Ta Croix ô Christ est notre lumière,
nous acclamons ta Résurrection
qui donne la Vie !
Il souffrait tout à l’heure, c’est vrai,
mais maintenant il va mourir.
La Grande Croix dans la nuit faiblement remue avec le Dieu qui respire.
Tout y est. Il n’y a plus qu’à laisser faire l’Instrument
Qui du joint de la double nature
inépuisablement,
De la source du corps et de l’âme
et de l’hypostase, exprime et tire
Toute la possibilité qui est en lui de souffrir.
Il est tout seul comme Adam
quand il était seul dans l’Éden,
Il est pour trois heures seul et savoure le Vin,
L’ignorance invincible de l’homme
dans le retrait de Dieu !
Notre hôte est appesanti
et son front fléchit peu à peu.
Il ne voit plus sa Mère
et son Père l’abandonne.
Il savoure la coupe,
et la mort lentement qui l’empoisonne.
N’en avez-Vous donc pas assez
de ce vin aigre et mêlé d’eau,
Pour que Vous Vous redressiez
tout-à-coup et criiez : J’ai soif ?
Vous avez soif, Seigneur ?
Est-ce à moi que Vous parlez ?
Est-ce moi dont Vous avez besoin
encore et de mes péchés ?
Est-ce moi qui manque
avant que tout soit consommé ?
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre nous du Mal.
Amen
Nous chantons la Croix du Seigneur,
Qui se dresse sur l’univers,
Comme un signe éclatant,
de la gloire de notre Dieu.
méditation de Paul Claudel
Mosaïques de la chapelle du séminaire inter-diocésain à Bordeaux
milieu du XXe siècle
XIII. Jésus est
déposé de la croix