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"Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.

 

Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres."

 

Evangile de Jésus-Christ selon  saint Jean 

   

 

Pentecôte

" Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit."

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  

 

   

 

 El Papa es argentino. Jorge Bergoglio                 

Saint Père François

 

 

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1er mai 2011 Béatification de Jean-Paul II

Béatification du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

 

 

  Béatification du Père Popieluszko

beatification Mass, in Warsaw, Poland

à Varsovie, 6 juin 2010, Dimanche du Corps et du Sang du Christ

 

 

presidential palace in Warsaw

Varsovie 2010

 

 

Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

La miséricorde de Dieu est comme un torrent débordé. Elle entraîne les cœurs sur son passage.
(Saint Curé d'Ars)
 

 


Le côté du Christ a été transpercé et tout le mystère de Dieu sort de là. C’est tout le mystère de Dieu qui aime, qui se livre jusqu’au bout, qui se donne jusqu’au bout. C’est le don le plus absolu qui soit. Le don du mystère trinitaire est le cœur ouvert. Ce n’est pas une image, c’est une réalité. C’est la réalité la plus profonde qui soit, la réalité de l’amour.
Père Marie-Joseph Le Guillou




Dans le cœur transpercé
de Jésus sont unis
le Royaume du Ciel
et la terre d'ici-bas
la source de la vie
pour nous se trouve là.

Ce cœur est cœur divin
Cœur de la Trinité
centre de convergence
de tous les cœur humains
il nous donne la vie
de la Divinité.


Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
(Edith Stein)



Le Sacré-Cœur représente toutes les puissances d'aimer, divines et humaines, qui sont en Notre-Seigneur.
Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 



feuille d'annonces de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre

 

 

 

 

 

 

 

     

The Cambrai Madonna

Notre Dame de Grâce

Cathédrale de Cambrai

 

 

 

Cathédrale Notre Dame de Paris 

   

Ordinations du samedi 27 juin 2009 à Notre Dame de Paris


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Magnificat

     



Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie à Notre-Dame de Paris


NOTRE DAME DES VICTOIRES

Notre-Dame des Victoires




... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour !

 

 

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SAINT PIERRE ET SAINT ANDRÉ

Saint Pierre et Saint André

 

BENOÎT XVI à CHYPRE 

 

Benedict XVI and Cypriot Archbishop Chrysostomos, Church of 

Salutation avec l'Archevêque Chrysostomos à l'église d' Agia Kyriaki Chrysopolitissa de Paphos, le vendredi 4 juin 2010

 

     

 

Benoît XVI en Terre Sainte  


 

Visite au chef de l'Etat, M. Shimon Peres
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Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem




 






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SALVE REGINA

21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 13:00

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

 

Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout.

 

Au cours du repas, alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l'intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu, se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ; puis il verse de l'eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture. Il arrive ainsi devant Simon-Pierre.

Et Pierre lui dit : " Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! "
Jésus lui déclara : " Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. "

Pierre lui dit : " Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! "

Jésus lui répondit : " Si je ne te lave pas, tu n'auras point de part avec moi. "

Simon-Pierre lui dit : " Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! "

Jésus lui dit : " Quand on vient de prendre un bain, on n'a pas besoin de se laver : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, ... mais non pas tous."

 

Il savait bien qui allait le livrer ; et c'est pourquoi il disait : " Vous n'êtes pas tous purs."

 

Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table.

 

Il leur dit alors : " Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur', et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous."

 

Scènes de la vie du Christ : Le lavement des pieds par Giotto

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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 04:00

 Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 

 

L'un des douze Apôtres de Jésus, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres et leur dit :

" Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? "

 Ils lui proposèrent trente pièces d'argent.

 

Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.

 

Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus :

" Où veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas pascal ? "

Il leur dit : " Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples."

 

Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.

 

Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze.

Pendant le repas, il leur déclara : " Amen, je vous le dis : l'un de vous va me livrer. "

 

Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, l'un après l'autre : " Serait-ce moi, Seigneur ?"

Il leur répondit : " Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né !"

Judas, celui qui le livrait, prit la parole : " Rabbi, serait-ce moi ? "

Jésus lui répond : " C'est toi qui l'as dit ! "

 

Last Supper

 

Last Supper Judas 

 

Last Supper Fresco  

 

La Cène par Andrea del Castagno

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 04:00

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

 

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, au cours du repas qu'il prenait avec ses disciples, il fut bouleversé au plus profond de lui-même, et il attesta : "Amen, amen, je vous le dis : l'un de vous me livrera."

 

Les disciples se regardaient les uns les autres, sans parvenir à comprendre de qui Jésus parlait. Comme il y avait à table, tout contre Jésus, l'un de ses disciples, celui que Jésus aimait, Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : "Seigneur, qui est-ce ?"
Jésus lui répond : " C'est celui à qui j'offrirai la bouchée que je vais tremper dans le plat".

Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l'Iscariote.
Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui.

Jésus lui dit alors : " Ce que tu fais, fais-le vite."

Mais aucun des convives ne comprit le sens de cette parole.
Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d'acheter ce qu'il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres.
Quand Judas eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ; il faisait nuit.

 

Quand il fut sorti, Jésus déclara : " Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ; et il la lui donnera bientôt. Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps, et vous me chercherez. J'ai dit aux Juifs : Là où je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller. Je vous le dis maintenant à vous aussi."

Simon-Pierre lui dit : " Seigneur, où vas-tu ?"

Jésus lui répondit : " Là où je m'en vais, tu ne peux pas me suivre pour l'instant ; tu me suivras plus tard."
Pierre lui dit : " Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour toi !"
Jésus réplique : " Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois."

 

La Cène par Le Greco

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 04:00

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

 

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, celui qu'il avait ressuscité d'entre les morts. On donna un repas en l'honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était avec Jésus parmi les convives.

 

Or, Marie avait pris une livre d'un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu'elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie par l'odeur du parfum.

 

Judas Iscariote, l'un des disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : " Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d'argent, que l'on aurait données à des pauvres ?" Il parla ainsi, non parce qu'il se préoccupait des pauvres, mais parce que c'était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait pour lui ce que l'on y mettait.

 

Jésus lui dit : " Laisse-la ! Il fallait qu'elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours."

 

Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu'il avait ressuscité d'entre les morts. Les chefs des prêtres décidèrent alors de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s'en allaient, et croyaient en Jésus.

 

BOUTS, Dieric the Elder

Jésus à Béthanie chez Simon le Lépreux par Dieric Bouts l'Ancien

 

La fête de la Pâque et des pains sans levain allait avoir lieu dans deux jours. Les chefs des prêtres et les scribes cherchaient le moyen d'arrêter Jésus par ruse, pour le faire mourir. Car ils se disaient : "Pas en pleine fête, pour éviter une émeute dans le peuple."

 

Jésus se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux. Pendant qu'il était à table, une femme entra, avec un flacon d'albâtre contenant un parfum très pur et de grande valeur. Brisant le flacon, elle le lui versa sur la tête. Or, quelques-uns s'indignaient : "A quoi bon gaspiller ce parfum ? On aurait pu le vendre pour plus de trois cents pièces d'argent et en faire don aux pauvres". Et ils la critiquaient.


Mais Jésus leur dit : " Laissez-la ! Pourquoi la tourmenter ? C'est une action charitable qu'elle a faite envers moi. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous voudrez, vous pourrez les secourir ; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. Elle a fait tout ce qu'elle pouvait faire. D'avance elle a parfumé mon corps pour mon ensevelissement. Amen, je vous le dis : partout où la Bonne Nouvelle sera proclamée dans le monde entier, on racontera, en souvenir d'elle, ce qu'elle vient de faire."

 

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (chapitre 14)

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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 08:00

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

illustré des scènes de la vie du Christ par Giotto

 

L'un des Douze, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres et leur dit : " Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ?"

Ils lui proposèrent trente pièces d'argent. Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.

 

Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus : " Où veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas pascal ?"

Il leur dit : " Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples."

Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.

 

Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze.


Pendant le repas, il leur déclara : " Amen, je vous le dis : l'un de vous va me livrer. "

Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, l'un après l'autre : " Serait-ce moi, Seigneur ? "
Il leur répondit : " Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né !"

Judas, celui qui le livrait, prit la parole : " Rabbi, serait-ce moi ? "

Jésus lui répond : " C'est toi qui l'as dit ! "

 

Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit et le donna à ses disciples, en disant : " Prenez, mangez : ceci est mon corps."

Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, en disant : "Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés. Je vous le dis : désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où je boirai un vin nouveau avec vous dans le royaume de mon Père."

 

Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.

 

Alors Jésus leur dit : " Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée."

Pierre lui dit : " Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais."

Jésus reprit : " Amen, je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois."

Pierre lui dit : " Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas."

Et tous les disciples en dirent autant.

 

Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani et leur dit : " Restez ici, pendant que je m'en vais là-bas pour prier."

Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse.

Il leur dit alors : " Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez avec moi."

 

Il s'écarta un peu et tomba la face contre terre, en faisant cette prière : " Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux."

 

Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : " Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l'esprit est ardent, mais la chair est faible."

 

Il retourna prier une deuxième fois : " Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite !"

 

Revenu près des disciples, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil.

Il les laissa et retourna prier pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles.

 

Alors il revient vers les disciples et leur dit : " Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer ! La voici toute proche, l'heure où le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs ! Levez-vous ! Allons ! Le voici tout proche, celui qui me livre."

 

Jésus parlait encore, lorsque Judas, l'un des Douze, arriva, avec une grande foule armée d'épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres et les anciens du peuple. Le traître leur avait donné un signe : "Celui que j'embrasserai, c'est lui : arrêtez-le."

Aussitôt, s'approchant de Jésus, il lui dit : " Salut, Rabbi ! ", et il l'embrassa.

Jésus lui dit : " Mon ami, fais ta besogne."

Alors ils s'avancèrent, mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent.

 

Un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main à son épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille. Jésus lui dit : "Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l'épée périront par l'épée. Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d'anges ? Mais alors, comment s'accompliraient les Écritures ? D'après elles, c'est ainsi que tout doit se passer."

 

A ce moment-là, Jésus dit aux foules : " Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus m'arrêter avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, j'étais assis dans le Temple où j'enseignais, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais tout cela est arrivé pour que s'accomplissent les écrits des prophètes."

 

Alors les disciples l'abandonnèrent tous et s'enfuirent.

 

Ceux qui avaient arrêté Jésus l'amenèrent devant Caïphe, le grand prêtre, chez qui s'étaient réunis les scribes et les anciens.


Quant à Pierre, il le suivait de loin, jusqu'au palais du grand prêtre ;

il entra dans la cour et s'assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait.

 

Les chefs des prêtres et tout le grand conseil cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort. Ils n'en trouvèrent pas ; pourtant beaucoup de faux témoins s'étaient présentés. Finalement il s'en présenta deux, qui déclarèrent : "Cet homme a dit : Je peux détruire le Temple de Dieu et, en trois jours, le rebâtir."

Alors le grand prêtre se leva et lui dit : " Tu ne réponds rien à tous ces témoignages portés contre toi ?"

 

Mais Jésus gardait le silence.

 

Le grand prêtre lui dit : " Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Messie, le Fils de Dieu."

Jésus lui répond : " C'est toi qui l'as dit ; mais en tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel."

 

Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant : " Il a blasphémé ! Pourquoi nous faut-il encore des témoins ? Vous venez d'entendre le blasphème ! Quel est votre avis ?"

Ils répondirent : " Il mérite la mort."

Alors ils lui crachèrent au visage et le rouèrent de coups ; d'autres le giflèrent en disant : " Fais-nous le prophète, Messie ! qui est-ce qui t'a frappé ?"

 

Quant à Pierre, il était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui : " Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen !"

Mais il nia devant tout le monde : " Je ne sais pas ce que tu veux dire."

Comme il se retirait vers le portail, une autre le vit et dit aux gens qui étaient là : " Celui-ci était avec Jésus de Nazareth."

De nouveau, Pierre le nia : " Je jure que je ne connais pas cet homme."

Peu après, ceux qui se tenaient là s'approchèrent de Pierre : " Sûrement, toi aussi, tu fais partie de ces gens-là ; d'ailleurs ton accent te trahit."

Alors, il se mit à protester violemment et à jurer : " Je ne connais pas cet homme."

Aussitôt un coq chanta.
Et Pierre se rappela ce que Jésus lui avait dit : " Avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois."

Il sortit et pleura amèrement.

 

Le matin venu, tous les chefs des prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire condamner à mort. 

Après l'avoir ligoté, ils l'emmenèrent pour le livrer à Pilate, le gouverneur.

 

Alors Judas, le traître, fut pris de remords en le voyant condamné ; il rapporta les trente pièces d'argent aux chefs des prêtres et aux anciens.

Il leur dit : " J'ai péché en livrant à la mort un innocent".

Ils répliquèrent : "Qu'est-ce que cela nous fait ? Cela te regarde !"

 

Jetant alors les pièces d'argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre.

 

Les chefs des prêtres ramassèrent l'argent et se dirent : " Il n'est pas permis de le verser dans le trésor, puisque c'est le prix du sang." 

Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le Champ-du-Potier pour y enterrer les étrangers. Voilà pourquoi ce champ a été appelé jusqu'à ce jour le Champ-du-Sang. 

Alors s'est accomplie la parole transmise par le prophète Jérémie : Ils prirent les trente pièces d'argent, le prix de celui qui fut mis à prix par les enfants d'Israël, et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.

 

On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l'interrogea : " Es-tu le roi des Juifs ?"

Jésus déclara : " C'est toi qui le dis. "

Mais, tandis que les chefs des prêtres et les anciens l'accusaient, il ne répondit rien.

Alors Pilate lui dit : " Tu n'entends pas tous les témoignages portés contre toi ?"

Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur était très étonné.

 

Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait. Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas. La foule s'étant donc rassemblée, Pilate leur dit : "Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou Jésus qu'on appelle le Messie ?" Il savait en effet que c'était par jalousie qu'on l'avait livré.

 

Tandis qu'il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : " Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui."

 

Les chefs des prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus.

Le gouverneur reprit : "Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? "

Ils répondirent : " Barabbas ! "

Il reprit : " Que ferai-je donc de Jésus, celui qu'on appelle le Messie ? "

Ils répondirent tous : " Qu'on le crucifie ! "

Il poursuivit : " Quel mal a-t-il donc fait ? "

Ils criaient encore plus fort : " Qu'on le crucifie ! "

 

Pilate vit que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le désordre ; alors il prit de l'eau et se lava les mains devant la foule, en disant : "Je ne suis pas responsable du sang de cet homme : cela vous regarde !"

Tout le peuple répondit : " Son sang, qu'il soit sur nous et sur nos enfants ! "

 

Il leur relâcha donc Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et le leur livra pour qu'il soit crucifié.

 

Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans le prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde. Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d'un manteau rouge. Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s'agenouillaient en lui disant : "Salut, roi des Juifs !"

Et, crachant sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête.

 

Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier.

 

En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix.

 

Arrivés à l'endroit appelé Golgotha, c'est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou Calvaire, ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire.

 

Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ; et ils restaient là, assis, à le garder.

Au-dessus de sa tête on inscrivit le motif de sa condamnation : " Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs."

 

En même temps, on crucifie avec lui deux bandits, l'un à droite et l'autre à gauche.

 

Les passants l'injuriaient en hochant la tête : "Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix !" De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant : "Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! C'est le roi d'Israël : qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant s'il l'aime ! Car il a dit : Je suis Fils de Dieu." Les bandits crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière.

 

A partir de midi, l'obscurité se fit sur toute la terre jusqu'à trois heures.

 

Vers trois heures, Jésus cria d'une voix forte : " Éli, Éli, lama sabactani ? "

ce qui veut dire : " Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? "

Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en l'entendant : " Le voilà qui appelle le prophète Élie !"

 

Aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il trempa dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d'un roseau, et il lui donnait à boire.

Les autres dirent : " Attends ! nous verrons bien si Élie va venir le sauver."

 

Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l'esprit.

 

Et voici que le rideau du Temple se déchira en deux, du haut en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s'ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens.

 

A la vue du tremblement de terre et de tous ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d'une grande crainte et dirent : "Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu !"

 

Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à distance : elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.

 

Le soir venu, arriva un homme riche, originaire d'Arimathie, qui s'appelait Joseph, et qui était devenu lui aussi disciple de Jésus.

Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus.

Alors Pilate ordonna de le lui remettre.


Prenant le corps, Joseph l'enveloppa dans un linceul neuf, et le déposa dans le tombeau qu'il venait de se faire tailler dans le roc.

Puis il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en alla.

 

Cependant Marie Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises en face du tombeau.

 

Quand la journée des préparatifs de la fête fut achevée, les chefs des prêtres et les pharisiens s'assemblèrent chez Pilate, en disant : "Seigneur, nous nous sommes rappelé que cet imposteur a dit, de son vivant : 'Trois jours après, je ressusciterai.' Donne donc l'ordre que le tombeau soit étroitement surveillé jusqu'au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent voler le corps et ne disent au peuple : 'Il est ressuscité d'entre les morts.' Cette dernière imposture serait pire que la première." Pilate leur déclara : "Je vous donne une garde ; allez, organisez la surveillance comme vous l'entendez."

 

Ils partirent donc et assurèrent la surveillance du tombeau en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde.

 

 

 

Fresques des Scènes de la Vie du Christ par Giotto

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 04:00

Jésus arrivait à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph, et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi.

 

 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau. Jésus lui dit : "Donne-moi à boire". (En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.) La Samaritaine lui dit : "Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ?" (En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.) Jésus lui répondit : "Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive."

 

 Elle lui dit : " Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l'eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ?" Jésus lui répondit : "Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l'eau que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle."

 

 La femme lui dit : " Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser". Jésus lui dit : "Va, appelle ton mari, et reviens". La femme répliqua : "Je n'ai pas de mari". Jésus reprit : "Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari, car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari : là, tu dis vrai". La femme lui dit : "Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi : nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l'adorer est à Jérusalem."

 

 Jésus lui dit : " Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer."

 

 La femme lui dit : " Je sais qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses". Jésus lui dit : "Moi qui te parle, je le suis."

 

 Là-dessus, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : "Que demandes-tu ?" ou : "Pourquoi parles-tu avec elle ?" La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : "Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ?"

 

 Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus.

 

 Pendant ce temps, les disciples l'appelaient : " Rabbi, viens manger". Mais il répondit : "Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne connaissez pas". Les disciples se demandaient : "Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ?" Jésus leur dit : "Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre. Ne dites-vous pas : 'Encore quatre mois et ce sera la moisson' ? Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit avec le moissonneur. Il est bien vrai, le proverbe : 'L'un sème, l'autre moissonne.' Je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas pris de peine, d'autres ont pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux."

 

Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : "Il m'a dit tout ce que j'ai fait". Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles, et ils disaient à la femme : " Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde."

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

 

 

Jésus et la Samaritaine

Jésus et la Samaritaine par Henryk Siemiradzki

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 12:00

C'est en parlant à un roi impie qui refusait un prodige que Dieu daignait lui offrir, en signe de sa miséricordieuse protection sur Jérusalem, que le Prophète annonce à Juda la sublime merveille qui s'accomplit aujourd'hui : Une vierge concevra et enfantera un fils. C'est dans un siècle où le genre humain semblait avoir comblé la mesure de tous ses crimes, où le polythéisme et la plus affreuse dépravation régnaient par toute la terre, que le Seigneur réalise ce prodige. La plénitude des temps est arrivée ; et cette antique tradition qui a fait le tour du monde : qu'une Vierge deviendrait mère, se réveille dans le souvenir  des peuples.

 

En ce jour où un si profond mystère s'est accompli, révérons la puissance du Seigneur, et sa fidélité à ses promesses. L'auteur des lois de la nature les suspend pour agir lui-même ; la virginité et la maternité s'unissent dans une même créature : c'est qu'un Dieu va naître. Une Vierge ne pouvait enfanter qu'un Dieu : c'est pourquoi le fils de Marie aura nom Emmanuel, Dieu avec nous.

 

Adorons dans son infirmité volontaire le Dieu créateur du monde visible et invisible, qui veut désormais que toute créature confesse non seulement sa grandeur infinie, mais encore la vérité de cette nature humaine qu'il daigne prendre pour nous sauver. A partir de cette heure, il est bien le Fils de l’Homme : neuf mois il habitera le sein maternel, comme les autres enfants ; comme eux après sa naissance, il goûtera le lait et le miel, et sanctifiera tous les états de l'humanité : car il est l'homme nouveau qui a daigné descendre du ciel pour relever l'ancien. Sans rien perdre de sa divinité, il vient subir toutes les conditions de notre être infirme et borné, afin de nous rendre à son tour participants de la nature divine.

 

L'Annonciation par Philippe de Champaigne 

 

 " Voici la servante du Seigneur : qu'il me soit fait selon votre parole."

Par ces dernières paroles, ô Marie, notre sort est fixé. Vous consentez au désir du Ciel et votre acquiescement assure notre salut. Ô Vierge! ô Mère ! bénie entre les femmes, recevez les actions de grâces du genre humain. Par vous, notre ruine est réparée, en vous notre nature se relève, car vous êtes le trophée de la victoire de l'homme sur son ennemi.

 

Réjouis-toi, ô Adam, notre père, mais triomphe surtout, toi notre mère, ô Eve ! vous qui, ancêtres de nous tous, fûtes aussi envers nous tous des auteurs de mort : meurtriers de votre race avant d'en être les pères. Consolez-vous désormais en cette noble fille qui vous est donnée ; mais, toi surtout, ô Eve ! sèche tes pleurs : toi de qui le mal sortit au commencement, toi qui jusqu'aujourd'hui avais communiqué ta disgrâce à ton sexe tout entier. Voici l'heure où cet opprobre va disparaître, où l'homme va cesser d'avoir droit de se plaindre de la femme. Un jour, cherchant à excuser son propre crime, il fit tout aussitôt peser sur elle une accusation cruelle : "La femme que j'ai reçue de vous, dit-il à Dieu, cette femme m'a donné du fruit ; et j'en ai mangé. Ô Eve, cours donc à Marie ; mère, réfugie-toi près de ta fille. C'est la fille qui va répondre pour la mère ; c'est elle qui va a enlever la honte de sa mère, elle qui va satisfaire pour la mère auprès du père : car si c'est par la femme que l'homme est tombé, voici qu'il ne peut plus se relever que par la femme. Que disais-tu donc, ô Adam ? La femme que j'ai reçue de vous m'a donné du fruit ; et j'en ai mangé. Ces paroles sont mauvaises ; elles augmentent ton péché ; elles ne l'effacent pas. Mais la divine Sagesse a vaincu ta malice ; elle a pris dans le trésor de son inépuisable bonté le moyen de te procurer un pardon qu'elle avait essayé de te faire mériter, en te fournissant l'occasion de répondre dignement à la question qu'elle t'adressait. Tu recevras femme pour femme : une femme prudente pour une femme insensée ; une femme humble pour une femme orgueilleuse ; une femme qui, au lieu d'un fruit de mort, te présentera l'aliment de la vie ; qui, au lieu d'une nourriture empoisonnée, enfantera pour toi le  fruit des délices éternelles. Change donc en paroles d'actions de grâces ton injuste excuse, et dis maintenant : Seigneur, la femme que j'ai reçue de vous m'a donné du fruit de l'arbre de vie, et j'en ai mangé ; et ce fruit a été doux à ma bouche : car c'est en lui que vous m'avez rendu  la vie.

 

Nous ne terminerons pas cette grande journée sans avoir rappelé et recommandé ici la pieuse et salutaire institution que la chrétienté solennise chaque jour dans tout pays catholique, en l'honneur de l'auguste mystère de l'Incarnation et de la divine maternité de Marie. Trois fois le jour, le matin, à midi et le soir, la cloche se fait entendre, et les fidèles, avertis par ses sons, s'unissent à l'Ange Gabriel pour saluer la Vierge-Mère, et glorifier l'instant où le propre Fils de Dieu daigna prendre chair en elle.

 

La terre devait bien cet hommage et ce souvenir de chaque jour à l'ineffable événement dont elle fut l'heureux témoin un vingt-cinq mars, lorsqu'une attente universelle avait saisi les peuples que Dieu allait sauver à leur insu.

 

 Depuis, le nom du Seigneur Christ a retenti dans le monde entier ; il est grand de l'Orient à l'Occident ; grand aussi est celui de sa Mère. De là est né le besoin d'une action de grâces journalière pour le sublime mystère de l'Annonciation qui a donné le Fils de Dieu aux hommes. Nous rencontrons déjà la trace de ce pieux  usage au XIVe siècle, lorsque Jean XXII ouvre le trésor des indulgences en faveur des fidèles qui  réciteront l’Ave Maria, le soir, au son de la cloche qui  retentit pour les inviter à penser à la Mère de Dieu.

 

Au XVe siècle, nous apprenons de saint Antonin, dans sa Somme, que la sonnerie avait déjà lieu soir et matin dans la Toscane. Ce n'est qu'au commencement du XVIe siècle que l'on trouve sur un document français cité par Mabillon le son à midi venant se joindre à ceux du lever et du coucher du soleil.  Ce fut en cette forme que Léon X approuva cette dévotion,  en 1513, pour l'abbaye de Saint-Germain des  Prés,  à Paris. Dès  lors  la chrétienté tout entière accepta le pieux usage avec ses développements ; les Papes multiplièrent les indulgences ;  après  celles  de Jean XXII et de Léon X, le XVIIIe siècle vit publier celles de Benoit XIII ; et telle parut l'importance de cette pratique que Rome statua qu'en l'année du jubilé, où toutes les indulgences, sauf celles du pèlerinage de Rome, demeurent suspendues, les trois salutations sonnées en l'honneur de Marie, le matin, à midi et le soir, continueraient chaque jour  de convier tous les fidèles à s'unir dans la glorification du Verbe fait chair.  Quant à Marie, l'Epouse du  Cantique, l'Esprit-Saint semblait avoir désigné à l'avance les trois termes de cette touchante dévotion, en nous invitant à la célébrer, parce qu'elle est douce "comme l'aurore" à son lever, resplendissante "comme le soleil" en son midi, et belle "comme la lune" au reflet argenté.

 

Ô Emmanuel, Dieu avec nous, qui, comme chante votre Eglise, "ayant entrepris de  délivrer l'homme, avez daigné descendre au sein d'une vierge pour y prendre notre nature", le genre humain tout entier salue aujourd'hui votre miséricordieux avènement.

 

Verbe éternel du Père, ce n'est donc pas assez pour vous d'avoir tiré l'homme du néant par votre puissance ; votre inépuisable bonté vient le poursuivre jusque dans l'abîme de dégradation où il est plongé. Par le péché, l'homme était tombé au-dessous de lui-même ; et, afin de le faire remonter aux destinées divines pour lesquelles vous l'aviez formé, vous venez en personne vous revêtir de sa substance, et le relever jusqu'à vous. En vous, aujourd'hui et pour jamais, Dieu se fait homme, et l'homme est fait Dieu.

 

Accomplissant divinement les promesses du sacré Cantique, vous vous unissez à la nature humaine, et c'est au sein virginal de la fille de David que vous célébrez ces noces ineffables. Ô abaissement incompréhensible ! ô gloire inénarrable ! l’anéantissement est pour le Fils de Dieu, la gloire pour le fils de l'homme. C'est ainsi que vous nous avez aimés, ô Verbe divin, et que votre amour a triomphé de notre dégradation. Vous avez laissé les anges rebelles dans l'abîme que leur orgueil a creusé ; c'est sur nous que votre pitié s'est arrêtée. Mais ce n'est point par un de vos regards miséricordieux que vous nous avez sauvés ; c'est en venant sur cette terre souillée, prendre la nature d'esclave, et commencer une vie d'humiliation et de douleurs.

 

Verbe fait chair, qui descendez pour sauver, et non pour juger, nous vous adorons, nous vous rendons grâces, nous vous aimons, rendez-nous dignes de tout ce que votre amour vous a fait entreprendre pour nous.

 

 Nous vous saluons, ô Marie, pleine de grâce, en ce jour où vous jouissez du sublime honneur qui vous était destiné. Par votre incomparable pureté, vous avez fixé les regards du souverain Créateur de toutes choses, et par votre humilité vous l'avez attiré dans votre sein ; sa présence en vous accroît encore la sainteté de votre âme et la pureté de votre corps. Avec quelles délices vous sentez le Fils de Dieu vivre de votre vie, emprunter à votre substance ce nouvel être qu'il vient prendre pour notre amour ! Déjà est formé entre vous et lui ce lien ineffable que vous seule avez connu : il est votre créateur, et vous êtes sa mère ; il est votre fils, et vous êtes sa créature. Tout genou fléchit devant lui, ô Marie ! car il est le grand Dieu du ciel et de la terre ; mais toute créature s'incline devant vous : car vous l'avez porté dans votre sein, vous l'avez allaité ; seule entre tous les êtres, vous pouvez, comme le Père céleste, lui dire : "Mon fils !"

 

Ô femme incomparable, vous êtes le suprême effort de la puissance divine : recevez l'humble soumission de la race humaine qui se glorifie, en présence même des Anges, de ce que son sang est le vôtre, et votre nature la sienne. Nouvelle Eve, fille de l'ancienne, mais sans le péché ! par votre obéissance aux décrets divins, vous sauvez votre mère et toute sa race ; vous rétablissez dans l'innocence primitive votre père et toute sa famille qui est la vôtre. Le Sauveur que vous portez nous assure tous ces biens ; et c'est par vous qu'il vient à nous ; sans lui, nous demeurerions dans la mort ; sans vous, il ne pouvait nous racheter. Il puise dans votre sein virginal ce sang précieux qui sera notre rançon, ce sang dont sa puissance a protégé la pureté au moment de votre conception immaculée, et qui devient le sang d'un Dieu par l'union qui se consomme en vous de la nature divine avec la nature humaine.

 

 Aujourd'hui s'accomplit, ô Marie, l'oracle du Seigneur qui annonça, après la faute, "qu'il établirait une inimitié entre la femme et le serpent". Jusqu'ici le genre humain tremblait devant le dragon infernal ; dans son égarement, il lui dressait de toutes parts des autels ; votre bras redoutable terrasse aujourd'hui cet affreux ennemi. Par l'humilité, par la chasteté, par l'obéissance, vous l'avez abattu pour jamais ; il ne séduira plus les nations. Par vous, libératrice des hommes, nous sommes arrachés à son pouvoir ; notre perversité, notre ingratitude pourraient seules nous rejeter sous son joug. Ne le souffrez pas, ô Marie ! venez-nous en aide ; et si, dans ces jours de réparation, nous reconnaissons à vos pieds que nous avons abusé de la grâce céleste dont vous fûtes pour nous le sublime moyen, aujourd'hui, en cette fête de votre Annonciation, ô Mère des vivants, rendez-nous la vie, par votre toute-puissante intercession auprès de celui qui daigne aujourd'hui être votre fils pour l'éternité.

 

Fille des hommes, ô notre sœur aimée, par la salutation que vous adressa Gabriel, par votre trouble virginal, par votre fidélité au Seigneur, par votre prudente humilité, par votre acquiescement qui nous sauva, nous vous en supplions, convertissez nos cœurs, rendez-nous sincèrement pénitents, préparez-nous aux grands mystères que nous allons célébrer. Qu'ils seront douloureux pour vous, ces mystères, ô Marie ! Que le passage va être rapide des joies de cette journée aux tristesses inénarrables qui vous attendent ! Mais vous voulez qu'aujourd'hui notre âme se réjouisse en songeant à l'ineffable félicité qui inonda votre cœur, au moment où le divin Esprit vous couvrit de son ombre, et où le Fils de Dieu devint aussi le vôtre ; nous demeurons donc, toute cette journée, près de vous, dans votre modeste demeure de Nazareth.

 

Neuf mois encore, et Bethléhem nous verra prosternés, avec les bergers et les Mages, devant l'Enfant-Dieu qui naîtra pour votre joie et pour notre salut ; et nous dirons alors avec les Anges : "Gloire à Dieu dans les hauteurs du ciel ; et sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté !"

 

DOM GUÉRANGER
L'Année Liturgique

 

L'Annonciation par Jacquemart de Hesdin

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