Ta Croix ô Christ est notre lumière,
nous acclamons ta Résurrection
qui donne la Vie !
O mères qui avez vu mourir
le premier et l’unique enfant,
Rappelez-vous cette nuit,
la dernière, auprès du petit être gémissant,
L’eau qu’on essaye de faire boire,
la glace, le thermomètre,
Et la mort qui vient peu à peu
et qu’on ne peut plus méconnaître.
Mettez-lui ses pauvres souliers,
changez-le de linge et de brassière.
Quelqu’un vient qui va me le prendre
et le mettre dans la terre.
Adieu, mon bon petit enfant !
adieu, ô chair de ma chair !
La quatrième Station
est Marie qui a tout accepté.
Voici au coin de la rue qui attend
le Trésor de toute Pauvreté.
Ses yeux n’ont point de pleurs,
sa bouche n’a point de salive.
Elle ne dit pas un mot
et regarde Jésus qui arrive.
Elle accepte. Elle accepte encore une fois.
Le cri est sévèrement réprimé
dans le cœur fort et strict.
Elle ne dit pas un mot et regarde Jésus-Christ.
La Mère regarde son Fils,
l’Église son Rédempteur,
Son âme violemment va vers lui
comme le cri du soldat qui meurt !
Elle se tient debout devant Dieu
et lui offre son âme à lire.
Il n’y a rien dans son cœur
qui refuse ou qui retire,
Pas une fibre en son cœur transpercé
qui n’accepte et ne consente.
Et comme Dieu lui-même qui est là,
elle est présente.
Elle accepte et regarde ce Fils
qu’elle a conçu dans son sein.
Elle ne dit pas un mot
et regarde le Saint des Saints.
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre nous du Mal.
Amen
Vierge au cœur transpercé,
viens guider nos pas ;
Vierge au pied de la croix,
éclaire notre route ;
Vierge de ceux qui souffrent,
donne-nous ton Fils.
méditation de Paul Claudel
Mosaïques de la chapelle du séminaire inter-diocésain à Bordeaux
milieu du XXe siècle
V. Jésus est aidé
par Simon de Cyrène