Par un pèlerin
Au nom de la raison, les Lumières ont légué à la modernité un rêve d’universalité prêt à se transformer en cauchemar.
Progrès matériel et moral vont-ils de pair ? Non, répondent les anti-Lumières, Baudelaire en tête qui voit dans l’atrophie du spirituel la route menant à la « grande barbarie éclairée au gaz ».
Après la fin du IIIe Reich, Hiroshima et le début de la guerre froide, les philosophes ont cherché à penser ce qui vient de se produire. Et pour certains d’entre eux, le coupable est tout désigné, ce sont les Lumières. Les attaques viennent d’abord de la gauche avec Adorno et Horkheimer qui sonnent la charge : « la raison qui triomphe de la superstition doit régner sur la nature désenchantée. La connaissance, qui est pouvoir, ne connaît pas de limites ni dans la mise en esclavage de la créature ni dans la servilité envers les maîtres de ce monde. »
Le siècle des lumières a engendré le totalitarisme, c'est à dire la divinisation de la raison humaine qui refuse toute critique.
Jean-Marie Lustiger, Le choix de Dieu, entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton, éd. De Fallois, 1987, rééd. Livre de poche, 1989
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