On se tue tous les jours avec des pensées à blanc sans prendre de risque. Tous mourant sans date précise, tous handicapés par l’absence de l’âme sœur, tous amoureux d’une sirène chaste ou d’un héros périmé. On partage le soleil, on suspend la lune toutes les nuits pour mieux se regarder dans les yeux. On vide notre sac à miracles, parce que demain on en aura encore et qu’après-demain on ne sera peut-être plus là. La vie est longue, mais il faut se dépêcher quand même.
Ksénia Lukyanova, Les héros périmés, éditions rue des promenades, Paris, imprimé en Bulgarie, août 2016
Fort comme une vodka glacée une nuit d'hiver dans le désert des villes sans âme.
Comment définiriez-vous votre écriture ?
- Ksénia Lukyanova : Pour répondre je voudrais prendre un extrait d’un de mes textes :
« Et si on parlait d’amour ?
Ah non, on s’en fout de l’amour, on en a marre de parler de l’amour, on veut parler d’autre chose.
Non, attends un peu, parlons-en quand même. »
Je pense honnêtement qu’il n’y jamais assez de mots d’amour écrits ou volants dans l’air cru de nos jours. C’est mon acte de résistance personnelle contre l’indifférence et la fadeur.
http://bookalicious.fr/rentree-litteraire-2016-ksenia-lukyanova/
Ksénia Lukyanova