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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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Voyages de Benoît XVI

 

SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






Yahad-In Unum

   

Vicariat hébréhophone en Israël

 


 

Mgr Fouad Twal

Patriarcat latin de Jérusalem

 

               


Vierge de Vladimir  

Archives

    

 

SALVE REGINA

7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 05:00

Jésus appelle les Douze, et pour la première fois il les envoie deux par deux.

 

Il leur donnait pouvoir sur les esprits mauvais, et il leur prescrivit de ne rien emporter pour la route, si ce n'est un bâton ; de n'avoir ni pain, ni sac, ni pièces de monnaie dans leur ceinture.


" Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. "


Il leur disait encore : " Quand vous avez trouvé l'hospitalité dans une maison, restez-y jusqu'à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage."


Ils partirent, et proclamèrent qu'il fallait se convertir.

 

Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades, et les guérissaient.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

 

St George and the Dragon by Il Sodoma

 

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 20:00
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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 12:30

La suite des événements relatifs à la langue liturgique en général exige que nous nous arrêtions quelque temps en Occident, pour constater le mouvement des idées sur cette question dans les temps qui ont précédé et suivi la réforme protestante.

 

Jusqu'au XIIe siècle toutes les Églises de l'Orient et de l'Occident avaient célébré la Liturgie en langue non vulgaire, et aucune voix ne s'était élevée contre la discipline universelle qui maintenait dans le service divin les langues qui avaient péri dans l'usage vulgaire. L'invasion du rationalisme sur l'Occident vint troubler cette paix universelle. L'hérésie du XVIe siècle, qui tendait à anéantir la religion chrétienne en détruisant la notion du sacrifice et du sacerdoce, déclara la guerre aux pratiques mystérieuses dont toutes les Églises s'étaient plu à environner les relations de l'homme avec la divinité. Mais le mouvement antiliturgique de Luther et de Calvin n'eut pas seulement pour précurseurs Wiclef et Jean Hus ; ce fut dès le XIIe siècle que le défi fut porté à l'Église entière par les Vaudois et les Albigeois. Ces sectaires, qui prétendirent les premiers à l'interprétation de la Bible par le jugement individuel, furent les premiers aussi à protester contre la langue liturgique, et à célébrer les mystères et les sacrements en langue vulgaire. Ils firent de cette pratique un des articles fondamentaux de leur secte, et nous avons vu que la première version française des saintes Écritures est leur ouvrage.

 

C'était un grand pas de fait, et ce ne fut pas sans raison que les Calvinistes français du XVIIe siècle proclamèrent les Vaudois et les Albigeois pour leurs ancêtres.

 

L'hérésie antiliturgique fut comprimée et même éteinte pour un temps par les armes catholiques ; mais elle devait se réveiller avec un succès terrible trois siècles après. A l'époque où elle éclata pour triompher de l'antique foi dans de nombreuses contrées, plusieurs de ses tendances furent imprudemment admises par des catholiques imprévoyants, et l’on vit, comme nous l'avons remarqué ailleurs, un rationalisme modéré s'établir dans certains pays catholiques, et y préparer la voie à cette seconde émission de l'esprit protestant connue sous le nom de Jansénisme. Érasme est peut-être le plus complet représentant de ces périlleuses tendances. Résolu de demeurer catholique, il accueillit, en les atténuant, un grand nombre d'idées qu'avaient lancées les réformateurs, et fut plus d'une fois sur le point de faire naufrage.

 

La Sorbonne s'émut à la publication de ses écrits, qui respirent en mille endroits l'esprit de Luther sans en accepter les excès, et,en 1526, une censure fameuse de cette Faculté vint résumer et proscrire le dangereux système que ce docteur avait formulé, principalement dans ses Paraphrases du Nouveau. Testament. Erasme n'avait point anathématisé la pratique de l'Église sur les langues sacrées ; sa prudente réserve le préservait toujours des derniers excès ; mais il s'était exprimé ainsi : "C'est chose inconvenante et ridicule de voir des ignorants et des femmes marmotter, comme des perroquets, leurs psaumes et leurs prières à Dieu ; car ils n'entendent pas ce qu'ils prononcent" (Prœfat. in Matthœum).

 

La Faculté relève en ces termes l'assertion inconvenante du bourgeois de Rotterdam :

" Cette proposition, qui est de nature à détourner mal à propos les simples, les ignorants et les femmes, de la prière vocale prescrite par les rites et les coutumes de l'Église, comme si cette prière était inutile pour eux du moment qu'ils ne l'entendent pas, est impie, erronée, et ouvre la voie à l'erreur des Bohémiens, qui ont voulu célébrer l'office ecclésiastique en langue vulgaire. Autrement il faudrait dire que, dans l'ancienne Loi, il était inconvenant et ridicule au simple peuple d'observer les cérémonies de la loi que Dieu avait établie, parce que le peuple ne comprenait pas le texte qui les prescrivait ; ce qui serait blasphématoire contre la loi et contre Dieu qui l'a portée, et, de plus, hérétique. En effet, l'intention de l'Église dans ses prières n'est pas seulement de nous instruire par la disposition des mots, mais encore de faire que, nous conformant à son but, en qualité de ses membres, nous prononcions les louanges de Dieu, nous lui rendions les actions de a grâces qui lui sont dues, et implorions les choses qui nous sont nécessaires. Dieu voyant cette intention dans ceux qui récitent ces prières, daigne enflammer leur affection, illuminer leur intelligence, soulager l'humaine faiblesse, et dispenser les fruits de la grâce et de la gloire. Telle est aussi l'intention de ceux qui récitent les prières vocales sans entendre les paroles. Ils sont semblables à un ambassadeur qui ne comprendrait pas les paroles que son souverain lui a données à porter, et qui, toutefois, les transmettant selon l'ordre qu'il a reçu, remplit un office agréable à son souverain et à celui auprès duquel il est envoyé. En outre, on chante dans l'Église un grand nombre de passages des Prophètes, qui, bien qu'ils ne soient pas compris par la plupart de ceux qui les chantent, sont néanmoins utiles et méritoires à ceux qui les prononcent ; car en les chantant on rend un devoir agréable à la Vérité divine, qui les a enseignés et révélés. D'où il suit que le fruit de la prière ne consiste pas seulement dans l'intelligence des mots, et que c'est une erreur dangereuse de penser que la prière vocale n'a d'autre but que de procurer l'intelligence de la foi, tandis que cette sorte de prière se fait principalement pour enflammer l'affection, afin que l'âme, en s'élevant à Dieu avec piété et dévotion en la manière susdite, se ranime, qu'elle ne soit pas frustrée, mais obtienne ce que demande son intention, et que l'intellect mérite la lumière et les autres grâces utiles et nécessaires. Or tous ces effets sont bien autrement riches et précieux que la simple intelligence des mots, qui apporte peu d'utilité, tant que l'affection en Dieu n'est pas excitée. Quand bien même on traduirait les psaumes en langue vulgaire, ce ne serait pas une raison pour que les simples et les ignorants en eussent la pleine intelligence."

 

Nous ne donnerons point ici l'histoire des efforts que firent les sectaires du XVIe siècle pour irriter les peuples contre l'usage des langues non vulgaires à l'autel. On sait que les Hussites, dans la Bohême, défendaient cette prétention les armes à la main, et qu'ils formulèrent la demande d'une Liturgie en langue vulgaire, au concile de Bâle. L'incendie éclata dans toute sa force lorsque Luther et Calvin eurent pris en main la cause de la prétendue Réforme, et le principe se montra tellement fondamental dans le système protestant, que l'Église anglicane et celles du Nord, qui n'acceptèrent pas toutes les formes du Luthéranisme et du Calvinisme, affectèrent unanimement de remplacer le latin par la langue vulgaire dans le service divin. Le concile de Trente se vit obligé de publier une décision de foi sur cette matière en même temps que, pour donner une nouvelle énergie au principe de la langue sacrée dans le patriarcat d'Occident, il décréta l'unité liturgique dans les textes, en renvoyant au Pontife romain le soin de rédiger un missel et un bréviaire universels.

 

Le Jansénisme accepta la succession d'Érasme en cette matière ; il ne poussa point, comme les réformateurs, à la destruction violente de la langue liturgique, mais il plaignit avec éloquence les fidèles privés de la consolation de joindre leurs voix à celle de l'Église. Il créa des traductions françaises de la Liturgie, et, dans son Église de Hollande, où il pouvait agir avec plus de liberté, on vit ses adhérents administrer les sacrements en langue vulgaire.

 

Le caractère des adversaires de la pratique de l'Église en ce point, depuis les Vaudois et les Albigeois jusqu'à Quesnel et l'abbé Chatel, prouve jusqu'à l'évidence la légitimité, nous dirions presque la nécessité des langues sacrées pour les prières de la Liturgie. Une religion sans mystère, c'est-à-dire une religion humaine, pouvait seule exclure les habitudes mystérieuses du langage.

 

Il est donc bien clair que l'Église, dans les circonstances où elle a permis qu'on usât d'une langue vulgaire dans la Liturgie, a cédé à la nécessité, et n'a eu en vue que d'accélérer l'établissement de la foi chez un peuple ; jamais elle ne l'a fait dans l'intention directe d'exposer aux yeux du vulgaire les prières mystérieuses. La nécessité exista aux premiers jours du christianisme ; l'Église, comme nous l'avons dit, ne pouvait pas créer une langue qui n'existait pas auparavant, uniquement pour la faire dépositaire de la Liturgie. D'autre part, l'intérêt de la propagation de la foi peut légitimer, dans l'enfance d'une chrétienté, des concessions qui ne seraient plus à propos lorsqu'elle est devenue adulte ; c'est le lait des enfants que l’on donne à ceux qui ne pourraient supporter le pain des forts. Encore est-il arrivé constamment que la langue, vulgaire au commencement, a cessé de l'être, pour devenir purement liturgique, et cela sans que les peuples aient eu même l'idée de réclamer. Mais une telle concession est loin d'être un droit pour les Églises naissantes. Nous avons vu que, durant les trois premiers siècles, il n'y eut d'autre langue liturgique que la syriaque, la grecque et la latine : celles qui vinrent après dans l'Orient, sont en petit nombre, et pour l'Occident, nous n'en trouvons que deux. Aucune autre n'a partagé avec la latine l'honneur de porter les mystères aux chrétientés du Nouveau Monde et à celles des Indes orientales.

 

C'est ici le lieu de raconter un fait important qui se rattache à l'histoire des Missions de la Chine, et qui nous fournira mieux que tout autre l'occasion d'apprécier l'esprit de l'Église en cette matière.

 

DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : DEUXIÈME PARTIE : LES LIVRES DE LA LITURGIE ; CHAPITRE III : DE LA LANGUE DES LIVRES LITURGIQUES

 

Portrait d'Erasme, Quentin Massys

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 06:20

Frères, vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre lutte contre le péché, et vous avez oublié cette parole de réconfort, qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur, ne te décourage pas quand il te fait des reproches. Quand le Seigneur aime quelqu'un, il lui donne de bonnes leçons ; il corrige tous ceux qu'il reconnaît comme ses fils.

 

Ce que vous endurez est une leçon. Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ; et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ? Quand on vient de recevoir une leçon, on ne se sent pas joyeux, mais plutôt triste. Par contre, quand on s'est repris grâce à la leçon, plus tard, on trouve la paix et l'on devient juste.


C'est pourquoi il est écrit : Redonnez de la vigueur aux mains défaillantes et aux genoux qui fléchissent, et : Nivelez la piste pour y marcher. Ainsi, celui qui boite ne se tordra pas le pied ; bien plus, il sera guéri.


Recherchez activement la paix avec tout le monde, et la sainteté sans laquelle personne ne verra le Seigneur. Soyez sur vos gardes : que personne ne se dérobe à la grâce de Dieu, qu'il ne pousse chez vous aucune plante aux fruits amers, cela causerait du trouble, et le poison atteindrait tout le monde.

 

Lettre aux Hébreux

 

Saint Paul Apôtre, Le Greco

 

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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 19:00
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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 12:30

Deux formes liturgiques se partagent les pays de la langue slavonne, la grecque et la romaine.

 

La grecque règne dans toutes les Russies, dans plusieurs provinces qui dépendaient autrefois du royaume de Pologne, et au midi jusque dans la Bulgarie. La romaine est beaucoup moins étendue; elle occupe une partie de l'Illyrie et de la Dalmatie. Les Églises de ces dernières contrées se servent du missel et du bréviaire romains littéralement traduits en slavon, et sont garanties, par ce moyen, du péril auquel ont été exposées, et auquel ont succombé les Églises du rite gréco-slave.

 

Le dialecte slave non vulgaire employé dans les deux rites est le même, et paraît être un rameau du slavon oriental ; mais les Églises diffèrent dans la manière de l'écrire. L'Église gréco-slave emploie dans ses livres liturgiques l'alphabet cyrillique, emprunté par saint Cyrille et saint Méthodius à l'alphabet grec, enrichi de quelques lettres hébraïques, arméniennes ou coptes. Les Églises latino-slaves se servent pour leur missel et leur bréviaire de l'alphabet glagolitique, connu sous le nom de hiéronymien, parce qu'on en a attribué l'invention à saint Jérôme, mais sans aucun fondement, puisqu'il ne remonte pas au delà du XIIIe siècle. Cette forme différente dans les lettres, jointe à la diversité du texte liturgique, a contribué, au défaut de la langue latine, à prémunir les Slaves des provinces illyriennes contre la tentation de suivre leurs frères de race dans le schisme moscovite ; aussi le Siège apostolique, dans sa sollicitude, a-t-il insisté pour la conservation de l'alphabet hiéronymien. On trouve une Bulle de Benoît XIV, en date du XVIII des Kalendes de septembre 1754, dans laquelle le Pontife prescrit formellement le maintien de ces caractères dans le bréviaire et le missel, en même temps qu'il s'élève contre l'introduction furtive de quelques prières en slavon vulgaire, qui avaient trouvé accès dans les livres liturgiques.

 

Il y aurait lieu d'examiner si la Liturgie que traduisirent en slavon saint Cyrille et saint Méthodius, était celle de Rome, ou celle de Constantinople. Dans la Bulgarie, pays si voisin de l'Empire grec, il n'est pas douteux que les deux apôtres n'aient établi tout d'abord la dernière, qui y a toujours régné ; mais est-il probable que, dans la Moravie, par exemple, province attenante à d'autres qui ne connurent jamais que la Liturgie romaine, les deux apôtres aient établi la Liturgie grecque ? On a de la peine à se le persuader. D'autre part, les pays de la Liturgie latino-slave sont aujourd'hui très restreints, si on les compare aux vastes régions où règne la Liturgie gréco-slave. Il est permis d'en conclure que la Liturgie de Constantinople a dû s'accroître aux dépens de celle de Rome dans ces provinces, et avec d'autant plus de raison que les Eglises latino-slaves, encore aujourd'hui, pratiquent en beaucoup de choses la discipline de l'Église grecque : ce qui témoigne d'une fraternité qu'on explique aisément par l'identité de langage et d'origine, et qui facilitait grandement l'échange des usages.

 

Quoi qu'il en soit, les évêques d'Allemagne avaient ressenti de bonne heure pour leurs Églises l'inconvénient de la traduction des prières liturgiques à l'usage d'une nation voisine, avec laquelle leurs ouailles étaient d'autant plus en rapport, que la même foi les réunissait désormais. Ils avaient dénoncé au Siège apostolique cette nouveauté, et lorsque Jean VIII en écrivit à saint Méthodius pour le reprendre de cette hardiesse, il avait sous les yeux la lettre de l'archevêque de Salzbourg, dans laquelle le prélat s'exprimait ainsi : "Un certain Grec, nommé Méthodius, a nouvellement inventé un alphabet slavon, et méprisant, dans sa sagesse, la langue latine, la science romaine et l'autorité de l'alphabet latin, il a comme déprécié aux yeux du peuple les messes, les évangiles et l'office de l'Église pour ceux qui le célèbrent en latin". Ces paroles étaient dures, sans doute, car il s'agissait d'un apôtre qui n'avait tenté cette entreprise que dans le but d'accélérer la conversion des Moraves ; mais il est facile de comprendre le fâcheux effet qui devait en résulter pour les nouvelles Églises qui s'élevaient alors de toutes parts dans l'Allemagne. Le privilège accordé aux Slaves attestait une faveur dont les Germains n'avaient pas été jugés dignes.

 

Le Siège apostolique ne revint pas cependant sur la concession de Jean VIII. Le Pontife avait pu agir avec faiblesse, mais le privilège qu'il avait octroyé était durable, sauf à produire ses conséquences dans l'avenir. Rome n'eut qu'une chose à faire, ce fut d'arrêter l'envahissement du slavon dans la Liturgie des provinces occidentales. Les monuments qui attestent la vigilance des Pontifes romains à cet endroit ne se sont pas tous conservés ; cependant nous trouvons, en 967, une lettre du Pape Jean XIII aux Bohémiens, dans laquelle il leur commande "d'élire un évêque non selon les rites et la secte de la nation bulgare, de la Russie ou de la langue slavonne, mais au contraire un prélat obéissant aux constitutions et aux décrets apostoliques, et instruit exactement dans les lettres latines". Ces paroles font assez voir que le Siège apostolique voyait avec peine l'extension que la force des choses donnait à la concession de Jean VIII. Au XIe siècle, vers 1070, Alexandre II fit assembler par un de ses légats un concile des évêques de la Dalmatie et de la Croatie, et on y décréta que désormais on ne célébrerait plus les saints mystères en langue slavonne dans ces provinces, mais seulement en latin ou en grec. Ce fait est attesté par Thomas, archevêque de Spalatro, qui est cité par le cardinal Bona, par François Pagi et par Mathieu Caraman, archevêque de Zara, dans son ouvrage manuscrit sur la langue liturgique des Slaves.

 

Mais le grand et saint archidiacre Hildebrand, qui avait été l'âme du glorieux pontificat d'Alexandre II, monta bientôt lui-même sur la Chaire de saint Pierre, sous le nom de Grégoire VII, et parmi les innombrables sollicitudes qui remplirent les douze années que l'Eglise se glorifia de l'avoir pour chef, la question de la Liturgie en langue slavonne méritait d'attirer son attention. Le duc de Bohême, Vratislas, lui avait demandé de pouvoir étendre à ses peuples, qui étaient aussi de race slave, la dispense que Jean VIII avait accordée à Svatopulk pour la Moravie. Grégoire refusa avec fermeté, et, sans accuser son prédécesseur, ni revenir sur un fait consommé, il proclama les principes de l'Église sur les langues liturgiques :

" Quant à ce que vous avez demandé, dit-il à ce prince, dans une lettre de l'année 1080, désirant notre consentement pour faire célébrer dans votre pays l'office divin en langue slavonne, sachez que nous ne pouvons en aucune manière accéder à cette demande. Pour ceux qui ont réfléchi sérieusement à cette question, il est évident que ce n'est pas sans raison qu'il a plu au Dieu tout-puissant que la sainte Écriture demeurât cachée en certains lieux, dans la crainte que si elle était accessible aux regards de tous, elle ne devînt familière et exposée au mépris, ou encore que se trouvant mal entendue par les esprits médiocres, elle ne fût une cause d'erreur pour eux. Ce n'est pas une excuse de dire que certains hommes religieux (saint Cyrille et saint Methodius) ont subi avec condescendance les désirs d'un peuple rempli de simplicité, ou n'ont pas jugé à propos d'y porter le remède ; car l'Église primitive elle-même a dissimulé beaucoup de choses que les saints Pères ont corrigées, après les avoir soumises à un examen sérieux, quand la chrétienté fut affermie, et que la religion eut pris son accroissement. C'est pourquoi, par l'autorité du bienheureux Pierre, nous défendons d'exécuter ce que nous demandent les vôtres avec imprudence, et, pour l'honneur du Dieu tout-puissant, nous vous enjoignons de vous opposer de toutes vos forces à cette vaine témérité."

 

En ces quelques lignes, saint Grégoire VII énonçait avec une pleine énergie le sentiment de l'Eglise, qui a toujours été de ne pas offrir sans voiles les mystères aux yeux du vulgaire ; il excusait la concession faite avant lui, et proclamait ce principe d'une si fréquente application, que les nécessités qui se sont présentées lors de l'établissement de l'Eglise ne sauraient prudemment être érigées en lois pour les siècles suivants. Ce grand Pontife, qui travailla avec tant d'énergie à ramener le clergé à la dignité du célibat, n'ignorait pas non plus que les Apôtres et leurs successeurs avaient imposé les mains à des chrétiens engagés dans les liens du mariage. La foi chrétienne régnait en Bohême, elle s'y était établie et maintenue avec la Liturgie latine ; introduire dans cette Église l'usage de la langue vulgaire, c'était la faire rétrograder aux conditions de l'enfance. En reculant les frontières de la langue latine jusqu'à la Bohême, saint Grégoire VII, comme nous l'avons déjà dit, les avançait jusqu'à la Pologne qui, restant latine, se trouvait ainsi consacrée comme le boulevard catholique de l'Europe du côté de l'Asie.

 

Quant aux provinces dans lesquelles la langue slavonne était établie, il n'y avait plus lieu d'y rien changer. Le Siège apostolique se fit un devoir de la protéger dans les Eglises qui en usaient légitimement au service divin. Ainsi nous trouvons, en 1248, une lettre d'Innocent IV à un évêque de Dalmatie, dans laquelle il répond à la consultation de ce prélat, et l'autorise à se servir de la langue slavonne, avec l'alphabet hiéronymien, dans les lieux où la coutume est telle, à la condition toutefois que la traduction du texte des offices divins soit exacte. En 1596, le concile provincial d'Aquilée, tenu par François Barbaro, Patriarche de cette Église, proposa des mesures tendantes à restreindre graduellement jusqu'à son extinction l'usage de la Liturgie en langue slavonne, dans l'Illyrie. Le décret ne fut ni appliqué par les prélats, ni secondé par le Siège apostolique. Urbain VIII et Innocent X confirmèrent par leur autorité les éditions du missel et du bréviaire de saint Pie V, en langue illyrienne, et nous avons vu plus haut la constitution de Benoît XIV sur cette matière. Le Saint-Siège exigea seulement trois choses de ces Églises latino-slaves : que la traduction des livres romains fût fidèle ; que le slavon ancien dit littéral, et non le vulgaire, y fût seul employé ; enfin qu'ils fussent imprimés en caractères hiéronymiens.

 

Pour ce qui est des Églises gréco-slaves, après la réunion de la Lithuanie et des autres provinces ruthènes avec l'Église romaine, dans le concile de Brzesc, en 1594, leurs livres, en caractères cyrilliques, subirent, dès que les circonstances le permirent, une revision, qui tout en les laissant dans la forme de la Liturgie de Constantinople, veilla sur l'orthodoxie des textes, et fit des changements importants, spécialement dans les cérémonies, pour séparer entièrement les uniates des schismatiques. Les missels de 1659, 1727, 1790, et celui qui fut publié, en ce siècle, par le métropolitain Josaphat Bulhak, attestent cette sollicitude des Pontifes romains, et la foi n'a succombé dans les provinces du rite slave-uni, que par l'introduction forcée du fameux Missel publié en 1831, à l'imprimerie impériale de Moscou. Ainsi, jusqu'au jour où le défaut d'une langue liturgique non nationale s'est fait si cruellement sentir aux catholiques de l'Empire russe, Rome avait non seulement toléré, mais protégé la langue slavonne, et si elle n'avait pas souffert qu'elle étendît plus loin ses conquêtes, saint Grégoire VII lui-même n'était pas revenu sur la concession de Jean VIII.

 

Au XIVe siècle, un fait isolé, mais qui demeura sans produire de résultat durable, n'en a pas moins attiré l'attention du P. Le Brun, et ne saurait être passé entièrement sous silence. On connaît les missions des Dominicains et des Franciscains dans la Tartarie, vers le milieu du XIIIe siècle, jusque dans le XIVe. Ils y convertirent quelques princes, et y établirent des chrétientés en divers lieux. On ne voit pas cependant que ces missionnaires aient songé à traduire la Liturgie en langue tartare jusque vers l'an 1305, date sous laquelle on trouve dans Rinaldi, une lettre du célèbre Jean de Montcorvin, de l'ordre des Frères Mineurs, adressée au Général de son ordre. Dans sa lettre, ce missionnaire qui avait été envoyé par Nicolas IV, et passa quarante-deux ans en Tartarie, demande qu'on lui envoie un antiphonaire, un légendaire, un graduel et un psautier noté, parce que, dit-il, il n'a qu'un petit missel et un bréviaire portatif qui ne contient que des leçons abrégées. Il ajoute qu'il a traduit en tartare tout le Nouveau Testament et le Psautier, et que si le défunt roi Georges, son néophyte, eût vécu plus longtemps, il était convenu avec ce prince que l'on traduirait tout l'office latin pour le faire chanter dans les églises. Jean de Montcorvin avait célébré, durant la vie de Georges, la messe selon le rite latin dans la langue tartare, tant pour les paroles du canon que pour celles de la préface. Ce sont les paroles du missionnaire. Jean de Montcorvin avait agi pour les Tartares dans le même zèle qui avait animé saint Cyrille et saint Méthodius pour les Slaves, mais quoi qu'en dise le P. Le Brun, il ne nous est parvenu aucun document qui atteste l'approbation du Saint-Siège en faveur de cette innovation. Il est vrai que Clement V, qui siégeait alors à Avignon, éleva en 1307 Jean de Montcorvin à la dignité d'archevêque de Cambeliach, ou Cambalu, dans le royaume du Cathay, et lui envoya sept autres missionnaires, tous de l'ordre des Frères Mineurs, et honorés de l'épiscopat, pour lui servir de suffragants. Nous trouvons les pièces relatives à la fondation de cette Église relatées dans un grand détail, à l'année que nous venons d'indiquer, dans Rinaldi ; mais parmi les privilèges dont le Pontife décore la nouvelle Église métropolitaine et ses suffragantes, on ne trouve pas un mot qui ait rapport à la traduction de la Liturgie en tartare. La chose en valait cependant la peine, et Clément V, s'il eût voulu confirmer l'œuvre de Jean de Montcorvin, avait tout autant d'autorité que Jean VIII pour le faire. Concluons donc que rien n'est moins certain que l'existence d'une Liturgie approuvée en langue tartare, et qu'on a eu tort de s'appuyer sur ce fait pour donner à entendre que l'Église est assez indifférente sur les langues dans lesquelles la Liturgie doit être célébrée. Dans tous les cas, cette Liturgie tartare eût été d'une bien courte durée ; car, avant la fin du XIVe siècle, les désastreuses conquêtes de Tamerlan déracinèrent les chrétientés qui commençaient à fleurir dans la Tartarie, et arrêtèrent pour des siècles les progrès de la foi dans ces contrées.

 

Nous avons cru devoir traiter avec quelque étendue l'histoire de la langue slavonne dans ses rapports avec la Liturgie, et éclaircir ce qu'on a avancé sur la langue tartare ; bientôt la marche de notre sujet nous conduira jusque dans la Chine ; mais la suite des événements relatifs à la langue liturgique en général exige que nous nous arrêtions quelque temps en Occident, pour constater le mouvement des idées sur cette question dans les temps qui ont précédé et suivi la réforme protestante.

 

DOM GUÉRANGER INSTITUTIONS LITURGIQUES : DEUXIÈME PARTIE : LES LIVRES DE LA LITURGIE ; CHAPITRE III : DE LA LANGUE DES LIVRES LITURGIQUES

 

Roudnice Madonna, Master of the Trebon Altarpiece, 1400, Bohemia

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 17:00
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