La tradition nous parle également de Véronique. Peut-être complète-t-elle l’histoire du Cyrénéen. Car il est certain que – bien que, étant une femme, elle n’ait
pas physiquement porté la croix et qu’elle n’ait pas été contrainte à le faire –, elle a sans aucun doute porté la croix avec Jésus : elle l’a portée comme elle a pu, comme elle a pu le faire à cet
instant, comme le lui dictait son cœur, et elle a essuyé sa face.
Ce détail, rapporté par la tradition, semble facile à expliquer : sur l’étoffe dont elle s’est servie pour essuyer le visage du Christ, ses traits ont laissé leur empreinte. Parce qu’il était
tellement couvert de sang et de sueur, il pouvait laisser ses traces et ses contours.
Mais, si on le considère à la lumière du discours eschatologique du Christ, le sens de ce détail peut être interprété autrement. Nombreux sont sans aucun doute ceux qui demanderont : «Seigneur,
quand est-ce que nous l’avons fait ?» Et Jésus répondra : «Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (cf. Mt 25, 37-40). Le
Sauveur imprime en effet sa ressemblance sur tout acte de charité, comme sur le voile de Véronique.
Prière extraite de la 6ème station d’un chemin de Croix franciscain :<br />
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O Jésus, comment vous rendrai-je tout ce que vous avez fait pour moi ? Je ne le puis mais je me donne tout entier à votre service. Je vous offre mon cœur : imprimez-y votre image si profondément qu’elle ne s’en efface plus de toute éternité.