Ensemble les Nouveaux Caractères dirigé par Sébastien d'Hérin
Enregistré le 5 avril 2009 par Mezzo en la Chapelle Royale du Château de Versailles
Caroline Mutel : soprano
Karine Deshayes mezzosoprano
Clavecin et direction : Sébastien d'Hérin Violon : Jasmine Eudeline Violoncelle : Frédéric Baldassare Viole de gambe : Martin Bauer Théorbe : Diego Salamanca
Heureux, qui de la Sagesse Attendant tout son secours, N'a point mis en la Richesse L'espoir de ses derniers jours. La mort n'a rien qui l'étonne ; Et dès que son Dieu l'ordonne, Son âme prenant l'essor S'élève d'un vol rapide Vers la demeure, où réside Son véritable trésor.
De quelle douleur profonde Seront un jour pénétrés Ces insensés, qui du monde, Seigneur, vivent enivrés ; Quand par une fin soudaine Détrompés d'une ombre vaine, Qui passe, et ne revient plus, Leurs yeux du fond de l'abîme Près de ton trône sublime Verront briller tes Élus !
Infortunés que nous sommes, Où s'égaraient nos esprits ? Voilà, diront-ils, ces hommes, Vils objets de nos mépris, Leur sainte et pénible vie Nous parut une folie. Mais aujourd'hui triomphants, Le Ciel chante leur louange, Et Dieu lui-même les range Au nombre de ses Enfants. Pour trouver un bien fragile Qui nous vient d'être arraché, Par quel chemin difficile Hélas ! nous avons marché ! Dans une route insensée Notre âme en vain s'est lassée, Sans se reposer jamais, Fermant l'oeil à la lumière, Qui nous montrait la carrière De la bien-heureuse Paix.
De nos attentats injustes Quel fruit nous est-il resté ? Où sont les titres augustes, Dont notre orgueil s'est flatté ? Sans amis, et sans défense, Au trône de la vengeance Appelés en jugement, Faibles et tristes victimes Nous y venons de nos crimes Accompagnés seulement.
Ainsi d'une voix plaintive Exprimera ses remords La Pénitence, tardive Des inconsolables Morts. Ce qui faisait leurs délices, Seigneur, fera leurs supplices. Et par une égale loi, Tes Saints trouveront des charmes Dans le souvenir des larmes Qu'ils versent ici pour toi.
RACINE, SUR LE BONHEUR DES JUSTES ET SUR LE MALHEUR DES RÉPROUVÉS
En 1694, retiré de la carrière dramatique, Racine écrivit encore quatre très beaux Cantiques spirituels que Jean-Baptiste Moreau
mettait en musique la même année : À la louange de la Charité, Sur le bonheur des justes et le malheur des réprouvés, Plaintes d'un chrétien, Sur les vaines occupations des gens du
siècle. Louis Marchand, Michel Richard de La Lande, Pascal Collasse, et d'autres devaient après Moreau s'attaquer à ces textes très propices à la musique.Jean Racine - Encyclopédie Larousse
Fils d'un tailleur parisien, il reçut son éducation musicale à Saint-Germain-l'Auxerrois. Organiste et claveciniste, il occupa les tribunes des
Grands-Jésuites, du Petit-Saint-Antoine et de Saint-Gervais, où il succéda en 1672 à Charles Couperin, avant de céder sa place au jeune François Couperin. En 1683, il obtint l'un des quatre
postes de sous-maître de la chapelle royale.Michel Richard
Delalande - Encyclopédie Larousse