L’histoire spirituelle du Frère Charles de Jésus est assez riche pour alimenter beaucoup de méditation. (...)
Il est évidemment facile, plus d’un siècle après, d’enjoliver le désordre de la vie que menait Charles de Foucauld avant sa conversion. D’une certaine façon, c’est de bonne guerre : plus il était pécheur, plus la conversion était belle. Mais même s’il n’était pas tombé dans les turpitudes qu’on imagine, il menait une vie dissolue. (...)
La communion à la personne de Jésus ouvre, dans la mentalité et la manière de vivre de Frère Charles, l’aspiration à ce qu’il appelle la fraternité universelle, c’est-à-dire le désir de rencontrer, d’accueillir et de traiter tout être humain comme un frère qui lui est donné par le Christ. Là encore, nous mesurons combien cette attitude qui n’est pas faite seulement de respect mais de volonté de communion, peut-être nécessaire dans des sociétés où la compétition, l’ignorance, l’occultation des difficultés conduit à rejeter toute une part de la population dans l’insondable inconnu.
Frère Charles, le Bienheureux Charles de Foucauld, le Bienheureux Charles de Jésus, peut être pour nous un modèle et une lumière, il stimule notre capacité à convertir notre existence, il aiguise notre désir d’être en communion avec le Christ par la méditation de l’Evangile et l’adoration eucharistique, par notre résolution à nous comporter en frères pour tous ceux que le Seigneur met sur notre route.
- extrait de l'homélie de l'Archevêque de Paris, Cardinal André Vingt-Trois, donnée en la Cathédrale Notre-Dame de Paris, le samedi 19 novembre 2005