Pare celle-ci, Rousseau !

 

Madame Auguier, outre madame Campan, avait une autre sœur, nommée madame Rousseau, fort aimable femme, que la reine avait attachée au service du premier Dauphin, et qui m'a souvent donné l'hospitalité, lorsque j'avais des séances à la cour. Elle était devenue si chère au jeune prince qu'elle soignait, que l'aimable enfant lui disait, deux jours avant de mourir : Je t'aime tant, Rousseau, que je t'aimerai encore après ma mort.

Le mari de madame Rousseau était maître d'armes des Enfants de France. Aussi, comme attaché à double titre à la famille royale, ne put-il échapper à la mort : il fut pris et guillotiné. On m'a dit que, son jugement rendu, un juge avait eu l'atrocité de lui crier : Pare celle-ci, Rousseau !

 

Louise-Élisabeth Vigée-Lebrun, Souvenirs, (1755-1842), Lettre XI.

 

Madame Rousseau et sa fille, Élisabeth Vigée-Lebrun, Musée du Louvre

Madame Rousseau et sa fille, Élisabeth Vigée-Lebrun, Musée du Louvre

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