s’entretenaient ensemble dans la solitude. L’alliance fut de droit rompue par la désobéissance. L’Être éternel ne pouvait plus communiquer avec la Mort, la Spiritualité avec la Matière. Or, entre deux choses de propriétés différentes, il ne peut y avoir de point de contact que par un milieu. Le premier effort que l’amour divin fit pour se rapprocher de nous fut la vocation d’Abraham et l’établissement des sacrifices, figures qui annonçaient au monde l’avènement du Messie.

 

Le Sauveur en nous rétablissant dans nos fins, comme nous l’avons observé au sujet de la Rédemption, a dû nous rétablir dans nos privilèges, et le plus beau de ces privilèges sans doute était communiquer avec le Créateur. Mais cette communication ne pouvait plus avoir lieu immédiatement, comme dans le Paradis terrestre : premièrement, parce que notre origine est demeurée souillée ; en second lieu, parce que notre corps, maintenant sujet au tombeau, est resté trop faible pour communiquer directement avec Dieu sans mourir. Il fallait donc un moyen médiat, et c’est le Fils qui l’a fourni. Il s’est donné à l’homme dans l’Eucharistie, il est devenu la route sublime par qui nous nous réunissons de nouveau à celui dont notre âme est émanée.

 

Mais, si le Fils fût resté dans son essence primitive, il est évident que la même séparation eût existé ici-bas entre Dieu et l’homme, puisqu’il ne peut y avoir d’union entre la pureté et le crime, entre une réalité éternelle et le songe de notre vie. Or, le Verbe, en entrant dans le sein d’une femme, a daigné se faire semblable à nous. D’un côté, il touche à son Père par sa spiritualité ; de l’autre, il s’unit à la chair par son effigie humaine. Il devient donc ce rapprochement cherché entre l’enfant coupable et le père miséricordieux. En se cachant sous l’emblème du pain, il est pour l’œil du corps un objet sensible, tandis qu’il reste un objet intellectuel pour l’œil de l’âme. S’il a choisi le pain pour se voiler, c’est que le froment est un emblème noble et pur de la nourriture divine.

 

Si cette haute et mystérieuse théologie, dont nous nous contentons d’ébaucher quelques traits, effraie nos lecteurs, qu’ils remarquent toutefois combien cette métaphysique est lumineuse auprès de celles de Pythagore, de Platon, de Timée, d’Aristote, de Carnéade, d’Epicure. On n’y trouve aucune de ces abstractions d’idées pour lesquelles on est obligé de se créer un langage inintelligible au commun des hommes.

 

En résumant ce que nous avons dit sur la communion, nous voyons qu’elle présente d’abord une pompe charmante ; qu’elle enseigne la morale, parce qu’il faut être pur pour en approcher ; qu’elle est l’offrande des dons de la terre au Créateur, et qu’elle rappelle la sublime et touchante histoire du Fils de l’homme. Unie au souvenir de la Pâque et de la première alliance, la communion va se perdre dans la nuit des temps ; elle tient aux idées premières sur la nature de l’homme religieux et politique, et exprime l’antique égalité du genre humain ; enfin, elle perpétue la mémoire de notre chute primitive, de notre rétablissement et de notre réunion avec Dieu.

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Première Partie - Dogmes et doctrines ; Livre 1 - Mystères et Sacrements ; Chapitre VII - De la Communion

 

 Jésus-Christ instituant l'Eucharistie, Nicolas Poussin (Les Andelys, 1594 - Rome, 1665) - au Musée du Louvre, Aile Sully, 2e étage, salle 19 : commandé par Louis XIII pour la chapelle du château de Saint- Germain-en-Laye

Jésus-Christ instituant l'Eucharistie, Nicolas Poussin (Les Andelys, 1594 - Rome, 1665) - au Musée du Louvre, Aile Sully, 2e étage, salle 19 : commandé par Louis XIII pour la chapelle du château de Saint- Germain-en-Laye

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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 17:00

Si les mystères accablent l’esprit par leur grandeur, on éprouve une autre sorte d’étonnement, mais qui n’est peut-être pas plus profond, en contemplant les sacrements de l’Église. La connaissance de l’homme civil et moral est renfermée tout entière dans ses institutions.

 

Le Baptême, le premier des sacrements que la religion confère à l’homme, selon la parole de l’Apôtre, le revêt de Jésus-Christ. Ce sacrement nous rappelle la corruption où nous sommes nés, les entrailles douloureuses qui nous portèrent, les tribulations qui nous attendent dans ce monde ; il nous dit que nos fautes rejailliront sur nos fils, que nous sommes tous solidaires : terrible enseignement, qui suffirait seul, s’il était bien médité, pour faire régner la vertu parmi les hommes.

 

Voyez le néophyte debout au milieu des ondes du Jourdain : le solitaire du rocher verse l’eau lustrale sur sa tête ; le fleuve des patriarches, les chameaux de ses rives, le temple de Jérusalem, les cèdres du Liban, paraissent attentifs, ou plutôt regardent ce jeune enfant sur les fontaines sacrées. Une famille pleine de joie l’environne ; elle renonce pour lui au péché ; elle lui donne le nom de son aïeul, qui devient immortel dans cette renaissance perpétuée par l’amour de race en race. Déjà le père s’empresse de reprendre son fils, pour le reporter à une épouse impatiente, qui compte sous ses rideaux tous les coups de la cloche baptismale. On entoure le lit maternel : des pleurs d’attendrissement et de religion coulent de tous les yeux ; le nouveau nom de l’enfant, l’antique nom de son ancêtre, est répété de bouche en bouche ; et chacun, mêlant les souvenirs du passé aux joies présentes, croit reconnaître le vieillard dans le nouveau-né qui fait revivre sa mémoire. Tels sont les tableaux que présente le sacrement du baptême ; mais la religion, toujours morale, toujours sérieuse alors même qu’elle est plus riante, nous montre aussi le fils des rois dans sa pourpre, renonçant aux grandeurs de Satan, à la même piscine où l’enfant du pauvre en haillons vient abjurer des pompes auxquelles pourtant il ne sera point condamné.

 

On trouve dans saint Ambroise une description curieuse de la manière dont s’administrait le sacrement de baptême dans les premiers siècles de l’Église. Le jour choisi pour la cérémonie était le samedi saint. On commençait par toucher les narines et par ouvrir les oreilles du catéchumène, en disant Ephepheta ouvrez-vous. On le faisait ensuite entrer dans le Saint des Saints. En présence du diacre, du prêtre et de l’évêque, il renonçait aux œuvres du démon. Il se tournait vers l’occident, image des ténèbres, pour abjurer le monde, et vers l’orient, symbole de lumière, pour marquer son alliance avec Jésus-Christ. L’évêque faisait alors la bénédiction du bain, dont les eaux, selon saint Ambroise, indiquent les mystères de l’Écriture : la création, le déluge, le passage de la mer Rouge, la nuée, les eaux de Mara, Naaman et le paralytique de la piscine. Les eaux ayant été adoucies par le signe de la croix, on y plongeait trois fois le catéchumène en l’honneur de la Trinité, et en lui enseignant que trois choses rendent témoignage dans le baptême : l’eau, le sang et l’esprit.

 

Au sortir du Saint des Saints, l’évêque faisait à l’homme renouvelé l’onction sur la tête, afin de le sacrer de la race élue et de la nation sacerdotale du Seigneur. Puis on lui lavait les pieds, on lui mettait des habits blancs, comme un vêtement d’innocence ; après quoi il recevait dans le sacrement de Confirmation l’esprit de crainte divine, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de doctrine et de piété. L’évêque prononçait à haute voix les paroles de l’Apôtre : Dieu le Père vous a marqué de son sceau. Jésus-Christ, notre Seigneur, vous a confirmé ; il a donné à votre cœur les arrhes du Saint-Esprit.

 

Le nouveau chrétien marchait alors à l’autel pour y recevoir le pain des anges, en disant : J’entrerai à l’autel du Seigneur, du Dieu qui réjouit ma jeunesse. A la vue de l’autel couvert de vases d’or, de flambeaux, de fleurs, d’étoffes de soie, le néophyte s’écriait avec le Prophète : Vous allez préparé une table devant moi ; c’est le Seigneur qui me nourrit, rien ne me manquera, il m’a établi dans un lieu, abondant en pâturage. La cérémonie se terminait par le sacrifice de la Messe. Ce devait être une fête bien auguste que celle où les Ambroise donnaient au pauvre innocent la place qu’ils refusaient à l’empereur coupable !

 

S’il n’y a pas dans ce premier acte de la vie chrétienne un mélange divin de théologie et de morale, de mystères et de simplicité, rien ne sera jamais divin en religion.

 

Mais, considéré dans une sphère plus élevée, et comme figure du mystère de notre rédemption, le baptême est un bain qui rend à l’âme sa vigueur première. On ne peut se rappeler sans regret la beauté des anciens jours, alors que les forêts n’avaient pas assez de silence, les grottes pas assez de profondeur, pour les fidèles qui venaient y méditer les mystères. Ces chrétiens primitifs, témoins de la rénovation du monde, étaient occupés de pensées bien différentes de celles qui nous courbent aujourd’hui vers la terre, nous tous chrétiens vieillis dans le siècle, et non pas dans la foi. En ce temps-là la sagesse était sur les rochers, dans les antres avec les lions, et les rois allaient consulter le solitaire de la montagne. Jours trop tôt évanouis ! il n’y a plus de saint Jean au désert, et l’heureux catéchumène ne sentira plus couler sur lui ces flots du Jourdain, qui emportaient aux mers toutes ses souillures.

 

La Confession suit le Baptême, et l’Église, avec une prudence qu’elle seule possède, a fixé l’époque de la Confession à l’âge où l’idée du crime peut être conçue : il est certain qu’à sept ans l’enfant a les notions du bien et du mal. Tous les hommes, les philosophes mêmes, quelles qu’aient été d’ailleurs leurs opinions, ont regardé le sacrement de Pénitence comme une des plus fortes barrières contre le vice et comme le chef-d’œuvre de la sagesse. "Que de restitutions, de réparations, dit Rousseau, la confession ne fait-elle point faire chez les catholiques !" Selon Voltaire, "la confession est une chose très excellente, un frein au crime, inventé dans l’antiquité la plus reculée. On se confessait dans la célébration de tous les anciens mystères. Nous avons imité et sanctifié cette sage coutume : elle est très bonne pour engager les cœurs ulcérés de haine à pardonner."

 

Sans cette institution salutaire, le coupable tomberait dans le désespoir. Dans quel sein déchargerait-il le poids de son cœur ? Serait-ce dans celui d’un ami ? Eh ! qui peut compter sur l’amitié des hommes ? Prendra-t-il les déserts pour confidents ? "Les déserts retentissent toujours pour le crime du bruit de ces trompettes que le parricide Néron croyait ouïr autour du tombeau de sa mère" (Tacite, Histoire).

 

Quand la nature et les hommes sont impitoyables, il est bien touchant de trouver un Dieu prêt à pardonner : il n’appartenait qu’à la religion chrétienne d’avoir fait deux sœurs de l’innocence et du repentir.

 

 

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme ; Première Partie - Dogmes et doctrines ; Livre 1 - Mystères et Sacrements ; Chapitre VI - Les Sacrements. Le Baptême et la Confession

 

Un baptême russe, Jean-Baptiste Le Prince (1734 Metz - 1781 Saint-Denis-du-Port, aujourd'hui Lagny-sur-Marne) Musée du Louvre, Aile Sully, 2e étage, salle 40

Un baptême russe, Jean-Baptiste Le Prince (1734 Metz - 1781 Saint-Denis-du-Port, aujourd'hui Lagny-sur-Marne) Musée du Louvre, Aile Sully, 2e étage, salle 40

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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 09:15

Et le temps de la purification de Marie étant accompli, selon la loi de Moïse, les parents de Jésus le portèrent a Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon qu’il est écrit dans la loi du Seigneur : Tout enfant mâle premier-né sera consacré au Seigneur ; et pour donner ce qui devait être offert en sacrifice, selon qu’il est écrit dans la loi du Seigneur, deux tourterelles, ou deux petits de colombe.

 

Or il y avait dans Jérusalem un homme juste et craignant Dieu, nommé Siméon, qui vivait dans l’attente de la consolation d’Israël, et le Saint-Esprit était en lui. Il lui avait été révélé par le Saint-Esprit, qu’il ne mourrait point, qu’auparavant il n’eût vu le Christ du Seigneur.

 

Il vint donc au temple par un mouvement de l’Esprit de Dieu. Et comme le père et la mère de l’enfant Jésus l’y portaient, afin d’accomplir pour lui ce que la loi avait ordonné, il le prit entre ses bras, et bénit Dieu, en disant : C’est maintenant, Seigneur ! que vous laisserez mourir en paix votre serviteur, selon votre parole, puisque mes yeux ont vu le Sauveur que vous nous donnez, et que vous destinez pour être exposé à la vue de tous les peuples, comme la lumière qui éclairera les nations, et la gloire d’Israël, votre peuple.

 

Le père et la mère de Jésus étaient dans l’admiration des choses que l’on disait de lui. Et Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère : Cet enfant est pour la ruine et pour la résurrection de plusieurs dans Israël, et pour être en butte à la contradiction des hommes ; jusque-là que votre âme même sera percée comme par une épée ; afin que les pensées cachées dans le cœur de plusieurs soient découvertes.

 

Il y avait aussi une prophétesse, nommée Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser, qui était fort avancée en âge, et qui n’avait vécu que sept ans avec son mari, depuis qu’elle l’avait épousé étant vierge. Elle était alors veuve, âgée de quatre-vingt-quatre ans ; et elle demeurait sans cesse dans le temple, servant Dieu jour et nuit dans les jeûnes et dans les prières. Étant donc survenue en ce même instant, elle se mit aussi à louer le Seigneur, et à parler de lui à tous ceux qui attendaient la rédemption d’Israël.

 

Après que Joseph et Marie eurent accompli tout ce qui était ordonné par la loi du Seigneur, ils s’en retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville.

 

Cependant l’enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la grâce de Dieu était en lui.

 

 

ÉVANGILE DE SAINT LUC

 

 

La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy

Présentation de Jésus au Temple, Fra Angelico

Présentation de Jésus au Temple, Fra Angelico

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 05:00

Jésus et ses disciples vinrent ensuite à Capharnaum ; et Jésus entrant d’abord aux jours du sabbat dans la synagogue, il les instruisait ; et ils étaient étonnés de sa doctrine, parce qu’il les instruisait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes.

 

Or il se trouva dans leur synagogue un homme possédé de l’esprit impur, qui s’écria, disant : Qu’y a-t-il entre vous et nous, Jésus de Nazareth ? Êtes-vous venu pour nous perdre ? Je sais qui vous êtes : vous êtes le Saint de Dieu.

 

Mais Jésus lui parlant avec menaces, lui dit : Tais-toi, et sors de cet homme.

 

Alors l’esprit impur, l’agitant avec de violentes convulsions, et jetant un grand cri, sortit hors de lui.

 

Tous en furent si surpris qu’ils se demandaient les uns aux autres : Qu’est-ce que ceci ? et quelle est cette nouvelle doctrine ? Il commande avec empire, même aux esprits impurs, et ils lui obéissent.

 

Sa réputation se répandit en même temps dans toute la Galilée.

 

 

ÉVANGILE DE SAINT MARC

 

 

La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy

 

Christ bénissant

Christ bénissant

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