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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


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... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

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Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

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Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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SALVE REGINA

26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 20:00

Dieu lui ayant ôté son mari, elle en eut une telle affliction qu'elle pensa perdre la vie, et elle se donna de telle sorte au service de Dieu qu'on aurait pu croire qu'elle aurait désiré de devenir veuve pour être dans la pleine liberté de le servir. Dirai-je qu'elle était si charitable qu'elle distribuait aux pauvres quasi tous les biens d'une aussi grande maison et aussi riche qu'était la sienne, et que sa bonté était telle qu'elle se répandait même sur ceux qu'elle n'avait jamais vus ? Quel pauvre, étant mort, n'a point été enseveli à ses dépens ? et quel malade, languissant sans pouvoir sortir du lit, n'a pas été nourri de son bien ? Ne les cherchait-elle pas avec très grand soin par toute la ville ? et ne croyait-elle pas avoir beaucoup perdu lorsque quelqu'un, pressé de faim et de misère, était secouru et nourri par d'autres ? Elle appauvrissait ses enfants pour assister les nécessiteux ; et lorsque ses proches s'en fâchaient, elle leur répondait que ce qu'elle faisait en cela était pour leur laisser une succession beaucoup plus grande que la sienne, à savoir la miséricorde de Jésus-Christ. Elle ne put souffrir longtemps ces visites et ce grand abord de monde que lui attirait de tous côtés la grandeur d'une maison aussi illustre et aussi élevée dans le monde qu'était la sienne ; ces honneurs qu'on lui rendait lui faisaient une extrême peine, et, elle se hâtait de se mettre en état de n'être plus importunée de tant de louanges.

En ce temps des ordres de l'empereur ayant fait assembler à Rome des évêques d'Orient et d'Occident sur le sujet de quelques divisions arrivées entre les Eglises, elle vit deux hommes admirables, Paulin, évêque d'Antioche, et Epiphane, évêque de Salamine en Chypre, que l'on nomme maintenant Constance, dont elle eut le dernier pour hôte ; et, bien que Paulin demeurât dans un autre logis, il lui témoigna tant de bonté qu'elle ne jouit pas moins du bonheur de sa conversation que s'il eût été logé chez elle. La vertu de ces grands personnages ayant encore enflammé la sienne, elle pensait incessamment à abandonner son pays, et, oubliant sa maison, ses enfants, ses domestiques et généralement toutes les choses du siècle, elle n'avait autre passion que de s'en aller seule et sans être suivie de personne, s'il était possible, dans ces déserts où saint Paul l'Ermite et saint Antoine ont fini leur vie.

Enfin l'hiver étant passé, la mer commençant à devenir navigable et ces excellents évêques retournant à leurs Eglises, elle les accompagna par ses voeux et par ses souhaits. Mais pourquoi différé-je davantage à le dire ? elle descendit sur le port, son frère, ses cousins, ses plus proches, et, ce qui est beaucoup plus que tout le reste, ses enfants même l'accompagnant et s'efforçant par la compassion qu'ils lui faisaient de faire changer de résolution à une mère qui les aimait avec une incroyable tendresse. Déjà on déployait les voiles et à force de rames on tirait le vaisseau dans la mer : le petit Toxotius joignait les mains vers sa mère sur le rivage, et Rufina, prête à marier, la conjurait par ses pleurs, ne l'osant faire par ses paroles, de vouloir attendre ses noces ; mais Paula, élevant les yeux au ciel sans jeter une seule larme, surmontait par son amour pour Dieu celui qu'elle avait pour ses enfants, et oubliait qu'elle était mère pour témoigner qu'elle était servante de Jésus-Christ. Ses entrailles étaient déchirées, et elle combattait contre ses sentiments, qui n'étaient pas moindres que si on lui eût arraché le coeur, son affection pour ses enfants étant si grande qu'on ne saurait trop admirer en elle la force qu'elle eut de la surmonter. Il n'arrive rien de plus cruel aux hommes, entre les mains même de leurs ennemis et la rigueur de la servitude, que d'être séparés de leurs enfants ; mais l'on voit ici que, contre les lois de la nature, une foi parfaite et accomplie non-seulement le souffre, mais en a joie ; et ainsi Paula, en oubliant sa passion pour ses enfants par une plus grande qu'elle avait pour Dieu, ne trouvait du soulagement qu'en Eustochia, sa chère fille, qu'elle avait pour compagne dans ses desseins et dans son voyage.

Son vaisseau faisant voile et tous ceux qui étaient dedans regardant vers le rivage, elle en détourna les yeux pour n'y point voir des personnes qu'elle ne pouvait voir sans douleur ; car j'avoue que nulle autre mère n'a tant aimé ses enfants, auxquels avant de partir elle donna tout ce qu'elle avait, ne réservant rien pour elle, et se déshéritant elle-même sur la terre afin de trouver un héritage dans le ciel.

Etant arrivée à l'île de Pontia, si célèbre par l'exil de Flavia Domitilla, la plus illustre femme de son siècle, laquelle y fut reléguée par l'empereur Domitien à cause qu'elle était chrétienne, et voyant les petites cellules où elle avait souffert un long martyre, il sembla que sa foi y prit des ailes, tant elle se sentit touchée du désir de voir Jérusalem et les lieux saints.

Elle trouvait que les vents tardaient trop à lever, et il n'y avait point de diligence qui ne lui semblât fort lente. Elle s'embarqua sur la mer Adriatique, et, passant entre Scylla et Charybde par un aussi grand calme que si c'eût été sur un étang, elle vint à Méthone, où mettant pied à terre sur le rivage, et ayant redonné un peu de force à son corps si faible de son naturel, elle passa ensuite les îles de Malée et de Cythère, les Cyclades répandues dans cette mer, et tant de détroits où l'agitation des eaux est si grande à cause qu'elles sont pressées de la terre. Enfin, ayant laissé derrière elle Rhodes et la Lycie, elle arriva en Chypre, où s'étant jetée aux pieds du saint et vénérable Epiphane, il l'y retint dix jours, non pas, comme il le croyait, pour lui donner le temps de se rafraîchir du travail qu'elle avait souffert sur la mer, mais pour s'occuper à des œuvres de piété, ainsi que l'événement le fit connaître ; car elle visita tous les monastères de cette île, et assista le mieux qu'elle put les solitaires que l'amour et l'estime d'un homme aussi saint qu'était Epiphane y avait attirés de tous les endroits du monde. De là elle passa en diligence la Séleucie et vint à Antioche, où l'évêque Paulin, ce saint confesseur du nom de Jésus-Christ, la retint un peu par la grande charité qu'il avait pour elle. Quoique l'on fût alors au milieu de l'hiver, l'ardeur de sa foi surmontant toutes sortes de difficultés, on vit cette femme d'une condition si illustre, et qui était portée autrefois par des eunuques, continuer son voyage montée sur un âne.

Ayant passé en divers autres lieux de l'Egypte, elle arriva à Nitrie, qui est un bourg proche d'Alexandrie où le saint et vénérable Isidore, évêque et confesseur, vint au-devant d'elle accompagné d'une multitude incroyable de solitaires, entre lesquels il y en avait plusieurs d'élevés à la qualité de diacres et de prêtres ; ce qui ne lui donna pas peu de joie, encore qu'elle se reconnût indigne d'un si grand honneur.

Que dirai-je des Macaire, des Arsace, des Sérapion et des autres colonnes de la foi de Jésus-Christ ? y en eut-il un seul dans la cellule duquel elle n'entrât et aux pieds duquel elle ne se jetât ? Elle croyait voir Jésus-Christ en la personne de chacun de tous ces saints, et ressentait une extrême joie dans les honneurs qu'elle leur rendait, parce qu'elle pensait les rendre à lui-même. Mais qui peut assez admirer son zèle et cette force d'esprit quasi incroyable à une femme ? ne considérant ni son sexe ni la faiblesse de son corps, elle désirait demeurer dans la solitude, avec les filles qui l'accompagnaient, au milieu de ce grand nombre de solitaires ; et il est possible que, tous consentant à cause de la révérence qu'ils portaient à son éminente vertu, elle eût obtenu ce qu'elle désirait, si le désir encore plus violent de demeurer dans les lieux saints ne l'y eût point rappelée.

Ainsi, à cause de l'excessive chaleur, s'étant embarquée pour aller de Peluse à Majuma, elle revint en la Palestine aussi vite que si elle avait eu des ailes ; et parce que son dessein était de passer le reste de sa vie en Bethléem , elle s'arrêta dans une petite maison, où elle demeura trois ans en attendant qu'elle eût fait des cellules et des monastères, et bâti des retraites pour les pèlerins le long de ce chemin où la Vierge et saint Joseph n'avaient pu trouver où se loger.

Que dirai-je de l'ordre de son monastère et de quelle sorte elle tirait profit des vertus des saints ? Elle semait, comme dit l'Apôtre, des biens temporels pour en moissonner de spirituels ; elle donnait des choses terrestres pour en recevoir de célestes, et elle changeait des satisfactions de peu de durée contre des avantages qui dureront éternellement.

Après avoir bâti un monastère d'hommes dont elle donna la conduite à des hommes, elle divisa en trois autres monastères plusieurs vierges, tant nobles que de moyenne et de basse condition, qu'elle avait rassemblées de diverses provinces, et elle les disposa de telle sorte que, quoique séparées pour le travail et les repas, elles n'en psalmodiaient pas moins et n'en priaient pas moins toutes ensemble. Après que l'alleluia, qui était le signal pour s'assembler, était chanté, il n'était permis à aucune de différer à venir ; mais la première ou l'une des premières qui se rendait au choeur attendait la venue des autres, les excitant ainsi à leur devoir non par la crainte, mais par la honte de ne les pas imiter. Elles chantaient à prime, tierce, sexte, none, vêpres et matines le Psautier par ordre, et toutes les Sœurs étaient obligées de le savoir, et d'apprendre tous les jours quelque chose de l'Ecriture sainte. Le dimanche elles se rendaient toutes à l'église du côté qu'elles demeuraient, en trois troupes séparées dont chacune suivait sa supérieure particulière, et elles retournaient dans le même ordre. Elles travaillaient avec assiduité aux ouvrages qui leur étaient ordonnés, et faisaient des habits pour elles-mêmes et pour d'autres. Il n'était pas permis à celles d'entre elles qui avaient de la naissance d'amener de leur maison quelque compagne, de peur qu'en se ressouvenant de leurs anciennes habitudes elles ne renouvelassent par de fréquents entretiens la mémoire des petites libertés dont elles avaient usé en leur enfance. Elles étaient toutes vêtues d'une même sorte, et ne se servaient de linge que pour essuyer les mains. Leur séparation d'avec les hommes était si grande qu'il ne leur était pas seulement permis de voir les eunuques, afin d'ôter toute occasion de parler aux médisants, qui pour se consoler dans leurs péchés veulent trouver à redire aux actions des personnes les plus saintes. Lorsqu'il y en avait quelqu'une paresseuse à venir au chœur ou à travailler à son ouvrage, elle employait divers moyens pour la corriger ; car si elle était colère elle usait de douceur et de caresses, et si elle était patiente elle la reprenait fortement, imitant en cela l'Apôtre lorsqu'il dit : "Voulez-vous que je vous reprenne avec sévérité ou avec un esprit de douceur et de condescendance ?" Elle ne leur permettait d'avoir chose quelconque, sachant que saint Paul dit : "Pourvu que nous soyons nourris et vêtus nous devons être contents", et de crainte qu'en s'accoutumant d'avoir davantage elles ne se portassent à l'avarice, que nulles richesses ne sont capables de contenter, qui devient d'autant plus insatiable qu'elle est plus riche, et qui ne diminue ni par l'abondance ni par l'indigence. Si quelques-unes contestaient ensemble elle les accordait par la douceur de ses paroles. Elle affaiblissait par des jeûnes fréquents et redoublés les corps de ces jeunes filles, qui étaient dans l'âge où ils avaient le plus de besoin de mortification, préférant la santé de leur esprit à celle de leur estomac. S'il y en avait quelqu'une trop curieuse de sa personne et de ses habits, elle la reprenait avec un visage triste et sévère, en lui disant que l'excessive propreté du corps et de l'habit était la saleté de l'âme, et qu'il ne devait jamais sortir de la bouche d'une fille la moindre parole libre, parce que c'est une marque du dérèglement de l'esprit, les défauts extérieurs témoignant quels sont les intérieurs. Si elle en remarquait quelqu'une qui aimât trop à parler, qui fut de mauvaise humeur, qui prit plaisir à faire des querelles entre les Sœurs, et qui après en avoir été souvent reprise ne se voulût point corriger, elle lui faisait faire les prières hors le chœur avec les dernières des Sœurs, et la faisait manger séparément hors du réfectoire, afin que la honte gagnât sur son esprit ce que les remontrances n'avaient pu faire. Elle avait en horreur le larcin comme un sacrilège, et disait que ce qui passe pour une faute légère et pour une chose de néant entre les personnes du siècle est un très grand péché dans un monastère.

Que dirai-je de sa charité et de son soin envers les malades ; qu'elle soulageait par des assistances non pareilles ? mais bien qu'elle leur donnât en abondance toutes les choses dont elles avaient besoin et leur fit même manger de la viande, s'il arrivait qu'elle tombât malade elle ne se traitait pas avec une pareille indulgence, et péchait seulement contre l'égalité en ce qu'elle était aussi sévère envers elle-même que pleine de douceur et de bonté envers les autres. Nulle de ces jeunes filles, quoique dans une pleine santé et dans la vigueur de l’âge, ne se portait à tant d'abstinences qu'elle en faisait, bien qu'elle fut fort délicate de son naturel, et qu'elle eût. le corps si affaibli d'austérités et déjà cassé de vieillesse. J'avoue qu'elle fut opiniâtre à vivre de la sorte, et qu'elle ne voulut jamais se rendre aux remontrances qu'on lui faisait sur ce sujet ; sur quoi je veux rapporter une chose dont j'ai été témoin. Durant un été très chaud elle tomba malade au mois de juillet d'une fièvre fort violente, et lorsque, après avoir désespéré de sa vie, elle commença à sentir quelque soulagement, les médecins l'exhortant à boire un peu de vin , d'autant qu'ils le jugeaient nécessaire pour la fortifier et empêcher qu'en buvant de l'eau elle ne devint hydropique, et moi de mon côté ayant prié en secret le bienheureux évêque Epiphane de le lui persuader, et même de l'y obliger, comme elle était très clairvoyante et avait l'esprit fort pénétrant, elle se douta aussitôt de ce que j'avais fait, et me dit en souriant que le discours que l'évêque lui avait tenu venait de moi. Lorsque ce saint évêque sortit après l'avoir longtemps exhortée, je lui demandai ce qu'il avait fait, et il me répondit : "J'ai si bien réussi en ce que je lui ai dit qu'elle a quasi persuadé à un homme de mon âge de ne point boire de vin" ; ce que je rapporte, non pour nous engager à nous charger inconsidérément d'un fardeau qui soit au-dessus de nos forces, sachant que l'Écriture nous dit : "Ne te charge point d'un fardeau plus pesant que tu ne saurais le porter", mais afin de faire voir par cette persévérance la vigueur de son esprit et le désir qu'avait cette âme fidèle de s'unir à son Dieu, auquel elle disait souvent : "Mon âme et mon corps sont altérés de la soif de vous voir."

Il n'y eut jamais un esprit plus docile que le sien. Elle était lente à parler et prompte à entendre, se souvenant de ce précepte de l'Écriture : "Écoute, Israël, et demeure dans le silence". Elle savait par coeur l'Écriture sainte, et bien qu'elle en aimât extrêmement l'histoire à cause qu'elle disait que c'était le fondement de la vérité, elle s'attachait néanmoins beaucoup plus au sens allégorique et spirituel, et elle s'en servait comme du comble de l'édifice de son âme. Elle me pria fort qu'elle et sa fille pussent lire en ma présence le Vieux et le Nouveau-Testament, afin que je leur en expliquasse les endroits les plus difficiles, ce que je lui refusai, comme m'en croyant incapable. Enfin, ne pouvant résister à ses instances continuelles, je lui promis de lui enseigner ce que j'en avais appris, non pas de moi-même, c'est-à-dire de la présomption de mon propre esprit, qui est le plus dangereux de tous les maîtres, mais des plus grands personnages de l'Église. Lorsque j'hésitais en quelque lieu et confessais ingénument ne l'entendre pas , elle ne se contentait pas de cela, mais elle me contraignait par ses demandes de lui dire quelle était celle d'entre plusieurs différentes explications que je jugeais la meilleure.

Je dirai aussi une chose qui semblera peut-être incroyable à ceux à qui ses admirables qualités ont donné de la jalousie. Elle désira d'apprendre la langue hébraïque, dont j'ai acquis quelque connaissance, y ayant extrêmement travaillé dès ma jeunesse et y travaillant continuellement de peur que, si je l'abandonnais, elle ne m'abandonnât aussi. Elle vint à bout de son dessein, tellement qu'elle chantait des psaumes en hébreu, et le parlait sans y rien mêler de l'élocution latine ; ce que nous voyons faire encore aujourd'hui à sa sainte fille Eustochia, qui a toujours été si attachée et si obéissante à sa mère qu'elle n'est jamais sortie d'auprès d'elle, n'a jamais fait un pas sans elle, n'a jamais mangé qu'avec elle, et n'a jamais eu un écu en sa disposition, mais au contraire avait une extrême joie de voir sa mère donner aux pauvres ce peu qui lui restait de bien, considérant comme une très grande succession et de très grandes richesses le respect et les devoirs qu'elle rendait à une si bonne mère.


Mais je ne dois pas passer sous silence de quelle joie Paula fut touchée lorsqu'elle sut que Paula, sa petite-fille et fille de Toxotius et de Leta, qui l'avaient eue ensuite du vœu qu'ils avaient fait de consacrer sa virginité à Dieu, commençait dès le berceau, et au milieu des jouets dont on l'amusait, à chanter alleluia avec une langue bégayante, et à prononcer à demi les noms de sa grand'mère et de sa tante ; et rien ne lui faisait penser à son pays que le désir qu'elle avait d'apprendre que son fils, sa belle-fille et sa petite-fille eussent renoncé à toutes les choses du siècle pour se donner entièrement au service de Dieu ; ce qu'elle obtint en partie, car sa petite-fille est destinée pour prendre le voile qui la consacrera à Jésus-Christ, et sa belle-fille, avant fait voeu de chasteté, imite par sa foi et par ses aumônes les actions de sa belle-mère, et s'efforce de faire voir dans Rome ce que Paula a pratiqué en Jérusalem.


VIE DE SAINTE PAULA, VEUVE
Chapitres II, III, VII & X
Œuvres de Saint Jérôme

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 17:00

La noble et pieuse veuve qui s'arracha aux délices de Rome et aux caresses de ses enfants, pour venir cacher sa vie à Bethléem, réclame aujourd'hui sa place auprès du berceau de l'Enfant divin. Un aimant invincible l'a attirée et l'a fixée à cette humble crèche, plus riche à ses yeux que tous les palais ; elle y a trouvé ce Dieu pauvre dont elle aimait tant à soulager les membres souffrants, aux jours de son opulence. Par ses soins, de pieux monastères se sont élevés autour de cette glorieuse caverne où le Verbe apparut dans la chair ; elle a demandé au grand Docteur saint Jérôme l'intelligence des divines Ecritures ; et sa vie s'est écoulée dans la prière, dans les œuvres de la pénitence, et dans la méditation des saintes Lettres.

Au milieu de la dégradation de la société romaine, c'est un grand spectacle de voir le courage chrétien de l'âge des Martyrs se réfugier au cœur de ces dames et de ces vierges de la capitale du monde, et les pousser vers les solitudes de l'Egypte, pour y contempler les vertus des Anachorètes et des Cénobites, ou vers les saints lieux de Jérusalem, pour y reconnaître la trace des pas de l'Homme-Dieu. Paula marche à la tête de ces nobles chrétiennes ; et nous regrettons vivement que le défaut d'espace nous empêche de donner ici le
récit de ses pieuses pérégrinations, racontées avec tant de charme et de sentiment par saint Jérôme, à la fille même de Paula, l'illustre vierge Eustochia.

Nous nous contenterons de quelques traits, empruntés à l'endroit même où le saint Docteur raconte l'arrivée de la pieuse veuve à Bethléem : " Ayant distribué aux pauvres et à ceux qui la servaient, le peu qui lui restait d'argent, Paula, au sortir de Jérusalem, se dirigea sur Bethléem ; et, après s'être arrêtée au sépulcre de Rachel, qui est à droite sur la route, elle parvint à la ville qu'elle cherchait, et entra dans la caverne du Sauveur. Quand elle eut sous les yeux l'asile sacré de la Vierge, et l'étable où le bœuf reconnut son Maître, et l'âne la crèche de son Seigneur, je l'entendis m'assurer, dans son transport, qu'elle voyait, des yeux de la foi, l'Enfant enveloppé de langes, le Seigneur vagissant dans la crèche, les Mages en adoration, l'Etoile étincelant au-dessus de l'étable, la Vierge-Mère, le père nourricier empressé de la servir, les bergers arrivant au milieu de la nuit, les enfants massacrés, Hérode se livrant à sa fureur, Joseph et Marie fuyant en Egypte. Inondée de larmes d'allégresse, elle disait :  "Salut, ô Bethléhem, Maison du Pain, dans laquelle est né ce Pain qui est descendu du ciel ! Salut, ô Ephrata ! région fertile, dont Dieu même est la fertilité : c'est de toi que Michée a prédit : Bethléhem, maison d'Ephrata, tu n'es pas la moindre des mille cités de Juda, de ton sein sortira celui qui sera Prince sur Israël, et sa sortie est du commencement, dès les jours de l'éternité. En effet, c'est en toi qu'est né le Prince qui a été engendré avant l'étoile du matin, et dont la naissance au sein du Père précède tous les âges. Moi misérable, moi pécheresse,
j'ai été trouvée digne d'embrasser cette crèche d'où le Seigneur enfant a fait entendre ses premiers cris, de prier dans cette caverne où la Vierge-Mère a enfanté le Seigneur. Ici désormais sera mon lieu de repos, car ce lieu est la patrie de mon Maître. C'est ici que j'habiterai, car le Seigneur a choisi cette demeure pour lui-même."

Nous donnerons maintenant la Légende de sainte Paula, composée en grande partie des paroles de saint Jérôme, telle qu'elle se lit dans le Propre des Eglises d'Espagne :
 

Paula, dame Romaine, de très noble race sénatoriale, mais beaucoup plus noble encore par la sainteté de sa vie, après la mort de Toxotius, son époux, qui était d'une égale naissance, et auquel elle avait donné cinq enfants, se livra entièrement au Seigneur. Alors, elle se mit à distribuer aux pauvres du Christ ses abondantes richesses, avec un tel amour qu'elle les recherchait par toute la ville, et qu'elle regardait comme une perte pour elle (au rapport de saint Jérôme) que quelque pauvre débile et affamé fût sustenté par le pain d'un autre. Elle persévéra dans ce zèle jusqu'à la mort, et elle disait quelquefois que son désir était de mourir en mendiant sa vie, et d'être ensevelie, à ses funérailles, dans un linceul étranger.

Certaines dissensions des Eglises, sous le pontificat de saint Damase, ayant amené à Rome plusieurs évêques d'Orient et d'Occident, elle reçut chez elle saint Epiphane, évêque de Salamine en Chypre, et prodigua tous les offices de la charité à Paulin d'Antioche. Leurs vertus l'enflammèrent tellement, qu'elle brûlait d'abandonner sa patrie, et de se retirer au désert. C'est pourquoi, se hâtant de fuir le tumulte de la ville et les louanges des hommes, et préférant à Rome l'humble Bethléem, elle descendit au port d'Ostie pour s'y embarquer. Son frère, ses proches, ses enfants l'accompagnaient et s'efforçaient de retenir cette pieuse mère au nom de l'amour maternel. Mais, quoique ses entrailles fussent déchirées par la douleur, elle levait cependant ses yeux sans larmes vers le ciel, et surmontant son amour pour ses fils par son amour pour Dieu, elle oubliait qu'elle était mère, pour se montrer servante du Christ.
 

Etant donc montée sur le vaisseau avec sa fille Eustochia, qui s'était associée à son projet et à son voyage, portée sur les ailes de la foi, elle désirait avec une incroyable ardeur voir Jérusalem et les saints lieux. Après avoir abordé d'abord en Chypre, puis à Séleucie, elle vint en Syrie et en Palestine, dont elle visita tous les sanctuaires avec tant de zèle et de piété, que si elle n'eût eu hâte de vénérer ceux qui lui restaient à parcourir, elle n'eût pu s'arracher aux premiers. Enfin elle s'arrêta à Bethléem pour y demeurer toujours. Après y avoir élevé quatre monastères, l'un d'hommes, dont saint Jérôme reçut la conduite, et les trois autres de vierges, elle y passa le reste de sa vie dans une admirable sainteté.

La vertu d'humilité brilla principalement en elle. Rien n'égala sa bonté ; nul ne fut plus tendre envers les pauvres. Elle souffrit avec une extrême patience et mansuétude les calomnies des envieux, et les diverses épreuves de ce monde. Lente à parler, elle était prompte à écouter. Elle savait par cœur les saintes Ecritures, et elle lisait assidûment l'Ancien et le Nouveau Testament. Elle voulut aussi apprendre l'hébreu, et ce fut avec un tel succès, qu'elle put chanter les Psaumes en cette langue, et la parler comme celle de son pays. Elle prenait son repos sur la terre couverte de cilices, si l'on peut appeler repos celui qui était interrompu jour et nuit par des prières presque continuelles. Au milieu même de la fièvre la plus brûlante, elle n'eut jamais de couche délicate.
 

Son abstinence était si grande, qu'elle excédait presque la mesure. La rigueur du jeûne et du travail venait encore épuiser ce corps affaibli, et à l'exception des jours de fête, à peine mêlait-elle un peu d'huile avec sa nourriture ; jamais on ne put l'engager à prendre du vin pour rétablir les forces de son corps. Elle soulageait les malades par des soins et des offices admirables ; mais elle, qui se montrait si empressée envers les autres lorsqu'ils étaient infirmes, si elle venait à tomber malade, elle ne se permettait aucun soulagement ; on ne voyait de partialité dans sa conduite que par la dureté qu'elle avait pour elle-même, comparée à sa bonté envers les autres.
 

Enfin, étant tombée dans une grave maladie, elle comprit que la mort approchait. Déjà son corps était glacé, et il ne restait plus de vie et de chaleur que dans sa poitrine haletante. Alors, comme si elle eût senti qu'elle allait vers sa patrie et quittait une demeure étrangère, elle répéta ce verset, jusqu'au dernier soupir de son âme : "Seigneur, j'ai aimé la beauté de votre maison, et le lieu où habite votre gloire." Et encore : "Qu'ils sont aimables, vos tabernacles, Dieu des armées ! Mon âme soupire, elle tombe de défaillance sous les portiques du Seigneur." Puis, imprimant du doigt sur ses lèvres le signe de la croix, elle rendit à Dieu sa très sainte âme, le sept des calendes de février en la cinquante-sixième année de son âge.

Les Evêques la transportèrent , de leurs propres mains, à l'Eglise de la Grotte sacrée. De toutes les villes de la Palestine était accourue à ses funérailles une multitude de moines, de vierges, de veuves et de pauvres, qui, comme à la mort de Dorcas, montraient les vêtements qu'elle leur avait donnés. Enfin, après trois jours, on l'ensevelit dans l'Eglise, près de la Grotte du Seigneur.
 


Vous avez aimé l'Emmanuel dans sa crèche, ô généreuse Paula ! vous avez préféré la nudité et l'obscurité de la grotte de Bethléem à toutes les splendeurs de Rome ; l'Emmanuel a reconnu tant d'amour ; et, pour prix de votre renoncement, il vous a associée pour jamais à sa propre félicité. Que votre exemple nous encourage à chercher Jésus enfant, à nous complaire dans les mystères de sa naissance. Que nul obstacle ne nous arrête, quand il s'agit d'aller à lui. Qu'il daigne nous révéler ses droits acquis au prix de tant de sacrifices, afin que nous apprenions à ne lui rien refuser. Que votre ardeur à sacrifier vos plus chères affections pour voler à lui nous instruise à régler du
moins les nôtres.

Priez pour que nos cœurs soient fidèles à Celui qui les a faits, et pour qu'ils soient toujours prêts à le suivre dans les voies auxquelles il les appelle. Combattez en eux cet esprit du monde, qui veut faire un pacte avec le Christianisme, pour anéantir les préceptes du Seigneur, en contestant la sagesse de ses conseils. Que la lumière de l'Esprit-Saint luise sur nous, que l'amour de Jésus échauffe nos cœurs ; et alors nous comprendrons les actions des Saints. Si elles confondent notre faiblesse, elles éclaireront notre esprit, et nous donneront courage pour remplir, sans nous flatter nous-mêmes, les devoirs que Dieu nous impose.


Priez, ô Paula, pour l'Eglise de Syrie, que vous avez sanctifiée par vos exemples. Qu'elle recouvre enfin la paix et l'unité. 

Protégez les pèlerins qui visitent, comme vous, le théâtre des mystères de notre Rédemption.

Ranimez, dans toute la chrétienté, l'amour de ces saints lieux, que nos pères reconquirent autrefois par leurs armes ; que notre piété régénérée aime à se réchauffer en suivant les traces divines que le Sauveur de nos âmes a laissées en passant sur cette terre.
 


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique


Saint Jérôme avec Sainte Paula et Sainte Eustochia
Saint Jérôme avec Sainte Paula et sa fille Sainte Eustochia

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 11:00

Un saint Evêque de l'âge apostolique, un disciple du grand Paul, s'offre aujourd'hui à notre vénération. Ses actions nous sont peu connues ; mais en lui adressant une de ses Lettres inspirées, le Docteur des Gentils l'a rendu immortel. Partout où la foi du Christ a été et sera portée, Tite, ainsi que Timothée, sera connu des fidèles ; jusqu'à la fin des temps, la sainte Eglise consultera, avec un souverain respect, cette Epître adressée à un simple évêque de l'île de Crète, mais dictée par l'Esprit-Saint, et par là même destinée à faire partie du corps des Ecritures sacrées qui contiennent la pure Parole de Dieu.

Les conseils et les directions que renferme cette admirable lettre, furent la règle souveraine du saint Evêque à qui Paul avait voué une si affectueuse tendresse. Tite eut la gloire d'établir le Christianisme dans cette île fameuse où le paganisme avait un de ses principaux centres. Il survécut à son maître immolé dans Rome par le glaive de Néron ; et comme saint Jean, à Ephèse, il s'endormit paisiblement
dans une heureuse vieillesse, entouré des respects de la chrétienté qu'il avait fondée. Sa vie a laissé peu de traces ; mais les quelques traits qui nous restent à son sujet donnent l'idée d'un de ces hommes de vertu supérieure que Dieu choisit au commencement, pour en faire les premières assises de son Eglise. 

Tite, évêque de Crète, fut initié par les enseignements de l'Apôtre saint Paul aux mystères de la foi chrétienne ; et, préparé par les sacrements, il répandit une telle lumière de sainteté sur l'Eglise encore au berceau, qu'il mérita de prendre place entre les disciples du Docteur des Gentils. Appelé à partager le fardeau de la prédication, son ardeur à répandre l'Evangile et sa fidélité le rendirent si cher à saint Paul, que celui-ci étant venu à Troade, pour prêcher la foi dans cette ville, atteste lui-même qu'il n'y trouva pas le repos de son esprit, parce qu'il n'y rencontra pas Tite son frère. L'Apôtre, s'étant rendu peu après en Macédoine, exprime son affection pour ce disciple par ces paroles : "Dieu qui console les humbles nous a consolés par l'arrivée de Tite."

Envoyé à Corinthe par l'Apôtre, il sut s'acquitter de cette mission qui consistait principalement à recueillir les aumônes offertes par la piété des fidèles pour soulager la pauvreté de l'Eglise des Hébreux, avec tant de sagesse et de douceur, que non seulement il maintint les Corinthiens dans la foi du Christ, mais qu'il excita en eux des regrets accompagnés de larmes, et l'empressement le plus vif pour revoir Paul qui leur avait donné la première instruction. Après de nombreux voyages sur terre et sur mer, pour répandre la semence de la divine parole chez les nations les plus dissemblables par le langage et par la situation géographique ; après avoir supporté avec la plus grande fermeté d'âme mille soucis et mille travaux pour établir ainsi l'étendard de la Croix, il aborda à l'île de Crète avec Paul son maître. L'Apôtre le choisit pour remplir la charge d'Evêque dans l'Eglise qu'il fonda en cette île ; et il est certain que Tite y remplit ses fonctions de manière à devenir le modèle des fidèles dans les bonnes œuvres, et que, selon les conseils de son maître Paul, il brilla par la doctrine, par son intégrité et la gravité de ses mœurs.
 

Semblable à un flambeau, il répandit les rayons du christianisme sur ceux qui étaient assis sous les ombres de la mort, dans les ténèbres de l'idolâtrie et du mensonge. Une tradition prétend qu'il serait ensuite passé chez les Dalmates, et qu'il aurait essuyé les plus rudes fatigues pour planter la foi chez ces peuples. Enfin, plein de jours et de mérites, âgé de quatre-vingt-quatorze ans, il s'endormit dans le Seigneur, de la mort précieuse des justes, la veille des nones de janvier ; et il fut enseveli dans l'église où l'Apôtre l'avait établi ministre de la parole. Son nom couvert déloges par saint Jean Chrysostome et par saint Jérôme se lit en ce même jour au Martyrologe romain ; mais, en établissant sa fête pour être célébrée avec l'Office et la Messe dans tout le monde catholique par le clergé séculier et régulier, le souverain Pontife Pie IX l'a fixée au premier jour libre qui suit l'anniversaire de la mort du saint.
 

Heureux disciple du grand Paul, la sainte Eglise a voulu qu'un jour dans l'année fût employé à célébrer vos vertus et à implorer votre suffrage ; soyez propice aux fidèles qui glorifient le divin Esprit pour les dons qu'il a répandus en vous. Vous avez rempli avec zèle et constance la charge pastorale ; tous les traits que Paul énumère dans l'Epître qu'il vous a adressée comme devant former le caractère de l'Evêque, se sont trouvés réunis en votre personne ; et vous brillez sur la couronne du Christ, le Prince des Pasteurs,
comme l'un de ses plus riches diamants.

Souvenez-vous de l'Eglise de la terre dont vous avez soutenu les premiers pas. Depuis le jour où vous lui fûtes ravi, vingt siècles ont achevé leur cours. Souvent ses jours ont été mauvais ; mais elle a triomphé de tous les obstacles, et elle chemine dans la voie, recueillant les âmes et les dirigeant vers son céleste Epoux, jusqu'à l'heure où il viendra arrêter le temps, et ouvrir les portes de l'éternité. Tant que cette heure n'a pas sonné, nous comptons , ô Tite , sur votre puissant suffrage ; du haut du ciel, sauvez les âmes par votre intercession, comme vous les sauviez ici-bas au moyen de vos saintes fatigues.

Demandez pour nous à Jésus des Pasteurs qui vous soient semblables. Relevez la Croix dans cette île que vous aviez conquise à la vraie foi, et sur laquelle s'étendent aujourd'hui les ombres de l'infidélité ; que par vous la chrétienté d'Orient se ranime, et qu'elle aspire enfin à l'unité, qui, seule, peut la préserver d'une dissolution complète.

Exaucez, ô Tite, les vœux du Pontife qui a voulu que votre culte s'étendît à l'univers entier, afin d'accélérer par votre suffrage les jours de paix et de miséricorde que le monde attend.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique



Porte Royale

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 05:00

" L'Eglise relit sans cesse les conseils que l'Apôtre vous donna."

Le lendemain du jour où nous avons rendu grâces à Dieu pour la miraculeuse Conversion de l'Apôtre des Gentils, la marche du Cycle nous ramène la fête du plus cher disciple de cet homme sublime. Timothée, l'infatigable compagnon de Paul, cet ami à qui le grand Apôtre écrivit sa dernière lettre, peu de jours avant de verser son sang pour Jésus-Christ, vient attendre son maître au berceau de l'Emmanuel. Il y trouve déjà Jean le Bien-Aimé, avec lequel il a porté les sollicitudes de l'Eglise d'Ephèse ; il y salue Etienne et les autres Martyrs qui l'y ont devancé, et leur présente la palme qu'il a lui-même conquise. Enfin, il vient apporter à l'auguste Marie les hommages de la chrétienté d'Ephèse, chrétienté qu'elle a sanctifiée de sa présence, et qui partage, avec celle de Jérusalem, la gloire d'avoir possédé dans son sein celle qui n'était pas seulement, comme les Apôtres, le témoin, mais, en sa qualité de Mère de Dieu, l'ineffable instrument du salut des hommes.

Lisons maintenant, dans les Offices de l'Eglise, le court récit des actions de ce laborieux disciple des Apôtres :
 

Timothée, né à Lystres,  en Lycaonie, d'un père Gentil et d'une mère Juive, pratiquait déjà la religion chrétienne, lorsque l'Apôtre Paul vint dans ces régions. Celui-ci, frappé du bruit que répandait la sainteté de Timothée, le prit pour compagnon de ses voyages ; mais, à cause des Juifs qui se convertissaient à Jésus-Christ, et qui savaient que le père de Timothée était païen, il lui donna la circoncision. Etant arrivés tous deux à Ephèse, l'Apôtre l'ordonna Evêque, afin qu'il gouvernât cette Eglise.

P
aul lui écrivit deux Epîtres, l'une de Laodicée, l'autre de Rome, pour le diriger dans l'exercice de sa charge pastorale. Comme Timothée ne pouvait souffrir qu'on offrît aux idoles des démons le sacrifice qui n'est dû qu'à Dieu seul, un jour que les habitants d'Ephèse immolaient des victimes à Diane dans l'une de ses fêtes, il s'efforça de les détourner de cette impiété ; mais ils le lapidèrent. Les chrétiens l'enlevèrent à demi mort, et le portèrent sur une montagne proche de la ville, où il s'endormit dans le Seigneur, le neuf des calendes de février.


L'Eglise Grecque célèbre saint Timothée dans ses Menées, auxquels nous empruntons les strophes suivantes : 

Plein de la sagesse de Dieu, ô Timothée, tu es entré dans le torrent des délices, et tu t'es désaltéré dans la gnose divine ; tu as imité les fervents amis du Christ, et tu es entré plein de joie dans sa gloire, où tu contemples la très splendide Trinité et tu jouis de la paix la plus sereine.

 

Plein de la sagesse de Dieu, ô Timothée, les fréquentes faiblesses et infirmités de ton corps fortifiaient ton âme ; gardé par la puissance du Christ, tu as dissous avec facilité la puissance de l'erreur, et tu nous as prêché, d'une manière sublime, le très divin Evangile de la paix.

 

Le monde entier célèbre aujourd'hui tes prodiges, thaumaturge immortel ; car le Christ t'a récompensé par le don des miracles, toi qui as souffert pour lui les tourments ; pour la mort que tu as endurée, il t'a gratifié d'une gloire et d'une béatitude éternelles.

 

Homme de toute sainteté, la grâce a débordé avec abondance de tes lèvres; elle en a fait couler des fleuves de doctrine, qui ont arrosé l'Eglise du Christ et porté des fruits au centuple , ô Timothée, prédicateur du Christ, Apôtre divin !

 

En mortifiant les membres de ta chair, tu les as soumis au Verbe ; en assujettissant la partie vile de toi-même à celle qui est la plus excellente, bienheureux Timothée, tu as dominé tes passions et allégé ton âme, établie dans une harmonie parfaite selon les enseignements de Paul.

 

Paul, éclatant comme un soleil, t'a lancé comme un de ses brillants rayons, pour illuminer la terre d'une abondante et splendide lumière, pour diriger et confirmer nos âmes, ô Timothée, qui manifestes Dieu !

 

Tu as paru comme un char divin, ô Timothée ! portant le nom de Dieu devant les tyrans impies, sans craindre leur cruauté ; car tu as revêtu la force invincible du Sauveur, ô homme chéri de Dieu !

 

Tu as reçu la couronne de gloire, ô Timothée, plein de toute félicité ; Apôtre doué d'un esprit divin, tu as ceint dignement le diadème du royaume; tu assistes devant le trône de ton maître, resplendissant avec Paul dans les tabernacles éternels, ô très heureux ! 


Nous honorons en vous, saint Pontife, un disciple des Apôtres, un des premiers anneaux qui nous rattachent au Christ ; vous nous apparaissez tout illuminé des entretiens du grand Paul. Son disciple, le divin Aréopagite, vous choisit pour le c
onfident de ses sublimes contemplations sur les Noms Divins ; mais maintenant, inondé de la lumière éternelle, vous contemplez sans nuage le Soleil de justice.

Soyez-nous propice, à nous qui ne pouvons que l'entrevoir à travers les voiles de son humilité ; obtenez-nous du moins de l'aimer, afin que nous puissions mériter de le voir un jour dans sa gloire. Pour alléger le poids de votre corps, vous soumettiez vos sens à une pénitence rigoureuse que Paul vous exhortait d'adoucir : aidez-nous à soumettre la chair à l'esprit.

L'Eglise relit sans cesse les conseils que l'Apôtre vous donna, et en vous à tous les pasteurs, pour le choix et la conduite des membres du clergé ; donnez-nous des Evêques, des Prêtres et des Diacres ornés de toutes les qualités qu'il exige dans ces dispensateurs des Mystères de Dieu.

Enfin, vous qui êtes monté au ciel avec l'auréole du martyre, tendez-nous votre palme, afin que, tout obscurs combattants que nous sommes, nous puissions nous élever jusqu'au séjour où l'Emmanuel reçoit et couronne ses élus pour l'éternité.



DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 


Salvator Mundi

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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 10:00


SAINT PAUL par Le Greco

Nous avons vu la Gentilité, représentée aux pieds de l'Emmanuel par les Rois Mages, offrir ses mystiques présents, et recevoir en retour les dons précieux de la foi, de l'espérance et de la charité. La moisson des peuples est mûre ; il est temps que le moissonneur y mette la faucille. Mais quel sera-t-il, cet ouvrier de Dieu ? Les Apôtres du Christ vivent encore à l'ombre de la montagne de Sion. Tous ont reçu la mission d'annoncer le salut jusqu'aux extrémités du monde ; mais nul d'entre eux n'a reçu encore le caractère spécial d'Apôtre des Gentils. Pierre, l'Apôtre de la Circoncision, est destiné particulièrement, comme le Christ, aux brebis perdues de la maison d'Israël. Toutefois, comme il est le Chef et le fondement, c'est à lui d'ouvrir !a porte de l'Eglise aux Gentils. Il le fait avec solennité, en conférant le Baptême au centurion romain Cornélius.


Cependant, l'Eglise est en travail ; le sang du Martyr Etienne, sa dernière prière, vont enfanter un nouvel Apôtre, l'Apôtre des nations. Saul, citoyen de Tarse, n'a pas vu le Christ dans sa vie mortelle ; et le Christ seul peut faire un Apôtre. Du haut des cieux où il règne impassible et glorifié, Jésus appellera Saul à son école, comme il appelait, durant les années de sa prédication, à
suivre ses pas et à écouter sa doctrine, les pêcheurs du lac de Génésareth. Le Fils de Dieu enlèvera Saul jusqu'au troisième ciel, il lui révélera tous ses mystères ; et quand Saul, revenu sur la terre, aura été, comme il le raconte, voir Pierre et comparer son Evangile avec le sien, il pourra dire : "Je ne suis pas moins Apôtre que les autres Apôtres."

C'est dans ce glorieux jour de la Conversion de Saul, qui bientôt s'appellera Paul, que ce grand œuvre commence. C'est aujourd'hui que retentit cette voix qui brise les cèdres du Liban, et dont la force souveraine fait d'abord un chrétien du Juif persécuteur, qui bientôt sera un Apôtre. Cette admirable transformation avait été prophétisée par Jacob, lorsque, sur sa couche funèbre, il dévoilait l'avenir de chacun de ses enfants, dans la tribu qui devait sortir d'eux. Juda eut les premiers honneurs : de sa race royale, le Rédempteur, l'attente des nations, devait naître. Benjamin fut annoncé, à son tour, sous des traits plus humbles, mais néanmoins glorieux : il sera l'aïeul de Paul, et Paul, l'Apôtre des nations.


Le vieillard avait dit : "Benjamin est un loup ravisseur : le matin, il enlève la proie ; mais le soir, il distribue la nourriture. Celui qui, dans la matinée fougueuse de son adolescence, se lance comme un loup respirant la menace et le carnage, à la poursuite des brebis du Christ, n'est-ce pas, comme le dit un antique Docteur, Saul sur la route de Damas, porteur et exécuteur des ordres des pontifes du temple maudit, et tout couvert du sang d'Etienne qu'il a lapidé par les mains de tous ceux dont il gardait les vêtements ? Celui qui, sur le soir, ne ravit plus la dépouille du juste, mais, d'une main
charitable et pacifique, distribue à ceux qui ont faim la nourriture qui leur donne la vie, n'est-ce pas Paul, Apôtre de Jésus-Christ, embrasé de l'amour de ses frères, et se faisant tout à tous, jusqu'à désirer d'être anathème pour eux ?

Telle est la force victorieuse de notre Emmanuel, toujours croissante et à laquelle rien ne résiste. S'il veut pour premier hommage la visite des bergers, il les fait convier par ses Anges, dont les doux accords ont suffi pour amener ces cœurs simples à la crèche où repose sous de pauvres langes l'espoir d'Israël. S'il désire l'hommage des princes de la Gentilité, il fait lever au ciel une étoile symbolique, dont l'apparition, aidée du mouvement intérieur de l'Esprit-Saint, détermine ces hommes de désirs à venir, du fond de l'Orient, déposer aux pieds d'un humble enfant leurs dons et leurs cœurs. Quand le moment est venu de former le Collège Apostolique, il s'avance sur les bords de la mer de Tibériade, et cette seule parole : Suivez-moi, a suffi pour attacher à ses pas les hommes qu'il a choisis. Au milieu des humiliations de sa Passion, un regard de sa part change le cœur du Disciple infidèle. Aujourd'hui, du haut du Ciel, tous les mystères accomplis, voulant montrer que lui seul est maître de l'Apostolat, et que son alliance avec les Gentils est consommée, il tonne sur la tête de ce Pharisien fougueux qui croit courir à la ruine de l'Eglise ; il brise ce cœur de Juif, et il crée par sa grâce ce nouveau cœur d'Apôtre, ce vase d'élection, ce Paul qui dira désormais : "Je vis, mais ce n'est pas moi, c'est le Christ qui vit en moi."

Mais il était juste que la commémoration de ce grand événement vînt se placer non loin du jour
 où l'Eglise célèbre le triomphe du premier des Martyrs. Paul est la conquête d'Etienne. Si l'anniversaire de son martyre se rencontre sous les feux du solstice d'été, il ne pouvait manquer d'apparaître auprès du berceau de l'Emmanuel, comme le plus brillant trophée du Proto-martyr ; les Mages le réclamaient aussi comme le conquérant de cette Gentilité dont ils ont été les prémices.

Enfin, pour compléter la cour de notre grand Roi, il convenait que les deux puissantes colonnes de l'Eglise, l'Apôtre des Juifs et l'Apôtre des Gentils, s'élevassent aux côtés de la crèche mystique : Pierre, avec ses clefs ; Paul, avec son glaive. C'est alors que Bethléhem nous semble, de plus en plus, la figure de l'Eglise, et les richesses du Cycle en cette saison plus éblouissantes que jamais.


Les Apôtres Pierre et Paul par Le Greco

Nous vous rendons grâces, ô Jésus, qui avez aujourd'hui terrassé votre ennemi par votre puissance, et l'avez relevé par votre miséricorde. Vous êtes véritablement le Dieu fort ; et vous méritez que toute créature célèbre vos victoires. Qu'ils sont merveilleux, vos plans pour le salut du monde ! Vous associez des hommes à l'œuvre de la prédication de votre parole, à la dispensation de vos Mystères ; et, pour rendre Paul digne d'un tel honneur, vous employez toutes les ressources de votre grâce, vous vous plaisez à faire du meurtrier
d'Etienne un Apôtre, afin que votre puissance souveraine éclate à tous les yeux, afin que votre amour pour les âmes apparaisse dans sa plus gratuite générosité, afin que la grâce surabonde où le péché avait abondé.

Visitez-nous souvent, ô Emmanuel, par cette grâce qui change les cœurs ; car nous désirons une vie abondante, et nous sentons que son principe est souvent près de nous échapper. Convertissez-nous, comme vous avez converti l'Apôtre ; après nous avoir convertis, assistez-nous ; car sans vous nous ne pouvons rien faire. Prévenez-nous, suivez-nous, accompagnez-nous, ne nous quittez jamais, et de même que vous nous avez donné le commencement, assurez-nous la persévérance jusqu'à la fin. Donnez-nous de reconnaître, avec crainte et avec amour, ce don mystérieux de la grâce que nulle créature ne saurait mériter, et auquel cependant une volonté créée peut mettre obstacle. Nous sommes des captifs : vous seul possédez l'instrument à l'aide duquel nous pouvons briser nos chaînes; vous le placez dans nos mains, en nous engageant à en user : de sorte que notre délivrance est votre ouvrage et non le nôtre ; et que notre captivité, si elle persévère, ne peut être attribuée qu'à notre négligence et à notre lâcheté. Donnez-nous, Seigneur, cette grâce ; et daignez recevoir la promesse que nous vous faisons d'y joindre humblement notre coopération.


Aidez-nous, ô grand Paul, à répondre aux desseins de la miséricorde de Dieu sur nous ; obtenez que nous soyons subjugués par la douceur du Dieu enfant. Sa voix ne retentit pas ; il n'éblouit pas nos yeux par sa lumière ; mais il se plaint que trop souvent nous le persécutons. Inspirez à nos cœurs de lui dire comme vous : "Seigneur, que
voulez-vous que je fasse ?" Il nous répondra d'être simples et enfants comme lui, de reconnaître enfin son amour qui apparaît dans ce mystère, de rompre avec le péché, de combattre les mauvaises inclinations, d'avancer dans la sainteté en suivant ses exemples. Vous avez dit, ô Apôtre : "Que celui qui n'aime pas notre Seigneur Jésus-Christ soit anathème !" Faites-le-nous connaître de plus en plus, afin que nous l'aimions, et que de si doux mystères ne deviennent pas, par notre ingratitude, la cause de notre réprobation.

Vase d'élection, convertissez les pécheurs qui ne pensent point à Dieu. Sur la terre, vous vous êtes dépensé tout entier pour le salut des âmes ; au ciel où vous régnez, continuez votre ministère, et demandez au Seigneur, pour ceux qui persécutent Jésus, ces grâces qui triomphent des plus rebelles. Apôtre des Gentils, jetez les yeux sur tant de peuples assis encore dans l'ombre de la mort. Autrefois vous étiez partagé entre deux ardents désirs : celui d'être avec Jésus-Christ, et celui de rester sur la terre pour travailler au salut des peuples. Maintenant, vous êtes pour jamais avec ce Sauveur que vous avez prêché ; n'oubliez pas ceux qui ne le connaissent point encore. Suscitez des hommes apostoliques pour continuer vos travaux. Rendez féconds leurs sueurs et leur sang. Veillez sur le Siège de Pierre, votre frère et votre chef ; soutenez l'autorité de cette Eglise Romaine qui a hérité de vos pouvoirs, et qui vous regarde comme son second appui. Vengez-la partout où elle est méconnue ; détruisez les schismes et les hérésies ; remplissez tous les pasteurs de votre esprit, afin que, comme vous, ils ne se cherchent point eux-mêmes, mais uniquement et toujours les intérêts de Jésus-Christ.


DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique



SAINT PAUL par Theophanes le Crétois

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 22:30

Chief Rabbi Riccardo Di Segni (3rd L) and other members of Rome's ...
Chief Rabbi Riccardo Di Segni and other members of Rome's Jewish community wait for the visit of Pope Benedict XVI at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI arrives at Rome's main synagogue January ...
Pope Benedict XVI arrives at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI (L) is welcomed by chief Rabbi Riccardo Di ...
Pope Benedict XVI is welcomed by chief Rabbi Riccardo Di Segni as he arrives at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI (R) and chief Rabbi Riccardo Di Segni arrive ...
Pope Benedict XVI and chief Rabbi Riccardo Di Segni arrive at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI waves as he arrives at Rome's main synagogue ...
Pope Benedict XVI waves as he arrives at Rome's main synagogue January 17, 2010
Pope Benedict XVI waves as he arrives at Rome's main synagogue ...

Pope Benedict XVI (R) arrives at Rome's main synagogue January ...
Pope Benedict XVI arrives at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI (R) shakes hands with former chief rabbi Elio ...
Pope Benedict XVI shakes hands with former chief rabbi Elio Toaff at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI greets a rabbi as he arrives at Rome's ...
Pope Benedict XVI greets a rabbi as he arrives at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI receives a gift at Rome's main synagogue ...
Pope Benedict XVI receives a gift at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI shakes hands with chief rabbi Riccardo Di ...
Pope Benedict XVI shakes hands with chief rabbi Riccardo Di Segni at Rome's main synagogue January 17, 2010
Pope Benedict XVI shakes hands with chief rabbi Riccardo Di ...

Pope Benedict XVI looks on during his visit at Rome's main ...
Pope Benedict XVI looks on during his visit at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI stands with rabbis at Rome's main synagogue ...
Pope Benedict XVI stands with rabbis at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI looks on at Rome's main synagogue January ...

Pope Benedict XVI arrives at Rome's main synagogue January ...

Pope Benedict XVI (R) looks on next to chief rabbi Riccardo ...
Pope Benedict XVI looks on next to chief rabbi Riccardo Di Segni at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI speaks during his visit at Rome's main ...
Pope Benedict XVI speaks during his visit at Rome's main synagogue January 17, 2010

Pope Benedict XVI delivers his speech during a visit at Rome's ...
Pope Benedict XVI delivers his speech during a visit at Rome's main synagogue January 17, 2010

In this photo released by the Vatican's L'Osservatore Romano ...
In this photo released by the Vatican's L'Osservatore Romano newspaper, Pope Benedict XVI is seen during his visit to Rome's synagogue Sunday, Jan. 17, 2010


Pope Benedict XVI (L) stands by chief Rabbi Riccardo Di Segni ...



http://news.yahoo.com/

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 05:00
Dans l’ Amen qui clôturera le Canon de la messe nous dirons notre "oui" à Dieu mais plus profondément comme le Christ a dit "oui" à son Père, car le Christ est l’Amen de Dieu.

Demandons que toutes les promesses de Dieu s’accomplissent en nous, qu’elles prennent leurs plénitudes de valeur et de profondeur. Découvrons l’ampleur du mystère du Christ : il vient renouveler le monde, il vient le renouveler de fond en comble, il vient le prendre aux entrailles pour le transformer au plus profond de lui-même.

Réjouissons nous avec le Seigneur. La bonne nouvelle est là, c’est à nous de l’annoncer, c’est à nous de la proclamer, nous avons à rendre libre les prisonniers, nous avons à défaire les liens des opprimés, nous sommes dans une année de grâce du Seigneur.

Toute vie est une vie de grâce. Bernanos a une expression forte quand il dit "la grâce des grâces est de se recevoir comme le plus humble membre des membres de Jésus-Christ", c'est-à-dire comme le plus petit de tous, celui qui se met au service des autres comme le Christ, celui qui suit le Christ et qui sait que l’Esprit, qui est sur lui, triomphe de tout dans la vérité de Dieu.

Amen !


extrait du livre : La puissance de l'amour de Dieu dans sa Parole



Salvator Mundi par Antonello da Messina
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