Ta Croix ô Christ est notre lumière,
nous acclamons ta Résurrection
qui donne la Vie !
Tous les disciples ont fui,
Pierre lui-même renie avec transport !
Une femme au plus épais de l’insulte
et au centre de la mort
Se jette et trouve Jésus
et lui prend le visage entre les mains.
Enseignez-nous, Véronique,
à braver le respect humain.
Car celui à qui Jésus-Christ
n’est pas seulement une image, mais vrai,
Aux autres hommes aussitôt
devient désagréable et suspect.
Son plan de vie est à l’envers,
ses motifs ne sont plus les leurs.
Il y a quelque chose en lui toujours
qui échappe et qui est ailleurs.
Un homme fait qui dit son chapelet
et qui va impudemment à confesse,
Qui fait maigre le vendredi
et qu’on voit parmi les femmes à la messe,
Cela fait rire et ça choque,
c’est drôle et c’est irritant aussi.
Qu’il prenne garde à ce qu’il fait,
car on a les yeux sur lui.
Qu’il prenne garde à chacun de ses pas,
car il est un signe.
Car tout Chrétien de son Christ
est l’image vraie quoique indigne.
Et le visage qu’il montre est le reflet trivial
De cette Face de Dieu en son cœur
abominable et triomphale !
Laissez-nous la regarder encore une fois, Véronique,
Sur le linge où vous l’avez recueillie,
la face du Saint Viatique.
Ce voile de lin pieux où Véronique a caché
La face du Vendangeur au jour de son ébriété,
Afin qu’éternellement son image s’y attachât,
Qui est faite de son sang, de ses larmes
et de nos crachats !
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre nous du Mal.
Amen
Je cherche le visage,
le visage du Seigneur,
Je cherche son image,
tout au fond de vos cœurs
méditation de Paul Claudel
Mosaïques de la chapelle du séminaire inter-diocésain à Bordeaux
milieu du XXe siècle
VII. Jésus tombe
pour la seconde fois