Devant toi, le Sauveur pend à la croix, parce qu'il s'est fait obéissant jusqu'à la mort sur la croix... Devant
toi, ton Sauveur pend à la croix, nu et démuni, parce qu'il a choisi la pauvreté... Devant toi, ton Sauveur pend à la croix, le cœur ouvert. Il a répandu le sang de son coeur pour gagner ton
cœur. Si tu veux le suivre dans la sainte chasteté, ton cœur doit se purifier de tout désir terrestre... Les bras du Crucifié sont étendus pour t'attirer sur son cœur. Il veut ta vie pour te
donner la sienne. Ave Crux, spes unica ! Salut, sainte croix, notre unique espérance !
Le monde est en flammes... Mais, au-dessus de toutes les flammes, se dresse la croix que rien ne peut consumer.
Elle est le chemin de la terre au ciel. Celui qui l'embrasse avec foi, avec amour et dans l'espérance, elle l'emporte au sein de la Trinité. Le monde est en flammes. Sens-tu l'urgence de les
éteindre ? Elève ton regard vers la croix. Du cœur ouvert jaillit le sang du Rédempteur, le sang qui éteint les flammes de l'enfer. Libère ton cœur...et le flot de l'amour divin le remplira
jusqu'à le faire déborder et lui fera porter du fruit jusqu'aux confins de la terre.
Entends-tu le gémissement des blessés sur tous les champs de bataille ? Tu n'es ni médecin ni infirmière, et tu ne
peux pas panser leurs plaies. Tu es cloîtrée, dans ta cellule, et tu ne peux pas parvenir jusqu'à eux. Entends-tu le cri d'angoisse des mourants ? Tu voudrais être un prêtre et les assister.
Es-tu émue de la détresse des veuves et des orphelins ? Tu voudrais être un ange consolateur et te porter à leur secours. Lève les yeux vers le Crucifié. Si tu es son épouse, dans la fidèle
observance de tes vœux, son précieux sang sera aussi le tien. Liée à lui, tu seras présente partout, comme il l'est aussi. Non pas ici ou là, comme le médecin, l'infirmière ou le prêtre, mais sur
tous les fronts, en chaque lieu de désolation, présente dans la force de la croix...
Les yeux du Crucifié se posent sur toi : ils t'interrogent, ils te scrutent. Es-tu prête à refaire alliance avec le Crucifié ? Que vas-tu lui répondre ? "Seigneur, à qui irions-nous ? Toi
seul as les paroles de la vie éternelle". Ave Crux, spes unica !
Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix au Carmel d'Echt (1942)
Edith Stein, le 6 août 1942 , à trois jours de sa fin dramatique, approchant des consœurs du monastère de Echt, en Hollande, leur dit : "Je suis prête à
tout. Jésus est ici aussi au milieu de nous, jusqu'à présent j'ai pu très bien prier et j'ai dit de tout mon cœur : "Ave, Crux, spes unica".
Des témoins qui parvinrent à échapper à l'horrible massacre racontèrent que Thérèse Bénédicte de la Croix, tandis qu'elle revêtait l'habit carmélitain, avançait consciemment vers sa mort, elle se
distinguait par son comportement empli de paix, par son attitude sereine et par des manières calmes et attentives aux nécessités de tous. La prière fut le secret de cette sainte copatronne de
l'Europe, qui "même après être parvenue à la vérité dans la paix de la vie contemplative, dut vivre jusqu'au bout le mystère de la Croix" (Lettre apostolique Spes aedificandi, Enseignements de
Jean-Paul II, XX, 2, 1999, p. 511).
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 13 août 2008
texte d'Edith Stein : Méditation pour la fête de l'Exaltation de la Croix
cité en commentaire du jour de l'EVANGILE AU QUOTIDIEN
extrait de l'Audience Générale, 13 août 2008, Benoît XVI sur le site du Vatican